B.
REPARTITION SPATIALE DE L'ACTIVITE ECONOMIQUE
Les systèmes d'exploitation économiques dans les
sociétés précoloniales du Cameroun variaient d'une
région à une autre. Basés essentiellement sur une
économie de subsistance, ceux-ci avaient, avant l'avènement de
l'impérialisme, pour activité principale l'agriculture. Ce
système traditionnel quoique très fermé dans certaines
régions, ne supposait pas un manque de notion d'accumulation chez les
populations. Bien au contraire, l'existence d'une stratification de la
société suppose déjà une différence au
niveau de la richesse. Ici nous verrons en quelque sorte comment était
organisée l'agriculture dans ces sociétés, ensuite la
dynamique de la notion d'accumulation dans celles-ci.
1.
Répartition spatiale des systèmes agricoles
La plupart des sociétés camerounaises
pratiquaient une économie de subsistance. Ce système était
caractérisé par une utilisation limitée de la monnaie. La
production dépendait plus de la demande que de l'appât du gain.
D'après Gwanfogbe Mathew Basung (1975: 22-24), que ce soit dans le
Cameroun précolonial ou colonial, la pratique de l'agriculture
était différente selon les régions à cause des
influences environnementales :
«The tropical forest area or southern sector of the
territory did little cultivation and more gathering, while the northern sector
or savannah zone of the same territory did a lot of cultivation. It is,
however, not too difficult to explain these differences. In the forests zone,
lots of fruits and root crops grew naturally uncultivated and not cartered for
anybody in the forests. The native of these areas, therefore, were used to
going round and gathering such crops. It would face enormous problems because
of the existence of thick forests (...) we cannot also ignore the habit that
has become part and parcel of some of the people. There are a number of these
people that have never had practise of farming and would not easily create
interest in farming (...) Thus cultivation was generally limited in scale and
scope (...) Cultivation was, however, the main activity of the grassland people
(...) a majority of the grassland inhabitants were engaged in cultivation,
especially, of cereals such as millet, maize and sorghum; other foodstuffs
grown were beans, rice, cocoyam and groundnuts».
Ainsi, du fait de la situation géographique, les
différentes sociétés présentes sur le territoire
camerounais avaient adopté des systèmes d'exploitation en
fonction de leur région. Il existait au Cameroun précoloniale une
soumission du territoire ainsi qu'un système politique favorisant la
mise en discipline des populations. Seulement, bien que présente dans
ces micros Etats, cette soumission du territoire et cette mise en discipline
des populations demeuraient partielles. Elles n'acquerront la globalité
actuelle que sous le joug colonial. Les colonisateurs auront une vision globale
du territoire d'autant plus qu'ils recherchaient à maximiser leur
investissement. C'est cette globalité qui posera les bases de la
société camerounaise actuelle.
En dépit de cette activité agricole et de
cueillette, les populations de certaines régions y avaient
associé d'autres activités économiques telles que le
commerce.
|