II.2.1 Bidonvilles, et le phénomène de
piratage collectif de l'électricité
Pourquoi donc cette population se branche illicitement
aux réseaux de la SONELGAZ ?
Mes entretiens avec un élu de l'APC de
Sénia et le responsable des encaissements du secteur clientèle de
SONELGAZ à Nedjma (ex Chteibo), ont été
complétés par des réponses de la part des habitants du
bidonville dénommé « Ferme CAB >>.A noter que ce
dernier vient d'être régularisé par SONELGAZ.
a) Se sont des populations qui savent très bien
qu'elles occupent illégalement ces espaces publics par des constructions
illicites.
b) Ils n'ont aucun justificatif pourra leur donner droit
à l'accès aux différents réseaux et services
(électricité, gaz, eau potable, assainissement,
téléphone...)
c) Et ça coute beaucoup moins cher d'acheter
quelques mètres de fil électrique et se greffer au réseau
que de payer l'installation et l'énergie à la fois. Il faut
souligner aussi que, mis à par cette électricité obtenue
illégalement, aucun autre confort n'est à signaler dans ces
foyers.
Quoique, l'argument le plus partagé par
l'ensemble de ceux qui pratiquent des branchements illicites, c'est qu'avoir de
l'électricité est un acquis et un droit. Dans ce sens, selon M.
REBAH (16) lors du Symposium international, sur `'l'énergie et
société» disait: qu'« en matière
d'énergie et dans la pratique, cela s'est traduit chez la
majorité des Algériens, insouciants à l'égard du
risque de pénurie d'énergie, par la revendication de
l'approvisionnement en électricité en gaz, régulier et
à bas prix, considéré comme un « acquis » et vu
comme une obligation de l'Etat >>.
De nos jours, La SONELGAZ et les pouvoirs publics
locaux restent impuissants devant la naissance d'un réseau
parallèle qui « pompe le jus >> et cause le
déséquilibre du réseau de la distribution sans oublier les
désagréments engendrés aux abonnés.
D'après SONELGAZ, Ces types de raccordements
illégaux faussent les calculs et les études prévisionnels
faites par l'entreprise en vue d'alimenter les nouveaux abonnés et faire
face aux demandes toujours en progression.
(16) REBAH M'Hamed, l'opinion publique et
l'énergie en Algérie, Symposium international, énergie et
société, 13- 17 décembre 1993, Paris, UNESCO
Ces actes pareils et imprévisibles, causent des
dégâts dans le réseau de la distribution et des
préjudices importants qui ne font qu'aggraver la situation
financière déficitaire de l'entreprise, d'un coté et de
dégrader encore plus la qualité de service fournie aux
usagers.
En général, les branchements illicites
sont signalés dans les bidonvilles et des constructions illicites. Le
raccordement se fait directement à partir des poteaux de
l'éclairage public, des câbles reliant les maisons de fortune aux
poteaux et donne l'impression d'une toile d'araignée qui couvre ces
taudis. Il y a eu de nombreuses personnes mortes par électrocution en
tentant de brancher les câbles.
Il y a aussi le problème des chutes de tension
et des coupures répétées pour les deux camps : les
habitants des bidonvilles qui piratent l'électricité, et les
clients de la SONELGAZ. A Sidi Chahmi, les coupures sont courantes et peuvent
durer des nuits entières en hiver où la consommation de
l'énergie électrique atteint le maximum.
Au niveau des sites en fraude, il existe un autre type de
détournement de l'énergie. Il s'agit de la fraude de
l'électricité avec rétrocession.
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