A mon épouse,
à mes enfants ...
et, à titre posthume,
à Sa Majesté Ymelé René
REMERCIEMENTS
Nous exprimons notre profonde gratitude à Monsieur le
Professeur Louis MARMOZ, titulaire de la chaire de l'Organisation des Nations
Unies pour l'Education, les Sciences et la Culture (UNESCO) en Sciences de
l'Education pour l'Afrique Centrale, pour ses avis décisifs en vue de la
réalisation de la présente étude.
Nous remercions Monsieur le Professeur Mukala KADIMA-NZUJI
pour avoir accepté, malgré ses multiples charges administratives
et pédagogiques dans son institution universitaire, de présider
le présent jury.
Nous rendons un hommage mérité à Monsieur
le Professeur Paul NZETE, Maître de Conférences, qui a joué
un rôle inestimable dans la formation de notre esprit scientifique. Nous
n'oublierons jamais la courtoisie avec laquelle il nous a toujours reçu
et la rigueur qu'il nous a imposée au plan méthodologique.
Que Messieurs les Professeurs et Maîtres de
Conférences de la Chaire de l'Organisation des Nations Unies pour
l'Education, les Sciences et la Culture (UNESCO) pour l'Afrique Centrale
veuillent bien accepter l'expression de notre reconnaissance distinguée,
pour l'appui inestimable qu'ils n'ont cessé de nous réserver.
Que soient remerciés Messieurs Joachim MANDAVO, Gilbert
IBIOU, Marcel MISSAKIRI, Benoît MIAKALOUBANDZA, Philippe MAKITA, et
Serge FERRARA, pour leurs lectures vigilantes et leurs remarques toujours
perspicaces ainsi que Monsieur Joseph AKONDZO NGUIAMBO pour son amical soutien
dans la réalisation de cette étude.
Que Monsieur Raphaël BANZOUZI, qui a assuré la
mise en pages de cette étude, ainsi que Messieurs Martin TSAFACK et
Norbert MOBENZA qui nous ont assisté au plan du traitement statistique
des données, trouvent à travers ces mots l'expression de notre
profonde reconnaissance.
SOMMAIRE
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DEDICACE
REMERCIEMENTS
INTRODUCTION
CHAPITRE I : PRATIQUES PÉDAGOGIQUES
ACTUELLES
1. L es supports didactiques actuels
A - L'extrait du programme
B - L'extrait du guide pédagogique
2. La prépa ration écrite
A - Le choix des textes
B - L'élaboration de la fiche de préparation
écrite
3. Le mauvais déroulement des séances
A - Le manque de supports d'apprentissage
B - L'utilisation irrationnelle du tableau noir
C - Le manque de professionnalisme
CHAPITRE II : MISE AU POINT DES INSTRUMENTS
D'ENQUETE ET PRE-ENQUETE
1. Mise au point des instruments
A. Le questionnaire
B. Les tests
2. Pré-enquête
A - Population cible
B - Instruments d'enquête
C - Leçons à tirer de la
pré-enquête
CHAPITRE III ENQUETE
1. Administration du questionnaire
2. Administration des tests
CHAPITRE IV : TRAITEMENT DES DONNEES ET PRESENTATION
DES RESULTATS
1. Traitement des données
A. Traitement des données
qualitatives
B. Traitement des données
quantitatives
Fondements théoriques
Analyse des données
2. Présentation des résultats
A. Tableaux synoptiques des résultats
B. Graphiques
3. Vérification des hypothèses de recherche
CHAPITRE V : EFFETS DES FACTEURS INDEPENDANTS SUR
LES RÉSULTATS
1. L'effet de l'âge
2. L'effet de l'arrondissement de résidence
3. L'effet de la profession du père
4. L'effet de l'établissement
5. L'effet de la classe.
6. L'effet du type de classe
CHAPITRE VI : EFFETS CONJUGUÉS DES FACTEURS
QUALITATIFS SUR LES VARIABLES QUANTITATIVES
1. Le croisement du facteur type de classe avec
d'autres facteurs qualitatifs et la variable « oeil et esprit
exercés »
2. La combinaison du facteur arrondissement de résidence
avec d'autres facteurs qualitatifs et la variable « capacité
à anticiper, à reconstituer »
3. Le croisement du facteur établissement avec d'autres
facteurs qualitatifs et la variable « entraînement
total »
CHAPITRE VII : INTERPRETATION DES RESULTATS ET
DISCUSSION
1. Interprétation des résultats
A - Facteurs non significatifs
B - Facteurs secondairement significatifs
C - Facteurs principalement significatifs
2. Discussion des résultats
CHAPITRE VIII : NECESSITE DU RECOURS AUX
INNOVATIONS PEDAGOGIQUES
1. La préparation écrite
2. L'élaboration de la fiche de préparation
écrite
3. La conduite de la séance
4. L'exploitation ultérieure du texte
5. Des enjeux innovants
CHAPITRE IX : PERSPECTIVES
1. Grands champs pédagogique et didactique
A - Composantes de l'acte de lecture
B - Méthodes d'apprentissage
C - Approche des textes
D - Evaluation
2. Utilité de la contribution du milieu
A - Contribution du milieu au plan affectif
B - Contribution du milieu au plan cognitif
C - Contribution du milieu au plan de l'action
3. Importance du support d'apprentissage
4. Nécessité du recours à
un nouveau profil d'enseignants
5. Nécessité du recours à
l'approche par les compétences
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
1. Instruments de collecte de données
2. Données brutes
3. Dictionnaire des variables
INDEX DES NOTIONS ABORDEES
INDEX DES AUTEURS CITES
INDEX DES TABLEAUX
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INTRODUCTION
Les systèmes éducatifs des pays africains
francophones subsahariens font l'objet de solides critiques parce qu'ils
dispensent des enseignements peu pertinents, confèrent une formation
obsolète et ne favorisent pas l'intégration des apprenants dans
leur milieu. Les Africains s'en plaignent et dénoncent la baisse des
rendements scolaires, particulièrement en lecture qui est
désormais au coeur de tous les débats sur l'éducation au
point où l'échec de son enseignement est perçu comme celui
de toute la scolarité.
La lecture est pour l'apprenant un moyen indispensable
d'accès aux autres disciplines scolaires. Elle constitue pour l'adulte
un nécessaire outil d'accès à la presse, aux documents
administratifs usuels et à la culture.
Il importe pour améliorer la qualité de
l'enseignement en général de perfectionner celle de
l'enseignement de la lecture en particulier, discipline transversale. C'est
pour partager ce souci que la présente étude porte sur
l'enseignement de la lecture.
Il est certain qu'il existe de nombreux travaux sur ce
thème qui ont porté entre autres sur la pratique de la lecture
à l'école, les méthodes de lecture, les difficultés
d'apprentissage de la lecture, l'évaluation de la lecture, l'impact des
bibliothèques et des centres de documentation et d'information sur les
rendements scolaires, la place de la lecture dans les exercices
littéraires, l'enseignement de la lecture expliquée en
sixième dans une classe à larges effectifs, l'implantation de
l'industrie du livre en Afrique noire.
Néanmoins, de nombreuses pistes d'étude sont
encore inexploitées ou elles sont insuffisamment approfondies et de ce
fait méritent des études complémentaires.
1. Délimitation du sujet
L'étude porte sur l'enseignement de la lecture au
collège. La lecture concerne plusieurs types de supports, mais dans le
cadre de la présente étude nous nous limitons au support textuel
écrit en français.
Nous avons choisi la classe de 3e parce qu'elle
constitue la passerelle entre le premier degré et le second du cycle
secondaire. Elle est également la classe au terme de laquelle,
l'apprenant peut soit s'engager dans la vie professionnelle, soit poursuivre
ses études au second degré du même cycle, à
l'enseignement général ou technique et professionnel.
Brazzaville, capitale politique de la République du
Congo, peut être considérée comme type de microcosme
linguistique national. En effet, l'espace linguistique national comporte le
français comme langue officielle1(*), deux langues nationales véhiculaires (le
lingala et le kituba) et des langues vernaculaires.
En considérant les populations autochtones, Brazzaville
est constituée de deux zones sociolinguistiques mais à l'heure
actuelle, nous pouvons diviser cette ville en trois zones.
- zone A : elle est composée des arrondissements
de Makélékélé, de Bacongo et de la partie sud de
l'arrondissement de Mfilou. Tous types de langues y cohabitent : le
véhiculaire congolais kituba, le français et des langues
vernaculaires des départements de la zone sud de la République du
Congo.
- zone B : elle compte les arrondissements de Poto-Poto
et de Moungali, où sont parlés les deux véhiculaires
nationaux (lingala et kituba), le français et les autres langues
africaines.Ces arrondissements sont partiellement peuplés des
ressortissants d'autres pays africains notamment ceux qui parlent le
bambara, le wolof.
- zone C : elle comprend les arrondissements de
Ouenzé, de Talangaï et de la partie nord de l'arrondissement de
Mfilou. Les citoyens y parlent principalement le lingala, le français et
des langues vernaculaires des départements de la zone nord de la
République du Congo.
Nous aurions souhaité étendre cette étude
à l'ensemble des établissements de l'enseignement secondaire
premier cycle de la ville de Brazzaville. Elle aurait impliqué tous les
apprenants admis en classe de troisième, dont l'âge varie entre 12
et 20 ans, au titre de l'année scolaire 2003 - 2004. La modicité
de notre budget de recherche et le temps imparti pour une étude de ce
niveau ne nous l'ont pas permis. C'est pourquoi, nous n'avons retenu que les
établissements suivants :
- le collège d'enseignement général
Angola Libre, dans la première zone sociolinguistique,
- le collège d'enseignement général du 8
février 1964, dans la deuxième zone sociolinguistique,
- le collège d'enseignement général
Lheyet Gaboka, dans la troisième zone sociolinguistique.
2. Définition des concepts
Dans l'intitulé du sujet, les concepts d'enseignement,
d'apprentissage, de lecture et d'enseignement de la lecture méritent
d'être expliqués. En effet, chaque concept est compris sous
plusieurs acceptions, mais nous avons préféré celles qui
conviennent au contexte de l'étude.
Le terme enseignement fait référence
à l'action de transmettre des connaissances. Il désigne la
manière de traduire en éléments simples,
cohérents et transmissibles, le savoir scolaire à partir
duquel l'apprenant doit construire son propre savoir aux différents
stades de sa progression. L'enseignement consiste aussi à
préparer les conditions pour que l'apprentissage se réalise,
selon le mode transmissif ou selon le mode constructiviste, en fonction du
profil d'apprentissage de l'apprenant. Les études de neuroscience
montrent que les apprenants réussissent mieux lorsque le style
d'enseignement est adapté à leur style de pensée. Les
chercheurs ont identifié depuis longtemps des styles d'apprentissage
différents selon que l'hémisphère cérébral
dominant du sujet est gauche ou droit.
Si l'hémisphère cérébral du sujet
est gauche, il apprend mieux de façon analytique, en allant du
détail à l'ensemble et grâce à une
représentation séquentielle. S'il est droit, il apprend mieux de
façon globale, en allant du tout à la partie, et en
appréhendant simultanément les objets d'apprentissage à
acquérir. Ce type d'apprenant apprécie les représentations
visuelles avec croquis et schémas. Il recourt souvent à des
analogies.
En situation d'enseignement/apprentissage, le professeur a
intérêt à utiliser successivement les deux modes de
présentation (global et analytique) des données à
dispenser. Faute de quoi, il risquerait de conduire inéluctablement
à l'echec les apprenants globaux soumis à un enseignement
analytique et vice versa.
Cela implique de la part du professeur une bonne formation
psychopédagogique et une information suffisante sur les programmes, les
supports didactiques et pédagogiques ainsi que sur le niveau de langue
des apprenants auxquels il doit faire face.
L'apprentissage désigne le processus
d'acquisition des connaissances, des habiletés (savoir faire) ou des
attitudes (savoir être) par un apprenant. Il peut également faire
référence aux connaissances, aux habilités ou aux
attitudes qu'un apprenant peut développer. Le processus d'apprentissage
se réalise soit à partir du mode transmissif soit à
partir du mode constructiviste. Le mode constructiviste intéresse, selon
Philippe Jonnaert (2002),
- la dimension constructiviste du processus d'appropriation et
de construction des connaissances par un sujet ;
- la dimension interactive de ce même processus, puisque
les connaissances du sujet y sont mises en interaction avec l'objet à
apprendre ;
- la dimension socio puisqu'il s'intéresse aux
apprentissages en contexte scolaire à propos des savoirs
codifiés2(*).
En bref, l'apprentissage scolaire est un processus dynamique
par lequel un apprenant, à travers une série d'échanges
avec ses pairs et l'enseignant et le professeur, met en interaction ses
connaissances avec des savoirs dans le but de construire de nouvelles
connaissances adaptées aux contraintes et aux ressources de la situation
à laquelle il est confronté dans l'objectif d'utiliser ses
nouvelles connaissances dans des situations non didactiques.
La lecture s'inscrit dans le schéma du
fonctionnement général de la communication dans la mesure
où elle apparaît dans une situation de communication
écrite. En effet, lire c'est tenir dans une situation de communication
le rôle du récepteur c'est-à-dire celui de s'approprier la
quintessence du message que le texte est censé véhiculer.
A propos de l'enseignement de la lecture, il nous
paraît utile d'esquisser un bref aperçu historique des
méthodes. La littérature sur les méthodes d'enseignement
de la lecture fait successivement état des méthodes
épellative, syllabique, phonétiques, globale, semi-globale et
phonologiques3(*).
La méthode épellative
Elle part de ce qui est simple (la lettre) vers ce qui est
complexe (le mot puis la phrase). L'apprentissage se fait du particulier au
général.
La méthode syllabique ou synthétique
Elle a remplacé la méthode épellative. La
combinatoire devient au centre de l'apprentissage. Le travail sur des
associations consonnes-voyelles tente d'établir une correspondance entre
le son et la (les) lettre(s) ce qui doit permettre à l'apprenant de
passer du son à la lettre et vice versa (association son/signe).
Les méthodes phonétiques
Ce sont les méthodes syllabiques qui, au lieu de partir
des lettres, partent des sons pour aboutir à leur écriture. Le
terme « lettre » est remplacé par celui de
« son » ou « lettre-son ».
La méthode globale
Contrairement à la méthode syllabique
axée sur une technique d'apprentissage : déchiffrer ou
décoder, la méthode globale est centrée sur l'apprenant.
Elle a l'avantage de tenir compte du développement psychologique, des
pré-requis, de l'expérience et des intérêts de
l'apprenant. Elle prend en compte ce qu'il est et ce qu'il sait.
Nous signalons que malgré cet avantage supposé,
le ministre français de l'Education Nationale (2005) a
décidé de supprimer la méthode globale parce qu'il la juge
responsable des difficultés d'apprentissage de la lecture des
enfants4(*).
Parmi les variantes de la méthode globale, nous
citerons celle idéo-visuelle du Docteur Ovide Decroly (1976) et celle
naturelle de Célestin Freinet (1964).
S'appuyant sur les bases théoriques de la
méthode globale, le Docteur Ovide Decroly (1976) a mis au point une
méthode pour apprendre à lire à des enfants
handicapés mentaux. Cette méthode met en relation une situation
vécue et l'écrit qui la raconte ou la provoque. On passe de
l'idée à l'écrit, et lire devient une activité
idéo-visuelle.
Lire et déchiffrer sont deux activités
différentes : lire, c'est construire du sens ;
déchiffrer c'est utiliser des symboles (lettres). La méthode
idéo-visuelle est en fait une méthode globale qui supprime le
déchiffrement.
La méthode naturelle de Célestin Freinet (1964)
est basée sur le besoin naturel des enfants de s'exprimer par le
langage, le dessin, l'écriture et la danse. Lecture et écriture
sont étroitement liées.Dans l'apprentissage, l'enseignant
développe parallèlement chez l'apprenant tant le besoin de lire
que celui d'écrire dans un souci de communication vraie.
Les méthodes semi-globales
Elles tirent de la méthode globale le principe suivant
lequel lire n'est pas déchiffrer les mots mais
appréhender globalement le sens d'un texte. Elles empruntent à
la méthode syllabique le principe selon lequel ce savoir faire suppose
la maîtrise de la combinatoire ; cette maîtrise du code
n'étant pas une fin en soi mais un moyen pour bien lire des textes.
Les méthodes phonologiques
Elles font référence aux méthodes mixtes
qui ont le souci de traiter de façon plus scientifique la correspondance
son/signe graphique. Les sons sont transcrits grâce à l'alphabet
phonétique international (API) évitant les égalités
telles que in = ain = ein, par exemple, que l'on trouve dans les
méthodes phonétiques.
A l'heure actuelle, l'enseignement de la lecture se
caractérise en France par deux courants. Pour le premier, enseigner
à lire, c'est donner les moyens de reconnaître et de
mémoriser des mots, pour pouvoir comprendre ensuite des textes.
Pour le second enseigner à lire, c'est effectuer les
opérations mentales par lesquelles on comprend les écrits
sociaux5(*).
Le premier courant s'appuie sur les méthodes
synthétique, globale, mixte et celle naturelle de Célestin
Freinet (1964) ainsi que sur l'approche « Ecrit-livre » de
Fijalkow (1994). Le second est animé par Jean Foucambert (1980) et
l'alliance française pour la lecture (AFL) ainsi que par
l'équipe Charmeux (1998)6(*).
Après cet inventaire des méthodes d'enseignement
de la lecture, nous nous inspirons des orientations énoncées par
IPAM (1993)7(*) pour mettre
au point une approche de l'enseignement de la lecture. Au nom de cette
dernière, l'enseignant n'a plus pour objectif d'enseigner la lecture
mais d'aider l'élève à apprendre à lire.
Pour cela, il a le devoir de :
- faire découvrir à l'apprenti lecteur le
plaisir et les profits qu'il pourra tirer
du « savoir-faire» ;
- susciter chez l'apprenti lecteur le goût de pratiquer
la lecture pour que ce savoir-faire ne se détériore pas.
Ainsi, l'enseignement de la lecture consiste à former
des lecteurs compétents, capables de comprendre tout type d'écrit
et de savoir s'en servir. Nous convenons avec Jean Foucambert (2001) que
être lecteur, c'est vouloir rencontrer ce qui
se passe dans la tête d'un autre pour mieux comprendre ce qui se passe
dans la sienne.8(*)
A notre avis, enseigner consiste à créer les
conditions matérielles et psychologiques nécessaires pour que
l'apprentissage ait lieu, puisqu'il est un processus qui ne se réalise
que dans le cerveau de celui qui apprend. Tout élève de
troisième est déjà lecteur, si peu que ce soit. Il est
donc question de prendre en compte ses compétences de lecteur et de les
développer.
3. Problématique
La problématique comprend le contexte de l'étude
et l'énoncé du problème.
a)- Contexte de l'étude
En dépit de la fonction culturelle de la lecture, de
nombreux citoyens alphabétisés en Afrique en
général et en République du Congo, en
particulier, n'accordent pas à la lecture tout l'intérêt
qu'elle mérite. Il arrive par exemple qu'en gare, bien que disposant
d'un tableau indiquant l'heure d'arrivée d'un train, les voyageurs se
précipitent au guichet pour réclamer la même information.
Il en est de même des voyageurs par avion.
A l'école, bon nombre d'apprenants, quand ils
parcourent un support écrit ne savent pas saisir l'agencement des signes
graphiques pour élaborer du sens. Ils passent souvent du temps à
revenir fréquemment en arrière ou à ânonner. En fin
de compte, beaucoup d'entre eux restent au stade de liseurs, selon la grille
qui a été préconisée par Jean Foucambert
(1993)9(*), et au niveau du
déchiffrage comme l'indique le constat suivant :
de nombreux élèves en fin de cycle primaire
ne maîtrisent pas les outils de base que sont la lecture,
l'écriture, le calcul. Par exemple, ils savent déchiffrer un
texte, mais n'en comprennent pas le sens10(*) .
A Brazzaville, par imitation de la pratique enseignante,
certains apprenants de l'école primaire tout comme quelques uns de la
classe de troisième parcourent les syllabes et les mots en se guidant
d'une règle ou tout simplement de leur doigt. D'autres reviennent
fréquemment en arrière et font de la sub-vocalisation, ou
reprennent le texte quand ils sont invités à répondre
à une question y relative alors qu'ils l'ont préalablement lu.
Voilà pourquoi Gérard Vigner (1979) affirme que :
la lecture telle qu'elle est pratiquée à
l'école a fait ces dernières années l'objet de critiques
fort vives.11(*)
En effet, ce sont souvent les méthodes qui sont
incriminées. Les méthodes synthétiques sont
critiquées parce que :
à force d'ânonner des syllabes qui ne veulent
rien dire, les enfants perdent le goût de la lecture12(*).
A celles dont l'approche est globale, il est reproché
le fait que :
les enfants ont tellement l'habitude de survoler le texte,
tellement l'habitude de l'à peu-près qu'ils n'ont aucune notion
de l'orthographe13(*).
Il convient de rappeler que le savoir-faire ne dépend
pas seulement des méthodes. Le débat sur les méthodes est
non pertinent. Le savoir-faire prend en compte l'environnement, les pratiques,
les supports, le lecteur lui-même et le contexte
d'enseignement/apprentissage.
Pour toutes ces raisons, nous pouvons dire avec IPAM (1995)
que :
enseignants et parents d'élèves, pour une
fois d'accord, admettent que de nombreux enfants quittent l'école sans
savoir lire14(*).
Ce constat d'échec de l'enseignement de la lecture
apparemment plus dénoncé au cycle primaire est sensiblement le
même à l'enseignement secondaire. Il est peu probable que les
difficultés accumulées depuis plusieurs années en lecture
au primaire par un écolier, se transforment en succès au
secondaire premier cycle. Dans le document d'accompagnement du programme des
classes de troisième des collèges de France, il est
écrit :
nombre d'élèves, en 3è,
ont encore de difficultés de lecture et du mal à lire
personnellement des textes longs15(*).
Les auteurs de l'Institut Panafricain et Malgache
(1996) constatent globalement que:
les élèves africains ont d'énormes
problèmes d'accès aux connaissances par le
français16(*).
Ces difficultés se présentent aussi bien
à l'oral qu'à l'écrit, donc en lecture, et concernent
à la fois les écoliers et les élèves des
collèges aussi bien français qu'africains.
b)- Enoncé du problème
Eu égard au constat d'échec de l'enseignement de
la lecture que nous avons susmentionné, comment changer le comportement
des professeurs et des apprenants afin de contribuer à
l'amélioration de la qualité de l'enseignement/apprentissage de
la lecture en classe de troisième ?
Ce problème implique le questionnement
suivant :
1) Certains éléments du milieu socioculturel de
résidence favorisent-ils l'enseignement/apprentissage de la lecture en
classe de troisième?
2) La possession du manuel contribue-t-elle à
l'amélioration de la qualité de
l'enseignement/apprentissage de la lecture en classe de
troisième ?
3) L'introduction des innovations dans les pratiques
pédagogiques actuelles favorise-t-elle l'amélioration
de la qualité de l'enseignement/apprentissage de la lecture en classe de
troisième ?
Nous pensons qu'un milieu socioculturel de résidence
propice à la lecture, un minimum de support
d'enseignement/apprentissage et l'innovation des pratiques pédagogiques
contribuent à l'amélioration de la qualité de son
enseignement/apprentissage.
Cette hypothèse générale donne lieu
à trois hypothèses secondaires :
1) Certains éléments du milieu de
résidence de l'apprenant favorisent mieux l'enseignement/apprentissage
de la lecture en classe de troisième.
2) Un minimum de support d'apprentissage de la lecture
contribue à améliorer la qualité de son
enseignement/apprentissage en classe de troisième.
3) L'innovation des pratiques pédagogiques en lecture
contribue à l'amélioration de la qualité de son
enseignement/apprentissage en classe de troisième.
Après avoir exposé nos hypothèses de
recherche, nous présentons les objectifs et l'intérêt de
l'étude.
4. Objectifs et intérêt de
l'étude
Notre objectif c'est-à-dire les buts que nous nous
proposons d'atteindre, en entreprenant cette étude, constituent nos
objectifs d'étude. Ils sont de deux ordres : les objectifs
généraux et les objectifs spécifiques.
Objectifs généraux :
1) Comprendre les difficultés relatives au contexte et
les causes de l'échec de l'enseignement/apprentissage de la lecture dans
les collèges d'enseignement général à
Brazzaville.
2) Proposer des perspectives en vue de l'amélioration
de la qualité de l'enseignement/apprentissage de la lecture.
Objectifs spécifiques :
1) Identifier les causes d'échec de
l'enseignement/apprentissage de la lecture.
2) Evaluer l'impact de la nature du milieu de résidence
et le niveau d'équipement des apprenants sur les résultats
scolaires en lecture.
3) Analyser les pratiques pédagogiques actuelles.
4) Expérimenter les innovations pédagogiques.
5) Suggérer les perspectives d'amélioration de
la qualité des prestations en enseignement/apprentissage de la
lecture.
6) Présenter les propositions relatives aux grands
champs pédagogique et didactique.
L'avantage que l'on peut tirer de notre étude fait
référence au domaine dans lequel l'étude peut être
utile. Notre étude vise à :
- participer à l'élaboration du corps de
connaissances dans le domaine de l'enseignement/apprentissage de la lecture en
contexte de Français Langue Seconde (FLS) où le français
est une langue partenaire et non une langue de domination ;
- Soumettre les pistes actuelles d'enseignement/apprentissage
de la lecture à l'épreuve de l'expérimentation ;
- Soumettre à la réflexion des enseignants, des
chercheurs et des inspecteurs certaines informations relatives à
l'enseignement de la lecture sans manuels afin qu'ils évaluent les
forces et les limites de telles initiatives.
5. Méthodologie
Notre méthodologie comprend les fondements
théoriques, la méthodologie de la collecte des données et
celle de l'analyse des résultats.
a)- Fondements théoriques
Nous nous sommes inspirés, pour l'essentiel, des
travaux de douze auteurs: Jean Foucambert, Eveline Charmeux, Gérard
Vigner, Brigitte Chevalier, Noëlle Pardon, Anne Torunczyk, Emile Javal,
Michèle Bedouet, Frédérique Cuisiniez, Bernard Malonga,
Marc Talansi et Sylvain Bemba.
Eveline Charmeux (1998), dans La lecture à
l'école17(*)
et La lecture au collège18(*), définit la
lecture et les objectifs d'une pédagogie de la lecture, tandis que
dans Apprendre à lire, échec à
l'échec19(*),
elle présente les enjeux de l'enseignement et analyse les
difficultés relatives à son apprentissage.
Elle prend comme point de départ, les travaux de Jean
Foucambert (1980) qui consacrent la lecture idéale, celle du
lecteur accompli. Elle décrit cette lecture comme
idéo-visuelle, parce qu'elle consiste à prélever les
indices purement visuels qui permettent de reconnaître
immédiatement les mots écrits et de leur associer un sens.
Selon une telle approche, lire est une activité de
discrimination visuelle et de recherche de sens. Lire implique à la fois
les composantes du savoir-faire fondées sur l'habileté de l'oeil
et de l'intelligence. C'est la raison pour laquelle de nombreux
pédagogues et nous-mêmes estimons que la lecture est une
activité idéo-visuelle.
Gérard Vigner (1979), dans Lire : du texte au
sens,20(*) montre
comment la lecture s'inscrit dans le fonctionnement général de la
communication et en constitue une modalité.
Dans son article « Lecture : les
compétences à développer », Noëlle Pardon
(1993) définit les compétences de lecteur : la vitesse,
l'oeil panoramique, l'oeil habile, la mémoire fidèle et la
capacité à anticiper et à reconstituer21(*).
Dans Bien lire au collège, textes et exercices
d'entraînement progressifs, livre de l'élève, niveau 2,
Brigitte Chevalier (1986) approfondit l'étude des compétences de
lecteur et préconise les exercices intermédiaires de la lecture
qui visent à exercer le champ de vision, à accroître
l'habileté visuelle et intellectuelle, à renforcer la
faculté d'anticiper, de reconstituer d'un lecteur, de saisir la
structure et le sens d'un texte22(*).
Anne Torunczyk (2000) définit trois stratégies
de lecture, dans L'apprentissage de l'écrit chez les adultes :
Cheminements du savoir lire-écrire :
- la reconnaissance de mots que le lecteur a
mémorisés ;
- le décodage syllabe après syllabe ;
- le devinement lorsque le mot est plus complexe et que le
contexte le permet23(*).
Dans Physiologie de la lecture et de
l'écriture, Emile Javal (1996) expose les mécanismes
physiologiques de la lecture et établit les liens entre la
lecture et l'écriture ainsi que l'antériorité de l'un sur
l'autre de ces savoir-faire24(*).
Michèle Bedouet et Frédérique Cuisiniez
(1997) montrent dans Lire : soyez rapide et
efficace que lire est une activité complexe et mystérieuse
qui associe des aspects physiologiques, cognitifs et psychologiques25(*). Elles affirment par ailleurs
que :
il y a autant de lectures que d'objectifs
poursuivis ; la lecture peut être une détente, une
distraction, une occasion d'apprentissage, de compréhension,
d'information, de dialogue avec un auteur26(*).
Bernard Malonga (1989) établit la projection d'un cadre
théorique pour l'étude de la lecture chez l'enfant congolais.
Marc Talansi (1989) examine ce que lisent les Congolais. Sylvain Bemba (1985)
se demande comment parvenir à une société de lecture au
Congo et esquisse quelques pistes pour y parvenir.
b)- Méthodologie de collecte des
données
La stratégie de collecte des données repose sur
l'enquête pour les deux premières hypothèses secondaires,
et la méthode expérimentale pour la troisième. Avant de
procéder à l'enquête, nous avons testé les
instruments préconisés sur un échantillon réduit.
C'est la pré-enquête qui a pour but de :
- vérifier si les sujets visés disposent de
pré-requis linguistiques et culturels suffisants pour répondre au
questionnaire et traiter les épreuves des tests ;
- recenser les éventuels problèmes susceptibles
de se poser à l'occasion de l'administration des tests et
d'envisager les palliatifs ;
- estimer la durée des épreuves des
différents tests (test de pré apprentissage et celui de post
apprentissage);
- fixer la taille de l'échantillon
expérimental.
