Chapitre 3
METHODOLOGIE
3.1- CHOIX ET DESCRIPTION DE LA ZONE D'ETUDE
3.1.1- Choix de la zone d'étude
La province du Centre a été choisie parce
qu'elle est le tronçon le plus peuplé de l'ensemble du
tracé du pipeline. Elle est traversée sur une distance de 330 Km
par l'oléoduc (31% de la longueur totale de l'oléoduc). En outre
six (6) départements sont touchés parmi lesquels la Haute Sanaga,
la Mefou-Et-Afamba, la Lékié, le Mfoundi, la Mefou-Et-Akono et le
Nyong-Et-Soo (50% des départements) ainsi que douze (12) Arrondissements
dont Minta, Nanga-Eboko, Mbandjock, Esse, Soa, Obala, Okola, Yaoundé 2,
Mbankomo, Ngoumou, Akono et Ngomedzap. Cent sept (107) villages (44% des
villages traversés par l'oléoduc) sur les deux cent quarante deux
(242) villages que traverse l'oléoduc se trouvent dans la province du
Centre.
3.1.2- Description de la zone d'étude
3.1.2.1- Caractéristiques agro
écologique
1. Pédologie
Les sols sont en général latéritiques,
argileux, très épais, d'une couleur jaune ou rouge et très
pauvres parce que les pluies excessives ont entraîné les
éléments nutritifs (La voix du paysan, 2001).
2. Climat
Gwanfogbe et al. (1992) disent que le climat est
sub-équatorial de type guinéen. Il se caractérise par
l'abondance des pluies et l'existence de quatre (4) saisons :
- La grande saison de pluies s'étend de septembre
à novembre. Elle est marquée par les grandes pluies et constantes
qui rafraîchissent les températures.
- La grande saison sèche qui va de décembre
à mars. Au cours de cette période, la chaleur augmente
progressivement et devient étouffante aux mois de février et de
mars.
- La petite saison de pluies qui commence vers mi-mars et se
termine vers mi-juin. Les pluies sont peu abondantes et de brève
durée.
- La petite saison sèche qui va de mi-juin à fin
août. Le ciel est généralement nuageux et le temps est
frais.
3. Potentiel agro
écologique
La zone est propice aux cultures tels que les tubercules et
racines, le bananier, les céréales (maïs), le palmier
à huile, le cacaoyer, le caféier robusta et une multitude de
légumes. L'élevage des petits ruminants, l'aviculture et bien
d'autres élevages comme l'aquaculture y sont pratiquées à
l'échelle traditionnelle (Dames & Moore, 1997).
3.1.2.2- Caractéristiques socio
économiques
1. Environnement social
Gwanfogbe et al. (1992) notent que l'habitat est
généralement groupé et que les maisons sont
alignées le long des voies de communication. Les mêmes auteurs
soulignent que les habitations sont de forme rectangulaire et sont recouvertes
de paille ou le plus souvent par les tôles ondulées. Gwanfogbe et
al. (1992) disent que les mûrs sont faits de piquets et de
bambous qui forment un treillis comblé par du ``poto-poto''. Ils
constatent également que la base alimentaire est constituée du
manioc, de la banane plantain, du macabo et parfois de l'igname. Dames &
Moore (1997) disent que les produits de la chasse active et par piège
représentent les principales sources de protéines animales dans
un grand nombre de villages de la zone d'étude.
Les populations sont des Bantous dans la zone d'étude
et les langues parlées sont l'Ewondo, l'Eton, le Voûté, le
Pidgin, le Fufuldé et le Français (Awe, 2005). Au niveau de la
religion, on rencontre les grands groupes suivants : les Animistes, les
Chrétiens et les Musulmans (Gwanfogbe et al. 1992).
2. Environnement
économique
Le cacao et le café sont les principales cultures de
rente des populations (Awe, 2005). Cependant les petites palmeraies
villageoises sont de plus en plus mises en place ; celles-ci viennent
améliorer le revenu des paysans malgré la chute des prix du cacao
et du café. Le maraîchage constitue également une
activité génératrice de revenu secondaire. Temple et
al. (1993) cité par Bernard (2000) déclarent que la
production du vivrier dans le but de la commercialisation prend de plus en plus
de l'importance au Cameroun. La baisse des revenus issus de la vente du cacao
et la demande croissante en produits vivriers des centres urbains offrent des
opportunités aux exploitants du secteur vivrier ; la vente des
produits vivriers génère un revenu régulier qui est
utilisé pour les besoins quotidiens (Bernard, 2000). La pêche se
pratique plus dans le fleuve Sanaga par quelques autochtones et surtout par des
allogènes venus des pays voisins (Mali, Nigeria et Niger). Dames &
Moore (1997) constatent que dans les petits cours d'eau, les femmes pratiquent
la pêche au barrage et que la chasse est de grande importance dans la
zone de forêt semi décidue (Département de la Haute Sanaga,
Cameroun) à cause de la présence du chemin de fer.
3. Accès au foncier
Courade cité par Eldin et Milleville (1989)
déclare que c'est le mariage qui affranchit l'homme de son «Enfance
sociale». Ils ajoutent que la nouvelle cellule a alors droit à une
portion de terre qui, domestiquée, assurera la subsistance de la
famille. La terre est acquise par héritage dans la majorité des
cas; dans très peu de cas suite à une transaction
financière ou achat (19%) et la population des paysans sans terre est
inférieure à 2% (GCA, 2000).
4. Division du travail
Massein (2000) a fait le constat ci-après dans la
province du Centre:
§ L'homme : est responsable de la
conduite des cacaoyères et des caféières, de celle des
arbres fruitiers et s'occupe également de la récolte et de la
vente de leurs productions. Il est aussi responsable du défrichage pour
la mise en place des champs vivriers.
§ La femme : est responsable de
l'alimentation des enfants et du mari. Pour cela, elle a accès à
un champ pour cultiver. Elle s'occupe de la récolte des fruits et de la
vente. Hommes et femmes gèrent en effet séparément leur
revenu.
§ Les enfants : outre qu'ils vont
à l'école, aident leurs parents pour le défrichage des
cacaoyères et des caféières, le désherbage des
champs vivriers et la cueillette. Certains enfants majeurs peuvent effectuer
les opérations de traitement phytosanitaire.
|