SECTION II
DYSFONCTIONNEMENTS, SOURCES DE CONFLITS
ET
MANAGEMENT ORGANISATIONNEL
L'exercice de recensement des sujets qui fâchent, des
facteurs de mésentente et des sources potentielles de conflits au sein
des Rédactions s'est révélé très
éloquent et édifiant, apportant ainsi la preuve qu'au-delà
des apparences, le ciel des relations professionnelles n'est jamais totalement
bleu. La cohésion affichée semble être bien souvent le
produit d'un effort de tolérance et surtout d'un apprentissage de la
démocratie qui pend ici tout son sens de gestion des tensions. Cela dit,
examinons maintenant de plus près les facteurs qui perturbent la paix
d'une Rédaction comme celle de Radio-Bénin où, il sied de
le rappeler, l'on cultive allègrement la liberté de ton et une
inclination à la critique à l'image même de la
température de l'espace public national.
Après recoupement d'une dizaine de réactions et
commentaires recueillis auprès des journalistes de Radio-Bénin et
de quelques uns de la Presse Ecrite, ces facteurs de mésentente et
sources potentielles de conflits se déclinent globalement comme suit:
- programmation du service de travail
- la programmation des reportages au détriment des
critères de compétence et sur la base des accointances politiques
ou du copinage
- complaisance dans la nomination du rédacteur en chef
ou de son adjoint (exemple : nomination d'un cadre jeune et non
expérimenté en lieu et place des aînés pétris
d'expériences et de savoir-faire
- les promotions fantaisistes : nomination de journalistes
à des postes de responsabilité en raison de leur coloration
politique
- les censures non justifiées ou abusives (embargo sur
certains sujets sensibles) de la part du Rédacteur en chef
- les prises de décisions autoritaires par la
Rédaction en chef
- Les sanctions injustifiées
- L'absence d'équité dans la gestion des
intérêts de la Rédaction
- La politique de deux poids deux mesures dans la gestion de la
ressource humaine et la gestion des avantages
- Désignation des mêmes journalistes pour assurer la
couverture des reportages les plus prestigieux aussi bien à
l'intérieur qu'à l'extérieur
- La gestion autocratique des conflits nés au sein de la
rédaction
- le refus d'acceptation des critiques
- les intérêts pécuniaires et la question des
perdiems
- la question des attachés de presse (cumul avec les
fonctions de journaliste) - les « guerres » d'écoles de
formation
Dans cet éventail de facteurs porteurs de
mésentente et de conflits, on retrouve aussi des problèmes
d'ordre organisationnel que déontologique sans compter que certaines
situations décrites s'apparentent tout simplement à un
déficit de management, de probité et d'équité.
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