IV-2- Concernant la gestion des fonds
La gestion des fonds dans ces trois partenariats se fondent
sur un ensemble de stratégies impliquant des opérateurs
privés (bureaux d'étude, cellule d'appui technique), les CLJ, les
autorités municipales et les comités de pilotage.
? L'expérience de Ouahigouya
A Ouahigouya, l'ensemble des acteurs loue les efforts qui ont
été accomplis depuis l'installation d'un opérateur (ACDIL)
chargé de la maîtrise technique et financière de la
coopération. Avant cela, de nombreux retards ont été
observés dans le versement des subventions aux différents
promoteurs lorsque celles-ci transitaient par la mairie. De nos jours, chaque
acteur (municipalité, associations, groupements) reçoit et
gère ses fonds conformément à la convention. Ils affirment
que le contrôle des ressources financières effectué par une
structure indépendante rend la gestion plus transparente. En effet, des
fiches de suivi financier de tous les projets sont dressées par
l'opérateur et mises à la disposition du comité de
pilotage. Cela fait que les acteurs sont au même niveau d'information
concernant l'état de la gestion des fonds. La confiance entre les
partenaires s'en trouvent ainsi renforcer. Des avis recueillis, 75% des
personnes rencontrées trouvent la gestion des fonds bonne, 23% moyenne
et 2% mauvaise.
? L'expérience de
Ziniaré
Dans la commune de Ziniaré, la plupart des acteurs
trouvent la chaîne de gestion trop longue. Les subventions ne se sont pas
versées à temps. Cela devrait l'être dès que les
porteurs de projets réunissent leur contribution. Malheureusement des
retards interviennent assez souvent. Il s'agit de la non signature des
chèques par le président du CPCC ou du non positionnement du
virement par la caisse populaire. Ils ne jugent pas cette gestion suffisamment
transparente car le Haut commissaire, président du CPCC est à la
fois juge et partie. En effet, étant ordonnateur du budget, le Haut
commissariat présente aussi des projets
pour validation au compte de la province. Cette
ambiguïté de la gestion globale avait suscité les
réactions des différents partenaires de la coopération. A
l'issue des concertations, il a été retenu que c'est
l'opérateur qui doit assurer la maîtrise d'oeuvre
financière. Ce dernier a ainsi proposé le recrutement d'un agent
comptable. Cet avis n'a pas été suivi d'effet. Des promoteurs de
projets assurent n'être pas au courant de la dynamique d'ensemble de la
gestion des fonds. L'ensemble des enquêtés estiment à 50%
que la gestion des fonds est bonne, 27% moyenne et 23% mauvaise.
? L'expérience de
Tanghin-Dassouri
A Tanghin Dassouri, les personnes rencontrées disent
avoir apprécié la manière dont les fonds du Programme de
Développement ont été gérés. Elles disent
avoir été impliquées dans la gestion de ces ressources
financières conformément à la convention signée et
grâce à l'appui de l'Agence de Financement (AF). Par ailleurs,
étant représentés au sein du Comité de
Décision (CD), les acteurs y affirment que ce sont eux-mêmes qui
décident de la répartition des fonds et assurent le
contrôle de sa gestion, avec l'aide de l'AF.
Des trois stratégies, la gestion des fonds marche mieux
à Ouahigouya et Tanghin Dassouri qu'à Ziniaré. Cela est du
au fait que dans les deux premières localités les
différents acteurs ont décidé de la mise place d'un
système compréhensible par tous et impliquant toutes
catégories socio-économiques. De plus, les autorités
locales ont accepté le recrutement d'opérateurs privés
à qui ils ont cédés les fonctions qui étaient les
leurs. Par contre à Ziniaré, le refus des autorités
provinciales de confier la gestion financière à la Cellule
d'Appui Technique (CAT) empêche ce dernier de mettre tous les partenaires
dans la dynamique globale de l'utilisation et du contrôle des ressources
de la coopération. Les exemples de Ouahigouya et de Tanghin Dassouri
méritent d'être suivis par celle de Ziniaré. Des points de
vue recueillis, 77% des personnes enquêtées apprécient
positivement la gestion des fonds, 20% moyennement contre 3% qui la trouve
mauvaise.
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