La pré-enquête est constituée de
l'exploitation documentaire, de l'observation de la pratique de classe et de
l'administration du questionnaire à quinze apprenants afin de
collecter les informations sur le milieu socio-culturel auquel ils
appartiennent ainsi que sur leur niveau d'équipement scolaire.
L'exploitation documentaire nous a permis de retenir les
informations permettant de constater que le sujet est traitable, que les
travaux ont été faits sur ce thème, que la documentation
existe et est en partie accessible.
L'enquête a consisté à soumettre
l'échantillon expérimental au questionnaire et aux
différents tests. Le test de pré apprentissage (ou
évaluation initiale) sert à vérifier si les apprenants des
groupes expérimentaux et ceux des groupes témoins ont, au
départ, des compétences sensiblement égales en lecture.
Le test de post apprentissage (ou évaluation terminale)
vise à montrer que les résultats des apprenants des groupes
expérimentaux se sont améliorés par rapport à ceux
de leurs camarades des groupes témoins.
c)- Méthodologie d'analyse des
résultats
Nous avons retenu trois techniques : l'analyse
qualitative, l'analyse statistique ou probabiliste et l'analyse multi
variée (ou analyse factorielle). Nous nous servons de l'analyse
qualitative pour la vérification des deux premières
hypothèses secondaires.
Les résultats des tests étant des
données quantifiables, et suffisamment nombreuses pour faire intervenir
la loi des grands nombres, nous recourons à l'analyse statistique qui
vise à établir des relations mathématiques entre les
variables retenues en vue de la vérification de la troisième
hypothèse secondaire.
L'analyse multi variée désigne l'ensemble de
méthodes d'analyse faisant intervenir plusieurs variables. Elle permet
d'analyser l'effet des facteurs qualitatifs et celui des effets
conjugués des variables qualitatives sur nos résultats
d'étude. Ainsi, elle paraît mieux indiquée pour
vérifier l'hypothèse générale, cette réponse
anticipée au problème qu'il s'agit de confronter aux
résultats de l'observation ou de la démonstration pour la
confirmer ou l'infirmer.
Dans tous les cas, l'analyse multi variée est la
stratégie privilégiée car les analyses (qualitative et
statistique) ne fournissent que les éléments susceptibles de
fiabiliser l'analyse factorielle. Nous rappelons que l'analyse multi
variée ou factorielle, dans le cadre de la présente étude,
fait référence à l'ensemble de méthodes d'analyse
qui font intervenir différentes caractéristiques individuelles et
contextuelles des sujets sur lesquels nous avons enquêté.
6. Difficultés rencontrées
Les difficultés sont les facteurs qui ont rendu notre
enquête de terrain très ardue. Au cours de l'étude, nous
avons été confronté à une difficulté
principale: le manque de manuels de lecture dans les classes.
Les manuels de lecture font défaut dans les classes
à tel point que certains chercheurs émettent le point de vue
suivant que nous partageons entièrement :
du fait de la paupérisation des classes moyennes et
même des élites dans certains pays, le manuel scolaire devient une
denrée rare dans les salles de classe aujourd'hui en Afrique27(*).
Nous nous demandons comment imaginer un cours de lecture
expliquée ou de lecture suivie et dirigée sans livres ou avec
seulement deux textes pour une centaine d'élèves.
Pour soutenir notre étude, parce nous avons
estimé qu'il n'est pas possible d'évaluer la pertinence des
pratiques pédagogiques en lecture sans support d'apprentissage, nous
avons pu obtenir gracieusement des Editions Classiques d'Expression
Française (EDICEF) les manuels suivants :
- 40 exemplaires de La 3ème en
français28(*);
- 40 exemplaires de Le français en
3ème29(*).
La moitié de cette documentation a été
volée lors d'un cambriolage à l'Institut National de
Recherche et d'Action Pédagogiques (INRAP) au point où
nous n'avons en fin de compte mis à la disposition des
établissements d'expérimentation que les quantités
suivantes :
- 20 exemplaires de Le français en
3ème au collège d'enseignement
général Angola libre ;
- 14 exemplaires de La 3ème en
français au collège d'enseignement général du
8 février 1964 ;
Nous n'avons pas remis des manuels de lecture au
collège d'enseignement général Lheyet Gaboka. L'enseignant
expérimentateur de cet établissement a dû procéder
à la photocopie des textes dans les manuels disponibles au
collège d'enseignement général du 8 février
1964.
Malheureusement, ces livres n'ont pas été
distribués aux apprenants, comme nous l'avions voulu. Ce n'est qu'au
cours de lecture que trois ou quatre apprenants sont regroupés autour
d'un livre ou d'une photocopie.
Les livres sont utilisés, dans ces conditions, aussi
bien par les apprenants du groupe expérimental que par ceux du groupe
témoin. Finalement, la manipulation individuelle de l'objet livre et le
travail extrascolaire qui aurait pu favoriser l'apprentissage de la lecture,
n'ont pu avoir lieu.
Par ailleurs, nous avons identifié
certains ouvrages auxquels nous n'avons pu accéder parce qu'ils
n'existent pas dans les lieux de lecture de la ville de Brazzaville. La
navigation sur Internet nous a révélé l'existence des
travaux qui malheureusement ne reflètent pas tout à fait notre
champ d'investigation.
Par exemple, ceux de Jésus Alegria du Laboratoire de
psychologie expérimentale de l'Université Libre de Bruxelles sur
« Lecture, phonologie et surdité ». En revanche,
nous n'avons pu accéder qu'à quelques extraits des travaux de
Cécile Bauvillain, professeur de psychologie à
l'Université de Paris, sur l'acquisition et l'intégration de
l'information visuelle pendant la lecture qui ont retenu notre attention.
Toutefois, l'accès aux bibliothèques
privées de certains professeurs de l'enseignement supérieur de
Brazzaville nous a été d'un grand secours.
7. Principales articulations
Dans la présentation qui va suivre, nous abordons les
pratiques pédagogiques actuelles qui sont à la fois
surannées et non conformes aux instructions officielles.
Par la suite, nous procédons à l'enquête
et choisissons le test statistique, en l'occurrence celui de Fischer
Snédecor, la procédure de traitement et l'analyse des
données.
Aussi, présentons-nous les résultats de notre
étude, les effets des facteurs indépendants et ceux
conjugués des variables qualitatives sur les résultats des
variables quantitatives.
En outre, nous interprétons nos résultats
d'étude (constitués des moyennes des différents tests) et
les soumettons par ailleurs à une analyse contradictoire.
Ensuite, nous exposons le recours aux innovations
pédagogiques, point d'orgue de l'étude. Il est constitué
du protocole expérimental que nous avons mis en oeuvre pendant
l'année scolaire.
Enfin, nous présentons les perspectives. Ordinairement,
elles portent sur les grands champs pédagogique et didactique. En plus
de ces domaines, nous proposons les suggestions relatives à la
contribution du milieu (au triple plan affectif, cognitif et d'action), et
à l'importance du support d'apprentissage, même si son manque ne
constitue plus un handicap incontournable à l'enseignement/apprentissage
de la lecture. Les perspectives concernent aussi la nécessité de
recourir à un nouveau profil d'enseignants et à l'approche par
les compétences.
Nous signalons que le traitement des données d'une part
et la présentation des effets des facteurs indépendants sur nos
résultats d'autre part, constituent les chapitres les plus denses de
notre étude, eu égard au nombre important de
caractéristiques individuelles et contextuelles des sujets sur lesquels
nous avons enquêté.
CHAPITRE I
PRATIQUES PÉDAGOGIQUES ACTUELLES
L'observation de la classe que nous avons faite, d'octobre
à décembre 2001, nous a permis de relever à la
lumière de notre expérience professionnelle des faiblesses de la
manière dont procèdent les professeurs tant dans la
préparation écrite que dans la conduite des séances
pédagogiques.
Nous n'avons pas cru utile de recenser dans le présent
chapitre les actes positifs posés par les professeurs parce que notre
souci majeur est de contribuer à améliorer les pratiques
pédagogiques défaillantes. Avant d'analyser ces faiblesses, il
nous semble utile de présenter d'abord les supports pédagogiques
actuels.
1. LES SUPPORTS PEDAGOGIQUES ACTUELS
Les supports pédagogiques sont essentiellement
constitués d'extraits du programme et du guide pédagogique.
A. L'extrait du programme
L'extrait du programme comprend le profil de sortie et les
objectifs d'apprentissage ainsi que les contenus notionnels. Le profil
désigne l'ensemble de compétences attendues d'un candidat au
terme de sa formation.
a)- Le profil des élèves au sortir du
1er cycle du secondaire
Le premier cycle de l'enseignement secondaire
général vise l'élargissement et l'approfondissement de la
formation générale donnée par l'enseignement primaire en
vue de l'élévation des connaissances théoriques et
pratiques nécessaires à la poursuite ultérieure des
études.
Les élèves sortant des collèges
d'enseignement général seront capables de :
- comprendre, communiquer de manière satisfaisante
à l'oral et à l'écrit dans la langue d'enseignement...
Nous constatons que ce profil est rédigé en termes
d'objectifs. Tout profil rédigé en termes d'objectifs
génère ordinairement un fort taux d'échec scolaire car la
tendance est de réaliser les objectifs pour les objectifs.
b)- Les Objectifs d'apprentissage
Les objectifs d'apprentissage comprennent les objectifs
généraux et les objectifs spécifiques accompagnés
des contenus notionnels.
Objectif général 2 : Comprendre des
supports écrits
Objectifs spécifiques
|
Contenus notionnels
|
2.1 Identifier les indices de sens, d'articulation logique et
d'articulation rhétorique.
2.2 Lire différents types de textes.
2.3 Interpréter un texte lu, une iconographie ou un film
visionné
2.4 Illustrer un texte lu, une iconographie observée ou un
film visionné
2.5 Distinguer la présentation matérielle des
genres littéraires
|
Identification des indices :
- Support textuel
Indices de sens : thèmes, contexte, types de
texte, Idées, personnages, événements, enchaînement
des événements et des idées.
Indices d'articulation logique : mots de liaison.
Indices d'articulation rhétorique : figures de
style.
Outils :
Types de discours, temps et modes de conjugaison.
- Support iconographique : Bande dessinée,
Portrait, Tableau, Pyramide, Représentation graphique.
Lecture de différents types de textes
Différents types de textes : descriptif,
historique, injonctif, argumentatif, informatif, scientifique, fonctionnel.
Manuel : La 3è en français,
EDICEF.
Interprétation d'un support lu ou
visionné
Texte :
Reformulation des messages retenus
Iconographie ou film visionné:
Explication du plan, du champ visuel, de l'angle de prise de vue, des
symboles, des formes et des couleurs.
Illustration par transposition d'un type de support
à l'autre
- du texte au plan ou à l'itinéraire.
- du texte au schéma ou à la bande
dessinée.
- de l'image au texte.
- de la bande dessinée au texte.
Présentation matérielle des genres
littéraires
- Genre romanesque (conte, nouvelle, roman)
- Genre dramatique (tragédie, comédie,
tragi-comédie)
- Genre poétique (vers libres, poème à forme
fixe)
|
Objectif général 3 : S'exprimer
à l'oral
Objectifs spécifiques
|
Contenus notionnels
|
3.8 Présenter le compte-rendu d'une lecture ou d'un
événement
3.10 Reformuler un texte lu
|
Présentation d'un compte-rendu de
lecture
Thème, idées, plan ou structure, personnages,
événements.
Reformulation d'un texte
- Type de texte,
- Ton du texte,
- Contenu du texte,
- Reconstitution du message en d'autres termes.
|
Objectif général 5 :
Acquérir les compétences techniques
Objectifs spécifiques
|
Contenus notionnels
|
5.1 Utiliser les techniques et sources d'information
5.2 Participer à la création d'une oeuvre
collective.
5.7 Etudier une oeuvre.
5.8 Résoudre les problèmes de la vie
quotidienne.
5.9 Clarifier une valeur
|
Techniques d'information :
- Enquête,
- Observation,
- Interview,
- Créativité
- Elaboration des fiches
Sources d'information :
- Bibliothèque, centre de documentation et
d'information
- Personne-ressource, presse écrite et audiovisuelle
Réalisation d'une oeuvre
collective :
- Projet
- Plan,
- Méthodes d'organisation du travail en groupes,
- Evaluation.
Etude d'une oeuvre :
Présentation, auteur, titre, structure, personnages
Analyse, morceaux choisis, étude de quelques
thèmes, synthèse.
OEuvres : La carte d'identité, Jean-Marie
Adiafi
La dernière aimée, Rabiatou
Njoya
Résolution d'un problème
Définition du problème,
Formulation des hypothèses de solution
Testing des hypothèses selon les critères
définis
Elaboration de la conclusion
Application de la conclusion.
Clarification d'une valeur
Définition de la valeur
Formulation des hypothèses
Choix justifié d'une ou de plusieurs hypothèses
Appréciation publique du choix opéré
Application ou non de l'hypothèse (ou des
hypothèses) choisie(s).
|
Nous rappelons que les deux types de lecture en cours en
classe de troisième dans les collèges d'enseignement
général à Brazzaville sont la lecture expliquée et
la lecture suivie et dirigée. Les instructions officielles insistent sur
la pratique de ces deux types de lecture qui font l'objet d'apprentissage en
classe de troisième. La lecture expliquée assure la
maîtrise du texte par l'apprenant. La lecture suivie et dirigée le
prépare à l'entrée dans la littérature.
D'un crédit horaire d'une heure par semaine, la lecture
expliquée est pratiquée de la classe de sixième
(6è) à celle de troisième (3è). Elle se rapporte
à l'étude d'extraits et vise à :
- renforcer les capacités de communication
écrite ;
- développer les techniques de lecture ;
- faciliter l'accès à la culture.
D'un crédit horaire d'une heure par semaine, la lecture
suivie et dirigée est inscrite au programme de la classe de
sixième (6è) à celle de troisième (3è). Elle
concerne l'étude d'oeuvres et poursuit des objectifs d'ordre technique
et culturel pour :
- former les apprentis lecteurs ;
- enseigner aux apprenants à lire une oeuvre
complète ;
- améliorer la lecture des apprenants par la
consolidation de l'approche textuelle. En effet, elle permet à la fois
d'accéder au contenu des messages qu'un texte est censé
véhiculer ainsi qu'au mode de fonctionnement de ses
éléments constitutifs ; le texte étant à la
fois tissu de sens et matériau de communication ;
- assurer le développement de la culture
littéraire des apprenants.
Il faut rappeler que les instructions officielles ne sont pas
des textes publiés dans le Bulletin Officiel comme en France par
exemple. Dans notre cas, elles sont soit des indications d'accompagnement des
programmes, soit des circulaires ministérielles. Les instructions sont
constituées des orientations générales contenues dans le
guide pédagogique du programme dont l'extrait est ci-dessus
présenté.
B - L'EXTRAIT DU GUIDE PEDAGOGIQUE
Le guide pédagogique comprend pour l'essentiel
les orientations générales, la présentation du programme,
le commentaire des objectifs généraux et spécifiques, les
stratégies d'enseignement, les activités d'apprentissage et
d'évaluation ainsi que divers conseils pratiques relatifs à la
mise en oeuvre du programme d'étude.
ORIENTATIONS GENERALES ET PRESENTATION DU
PROGRAMME
A ce stade, nous présentons les orientations
générales, d'une part, le programme d'autre part.
Orientations générales
L'enseignement du français au collège repose
sur deux préoccupations essentielles :
- consolider (ou renforcer) les acquis du primaire ;
- préparer le passage au second degré du cycle
secondaire avec un nouveau type d'exercices et l'entrée dans la vie
professionnelle.
Le niveau de maîtrise de la langue visé, doit
permettre à l'élève de faire face aux exigences du cycle
et des exercices auxquels il va devoir dorénavant faire face.
L'enseignement est organisé en fonction des besoins
réels, des objectifs généraux et des objectifs
spécifiques dans les différents domaines de l'apprentissage d'une
langue : compréhension, expression, et développement des
compétences techniques acquises (réinvestissement), tout en
étant envisagé comme un tout.
La compréhension fait appel à des nouvelles
exigences, à l'oral comme à l'écrit et s'évalue
à partir de supports divers : textes, iconographies, documents
sonores etc.
L'expression orale qui est un pré-requis indispensable
à l'apprentissage de l'expression écrite est, à ce titre,
liée à l'expression écrite, même si les codes en
sont différents.
Une langue étant un tout, un instrument, son
utilisateur a le loisir de l'enrichir, d'en faire une exploitation personnelle
à l'école ou ailleurs, d'appréhender tous les autres
enseignements.
Présentation du programme
Le programme de français au collège se
présente sous forme d'objectifs généraux et d'objectifs
spécifiques accompagnés de contenus notionnels. La progression
étant un critère indispensable à la qualité d'une
formation ou d'un apprentissage, les objectifs spécifiques et les
contenus notionnels varient d'un niveau à un autre, en fonction des
besoins, des nécessités et des activités à
réaliser, tandis que les objectifs généraux restent les
mêmes de la 6ème à la 3ème.
Objectifs généraux
|
6ème
|
5ème
|
4ème
|
3ème
|
1. Comprendre un message oral
2. Comprendre un support écrit
3. S'exprimer à l'oral
4. S'exprimer par écrit
5. Acquérir les compétences techniques
|
+
+
+
+
+
|
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+
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+
|
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+
+
+
|
+
+
+
+
+
|
COMMENTAIRE DES OBJECTIFS D'APPRENTISSAGE ET DES
STRATEGIES D'ENSEIGNEMENT
Objectif général 2 :
Comprendre des messages écrits
Commentaire :
Comprendre des messages écrits c'est saisir le sens
global et les significations de tout support écrit. Il s'agit de pouvoir
lire, c'est-à-dire donner du sens aux signes du code écrit.
Pour ce faire, l'apprenant doit s'entraîner à
découvrir les nuances du ton ainsi que les caractéristiques
formelles (genre, type, courant littéraire, présentation
typographique, situation d'énonciation, éléments de para
texte), tout comme le lexique, pour pouvoir découvrir par approches
successives le ou les sens du support qu'il lit.
Ainsi, l'enseignant doit familiariser l'apprenant à la
découverte des indices de sens, de forme et de structure du support
considéré. Puis il doit l'amener à pouvoir manifester sa
compréhension par l'exécution des activités liées
audit support. Celles-ci pourraient consister en la réponse aux
questions, la dramatisation, la reconstitution, l'illustration ou la
reformulation d'un point de vue motivé sur un problème
soulevé par le support en étude à l'écrit ou
à l'oral.
Objectif spécifique : 2.1 Lire un
texte écrit ou un extrait
Commentaire :
Lire un extrait, consiste à aller à la
découverte du genre, du type et du ton du texte pour pouvoir construire
du sens. Pour ce faire, on va de l'exploitation des alentours du texte (titre,
illustration, notes...) à l'appropriation de la substance du message par
le lecteur. Il s'agit de réaliser par approches successives les
étapes suivantes :
- Identification du genre, du type et du ton du
texte ;
- Repérage par analyse détaillée du
système d'énonciation, de l'organisation du texte, des mots, des
expressions et des figures de style, porteurs de sens et susceptibles de
commentaire.
- Exercice de sa sensibilité personnelle par
l'exploitation de certains sentiments éprouvés par les
personnages ou suggérés par leur situation, et par la
verbalisation de ce qu'on a éprouvé.
- Rapprochement du message du texte au vécu
quotidien.
Stratégies d'enseignement : Elles
comprennent les étapes suivantes :
a)- Préparation
- Choix de l'extrait
- Repérage d'éventuelles difficultés
lexicales, syntaxiques ou culturelles.
b)- Déroulement
- Consigne fixant les objectifs.
- Lecture silencieuse.
- Questionnement oral portant sur le repérage et
l'extraction des informations qui guideront l'exploitation du texte.
- Exploitation détaillée passage par
passage ;
- Lecture des élèves ;
- Questionnement portant sur la prise d'indices ;
- Questionnement portant sur la construction du sens ;
- Questionnement portant sur les détails de la
synthèse.
- Discussion socioculturelle
Les élèves élaborent une discussion orale
ou/et écrite portant sur le rapprochement du message du texte à
leur vécu quotidien.
Objectif spécifique 2.1 Lire une
iconographie
Commentaire
La lecture d'un support iconographique doit permettre
d'éduquer le regard, d'enrichir la sensibilité artistique, de
stimuler l'imagination, d'éveiller l'esprit critique et de
développer l'expression de l'apprenant.
L'analyse scriptoiconique suppose quatre
étapes :
- L'approche intuitive : l'impression qu'a produit le
document ;
- L'approche iconique : simple inventaire de ce qu'on
voit ;
- L'approche iconographique : inventaire de ce
qu'évoque le document ;
- La synthèse : bref résumé du document
étudié.
Stratégies d'enseignement : Elles comprennent
les étapes ci-après:
a)- Préparation
Le professeur choisit le document, se donne une
interprétation et prend des dispositions pour le multiplier ou le mettre
au tableau.
b)- Déroulement
- Le professeur présente le document et indique la
consigne.
- Le professeur demande l'impression que le document produit chez
les élèves.
- Le professeur indique la ou les pistes de déchiffrage du
document.
- Le professeur guide les élèves pour
réaliser la synthèse du document.
- Le professeur invite les élèves à traduire
la synthèse en résumé.
Objectif spécifique 5.8 : Etudier une
oeuvre
Commentaire
Etudier une oeuvre ne signifie pas qu'il faut la lire
entièrement en classe avec les élèves. Ceux-ci doivent
prendre le temps de la lire individuellement avant les séances
d'étude qu'ils auront en classe avec le professeur. Un travail sur la
connaissance de l'auteur, de l'oeuvre, des thèmes, des personnages, des
évènements, des actions importantes, du genre d'oeuvre, du
contexte, et de la langue sera réalisé avec l'aide du professeur.
Des explications d'extraits de texte et des exposés constituent
l'essentiel de l'étude, ceci, sur une période de quinze jours.
Stratégies d'enseignement : Elles comportent
les étapes suivantes :
a)- Préparation
Le professeur propose aux élèves une oeuvre
inscrite au programme et leur demande de la lire individuellement ou en
groupes. Un délai leur est accordé.
b)- Déroulement :
Le professeur propose un questionnaire sur :
- L'auteur : son nom et son prénom ;
- L'oeuvre : le genre littéraire, la
maison, le lieu et la date d'édition ainsi que les principaux
personnages, les thèmes abordés, et la langue utilisée.
Le professeur sélectionne les extraits les plus caractéristiques
à étudier en classe, les communique aux élèves, et
veille à l'exploitation de ces passages-là.
Le professeur fait préparer et présenter en
classe des exposés sur les thèmes sélectionnés
d'avance.
A la suite de ces extraits du programme et du guide
pédagogique, nous analysons les faiblesses relatives à la
pratique de la classe qui sont constituées de la préparation
écrite et du mauvais déroulement des séances.
2. LA PREPARATION ECRITE
Elle comprend le choix des textes, la fiche de
préparation écrite, les stratégies d'enseignement et
d'apprentissage, le processus d'évaluation et quelques défauts de
la fiche.
A. Le choix des textes
Le choix des textes tel qu'il se fait aujourd'hui est
opéré sans réflexion préalable aussi bien pour la
lecture expliquée que pour la lecture suivie et dirigée.
Le mauvais choix des textes en lecture
expliquée
Ne disposant pas de manuel de lecture, le professeur est
obligé de sélectionner les textes à partir de tout ouvrage
en sa possession. Dans ce cas, il ne tient compte ni du développement de
la personnalité des apprenants ni de leurs centres
d'intérêt et encore moins de leurs aptitudes réelles. En
classe de troisième, dans certains collèges d'enseignement
général de Brazzaville, les élèves lisent
le manuel intitulé Horizons d'Afrique, Perspectives
francophones, CM2, 6ème année30(*), conçu pour les
apprenants du cours moyen deuxième année. Pour cela, les
professeurs les regroupent autour de quelques livres disponibles, ou recopient
le texte au tableau noir au début de la leçon.
Ainsi, ces solutions relèvent à notre avis
beaucoup plus de la science de « la misère » que
d'une démarche pédagogique efficace et véritablement
rentable.
Le mauvais choix des textes en lecture suivie et
dirigée
Pour choisir des fragments d'oeuvres à étudier
en classe, les professeurs utilisent l'approche thématique qui a le
mérite de rassembler et de mettre en relation les textes de
manière diachronique et synchronique et d'éviter ainsi
l'étude des fragments isolés. L'approche thématique ne
vise donc aucun objectif technique d'apprentissage tel que reconnaître le
type de texte (narratif, argumentatif, scientifique, historique, informatif ou
fonctionnel) ou le genre littéraire (romanesque, dramatique,
poétique) auquel il appartient.
Ainsi, le choix des textes paraît relever du hasard en
lecture expliquée. En lecture suivie et dirigée, il semble
détourner l'activité de ses objectifs initiaux, à savoir
former des lecteurs polyvalents et favoriser leur développement
culturel. La situation ne semble guère plus heureuse en ce qui concerne
la préparation écrite.
B. L'élaboration de la fiche de
préparation écrite
L'étude des fiches de préparation écrite
des professeurs que nous avons observés, révèle certes
quelques aspects positifs mais aussi des insuffisances dans la formulation des
objectifs, la définition des stratégies d'enseignement ainsi que
dans le processus d'évaluation.
a)- L'incohérence des objectifs
pédagogiques
Deux constats s'imposent :
- en lecture expliquée, les objectifs poursuivis ne
sont pas spécifiés ;
- en lecture suivie et dirigée, les objectifs
visés sont indiqués mais ils sont mal formulés et
inadaptés.
Le manque d'objectifs pédagogiques en lecture
expliquée
Notre observation des fiches de préparation
écrite des professeurs montre que
bien souvent, elles n'ont pas d'objectifs
pédagogiques précis en dehors de la volonté de faire lire
le texte à l'avance à la maison31(*) .
Le cours de lecture apparaît comme un rituel au cours
duquel ni les réponses des apprenants ne sont exploitées, ni le
contrôle de leur travail ne se fait. Lorsque l'objectif
pédagogique n'est pas spécifié, les termes du contrat
didactique ne peuvent être définis. Il n'est pas possible de
contrôler le comportement attendu des apprenants au terme de la
séance pédagogique. Puisque celui-ci n'est pas défini au
départ, il n'est pas possible de s'assurer à la fin de la
séance qu'il est atteint.
La mauvaise formulation des objectifs pédagogiques
en lecture suivie et dirigée
Nous avons indiqué précédemment qu'en
lecture suivie et dirigée les objectifs pédagogiques sont mal
formulés et inadaptés. En effet, les objectifs ne sont pas
définis dans des termes qui permettent au professeur de s'assurer
à la fin de la séance qu'ils sont atteints. Leur formulation ne
contient pas de critère d'acceptabilité de la performance; elle
n'exprime pas le produit d'une activité d'apprentissage et ne
précise pas les conditions de réalisation du comportement
souhaité.
Par ailleurs, les objectifs paraissent trop ambitieux. Nous en
avons relevé deux fort frappants : « développer le
goût de la lecture » et «transformer l'apprenant en
lecteur d'oeuvres »
« Développer le goût de la
lecture » signifie faire accroître l'inclination de l'apprenant
à cette activité. C'est un objectif à long terme.
«Transformer l'apprenant en lecteur d'oeuvres » pose le
même problème que le précédent. Il tend à
rendre l'apprenant amoureux de la lecture. Un tel objectif ne saurait
être réalisé en une heure de cours par semaine.
Les concepts utilisés dans ces deux objectifs font
plutôt partie des termes requis pour la formulation d'objectifs
généraux et non spécifiques ou opérationnels.
En outre, les objectifs pédagogiques sont
inadaptés puisqu'ils ne tiennent pas compte du milieu de
résidence des apprenants.
Le milieu, c'est tout ce qui nous entoure,
matériellement, intellectuellement, c'est tout ce qui se passe, se
croit, s'affirme, s'exprime autour de nous32(*).
Nous constatons que les professeurs veulent transformer leurs
élèves en lecteurs sans s'être assurés que ceux-ci
savent lire. Ils croient que
lire un livre ou aimer lire vont de soi33(*),
Or la lecture n'étant pas un acquis culturel en
République du Congo, lire des livres ne saurait aller de soi. Les
apprenants qui constituent notre échantillon expérimental sont au
départ défavorisés par leur milieu de résidence. Il
est peu propice à la lecture et plus généralement
caractérisé par le manque de la culture de l'écrit. C'est
pourquoi, dans son article intitulé « Comment parvenir
à une société de la lecture au Congo ? »,
Sylvain Bemba (1985) écrit que la lecture n'est pas encore entrée
dans les moeurs au Congo34(*).
Dans la Semaine Africaine (1986), il est écrit
que :
les jeunes ne lisent pas, ne savent pas lire. Dans leur
langage quotidien, lire signifie étudier ses leçons, repasser un
cahier de cours et, trop souvent hélas l'apprendre par coeur35(*).
Dans son article « Qui lit quoi au
Congo ? », Marc Talansi (1986) indique que :
le congolais ne lit pas, ou pas assez36(*).
Le fait que la société africaine est de
tradition orale par essence ou la faible implantation de l'industrie du livre
en République du Congo pourrait expliquer partiellement le manque
d'intérêt que certains adultes congolais manifestent pour
l'écrit.
Ce manque d'intérêt de l'adulte pour
l'écrit influe négativement sur l'apprentissage de la lecture de
ses enfants. Leur motivation pour la lecture serait grande s'ils voyaient leurs
parents en situation de lecteurs.
Par ailleurs, certains enfants n'ont pas la
possibilité de lire par manque de lumière le soir à la
maison. A cela s'ajoutent leur disposition personnelle et l'insuffisance de
moyens financiers pour leur permettre de s'acheter des livres ou des journaux.
D'autres habitent loin des lieux de lecture : les bibliothèques, les
kiosques à journaux, les cybercafés et les centres de
documentation et d'information.
L'objectif pédagogique étant
l'énoncé d'intention exprimant ou décrivant le changement
attendu dans le comportement de l'apprenant à la suite d'une
intervention pédagogique ou d'une activité d'apprentissage, sa
formulation correcte a une triple utilité. L'objectif pédagogique
oriente et guide l'acte d'enseignement ; il facilite l'apprentissage
en garantissant la distinction entre l'essentiel et l'accessoire ; il
facilite enfin l'évaluation.
