II-2 La coopération décentralisée
Limousin-Oubritenga
La démarche globale d'intervention de ce partenariat
est basée sur l'organisation des fora départementaux. Un forum
regroupe toutes les sensibilités d'un département : le
préfet comme autorité locale, le Président du conseil
municipal (le maire), les représentants des villages, des associations
et groupements, les chefs coutumiers et religieux, les services techniques, les
ONG, les projets et programmes.
Le forum départemental se tient deux à trois
fois dans l'année avec l'appui de la Cellule d'Appui Technique (CAT)
mise en place par l'opérateur en charge de la coopération qu'est
le Bureau d'Etude et de Recherche en Développement (BERD). Il est le
cadre de discussion et d'approbation des dossiers de projets portés par
les acteurs locaux avant leur transmission au Comité Provincial de
Coordination et de Concertation (CPCC). Ce dernier se compose du Haut
Commissaire, des membres du Comité Local de Jumelage et des
représentants de l'ensemble des partenaires de la coopération.
C'est ce comité qui est chargé de l'examen et de la validation
des résultats des fora. Cette procédure rend le choix des
différents projets acceptable du point de vue des populations.
L'ensemble des projets retenus est examiné par le comité de
pilotage pour la validation définitive du programme annuel. Celui-ci se
compose de 14 membres dont 7 de la Région du Limousin et 7 de
l'Oubritenga. Il ressort des entretiens que ces choix s'effectuent en fonction
de l'enveloppe financière disponible et la pertinence du montage du
dossier.
II-3 La coopération Territoire de
Belfort-Tanghin-Dassouri
Dans le cadre de ce partenariat, nous aborderons la
stratégie d'intervention qui a été adopté lors de
son Programme Local de Développement entre 1996 et 2001.
Des informations recueillies sur le site, il apparaît
que les interventions se sont effectuées autour d'une mobilisation forte
des populations à travers leur représentation à toutes les
instances de décision. Le contexte de famine dans lequel le jumelage a
démarré et l'existence d'une d'Equipe d'Appui Conseil (EAC)
pourraient expliquer cela. Aussi, avait-on dans chaque village des
Comités Villageois de Développement (CVD) et des Comités
de Développement des Secteurs (CDS) dans les secteurs. Ils ont
été les cadres de discussions et d'approbation des projets et
bénéficiaient de l'appui de l'Equipe d'Appui Conseil (EAC).
Ensuite, l'ensemble des actions retenues était acheminé vers le
Comité de Décision (CD). Ce dernier s'est chargé de la
sélection et des décisions de financement. En son sein, il y
avait tous les représentants des CVD et des CDS.
Les séances de sélection se font en public et
tous les porteurs ont l'opportunité de présenter et de
défendre leur dossier. A l'issue de cela, le CD se retire pour
délibérer et les résultats sont portés à la
connaissance des différents promoteurs.
L'ensemble de la maîtrise d'oeuvre du programme a
été assuré par l'Association Française des
Volontaires du Progrès (AFVP). Celle-ci avait été choisie
par les partenaires de Belfort pour appuyer l'EAC. A la fin du programme de
développement local (1996-2001), elle a participé à la
production du rapport définitif
Des avis recueillis lors des débats en « focus
groups », il ressort que cette manière de procéder avait
l'assentiment de la quasi-totalité des acteurs. Un des techniciens de
l'EAC affirment même que les autorités en charge de la
décentralisation se sont inspirées de cette expérience de
coopération décentralisée pour asseoir les Conseils
Villageois de Développement. Cette gestion décentralisée
impliquant les populations à toutes les étapes du processus
constitue la principale force de ce partenariat.
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