II.2.2.a SONELGAZ lutte seule contre les fraudeurs.
L'article 350 du Code pénal - qui prévoit
des amendes de 500 à 2000 DA et des peines d'emprisonnement allant de 1
à 3 ans - ne semble pas dissuader suffisamment les
fraudeurs.
Dans tous les cas, les responsables à SONELGAZ
expliquent que le vol d'énergie cause des préjudices non
seulement à l'entreprise mais aussi aux abonnés. " Ces clients
payent pour les fraudeurs ". La difficulté de l'entreprise ici c'est
qu'elle est seule à lutter contre la fraude, puisque les populations ne
semblent pas être concernées par la chose. Pourtant, si un client
est situé dans le même " réseau " qu'un fraudeur, il est
aussi pénalisé. Les fraudeurs non seulement
prélèvent l'énergie
électrique mais ils endommagent également les équipements.
Ils s'exposent aussi à l'électrocution. La fraude de
l'énergie électrique peut mener à des courts-circuits et
même provoquer des incendies comme c'est d'ailleurs souvent le cas au
niveau des sites déjà cités.
Selon le responsable de SONELGAZ de l'agence de
Sénia, << le rôle de l'entreprise n'est pas de
courir après les fraudeurs » et qu'à elle
seule, ne pourra jamais venir à bout de ce phénomène, les
pouvoirs publics doivent intervenir.
Figure N°14 Exemple d'un réseau
électrique parallèle au bidonville << le Virage », Ain
Beida
Cliché HADRI K. juin2009
II.2.2.b Les branchements illicites et les
dégâts causés à la SONELGAZ
Au niveau de l'agence de distribution de Sénia
qui comprend les 03 communes de la daïra, les conséquences
financières sont considérables avec des pertes qui pèsent
sur les investissements de SONELGAZ. Ainsi, pour la daïra de Sénia,
selon le responsable de l'agence SONELGAZ, les agressions sur ses
réseaux coûtent à la société un
préjudice de 1,3 milliard de centimes, poursuivant que la fraude,
c'est-à-dire les compteurs trafiqués ou les branchements
illicites représentent plus de 25% de pertes sur le réseau. Il
faut par ailleurs souligner que pour la zone de Sénia, SONELGAZ doit
gérer des sites où les constructions illicites et autres
bidonvilles foisonnent. Et que 99% des cas de coupures
d'électricité sont causés suite à l'utilisation
abusive du réseau par des fraudes et des raccords illicites.
Ainsi, un poste électrique qui doit desservir
de 50 à 60 abonnés alimente, en fait, 300 familles. Pour
impuissance face à ce phénomène, SONELGAZ en appelle aux
populations pour qu'euxmêmes agissent en protégeant les
installations en agissant de façon citoyenne. Toutes ces formes
d'agression représentent un danger pour la sécurité des
citoyens et des abonnés. Dans le même sillage, selon la même
source, il faut savoir qu'en plus des pertes d'énergie provoquées
par les branchements illicites, ces derniers engendrent également des
dommages plus importants, pas moins de 35 postes transformateurs ont
été détériorés en 2008, qui ont couté
49 millions de dinars à l'entreprise. Par cette pratique frauduleuse, on
mettant ainsi des milliers de populations et des quartiers entiers dans le
noir.
II.2.3 Les mesures prises par SONELGAZ pour lutter contre
la fraude et les branchements collectifs illicites.
Afin de réduire son taux de perte, diminuer ses
créances et le manque à gagner, l'agence commerciale de SONELGAZ
au niveau de la daïra de Sénia a pris des mesures afin de lutter
contre ces fléaux, et mettre un terme au vol de
l'électricité, ceci par :
a. la régularisation par le biais les programmes
QLS
Un plan d'organisation de ces endroits a
été dressé par la SONELGAZ qui compte d'abord
procéder à l'installation de compteurs dans chaque foyer afin de
maîtriser la situation et ensuite se mobiliser pour lutter contre le
piratage de l'électricité et éviter par la même
occasion d'éventuelles pertes financières que peut endurer
l'entreprise.
D'après le chef de Département
Techniques Electricité, << ces opérations ont
été réalisées suivant les directives du
gouvernement d'une part, mais aussi suite aux évènements de
protestations sur les conditions de vie qu'a connues plusieurs wilayas à
travers le pays d'autre part ».