Seule la maîtrise des critères et techniques de
formulation des objectifs pédagogiques peut inciter un enseignant
à leur utilisation. Celle-ci conditionne et rend aisée
l'élaboration des stratégies d'enseignement et d'apprentissage
dont le manque constitue un handicap que nous avons constaté dans les
fiches de préparation écrite que nous avons observées.
En somme, l'incohérence des objectifs
pédagogiques a une incidence sur les stratégies d'enseignement et
d'apprentissage. En fait, c'est en fonction de l'objectif poursuivi qu'un
professeur est censé opérer ses choix didactiques et
préconiser ses stratégies car elles doivent s'accorder avec
l'objectif visé. Le défaut d'objectif ou sa mauvaise formulation
implique le manque de stratégies d'enseignement et d'apprentissage
cohérentes.
b)- Le manque de stratégies d'enseignement et
d'apprentissage
Apprendre à lire consiste à s'approprier un
dispositif méthodologique permettant de parcourir tout texte, d'en
découvrir le contenu et de le comprendre. Dès lors toute
stratégie d'enseignement de la lecture doit prendre appui sur les
stratégies d'apprentissage de la lecture qui sont de trois ordres
selon Anne Torunczyk (2000):
- la reconnaissance de mots que le lecteur a
mémorisés ;
- le décodage, syllabe après
syllabe ;
- le devinement37(*).
L'analyse des fiches de préparation écrite des
deux types de lecture susmentionnés indique que les stratégies
d'enseignement se réduisent pour l'essentiel à une succession de
questions. Ce moyen ne saurait être efficace pour conduire ces
activités dans la mesure où un apprenant peut répondre aux
questions relatives à un texte et ne pas être capable
d'accéder à la pensée de l'auteur du texte.
Au lieu d'indiquer les tâches d'apprentissage, les
professeurs prévoient quelques explications des structures
langagières et syntaxiques, oubliant que ces explications devancent
l'observation, la comparaison, l'analyse et constituent leur fonction
majeure. La séance tourne au verbiage au détriment du
raisonnement et de l'action. Célestin Freinet (1964) affirme que cette
explication à outrance38(*) consacre la voix du professeur comme l'outil majeur
de la vie enseignante. Elle fait de lui uniquement le dispensateur des
connaissances alors qu'il serait aussi tantôt organisateur, tantôt
observateur pour laisser éclore les multiples potentialités des
apprenants.
Dans ces conditions, les professeurs semblent ignorer
qu'apprendre ce n'est pas seulement « recevoir » des
connaissances données par d'autres, c'est aussi les recréer, les
réinventer, les intégrer dans une structure que l'apprenant
élabore. En principe, il doit être parfois acteur ou auteur de sa
propre formation et non seulement agent.
L'explication à outrance fait du professeur le
principal artisan de la séance pédagogique, alors qu'il devrait
en être simplement le régulateur. Placé au coeur de l'acte
pédagogique, seul l'apprenant devrait s'investir pour acquérir le
savoir et le savoir-faire attendus de lui. Le savoir ne se transmet ni ne se
communique, à proprement parler. Il se construit ou se reconstruit.
Le défaut d'objectifs pédagogiques
n'entraîne pas seulement le manque de stratégies d'enseignement et
d'apprentissage efficaces. Il implique aussi la non application du processus
d'évaluation car évaluer, c'est vérifier si le professeur
a atteint l'objectif qu'il visait. L'objectif étant le point de
départ de toute évaluation, nous nous demandons comment s'assurer
qu'un objectif est atteint s'il n'était pas connu au départ.
c)- La non application du processus
d'évaluation
Dans les fiches de préparation écrite, nous
notons le défaut de culture d'évaluation aussi bien en lecture
expliquée qu'en lecture suivie et dirigée. Dans aucune fiche que
nous avons examinée, nous n'avons trouvé les trois types
d'évaluation requis pour vérifier l'acquisition effective des
savoirs au cours d'une séquence pédagogique - pronostique (ou
diagnostique), formative et sommative -.
L'évaluation pronostique (ou diagnostique),
différente de la traditionnelle révision sans lien avec la
leçon du jour, désigne le contrôle des pré-requis
culturels et linguistiques indispensables pour installer chez l'apprenant de
nouveaux acquis. Elle est importante parce que ses résultats
déterminent la suite du cours. En fait, si les résultats de ce
contrôle sont concluants, le professeur entreprend l'objet d'acquisitions
nouvelles. Dans le cas contraire, il est différé pour que les
bases qui favorisent son appropriation par les apprenants soient
dispensées, même si cela s'avère parfois inopportun.
Malheureusement, les professeurs négligent en effet,
trop souvent, le souci du diagnostic et
ils ressemblent parfois à des médecins qui,
au lieu de chercher les causes et les remèdes du mal, se contenteraient
d'indiquer le pourcentage de chance de guérison ou de pointer la
température du malade sur une courbe39(*)
En médecine comme en pédagogie, il importe de
dépasser la notion purement quantitative de
« niveau » pour accéder à celle du
traitement ; et seul le diagnostic permet ce passage.
L'évaluation formative vise à
repérer les difficultés d'apprentissage et à proposer des
palliatifs. Elle est sous-tendue par une série d'activités qui,
au fil des acquisitions permettent au professeur de vérifier les
progrès des apprenants. Philippe Meirieu (1987) affirme que :
pour être formative, une évaluation doit
permettre à la fois un renforcement, une correction et une
régulation40(*).
Malheureusement cette évaluation, qui permet d'orienter
et d'affiner les apprentissages, n'est pas prise en compte dans la
préparation écrite des professeurs.
L'évaluation sommative qui intervient, en
principe, au terme d'un apprentissage pour en apprécier la
validité, permet de mesurer l'atteinte de la performance visée
afin de réguler les apprentissages car jouant sur les attentes et
les représentations des partenaires de l'acte pédagogique,
elle participe de l'action sur le système de formation. Nous convenons
avec Charles DELORME (1987) que :
l'évaluation sommative est, elle aussi
formative41(*).
Nous précisons par ailleurs que dans le cadre d'une
séance, l'évaluation sommative ne fait pas la somme des
évaluations partielles réalisées au cours d'une
période (mois, trimestre, semestre, année scolaire) comme quand
elle est certificative.
A caractère certificatif, l'évaluation sommative
conduit aux notations, appréciations et communications aux parents et
aux membres du conseil de classe car il s'agit de ne rien éviter de ce
qui fait l'attente des uns et des autres.
Malheureusement, les professeurs n'exploitent pas
systématiquement l'évaluation sommative. Ils ont l'habitude
de prévoir un simple exercice d'application au lieu de concevoir un
item d'évaluation fidèle et représentatif du cours
dispensé. Lorsque l'évaluation est prévue, l'item n'est
pas en congruence avec l'objectif visé, et la précision et
l'objectivité qui fondent l'évaluation font défaut.
En somme, le processus d'évaluation fait défaut
tout au long de la préparation écrite. En plus de ce manque, la
fiche pédagogique comporte d'autres handicaps.
d)- Les autres défauts de la fiche de
préparation écrite
Ils sont de quatre ordres :
- le manque de minutage du cours ;
- l'absence de projet d'exploitation ultérieure du
texte ;
- le manque de dispositif d'observation pendant le
cours ;
- l'allure générale de la fiche de
préparation écrite.
Le manque de minutage des séquences du cours
L'une des imperfections des fiches de préparation
écrite est le manque de minutage des séquences. Celle-ci conduit
à une gestion hasardeuse du temps imparti à la leçon. Ce
qui empêche le professeur de terminer son cours à la fin du temps
réglementaire. Il en résulte une nette insuffisance du nombre de
textes lus par les apprenants au cours d'une année scolaire.
Toutefois, le minutage du cours répond simplement
à un souci de gestion rationnelle du temps imparti à la
séance. Il importe d'éviter le dérapage qui consiste
à arrêter les apprenants en pleine activité sous
prétexte que le crédit horaire affecté à celle-ci
est arrivé à son terme parce qu'un tel comportement
ébranlerait les apprenants et perturberait toutes les ressources
mobilisées en vue de la réalisation de la tâche en cours
d'exécution.
Le manque d'activités d'exploitation
ultérieure du texte de lecture
L'examen des fiches de préparation écrite nous
révèle que très peu de professeurs pensent à une
exploitation ultérieure du texte étudié en classe. Ils
s'en tiennent, dans le meilleur des cas, à la rédaction et
à la récitation.
Cette pratique suppose à tort que chaque apprenant est
suffisamment armé, grâce à ses qualités propres et
à son environnement socioculturel, pour trouver tout seul un
prolongement à l'activité de lecture qu'il fait en classe. Cela
laisse penser que les professeurs tiennent très peu compte du milieu
socioculturel peu propice à la lecture des apprenants.
Le manque de dispositif d'observation
Dans une bonne fiche pédagogique, il devrait être
prévu un espace réservé aux observations du professeur
pendant le déroulement du cours. Celles-ci porteraient sur les
difficultés d'apprentissage et les besoins des élèves,
pris chacun individuellement ou en petits groupes. Elles porteraient
également sur les ressources mobilisées, les choix didactiques
du professeur ainsi que sur celui du support d'enseignement/apprentissage.
Ce manque de dispositif d'observation est un handicap
réel dans la conduite de la classe ainsi que sur les perspectives de
remédiation, d'accompagnement et de soutien aux apprenants en
difficulté.
L'allure générale de la fiche de
préparation écrite
Nous avons l'impression qu'au lieu d'être un simple
support de mémorisation et de documentation, la fiche de
préparation écrite apparaît comme la transcription d'un
cours préparé que le professeur dictera totalement ou
partiellement aux apprenants.
La fiche de préparation devrait permettre de traduire
la réflexion sur les actions pédagogiques à mettre en
oeuvre pour atteindre les objectifs fixés en tenant compte des
capacités et besoins réels des apprenants.
Ainsi, nous avons le sentiment que la fiche de
préparation écrite, telle qu'elle fonctionne actuellement,
comporte tellement de défauts qu'elle risque de ne pas favoriser la
conduite efficace des séances pédagogiques.
3. LE MAUVAIS DÉROULEMENT DES
SÉANCES
Conduire une séance de lecture consiste à amener
les apprenants à atteindre les objectifs préalablement
définis. Notre observation de la pratique de la classe montre que la
conduite des séances est limitée par le manque de support
d'apprentissage, l'utilisation irrationnelle du tableau noir et le manque de
professionnalisme des enseignants.
A. Le manque de support d'apprentissage
Le manque de support d'apprentissage est constant d ans les
deux types de lecture à savoir la lecture expliquée et la lecture
suivie et dirigée.
a)- Le manque de support d'apprentissage en lecture
expliquée
Les manuels scolaires font cruellement défaut dans les
classes. Ce défaut prive le professeur de la source de documentation
indispensable et l'apprenant d'un appui d'apprentissage et de
mémorisation de connaissances.
Pour pallier ce manque, le professeur a recours soit à
la reproduction des textes au tableau noir, soit à leur dictée.
La première possibilité prive l'apprenant du plaisir et de la
motivation que suscite l'écrit. La silhouette du texte (forme prise par
le texte sur le tableau noir) et la qualité des signes typographiques
(titres, paragraphes, majuscules) ne sont pas authentiques. En fait, le
non-respect des caractères d'imprimerie lors de la copie du texte au
tableau noir dénature sa présentation matérielle et rend
mal aisée la perception du texte par les apprenants.
La reproduction d'un texte dans le cahier rend confuse sa
lisibilité à cause de l'inaptitude des apprenants à
reproduire fidèlement le texte écrit au tableau ou dicté
par le professeur.
De telles pratiques réduisent le temps de lecture et
constituent en fin de compte un handicap à l'apprentissage en lecture
expliquée. La situation en lecture suivie et dirigée paraît
plus déplorable qu'en lecture expliquée.
b)- Le manque de support d'apprentissage en lecture suivie
et dirigée
La lecture suivie et dirigée présente l'avantage
de placer l'apprenant dans une situation authentique de lecture, en
présence d'une oeuvre complète et au contact de l'objet livre.
Mais l'absence d'oeuvres prive l'apprenant non seulement de cet avantage
supposé, mais aussi de leur maniement et de la pratique effective.
En plus du manque de manuels, l'utilisation irrationnelle du
tableau noir, quand il y en a, est un autre facteur réducteur de la
pertinence de l'acte pédagogique en lecture.
B. L'utilisation irrationnelle du tableau
noir
Notre observation de la classe révèle que le
tableau noir n'est pas toujours utilisé à bon escient. Nous avons
relevé les défauts d'usage suivants.
- L'utilisation incohérente du tableau :
le tableau est rempli de façon fantaisiste. Tantôt le professeur
écrit le plan du texte à gauche, tantôt il l'écrit
à droite. Il en est de même des mots-clés et des
synthèses partielles. Le tableau apparaît désordonné
et confus. Ainsi, les apprenants ne distinguent pas l'essentiel de l'accessoire
et ne comprennent pas en fin de compte ce qui est écrit.
- L'incohérence de la calligraphie : la
déformation et l'étroitesse des lettres ainsi que le
mélange des caractères manuscrits et ceux d'imprimerie rendent
l'écriture peu lisible.
- La présentation des mots dégagés de
tout contexte signifiant : nous avons remarqué que des mots
isolés, c'est-à-dire en dehors de tout contexte de communication,
sont écrits dans un coin du tableau. Un mot n'a de sens que dans un
contexte et ne devrait être écrit que dans un énoncé
linguistique pertinent qui rendrait son sens manifeste pour les apprenants.
Une si malheureuse utilisation du tableau semble trahir le
manque de professionnalisme des professeurs.
C .Le manque de
professionnalisme
La démarche méthodologique officielle
suggère en classe de troisième des collèges d'enseignement
général l'articulation ci-après :
1) La lecture silencieuse : les apprenants parcourent le
texte des yeux ;
2) La situation du texte : le professeur fait situer le
texte et son auteur tout en se gardant de donner des indications qui n'ont
aucune incidence sur la compréhension du texte ;
3) La lecture magistrale : le professeur procède
à la lecture expressive du texte ;
4) L'explication des difficultés : le professeur
fait expliquer les principales difficultés lexicales et grammaticales
contenues dans le texte ;
5) La lecture individuelle : le professeur invite deux ou
trois bons apprenants à lire à haute voix le texte ou une partie
;
6) Le mouvement du texte : le professeur fait mettre en
évidence la structure du texte ;
7) L'étude détaillée du fond et de la
forme : le professeur fait examiner par les apprenants les indices de
sens, d'articulation logique et d'articulation rhétorique ;
8) La formulation de l'idée
générale : le professeur fait énoncer l'idée
générale du texte ou de l'extrait;
9) La synthèse des remarques : le professeur fait
formuler par les apprenants la synthèse des remarques qu'ils ont faites
au cours de l'examen détaillé du texte.
Les professeurs se réfèrent ordinairement au
manuel recommandé par le programme officiel. Le manuel n'étant
qu'un support de mise en oeuvre d'un programme ayant tendance à se
substituer au programme lui-même, il arrive que les professeurs s'en
tiennent uniquement au manuel inscrit au programme au point de ne plus se
préoccuper de la méthodologie officielle.
L'exploitation du livre du professeur du manuel en vigueur
dans les classes de troisième laisse percevoir une démarche en
lecture expliquée qui comprend pour l'essentiel l'articulation
suivante :
1) La lecture du professeur ;
2) L'idée générale ;
3) Les questions de contrôle de la compréhension
du texte ;
4) L'exploitation détaillée du fond et de la
forme (difficultés liées au vocabulaire et à la
grammaire) ;
5) La conclusion qui consiste à énoncer la
synthèse des remarques.
L'examen de cette approche montre qu'elle présente des
similitudes avec celle indiquée dans la méthodologie officielle,
et constitue le prolongement de l'approche méthodologique de la lecture
courante en usage du cours élémentaire au cours moyen en
République congolaise.
C'est probablement la raison pour laquelle au cours du
déroulement des séances que nous avons observées, nous
avons constaté quelques imperfections liées au manque de
savoir-faire des professeurs : le défaut de maîtrise de la
démarche méthodologique tant en lecture expliquée qu'en
lecture suivie et dirigée et le découpage traditionnel
établi.
a)- Le défaut de maîtrise de la
méthodologie en lecture expliquée
Le professeur fait lire le texte à haute voix en
début de séance par un ou plusieurs apprenant(s) alors qu'aucun
texte ne saurait être lu correctement à haute voix sans que le
lecteur l'ait parcouru silencieusement. Cette lecture expressive ne devrait
être que la modalité de communication d'un texte dont la
compréhension en aura été faite auparavant. C'est,
semble-t-il, l'une des causes pour lesquelles les apprenants trébuchent,
ânonnent, hésitent et se reprennent fréquemment lors de la
lecture à haute voix.
Les professeurs font rechercher aussitôt le plan du
texte, qui en principe, ne se découvre que par approches successives et
non à la première lecture. Ils semblent ignorer que
l'étude d'un texte permet aussi de faire apparaître
progressivement sa structure.
En outre, les professeurs font de la recherche des champs
lexicaux une fin en soi alors qu'elle serait simplement un moyen au service de
l'étude du texte. Dans ce cas, la lecture devient une simple
leçon de vocabulaire et réduit le texte à une collection
de mots.
Enfin, certains professeurs considèrent le texte comme
une succession de phrases que les apprenants s'efforcent de traduire et de
commenter superficiellement, c'est-à-dire de paraphraser, de
répéter sous une autre forme ce qui est bien dit par
l'écrivain.Et nous sommes d'avis avec les auteurs d'IPAM (1996) qui
constatent que
le texte n'est pas étudié comme un ensemble
doté d'un sens défini par son genre, sa structure, ses
réseaux de signification42(*).
b)- Le défaut de maîtrise de la
méthodologie en lecture suivie et dirigée
La séance se limite souvent à la lecture
d'extraits choisis. C'est souvent une lecture mal exécutée par
des apprenants que le professeur interrompt par des commentaires et des
remarques pointilleuses, de temps à autre.
Parfois, les apprenants se contentent de répondre
à un questionnaire dicté à l'avance par le professeur qui,
par manque de livres, introduit l'oeuvre et en élabore lui-même le
résumé sans solliciter la contribution des apprenants.
Par la suite, le professeur reproduit au tableau quelques
paragraphes de l'oeuvre qu'il fait lire. L'étude d'une oeuvre se
réduit alors soit à l'étude d'extraits courts soit
à la reconstitution orale de texte.
Souvent, lorsqu'il existe quelques livres, l'étude
d'oeuvres se fait chapitre par chapitre, sans projet d'ensemble privant ainsi
les apprenants du plaisir que suscite l'appropriation du contenu global d'une
oeuvre intégrale et de la possibilité de s'identifier aux
héros.
Une telle approche est contraire aux objectifs
généraux de la lecture suivie et dirigée qui visent entre
autres, comme nous l'avons indiqué plus haut, à enseigner aux
apprenants à lire une oeuvre complète.
Certains professeurs utilisent les schémas de la
critique littéraire sans que la nature de l'oeuvre s'y prête. Par
exemple, le schéma actanciel est devenu une panacée pour
l'analyse de toute oeuvre alors qu'il se prête mieux à celle des
pièces de théâtre.
Les pratiques qui ont cours dans les classes de
troisième sont en rupture avec les orientations méthodologiques
officielles. Les orientations officielles elles-mêmes ne sont pas
exemptes de reproches. La lecture silencieuse qui est la vraie lecture ne
représente qu'une étape sur neuf.
L'explication des difficultés lexicales se transforme
souvent en leçon de vocabulaire. L'exploitation des difficultés
grammaticales devient un cours de grammaire. L'étude du fond du texte se
mue en questionnement évasif et à la paraphrase du texte.
L'étude de la forme n'est pas souvent abordée.
Ainsi, à la place de la lecture et de l'exploitation du
texte prennent place les activités qui n'ont que de lointains liens avec
la lecture elle-même. Ces pratiques suscitent la désaffection que
les apprenants éprouvent pour la lecture et, partant, pour
l'écrit en général.
c)- Le partage traditionnel établi
Le partage lecture expliquée et lecture suivie et
dirigée a montré toutes ses limites au plan de
l'efficacité de l'enseignement/apprentissage. De nombreuses tentatives
de découpage de la lecture en classe de troisième traduisent
à la fois l'enjeu et la complexité de la question.
En effet, les derniers programmes français des classes
de troisième des collèges du 15 septembre 1998 consacrent la
lecture analytique, la lecture cursive, la lecture documentaire et la lecture
de l'image.
La lecture analytique
Elle se fonde sur l'analyse construite avec méthode
d'un extrait ou d'une oeuvre courte. Elle amène l'élève
à formuler des hypothèses que l'étude du texte, permet
d'infirmer ou de confirmer, dans un processus de construction de sens. On peut
employer également dans un sens équivalent, lecture
détaillée ou méthodique.
La lecture cursive
On appelle lecture cursive la forme usuelle de la lecture.
Elle se fait selon les besoins, la fantaisie, le gré de chacun, sans
ordre ni rythme imposés, sans interruption autre que l'humeur, la
disponibilité ou l'intérêt du lecteur.
La lecture documentaire
La lecture documentaire fait référence à
toute lecture visant la recherche d'informations et de renseignements. Pour
être efficace, elle doit savoir sélectionner les documents en
fonction d'un but, et y chercher des informations précises.
La lecture de l'image
Elle vise à explorer les relations entre le langage
verbal et le langage visuel dans la perspective du discours.
En République du Congo, Le français en
3è 43(*)
préconise les séances de lecture expliquée et celles de
lecture suivie. Ces dernières sont axées sur des larges extraits
dont chaque épisode fait l'objet d'une séance.
La 3è en français44(*) envisage tout un autre
découpage : l'étude des textes, des documents, de l'image et
des textes favorisant l'installation chez les apprenants des techniques de
lecture.
L'exploitation de chaque type de support suggère une
approche particulière. L'étude du texte vise la saisie de la
quintessence du message que le texte est censé véhiculer.
L'étude des documents a pour vocation de familiariser
l'apprenant à plusieurs textes appartenant à un même champ
thématique et aux dossiers portant sur les thèmes les plus
divers. Le but visé par l'étude des documents reste avant tout la
recherche d'informations et de renseignements.
L'étude de l'image prépare l'apprenant à
la lecture du code pictural car on ne lit pas que le texte. On lit d'autres
types de support comme le plan, le portrait, les pyramides, les
représentations graphiques et tout ce qui est support iconographique.
L'étude des techniques de lecture a pour objectif
d'installer efficacement l'apprenant dans les mécanismes de lecture et
dans l'univers de l'écrit.
Le souci qui anime les auteurs de ce manuel semble être
la volonté de familiariser l'apprenant à des
caractéristiques de chaque type de texte et de chaque genre
littéraire dans la mesure où personne ne saurait lire de la
même manière un poème et un dialogue, chaque type de texte
ayant sa structure et son mode de fonctionnement interne.
La nouvelle méthode de français45(*), manuel de
l'élève, classe de 3è, envisage un autre partage qui ne
manque pas d'intérêt. Les auteurs de ce manuel se proposent de
faire des apprenants de la classe de troisième des lecteurs autonomes,
capables de :
- construire, grâce à une lecture silencieuse
puis expressive, le sens du texte, dans la perspective à la fois globale
et nuancée ;
- repérer les caractéristiques formelles
dominantes du texte (genre, courant littéraire, présentation
typographique, situation d'énonciation, éléments du para
texte) ;
- fournir des réponses élaborées et
pertinentes à des questions relatives à tel ou tel aspect du
texte et de la langue ;
- formuler, à l'écrit et à l'oral, un
point de vue motivé sur un problème soulevé par un texte
lu.
Dans cette perspective, apprendre à lire en classe de
troisième consiste à s'entraîner à découvrir
toutes les nuances de la tonalité, du rythme, des
caractéristiques du genre et du lexique, et à découvrir
par approches successives le sens global du texte.
Parmi les professeurs que nous avons observés, certains
choisissent des textes dans l'un ou l'autre de ces manuels. Ils adoptent
tantôt la démarche préconisée par l'un tantôt
celle suggérée par l'autre, en fonction du texte choisi.
Nous remarquons aussi que le fait que la lecture soit un objet
d'étude constitue une difficulté supplémentaire pour les
apprenants. En consacrant la lecture comme une discipline scolaire,
l'école devient une source de blocage pour les apprenants.
Ainsi, le résultat de toutes ces pratiques est l'ennui
et le désintérêt des apprenants pour la lecture. Il s'en
suit une grande désaffection pour l'écrit. Les parents et les
professeurs s'étonnent que les apprenants ne sachent pas lire.
Conscient de ce constat d'échec de
l'enseignement/apprentissage de la lecture, nous nous proposons de revisiter le
champ de ses pratiques pédagogiques pour contribuer à
l'amélioration de sa qualité pour que les principaux
bénéficiaires sachent lire.
CHAPITRE II
MISE AU POINT DES INSTRUMENTS D'ENQUETE ET PRE-
ENQUETE
Ce chapitre comprend deux volets : la mise au point des
instruments d'enquête d'une part et la pré-enquête d'autre
part.
1. MISE AU POINT DES INSTRUMENTS D'ENQUETE
Après avoir décrit les pratiques
pédagogiques actuelles, nous procédons à
l'élaboration des instruments de collecte des données qui nous
permettront de tester la validité du protocole expérimental. La
collecte des données est une étape importante dans une
étude qui se veut scientifique parce qu'elle fournit les informations de
base pour la vérification des hypothèses de recherche.
L'hypothèse de recherche est une préoccupation
à vérifier, c'est-à-dire un point de vue anticipé
formulé à la forme affirmative ou interrogative que le chercheur
se propose de confirmer ou d'infirmer par une observation ou une
démonstration.
En ce qui nous concerne, notre hypothèse consiste
à affirmer comme nous l'avons noté en introduction que certains
éléments du milieu, un minimum de support
d'enseignement/apprentissage et l'innovation des pratiques pédagogiques
contribuent à l'amélioration de la qualité de
l'enseignement et de l'apprentissage de la lecture.
Cette hypothèse générale implique, comme
nous l'avons indiqué, trois hypothèses secondaires. La
première porte sur le milieu de résidence de l'apprenant, la
deuxième sur son support d'apprentissage et la troisième sur
l'innovation des pratiques pédagogiques.
En vue de la collecte des données permettant de
vérifier notre hypothèse générale et nos
hypothèses secondaires, nous avons mis au point des instruments
d'enquête qui sont le questionnaire et les tests.
A. Le questionnaire
Le questionnaire consiste à soumettre au jugement
individuel un groupe de propositions distinctes centrées
généralement autour d'un même objet. Le nôtre
comprend deux parties :
- les renseignements socioculturels relatifs au milieu
de résidence;
- les renseignements relatifs à la pratique de la
lecture.
Les renseignements socioculturels sont en congruence avec
notre première hypothèse secondaire à savoir certains
éléments du milieu socioculturel de résidence favorisent
mieux l'amélioration de la qualité de l'enseignement et de
l'apprentissage de la lecture en classe de troisième.
Les renseignements relatifs à la pratique de la lecture
sont en cohérence avec notre seconde hypothèse secondaire. Nous
rappelons qu'elle est ainsi formulée : un minimum
d'équipement en support pluriel d'apprentissage de la lecture contribue
à l'amélioration de la qualité du comportement des
apprenants au cours de l'enseignement/apprentissage de la lecture.
Les renseignements socioculturels concernent l'identité
de l'enquêté, son âge, son sexe, son lieu de
résidence, la profession et le statut matrimonial de son père (ou
tuteur), la profession de sa mère (ou tutrice), le niveau d'étude
de chacun de ses parents (ou tuteurs) et la mise à sa disposition d'une
salle d'études ainsi que d'une table de travail.
Le lieu de résidence d'un individu est souvent
tributaire de la classe sociale à laquelle il appartient. L'appartenance
à telle ou telle catégorie sociale justifie le choix du quartier
d'habitation du parent. Il peut assurer à l'enfant de bonnes ou
mauvaises conditions matérielles et culturelles d'étude. Les
résultats de l'apprentissage de la lecture, comme ceux des autres
disciplines scolaires, en dépendent pour une grande part.
Dans les villes africaines, les citoyens les mieux nantis
occupent les quartiers viabilisés alors que les citoyens pauvres vivent
dans des banlieues qui sont constituées de bidonvilles, de quartiers
marécageux où il n'y a ni installation
d'électricité ni système d'adduction d'eau potable.
Ces quartiers qui se développent de façon
anarchique, ne disposent pas d'infrastructures de base de la lecture :
écoles, bibliothèques, centres de documentation et d'information,
kiosques à journaux, centres de lecture, librairies et
cybercafés.
Le niveau d'étude des parents indique souvent leur
statut social dans la société africaine contemporaine et influe
sur la nature des apprentissages scolaires des enfants.
Le statut matrimonial du père détermine les
conditions de vie de l'enfant. Ces dernières peuvent gêner ou
favoriser l'apprentissage de la lecture comme celui de toutes les autres
disciplines scolaires.
Le nombre d'épouses d'un citoyen règle le
degré d'implication de celui-ci dans l'éducation de ses enfants.
Dans le régime polygamique par exemple, chaque épouse veille de
façon particulière à la scolarité de ses enfants et
les plus âgés participent activement à l'éducation
de leurs cadets. Dans le régime monogamique, les deux parents
contribuent au soutien et à l'accompagnement des études des
enfants qui en ont besoin.
Le moyen d'éclairage utilisé est fonction du
niveau de vie du ménage. Les ménages à faible revenu
s'éclairent à la lampe à pétrole et ceux dont le
revenu est moyen ou important vivent dans les maisons
électrifiées.
La disponibilité d'une salle d'études pour un
apprenant et le fait qu'il dispose d'une table de travail sont tributaires du
niveau de vie des parents et peuvent favoriser ses succès scolaires.
Bref, les renseignements socioculturels visent à
définir le statut économique et culturel du père de
l'enquêté car ils peuvent influer sur la qualité de ses
apprentissages, c'est-à-dire qu'ils peuvent contribuer, tout au moins en
partie, à déterminer le succès ou l'échec de
l'apprentissage de la lecture, comme celui des autres disciplines scolaires.
