IV-4-4 Conclusion
Ce suivi des performances et de la qualité du lait
d'élevages bovins suburbains confirme la prédominance des
concentrés comme base des bilans fourragers. Le diagnostic de la
valorisation de ces concentrés alimentaires en lait démontre
clairement l'insuffisance des fourrages et dans certains cas, un gaspillage
flagrant, dû principalement à l'absence de stratégies de
rationnement du cheptel.
Toutefois, les répercussions économiques sont
très diverses, atténuées par le poids des ventes de bovins
et aussi par la productivité en lait des vaches. Ainsi, dans
l'étable étatique de la SODEA où les consommations en
concentrés sont les plus importantes, le niveau de rendement laitier par
vache permet d'obtenir des bénéfices par vache très
importants.
En revanche, les paramètres de qualité du lait
sont très variables et dans l'ensemble peu satisfaisants. Ainsi, aussi
bien sur les taux butyreux que sur les conditions de stockage du lait à
la ferme et encore plus sur l'hygiène générale du lait,
les paramètres obtenus laissent à désirer. Dans deux des
cinq exploitations le taux butyreux moyen est inférieur à une
norme de 35 g/kg. Les taux butyreux, les conditions de stockage du lait
à la ferme et de façon encore plus marquée
l'hygiène générale du lait ne correspondent pas aux
caractéristiques générales de la culture laitière
spécialisée qu'aurait laissé supposer le recours à
la race Holstein. Seul le taux protéique affiche des valeurs moyennes
acceptables pour les cinq exploitations, témoignant de l'effet des
apports massifs et réguliers en concentrés.
La typologie des échantillons de lait, a permis de
tracer un canevas descriptif de la diversité des variations que peut
subir cette matière dans un environnement d'élevage en pays
chaud fondé sur les variations des teneurs en matières
utiles (TB et TP) et les fluctuations de la flore totale (FMAT) qui
reflètent l'hygiène générale et les conditions de
stockage. Cette typologie pourrait ainsi servir d'outil pour procéder
à l'évaluation rapide d'autres échantillons de lait
collectés dans des conditions similaires à travers le Maroc. Les
résultats confirment par ailleurs, les incidences directes des pratiques
d'élevage (alimentation à « coups de
concentrés », absence du rationnement, hygiène globale
défectueuse à la traite et dans les bâtiments
d'élevage...) sur la qualité du lait. Ils ne peuvent que
renforcer la conviction de l'urgence d'un appui technique individuel dans ce
domaine, couplé aussi à la révision du mode du paiement du
lait : la prise en compte quotidienne de critères aussi
élémentaires que les taux protéique et butyreux et la
contamination par les microorganismes. Il y va sûrement de la
durabilité au Maroc d'une filière laitière qui soit apte
à distinguer les diverses déclinaisons d'un produit aussi
variable et périssable que le lait.
V - Conclusion générale et
recommandations
V.1. Conclusion générale
V.2. Recommandations
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