I.2.6 Le gaz de ville, par quoi est justifiée la
faiblesse du taux d'accès ?
Figure N° 11 : Daïra
de Sénia, abonnés
électricité et gaz par agglomération
Abonné Elec Abonné Gaz
Nbre abonné
Agglomération
Abonnés électricité et gaz de la
daira de Sénia par agglomération, Juin 2009
9000
8000
7000
6000
5000
4000
3000
2000
1000
0
Sénia Ain Beida 200 logts Chteibo Bouamama Sidi
maarouf
Viiage
Karma
Cité5juillet
L'analyse du graphe de la figure N°11 où,
les abonnés sont regroupés par agglomération fait
ressortir deux points essentiels :
a- un taux de couverture gaz limité par
rapport à celui de l'électricité,
b- les agglomérations ne se trouvent pas dans la
même dynamique énergétique vis-à vis de
l'accès de leur population au gaz de ville.
Durant mon enquête, j'ai essayé de me
rapproché de la population de la Sénia et notamment, le rapport
que j'ai eu avec la population de la localité de Sidi Maarouf dans la
commune de Sidi Chahmi d'une part, mais aussi avec des agents de la SONELGAZ
d'autre part dans un souci d'avoir et de cumuler des réponses
justifiants le faible taux de raccordement en gaz de ville par rapport à
celui de l'électricité.
On se référant à la figure
N°11, on remarque qu'il y'a des taux faibles, parfois nuls ou presque dans
plusieurs agglomérations secondaires au niveau de ce territoire. C'est
le cas des quartiers de la commune El Kerma où le taux varie entre 27%
et 14%. Au niveau de l'agglomération de Chteibo appartenant à la
commune de Sidi Chahmi, le constat est surprenant. En fait, cette
agglomération de 80 000 habitants ne bénéficie pas des
avantages du gaz. Sur les 8500 abonnés en électricité
aucun d'eux n'est doté de gaz de ville (cf. tableau
N°11).
L'accès au réseau gaz naturel dans le
périmètre d'étude se caractérise par une
disparité entre les différentes localités et
agglomérations. Suite à cet état de fait, une étude
menée par SONELGAZ a été réalisée
récemment. Malgré la réalisation des postes de
distribution publique gaz un peu partout, l'accès reste moins
important.
Ces pourcentages peuvent être justifiés par
:
i) d'abord, il ya le coût des installations
intérieures pour le gaz naturel jugées très couteux pour
les petites bourses et les familles démunies .A savoir, le coût
d'une installation intérieure moyenne pour le gaz, d'une habitation
moyenne peut atteindre 60 000 DA. Cette somme tant à s'accroitre du fait
de la flambée du prix du cuivre. En plus, il y'a les 10 000 DA qui
représentent l'apport initial du citoyen pour d'être brancher au
réseau. Pour plusieurs familles ce prix élevé des
installations est un obstacle majeur pour s'équiper du gaz de
ville.
De ce fait, une partie très importante de la
population se trouve coincée. Faut-il s'acquitter des frais de
raccordement pour la SONELGAZ ? Ou bien faut -il effectuer une installation
intérieure pour le gaz très couteuse ? Chose qui oblige les
citoyens à l'usage du gaz butane, avec les désagréments
subis à l'approche de la saison hivernale et les problèmes
d'approvisionnement que cela engendre.
Tout simplement, les citoyens de la daïra se
rapprochent des points clientèles de la SONELGAZ, et demandent dans la
plupart des cas qu'un branchement en électricité, et la pose du
compteur électrique. 1 citoyen sur 3 demande d'être
raccordé au gaz de ville. Une situation dont les services de SONELGAZ se
sont habitués.
Dans ce contexte, certains responsables de la
direction de l'énergie et des mines ont attribué la faiblesse des
opérations de bronchement au refus de certains citoyens de s'acquitter
de leurs obligations liées aux frais de raccordement jugé chers.
A cet effet, plusieurs projets enregistrent depuis plusieurs années des
retards pénalisants. Pour le payement des obligations cumulées,
la SONELGAZ oeuvre actuellement à proposer des formules de payement par
facilité aux abonnés. Elle propose que l'on paye les engagements
par tranches durant une période limitée. A titre d'exemple, la
contribution des abonnés pour le financement et la réalisation de
l'ensemble du programme d'investissement de SONELGAZ pour l'exercice 2007
était de 7% soit 10,4 milliards de dinars.
ii) ensuite, le taux faible de la couverture en gaz
peut s'expliquer aussi par la faisabilité d'extension du réseau
gaz de ville. Selon le responsable du département des techniques gaz au
sein de la direction régionale de SONELGAZ, une ligne de réseau
électrique est beaucoup plus simple à réaliser en
matière de coût et délais qu'un réseau gaz de ville.
D'après lui, il existe des contraintes liées à la
géographie et la localisation des sites qui nécessitent des
raccordements. Alimenter une agglomération, ou groupements d'habitations
qui se trouvent sur des hauteurs en
gaz par canalisations, n'est pas toujours facile. Si
la qualité du sol ne le permet pas (rocheux, marécageux...)
où les travaux d'ouvertures de tranchets sont difficile, et demandent
plus de moyens financiers, de moyens techniques et beaucoup plus de temps
à réaliser les projets.
iii) Enfin, et d'après le responsable du
service d'exploitation du gaz au sein de SONELGAZ, il existe un autre facteur
qui retarde le développement du réseau de gaz naturel par rapport
à celui de l'électricité. Selon lui, l'entreprise
obéit à des règles de gestion et de financement de
projets. Il faut une taille minimale d'une agglomération avec un certain
nombre de population afin de réaliser une DP (un poste de Distribution
Public Gaz), et avoir l'accord de la direction générale de
l'entreprise pour lui allouer une enveloppe financière. D'après
ce responsable, cette investissement (le poste DP) ne sera peut être
jamais amortie vu le prix très bas de gaz de ville facturé
à l'abonné qui est de 0,16 DA la Thermie.
La réunion de tous ces facteurs cités est
le résulta d'une couverture de gaz de ville dans la daïra qui
demeure très hétérogène.
PARTIE II : LA GESTION ET L'ETAT DU SERVICE PUBLIC DE
L'ELECTRICITE ET DU GAZ, UNE GESTION PARTIELLEMENT MAITRISEE
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