En ce qui concerne les renseignements relatifs à la
pratique de la lecture, ils portent sur la possession du manuel de lecture et
des oeuvres au programme, l'abonnement à une bibliothèque, le
type de support de lecture et le moyen d'information utilisés.
Le manuel de lecture semble être le gage d'un
apprentissage efficace de la lecture. Seule sa possession permet à
l'apprenant de repérer les textes, les illustrations, les index et les
lexiques.
Le manuel de lecture est un appui de l'apprentissage et de la
mémorisation des connaissances. Il doit faire l'objet d'une étude
particulière pour que l'apprenant sache s'y référer. Le
manuel ne vaut que par l'usage que l'apprenant sait en faire.
Les oeuvres d'étude paraissent tout aussi
indispensables que le manuel de lecture. Faire l'étude d'oeuvres sans
oeuvres est tout à fait possible de nos jours. Cela nécessite une
formation plus poussée des enseignants et une certaine
ingéniosité de leur part.
Le type de support de lecture (dictionnaires, revues,
catalogues, affiches, bandes dessinées, journaux, livres appartenant aux
parents ou tuteurs) détermine le type de lecteur. La bande
dessinée favorise l'apprentissage de la lecture. Les lecteurs de ce
support sont souvent, au regard de l'échelle qui a été
préconisée par Jean Foucambert (1980) dans La Manière
d'être lecteur46(*), considérés comme de bons
déchiffreurs.
La fréquentation des bibliothèques et des autres
lieux de lecture (librairies, kiosques à journaux et cybercafés)
contribue à renforcer les compétences en lecture de l'apprenant.
Elle consolide la pratique de l'étude des oeuvres littéraires.
La lecture, de nos jours, ne saurait être
enseignée et pratiquée uniquement dans les classes. Elle requiert
le concours des autres lieux et des autres supports de lecture.
En somme, les renseignements spécifiques à la
pratique de la lecture permettent de définir le type d'apprenti lecteur,
son niveau d'équipement et ce qu'il convient d'en attendre au plan de
l'apprentissage de la lecture.
B. Les tests
Nous rappelons que le test est l'une de nos techniques de
collecte des données. Les résultats des tests que nous allons
élaborer nous permettront de comparer les performances lectorales du
test de pré apprentissage à celles de celui de
post apprentissage des apprenants de la classe de troisième et de
vérifier l'efficience de notre protocole expérimental.
Nous faisons nôtre la définition que le Docteur
Pierre Pichot (1990) en donne.
On appelle test une situation expérimentale
standardisée servant de stimulus à un comportement. Ce
comportement est évalué par une comparaison statistique avec
celui d'autres individus placés dans la même situation, permettant
ainsi de classer le sujet examiné47(*).
Cette définition insiste sur deux
éléments qui conditionnent la valeur du test :
- les sujets doivent impérativement se trouver dans la
même situation : la durée et le matériel du test sont
les mêmes ;
- l'évaluation du comportement intervient selon les
règles rigoureuses déterminées statistiquement.
Pour l'élaboration des tests, nous nous sommes
inspirés des travaux de Noëlle Pardon (1993)48(*) et de ceux de Brigitte
Chevalier (1986)49(*). Les
deux ont abordé ces compétences :
- les composantes du savoir-faire fondées sur
l'habileté de l'oeil ;
- le développement de la mémoire ;
- la capacité à anticiper, à
reconstituer.
Brigitte Chevalier (1986) a amélioré cette
grille et préconisé trois compétences :
- oeil et esprit exercés ;
- capacité à anticiper, à
reconstituer ;
- entraînement total.
Elle a mis au point plusieurs types d'exercices requis pour
l'installation chez l'apprenant de chacune des compétences
suscitées. Nous considérons chacune d'elles comme une variable.
Ainsi, nous avons trois variables : oeil et esprit exercés,
capacité à anticiper, à reconstituer et entraînement
total.
a)- Variable « oeil et esprit
exercés »
Cette variable se compose d'une série de trois
items : un oeil panoramique, un oeil habile, un esprit agile.
OEil panoramique
Pour rendre la lecture plus rapide et plus performante, il est
nécessaire d'accroître le nombre de signes graphiques
perçus à chaque fixation. Grâce aux travaux du chercheur
Emile Javal (1978) et de ceux de François Richaudeau (1997), il est
tout à fait possible de décrire le processus de la
lecture50(*). C'est vers
1900 que le premier, directeur du laboratoire d'ophtalmologie à la
Sorbonne, a montré que l'oeil du lecteur ne progresse pas de
façon continue le long de la ligne d'un texte. Au contraire, l'oeil
opère par bonds successifs, c'est-à-dire par saccades.
Depuis, d'autres chercheurs - comme François Richaudeau
(1997) qui a bâti la méthode qui porte son nom - ont pris la
relève et, grâce à des techniques
d'expérimentation fine, ont poursuivi l'étude des
mécanismes en jeu dans l'acte de lire51(*). Ils ont montré que d'un quart à un
tiers de seconde, l'oeil du lecteur tout en étant immobile fixe un
ensemble de lettres ou de mots puis il pivote en un
quarantième de seconde, puis fixe à nouveau un ensemble de
lettres ou de mots pendant un quart de seconde et ainsi de suite... L'oeil ne
perçoit qu'en état d'immobilité.
Il convient de rappeler que le temps de déplacement et
celui de fixation sont sensiblement identiques pour tous les lecteurs. L'oeil
du lecteur entraîné ne se déplace guère plus vite
que celui du lecteur lent. En revanche, l'équipe du « Centre
d'étude et de promotion de la lecture » a mis en
évidence, avec François Richaudeau (1997), le fait que le lecteur
prodige perçoit davantage de signes en une fixation que le lecteur
lent :
plusieurs dizaines de signes (soit cinq à dix mots)
pour le lecteur rapide, alors que le lecteur lent ne perçoit qu'une
dizaine de lettres (un à deux mots)52(*).
L'item « oeil panoramique » est
destiné à exercer le champ de vision de l'apprenant. La
progression est assurée par le nombre de signes graphiques à
percevoir lors de chaque fixation de l'oeil : trois à dix signes.
L' « oeil panoramique » comprend des
colonnes de mots ou groupes de mots à parcourir de haut en bas, dans le
sens d'une flèche. Après les avoir parcourues, les apprenants
doivent répondre à des questions qui les amènent à
mobiliser au maximum leur capacité de mémorisation.
Cet item vise à exercer l'angle de vision du lecteur
que les pédagogues appellent aussi empan perceptif. Une action sur
l'empan d'un individu entraîne l'amélioration de sa vitesse de
lecture. L'agrandissement du faisceau de vision d'un apprenti lecteur est
déterminant pour accroître son efficacité de lecture. Et
nous faisons nôtres les propos de Brigitte Chevalier (1986) pour qui,
l'ampleur du champ perçu est, par ailleurs,
directement en liaison avec la compréhension53(*).
OEil habile
Un bon lecteur se remarque notamment par son agilité
visuelle. Celle-ci permet d'éviter la confusion des signes
graphiques ; en effet elle oblige le lecteur à revenir en
arrière, à explorer plusieurs fois la même phrase.
L'item «oeil habile » se compose de colonnes de
mots ou groupes de mots. Devant chaque colonne, un mot ou groupe de mots
témoin est indiqué. Il s'agit de le photographier du regard et de
vérifier rapidement s'il y apparaît.
Cet item vise à amener l'apprenant à distinguer
de plus en plus sûrement les différences et les ressemblances
entre les mots. Des expériences ayant montré en France54(*) que l'oeil identifie
chaque mot globalement et ne voit pas le dessin détaillé de
chaque lettre, il s'agit d'accroître la précision et l'exactitude
de la discrimination visuelle et, partant, d'améliorer l'agilité
non seulement visuelle mais aussi intellectuelle.
Esprit agile
La lecture ne saurait se faire sans l'intervention de la
mémoire car lire c'est aussi une manière de se rappeler. Au cycle
d'éveil, les spécialistes de la science du langage distinguent
plusieurs types de mémoire : la mémoire visuelle, la
mémoire auditive, la mémoire intellectuelle, la mémoire
verbale et la mémoire tactile55(*).
La mémoire visuelle s'attache plus spécialement
aux physionomies, aux paysages, aux couleurs et à toutes les
données concrètes qui frappent les yeux.
La mémoire auditive retrouve sans peine les sons, les
airs, tout ce qui touche l'ouie.
La mémoire intellectuelle emmagasine les idées,
les raisonnements et les connaissances procédurales.
La mémoire verbale retient facilement la plupart des
données par coeur. Elle est constamment sollicitée pour les
comptines et les récitations, par exemple.
La mémoire tactile aide surtout les aveugles chez qui
elle atteint un haut niveau de sensibilité. Chaque apprenant
possède ces diverses mémoires à des degrés
différents.
En revanche, au cycle secondaire, les pédagogues
distinguent deux niveaux de mémoire : la mémoire immédiate
et la mémoire à moyen ou long terme.
La mémoire immédiate, dite mémoire de
travail (ou mémoire phosphorescente), conserve les souvenirs quelques
secondes. Elle permet de clarifier un geste ébauché quelques
dizaines de secondes plus tôt. Elle favorise la rétention des
groupes de mots ou de la phrase qu'un lecteur prononce après en
avoir pris connaissance des yeux. Sans elle, aucun lecteur ne pourrait sortir
les yeux du texte et regarder les auditeurs, en lecture à levée
d'yeux ou en lecture communication. La lecture à levée d'yeux
désigne, faut-il le rappeler, la lecture à haute voix au cours de
laquelle le lecteur lève de temps en temps la tête pour fixer son
auditoire afin de maintenir l'attention de celui-ci éveillée.
La mémoire immédiate est limitée à
la fois sur le plan de la durée et de la capacité. C'est
pourquoi, pour que de nouvelles informations soient assimilées, il faut
que les données antérieurement stockées disparaissent par
oubli ou par passage dans la mémoire à moyen ou long terme.
En lecture compréhension, c'est la mémoire
immédiate qui est sollicitée. Elle favorise par exemple le
repérage de la page d'un article dans un ouvrage grâce aux
indications fournies peu avant par le sommaire ou l'index.
Par ailleurs, découvrant les derniers mots d'une
phrase, le lecteur se souvient encore des premiers, sinon la
compréhension ne saurait être possible. La mémoire
immédiate conserve pendant quelques instants une suite de termes, puis
le souvenir du mot à mot s'efface et seule la quintessence de
l'information est transférée à la mémoire à
moyen ou long terme. Les signes s'effacent devant le sens ; l'information
linguistique remplace l'information visuelle.
Il convient de rappeler que l'empan du lecteur rapide est
supérieur à celui du lecteur lent. Est appelé empan la
capacité de la mémoire immédiate c'est-à-dire la
quantité de données qu'elle est susceptible d'emmagasiner. Elle
en enregistre environ sept lorsqu'il s'agit d'une suite aléatoire de
mots.
Si les mots font partie des énoncés
linguistiques dans lesquels ils sont unis par des liens sémantiques et
syntaxiques, l'empan peut être beaucoup plus important. Des
expériences récentes ont montré qu'un lecteur peu
entraîné retient huit mots environ dans un message
signifiant56(*). Il est
donc nécessaire d'inviter les apprenants à exercer leur empan.
L'item «esprit agile» comprend des listes de mots ou
groupes de mots. Il s'agit de relever ceux qui désignent un
référent précis ou s'y rapportent. Cet item vise à
exercer l'agilité intellectuelle de l'apprenant.
b)- Variable « capacité à
anticiper, à reconstituer »
Cette variable est composée de deux items : le
texte à trous et le texte puzzle.
Le texte à trous
La lecture ne saurait être réduite à une
activité visuelle. Elle est avant tout une activité de
l'intelligence. Après avoir exercé l'habileté de
l'oeil, élargi le champ de fixation, il convient de faire participer
l'apprenant à la construction du sens. Cette dernière se fait
grâce à l'anticipation : émissions d'hypothèses
et leurs vérifications. A ce propos, Gérard Vigner (1979)
affirme :
lire, ce sera formuler une hypothèse de
signification, redéfinie constamment tout au long de la lecture,
l'accès au sens totalement réalisé lorsque
l'hypothèse de recherche, par réaménagements successifs
déterminés par l'apport de données nouvelles
prélevées dans le texte, coïncide totalement avec le projet
de l'auteur57(*).
L'amélioration de la lecture passe par le
développement de la capacité à prévoir le contenu
de ce qui suit à partir de ce qui précède. Tout
lecteur émet des hypothèses que la lecture effective permet de
confirmer ou d'infirmer. C'est la raison pour laquelle la lecture
est dite activité probabiliste sur l'écrit. En effet,
pendant la lecture, les indices perceptifs et les indices de sens conduisent
à opérer un choix très rapide, non conscient, que la
lecture ne fait, dans la plupart des cas, que confirmer.
L'item «texte à trous», inspiré du
test de Closure58(*),
comprend un texte dans lequel certains mots ont été
enlevés et remplacés par des numéros.
L'enquêté est invité à
compléter les mots manquants à raison d'un seul, par
numéro, en tenant compte du sens général du texte.
Cet item vise à renforcer ou à créer chez
l'apprenant les comportements d'anticipation et à l'habituer à
mobiliser l'information déjà recueillie pour prévoir celle
à venir.
Le texte puzzle
Cet exercice consiste à remettre dans l'ordre logique
des paragraphes ou des phrases dispersés : il s'agit de travailler
à la fois sur l'anticipation et sur la structuration du texte. Il oblige
l'apprenant à tenir compte de la cohérence sémantique
et à appuyer sa recherche sur tous les éléments fournis
par l'écrit : indices grammaticaux, indices visuels (majuscules,
signes de ponctuation).
Le texte puzzle a pour but de faire passer l'apprenant du
stade de « liseur » à celui de lecteur,
conformément à l'échelle qui a été, comme
nous l'avons précédemment indiqué,
préconisée par Jean Foucambert (1980).
Cet item se compose d'un texte dont l'ordre logique des
paragraphes a été dispersé. Il s'agit de le reconstituer
en restituant l'ordre initial des paragraphes.
c)- Variable «entraînement
total»
Si les exercices précédents se proposent d'agir
sur des aptitudes partielles entrant dans l'acte de lire, celui-ci place
l'apprenant face à un texte entier.
Ce n'est pas, en effet, par la combinaison de
savoir-faire accumulés que l'apprenti lecteur atteint une
compétence de synthèse car la lecture en est une et mobilise
toutes les compétences requises : vitesse,
compréhension et efficacité.
La variable «entraînement total» est
composée d'un texte suivi soit de questions à choix multiples,
soit d'affirmations à propos desquelles il faut répondre par vrai
ou faux.
Cet exercice vise à évaluer la capacité
globale de lecture d'un apprenant car il ne s'agit pas de
développer uniquement telle ou telle faculté pour
prétendre être lecteur mais il s'agit de manifester sa
compréhension du texte : lire c'est comprendre.
Dans la présente étude, nous avons retenu un
texte suivi des questions à choix multiples.
Une fois nos instruments d'enquête mis au point, nous
devons les tester sur un échantillon relativement modeste afin
d'éprouver leur validité et élaborer les dimensions de
l'enquête proprement dite, c'est la pré-enquête.
2. PRE-ENQUETE
Nous avons mentionné en introduction que la
pré-enquête vise à vérifier si les sujets auxquels
s'adresse l'enquête disposent des pré-requis nécessaires,
à recenser les éventuels problèmes et envisager les
palliatifs, à estimer la durée des items et à fixer la
taille de l'échantillon.
Dans la pré-enquête, nous indiquons la population
cible, testons nos instruments d'enquête et tirons des leçons. A
propos de la pré-enquête, nous convenons avec Roger Mucchielli
(1978) que :
la pré-enquête est une investigation de type
qualitatif (interviews semi-directifs, documentation, réflexion)
destinée à élaborer les dimensions de l'enquête, les
hypothèses, le libellé des questions et des tests59(*).
A - Population cible
La population désigne l'ensemble de sujets ayant un
statut ou une qualité définis. Dans notre étude, la
population est constituée de l'ensemble des apprenants admis en classe
de troisième, dont l'âge varie de 12 à 20 ans, dans le
département scolaire de Brazzaville, au titre de l'année
scolaire 2002 - 2003. L'unité statistique est donc l'apprenant de
Brazzaville. Cette ville est, comme nous l'avons indiqué dans
l'introduction, considérée comme type de microcosme linguistique
national.
A partir de cette population, nous avons soumis un groupe de
quinze (15) apprenants de la classe de troisième du collège
d'enseignement général du 8 février 1964 au questionnaire
et aux tests de lecture.
Au terme du dépouillement et de l'exploitation des
données collectées, nous avons constaté que nos
instruments d'enquête confirment la justesse de notre méthodologie
et méritent d'être maintenus, mais la taille de notre
échantillon expérimental mérite d'être
corrigée.
B - Instruments d'enquête
Au terme de la pré-enquête, nous nous sommes
rendu compte que les instruments mis au point sont accessibles aux apprenants
auxquels ils sont destinés.
Toutefois, nous avons jugé utile d'y apporter les
précisions, les améliorations et les amendements suivants.
Le questionnaire
L'enquête s'adressant aux apprenants de trois
établissements différents, à raison de deux classes chacun
(une expérimentale et une témoin), il nous a paru
nécessaire de faire indiquer le sexe, la classe et
l'établissement de chaque apprenant.
Les tests
A propos de l'item «texte à trous», nous nous
sommes aperçu que les espaces vides sur lesquels les apprenants sont
invités à écrire paraissent petits ou grands en fonction
de la taille des lettres de chaque apprenant.
Nous avons amélioré l'exercice en inscrivant un
numéro à chaque espace vide dans le texte pour que le sujet
enquêté soit invité à porter le mot manquant au
numéro correspondant, placé à la suite du texte et
à un endroit précis réservé à cet effet.
Pour rendre l'item «texte puzzle» plus pratique, il
nous a paru nécessaire de faire indiquer au début de chaque
paragraphe dans un encadré le numéro correspondant à la
place qu'il devait normalement occuper.
La durée d'administration des instruments
En considérant le temps mis par l'apprenant le plus
lent pour réaliser chaque item qui se présente ainsi qu'il suit,
la durée d'administration des instruments est fixée à deux
heures, ainsi réparties.
- questionnaire : 20 minutes
- test : 1 heure 40 minutes organisée comme
suit :
? variable «un oeil et un esprit
exercés» : 40 minutes
Item «un oeil panoramique» : 15 minutes
Item «un oeil habile» : 15 minutes
Item « un esprit agile » : 10
minutes
? variable «capacité à anticiper, à
reconstituer» : 40 minutes
Item «le texte à trous» : 20
minutes
Item «le texte puzzle» : 20 minutes
? variable «entraînement total» : 20
minutes
Après avoir fixé la durée
d'administration des instruments de collecte des données, nous
déterminons les modalités d'attribution des scores.
Modalités d'attribution des scores
Eu égard à la densité des calculs
à effectuer lors du dépouillement et du traitement des
données, nous avons modifié le barème d'attribution des
scores. Il se présente désormais ainsi qu'il suit :
- les items «oeil panoramique», «oeil
habile», et «esprit agile» sont mesurés sur cinq points
chacun, à raison d'un demi-point par réponse.
- L'item «texte à trous» est mesuré
sur cinq points, à raison d'un point par mot trouvé.
- L'item « texte puzzle » est
mesuré sur cinq points, à raison d'un point par paragraphe
placé.
- Enfin, la variable «entraînement total» est
mesurée sur cinq points, à raison d'un point par
réponse.
Une fois, les modalités d'attribution des scores mises
au point, nous déterminons l'échantillon auquel les instruments
seront administrés.
Nous rappelons que nous aurions aimé étendre
cette étude à l'ensemble des apprenants admis en classe de
troisième, dont l'âge varie entre 12 et 20 ans, au titre de
l'année scolaire 2003 - 2004 dans le Département scolaire de
Brazzaville. La modicité de notre budget de recherche ne nous l'a pas
permis.
A partir de la population cible que nous avons
précédemment indiquée, nous avons déterminé
un échantillon, c'est-à-dire un certain nombre d'individus sur
lesquels devrait porter l'enquête. Il s'est agi d'une enquête par
sondage : nous avons tiré au sort les individus, à partir de
listes exhaustives de zones sociolinguistiques, d'établissements et de
classes pédagogiques. Il faut signaler qu'une liste exhaustive ne
contient ni omission ni répétition.
Nous avons mentionné dans l'introduction que
Brazzaville constitue le type de microcosme linguistique de la
République du Congo. Nous l'avons globalement divisée en trois
zones sociolinguistiques.
Sur la base de cette division sociolinguistique et
conformément au procédé de tirage que nous avons retenu,
à savoir le tirage au sort, nous avons constitué un
échantillon expérimental que nous présentons
ci-après sous la forme d'un tableau.
Tableau n° 1 : Echantillon
expérimental
Zone sociolinguistique
|
Etablissement
|
Effectif de la classe expérimentale
|
Effectif de la classe témoin
|
Total
|
Zone A
|
CEG Angola Libre
|
3è M4 : 65
|
3è M1 : 63
|
128 sujets
|
Zone B
|
CEG 8 février 1964
|
3è M1 : 58
|
3è M2 : 57
|
115 sujets
|
Zone C
|
CEG Lheyet Gaboka
|
3è M1 : 70
|
3è M5 : 68
|
138 sujets
|
Total
|
193 sujets
|
188 sujets
|
381 sujets
|
C - Leçons à tirer de la pré-
enquête
En considérant les résultats de la
pré-enquête, nous avons constaté que l'effectif de quinze
apprenants convient pour la pré-enquête, mais il nous paraît
insuffisant pour toute l'étude.
Par conséquent, nous avons soumis l'effectif global de
l'échantillon soit 381 sujets à nos instruments d'enquête.
Malheureusement seuls cinquante apprenants récemment admis en classe de
troisième par classe au moins ont pris part à toutes les
séances d'enquête.
Ainsi, nous avons retenu un groupe expérimental et un
groupe témoin de cinquante apprenants chacun par établissement,
soit cent apprenants par établissement pour un total de trois cents
sujets répertoriés dans le tableau suivant:
Tableau n° 2 : Taille de
l'échantillon
Etablissement
|
Groupe
|
Classe
|
Effectif
|
Garçons
|
Filles
|
Total
|
CEG Angola Libre
|
Expérimental
|
3è M4
|
28
|
22
|
50
|
Témoin
|
3è M1
|
25
|
25
|
50
|
CEG du 8 février 1964
|
Expérimental
|
3è M1
|
25
|
25
|
50
|
Témoin
|
3è M2
|
31
|
19
|
50
|
CEG Lheyet Gaboka
|
Expérimental
|
3è M1
|
29
|
21
|
50
|
Témoin
|
3è M5
|
23
|
27
|
50
|
Total
|
6 classes
|
161
|
139
|
300
|
Par ailleurs, les épreuves des tests sollicitant
l'implication de plusieurs organes de sens, d'une part et pour des raisons de
fraîcheur d'esprit des apprenants, d'autre part, il s'est
avéré indispensable de les faire passer en deux séances
espacées d'au moins deux jours l'une de l'autre.
En effet, le questionnaire et la variable «oeil et esprit
exercés» du test de préapprentissage (ou de post
apprentissage) font l'objet de la première séance alors que les
variables «capacité à anticiper, à reconstituer»
et «entraînement total» constituent l'objet de la
deuxième séance.
Lors de chaque séance, le professeur
expérimentateur doit préalablement distribuer les supports
(questionnaire ou épreuves du test) à tous les apprenants, leur
expliquer l'objectif de la tâche à exécuter et
l'utilisation des accessoires. Dans un bref commentaire, il doit insister sur
la méthode de travail à mettre en oeuvre, la
sincérité et la collaboration attendue de chaque apprenant.
Le professeur expérimentateur a l'obligation par la
suite d'expliciter la consigne particulière de la première
activité afin que les apprenants l'exécutent, chacun travaillant
sur son support. Lorsque le temps imparti à une activité est
épuisé, l'activité suivante est abordée, et ainsi
de suite jusqu'à la fin de la séance.
Afin de faciliter l'administration des tests, les accessoires
suivants ont été préalablement réunis : des
caches et des montres. Nous appelons cache une feuille de papier
cartonnée de forme rectangulaire de douze centimètres de long sur
sept centimètres de large, sur laquelle il est percé une
ouverture de quarante-deux millimètres de long sur cinq
millimètres de large.
Il sert à masquer les mots au fur et à mesure
que l'apprenant les parcourt pour éviter de fréquents retours en
arrière. La montre sert à veiller au temps imparti à
chaque item.
Après avoir validé nos instruments
d'enquête par une pré-enquête, nous procédons
à l'enquête. La réalisation de l'enquête consiste
à administrer le questionnaire d'une part et les épreuves des
tests, d'autre part, aux enquêtés selon les conditions et les
modalités déterminées au terme de la
pré-enquête. L'administration du questionnaire et la passation des
tests obéissent à des clés préalablement
établies.
CHAPITRE III
ENQUETE
L'enquête est une technique de sondage qui s'appuie sur
les informations et les témoignages. Nous avons noté qu'il s'agit
de proposer les instruments d'enquête à l'échantillon afin
de collecter les informations nécessaires à la
vérification de nos hypothèses de recherche. Nos instruments
d'enquête étant de deux ordres (questionnaire et tests), nous
exposons l'administration du questionnaire d'une part et celle des tests
d'autre part.
1. Administration du questionnaire
Au cours de l'enquête, trois cents (300) apprenants
âgés de 12 à 20 ans, répartis en cent trente neuf
(139) filles et cent soixante-un (161) garçons appartenant à
trois établissements ont été soumis à un
questionnaire.
Des réponses collectées, nous avons
prélevé les caractéristiques individuelles et
contextuelles qui constituent nos variables indépendantes. Elles sont
vingt (20). Il s'agit des variables sexe, âge, arrondissement de
résidence, disponibilité d'une salle d'études, table
d'études, autres lectures (journaux, livres des parents, bandes
dessinées), possession du manuel de lecture, possession du roman au
programme, possession de la pièce de théâtre au programme,
abonnement à une bibliothèque, moyen d'information utilisé
(télévision, radio, lecture), moyen d'éclairage
utilisé (électricité, lampe à pétrole),
profession du père (ou tuteur), son niveau d'étude, son statut
matrimonial, profession de la mère (ou tutrice), son niveau
d'étude, catégorie d'établissement, type de classe, et
classe.
La distribution des sujets sur lesquels nous avons
enquêté en fonction de ces variables se présente ainsi
qu'il suit sous la forme des tableaux :
premièrement par sexe, elle montre la disproportion
entre les filles (46%) et les garçons (53%). Ce qui signifie que sur 100
apprenants, 46 seulement sont des filles. Nous relevons une sous scolarisation
des filles telle que le montre le tableau ci-après60(*).
Tableau n° 3 : Taux de scolarisation des
filles par cycle
Cycles
|
Pourcentage des filles
|
Pourcentage des garçons
|
Préscolaire
|
51,50
|
48,50
|
Primaire
|
48,30
|
51,70
|
Second cycle 1er degré
|
41,50
|
58,50
|
Second cycle 2è degré
|
35,30
|
64,70
|
Supérieur
|
15,80
|
84,20
|
Ensemble
|
46,00
|
54,00
|
Une récente communication de la section Education de
l'Organisation des Nations Unies pour l'Enfance (U.N.I.C.E.F) à
Brazzaville vient de confirmer les données statistiques que nous venons
de présenter61(*).
Dans la société congolaise, la pauvreté, la
puberté, les pesanteurs psychologiques, les grossesses non
désirées, les accouchements précoces et l'environnement
social sont à l'origine des abandons scolaires des filles.
Tableau n° 4 : Répartition des
apprenants selon le sexe
Modalités
|
Effectif
|
Pourcentage
|
O (=F)
1 (=M)
|
139
161
|
46,40
53,60
|
Total
|
300
|
100,00
|
Deuxièmement par groupes d'âge de 12 à 16
ans d'une part, de 17 à 20 ans d'autre part, elle révèle
que ceux du premier groupe sont plus nombreux (61%) que ceux du deuxième
(38%). L'âge modal en classe de 3ème est de 16 ans en
moyenne en République du Congo. Mais en ville, cet âge est de 14
ans. Cela provient probablement de la scolarité précoce des
enfants et de la proximité des apprenants de leur établissement.
Tableau n°5 : Répartition des
apprenants selon l'âge
Modalités
|
Effectif
|
Pourcentage
|
(12 - 16)
(17 - 20)
|
184
116
|
61,30
38,70
|
Total
|
300
|
100,00
|
Troisièmement par arrondissement de résidence,
elle est disproportionnée. Les arrondissements de résidence de la
majorité des apprenants sont : l'arrondissement 3 (37%),
l'arrondissement 5 (23%). Les arrondissements 2 (4%) et 4 (6%) sont
habités par peu d'apprenants de notre échantillon. Une telle
disproportion pourrait s'expliquer par des raisons de proximité des
apprenants par rapport aux établissements que nous avons retenus pour
l'enquête.
Tableau n°6 : Répartition des
apprenants selon l'arrondissement
Modalités
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Ar.1
Ar.2
Ar.3
Ar.4
Ar.5
|
84
14
113
18
71
|
28,00
04,70
37,60
06,00
23,70
|
Total
|
300
|
100,00
|
Quatrièmement selon la disponibilité d'une salle
ou d'un cadre d'études, elle montre que 83% des apprenants en disposent
d'une, chacun. Seulement 17% n'en disposent pas. Cela tient probablement de ce
que la majorité des apprenants de l'échantillon sont issus des
personnes des professions scientifiques, techniques, libérales et
assimilées. Les parents ayant un niveau de vie intéressant,
disposent des structures qui devraient favoriser une existence confortable et
en principe les apprentissages extrascolaires de leurs enfants.
Tableau n°7 : Distribution des apprenants selon
la disponibilité d'un cadre
d'études
Modalités
|
Effectif
|
Pourcentage
|
0(=non)
1(=oui)
|
51
249
|
17
83
|
Total
|
300
|
100
|
Cinquièmement selon la disponibilité d'une table
d'études, elle révèle que 61,7% des apprenants en
disposent d'une. Cela participe du confort matériel du ménage.
