III-3. Les acteurs de la commune de Tanghin-Dassouri
La commune de Tanghin Dassouri de par sa situation
géographique rassemble sur son territoire les principaux services
administratifs et des ONG. On y trouve des agents de l'administration
générale dont le préfet, des agents des services
techniques notamment ceux de l'agriculture et de l'élevage, de
l'environnement et du tourisme. A cela s'ajoutent ceux de la santé, de
l'éducation, de l'action sociale, etc.
La proximité avec la capitale Ouagadougou où
presque toutes les ONG ont leur siège, fait que nombre d'entre elles
interviennent dans la commune.
La principale structure associative de la zone est
l'Association Burkinabé de Lutte contre l'Exode Rural (ABLCER).
Créée en 1993, et regroupant des volontaires individuels, des
groupements, des associations villageoises, l'ABLCER oeuvre à limiter
l'exode rural des jeunes vers Ouagadougou et la Côte d' Ivoire en
soutenant les initiatives villageoises. De 1993 à 1995, cette
association a subventionné pour 38 millions de FCFA les activités
de constructions d'infrastructures socioéducatives, de reboisement et la
mise en oeuvre d'activités rémunératrices. Depuis 1996,
elle a recentré ses activités sur la sédentarisation des
jeunes par l'appui à la création d'activités
économiques. Outre cette association, il y a l'ONG Caritas
International. Son bureau paroissial est chargé avec les populations de
monter des projets qui sont envoyés au bureau national à
Ouagadougou pour financement. Cette ONG a permis la mise en place d'un
centre
artisanal, de réaliser de nombreux puits, un centre de
formation féminine et une pharmacie villageoise depuis 1984.
Des institutions bancaires et financières existent. Il
s'agit de la caisse populaire ouverte en 1994 et des banques communautaires.
Des associations et groupements s'investissent également dans le
développement de la commune. En plus de cela, on note le partenariat qui
lie TanghinDassouri au Conseil Général du Territoire de Belfort.
Ce partenariat est devenu au fil du temps l'un des moteurs de
développement de la commune de Tanghin Dassouri. Selon nos entretiens,
les structures organisées des populations sont associées aux
actions de coopération décentralisée. Elles ont même
été les partenaires privilégiés du Programme de
Développement Local mis en oeuvre entre 1996 et 2001. A cet effet, leurs
représentants pouvaient faire partie des différentes instances
institutionnelles. Des discussions avec ces associations prouvent qu'elles sont
consultées et leurs projets sont souvent retenus et financés dans
le cadre de ce partenariat.
Tableau n° 1 : Les ONG intervenant dans la commune
de Ouahigouya
STRUCTURE
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DOMAINES
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Zone d'intervention
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Fédération Nationale des Groupements Naam
(FNGN)
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CES, hydrauliques rurales, agro foresterie, centres nutritionnels
communautaires,
Education sanitaire, promotion féminine, promotion
culture, secours d'urgence, formation, agriculture, élevage,
crédit/épargne, AGR
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Toute la zone de Ouahigouya et son hinterland
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ECLA
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Environnement, social, santé, artisanat, promotion
culturelle,
agriculture, élevage, épargne/crédit, AGR
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Toute la zone de Ouahigouya et son hinterland
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AMMIE
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Education, santé, droits humains, bien être familial
et social
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Yatenga/Lorum
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ANAR
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Alphabétisation, CES, AGR, agriculture, reboisement
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Yatenga
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ABRAAD
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Formation adulte, agriculture, environnement,
commercialisation de bétail
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Yatenga
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SOS Sahel International
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Hydraulique, environnement, agriculture, santé,
promo/femme
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Yatenga/Lorun,
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Pharmacie sans frontière
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Santé, pharmacie
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Yatenga/Lorum
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JEREMI
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Appareillage et rééducation des enfants,
éducation, santé et action sociale
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Yatenga
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CISV
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Agriculture, éducation, artisanat, hydraulique,
santé, pistes
secondaires
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Yatenga
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REMAR
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Santé, action sociale, environnement, formation
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Yatenga
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OCADES
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Hydraulique, micro finance
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DSF
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Education, alphabétisation
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Yatenga
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MBDHP
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Droits humains, éducation
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Yatenga, Lorum, Zondoma
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Source ECOLOC, Ouahigouya, 2006
IV. Les contraintes et potentialités
Les communes de Ouahigouya, Tanghin Dassouri et Ziniaré
présentent des contraintes à leur développement mais
possèdent aussi des potentialités. La plupart des actions de
coopération décentralisée s'orientent dans le sens de
l'allègement des difficultés auxquelles les populations font
face.