L'opération de régularisation a
été possible suite au nouveau statut de l'entreprise devenu
à caractère << Commercial ». La fonction prioritaire
est de vendre l'énergie. SONELGAZ doit alimenter tous les regroupements
d'habitats précaires, illicites ou bidonvilles. Ces opérations,
permettent, d'après la même source, de regrouper la population,
qui va être régularisée via les programmes QLS (Quartiers
et Logements Sociaux).
En réalité, la population de plusieurs
sites de ce genre à travers mon terrain, est persuadée que
l'état se trouve dans l'incapacité de les reloger tous. Une
mission presque impossible, et très couteuse pour les pouvoirs
publics.
Ces populations, dans certains cas veulent se
restructurer en quartiers `'auto construction», suite aux programmes QLS
proposés par les élus de la Wilaya et des APC (assemblée
populaire communale). Une fois, ces programmes sont approuvés par le
Wali et la Direction des Mines et de l'Industrie, SONELGAZ réalise le
raccordement du quota alloué.
Les programmes QLS, sont des programmes initiés
par l'état à partir de 2005-2006. Il s'agit en gros d'un contrat
entre l'état par le biais de plusieurs acteurs tels que la DMI, Wilaya,
APC, collectivités locales et la SONELGAZ. Le financement des programmes
est réparti comme suit : 75% c'est l'apport de l'état, 25%
SONELGAZ + Abonné. Ce dernier contribuera avec 5000 DA pour
l'électricité et 10 000 DA pour le gaz.
b. Circonscrire le piratage du courant électrique
par l'alimentation des bidonvilles
Selon SONELGAZ, il est préférable
d'alimenter ces populations en électricité au lieu de les voir
piquer sur le réseau habituel prévu pour un nombre
déterminé de clients. Par cette action, elle estime éviter
tous les risques puisque les habitations souvent en tôle font que des
courts-circuits qui sont souvent signalés sur le réseau. 410
branchements ont été ainsi réalisés pour l'ensemble
de deux sites de bidonvilles, << la ferme CAB et Ennakhil »,
considérés comme prioritaires en raison de leur
nombre.
La prise en charge des autres sites situés
à Bouamama, Ain Beida et El Kerma viendra par la suite. Le bidonville de
<< ferme CAB » à la Sénia a été
alimenté en énergie électrique et régularisé
il y a tout juste un an. 250 clients en bénéficient.
Conséquence directe de la prolifération des bidonvilles : le
piratage dont raffolent les occupants et ses répercussions. 25 à
30 % de l'énergie électrique, sont perdus à cause de ces
pratiques devenues courantes. La réglementation permet à
l'entreprise de couper l'énergie à tout client
récalcitrant.
c. L'installation des compteurs « Fontaines
»
Une autre solution intermédiaire adoptée
par l'entreprise contre la fraude massive. Brancher une vingtaine de foyers en
moyenne sur un même compteur électrique pour faciliter la
gestion
commerciale. C'est en quelque sorte, de réduire la
fraude et la rétrocession, mais surtout, c'est d' << identifier
» et de quantifier l'énergie détournée.
Dans la vision globale de SONELGAZ, et par le biais
des `'compteurs fontaines», elle espère bien pouvoir identifier les
sites de pertes non technique, gérer ses créances, et rattraper
ce manque à gagner.
d. La sensibilisation
Dans la localité de Haï Nedjma, à
limage de plusieurs sites réputés par leurs fraudes collectives,
des campagnes de sensibilisation en 2007 et 2008 ont été
menées durant plusieurs jours. Le but était de pouvoir convaincre
ces <<fraudeurs» de régulariser leur situation, avant de
passer aux coupures du courant électrique. Ces campagnes ont
été menées par l'entreprise avec les établissements
scolaires, les autorités locales et les comités de quartiers sur
les dangers que peuvent générer les manipulations des
réseaux électriques, les méfaits de la fraude et ce que
dit la loi à ce sujet. Affiches publicitaires, prêches dans les
mosquées et même le porte-à-porte... Tous les moyens ont
été déployés par SONELGAZ pour sensibiliser les
habitants sur les risques des branchements illicites.
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