Les parents ayant un niveau de vie satisfaisant possèdent du mobilier
nécessaire pour mener une vie décente avec l'ensemble de toute
leur famille.
Tableau n°8 : Distribution des apprenants
selon la disponibilité d'une table
d'études
Modalités
|
Effectif
|
Pourcentage
|
0(=non)
1(=oui)
|
115
185
|
38,3
61,7
|
Total
|
300
|
100
|
Sixièmement selon le type de lecture, elle met en
évidence que plus de la moitié (56%) d'entre eux portent leur
choix sur les bandes dessinées et les 44% restant sont partagés
entre les journaux (23%) et les livres des parents (21%). Cette volonté
des apprenants à lire les bandes dessinées contraste fort
malheureusement avec l'insuffisance dudit support dans les lieux de lecture de
la ville et particulièrement leur rareté dans les librairies.
Tableau n° 9 : Distribution des apprenants
selon le type de lecture
Modalités
|
Effectif
|
Pourcentage
|
1(=journaux)
2 (=livres du père ou tuteur)
3 (= bandes dessinées)
|
69
63
168
|
23
21
56
|
Total
|
300
|
100
|
Septièmement selon la possession du manuel de lecture,
elle révèle qu'aucun apprenant ne le possède. Cela montre
que la pratique de la lecture n'est qu'une activité scolaire pour ces
apprenants car après l'école, ils ne sauraient pratiquer la
lecture sans livres. C'est peut être pourquoi ils ne pratiquent aucune
activité d'exploitation ultérieure du texte étudié
en classe.
Tableau n°10 : Distribution des apprenants
selon la possession du manuel
de lecture
Modalités
|
Effectif
|
Pourcentage
|
0(=non)
1(=oui)
|
300
0
|
100
0
|
Total
|
300
|
100
|
Huitièmement selon la possession du roman au programme,
elle indique qu'aucun apprenant ne l'a. Cela explique en partie la confusion
que les apprenants font entre leur propre carte d'identité et La
Carte d'identité62(*), roman de Jean Marie Adiafi.
Tableau n°11 : Distribution des apprenants
selon la possession du roman
au programme
Modalités
|
Effectif
|
Pourcentage
|
0(=non)
1(=oui)
|
300
0
|
100
0
|
Total
|
300
|
100
|
Neuvièmement selon la possession de la pièce de
théâtre au programme, elle met en évidence qu'aucun
apprenant ne la possède. Cela montre que la lecture suivie et
dirigée ne peut être préparée à la maison.
Dans la plupart des cas, elle n'est pas faite du tout car certains apprenants
de la classe de troisième ignorent les titres des oeuvres au
programme.
Tableau 12 : Distribution des apprenants selon la
possession de la pièce
de théâtre au programme
Modalités
|
Effectif
|
Pourcentage
|
0(=non)
1(=oui)
|
300
0
|
100
0
|
Total
|
300
|
100
|
En somme, le manque de manuel et d'oeuvres au programme
implique deux conséquences : le texte de lecture est recopié
au tableau et la lecture d'oeuvre n'est pas du tout faite.
La première hypothèse déforme la
physionomie du texte, complique la lisibilité et réduit le nombre
de texte à étudier par an. La deuxième hypothèse
prive les apprenants de la classe de troisième de la pratique de la
lecture alors que la lecture est un comportement en devenir. Ce savoir-faire
nécessite une pratique régulière.
Dixièmement selon l'abonnement à une
bibliothèque, elle établit qu'une infime minorité d'entre
eux (12%) fréquentent une bibliothèque. Sur 100 apprenants,
seulement 13 sont abonnés à une bibliothèque alors que la
majorité (87%) n'en fréquentent aucune. Les raisons suivantes
peuvent justifier un tel phénomène :
- le taux de couverture de Brazzaville en bibliothèques
est faible ;
- les mouvements sociopolitiques que Brazzaville a connus
n'ont pas épargné les bibliothèques et les centres de
documentation et d'information du pillage et de la destruction gratuite.
- les dispositions mentales et la pauvreté qui ne
permettent pas à certains apprenants de disposer des moyens financiers
suffisants pour s'abonner à une bibliothèque.
En somme, Brazzaville ne constitue pas un environnement
propice à la lecture parce qu'on y trouve peu de lieux et de supports de
lecture. Et les bibliothèques familiales, quand elles existent, sont
soit insuffisamment équipées, soit trop
spécialisées. Chacun dispose souvent des récentes
publications de sa spécialité et ne dispose pas souvent des
ouvrages traitant des autres domaines de spécialité.
Tableau n° 13 : Distribution des apprenants
selon l'abonnement
à une bibliothèque
Modalités
|
Effectif
|
Pourcentage
|
0 (= Non)
1 (= Oui)
|
263
137
|
87,70
12,30
|
Total
|
300
|
100,00
|
Onzièmement selon le moyen d'information
utilisé, elle indique leur préférence pour la
télévision (79%). Seulement 10% des apprenants
enquêtés se servent de la lecture et 10% de la radio, comme moyen
d'information. Nous constatons qu'un tel phénomène est
probablement tributaire de l'environnement enclin à la facilité.
En effet, les apprenants suivent passivement la foule d'informations que
déversent les médias au point de négliger la lecture comme
moyen d'information.
Tableau n° 14 : Distribution des apprenants
selon le moyen d'information
utilisé
Modalités
|
Effectif
|
Pourcentage
|
1 (= télévision)
2 (= radio)
3 (= lecture)
|
238
30
32
|
79,33
10,00
10,67
|
Total
|
300
|
100,00
|
Douzièmement selon le moyen d'éclairage
utilisé, elle montre que la majorité d'entre eux (72%) vivent
dans les maisons électrifiées. Seulement 27% des apprenants
vivent dans les ménages qui utilisent la lampe à pétrole
comme moyen d'éclairage. Cela est un indicateur du niveau de vie et du
privilège économique des parents des enquêtés.
Tableau n° 15 : Répartition des
apprenants selon le moyen d'éclairage
utilisé
Modalités
|
Effectif
|
Pourcentage
|
1(=lampe tempête)
2(= électricité)
|
82
218
|
27,30
72,70
|
Total
|
300
|
100,00
|
Treizièmement selon la catégorie
socioprofessionnelle du père, elle met en évidence que 51% ont
des parents issus des professions scientifiques, techniques, libérales
et assimilées ; 11%, des personnels administratifs et travailleurs
assimilés ou du personnel commercial et vendeur. Seulement 6%
d'apprenants sont issus d'ouvriers et manoeuvres. La configuration
socioprofessionnelle des parents indique que les apprenants sur lesquels nous
avons enquêté sont pour la plupart issus des familles
aisées. L'aisance matérielle des parents peut être un
facteur important dans la nature de la scolarité d'un apprenant.
Tableau n° 16 : Répartition des
pères selon leur catégorie professionnelle
Modalités
|
Effectif
|
Pourcentage
|
1 : 1
2 : 3
3 : 4
4 : 5
5 : 7
|
155
34
34
57
20
|
51,70
11,30
11,30
19,00
6,70
|
Total
|
300
|
100,00
|
Quatorzièmement selon le niveau d'étude du
père, elle indique que la majorité d'entre eux ont au moins celui
de l'enseignement secondaire, soit 48% au cycle secondaire et 47,5% au cycle
supérieur. Une telle configuration constitue un privilège
culturel qui peut être un atout considérable pour les enfants
à condition qu'ils sachent tirer tout le profit qu'un tel avantage
présumé est censé leur réserver. L'avantage est une
chose et savoir en jouir est une autre.
Tableau n° 17 : Répartition des
pères selon le niveau d'étude
Modalités
|
Effectif
|
Pourcentage
|
1 (= primaire)
2 (= secondaire)
3 (= supérieur)
|
14
144
142
|
4,50
48,00
47,50
|
Total
|
300
|
100,00
|
Quinzièmement selon la situation matrimoniale du
père, elle montre que la monogamie est plus répandue puisqu'elle
concerne 81% d'hommes en union. La polygamie n'intéresse que 19%
d'hommes en union. Une telle répartition constitue un facteur de
stabilité susceptible de garantir un meilleur encadrement scolaire des
enfants en âge scolaire, à condition que la délinquance
sénile ne s'accapare des parents en situation de monogamie comme c'est
parfois le cas dans les grandes métropoles africaines.
Tableau n° 18 : Répartition des
pères selon la situation matrimoniale
Modalités
|
Effectif
|
Pourcentage
|
1 (= monogamie)
2 (= polygamie)
|
243
57
|
81
19
|
Total
|
300
|
100
|
Seizièmement selon la profession de la mère,
elle révèle que 41% d'entre elles sont des
ménagères; 26% font partie du personnel commercial et vendeur;
14% exercent des professions techniques, scientifiques, libérales et
assimilées; et 7% sont des personnes spécialisées dans
leur service. Cette répartition est le reflet de la configuration
sociale de la société congolaise.
Tableau n° 19 : Répartition des
mères selon la profession
Modalités
|
Effectif
|
Pourcentage
|
1 : 0
2 : 1
3 : 3
4 : 4
5 : 5
6 : 6
7 : 7
|
124
44
27
78
23
1
3
|
41 ,30
14,70
9,00
26,00
7,70
0,30
1,00
|
Total
|
300
|
100,00
|
Dix-septièmement selon le niveau d'étude de la
mère, elle met en évidence que la majorité d'entre elles
(78 %) sont du cycle secondaire, 14% du cycle supérieur et seulement 8%
du cycle primaire. Nous remarquons que les 14% des mères qui
appartiennent au cycle supérieur sont des personnes des professions
techniques, scientifiques, libérales et assimilées. Cette
coïncidence entre le niveau d'étude des mères et leur
catégorie socioprofessionnelle pourrait contribuer au succès
scolaire de leurs enfants.
Tableau n° 20 : Répartition des
mères selon le niveau d'étude.
Modalités
|
Effectif
|
Pourcentage
|
1 (= primaire)
2 (= secondaire)
3 (= supérieur)
|
24
234
42
|
8
78
14
|
Total
|
300
|
100
|
Dix-huitièmement selon l'établissement
d'appartenance, elle indique 100 apprenants par établissement. Cette
répartition obéit au besoin d'enquête parce qu'il est
nécessaire de disposer d'un même effectif par
établissement.
Tableau n° 21 : Répartition des
apprenants selon l'établissement
Modalités
|
Effectif
|
Pourcentage
|
1 (= établissement 1)
2 (= établissement 2)
3 (= établissement 3)
|
100
100
100
|
33,33
33,33
33,33
|
Total
|
300
|
100,00
|
Dix-neuvièmement selon le type de classe, elle montre
une répartition équitable entre les classes expérimentales
et les classes témoins.
En effet, il existe une classe expérimentale et une
classe témoin par établissement d'expérimentation. Nous
avons en fin de compte trois classes expérimentales et trois classes
témoins ayant chacune le même effectif.
Tableau n° 22 : Répartition des
apprenants selon le type de classe
Modalités
|
Effectif
|
Pourcentage
|
1 (= classes expérimentales)
2 (= classes témoins)
|
150
150
|
50
50
|
Total
|
300
|
100
|
Vingtièmement selon la classe, elle indique une
répartition équitable des apprenants par classe.
Pour les besoins d'étude, chaque classe
expérimentale ou témoin compte un effectif de 50 apprenants qui
ont effectivement pris part à toutes les séances d'enquête.
Il faut rappeler qu'au départ nous avions sélectionné
près de quatre cents élèves dans les classes retenues.
Mais pour diverses raisons, ils n'ont pas tous pris part à toutes les
séances d'enquête. Nous n'avons en fin de compte
considéré seulement les individus qui ont pris part à
toutes les séances d'enquête. Et comme nous avons deux classes
par établissement et six pour l'ensemble de l'univers d'enquête,
nous avons finalement un échantillon de 300 apprenants.
Tableau n° 23 : Répartition des
apprenants selon la classe
Modalités
|
Effectif
|
Pourcentage
|
1- classe expérimentale, établissement1
2- classe témoin, établissement 1
3- classe expérimentale, établissement 2
4- classe témoin, établissement 2
5- classe expérimentale, établissement 3
6- classe témoin, établissement 3
|
50
50
50
50
50
50
|
16,66
16,66
16,66
16,66
16,66
16,66
|
Total
|
300
|
100,00
|
Les effets des variables indépendantes ci-dessus
exposées seront contrôlés dans le traitement des
résultats. En effet, l'impact de chacun d'eux permettra de nuancer les
résultats globaux de l'étude.
2. Administration des tests
Nous avons proposé les épreuves des tests aux
apprenants à deux reprises : les épreuves du test de
pré apprentissage d'une part, celles de celui de post apprentissage
d'autre part. Comme nous l'avons indiqué à la
pré-enquête, les épreuves des tests sollicitant
l'implication de plusieurs organes de sens d'une part, et pour des raisons de
fraîcheur d'esprit des sujets, d'autre part, nous les avons fait passer
en deux séances espacées d'au moins deux jours l'une de l'autre.
Cette précaution a été observée aussi bien au test
de pré apprentissage qu'à celui de post apprentissage.
Lors de chaque séance, l'expérimentateur
distribue préalablement à tous les sujets les épreuves de
test. Il leur explique par la suite les règles du jeu. Il insiste
particulièrement sur la méthode de travail à observer, la
sincérité et la collaboration des apprenants ainsi que sur le
caractère confidentiel des résultats pour ne pas frustrer les
moins brillants.
Il explicite la consigne particulière de chaque item
afin que les sujets l'exécutent, chacun travaillant sur son support.
Lorsque le temps imparti à l'item est épuisé,
l'expérimentateur fait passer les sujets à l'activité
suivante, et ainsi de suite jusqu'à la fin de la séance.
L'évaluation de la production des apprenants a permis
de collecter des informations relatives à leurs performances, variable
par variable. Pour rendre la lisibilité matérielle du texte
aisée, nous avons préféré placer ces données
brutes en annexes pour ne présenter que nos résultats
d'étude au chapitre suivant.
Une fois les informations collectées pendant
l'enquête, nous devons les traiter. Cela nécessite qu'il soit mis
au point les modalités et les instruments de traitement des
données, objet partiel du chapitre suivant.
CHAPITRE IV
TRAITEMENT DES DONNEES ET PRESENTATION
DES RÉSULTATS
Le chapitre précédent nous a permis de
présenter notre méthodologie de collecte des données. Il
s'est agi en effet de proposer un questionnaire et des tests aux sujets
expérimentaux. Les réponses au questionnaire nous ont permis de
collecter des informations relatives à leur identité, à
leur milieu socioculturel de résidence, à leurs pratiques et
à leurs supports d'apprentissage de la lecture. Ces informations sont
constituées de facteurs qualitatifs.
Pour rendre la lecture de l'étude aisée, nous
avons préféré placer ces données brutes en annexes,
comme nous l'avons précédemment noté. Le présent
chapitre vise donc l'exposition des modalités de traitement des
données d'une part, et celle des résultats d'autre part et enfin
la vérification méthodique des hypothèses de recherche.
1. TRAITEMENT DES DONNEES
Le traitement des données est une étape centrale
du travail de recherche. C'est sur elle que repose la vérification de
l'hypothèse générale. Nous rappelons que notre
hypothèse générale génère trois
hypothèses secondaires, en fonction desquelles nous avons
élaboré nos instruments de collecte des données.
Les données que nous avons recueillies sont de deux
ordres : les données qualitatives et les données
quantitatives. Les premières font référence aux
renseignements relatifs au milieu de résidence des apprenants sur
lesquels nous avons enquêté et leur pratique de la lecture. Elles
concernent nos deux premières hypothèses secondaires.
Les secondes désignent les innovations que nous avons
introduites dans les pratiques pédagogiques actuelles dans les classes
expérimentales. Elles sont en relation avec notre troisième
hypothèse secondaire.
Ainsi, nous distinguons deux types de traitement des
données : le traitement des données qualitatives et celui
des données quantitatives.
A- Le traitement des données
qualitatives
Le traitement des données qualitatives implique deux
étapes principales : la classification de l'information d'une part,
l'analyse proprement dite des données d'autre part.
En ce qui nous concerne, la classification consiste à
ranger les faits recueillis à l'intérieur des deux
catégories que nous avons prédéterminées en
fonction de notre cadre opératoire et de l'instrument d'analyse que nous
avons mis au point. En effet, nous avons déterminé d'avance deux
catégories de renseignements : les renseignements relatifs au
milieu de résidence des apprenants de la classe de troisième
d'une part, et ceux relatifs à leur pratique de la lecture d'autre
part.
En vue de l'analyse proprement dite des données
qualitatives, nous recourons à l'analyse qualitative. Nous partageons la
définition de l'analyse qualitative que propose Gordon Mace
(1988) :
l'analyse qualitative est un exercice structuré de
mise en relation logique de variables et, par voie de conséquence, de
catégories de données. C'est le type d'exercice par lequel on
tente de reproduire logiquement un schéma mental d'une
interrelation entre phénomènes, en essayant de vérifier,
par l'observation, le degré de correspondance entre cette construction
de l'esprit et la situation réelle63(*).
Le traitement des données relatives au milieu
de résidence
Des informations que nous avons recueillies sur le milieu de
résidence des apprenants sur lesquels nous avons enquêté,
nous avons sélectionné les éléments qui favorisent
l'enseignement/apprentissage de la lecture. Ils sont constitués de douze
(12) caractéristiques individuelles et contextuelles : le
caractère adolescent des apprenants, la sous scolarisation des filles,
le niveau d'étude des mères, leur origine socioprofessionnelle,
le niveau d'étude des pères, leur origine socioprofessionnelle,
leur statut matrimonial, la disponibilité d'un cadre d'études, la
disponibilité d'une table d'études, le moyen d'éclairage
utilisé, le moyen d'information choisi, la répartition par
arrondissement des apprenants.
Ces éléments du milieu socioculturel de
résidence jouent un rôle important dans
l'enseignement/apprentissage de la lecture tout comme dans celui de toutes les
disciplines scolaires. Il s'agit des facteurs suivants :
Le caractère adolescent des apprenants
Les apprenants sur lesquels nous avons enquêté
sont âgés de 12 à 19 ans. Or, les adolescents sont les
individus dont l'âge varie entre 10 et 20 ans. Donc, nos sujets
expérimentaux sont des adolescents et des adolescentes. Au cours de la
période d'adolescence :
- l'individu progresse du stade de l'apparition initiale des
caractères sexuels secondaires à celui de la maturité
sexuelle ;
- les processus psychologiques et les modes d'identification
de l'individu évoluent de ceux qui sont propres à un enfant
à ceux qui caractérisent un adulte ;
- l'individu passe de l'état de dépendance
sociale et économique totale à celui d'indépendance
relative.
A la suite de cette description de l'adolescence, nous nous
demandons si un individu agité par toutes ces pulsions sexuelles,
psychologiques, identitaires et économiques peut véritablement se
concentrer sur l'apprentissage de la lecture. La lecture étant un acte
éminemment individuel qui exige un minimum d'isolement et une attention
soutenue.
Les adolescents sont partagés entre le désir
d'établir leur propre personnalité et le puissant besoin
d'appartenance à leur classe sociale. Il en résulte qu'ils
peuvent être influencés par leurs pairs, peut-être d'une
façon qui va à l'encontre des aspirations de leur famille qui
aimerait les voir savoir lire.
Les adolescents sont également écartelés
entre le désir d'assouvir pleinement leur besoin sexuel et disposer des
moyens financiers pour paraître au milieu de leurs camarades surtout de
la classe de troisième.
Ainsi, l'apprentissage et la pratique de la lecture
deviennent des préoccupations de second plan. Un adolescent
préfère s'offrir un produit à la mode plutôt qu'un
livre de lecture. Nous constatons que ce sont les dispositions mentales qui
commandent les attitudes de certains adolescents. L'une des conséquences
immédiates de ce comportement est leur choix de la
télévision comme moyen d'information au détriment de la
lecture.
La sous scolarisation des filles
La sous scolarisation des filles que nous avons relevée
au cours de l'enquête semble cacher un autre
phénomène : leur déperdition scolaire. En effet, dans
les classes de sixième des collèges d'enseignement
général où nous avons réalisé
l'enquête, le nombre de filles est sensiblement équivalent
à celui des garçons. Mais, au fur et à mesure que les
cohortes progressent d'un niveau à un autre, la régression du
nombre de filles s'accroît.
L'abandon scolaire des filles semble être dû
principalement aux grossesses précoces. Les adolescentes enceintes
abandonnent les classes sans avoir aucune chance de pouvoir y retourner par la
suite.
Le retour d'une adolescente mère dans sa classe
d'origine peut s'avérer impossible car elle peut être
considérée comme un mauvais exemple pour les autres
élèves.
Une grossesse précoce est souvent perçue comme
une source de déshonneur pour l'adolescente et sa famille toute
entière. Les fortes pressions sociales qui s'exercent sur l'adolescente
enceinte la contraignent à abandonner les études. Dans certains
cas, les conséquences sont plus graves. L'adolescente est contrainte
soit à se marier, soit à commettre un avortement
illicite.
Ainsi, les effets d'une grossesse précoce peuvent
être dévastateurs aux points de vue éducatif, social, et
économique pour une adolescente de la classe de troisième dont la
réussite au Brevet d'Etudes du Premier Cycle (BEPC) aurait pu ouvrir les
perspectives nouvelles pour la vie.
Le niveau d'étude des mères des
apprenants
Nous avons constaté lors de l'enquête que 78% des
mères des apprenants sont du niveau d'étude secondaire. Les
adolescents d'aujourd'hui étant les adultes de demain, le faible niveau
d'étude des mères peut être l'une des conséquences
de la déperdition scolaire que nous venons d'exposer.
Par ailleurs, les conflits entre les parents et les
adolescentes à propos de la sexualité par exemple peuvent
être aussi à l'origine des abandons scolaires. Une adolescente qui
abandonne les études finit par devenir mère. Les adolescentes
mères, qu'elles soient mariées ou célibataires, s'exposent
à de nombreuses difficultés financières. Les filles mises
au monde par les adolescentes ont de forts risques de devenir elles aussi
mères adolescentes. Le cycle de pauvreté s'en trouve
perpétué.
Les apprenants issus de cette catégorie de mères
ont besoin d'un soutien scolaire. Leurs mères ne disposent pas souvent
de moyens intellectuels requis pour le leur apporter. Elles ont un niveau
scolaire proche de celui des enfants car elles peuvent avoir abandonné
les études quelques années plus tôt en classe de
troisième, niveau auquel fréquentent leurs enfants. Le niveau
d'étude des mères a par ailleurs une implication sur leur
catégorie socioprofessionnelle.
La profession des mères des apprenants
Au cours de l'enquête, nous avons observé que 41%
des mères des apprenants sont des ménagères. Lorsque les
chances d'éducation des adolescentes ont été compromises
à la suite des abandons scolaires, leurs perspectives d'emploi sont
réduites de sorte qu'il est vraisemblable qu'elles continueront à
dépendre des autres pour leurs moyens d'existence. Cela peut contribuer
à perpétuer la condition inférieure de nombreuses femmes
dans la société congolaise d'une génération
à une autre.
Le niveau d'étude des pères des
apprenants
Lors de l'enquête que nous avons menée, nous
avons remarqué que 48% des pères des apprenants ont le niveau de
l'enseignement secondaire et 47,5%, celui de l'enseignement supérieur.
Donc 95,5% des pères des apprenants ont au moins le niveau
d'étude secondaire. Une telle configuration aurait pu constituer un
privilège culturel important pour l'apprentissage de la lecture par les
enfants. Mais ces parents eux-mêmes ne lisent pas ou lisent peu. Si les
enfants les voyaient se servir de la lecture pour résoudre leurs
problèmes quotidiens, ils prendraient conscience de l'importance de la
lecture et seraient probablement motivés pour l'apprentissage et la
pratique de la lecture. Nous pouvons penser qu'une société dans
laquelle les citoyens ne lisent pas ou lisent peu, reproduit des enfants peu
lecteurs car ces derniers voient rarement les livres chez eux. Nous partageons
l'analyse selon laquelle le livre se voit presque condamné à la
clandestinité, à tel point que de l'avis de nombreux observateurs
culturels les Africains ne lisent pas.
Ainsi, il est peu probable que les enfants soient des lecteurs
lorsque leurs parents ne le sont pas, dans une société où
la lecture n'est pas un fait culturel. Cependant, un bon niveau
d'étude peut prédisposer un individu à une bonne
catégorie socioprofessionnelle et, partant, à une réelle
ascension sociale.
La catégorie socioprofessionnelle des pères
des apprenants
Nos résultats d'enquête révèlent
que 51% des apprenants sont issus des parents des professions scientifiques,
techniques, libérales et assimilées ; 11%, des personnels
administratifs et travailleurs assimilés ou du personnel commercial et
vendeur et 6%, d'ouvriers et manoeuvres.
Une telle configuration socioprofessionnelle des parents
devrait garantir aux enfants une aisance matérielle certaine. Elle peut
être un facteur important dans l'apprentissage de la lecture, comme dans
celui de toutes les autres disciplines scolaires. La qualité de
l'alimentation, le temps de sommeil et celui d'étude sont importants
pour la nature des apprentissages scolaires.
Ordinairement, la catégorie socioprofessionnelle du
père apparaît comme un facteur important dans la réussite
scolaire des enfants. La profession du père souvent en congruence avec
son niveau d'étude, lui permet d'acquérir une relative aisance
matérielle et un certain confort culturel qui ont, dans la plupart des
cas, une incidence sur le travail scolaire des enfants.
Au regard des résultats de notre étude, nous
avons le sentiment que les apprenants ne tirent pas toujours autant de profit
espéré du privilège économique et culturel que leur
confère la profession de leur père ou tuteur. Bien d'autres
facteurs comme l'établissement, la classe, la compétence du
professeur et l'environnement semblent déterminer la réussite ou
l'échec scolaire des adolescents. Il est probable que cela tienne de
deux facteurs :
premièrement, il y a comme une véritable
démission parentale des tâches d'éducation scolaire des
enfants. Les pères se déchargent souvent sur les mères.
Les occupations professionnelles de celles-ci ainsi que leurs tâches
ménagères ne leur laissent guère le temps de jouer leur
rôle d'éducatrice et d'accompagnatrice du travail scolaire des
enfants qui en ont le plus besoin.
Deuxièmement, les adolescents passent le plus clair du
temps journalier en compagnie des pairs du même groupe d'âge, et
en dehors de la famille. Nous avons indiqué qu'ils peuvent être
influencés par leurs camarades de façon qui va à
l'encontre des aspirations de leurs parents. Un tel constat conduit à
souhaiter que la famille s'engage à prendre en charge le suivi et
l'accompagnement du travail scolaire des enfants.
Ainsi, la qualité des apprentissages d'un enfant n'est
pas uniquement tributaire de la catégorie socioprofessionnelle de son
père. D'autres paramètres semblent influencer positivement ou
négativement le travail scolaire des adolescents. Son résultat
peut dépendre de l'aisance matérielle du ménage. Celle-ci
à son tour peut dépendre du statut matrimonial du chef de famille
et de la taille de celle-ci.
Le statut matrimonial du père
Nos résultats d'enquête montrent que 81% des
apprenants sont issus des parents monogames. La monogamie désigne un
régime juridique dans lequel une personne ne peut avoir
légalement qu'un seul conjoint.
Dans cette définition, nous insistons sur l'adverbe
légalement parce qu'il arrive parfois qu'au moment où un
Brazzavillois se prononce pour la monogamie devant un officier d'état
civil, une amante l'attend dans un « nganda » (buvette
populaire).
Dans ces conditions, l'apparente aisance matérielle
supposée pour les couples monogames peut se transformer en
difficultés de toutes sortes au point où certains apprenants
issus de tels ménages ne disposent ni de manuels de lecture, ni
d'oeuvres au programme. Il leur arrive de ne même pas avoir des moyens
financiers pour s'abonner à une bibliothèque.
La disponibilité d'un cadre ou s'une salle
d'études à domicile
A partir des résultats d'enquête, nous avons
remarqué que 83% des apprenants disposent d'un cadre d'études
à domicile. Nous avons indiqué que cela tient de ce que la
majorité des apprenants de notre échantillon sont issus des
personnes des professions scientifiques, techniques, libérales et
assimilées. Le bon niveau de vie d'un ménage peut garantir des
conditions matérielles d'apprentissage des enfants. Avec Michèle
Bedouet et Frédrique Cuisiniez (1997), nous affirmons que :
les bonnes conditions dans
lesquelles la lecture s'effectue jouent un rôle non négligeable
dans l'efficacité et le plaisir dla lecture64(*).
Ainsi, les parents ayant un niveau de vie intéressant,
disposent des structures favorisant les apprentissages extrascolaires des
enfants.
La disponibilité d'une table d'études
Les résultats d'enquête révèlent
que 61,7% d'apprenants disposent d'une table à la maison. Mais, elle
n'est pas spécialement destinée à leurs études. Ce
mobilier a une autre fonction. Il sert de table à manger et participe du
confort matériel du ménage.
Le moyen d'éclairage utilisé
Le dépouillement de l'enquête que nous avons
réalisée, établit que 72% d'apprenants vivent dans des
maisons électrifiées. Nous notons que cela est un indicateur du
niveau de vie et du privilège économique de leurs parents.
Le niveau de vie d'un citoyen peut être tributaire pour
l'essentiel de la catégorie socioprofessionnelle à laquelle il
appartient. La catégorie socioprofessionnelle du chef de famille
détermine habituellement le privilège économique dont
jouissent ses enfants.
Ainsi, ce privilège est par ailleurs un facteur
important dans les apprentissages scolaires étant donné qu'il
favorise l'acquisition des moyens matériels requis pour une vie
décente et, partant, pour une bonne scolarité supposée des
enfants.
Le moyen d'information choisi
Le dépouillement des données nous
révèle qu'une importante majorité d'apprenants choisissent
la télévision comme moyen d'information au détriment de la
lecture et de la radio.
Ce constat pourrait s'expliquer par le faible taux de
couverture de Brazzaville en milieux de lecture et un environnement enclin
à la facilité.