IV-1. La pluviométrie
Deux saisons se distinguent nettement de par leurs
caractères : la saison humide ou hivernage et la saison sèche.
Ouahigouya, Ziniaré et Tanghin-Dassouri appartiennent au domaine
climatique nord-soudanien.
Sur ces sites, la saison pluvieuse s'étend sur 4
à 5 mois. Les pluies commencent au mois de juin et s'arrêtent en
septembre ou octobre. Quant à la saison sèche, elle connaît
tout comme la saison pluvieuse, une relative variabilité dans le temps.
Elle se subdivise en deux périodes: une froide de novembre à
février et une chaude de mars à mai.
La moyenne pluviométrique enregistrée de 1996
à 2005 donne 700,5 mm pour les sites de Tanghin-Dassouri et
Ziniaré et 651 mm pour Ouahigouya. (DMN, 2006).
Les précipitations sont irrégulières dans
le temps et dans l'espace. Cette variabilité pluviométrique agit
énormément sur la production agricole et sur l'élevage. Il
réduit également la disponibilité en eau.
IV-2. Les sols et la
végétation
Les sols dans la commune de Ouahigouya sont identiques
à ceux de la province du Yatenga. Ils sont dans l'ensemble
squelettiques, à très faibles potentialités agronomiques
et sont sujets à l'érosion. Près des 2/3 des sols de cette
zone sont constitués de sols peu évolués sur
matériau gravillonnaire, inaptes à la mise en culture.
D'une manière générale, la
végétation de la région de Ouahigouya est pauvre en raison
de la rudesse du climat, de la mauvaise qualité des sols et de
l'action anthropique. Cette végétation est constituée
de savanes et de steppes. Selon Kaboré O. (2006) en tout sept classes
de
végétation sont identifiées: la formation
mixte, la savane arborée, la savane arbustive, la steppe arbustive et
fourré, la steppe arborée et la steppe herbeuse.
Selon la classification de Guinko S (1984), le Plateau central
fait partie du domaine phytogéographique soudanien et appartient au
secteur nord soudanien. Les sols sont généralement peu profonds
et peu fertiles. On y trouve des sols hydromorphes, les sols minéraux,
les sols bruns eutrophes, les sols ferrugineux et des vertisols. Ce sont des
sols majoritairement pauvres à l'exception des sols bruns eutrophes.
Le couvert végétal est le reflet des types de
sol. Il est essentiellement composé de savane arbustive. Cette
végétation déjà pauvre subit les effets des
facteurs climatiques (sécheresse due aux faibles précipitations)
et anthropiques. Des tentatives de restauration et de conservation sont
entreprises.
Dans la commune rurale de Tanghin-Dassouri, les sols sont en
général ferrugineux tropicaux de type latéritico-argileux,
reposant sur une grande masse de granite fissuré. On y trouve surtout
les sols minéraux bruts, les sols peu évolués de couleur
brune, des sols ferrugineux tropicaux lessivés et des sols hydromorphes.
Ce sont des sols en majorité pauvres et fragiles.
Le couvert végétal le plus dominant est la
savane arbustive claire, parsemée de quelques grands arbres. Elle se
compose essentiellement d'arbres de taille moyenne (Vitellaria paradoxa,
Parkia biglobosa et Adansonia digitata), d'arbustes, notamment des
épineux. Il y a aussi des espèces herbacées dont une bonne
partie est très utilisée dans la confection des toitures de
cases, de greniers ou de hangar.
Dans les communes étudiées, les sols n'offrent
pas de bonnes aptitudes agronomiques. Le tapis végétal qui en
découle reste peu abondant et est sujet à une dégradation
continue due aux facteurs anthropiques. C'est pourquoi, certains projets de
coopération décentralisée s'investissent dans des actions
de conservation et de restauration des sols et des végétaux.
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