III-2-2-2- Le soutien aux organisations de la
société civile
Il s'articule autour des appuis techniques, financiers et des
formations réalisés par la coopération
décentralisée au profit des organisations de la
société civile (associations, groupements, etc.). Les
investigations sur ces sites ont montré que ces soutiens comprennent les
formations ainsi que l'appui aux activités génératrices de
revenus, la construction d'infrastructures éducatives et sanitaires.
Ainsi à Ouahigouya, dans le domaine sanitaire,
l'association Appui Moral Matériel Intellectuel à l'Enfant a
bénéficié de la mise en place d'une librairie-papeterie
communautaire en 1998 et de la construction d'un centre d'information
VIH-SIDA/IST. Concernant le volet économique, l'association Bang N'Tum a
vu la réalisation de sa galerie marchande. De plus, ses membres ont
reçu des formations en tissage, en teinture, en batik et en confection
de hamacs. Quant au centre Baasnéré, il a reçu un appui
pour l'amélioration de sa production de mangues séchées.
Un appui a été donné à l'Association des Femmes
Burkinabé de Ouahigouya pour l'exécution de son activité
d'octroi de micro-crédits. Des femmes ont aussi été
formées en maraîchage dans le cadre du projet de mise en valeur
des petits périmètres maraîchers.
S'agissant de l'aspect éducatif, un soutien a
été accordé à l'Association de Soutien aux Enfants
Déshérités dans la construction d'un centre d'accueil pour
l'insertion des enfants en difficultés. L'Association des Femmes
Burkinabé de Ouahigouya (AFBO) a bénéficié de la
mise en place de sa revue «Regards de Femmes» et de la
réalisation de son projet audiovisuel de prévention contre la
pratique de l'excision.
Les efforts de cette expérience de coopération
au profit des organisations de la société sont assez
remarquables. En effet, c'est aussi par ce biais que pourra s'effectuer une
mobilisation populaire autour des actions de coopération car les
activités de ces organisations touchent souvent de nombreuses
personnes.
Dans le partenariat entre Chambéry et Ouahigouya, il
est important de mentionner la coopération entre les hôpitaux des
deux villes. Cette relation a permis de renforcer le plateau technique du
Centre Hospitalier Régional de Ouahigouya. Des agents de santé
ont reçu des formations et effectué des voyages
d'échanges.
Dans la coopération décentralisée
Région du Limousin-Province de l'Oubritenga, des soutiens sont
accordés aux divers projets associatifs (cf. tableau n°3). Ces
appuis permettent aux organisations bénéficiaires de mener des
activités génératrices de revenus comme c'est le cas de
l'embouche bovine avec le groupement féminin Nabonswendé du
secteur 2 de Ziniaré (cf. photo n°3). C'est également le cas
de l'acquisition d'un moulin et du matériel de production de
«soumbala» respectivement au profit du Comité Villageois de
Gestion des Terroirs de Koassenga et du groupement féminin Passy
Nèma. La plupart des soutiens dans ce partenariat sont faits en faveur
des organisations de la société civile. Il s'avère alors
important de les mettre en adéquation avec les ambitions de
développement de la commune qui a en charge la maîtrise d'ouvrage
du développement du territoire communal.
Concernant le partenariat Territoire de
Belfort-Tanghin-Dassouri, la majeure partie des projets soutenus provenaient
des organisations de la société civile. Cela s'explique par le
fait que ceux-ci étaient souvent conçus à la base par les
structures organisées des villages ou des secteurs et des promoteurs
individuels. Les constructions d'écoles, de forages, de puits, de Centre
de Santé et de Promotion Sociale (CSPS), etc. étaient le
résultat de ces projets présentés par ces organisations de
la société civile. Le réflexe de donner la maîtrise
d'ouvrage de ces réalisations aux porteurs de projets et aux populations
bénéficiaires est à l'origine de la bonne gestion de
certaines infrastructures. L'exécutif communal peut se baser sur ces
compétences pour la mise en oeuvre du Plan Communal de
Développement.
IV Les points de vue des acteurs
Ils concernent ceux des conseillers municipaux, des services
administratifs (éducation et santé), des organisations de la
société civile, des Comités Locaux de Jumelage et des
opérateurs (bureaux d'étude en charge de la maîtrise
d'ouvrage des coopérations). En plus de ces avis s'ajoutent ceux des
Cellules d'Appui Techniques (CAT) et d'autres techniciens de la
coopération. Certains points de vue ont été recueillis
lors des assises nationales sur la coopération
décentralisée franco-burkinabé tenues en décembre
2007 à Ouagadougou.
L'ensemble des personnes rencontrées est unanime pour
dire que ces trois expériences de coopération
décentralisée contribuent à l'amélioration des
conditions de vie des populations. Cependant les avis divergent sur les
stratégies d'intervention adoptées par
chaque expérience, la pertinence de certains
investissements, la nature et le volume des appuis à apporter à
l'institution communale, aux organisations de la société civile
et aux structures administratives.
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