En effet, la télévision exerce sur l'esprit des
enfants une grande séduction parce qu'elle diffuse à longueur de
journées une successivité d'images aiguisant ainsi leur
agilité visuelle et mentale.
Nous remarquons qu'en ce début du XXIè
siècle, la lecture est concurrencée par la
télévision et les médias en général. Certes,
ils invitent à la facilité mais ils nourrissent et entretiennent
en même temps la culture des apprenants par les spectacles qu'ils
présentent et les informations qu'ils véhiculent.
La télévision devient pour les apprenants le
principal moyen d'information et leur bonne mémoire les
prédispose à la rétention de nouveaux
éléments contribuant à la consolidation de leur culture.
C'est pourquoi, cette catégorie d'apprentis lecteurs paraît plus
performante en ce qui concerne la variable « oeil et esprit
exercés ».
Par ailleurs, la lecture étant un acte
éminemment individuel et nécessitant une attention soutenue, nous
nous demandons avec le Professeur Mukala Kadima-Nzuji (2004) si elle peut
raisonnablement s'exercer pleinement dans une société qui
fonctionne assez largement sur la base de l'esprit communautaire plutôt
qu'individualiste et sur le mode de l'oralité plutôt que de
l'écrit65(*).
L'arrondissement de résidence des apprenants
La répartition des apprenants par arrondissement se
révèle disproportionnée. Cette disproportion est due
à des raisons de proximité des apprenants par rapport aux
établissements que nous avons retenus pour l'enquête.
Tous les arrondissements de Brazzaville présentent le
même environnement. Il est caractérisé par
l'insuffisance des lieux de lecture (bibliothèques, librairies,
kiosques à journaux, cybercafés, centres de lecture, centres de
documentation et d'information) et la présence des médias comme
la télévision et la radio. Un tel environnement invite plus
à la facilité qu'à l'effort d'isolement et d'attention
soutenue qu'implique la lecture.
Marc Talansi a pu écrire que le Congolais ne lit pas
assez et Brazzaville ne constitue pas un environnement propice pour la
lecture. Nous convenons par ailleurs que le livre ne bénéficie
pas du même réseau de distribution que la chanson de
variété à tel point qu'il s'agisse de sa production
ou de sa réception, il demeure l'affaire d'une minorité. En
Afrique et singulièrement dans les deux Congo, les maisons
d'édition et les librairies sont quasi inexistantes, le nombre de
centres de lecture insignifiant et la politique du livre inefficace.
En somme, le milieu de résidence des apprenants sur
lesquels nous avons enquêté, tel qu'il fonctionne actuellement,
offre toutes les conditions matérielles pour une vie confortable.
En revanche, il n'assure pas toujours des conditions
intellectuelles d'étude et il y a constat d'échec de
l'enseignement/apprentissage de la lecture. Cela confirme la justesse de notre
hypothèse selon laquelle certains éléments du milieu
favorisent l'enseignement/apprentissage de la lecture et, quand ils ne la
favorisent pas, ils demeurent non défavorables.
Après avoir montré le caractère non
propice pour la lecture du milieu de résidence des apprenants qui ont
constitué nos sujets d'enquête, nous abordons l'analyse des
données qualitatives relatives à leur pratique de la lecture.
Le traitement des données relatives à la
pratique de la lecture
Des renseignements que nous avons collectés à
propos de la pratique de la lecture des apprenants qui ont constitué nos
sujets d'enquête, quatre caractéristiques individuelles
permettent de décrire leur pratique de la lecture. Ce sont le manque de
manuel de lecture, le choix des bandes dessinées comme support de
lecture, l'abonnement à une bibliothèque, la pratique effective
de la lecture à travers l'établissement, le type de classe et la
classe.
La pratique régulière de la lecture est
importante pour l'amélioration de la qualité de la lecture
individuelle et de l'enseignement/apprentissage de la lecture en
général. Cette pratique est caractérisée par les
facteurs suivants :
Le manque de manuels de lecture
Nous avons relevé qu'aucun apprenant de notre
échantillon expérimental ne dispose ni du manuel de lecture ni
d'oeuvres au programme. Certains vont jusqu'à ignorer totalement les
noms des titres des manuels et d'oeuvres au programme. D'autres confondent le
titre de l'oeuvre de Jean-Marie Adiafi, La Carte d'identité
à leur carte d'identité personnelle. Un tel
phénomène peut être dû à plusieurs
facteurs :
premièrement, nous avons relevé
précédemment que le refus des adolescents d'acheter les livres
est un choix délibéré tributaire sans doute de leurs
dispositions personnelles et non d'une quelconque pauvreté, comme on a
souvent tendance à le croire.
Deuxièmement, la pauvreté qui ne permet pas aux
parents d'élèves de disposer des moyens financiers pour acheter
les fournitures scolaires de leurs enfants. Les politiques d'ajustement
structurel sont à la base du rabattement des salaires des agents de
l'Etat congolais depuis près de deux décennies.
L'Etat étant le principal employeur en
République du Congo, la pauvreté s'est installée
réduisant de nombreuses familles à la mendicité. Les
derniers événements sociaux, élégamment
appelés bêtise humaine, n'ont fait que ruiner les espoirs de
prospérité qui pointaient à l'horizon pour quelques
familles.
Troisièmement, des décennies du socialisme ont
habitué les apprenants des écoles congolaises à ne pas
acheter les fournitures scolaires. La culture de l'effort a fait place au
militantisme. L'agitation a été pendant longtemps le gage de
réussite sociale et la culture de la médiocrité a pris
corps dans de nombreux secteurs de la vie nationale.
Quatrièmement, l'indisponibilité des manuels et
oeuvres au programme est chronique dans le pays. La dislocation de l'Office
national des librairies populaires a mis fin à l'embryon de circuit de
distribution des livres qui existait dans le pays.
La politique du livre étant inefficace, celle du manuel
scolaire est défaillante. La Société Congolaise de
Distribution et de Recouvrement (S.C.D.R) des manuels scolaires est une
excellente initiative qui ne se limite actuellement qu'à l'enseignement
primaire.
Nous avons l'impression que cette initiative reste
insuffisante dans la mesure où elle n'opère que sur les ouvrages
financés par l'Agence Intergouvernementale de la Francophonie (AIF). A
la suite de la Convention de Diffusion - Distribution des manuels scolaires
n°AG/DLE/BK/1999 1241-041 entre l'Agence et la SCDR, société
congolaise de droit privé, les manuels de français et ceux de
mathématique sont désormais disponibles sur toute
l'étendue du territoire national.
Ainsi, l'environnement de Brazzaville est pauvre en manuels
scolaires du second cycle. Une telle pauvreté en supports écrits
est un handicap qui ne saurait favoriser l'apprentissage et la pratique de la
lecture, même si par ailleurs le manque de manuel de lecture n'est plus
un handicap incontournable pour l'enseignement/apprentissage de cette
discipline fondamentale.
Le support de lecture utilisé
Plus de la moitié des sujets de notre
échantillon portent leur choix sur les bandes dessinées. Ce choix
semble contraster avec l'insuffisance de ce support dans les lieux de lecture
de notre ville capitale comme nous l'avons précédemment
noté. La lecture de la bande dessinée paraissant facile, fascine
de nombreux apprenants.
En réalité, certains apprenants qui ont
prétendu qu'ils lisent les bandes dessinées voulaient
plutôt dire qu'ils préfèreraient les bandes
dessinées à la place des journaux et des livres des parents car
ils n'ont pu nous citer le titre d'une seule bande dessinée connue
d'eux, au cours de l'enquête complémentaire. Nous l'avons
organisée pour mieux élucider le contraste que nous avons
constaté au cours du dépouillement des données que nous
avons eu à collecter.
La répartition des apprenants par établissement,
classe et type de classe.
Cette répartition des apprenants de notre
échantillon selon les facteurs scolaires, est équitable pour des
besoins d'expérimentation. C'est au cours de
l'enseignement/apprentissage de la lecture que les apprenants la pratiquent
effectivement. Cette pratique est limitée par trois facteurs :
1. La fréquence des cours de lecture (deux heures par
semaine) nous paraît insuffisante.
2. La méthodologie qui consacre la lecture de deux ou
trois bons élèves est un handicap pour la pratique effective de
la lecture pour tous les élèves. Pendant que les trois
élèves supposés bons lecteurs se produisent les autres
sont réduits au rôle de spectateurs passifs.
3. La leçon de lecture ne produit pas les
résultats escomptés car il manque de support. Certains
professeurs, comme nous l'avons noté précédemment,
recopient le texte au tableau. Cette pratique contribue à réduire
le nombre de textes que les apprenants peuvent lire au cours d'une
année scolaire. Dans certains cas, la formation des professeurs ne leur
permettant pas de procéder autrement, ils se résolvent à
ne faire ni la lecture expliquée ni la lecture suivie et dirigée
dans leur classe par manque de livres, même si ce handicap de nos jours
peut être contourné.
En somme, nos deux premières hypothèses
secondaires se vérifient. Le manque de support d'apprentissage ne
favorise pas actuellement la bonne qualité de
l'enseignement/apprentissage de la lecture et, partant, de sa pratique dans les
classes de troisième. Les résultats des élèves en
lecture sont décriés au point où l'échec en lecture
est perçu comme celui de toute la scolarité. Au neuvième
chapitre intitulé perspectives, des propositions d'amélioration
de la contribution du milieu et du minimum de support pluriel d'apprentissage
requis en vue de l'enseignement/apprentissage de la lecture seront mises en
évidence.
B - Le traitement des données
quantitatives
Des tests d'évaluation initiale d'une part, et
d'évaluation terminale d'autre part ont été
également proposés aux sujets expérimentaux.
L'évaluation de leur production nous a permis de recueillir des
informations relatives à leurs performances, variable par variable.
Avant de présenter les résultats, il importe
d'exposer le mode de traitement des données que nous avons
adopté. Les informations recueillies à partir des tests
auprès de l'échantillon décrit au chapitre
précédent sont traitées conformément à la
méthodologie suivante.
Fondements théoriques
En vue du traitement des données quantitatives, nous
recourons à la statistique descriptive. Elle décrit les
populations ou les échantillons sans se préoccuper de
déterminer les limites de validité des mesures
effectuées.
Choix du test statistique
Le problème posé étant la
vérification de la pertinence des pratiques pédagogiques
actuelles en lecture, nous devons comparer les moyennes des tests passés
par les deux groupes de cinquante (50) apprenants chacun dans les trois (3)
établissements :
- un groupe expérimental auquel la lecture est
enseignée selon les pratiques pédagogiques innovées.
- un groupe témoin auquel la lecture est
enseignée selon les pratiques pédagogiques actuelles.
Pour la comparaison de trois à plusieurs moyennes, il
convient de recourir au test F de Fisher Snédecor qui est ordinairement
utilisé pour effectuer des tests de comparaison de variances. Une
statistique F est calculée dans un échantillon en faisant le
rapport de deux estimations différentes ( ) et elle
est ensuite comparée à la valeur de la table.
Si Fc < Fr = 1,96 ; la différence est non
significative (NS);
Si Fc = Fr = 1,96 ; la différence est
significative(S*) ;
Si Fc = Fr = 2,56 ; la différence est très
significative (S**).
Il existe la relation suivante entre la table de F et celle de
t : 66(*).
Loi normale
(ì ou z)
Convergence pour
N = 100 (Dl = 8)
Loi de Snédecor (F)
Loi de Student (t)
pour v
=1
Pour l'essentiel, il s'agit de calculer les paramètres
suivants :
La moyenne arithmétique
La moyenne arithmétique est égale à la
somme des résultats individuels de la distribution divisée par le
nombre des résultats. La formule de calcul est :
- , si
les observations sont connues individuellement.
- , si
les observations sont connues sous forme d'effectif (ou fréquences) par
classe ou par valeur.
La variance
La variance désigne la mesure de la dispersion des valeurs
par rapport à la moyenne. La variance V d'une distribution
statistique d'effectif et
de moyenne M, est égale à la moyenne du
carré des écarts des observations à leur moyenne. La
formule de calcul est : ou .
La variance est parfois appelée fluctuation. Si les N
observations sont connues individuellement, la formule devient .
L'écart type estimé à
l'échantillon
L'écart type estimé à
l'échantillon est la racine carrée positive de la variance. La
formule est : .
Si les observations sont connues individuellement, la formule
devient : .
L'écart type estimé à
l'échantillon est parfois appelé écart moyen quadratique
ou standard déviation (son nom anglais) dans l'intervalle contenant plus de la moitié des observations.
L'erreur type
L'erreur type indique l'écart type de la distribution
de l'échantillon. Sa formule est : avec
r, le coefficient de corrélation de formule
Le coefficient de variation
Les moyennes des variables dépendantes et leur
écart-type s'exprimant dans la même unité, il convient de
calculer le coefficient de variation. Pour Gérard Calot (1973),
on définit le coefficient de variation - en
général pour des variables positives seulement - comme le rapport
de l'écart type à la moyenne : cv =67(*).
Le coefficient de variation est exprimé en pourcentage
et mesure la dispersion relative d'une série statistique.
- Si <
10%, la population est peu dispersée. L'échantillon peut
être considéré comme homogène.
- Si >
10%, la population est dispersée.
Le coefficient de variation permet de comparer les
séries statistiques homogènes, lorsqu'elles sont positives et
d'en dégager la plus homogène. Après avoir exposé
les fondements théoriques, nous abordons l'analyse des
données.
Analyse de données
Avant d'analyser les données, nous précisons
que :
- la saisie des données a été faite au
moyen du logiciel Excel pour Windows 2000.
- Les données ont été analysées
avec le logiciel STATISTICA 4.5 après un travail minutieux de
contrôle et de vérification de la cohérence interne des
informations collectées.
Nous avons opté, comme nous venons de le noter dans le
choix du test statistique, pour l'analyse de variance. L'analyse de variance
à un seul critère, en sigle ANOVA, est une extension du test de
comparaison des moyennes lorsqu'il y a plus de deux échantillons.
Elle correspond à un test d'homogénéité des
moyennes dans des sous populations, mais aussi à un test d'association
entre le critère de partition et la variance étudiée.
Le tableau d'analyse de variance se construit ainsi qu'il
suit :
Source de variation
|
Somme des carrés
|
Degré de liberté
|
Carrés moyens
|
F
|
Seuil de signification
|
Inter-groupes
|
SCE
|
( k -1)
|
CME
|
|
|
Intra-groupe
|
SCI
|
( n - k )
|
CMI
|
Total
|
SCT
|
( n - 1 )
|
CMT
|
Le F calculé (rapport des deux carrés moyens ou
des deux estimations de la variance) est comparé au F de la table pour
et
à un seuil donné de signification.
Si et)
entraîne le rejet de l'hypothèse nulle et l'acceptation de
l'hypothèse alternative.
Remarques
1- L'équation de décomposition s'applique aussi
aux DL, n - 1 = (k-1)
(n-k).
2- Il peut être éventuellement nécessaire
de contrôler d'abord l'hypothèse d'égalité des
variances (homoscédasticité de la variance) par un test
spécifique (par exemple le test de Bartlett).
3- L'analyse de la variance peut être
généralisée à plusieurs critères de
partition : il est alors nécessaire de tester l'effet de chaque
critère et de leur interaction.
Parfois, il peut être nécessaire de recourir aux
autres tests pour contrôler l'égalité de variance.
Le test d'homogénéité des
variances de Bartlett
Le test de Bartlett permet de contrôler
l'égalité de variance qui s'établit ainsi qu'il suit.
Le khiy de Bartlett = 1,943
Le degré de liberté = 3
Le seuil de signification : 0,584342
Les variances sont homogènes ... 95% de confiance.
Les résultats de l'analyse de la variance peuvent
être utilisés si les échantillons sont normalement
distribués.
L'analyse de variance non paramétrique de
Kruskall- Wallis
Le H de Kruskall- Wallis (équivaut au khiy) = 21,846
Le degré de liberté
= 3
Le seuil de signification =
0,000070
Une fois les modalités de traitement des données
indiquées, nous abordons la présentation des résultats qui
en découlent.
2. PRÉSENTATION DES RESULTATS
Ce volet a pour but de présenter les résultats
obtenus à la suite du traitement des données. Ils sont
exposés sous la forme de tableaux, établissement par
établissement d'une part, et illustrés par des graphiques,
variable par variable d'autre part.
A - Tableaux synoptiques des
résultats
L'étude concerne trois établissements. Ainsi, les
résultats de chacun d'eux sont répertoriés dans les
tableaux ainsi qu'il suit.
a)- Etablissement 1
Variables
|
Résultats
G.E G.T
(n = 50) (n = 50)
|
Coefficient de variation
GE GT
(n = 50) (n = 50)
|
OEil et esprit exercés 1
OEil et esprit exercés 2
|
4,03 #177; 1,55 4,39 #177; 1,55
4,11 #177; 1,52 4,32 #177; 1,89
|
0,3846 0,3530
0,3698 0,4375
|
Capacité à anticiper 1
Capacité à anticiper 2
|
2,45 #177; 2,03 2,31 #177; 1,90
3,76 #177; 3 2,90 #177; 1,91
|
0,8408 0,8225
0,7978 0,6586
|
Entraînement total 1
Entraînement total 2
|
4,86 #177; 1,05 4,68 #177;2,09
4,96 #177; 0,38 4,04 #177;2,79
|
0,2160 0,0105
0,0766 0,6905
|
Légende
G.E = Groupe expérimental
G.T = Groupe témoin
Indice 1 = variable au test de préapprentissage
Indice 2 = variable au test de post apprentissage
Dans les résultats ci-dessus présentés,
nous constatons que :
premièrement, les résultats de la variable
« oeil et esprit exercés » sont passés de
4,03 #177; 1,55 à 4,11 #177; 1,52 dans le groupe expérimental, et
de 4,39 #177; 1,55 à 4,32 #177; 1,89 dans le groupe témoin. Le
coefficient de variation a régressé de 0,3846 à 0,3698
dans le groupe expérimental et s'est plutôt accru de 0,3530
à 0,4375 dans le groupe témoin.
Deuxièmement, les résultats de la variable
« capacité à anticiper, à reconstituer »
ont progressé de 2,45 #177; 2,06 à 3,76 #177; 3 dans le groupe
expérimental, et de 2,31 #177; 1,90 à 2,70 #177; 1,91 dans le
groupe témoin. Le coefficient de variation a régressé de
0,8408 à 0,7978 dans le groupe expérimental, et de 0,8225
à 0,6586 dans le groupe témoin.
Troisièmement, les résultats de la variable
« entraînement total » sont passés de 4,86
#177; 1,05 à 4,96 #177; 0,38 dans le groupe expérimental, et de
4,68 #177; 2,09 à 4,04 #177; 2,79 dans le groupe témoin. Le
coefficient de variation a régressé de 0,2160 à 0,0766
dans le groupe expérimental, et s'est accru de 0,0105 à 0,6905
dans le groupe témoin.
En somme, les résultats de l'établissement 1 se
sont globalement améliorés du test d'évaluation initiale
à celui d'évaluation terminale. Nous allons examiner si ceux de
l'établissement 2 ont aussi connu une certaine
amélioration.
b)- Etablissement 2
Variables
|
Résultats
G.E G.T
(n = 50) (n = 50)
|
Coefficient de variation
G.E G.T
(n = 50) (n = 50)
|
OEil et esprit exercés 1
OEil et esprit exercés 2
|
4,19 #177; 1,36 4,39 #177; 1,11
4,59 #177; 2,36 4,12 #177; 2,02
|
0,3245 0,2528
0,5141 0,4902
|
Capacité à anticiper 1
Capacité à anticiper 2
|
2,43 #177; 2,45 2,15 #177; 1,69
3,12 #177; 2,59 2,52 #177; 2,38
|
1,0082 0,7860
0,8301 0,9444
|
Entraînement total 1
Entraînement total 2
|
4,68 #177; 2,14 4,82 #177; 1,41
4,92 #177; 0,73 4,74 #177; 1,78
|
0,4572 0,2925
0,1483 0,3755
|
Du test de pré apprentissage à celui de post
apprentissage, les résultats ont globalement connu une nette
amélioration.
Premièrement, les résultats de la variable
« oeil et esprit exercés » sont passés de
4,19 #177; 1,36 à 4,59 #177; 2,36 dans le groupe expérimental, et
de 4,39 #177; 1,11 à 4,12 #177; 2,02 dans le groupe témoin. Le
coefficient de variation s'est accru de 0,3245 à 0,5141 dans le groupe
expérimental, et de 0,2528 à 0,4902 dans le groupe
témoin.
Deuxièmement, nous observons que les résultats
de la variable « capacité à anticiper, à
reconstituer » sont passés de 2,43 #177;2,45 à 3,12
#177; 2,59 dans le groupe expérimental, et de 2,15 #177; 1,69 à
2,52 #177; 2,38 dans le groupe témoin. Quant au coefficient de
variation, il a régressé de 1,0082 à 0,8301 dans le groupe
expérimental, et s'est accru de 0,7860 à 0,9444 dans le groupe
témoin.
Troisièmement, l'amélioration des
résultats de la variable « entraînement
total » est particulièrement significative dans le groupe
expérimental. Les résultats sont passés de 4,68 #177; 2,14
à 4,92 #177; 0,73. Ils ont baissé de 4,82 #177; 1,41 à
4,74 #177; 1,78 dans le groupe témoin. Le coefficient de variation a
régressé de 0,4572 à 0,1483 dans le groupe
expérimental, et a plutôt progressé de 0,2925 à
0,3755 dans le groupe témoin.
Ainsi, les résultats de l'établissement 2 se
sont révélés améliorés du test
d'évaluation initiale à celui d'évaluation terminale. Nous
allons vérifier si ceux de l'établissement 3 reflètent une
amélioration semblable à celle de l'établissement 2.
c)- Etablissement 3
Variables
|
Résultats
G.E G.T
(n = 50) (n = 50)
|
Coefficient de variation
GE GT
(n = 50) (n = 50)
|
OEil et esprit exercés 1
OEil et esprit exercés 2
|
4,15 #177; 2,15 3,93 #177; 1,53
4,66 #177; 2,12 3,86 #177; 1,95
|
0,5180 0,3893
0,4549 0,5051
|
Capacité à anticiper 1
Capacité à anticiper 2
|
2,12 #177; 1,92 2,14 #177; 1,54
3,02 #177; 2,12 2,42 #177; 2,32
|
0,9056 0,7196
0,7019 0,9586
|
Entraînement total 1
Entraînement total 2
|
4,64 #177; 2,19 4,52 #177; 2,98
4,76 #177; 1,72 4,46 #177; 2,77
|
0,4719 0,6592
0,3613 0,6658
|
Du test de pré apprentissage à celui de post
apprentissage, nous constatons que :
premièrement, les résultats de la variable
« oeil et esprit exercés » sont passés de
4,15 #177; 2,15 à 4,66 #177; 2,12 dans le groupe expérimental, et
de 3,93 #177; 1,53 à 3,86 #177; 1,95 dans le groupe témoin. Le
coefficient de variation a régressé de 0,5180 à 0,4549
dans le groupe expérimental, et s'est accru de 0,3893 à 0,5051
dans le groupe témoin.
Deuxièmement, les résultats de la variable
« capacité à anticiper, à
reconstituer » sont passés de 2,12 #177; 1,92 à 3,02
#177; 2,12 dans le groupe expérimental, et de 2,14 #177; 1,54 à
2,42 #177; 2,32 dans le groupe témoin. Le coefficient de variation a
régressé de 0,9056 à 0,7019 dans le groupe
expérimental, et s'est accru de 0,7196 à 0,9586 dans le groupe
témoin.
Troisièmement, les résultats de la variable
« entraînement total » ont progressé de 4,64
#177; 2,19 à 4,76 #177; 1,72 dans le groupe expérimental. Dans le
groupe témoin, ils ont baissé de 4,52 #177; 2,92 à 4,16
#177; 2,77. Le coefficient de variation a régressé de 0,4719
à 0,3613 dans le groupe expérimental, et s'est
légèrement accru de 0,6592 à 0,6658 dans le groupe
témoin.
Ainsi, nous remarquons que les résultats des groupes
expérimentaux de tous les établissements se sont globalement
améliorés. A l'exception de la variable
« capacité à anticiper, à
reconstituer », les résultats de tous les groupes
témoins ont régressé. Tous les coefficients de variation
des groupes expérimentaux ont régressé, sauf celui de la
variable « oeil et esprit exercés » dans
l'établissement 2. En dehors de la variable « capacité
à anticiper, à reconstituer » dans
l'établissement 1, les coefficients de variation des groupes
témoins se sont accrus dans tous les établissements à
propos de toutes les variables.
Bien que la vitesse de lecture ne constitue pas une
compétence de lecteur en soi, elle est néanmoins importante. Les
résultats en vitesse de lecture à eux seuls sont
révélateurs de la façon dont un individu appréhende
l'écrit : déchiffrement avec oralisation ou lecture à
proprement parler. Selon Jean Foucambert (1980), les lecteurs peuvent
être répartis en plusieurs catégories en fonction de leur
vitesse :
- les liseurs ;
- les déchiffreurs ;
- et les véritables lecteurs68(*).
A ce titre, les résultats de la vitesse de lecture nous
intéressent et se présentent ainsi qu'il suit sous la forme d'un
tableau. Nous signalons que dans notre étude, nous
préférons évaluer la vitesse de lecture en signes et non
en mots ou en syllabes parce que leurs longueurs sont variables. Le signe
désigne la lettre, le signe de ponctuation ou l'espace entre deux mots.
Sa longueur étant invariable, le signe nous paraît plus
approprié pour l'estimation de la vitesse de lecture.
Nous convenons avec Michèle Bedouet et
Frédérique Cuisiniez (1997) que :
69(*).
Ainsi, les résultats de la vitesse de lecture sont
répertoriés dans le tableau ci-après :
d) - Résultats des vitesses de lecture
Etablisse-ments
|
Classes expérimentales
|
Classes témoins
|
Classe
|
Test de pré apprentissage
|
Test de post apprentissage
|
Classe
|
Test de pré apprentissage
|
Test de post apprentissage
|
CEG Angola Libre
|
3è M4
|
549
|
859
|
3è M1
|
576
|
481
|
CEG du 8 février 1964
|
3è M1
|
480
|
880
|
3è M2
|
483
|
486
|
CEG LHEYET GABOKA
|
3è M1
|
535
|
859
|
3è M5
|
576
|
572
|
Moyenne
|
521
|
844
|
|
545
|
513
|
Les résultats précédemment
présentés peuvent être visualisés dans les
graphiques suivants, variables par variable et test par test.
B - Graphiques
Graphique 1 : Variable «oeil et esprit
exercés» au test de préapprentissage
Graphique 2 : Variable «oeil et esprit
exercés» au test de post-
apprentissage
Graphique 3 : Variable «capacité
à anticiper» au test de préapprentissage
Graphique 4 : Variable «capacité à
anticiper» au test de post apprentissage
Graphique 5 : Variable «entraînement
total» au test de préapprentissage
Graphique 6 : Variable «entraînement
total» au test de post apprentissage
Ainsi, nous constatons une nette amélioration des
performances des apprenants, du test de préapprentissage à celui
de post apprentissage. Ces résultats confirment globalement la justesse
de notre troisième hypothèse secondaire de recherche, à
savoir l'introduction des innovations dans les pratiques pédagogiques
contribue à l'amélioration de la qualité de
l'enseignement/apprentissage de la lecture. Nous nous demandons s'il en est de
même de toutes nos hypothèses de recherche.
3. Vérification des hypothèses de
recherche
La vérification des hypothèses de recherche peut
mener à une confirmation ou à une infirmation de celles-ci.
Vérifier une hypothèse, c'est pouvoir la confirmer ou l'infirmer.
Infirmer une hypothèse de recherche, c'est ne pas être en mesure
de constater, après l'analyse des données, la
véracité de la relation postulée en hypothèse.
Confirmer une hypothèse de recherche, c'est retrouver dans la
réalité le lien postulé en hypothèse.
Pour vérifier nos hypothèses de recherche, nous
nous sommes inspiré en partie des travaux de Michel Loriaux (1988-1989)
et de ceux de Pierre Dagnelie (1975). Le premier distingue trois types de
facteurs : les facteurs non significatifs, les facteurs secondairement
significatifs et les facteurs principalement significatifs70(*).
Le second définit les différents types de
facteurs71(*). Selon
lui :
- Lorsque le F d'une variable est non significatif, la
variable considérée n'a pas un grand effet dans les
résultats en discussion.
- Lorsque le F d'une variable est significatif et le seuil
de significativité élevé, la variable
considérée a un effet dans les résultats obtenus.
- Lorsque le F d'une variable est très significatif et
le seuil de significativité sévère, c'est-à-dire
tendant vers nul, c'est principalement à cause de cette
variable-là que les résultats en discussion se sont
révélés améliorés.
Notre première hypothèse secondaire relative au
milieu s'intitule : certains éléments du milieu de
résidence favorisent l'enseignement/apprentissage de la lecture en
classe de troisième. Dans le milieu des apprenants sur lesquels nous
avons enquêté, nous avons sélectionné les
indicateurs suivants : l'arrondissement de résidence, l'âge
et la profession du père.
Nous avons effectivement constaté que pour le facteur
âge, nous avons F=0,32; .0, 57
à propos de la variable « capacité à anticiper,
à reconstituer », et F=0,15 ; 0,69 en
ce qui concerne la variable « entraînement total ».
Pour le facteur profession du père, nous avons F=0,30 ; .0, 87
en ce qui concerne la variable « oeil et esprit
exercés » et F=0,64 ; .0, 63
pour la variable « entraînement total ». Ces facteurs
ont un effet partiel dans les résultats globaux de notre étude.
Nous avons par ailleurs l'impression que lorsque certains
facteurs du milieu de résidence ne favorisent pas l'enseignement/
apprentissage de la lecture, ils ne se révèlent pas non
favorables. La croyance collective prétend que quel que soit le milieu,
il a un effet sur les apprentissages scolaires des enfants.
Dans le cas de cette étude, nous avons montré
que le milieu assure aux apprenants les bonnes conditions matérielles
de vie confortable (table et cadre d'études, télévision et
radio) mais il ne leur offre pas toujours des conditions intellectuelles
d'apprentissage. Cependant les bonnes conditions matérielles peuvent
garantir un minimum de condition d'apprentissage intellectuel. C'est pourquoi,
l'arrêté du 15 septembre 1998 portant institutionnalisation des
programmes des classes de troisième des collèges en France, cite
le manque de conditions correctes de travail à la maison comme l'une des
causes du constat d'échec de l'enseignement et de l'apprentissage de la
lecture72(*).
