III.4. Notion sur la Co-intégration
Les méthodes statistiques de
l'économétrie ne sont applicables qu'à des séries
stationnaires. La satisfaction au test de stationnarité des variables
constitue la condition sine qua none pour l'application de la méthode
des MCO. En règle générale, la régression des
séries non stationnaires conduit à un vecteur d'erreur non
stationnaire, c'est-à-dire ayant une variance infinie.
Cependant, lorsque les séries sont
Cointégrées, le vecteur d'erreur devient stationnaire et
inférence statistique demeure alors possible. Cependant, les tests de
student ne suivent pas la distribution usuelle.
On appelle variables co-intégrées
Xt,Yt une combinaison de variables intégrée
d'ordre « d,b », telle que le résidu de la
régression : Zt= Xt+Yt1 soit intégré d'ordre (d,b),
0<b=d.
Selon Engle et Granger (1987), lorsque deux séries
sont co-intégrées CI(1,1), il est possible de dégager
une représentation dynamique de court terme avec un terme de rappel
Zt-1 de long terme. C'est ce qu'on appelle « modèle
à correction d'erreur ». il s'agit de la relation entre les
déviations de ces deux variables par rapport à leur niveau
d'équilibre de long terme.
III.4.1. Estimation du modèle à LT
Pour estimer la relation de LT les séries sont
co-intégrées, il n'y a aucun problème particulier. On
applique la Mco. Et si on travail sur un grand échantillon, l'estimateur
de Mco possède une propriété remarquable : c'est la
« super-convergence ». Cette propriété dite
qu'en présence des variables co-intégrées, l'estimateur
Mco du vecteur co-intégrant converge rapidement vers sa vraie valeur, et
la vitesse de convergence est plus élevée que dans le cas
habituel. Dans ce cas, tous les tests de vérification des
hypothèses classiques sont sans importance.
- Vérification du modèle à LT par la MCO
L'équation se présente comme suit :
linf=c+ldfb+lmm+lpib+ltc
Tableau n°2 : Modèle de cointégration
à long terme
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Variable
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Coefficient
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Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
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|
C
|
1.426746
|
2.936682
|
0.485836
|
0.6305
|
LDFB
|
0.211740
|
0.121827
|
1.738039
|
0.0921
|
LMM
|
-0.128423
|
0.192848
|
-0.665932
|
0.5104
|
LPIB
|
0.148796
|
0.069915
|
2.128256
|
0.0414
|
LTC
|
-0.208781
|
0.225682
|
-0.925114
|
0.3621
|
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|
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|
|
R²
|
0.372599
|
Variable dépendante moyenne
|
4.393642
|
R² ajusté
|
0.291644
|
Critère d'Akaike
|
3.998543
|
Somme de carré de résidu
|
87.04341
|
Critère de Schwarz
|
4.218476
|
Log de vraissemblance
|
-66.97377
|
F-statistic
|
4.602542
|
DW
|
0.723983
|
Prob(F-statistic)
|
.0049300
|
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|
Ici, nous désirons savoir si une variable explicative
dans le modèle est réellement significative, c'est-à-dire
contribue à l'explication de la variable endogène.
Il convient de déterminer si son coefficient de
régression est significativement différent de zéro pour un
seuil de = 5%. Nous constatons à ce niveau que les variables : la
masse monétaire, le taux de change et la constante ne sont pas
significatifs. D'où nous allons procéder à
l'élimination de ces variables, en commençant par la constante
qui sera suivi de la masse monétaire et en fin le taux de change.
