Introduction
Pendant des siècles, l'Homme s'est toujours
soigné par les plantes, de manière empirique, guidé par la
tradition ou les coutumes. La plupart de grands médecins du passé
ont été des phytothérapeutes (Goeb, 1999).
Les vertus thérapeutiques des plantes ont
été expérimentées depuis lors et leurs
précieuses caractéristiques se sont transmises oralement de
génération en génération ou consignés dans
les vieux écrits. Les remèdes de bonne réputation ont
prévalu malgré le développement de la médecine
moderne qui est venue marginaliser le recours aux techniques médicales
naturelles.
Actuellement, les plantes aromatiques possèdent un
atout considérable grâce à la découverte progressive
des applications des leurs huiles essentielles dans les soins de santé
ainsi que leurs utilisations dans d'autres domaines d'intérêt
économique. Leurs nombreux usages font qu'elles connaissent une demande
de plus en plus forte sur les marchés mondiaux (Tchamdja, 1995).
La popularité dont jouissent depuis longtemps les
huiles essentielles et les plantes aromatiques en général reste
liée à leurs propriétés médicinales en
l'occurrence les propriétés anti-inflammatoires, antiseptiques,
antivirales, antifongiques, bactéricides, antitoxiques, insecticides et
insectifuges, tonifiantes, stimulantes, calmantes, etc. (Nicolas, 1991 ;
Mishara et Dubey al., 1994)
D'autres part, les huiles essentielles sont des substances
très actives et par ailleurs elles peuvent être toxiques. Leur
toxicité est liée à la présence de certains sites
fonctionnels oxygénés (Viaud, 1993). Parmi leurs
propriétés indésirables, on peut souligner entre autres :
les propriétés vésicantes, nécrosantes,
allergiques, hépatotoxique, carcingéniques, photosensibilisantes,
neurotoxiques et néphrotoxiques (Franchomme et Penoël, 1990).
Leur utilisation devrait être basée sur les
connaissances fiables et suffisantes apportées par la recherche
scientifique bien menée. Il est donc indispensable de connaître
les principes actifs des plantes afin d'en étudier l'efficacité,
le mode d'action et évidemment les effets secondaires.
Selon Hostettmann (1997), connaître une plante ayant des
vertus médicinales suppose pouvoir décrire sa morphologie et son
anatomie, connaître son origine et son mode d'action, apprécier
l'incidence de ceux-ci sur sa qualité, analyser sa composition chimique
et les facteurs qui peuvent la faire varier, connaître la structure et
les propriétés des principes actifs aussi bien que leur
activité pharmacologique, savoir apprécier la qualité par
des éléments objectifs et mettre en oeuvre des méthodes
pour la contrôler, et enfin d'appréhender tous les
problèmes liés à l'utilisation des plantes et des produits
qui en sont issus: indication, contre -indication, effets secondaires,
interactions médicamenteuses
La maîtrise de tous ces paramètres ne peut se
faire qu'avec un concours de plusieurs disciplines, chacune apportant une
contribution suivant sa spécialité.
Ainsi, pour les plantes étudiées, plantes pour
lesquelles il n'existe pas assez de travaux sur leurs huiles, notre
préoccupation majeure était d'abord connaître la
composition chimique des huiles essentielles qui en sont extraites avant
d'envisager quelle pourrait être leurs propriétés
pharmacologiques et d'autres utilisations possibles. Dans ce contexte, ce
travail étant purement de caractère chimique, nous nous sommes
fixés comme objectif principal l'identification des constituants
chimiques des huiles essentielles d'Hyptis spicigera, Pluchea
ovalis et Laggera aurita.
Ce rapport est constitué de trois parties :
- la première partie passe en revue les
généralités sur les huiles essentielles et la description
botanique des espèces étudiées,
- la deuxième partie s'articule au matériel et
méthodes utilisées,
- la troisième partie est consacrée aux
résultats, leur interprétation et discussion.
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