Des études antérieures comme celle de
Michèle Bedouet et Frédéric Cuisiniez (1997)73(*) ont montré l'impact de
la qualité de l'alimentation, des conditions et la qualité du
sommeil ainsi que le temps d'apprentissage sur les études des
enfants.
En considérant les facteurs âge, profession du
père et arrondissement de résidence au test de post
apprentissage, nous observons que le score de ces indicateurs est
supérieur au score moyen général (moyenne des scores aux
tests de pré et de post apprentissage). En effet, les résultats
de l'indicateur profession du père par exemple montre que :
1. pour la variable « oeil et esprit
exercés », le score moyen général est de 4,21
alors que celui du test de post apprentissage est de 4,26.
2. Pour la variable « capacité à
anticiper, à reconstituer », le score moyen
général est de 2,60 alors que celui du test de post apprentissage
est de 2,95.
3. Pour la variable « entraînement
total », alors que le score moyen général est de 4,66,
celui du test de post apprentissage est de 4,59 et celui du test de
préapprentissage est de 4,68.
Les résultats des indicateurs âge, arrondissement
de résidence, et niveau d'étude du père présentent
une tendance semblable. Il faut préciser que nous avons
considéré l'indicateur profession du père parce qu'il est
le chef de famille.
Les indicateurs susmentionnés montrent à des
degrés divers qu'un milieu non lecteur peut produire des lecteurs,
à condition que les pratiques pédagogiques et les
équipements scolaires soient adaptés.
Nous sommes conforté dans ce point de vue par
l'impact de l'arrondissement de résidence qui se révèle
secondairement significatif en ce qui concerne la variable
« entraînement total » (F=1,28 ; .0,27),
principalement significatif quand il s'agit de la variable
«capacité à anticiper, à reconstituer »
(F=8,22 ; 0,00) et
non significatif lorsqu'il est question de la variable « oeil et
esprit exercés » (F=0.57 ; .0.67).
Aucune des données ci-dessus présentées
n'ayant invalidé notre première hypothèse secondaire de
recherche, nous convenons donc avec tous ceux qui pensent que certains
éléments du milieu favorisent l'enseignement et l'apprentissage
des disciplines scolaires et affirmons que notre hypothèse secondaire
est ainsi vérifiée.
Nous soumettons notre seconde hypothèse secondaire de
recherche à l'examen afin de pouvoir la valider ou l'invalider. Nous
rappelons que notre deuxième hypothèse a consisté à
affirmer qu'un minimum de support pluriel d'apprentissage contribue à
l'amélioration de la qualité de l'enseignement et de
l'apprentissage de la lecture en classe de troisième.
En effet, nous avons montré lors du traitement des
données qu'aucun des apprenants de notre échantillon ne disposait
de manuels de lecture au départ. Au test de pré apprentissage,
ils avaient tous des compétences sensiblement identiques aussi bien dans
les groupes expérimentaux que dans les groupes témoins dans tous
les 3 établissements constituant notre échantillon. Ce qui est
normal, car ils sont tous élèves précédemment admis
en classe de troisième au titre de l'année 2001- 2002.
Pour soutenir notre étude, nous avons mis à la
disposition des apprenants des deux premiers établissements quelques
manuels de lecture. Force est de constater qu'au test de post apprentissage,
les sujets de ces deux établissements se sont fait attribuer les plus
fortes moyennes. Leurs résultats se sont révélés
plus améliorés que ceux de leurs camarades de
l'établissement 3. Les manuels de lecture semblent être en partie
à l'origine de ces résultats.
Nous confirmons avec IPAM (1996) l'importance74(*) du manuel, à savoir
qu'il est considéré comme :
- source de documentation pour le professeur ;
- appui de l'apprentissage et de la mémorisation des
connaissances ;
- recours pour les élèves hors de la classe.
Nous constatons que la possession ou tout au moins la
consultation fréquente d'un manuel de lecture par un élève
de la classe de troisième induit des effets bénéfiques
pour les facteurs scolaires que nous avons étudiés.
Nous avons montré que les résultats en
discussion se sont révélés améliorés
principalement grâce aux facteurs scolaires, à savoir
l'établissement, la classe et le type de classe.
Nous faisons la même lecture des facteurs du milieu que
des facteurs scolaires. L'indicateur établissement montre qu'alors que
le score moyen général de la variable « oeil et esprit
exercés » est de 4,21, celui du test de post apprentissage est
de 4,27.
En ce qui concerne la variable « capacité
à anticiper, à reconstituer », alors que le score moyen
général est de 2,60, celui du post apprentissage est de 2,95.
Quant à la variable « entraînement
total », alors que le score moyen général est de 4,60,
celui du test de post apprentissage est de 4,59 et celui de pré
apprentissage de 4,68. Le degré de variation étant le même
pour toutes ces variables, nous affirmons qu'il traduit l'effet des innovations
que nous avons introduites dans les pratiques pédagogiques actuelles.
Cette tendance est identique pour les facteurs classe et type
de classe. Les résultats des facteurs scolaires sont dus pour
l'essentiel à la pratique de la lecture qui se fait à
l'école. De ce point de vue, nous confirmons qu'un milieu non lecteur
peut préparer des lecteurs, à condition qu'ils aient un minimum
de support d'apprentissage et que l'école joue véritablement son
rôle, à savoir instruire, informer et éduquer.
Ainsi, notre deuxième hypothèse secondaire se
vérifie. Nous affirmons par ailleurs que s'il y avait un peu plus de
livres de lecture, ces résultats se seraient peut-être davantage
améliorés. Ayant établi la véracité des
relations postulées pour nos deux hypothèses secondaires de
recherche, nous examinons la troisième.
Notre troisième hypothèse est :
l'introduction des innovations dans les pratiques pédagogiques favorise
l'enseignement/apprentissage de la lecture. Nous avons montré
que :
- les résultats des groupes expérimentaux des
établissements 1 et 2 se sont avérés globalement
améliorés, du test de pré apprentissage à celui de
post apprentissage ;
- ceux du groupe expérimental de l'établissement
3 se sont aussi améliorés mais pas autant que ceux des deux
premiers. Cette supériorité des résultats des deux
premiers établissements est en partie due aux livres de lecture que nous
avons mis à la disposition des sujets de ces deux établissements
pour les besoins d'enquête ;
- la régression des coefficients de variation dans les
groupes expérimentaux et leur croissance dans les groupes témoins
du test de post apprentissage montre l'amélioration des résultats
dans les groupes expérimentaux ;
- Au test de pré apprentissage, les apprenants de tous
les groupes (expérimentaux et témoins) ont présenté
une vitesse sensiblement identique en lecture (521 signes à la
minute) dans les groupes expérimentaux et 545 signes à la minute
dans les groupes témoins. Au test de post apprentissage, alors que les
sujets des groupes témoins n'ont pu améliorer leur vitesse (513
signes à la minute) ceux des groupes expérimentaux ont
perfectionné la leur (844 signes à la minute).
Notre troisième hypothèse secondaire se trouve
ainsi vérifiée. La première et la deuxième l'ayant
également été, notre hypothèse
générale se trouve entièrement vérifiée. Et
nous concluons qu'il convient de changer le comportement des professeurs et des
apprenants vis-à-vis de l'objet livre pour contribuer à
améliorer la qualité de l'enseignement/apprentissage de la
lecture en classe de troisième.
Après avoir procédé à la
vérification méthodique de nos hypothèses, nous
dégageons l'effet des facteurs qualitatifs sur nos résultats
d'étude, dans le chapitre suivant.
CHAPITRE V
EFFETS DES FACTEURS INDEPENDANTS
SUR LES RESULTATS
Nous allons nuancer les résultats que nous venons
d'exposer au chapitre IV en étudiant l'effet de chaque variable
indépendante (caractéristiques individuelles et contextuelles)
que nous avons retenue sur les mêmes résultats. A titre d'exemples
les facteurs âge, arrondissement de résidence, profession du
père, établissement, classe et type de classe ont
bénéficié de notre part du traitement suivant.
Nous rappelons que l'application du test F de Fischer
Snédecor que nous avons choisi pour le traitement des
données75(*),
permet de montrer que la différence des moyennes est non significative
(NS), significative (S*) ou très significative (S**). Il s'agit de
comparer la valeur de F calculée (Fc) à celle de F de
référence (Fr).
Si Fc < Fr = 1,96, la différence entre les moyennes
n'est pas significative.
Si Fc = Fr = 1,96, la différence entre les moyennes est
significative.
Si Fc = Fr =2,58, la différence entre les moyennes est
très significative.
1. L'effet de l'âge
L'effet de l'âge sur les variables «oeil et esprit
exercés», « capacité à anticiper, à
reconstituer» et « entraînement total» montre
respectivement que :
premièrement, au test de pré apprentissage,
les apprenants âgés de 17 à 20 ans ont une moyenne de
4,17, supérieure à celle de leurs camarades
âgés de 12 à 16 ans (4,14). La différence de ces
deux moyennes n'est pas significative.
Au test de post apprentissage, les apprenants
âgés de 12 à 16 ans ont une moyenne de 4,31
significativement plus forte que celle de leurs camarades âgés de
17 à 20 ans (4,21).
Il est tout à fait possible que l'effet de routine et
l'esprit hypothéticodéductif présent chez les apprenants
plus âgés aient joué au départ pour qu'ils
réalisent les meilleures moyennes par rapport à leurs camarades
moins âgés. Toutefois, au cours de l'année scolaire, la
fraîcheur d'esprit, les bonnes prédispositions mentales des
apprenants plus jeunes ont dû favoriser l'augmentation du nombre de
signes graphiques qu'ils perçoivent à chaque fixation. Il en est
de même de l'aptitude à distinguer de plus en plus sûrement
les signes graphiques et de la capacité à retenir les groupes de
mots qu'ils parcourent en vue de la construction du sens lors de la lecture.
La sollicitation permanente des apprenants plus
âgés pour des activités extrascolaires parmi lesquelles les
tâches ménagères pour les filles âgées, un
environnement enclin à la facilité et les pesanteurs
psychologiques pourraient constituer les facteurs de régression du
travail scolaire des apprenants plus âgés, comme le montre le
tableau n° 24.
Tableau n° 24 : Distribution des moyennes de
la variable
«oeil et esprit exercés »
selon l'âge
Age
|
Test de pré apprentissage
|
Test de post apprentissage
|
12- 16 ans
17- 20 ans
|
4,14
4,17
|
4,31
4,21
|
Moyenne
|
4,15
|
4,26
|
L'analyse de variance de la distribution des moyennes de la
variable « oeil et esprit exercés » indique une
différence non significative du test de pré apprentissage (F=
0,20) et une différence significative (F = 2,03) de celui de post
apprentissage. Ces différences trouveront leur explication au chapitre
intitulé interprétation des résultats.
a)- Test de pré apprentissage
Variation
|
Somme des carrés des écarts
|
Degré de liberté
|
Somme des carrés moyens
|
F
|
P
|
Intergroupes
|
0,76
|
1
|
0,07
|
0,20
|
0,64
|
Intragroupe
|
109,56
|
298
|
0,36
|
|
|
Totale
|
110,32
|
299
|
|
b)- Test de post apprentissage
Variation
|
Somme des carrés des écarts
|
Degrés de liberté
|
Somme des carrés moyens
|
F
|
P
|
Intergroupes
|
0,81
|
1
|
0,81
|
2,03
|
0,15
|
Intragroupe
|
118,72
|
298
|
0,39
|
|
|
Totale
|
119,53
|
299
|
|
|
|
Deuxièmement, une configuration semblable à
celle de la variable «oeil et esprit exercés».
Au test de pré apprentissage, les apprenants
âgés de 12 à 16 ans ont réalisé une moyenne
de 2,21, inférieure à celle de leurs camarades âgés
de 17 à 20 ans (2,34). Mais la différence de ces deux moyennes
n'est pas significative.
Il est probable qu'au test de pré apprentissage, seule
la maturité mentale des apprenants âgés de 17 à 20
ans ait favorisé leur réussite aussi bien pour le texte à
trous que pour le texte puzzle.
Au cours de l'année scolaire, la prédisposition
des apprenants plus jeunes à se consacrer au travail scolaire peut avoir
favorisé leur aptitude à compléter dans le texte les mots
qui ont été enlevés et remplacés par des
numéros. Il en est de même de leur prise de conscience du
fonctionnement d'un texte comme le montrent les résultats du test de
post apprentissage, où ils ont réalisé une moyenne de 2,97
contre 2,92, celle de leurs aînés.
Tableau n° 25 : Distribution des moyennes de
la variable
«capacité à anticiper,
à reconstituer» selon l'âge
Age
|
Test de pré apprentissage
|
Test de post apprentissage
|
12 - 16 ans
17 - 20 ans
|
2,21
2,34
|
2,97
2,92
|
Moyenne
|
2,26
|
2,95
|
L'analyse de variance de la distribution des moyennes de la
variable «capacité à anticiper, à reconstituer»
selon l'âge révèle une différence non significative
aussi bien du test de pré apprentissage (F = 1,64) que de celui de post
apprentissage F (0,32).
a)- Test de pré apprentissage
Variation
|
Somme des carrés des écarts
|
Degrés de liberté
|
Somme des carrés moyens
|
F
|
P
|
Intergroupes
|
1,15
|
1
|
0,15
|
1,64
|
0,20
|
Intragroupe
|
209,51
|
298
|
0,70
|
|
|
Totale
|
210,66
|
299
|
|
|
|
b)- Test de post apprentissage
Variation
|
Somme des carrés des écarts
|
Degrés de liberté
|
Somme des carrés moyens
|
F
|
P
|
Intergroupes
|
0,22
|
1
|
0,22
|
0,32
|
0,57
|
Intragroupe
|
206,21
|
298
|
0,69
|
|
|
Totale
|
206,43
|
299
|
|
|
|
Troisièmement, une configuration semblable à
celle de la variable « capacité à anticiper, à
reconstituer». En effet, au test de pré apprentissage, les
apprenants âgés de 12 à 16 ans obtiennent une moyenne de
4,62, inférieure à celle de leurs camarades âgés de
17 à 20 ans (4,76). La supériorité de la moyenne des
apprenants de la seconde modalité sur celle de la première tient
pour l'essentiel du renforcement du raisonnement
hypothéticodéductif qui s'acquiert ordinairement au-delà
de 15 ans.
Au test de post apprentissage, les apprenants
âgés de 12 à 16 ans réalisent une moyenne de 4,60,
supérieure à celle de leurs camarades âgés de 17
à 20 ans (4,57). Les deux moyennes ne sont pas significativement
différentes.
Tableau n° 26 : Distribution des moyennes de
la variable
« entraînement total» selon
l'âge
Age
|
Test de pré apprentissage
|
Test de post apprentissage
|
12 - 16 ans
17 - 20 ans
|
4,62
4,76
|
4,60
4,57
|
Moyenne
|
4,68
|
4,59
|
L'analyse de variance de la distribution des moyennes de la
variable «entraînement total» selon l'âge met en
évidence une différence très significative (F = 2,86)
du test de pré apprentissage et une différence non significative
de celui de post apprentissage (F= 0,1).
Le passage de la différence très significative
(S**) des moyennes du test de pré apprentissage à celle non
significative (NS) des mêmes moyennes du test de post apprentissage fait
remarquer que les moyennes très dispersées au départ ont
dû être harmonisées. Cette harmonisation est due à
l'amélioration progressive des pratiques pédagogiques car par
osmose tout ce qui se fait dans une classe expérimentale est souvent
reproduit dans la classe témoin, même si les deux classes
appartiennent à des vagues opposées.
a)- Test de pré apprentissage
Variation
|
Somme des carrés des écarts
|
Degrés de liberté
|
Somme des carrés moyens
|
F
|
P
|
Intergroupes
|
1,43
|
1
|
1,43
|
2,86
|
0,91
|
Intragroupe
|
149,84
|
298
|
0,50
|
|
|
Totale
|
151,27
|
299
|
|
|
|
b)- Test de post apprentissage
Variation
|
Somme des carrés des écarts
|
Degrés de liberté
|
Somme des carrés moyens
|
F
|
P
|
Intergroupes
|
0,68
|
1
|
0,06
|
0,15
|
0,69
|
Intragroupe
|
143,12
|
298
|
0,45
|
|
|
Totale
|
143,80
|
299
|
|
|
|
Le changement de tendance selon l'âge du test de
pré apprentissage à celui de post apprentissage fait observer que
ce facteur est important dans l'apprentissage de la lecture, ne serait-ce que
pour des raisons de motivation. La fonction culturelle de la lecture est
à la base du désir de lire de tous. Ce désir est d'autant
plus grand pour les adolescents âgés de 12 à 16 ans que le
contenu du texte est en harmonie avec leur imaginaire, leur centre
d'intérêt et leur attente. Désirant s'identifier aux
héros et aux personnages d'aventures et de contes, les adolescents
âgés de 12 à 16 ans sont fortement motivés pour la
lecture de ces types de textes.
2. L'effet de l'arrondissement de
résidence
L'effet de l'arrondissement de résidence sur les
variables « oeil et esprit exercés »,
« capacité à anticiper, à
reconstituer » et « entraînement total »
indique respectivement que :
premièrement, au test de pré apprentissage, les
apprenants vivant dans l'arrondissement 2 réussissent à se faire
accorder la plus forte moyenne (4,39). Ils sont suivis par leurs camarades de
l'arrondissent 3 (4,21), puis de ceux de l'arrondissement 1 (4,17), enfin de
ceux des arrondissements 4 et 5 dont la moyenne est identique (4,02). Mais ces
moyennes ne sont pas significativement différentes.
Au test de post apprentissage, les apprenants des
arrondissements 3 et 4 améliorent leur moyenne (4,33). Ceux de
l'arrondissement 2 régressent. Leur moyenne baisse de 4,39 à
4,32. Les apprenants habitant l'arrondissement 5 améliorent leur moyenne
qui progresse de 4,02 à 4,25. Ceux de l'arrondissement 1 en font
autant : la leur passe de 4,17 à 4,20. Mais ces moyennes ne
sont pas significativement différentes.
Tableau n° 27 : Distribution des moyennes de la
variable
«oeil et esprit
exercés» selon l'arrondissement
Arrondissement
|
Test de pré apprentissage
|
Test de post apprentissage
|
Ar 1
Ar 2
Ar 3
Ar 4
Ar 5
|
4,17
4,39
4,21
4,02
4,02
|
4,20
4,32
4,33
4,33
4,25
|
Moyenne
|
4,15
|
4,27
|
L'analyse de variance de la distribution des moyennes de la
variable «oeil et esprit exercés» selon l'arrondissement
indique une différence non significative aussi bien du test de
pré apprentissage (F=1,85) que de celui de post apprentissage (F =0,57).
Nous signalons que cette différence sera interprétée au
chapitre VII.
a)- Test de préapprentissage
Variation
|
Somme des carrés des écarts
|
Degrés de liberté
|
Somme des carrés moyens
|
F
|
P
|
Intergroupes
|
2,83
|
4
|
0,70
|
1,85
|
0,10
|
Intragroupe
|
106,80
|
295
|
0,36
|
|
|
Totale
|
109,63
|
299
|
|
|
|
b)- Test de post apprentissage
Variation
|
Somme des carrés des écarts
|
Degrés de liberté
|
Somme des carrés moyens
|
F
|
P
|
Intergroupes
|
0,93
|
4
|
0,23
|
0,57
|
0,67
|
Intragroupe
|
118,60
|
295
|
0,40
|
|
|
Totale
|
119,53
|
299
|
|
|
|
Deuxièmement, au test de pré apprentissage,
les apprenants résidant dans l'arrondissement 1 réalisent la plus
forte moyenne (2,39). Ils sont suivis de leurs camarades de l'arrondissement 2
(2,28), puis de ceux de l'arrondissement 3 (2,24), ensuite de ceux de
l'arrondissement 5 (2,21), enfin de ceux de l'arrondissement 4 (2,02). Ces
moyennes ne sont pas significativement différentes.
Au test de post apprentissage, les apprenants des
arrondissements 1 et 2 améliorent significativement leur moyenne. Elles
augmentent respectivement de 2,39 et 3,14 à 3,35 et 3,38. Les
apprenants habitant l'arrondissement 4 améliorent aussi la leur (2,88
contre 2,02), tout comme ceux des arrondissements 5 (2,77 contre 2,21) et 3
(2,76 contre 2,24). La différence de ces moyennes est très
significative.
Tableau n° 28 : Distribution des moyennes de la
variable « capacité à
anticiper, à reconstituer »
selon l'arrondissement
Arrondissement
|
Test de pré apprentissage
|
Test de post apprentissage
|
Ar 1
Ar 2
Ar 3
Ar 4
Ar 5
|
2,39
2,38
2,24
2,02
2,21
|
3,35
3,14
2,76
2,88
2,77
|
Moyenne
|
2,26
|
2,95
|
L'analyse de variance de la distribution des moyennes de la
variable «capacité à anticiper, à
reconstituer » selon l'arrondissement indique une différence
non significative du test de pré apprentissage (F= 0,93) et une
différence très significative de celui de post apprentissage (F=
8,22). Nous avons indiqué que ces différences trouveront leur
explication au chapitre VII.
a)- Test de pré apprentissage
Variation
|
Somme des carrés des écarts
|
Degrés de liberté
|
Somme des carrés moyens
|
F
|
P
|
Intergroupes
|
2,64
|
4
|
0,66
|
0,93
|
0,44
|
Intragroupe
|
208,01
|
295
|
0,70
|
|
|
Totale
|
210,65
|
299
|
|
|
|
b)- Test de post apprentissage
Variation
|
Somme des carrés des écarts
|
Degrés de liberté
|
Somme des carrés moyens
|
F
|
P
|
Intergroupes
|
20,71
|
4
|
5,17
|
8,22**
|
0,00
|
Intragroupe
|
185,72
|
295
|
0,62
|
|
|
Totale
|
206,43
|
299
|
|
|
|
Troisièmement, au test de pré apprentissage, les
apprenants habitant l'arrondissement 4 réussissent à se faire
attribuer la plus forte moyenne (4,88). Ils sont suivis de leurs camarades de
l'arrondissement 1 (4,73), puis de ceux de l'arrondissement 2 (4,71), ensuite
de ceux de l'arrondissement 3 (4,69), enfin de ceux de l'arrondissement 5
(4,53). Toutefois, ces moyennes ne sont pas significativement
différentes.
Au test de post apprentissage, les apprenants vivant dans
l'arrondissement 4 améliorent leur moyenne (4,94 contre 4,88 au test
de pré apprentissage). Ils sont suivis de leurs camarades de
l'arrondissement 3 (4,68), puis de ceux de l'arrondissement 2 (4,57), ensuite
de ceux de l'arrondissement 1 (4,47), enfin de ceux de l'arrondissement 5
(4,52). Ces moyennes sont significativement très différentes.
Tableau n° 29 : Distribution des moyennes de la
variable « entraînement
total » selon l'arrondissement
Arrondissement
|
Test de pré apprentissage
|
Test de post apprentissage
|
Ar 1
Ar 2
Ar 3
Ar 4
Ar 5
|
4,73
4,71
4,69
4,88
4,53
|
4,47
4,57
4,68
4,94
4,52
|
Moyenne
|
4,68
|
4,59
|
L'analyse de variance de la distribution des moyennes de la
variable « entraînement total » met en
évidence une différence non significative du test de pré
apprentissage (F= 1,28) et une différence très significative de
celui de post apprentissage (F= 2,63). Ces différences seront
expliquées au chapitre VII.
a)- Test de pré apprentissage
Variation
|
Somme des carrés des écarts
|
Degrés de liberté
|
Somme des carrés moyens
|
F
|
P
|
Intergroupes
|
2,58
|
4
|
0,64
|
1,28
|
0,27
|
Intragroupe
|
148,69
|
295
|
0,50
|
|
|
Totale
|
151,27
|
299
|
|
|
|
b)- Test de post apprentissage
Variation
|
Somme des carrés des écarts
|
Degrés de liberté
|
Somme des carrés moyens
|
F
|
P
|
Intergroupes
|
4,62
|
4
|
1,15
|
2,63**
|
0,34
|
Intragroupe
|
129,57
|
295
|
0,43
|
|
|
Totale
|
134,19
|
299
|
|
|
|
Il se pourrait que l'amélioration des moyennes des
apprenants soit plutôt tributaire de leur prise de conscience et de leur
engagement personnels.
3. L'effet de la profession du
père
L'effet de la profession du père sur les variables
« oeil et esprit exercés »,
« capacité à anticiper, à
reconstituer » et « entraînement total »
révèle respectivement que :
premièrement, au test de pré apprentissage, les
apprenants dont les pères appartiennent à la catégorie de
personnel commercial et vendeur réalisent la plus forte moyenne
(4,22). Ceux dont les pères sont issus de celle des travailleurs
spécialisés dans les services obtiennent une moyenne de 4,18.
Ceux dont les pères sont des ouvriers et manoeuvres non agricoles et des
conducteurs d'engins de transport ainsi que ceux dont les pères
appartiennent à la catégorie des travailleurs
spécialisés dans les services parviennent à une moyenne
de 4,18. Ceux dont les pères sont des ouvriers et des manoeuvres non
agricoles et des conducteurs d'engins de transport ainsi que ceux dont les
pères sont les personnes des professions scientifiques, techniques,
libérales et assimilées obtiennent 4,17 de moyenne. Ceux dont les
pères sont issus de la catégorie des personnels administratifs et
travailleurs assimilés se font attribuer 3,95 de moyenne. Ces moyennes
ne sont pas significativement différentes.
Au test de post apprentissage, les apprenants dont les
pères sont issus des professions scientifiques, techniques,
libérales et assimilées perfectionnent considérablement
leur score et réussissent à se faire accorder la plus forte
moyenne (4,30). Ils sont suivis de ceux dont les pères sont des
travailleurs spécialisés dans les services (4,28), puis de ceux
dont les pères appartiennent à la catégorie de personnel
commercial et vendeur (4,26), ensuite de ceux dont les pères sont
directeurs et cadres supérieurs (4,23) enfin de ceux dont les
pères sont issus de la catégorie socioprofessionnelle des
ouvriers, des manoeuvres non agricoles et des conducteurs d'engins de transport
(4,15). Ces moyennes ne sont pas significativement différentes.
Tableau n° 30 : Distribution des moyennes de la
variable « oeil et esprit
exercés » selon la
profession du père
Profession du père
|
Test de pré apprentissage
|
Test de post apprentissage
|
1 - cat. 1
2 - cat.3
3 - cat.4
4 - cat.5
5 - cat. 7
|
4,17
3,95
4,22
4,18
4,17
|
4,30
4,23
4,26
4,28
4,15
|
Moyenne
|
4,15
|
4,27
|
L'analyse de variance de la distribution des moyennes de la
variable «oeil et esprit exercés» selon la profession du
père fait remarquer une différence non significative aussi bien
du test de pré apprentissage (F =1,09) que de celui de post
apprentissage (F=0,30). Elle sera justifiée au chapitre VII.
a)- Test de pré apprentissage
Variation
|
Somme des carrés des écarts
|
Degrés de liberté
|
Somme des carrés moyens
|
F
|
P
|
Intergroupes
|
1,60
|
4
|
0,40
|
1,09
|
0,35
|
Intragroupe
|
108,02
|
295
|
0,36
|
|
|
Totale
|
109,62
|
299
|
|
|
|
b)- Test de post apprentissage
Variation
|
Somme des carrés des écarts
|
Degrés de liberté
|
Somme des carrés moyens
|
F
|
P
|
Intergroupes
|
0,49
|
4
|
0,12
|
0,30
|
0,87
|
Intragroupe
|
119,04
|
295
|
0,40
|
|
|
Totale
|
119,53
|
299
|
|
|
|
Deuxièmement, au test de pré apprentissage, les
apprenants dont les pères sont des ouvriers, des manoeuvres non
agricoles et des conducteurs d'engins de transport obtiennent la meilleure
moyenne (2,60). Ils sont suivis de leurs camarades dont les pères
appartiennent à la catégorie de personnel commercial et vendeur
(2,50), puis de ceux dont les pères sont des travailleurs
spécialisés dans les services (2,23) enfin de ceux dont les
pères sont issus de la catégorie des personnes des professions
scientifiques, techniques, libérales et assimilées (2,17). Ces
moyennes sont significativement différentes.
Au test de post apprentissage, les apprenants dont les
pères sont des ouvriers, des manoeuvres non agricoles et des
conducteurs d'engins de transport améliorent considérablement
leur moyenne (3,45). Ils sont suivis de leurs camarades dont les pères
appartiennent à la catégorie de personnel commercial et vendeur
(3,17), puis de ceux dont les pères sont des personnels administratifs
et travailleurs assimilés (3,02), ensuite de ceux dont les pères
sont des travailleurs spécialisés dans les services (2,92), enfin
de ceux dont les pères sont issus de la catégorie
socioprofessionnelle des personnes des professions scientifiques, techniques,
libérales et assimilées (2,83). Ces moyennes sont
significativement très différentes.
