CONCLUSION GENERALE
Nous voici au terme de notre travail portant sur l'impact de
déficit budgétaire sur l'inflation en RDC de 1970-2005. Le but de
ce travail est de voir l'influence de déficit budgétaire sur
l'inflation pendant cette période, mais également savoir
l'influence des autres variables macroéconomiques telles que la masse
monétaire, le PIB et le taux de change.
Outre l'introduction et la conclusion générale,
notre travail a compris trois chapitres. Le premier chapitre a porté
sur la considération théorique, le second chapitre a
présenté les déterminants de l'inflation. Et enfin, le
troisième chapitre porté sur l'estimation empirique de la
relation entre l'inflation et le déficit budgétaire.
Nous sommes partis d'un problème qui est de savoir quel
serait l'impact de déficit budgétaire sur l'inflation.
De ce problème, nous avons dégagé deux
interrogations qui ont été à la base de nos
investigations :
1. Quel est l'impact de déficit budgétaire sur
l'inflation en République Démocratique du Congo, en d'autre terme
l'inflation en RDC est-elle expliquée par le déficit
budgétaire?
2. L'inflation en République Démocratique du
Congo serait-elle expliquée par d'autres variables ?
Par rapport à ces interrogations nous avons
formulé les hypothèses ci-dessous en vue de répondre aux
préoccupations consignées dans la problématique :
1. Le déficit budgétaire aurait un impact
significatif sur l'inflation en République Démocratique du
Congo.
2. L'instabilité accrue de l'économie congolaise
sur l'inflation en RDC aurait une relation directe avec la masse
monétaire, le taux de change et le PIB.
Après avoir analysé les données par le
logiciel Eviews nous avons trouvé les résultats suivants :
Les variables déficit budgétaire et le PIB
expliquent l'Inflation dans le long terme et dans le court terme l'inflation
est expliqué par le PIB. De part ce qui précède, il en
découle que nos deux hypothèses sont toutes
vérifiées.
De ce qui précède, tourné un regard sur
l'économie congolaise et commenter sur ce résultat en fin de
donner quelques suggestions.
Mais alors, une constante se manifeste dans la vie du pays
pendant une trentaine d'année, celle du gaspillage des ressources et du
laxisme budgétaire.
La RDC s'est enfoncée à partir de 1991 dans une
crise politique, économique et sociale grave à la suite notamment
des pillages que le pays a connu en début d'année et des tensions
politiques. Comme conséquence, l'inflation devient violente.
Dans cet environnement économique et monétaire
hostile, la production nationale a chuté sensiblement. Des
opérateurs économiques tant privés que publics ont
cherché à suivre en se réfugiant dans l'informel. Les
infrastructures de base sont soit détruites soit en délabrement
avancé.
La criminalisation de l'économie a atteint son
paroxysme avec la fabrication vertigineuse des billets de banque. En
conséquence, une bonne partie des émissions monétaires
échappe au circuit monétaire officiel. La banque centrale ne peut
plus jouer son rôle d'autorité monétaire et de caissier de
l'Etat. L'intermédiation financière est en déclin et le
pays est confronté à plusieurs espaces monétaires.
La déstabilisation du pays s'est
pérennisée à partir de 1996 à 2002 par deux guerres
inhérentes à la situation politique interne en RDC au Rwanda, au
Burundi et en Ouganda.
Ainsi, pour ressortir le pays de la crise, des
réformes économiques et politiques furent tentées à
plusieurs reprises mais elles n'ont pas atteint en tout le succès qu'on
pouvait en escompter.
Différentes mesures ont en effet été
prises par les divers gouvernements qui se sont succédés depuis
les années 1980 pour :
- restaurer les équilibres
macroéconomiques ;
- restaurer une gestion orthodoxe des finances
publiques ;
- contrôler les centres d'ordonnancement des
opérations du Trésor ;
- rétablir le budget comme instrument
privilégié de gestion des finances publiques ;
- restructurer les entreprises publiques,....
Par ailleurs, déliquescence de l'Etat et le manque
d'une administration honnête, d'un minimum de justice et de
sécurité conduisent le pays dans une anarchie.
Cependant, la courte période qui va de 2001 à
2003 et qui se traduit par une stabilité relative des prix et du taux de
change accompagnant une amélioration du taux de croissance du PIB montre
à notre sens qu'il est possible de restaurer rapidement les
équilibres macroéconomiques rompus pas la gabegie
financière quand il existe une réelle volonté politique
d'ajustement.
Bref, la détérioration de la situation
économique est caractérisée par la désorganisation
de l'outil de production et la contraction des recettes fiscales. Le recours
systématique à l'émission monétaire face à
la pénurie des devises pour résorber les déficits
budgétaires dans une logique distributive douteuse qui provoque
l'indexation des prix intérieurs au taux de change parallèle.
Certes, le développement à un prix et la
responsabilité de l'Etat est évident. Or, il est difficile qu'il
y ait développement sans croissance, car l'élargissement de
l'éventail des possibilités offertes à l'homme ne se fait
pas sans moyens matériels importants. Ce qui fait que
l'accélération de la croissance économique soit la grande
priorité des responsables politiques du monde entier. En fait, la
réalisation d'un développement harmonisé de
l'économie est, aujourd'hui, dans la majorité des pays,
l'objectif fondamental des politiques économiques : c'est dans
cette perspective que doit être désormais définie toute
stratégie budgétaire, tant au niveau de ses mécanismes
opératoires qu'à celui des actions promues par elle.
A travers ces théories et la revue de la
littérature empirique, nous avons modélisé les
déterminants de l'inflation en RDC, en focalisant nos analyses sur
l'effet des déficits budgétaires. Nous voulions savoir si
l'objectif de relance économique à travers la politique
budgétaire appliquée au Congo, a effectivement été
efficace.
L'analyse des résultats de l'estimation
économétrique nous a permis de confirmer que les déficits
budgétaires ont un impact positif et significatif sur le taux
d'inflation.
L'analyse des résultats de l'estimation du
modèle à long terme par Mco nous a conduits aux propositions
ci-après :
- L'augmentation de déficit budgétaire conduit
l'Etat soit à recourir à la planche à billet, soit au bon
de trésor ou à l'emprunt ce qui nous pousse à conclure que
le déficit budgétaire est considérée comme le
fondement ou la base même de l'inflation car en recourant à la
planche à billet cela provoque encore une masse énorme de
monnaie, plus il y a une grande masse de monnaie en circulation, plus il y a
augmentation de taux d'inflation.
- Signalons aussi que le pouvoir public doit tout mettre en
oeuvre en fin de contrôler le taux de change en fin de donner à la
monnaie nationale de la valeur et par contre susciter aux investisseurs
étrangers de venir en grand nombre,
- L'Etat congolais doit laisser à la banque centrale
l'autonomie de gestion de monnaie.
Pour mettre fin à notre travail, il sied de rappeler
que nous ne pouvons aucunement nous prévaloir d'avoir
épuisé la substance de ce sujet. Nous nous mettons en pleine
disposition pour toutes remarques ou suggestions ayant trait à
l'efficacité de notre recherche.
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