9°- Projets d'extraction et emplois
Le secteur pétrolier offre de façon très
modeste des emplois. Les emplois dans la prospection et la production
pétrolière sont des emplois temporaires et la main d'oeuvre est
souvent expatriée. Carton (2000) note qu'en Argentine, le nombre de
travailleurs de l'entreprise YACIMIENTOS PETROLIFEROS FISCALES est passé
de 50.000 à moins de 6.000 entre 1991 et 1997. Il ajoute qu'au Mexique,
l'entreprise PEMEX a réduit ses effectifs de 280.000 à 133.000 de
1989 à 1997. Les entreprises pétrolières
préfèrent travailler avec les entreprises sous traitantes. Ce qui
réduit leurs coûts de production et augmente leurs marges
bénéficiaires. C'est aussi une stratégie pour
déstructurer toute représentation syndicale dans le secteur
pétrolier. Le projet pipeline Tchad-Cameroun a offert 3.600 emplois
temporaires au Cameroun et au Tchad durant la phase de construction et 550
emplois permanents dans les deux pays pendant la phase d'exploitation (Dames
& Moore, 1999).
En parcourant les auteurs cités dans cette revue de la
littérature, on se rend compte effectivement que tout projet fait
changer une situation initiale. Pour analyser ce changement, il faut comparer
la situation initiale à la situation après projet. Cette
comparaison peut être faite à l'intérieur du groupe cible
(ayant subi l'influence du projet) ou entre le groupe cible et un groupe
témoin ou de contrôle (n'ayant pas subi l'influence du projet). La
première approche présente parfois la limite de ne pas pouvoir
distinguer entre les effets dus au projet et ceux dus à
l'évolution naturelle. Cette limite est contournée par la
deuxième approche. Toutefois pour mieux analyser l'impact d'un projet,
il faut combiner les deux approches. Voilà pourquoi dans cette
étude, l'approche de la double différence a été
utilisée.
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