L'équation se présente comme suit :
loginf
=1.426746+0.211740logdfb-0.128423logmm+0.148796logpib-66.97377logtc
Enlèvement de la constante C et le résultat
est reporté dans le tableau ci-dessous:
Tableau n°3 : Enlèvement de la constante
Variable
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Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
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LDFB
|
0.255882
|
0.080182
|
3.191248
|
0.0032
|
LMM
|
-0.079831
|
0.162903
|
-0.490050
|
0.6274
|
LPIB
|
0.143088
|
0.068093
|
2.101373
|
0.0436
|
LTC
|
-0.144034
|
0.179942
|
-0.800443
|
0.4294
|
|
|
|
|
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Au regard de ce tableau, nous constatons qu'après
enlèvement de la constante C, le coefficient de détermination
passe de 37% à 36% (cfr. Annexe) et la masse monétaire n'est pas
significative.
Enlèvement de la Masse monétaire
Tableau n°4 : Enlèvement de la masse
monétaire
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|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
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|
|
|
|
|
|
|
|
|
LDFB
|
0.217422
|
0.016237
|
13.39051
|
0.0000
|
LPIB
|
0.111752
|
0.023134
|
4.830602
|
0.0000
|
LTC
|
-0.202292
|
0.133515
|
-1.515124
|
0.1393
|
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Il ressort de ce tableau qu'après enlèvement de
la masse monétaire, le taux de change aussi n'est pas significatif.
Enfin, nous enlevons, le taux de change
Tableau n°5 : Enlèvement de la variable taux
de change
|
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Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
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|
|
LDFB
|
0.214133
|
0.016395
|
13.06088
|
0.0000
|
LPIB
|
0.092620
|
0.019750
|
4.689682
|
0.0000
|
|
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|
A la lecture de ce tableau après enlèvement des
variables qui étaient non significatives, nous disons qu'à long
terme, les variables déficit budgétaire et le PIB ont un effet
positif sur l'inflation. En d'autre terme, l'inflation est expliquée par
ces deux variables à LT. D'où l'équation est de la forme
loginf= 0,214133logdfb+0,092620logPIB à LT
Ceci nous pousse à vérifier notre
hypothèse sur l'influence de déficit budgétaire sur
l'inflation.
Après analyse du modèle d'estimation, nous
présentons nos tests d'hypothèses de nos variables.
Testons l'hypothèse :
4) HO: a4 = 0
H1: a4 > 0 ou a4
< 0
5) Ho: a5 = 0
H1 : a5 > 0 ou
a5 < 0
1) HO: a1 = 0
H1: a1 > o ou a1
< 0
2) HO: a2 = 0
H1 : a2 > 0 ou
a2 < 0
3) H0 : a3 = 0
H1 : a3 > 0 ou
a3< 0
Au seuil de = 5%,
la valeur de la table de t-student à (n-k-1) dl est de 1,96, soit.
A LT nous constatons que cette estimation donne des
aberrations. La masse monétaire et le taux de change ne sont pas
significatifs. Comme nous le constatons sur la masse monétaire
(t-calculée = 0,66 < t-table=1,96 et la probabilité = 0,51
> 0,05) et pour le taux de change (t-calculée = 0,93 <
t-table=1,96 et la probabilité = 0,36 > 0,05).
Néanmoins, les paramètres liés au
déficit budgétaire et au PIB présentent les signes
attendus selon la théorie. Les résultats de cette estimation ne
sont pas satisfaisants. Le R2 n'est que de 37 %, la statistique de
D-W qui est ici de 0,72. D'où nous allons procéder au
modèle à correction d'erreur. Bien avant récupérons
d'abord le résidu afin de tester sa stationnarité.
La vérification de la stationnarité de
résidu.
Tableau n°6 : Test de stationnarité des
résidus
Paramètres
|
t- tab.
|
Rés
|
t-calc.
|
ä (3)
|
1,96
|
-0,30
|
ë (3)
|
1,96
|
0,41
|
ö (3)
|
-3,54
|
-2,86
|
ã (2)
|
1,96
|
0,31
|
ö (2)
|
-2,95
|
-3,03
|
ö (1)
|
-1,95
|
-3,07
|
Nous voyons ici que le résidu est stationnaire en
niveau avec un seul retard, sans tendance ni constante.
|