CHAPITRE 3 : IAUL - Ville de
Fontaines-sur-Saône
L'évaluation du Cucs, - 98 - Année
universitaire 2 008-2 009 un outil d'aide a la prise de décision
?
En terme pratique, à l'échelon local, il
s'avère difficile d'évaluer ce surplus d'efficacité de
l'action car il est délicat d'adopter un point de vue
comparatif.
Tout d'abord, les territoires
appréhendés sont classés en géographie prioritaire
depuis plus d'une dizaine d'années. Comparer la situation actuelle avec
celle du temps précédent leur classification en géographie
prioritaire est assez maladroit et peu objectif.
De plus, toutes les études à
échelles infra communales qui permettraient de faire une comparaison
spatiale s'effectuent sur des territoires déjà classés en
géographie prioritaire69 . Il est donc seulement possible de
classer le quartier par apport aux autres quartiers prioritaires et non de
définir les gains d'un investissement public supplémentaire dans
ceux-ci.
Enfin, dans le contexte de Fontaines-sur-Saône, la
taille des territoires classés en politique de la ville est très
réduite et ne peut représenter « un échantillon
» représentatifs des effets du
périmétrage.
Sur une échelle plus générale, la
mesure de la plus value du zonage pose de nombreuses interrogations sur la
caractéristique même d'une territorialisation de l'action
publique.
D'une part, elle conduit à explorer les
différents zonages de la politique de la ville en regard des documents
d'urbanisme, tels le SCOT et le PLU. L'identification de territoires
prioritaires par la politique de la ville est telle cohérente par
rapport aux schémas d'aménagements et d'urbanisme définis
à l'échelle de l'agglomération ? Et comment mesurer cette
articulation et sa cohérence ?
Par ailleurs, il apparait de très fortes
inégalités entre les territoires même de la politique de la
ville. Certains territoires présentent une situation supérieure
à la moyenne communale. Dès lors, sur quel critère
définir les frontières de la priorisation de l'action
?
De plus, en terme évaluatif, se pose la
question de la possibilité d'évaluer la pertinence du niveau
d'investissement, catégories 1, 2 ou 3 et de son efficacité.
Comment définir le lien entre les moyens engagés,
c'est-à-dire le niveau de priorisation du quartier, par rapport à
la situation finale, la situation socio démographique ?
Enfin, et par apport à ces
éléments, se pose le problème de l'établissement
même d'un périmètre prioritaire et le niveau de l'action
permettant de faire « fructifier le prodigieux capital d'initiatives
locales70 ». Quelle est l'échelle la plus propice
à l'action locale ? A quel niveau se situe la « proximité
» ; est-ce le quartier, la commune, l'intercommunalité ? En fixant
l'attention sur ces quartiers, « la politique de la ville ne risque-t-elle
pas de passer à côté des mécanismes qu'ils
révèlent, c'est-à-dire de la recomposition des liens
d'interdépendances qui fondent la cohésion urbaine ?
71»
3.2.3.2 Anticiper l'évolution de la
géographie prioritaire
Apprécier la géographie prioritaire dans la
perspective d'une prochaine redéfinition des limites de celles-ci oblige
à adopter une posture prospective.
69 André BRUSTON,
A-t-on jamais évalué la politique de la ville ? Les cahiers du
DSU, automne 2004, p 6-8
70 Claude CHALINE, Les
politiques de la ville, Edition PUF, Que sais-je, 1997
71 Daniel BEHAR, Philippe
ESTEBE, Le pacte de relance pour la ville, Esprit n°3, mars 1996,
P157-160
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