IV-1-3-b Performances de production et alimentation des
vaches laitières
Les indicateurs relatifs aux performances de production
montrent que la durée moyenne de la lactation obtenue est de 304,8 jours
avec un CV de 4,1 %. Cette valeur oscille entre 264,4 j enregistrée au
niveau de l'UP 4 en 1995-96, et 330 j obtenue au de l'UP 2 durant la même
année. Ces résultats moyens concordent parfaitement avec les
normes de l'élevage bovin laitier intensif [JORDAN et FOURDRAINE,
1993].
La productivité moyenne en lait enregistrée au
niveau des UP correspond à une ME de 6 016 kg/vache/an, avec un CV de
13,9 %. Si on compare cette performance à celle des élevages
concernés par le contrôle laitier officiel marocain, nous
constatons qu'elle les dépasse de loin, puisque LAKHDISSI et
al. [1988] ont trouvé que les performances de production y
étaient inférieures à 3 350 kg/vache/an. Ces
résultats montrent que les élevages de la SODEA sont
placés dans des conditions permettant aux animaux d'exprimer leur
potentiel génétique. Les performances obtenues sont d'ailleurs
proches de celles des vaches dans leur pays d'origine [JASIOROWSKI et
al., 1988]. La quantité moyenne de concentrés
consommée par vache et par an est de 4 484 UFL avec un CV de 12,1 %
(Tableau 29).
Tableau 29. Caractérisation de l'alimentation des
vaches laitières dans chaque unité de production (moyennes et
écarts types).
UP
|
kg MS/vache/an
|
UFL cc/v/an
|
UFL cc/kg lait
|
PCC : UFL cc/ UFL totales (%)
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1
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6 752 (662)
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4 365 (249)
|
0,70 (0,04)
|
74,4 (3,5)
|
2
|
7 867 (756)
|
5 312 (120)
|
0,83 (0,04)
|
85,0 (5,1)
|
3
|
6 158 (805)
|
4 091 (450)
|
0,88 (0,10)
|
71,4 (7,3)
|
4
|
7 975 (718)
|
4 179 (322)
|
0,60 (0,04)
|
68,9 (6,2)
|
5
|
6 433 (878)
|
4 614 (293)
|
0,81 (0,09)
|
75,0 (9,2)
|
6
|
7 389 (563)
|
4 343 (670)
|
0,70 (0,11)
|
64,1 (9,6)
|
Moyenne
|
7 081 (856)
|
4 484 (543)
|
0,75 (0,12)
|
73,1 (11,0)
|
Les quantités les plus importantes sont relevées
au niveau de l'UP 2 (5 312 UFL), où les cultures fourragères sont
les moins pratiquées. Cette logique d'intensification laitière
par le recours à davantage de concentrés s'accorde avec les
options définies par CODONNIER [1986], qui cite que cette tendance
s'accompagne par un « alourdissement de la dépense
d'aliments ». La valeur moyenne pour les unités SODEA (4 484
UFL) dépasse de loin celles obtenues pour d'autres étables
marocaines. Ainsi, nous avions trouvé une moyenne de 2 236 UFL/vache/an
(CV=33,1 %), pour une moyenne économique de 3 437 kg de lait par vache
et par an, dans des élevages suburbains de la zone de Rabat
[SRAÏRI, 1999a].
La part des concentrés dans l'apport
énergétique total (PCC) pour les vaches laitières est en
moyenne de 73,1 % (CV de 15,1 %). Les ratios les plus élevés sont
observés au niveau de l'UP 2 (91 %), qui présente toutes les
caractéristiques de l'élevage laitier totalement
« hors-sol ». Cette valeur moyenne d'utilisation des
concentrés à la SODEA demeure largement supérieure
à ce que rapportent d'autres études réalisées dans
des étables laitières. Théoriquement, DELABY et
al. [2003] rappellent que la supplémentation en concentrés
pour des vaches laitières au pâturage sur de l'herbe ne s'impose
théoriquement que pour des niveaux de production supérieurs
à 25 kg/jour. Au Maroc, dans une étude antérieure dans des
étables laitières moins productives, nous avions trouvé
que les concentrés représentent 55 % de l'apport
énergétique total [SRAÏRI, 1999a].
Les UFL cc/kg lait varient de 0,54 (UP 4 en 1991/1992)
à 1,01 (UP 3 en 1995/1996). La valeur moyenne est de 0,75 UFL/kg de lait
produit avec un CV de 15,9 %. Il ne fait donc pas de doute que les
concentrés ingérés par les vaches couvrent aussi une
partie de leurs besoins d'entretien [CORDONNIER, 1986]. Ceci illustre
pleinement que face à une faible tendance d'extension des fourrages en
zone maghrébine, exacerbée par la médiocrité des
rendements [JOUVE, 1993 ; AMEZIANE, 1979], la production laitière
intensive dans cette région reste souvent assurée à
« coups de concentrés » [SUSMEL et al.,
1989].
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