Essai d'analyse prospective sur l'union africaine( Télécharger le fichier original )par Bienfait KUJIRAKWINJA KALINDA Université Officielle de Bukavu - Licence en Droit Public 2002 |
V. DIFFICULTES RENCONTREESIl importe de souligner que quelques mois seulement après le lancement officiel de l'UA, nous avons éprouvé des difficultés quant à la collecte des informations et ouvrages y consacrés essentiellement. Ainsi, pour combler ces lacunes, nous avons été obligé de recourir aux revues et articles y relatifs en plus de la source moderne qui est l'internet. Les idées des grands penseurs sur l'avenir de l'Afrique nous ont beaucoup aidé dans ce sens. VI. SUBDIVISION DU TRAVAILOn ne saurait donner une application définitive à une situation internationale de même que l'on ne pourrait avoir une certitude scientifique en ce domaine. Il ne saurait y avoir une théorie générale dans les relations internationales mais des théories partielles. (11(*)) Notre étude sera axée, outre l'introduction, sur quatre chapitres.
Le premier traitera des théories et pratiques de l'union des Etats africains en faisant mentions des innovations intervenues dans l'Union Africaine et ce qui serait encore à faire. Le second traitera des conflits africains, en vue d'énoncer des mécanismes d'une paix durable. Le troisième traitera de la dimension économique du continent. Le quatrième chapitre traitera des organisations régionales africaines face à l'intégration et à l'union du continent. Ce travail s'achèvera par une conclusion sélective suivie d'une bibliographie et d'une table des matières. CHAPITRE. I. THEORIE ET PRATIQUE DE L'UNION DES ETATS AFRICAINS : DE L'ORGANISATION DE L'UNITE AFRICAINE A L'UNION AFRICAINE Selon Julius NYERERE : « aucune étude ne peut être faite sur l'Afrique sans recourir au panafricanisme. Au quel cas, cette étude serait dénuée de toute signification, anachronique et dangereuse. » (12(*)) Le panafricanisme exprime l'aspiration des africains à se rassembler en une action unique sous la bannière d'un seul Etat pour restaurer leur dignité outragée par des siècles de traite d'esclaves et colonisation et prendre en un mot la revanche sur l'histoire(13(*)). Ainsi s'exprima dans son journal un trafiquant anglais au sujet de la traite et colonisation des noirs : « nos marchandises communes pour un esclavage de premier choix... en remontant de chabrow, l'an 1756 ... s'échangent à 2 barils de poudre, 2 casseroles de cuivre, une douzaine de couteaux, un mouchoir de soie... » (14(*)) C'est alors que prirent base aux Etats-Unis le panafricanisme par William E. B. Dubois et ses pairs pour lutter contre le clivage noir-blanc et la ségrégation dont ils faisaient l'objet en plaidant pour la décolonisation de l'Afrique. Ce mouvement aboutira à la création de l'OUA en 1963, nécessité impérieuse et seule solution contre les atteintes du néo-colonialisme. Si l'Afrique réclame avec faveur son unité, ce qu'elle comprend bien que sa réalisation donnera pleine signification à sa liberté et son indépendance. (15(*)) Nous verrons ce chapitre sous un aspect fondamentalement critique en esquissant d'abord les deux grandes chartes d'association (16(*)) de l'Afrique dans leur mode de mise en oeuvre. SECTION I. L'ORGANISATION DE L'UNITE AFRICAINEL'Organisation de l'Unité Africaine est une Organisation Internationale Africaine fondée en 1963 pour promouvoir l'unité et la solidarité des Etats africains, harmoniser les lignes de conduite politiques, économiques, culturelles, médicales et éliminer le colonialisme en Afrique. L'Organisation de l'Unité Africaine est ainsi marquée par les principes du panafricanisme. Tous les Etats indépendants africains peuvent devenir membres de l'Organisation de l'Unité Africaine, les adhésions récentes étant celles de l'Erythrée en 1991 et de l'Afrique du Sud en 1994. Son siège est établi à Addis-Abeba en Ethiopie. On peut relever trois objectifs dans la charte de l'Organisation de l'Unité Africaine : - l'égalité souveraine des Etats membres, - la non ingérence dans les affaires intérieures ; - le respect de la souveraineté, de l'intégrité territoriale et du droit inaliénable de chacun à une existence indépendante. (article 2 de la charte de l'OUA) §1. L'Organisation de l'Unité Africaine et sa machine administrative A. Les organes de direction de l'OUA
La conférence de chefs d'Etats et de gouvernement est l'organe suprême de l'Organisation de l'Unité Africaine (art. 8 Charte de l'OUA) dont elle assure la direction. Elle coordonne les lignes de conduite et approuve les décisions prises par le conseil des ministres des affaires étrangères des pays membres. Pour les questions importantes, les décisions sont prises à la majorité de 2/3 et, pour des questions de procédure, à la majorité simple. Chacun des Etats possède une voix aux élections. (Articles 8, 9 et 10 de la charte de l'OUA)
Le conseil des ministres de l'OUA est composé des ministres des affaires étrangères ou de tout autre ministre désigné par les gouvernements des Etats membres (art. 12 de la charte de l'OUA). Il prépare la conférence des chefs d'Etats et de gouvernement et c'est l'organe qui exécute les décisions de cette dernière. Il se réunit 2 fois l'an et toutes ses résolutions sont prises à la majorité simple à raison d'une voix par chaque Etat membre (art. 14 Charte de l'OUA). * 11 Victor TOPANOU, Cours des théories de relations internationales, L2 Droit, UNIKIS/CUB, 2002-2003, inédit. * 12 Julius NYERERE, Socialisme, démocratie et Unité africaine, textes philosophiques de J. Nyerere, Paris, éd. Présence Africaine, 1970, p.76. * 13 Mongo BETI, Dictionnaire de la négritude, Paris, l'Harmattan, 1989, p. 180. * 14 P. DUIGNAN et L.H. GANN, L'Afrique et les Etats-Unis, Cambridge University, 1984, pp. 30-54. * 15 OUA, Conférence au sommet des pays indépendants africains, Addis-Abeba, Paris, Présence africaine, 1964, pp. 98 et 105. * 16 Louis CAVARÉ, Droit international Positif, Les modalités des relations juridiques, les compétences respectives des Etats, TII, Paris, Pédone, 1951, p.43 faisant une distinction entre les traités constitutifs d'une Organisation Internationale mentionne que le traité d'association ou d'alliance est celui par lequel les Etats prennent part à une action commune pour atteindre un but déterminé. |
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