Tableau n° 31 : Distribution des moyennes de
la variable « capacité à
anticiper, à
reconstituer» selon la profession du père
Profession du père
|
Test de pré apprentissage
|
Test de post apprentissage
|
1 - catégorie 1
2 - catégorie 3
3 - catégorie 4
4 - catégorie 5
5 - catégorie 7
|
2,17
2,32
2,50
2,23
2,60
|
2,83
3,02
3,17
2,92
3,45
|
Moyenne
|
2,26
|
2,95
|
L'analyse de variance de la distribution des moyennes de la
variable «capacité à anticiper, à reconstituer»
selon la profession du père fait constater une différence
significative du test de pré apprentissage (F=2,03) et une
différence très significative de celui de post apprentissage F=
(3,31). Ces différences, comme nous l'avons indiqué plus haut,
trouveront leur signification au chapitre sur l'interprétation des
résultats.
a)- Test de pré apprentissage
Variation
|
Somme des carrés des écarts
|
Degrés de liberté
|
Somme des carrés moyens
|
F
|
P
|
Intergroupes
|
5,65
|
4
|
1,41
|
2,03*
|
0,08
|
Intragroupe
|
205,01
|
295
|
0,69
|
|
|
Totale
|
210,66
|
299
|
|
|
|
b)- Test de post apprentissage
Variation
|
Somme des carrés des écarts
|
Degrés de liberté
|
Somme des carrés moyens
|
F
|
P
|
Intergroupes
|
8,88
|
4
|
2,22
|
3,31**
|
0,11
|
Intragroupe
|
197,54
|
295
|
0,66
|
|
|
Totale
|
206,42
|
299
|
|
|
|
Troisièmement, au test de pré apprentissage, les
apprenants dont les pères sont des ouvriers, des manoeuvres non
agricoles et des conducteurs d'engins de transport réalisent la
meilleure moyenne (4,95). Ils sont suivis de leurs camarades dont les
pères appartiennent à la catégorie de personnel commercial
et vendeur (4,94), ensuite de ceux dont les pères sont des personnels
administratifs et travailleurs assimilés (4,64), puis de ceux dont les
pères sont issus de la catégorie des travailleurs
spécialisés dans les services (4,63), enfin de ceux dont les
pères sont des personnes des professions scientifiques, techniques,
libérales et assimilées (4,61). Ces moyennes sont
significativement différentes.
Au test de post apprentissage, les apprenants dont les
pères sont des ouvriers, des manoeuvres non agricoles et des conducteurs
d'engins de transport se maintiennent au premier rang avec une moyenne de
4,75.
Ils sont suivis de ceux dont les pères appartiennent
à la catégorie de personnel commercial et vendeur (4,67) ensuite
de leurs camarades dont les pères sont des personnes des professions
scientifiques, techniques, libérales et assimilées (4,62) puis de
ceux dont les pères sont des travailleurs spécialisés dans
les services (4,54), enfin de ceux dont les pères appartiennent à
la catégorie des personnels administratifs et travailleurs
assimilés (4,50). Ces moyennes ne sont pas significativement
différentes.
Tableau n° 32 : Distribution des moyennes de la
variable « entraînement
total » selon la profession
du père
Profession du
Père
|
Test de pré apprentissage
|
Test de post apprentissage
|
1 - catégorie 1
2 - catégorie 3
3 - catégorie 4
4 - catégorie 5
5 - catégorie 7
|
4,61
4,64
4,94
4,63
4,95
|
4,60
4,50
4,67
4,54
4,75
|
Moyenne
|
4,68
|
4,59
|
L'analyse de variance de la distribution des moyennes de la
variable «entraînement total» selon la profession du
père indique une différence significative du test de pré
apprentissage (F=2,33) et une différence non significative de celui de
post apprentissage (F=0,64). Ces différences seront expliquées
à l'occasion de l'interprétation et de la discussion des
résultats au chapitre VII.
a)- Test de pré apprentissage
Variation
|
Somme des carrés des écarts
|
Degrés de liberté
|
Somme des carrés moyens
|
F
|
P
|
Intergroupes
|
4,64
|
4
|
1,76
|
2,33*
|
0,05
|
Intragroupe
|
146,63
|
295
|
0,49
|
|
|
Totale
|
151,27
|
299
|
|
|
|
b)- Test de post apprentissage
Variation
|
Somme des carrés des écarts
|
Degrés de liberté
|
Somme des carrés moyens
|
F
|
P
|
Intergroupes
|
1,16
|
4
|
0,29
|
0,64
|
0,63
|
Intragroupe
|
133,03
|
295
|
0,45
|
|
|
Totale
|
134,19
|
299
|
|
|
|
Nous constatons qu'à certains moments les apprenants
dont les pères sont des ouvriers, des manoeuvres non agricoles et des
conducteurs d'engins de transport parviennent à des meilleures moyennes
de leurs classes (cf. Tableaux 31 et 32). Tantôt ce sont leurs camarades
dont les pères sont les personnes des professions scientifiques,
techniques, libérales et assimilées ou les personnes relevant du
corps de personnel commercial et vendeur qui ont les plus fortes moyennes de la
classe.
A d'autres moments les apprenants dont les pères sont
issus de la catégorie socioprofessionnelle des personnes des professions
scientifiques, techniques, libérales et assimilées obtiennent les
plus faibles moyennes de la classe. Leurs camarades dont les pères sont
des travailleurs spécialisés dans les services semblent plus
constants dans le travail scolaire. Ceux dont les pères sont directeurs
et cadres supérieurs ont des moyennes plus ou moins acceptables.
Ainsi, les résultats scolaires d'un apprenant ne sont
pas uniquement tributaires de la catégorie socioprofessionnelle de son
père. D'autres paramètres notamment les facteurs scolaires
semblent influencer positivement ou négativement le travail scolaire des
enfants.
4. L'effet de l'établissement
L'effet de l'établissement sur les variables
« oeil et esprit exercés »,
« capacité à anticiper, à
reconstituer » et « entraînement total »
fait constater respectivement que :
premièrement, au test de pré apprentissage, les
moyennes des apprenants des établissements 2 (4,22) et 1 (4,21) sont
assez proches. Celle de l'établissement 3 (4,04) paraît plus
faible. Ces moyennes sont significativement très différentes.
Au test de post apprentissage, les moyennes des apprenants de
l'établissement 2 (4,35) et celles de l'établissement 1 (4,21)
restent identiques alors que celles de l'établissement 3 (4,26)
s'améliorent. Cependant ces moyennes ne sont pas significativement
différentes.
Tableau n° 33 : Distribution des moyennes de la
variable «oeil et esprit
exercés» selon
l'établissement
Etablissement
|
Test de pré apprentissage
|
Test de post apprentissage
|
1
2
3
|
4,21
4,22
4,04
|
4,21
4,35
4,26
|
Moyenne
|
4,15
|
4,27
|
L'analyse de variance de la distribution des moyennes de la
variable «oeil et esprit exercés» selon
l'établissement établit une différence très
significative du test de pré apprentissage (F=2,82) et une
différence non significative de celui de post apprentissage (F=1,28).
Ces différences seront expliquées à l'occasion de
l'interprétation des résultats.
a) - Test de pré apprentissage
Variation
|
Somme des carrés des écarts
|
Degrés de liberté
|
Somme des carrés moyens
|
F
|
P
|
Intergroupes
|
2,04
|
2
|
1,02
|
2,82**
|
0,06
|
Intragroupe
|
107,59
|
297
|
0,36
|
|
|
Totale
|
109,63
|
299
|
|
|
|
b)- Test de post apprentissage
Variation
|
Somme des carrés des écarts
|
Degrés de liberté
|
Somme des carrés moyens
|
F
|
P
|
Intergroupes
|
1,02
|
2
|
0,51
|
1,28
|
0,27
|
Intragroupe
|
118,51
|
297
|
0,39
|
|
|
Totale
|
119,53
|
299
|
|
|
|
Deuxièmement, au test de pré apprentissage, la
moyenne des apprenants de l'établissement 1 (2,36) est la plus forte.
Elle est suivie de celle des apprenants de l'établissement 2 (2,29) et
de celle des apprenants de l'établissement 3 (2,13). Ces moyennes sont
significativement différentes.
Au test de post apprentissage, la moyenne des apprenants de
l'établissement 1 s'améliore considérablement. Elle passe
de 2,36 à 3,33. Celle des apprenants de l'établissement 2
s'améliore également mais pas autant que celle des apprenants de
l'établissement 1. Elle passe de 2,29 à 2,82. Celle de
l'établissement 3 progresse de 2,13 à 2,72. Ces moyennes sont
significativement très différentes.
Les moyennes de tous les établissements
s'améliorent de façon considérable du test de pré
apprentissage à celui de post apprentissage. Par ailleurs, les
établissements gardent le même classement aussi bien au test de
post apprentissage qu'à celui de préapprentissage. Cette
stabilité du classement signifie que les apprenants qui avaient eu de
bons scores au test de préapprentissage ont de fortes chances de
réaliser de bons scores à celui de post apprentissage ainsi que
le montre le tableau suivant.
Tableau n° 34 : Distribution des moyennes de
la variable « capacité à
anticiper, à reconstituer» selon
l'établissement
Etablissement
|
Test de pré apprentissage
|
Test de post apprentissage
|
1
2
3
|
2,36
2,29
2,13
|
3,33
2,82
2,72
|
Moyenne
|
2,26
|
2,95
|
L'analyse de variance de la distribution des moyennes de la
variable «capacité à anticiper, à
reconstituer » selon l'établissement indique une
différence significative du test de pré apprentissage (F= 2,29)
et une différence très significative de celui de post
apprentissage (F=17,18). Ces différences seront justifiées au
chapitre VII, à l'occasion de l'interprétation des
résultats de la présente étude.
a)- Test de pré apprentissage
Variation
|
Somme des carrés des écarts
|
Degrés de liberté
|
Somme des carrés moyens
|
F
|
P
|
Intergroupes
|
3,20
|
2
|
1,60
|
2,29*
|
0,10
|
Intragroupe
|
207,46
|
297
|
0,69
|
|
|
Totale
|
210,66
|
299
|
|
|
|
b)- Test de post apprentissage
Variation
|
Somme des carrés des écarts
|
Degrés de liberté
|
Somme des carrés moyens
|
F
|
P
|
Intergroupes
|
21,40
|
2
|
10,70
|
17,18**
|
0,00
|
Intragroupe
|
185,03
|
297
|
0,62
|
|
|
Totale
|
206,43
|
299
|
|
|
|
Troisièmement, au test de pré apprentissage, les
moyennes des apprenants des établissements 1 et 2 sont identiques (4,74)
alors que celle des apprenants de l'établissement 3 est
différente (4,56). Ces moyennes sont significativement
différentes.
Au test de post apprentissage, la moyenne des apprenants de
l'établissement 1 s'améliore et passe de 4,74 à 4,83.
Celles des apprenants des établissements 1 et 3 régressent et
passent respectivement de 4,74 à 4,50 et de 4,56 à 4,46. Ces
moyennes sont significativement très différentes.
Tableau n° 35 : Distribution des moyennes de
la variable «entraînement
total» selon
l'établissement
Etablissement
|
Test de pré apprentissage
|
Test de post apprentissage
|
1
2
3
|
4,74
4,74
4,56
|
4,50
4,83
4,46
|
Moyenne
|
4,68
|
4,59
|
L'analyse de variance de la distribution des moyennes de la
variable «entraînement total » selon
l'établissement montre une différence significative du test de
pré apprentissage (F=2,15) et une différence très
significative de celui de post apprentissage (F=9,72). Ces différences
seront expliquées au chapitre VII.
a)- Test de pré apprentissage
Variation
|
Somme des carrés des écarts
|
Degrés de liberté
|
Somme des carrés moyens
|
F
|
P
|
Intergroupes
|
2,16
|
2
|
1,08
|
2,15*
|
0,11
|
Intragroupe
|
149,12
|
297
|
0,50
|
|
|
Totale
|
151,28
|
299
|
|
|
|
b)- Test de post apprentissage
Variation
|
Somme des carrés des écarts
|
Degrés de liberté
|
Somme des carrés moyens
|
F
|
P
|
Intergroupes
|
8,24
|
2
|
4,12
|
9,72**
|
0,00
|
Intragroupe
|
125,95
|
297
|
0,42
|
|
|
Totale
|
134,19
|
299
|
|
|
|
Les moyennes des variables «oeil et esprit
exercés », «capacité à anticiper, à
reconstituer » et «entraînement total » varient
certes d'un établissement à un autre mais le rapprochement des
moyennes des établissement 1 et 2, aussi bien du test de pré
apprentissage que celui de post apprentissage reste constant. Nous remarquons
que l'amélioration permanente des moyennes du test de post apprentissage
de ces deux établissements est certainement tributaire de l'impact des
livres de lecture que nous avons mis à la disposition des apprenants de
ces deux établissements. Ce qui montre le caractère indispensable
d'un minimum de support d'apprentissage en lecture, comme dans toutes les
disciplines scolaires.
5. L'effet de la classe
L'effet de la classe sur les variables « oeil et
esprit exercés », « capacité à
anticiper, reconstituer » et « entraînement
total » fait observer respectivement que :
premièrement, au test de pré
apprentissage :
- 1er - classe témoin de
l'établissement 1(4,39),
- 2ème - classe témoin de
l'établissement 2 (4,25),
- 3ème - classe expérimentale de
l'établissement 2 (4,19),
- 4ème - classe expérimentale de
l'établissement 3 (4,16),
- 5ème - classe expérimentale de
l'établissement 1 (4,03),
- 6ème - classe témoin de
l'établissement 3 (3,92).
Ces moyennes sont significativement très
différentes.
Au test de post apprentissage :
- 1er - classe expérimentale de
l'établissement 3 (4,66),
- 2ème - classe expérimentale de
l'établissement 2 (4,59),
- 3ème - classe expérimentale de
l'établissement 1 (4,32),
- 4ème - classe témoin de
l'établissement 2 (4,12),
- 5ème - classe témoin de
l'établissement 1(4,11),
- 6ème - classe témoin de
l'établissement 3 (3,86).
Ces moyennes sont significativement très
différentes.
Tableau n° 36 : Distribution des moyennes de la
variable «oeil et esprit
exercés » selon la
classe
Classe
|
Test de pré apprentissage
|
Test de post apprentissage
|
Classe expérimentale de l'établissement 1
Classe témoin de l'établissement 1
Classe expérimentale de l'établissement 2
Classe témoin de l'établissement 2
Classe expérimentale de l'établissement 3
Classe témoin de l'établissement 3
|
4,03
4,39
4,19
4,25
4,16
3,92
|
4,11
4,32
4,59
4,12
4,66
3,86
|
Moyenne
|
4,15
|
4,27
|
L'analyse de variance de la distribution des moyennes de la
variable «oeil et esprit exercés » selon la classe fait
constater une différence très significative du test de pré
apprentissage (F=3,98) tout comme de celui de post apprentissage (F=14,50).
Cette différence sera expliquée à l'occasion de
l'interprétation des résultats.
a)- Test de pré apprentissage
Variation
|
Somme des carrés des écarts
|
Degrés de liberté
|
Somme des carrés moyens
|
F
|
P
|
Intergroupes
|
6,81
|
5
|
1,36
|
3,89**
|
0,00
|
Intragroupe
|
102,82
|
294
|
0,34
|
|
|
Totale
|
109,63
|
299
|
|
|
|
b)- Test de post apprentissage
Variation
|
Somme des carrés des écarts
|
Degrés de liberté
|
Somme des carrés moyens
|
F
|
P
|
Intergroupes
|
23,64
|
5
|
4,72
|
14,50**
|
0,00
|
Intragroupe
|
95,89
|
294
|
0,32
|
|
|
Totale
|
119,53
|
299
|
|
|
|
Deuxièmement, au test de pré
apprentissage :
- 1er - classe expérimentale de
l'établissement 1 (2,45),
- 2ème - classe expérimentale de
l'établissement 2 (2,43),
- 3ème - classe témoin de
l'établissement 1 (2,31),
- 4ème - classe témoin de
l'établissement 2 (2,15),
- 5ème - classe témoin de
l'établissement 3 (2,14),
- 6ème - classe expérimentale de
l'établissement 3 (2,12).
Ces moyennes ne sont pas significativement
différentes.
Au test de post apprentissage :
- 1er - classe expérimentale de
l'établissement 1 (3,76),
- 2ème - classe expérimentale de
l'établissement 2 (3,12),
- 3ème - classe expérimentale de
l'établissement 3 (3,02),
- 4ème - classe témoin de
l'établissement 1 (2,90),
- 5ème - classe témoin de
l'établissement 2 (2,52),
- 6ème - classe témoin de
l'établissement 3 (2,42).
Ces moyennes sont significativement très
différentes.
Tableau n° 37 : Distribution des moyennes de la
variable «capacité à
anticiper, à
reconstituer » selon la classe
Classe
|
Test de pré apprentissage
|
Test de post apprentissage
|
Classe expérimentale de l'établissement 1
Classe témoin de l'établissement 1
Classe expérimentale de l'établissement 2
Classe témoin de l'établissement 2
Classe expérimentale de l'établissement 3
Classe témoin de l'établissement 3
|
2,45
2,31
2,43
2,15
2,12
2,14
|
3,76
2,90
3,12
2,52
3,02
2,42
|
Moyenne
|
2,26
|
2,95
|
L'analyse de variance de la distribution des moyennes de la
variable «capacité à anticiper, à reconstituer»
selon la classe indique une différence non significative du test de
pré apprentissage (F=1,62) et une différence très
significative de celui de post apprentissage (F=22,91). Ces différences
seront justifiées à l'occasion de l'interprétation des
résultats.
a)- Test de pré apprentissage
Variation
|
Somme des carrés des écarts
|
Degrés de liberté
|
Somme des carrés moyens
|
F
|
P
|
Intergroupes
|
5,66
|
5
|
1,13
|
1,62
|
0,15
|
Intragroupe
|
205
|
294
|
0,69
|
|
|
Totale
|
210,66
|
299
|
|
|
|
b)- Test de post apprentissage
Variation
|
Somme des carrés des écarts
|
Degrés de liberté
|
Somme des carrés moyens
|
F
|
P
|
Intergroupes
|
57,89
|
5
|
11,57
|
22,91**
|
0,00
|
Intragroupe
|
148,54
|
294
|
0,50
|
|
|
Totale
|
206,43
|
299
|
|
|
|
Troisièmement, au test de pré
apprentissage :
- 1er - classe expérimentale de
l'établissement 1 (4,86),
- 2ème - classe témoin de
l'établissement 2 (4,80),
- 3ème - classe expérimentale de
l'établissement 2 (4,68),
- 4ème - classe expérimentale de
l'établissement 3 (4,64),
- 5ème - classe témoin de
l'établissement 1 (4,62),
- 6ème - classe témoin de
l'établissement 3 (4,48).
Ces moyennes ne sont pas significativement
différentes.
Au test de post apprentissage :
- 1er - classe expérimentale de
l'établissement 1 (4,96),
- 2ème - classe expérimentale de
l'établissement 2 (4,92),
- 3ème - classe expérimentale de
l'établissement 3 (4,76),
- 4ème - classe témoin de
l'établissement 2 (4,74),
- 5ème - classe témoin de
l'établissement 3 (4,16),
- 6ème - classe témoin de
l'établissement 1 (4,04).
Ces moyennes sont significativement très
différentes.
Tableau n° 38 : Distribution des moyennes de la
variable «entraînement
total » selon la classe
Classe
|
Test de pré apprentissage
|
Test de post apprentissage
|
Classe expérimentale de l'établissement 1
Classe témoin de l'établissement 1
Classe expérimentale de l'établissement 2
Classe témoin de l'établissement 2
Classe expérimentale de l'établissement 3
Classe témoin de l'établissement 3
|
4,86
4,62
4,68
4,80
4,64
4,48
|
4,96
4,04
4,92
4,74
4,76
4,16
|
Moyenne
|
4,68
|
4,59
|
L'analyse de variance de la distribution des moyennes de la
variable «entraînement total » révèle une
différence non significative du test de pré apprentissage
(F=1,84) et une différence très significative de celui de post
apprentissage (F=24,27). Nous rappelons que ces différences seront
expliquées au chapitre VII.
a)- Test de préapprentissage
Variation
|
Somme des carrés des écarts
|
Degrés de liberté
|
Somme des carrés moyens
|
F
|
P
|
Intergroupes
|
4,60
|
5
|
0,92
|
1,84
|
0,10
|
Intragroupe
|
146,68
|
294
|
0,49
|
|
|
Totale
|
151,28
|
299
|
|
|
|
b)- Test de post apprentissage
Variation
|
Somme des carrés des écarts
|
Degrés de liberté
|
Somme des carrés moyens
|
F
|
P
|
Intergroupes
|
39,21
|
5
|
7,84
|
24,27**
|
0,00
|
Intragroupe
|
94,98
|
294
|
0,32
|
|
|
Totale
|
134,19
|
299
|
|
|
|
Le caractère très significatif de la
différence des moyennes des variables réparties selon la classe
du test de post apprentissage pourrait être tributaire de l'aptitude des
professeurs à transmettre des connaissances. Les professeurs
impliqués dans la présente étude ont certes le même
statut (fonctionnaire), le même grade (professeur de CEG) et le
même profil (diplômé de l'école normale
supérieure), mais la personnalité, le dévouement et la
compétence de chacun d'entre eux interviennent pour une grande part dans
la réussite ou l'échec de leur acte pédagogique.
L'hétérogénéité des moyennes
observées est en partie le reflet de
l'hétérogénéité de la nature et de la
compétence du corps professoral.
6. L'effet du type de classe
L'effet du type de classe sur les variables « oeil
et esprit exercés », « capacité à
anticiper, à reconstituer » et « entraînement
total » fait remarquer respectivement que :
premièrement, au test de pré apprentissage, la
moyenne des classes expérimentales (4,12) n'est pas significativement
différente de celle des classes témoins (4,10).
Au test de post apprentissage, la moyenne des classes
expérimentales (4,45) est significativement très
différente de celle des classes témoins (4,10).
Tableau n° 39 : Distribution des moyennes
de la variable «oeil et esprit
exercés » selon
le type de classe
Type de classe
|
Test de pré apprentissage
|
Test de post apprentissage
|
Classes expérimentales
Classes témoins
|
4,12
4,18
|
4,45
4,10
|
Moyenne
|
4,15
|
4,27
|
L'analyse de variance de la distribution des moyennes de la
variable «oeil et esprit exercés» selon le type de classe
rend compte d'une différence non significative du test de pré
apprentissage (F=0,73) et d'une différence très significative de
celui de post apprentissage (F=25,32). Ces différences seront
expliquées au chapitre VII.
a)- Test de pré apprentissage
Variation
|
Somme des carrés des écarts
|
Degrés de liberté
|
Somme des carrés moyens
|
F
|
P
|
Intergroupes
|
0,27
|
1
|
0,27
|
0,73
|
0,39
|
Intragroupe
|
109,36
|
298
|
0,36
|
|
|
Totale
|
109,63
|
299
|
|
|
|
b)- Test de post apprentissage
Variation
|
Somme des carrés des écarts
|
Degrés de liberté
|
Somme des carrés moyens
|
F
|
P
|
Intergroupes
|
9,36
|
1
|
9,36
|
25,32**
|
0,00
|
Intragroupe
|
110,17
|
298
|
0,36
|
|
|
Totale
|
119,53
|
299
|
|
|
|
Deuxièmement, au test de pré apprentissage, la
moyenne des classes expérimentales (2,33) n'est pas significativement
différente de celle des classes témoins (2,20).
Au test de post apprentissage, la moyenne des classes
expérimentales (3,30) est significativement très
différente de celle des classes témoins (2,61).
Tableau n° 40 : Distribution des moyennes de la
variable «capacité à
anticiper, à
reconstituer » selon le type de classe
Type de classe
|
Test de pré apprentissage
|
Test de post apprentissage
|
Classes expérimentales
Classes témoins
|
2,33
2,20
|
3,30
2,61
|
Moyenne
|
2,26
|
2,95
|
L'analyse de variance de la distribution des moyennes de la
variable «capacité à anticiper, à reconstituer»
selon le type de classe fait remarquer une différence non significative
du test de pré apprentissage (F=1,89) et une différence
très significative de celui de post apprentissage (F=61,60).
a)- Test de pré apprentissage
Variation
|
Somme des carrés des écarts
|
Degrés de liberté
|
Somme des carrés moyens
|
F
|
P
|
Intergroupes
|
1,33
|
1
|
1,33
|
1,89
|
0,16
|
Intragroupe
|
209,33
|
298
|
0,70
|
|
|
Totale
|
210,66
|
299
|
|
|
|
b)- Test de post apprentissage
Variation
|
Somme des carrés des écarts
|
Degrés de liberté
|
Somme des carrés moyens
|
F
|
P
|
Intergroupes
|
35,36
|
1
|
35,36
|
61,60**
|
0,00
|
Intragroupe
|
171,07
|
298
|
0,57
|
|
|
Totale
|
206,43
|
299
|
|
|
|
Troisièmement, au test de pré apprentissage, la
moyenne des classes expérimentales (4,72) n'est pas significativement
différente de celle des classes témoins (4,63).
Au test de post apprentissage, la moyenne des classes
expérimentales (4,88) est très différente de celle des
classes témoins (4,31).
Tableau n° 41 : Distribution des moyennes de la
variable «entraînement
total» selon le type de classe
Type de classe
|
Test de pré apprentissage
|
Test de post apprentissage
|
Classes expérimentales
Classes témoins
|
4,72
4,63
|
4,88
4,31
|
Moyenne
|
4,68
|
4,59
|
L'analyse de variance de la distribution des moyennes de la
variable «entraînement total » selon le type de classe
met en évidence une différence non significative du test de
pré apprentissage (F=1,29) et une différence très
significative de celui de post apprentissage (F=65,17). Ces différences
seront justifiées, comme nous l'avons mentionné plus haut,
à l'occasion de l'interprétation des résultats.
a)- Test de pré apprentissage
Variation
|
Somme des carrés des écarts
|
Degrés de liberté
|
Somme des carrés moyens
|
F
|
P
|
Intergroupes
|
0,65
|
1
|
0,65
|
1,29
|
0,25
|
Intragroupe
|
150,62
|
298
|
0,50
|
|
|
Totale
|
151,27
|
299
|
|
|
|
b)- Test de post apprentissage
Variation
|
Somme des carrés des écarts
|
Degrés de liberté
|
Somme des carrés moyens
|
F
|
P
|
Intergroupes
|
24,08
|
1
|
24,08
|
65,17**
|
0,00
|
Intragroupe
|
110,11
|
298
|
0,36
|
|
|
Totale
|
134,19
|
299
|
|
|
|
La distribution des moyennes des variables «oeil et
esprit exercés», «capacité à anticiper, à
reconstituer» et «entraînement total » selon le type
de classe établit une amélioration constante des moyennes des
classes expérimentales par rapport à celles des classes
témoins du test de post apprentissage. Cette amélioration
constante des moyennes d'un type de classe par rapport à un autre,
pourrait être en partie le fait de la nature de ces classes dans
lesquelles une intervention pédagogique particulière a eu lieu,
malgré le phénomène d'osmose, fréquent dans les
classes de même niveau dans les établissements scolaires.
Nous avons ainsi montré l'effet des
caractéristiques individuelles et contextuelles des
enquêtés sur nos résultats d'étude. Dans le chapitre
suivant, nous analysons l'effet conjugué des facteurs qualitatifs sur
nos résultats d'étude.
CHAPITRE VI
EFFETS CONJUGUÉS DES FACTEURS QUALITATIFS SUR
LES VARIABLES QUANTITATIVES
Afin d'affiner l'analyse des résultats de notre
étude, nous essayons de dégager l'effet conjugué des
facteurs qualitatifs les plus pertinents sur les variables quantitatives qui
les constituent. Il s'agit des facteurs type de classe, arrondissement de
résidence et établissement.
1. Le croisement du facteur type de classe avec
d'autres facteurs qualitatifs et la variable « oeil et esprit
exercés »
Le croisement du facteur type de classe avec les facteurs
arrondissement de résidence, moyen d'information utilisé, moyen
d'éclairage utilisé, profession du père, son niveau
d'étude, son statut matrimonial, profession de la mère, son
niveau d'étude et la variable « oeil et esprit
exercés » au test de post apprentissage révèlent
respectivement que :
premièrement, les sujets expérimentaux
résidant dans l'arrondissement 3 réalisent les plus fortes
moyennes, quel que soit le type de classe. Ces résultats peuvent tenir
de la facilité d'accès des apprenants à leur
établissement car celui-ci est situé à proximité
d'un des grands carrefours de la ville. Son accès facile pour tous
pourrait favoriser une bonne fréquentation scolaire.
En ce qui concerne les apprenants vivant à Poto-Poto,
ceux du groupe expérimental obtiennent de bonnes moyennes par rapport
à leurs camarades du groupe témoin. Nous avons indiqué que
la facilité d'accès pour tous à un établissement
scolaire est importante dans l'assiduité des apprenants.
Ainsi, le caractère facilement accessible d'un
établissement combiné avec l'innovation des pratiques
pédagogiques favorise l'amélioration des performances des
apprenants du groupe expérimental en lecture, confirmant ainsi notre
hypothèse de recherche.
Tableau n°42 : Effets conjugués des
facteurs type de classe,
arrondissement de résidence et
la variable «oeil et esprit
exercés» du test de post
apprentissage
Type de classe
|
Arrondissement
de résidence
|
Variable « oeil et esprit
exercés »
|
2
|
3
|
3,5
|
4
|
4,5
|
5
|
Total
|
1
|
1
2
3
4
5
|
0
0
0
0
0
|
5
0
1
0
1
|
3
1
0
0
0
|
21
2
17
6
12
|
7
0
1
0
0
|
8
1
34
7
23
|
44
4
53
13
36
|
2
|
1
2
3
4
5
|
0
0
0
0
1
|
1
0
9
2
8
|
0
0
0
0
0
|
24
5
38
2
20
|
4
2
0
0
0
|
11
3
13
1
6
|
40
10
60
5
35
|
Total
|
1
|
27
|
4
|
147
|
14
|
107
|
300
|
Deuxièmement, les apprenants qui ont la
télévision comme moyen d'information parviennent à de
meilleurs scores par rapport à leurs camarades qui utilisent soit la
radio soit la lecture comme moyen d'information.
La comparaison des résultats des sujets des classes
expérimentales et des classes témoins fait constater que ceux de
la première catégorie sont supérieurs à ceux de la
deuxième. Cette supériorité des résultats d'un type
de classe par rapport à un autre tient, semble-t-il, en partie de
l'intervention pédagogique particulière que nous avons
réalisée dans ce type de classes d'une part et de l'importance
que jouent les médias chez les apprenants d'autre part.
Tableau n°43 : Effets conjugués des
facteurs type de classe, moyen
d'information utilisé et la variable «oeil et
esprit exercés»
du test de post apprentissage
Type de classe
|
Arrondissement
de résidence
|
Variable « oeil et esprit
exercés »
|
2
|
3
|
3,5
|
4
|
4,5
|
5
|
Total
|
1
|
1
2
3
|
0
0
0
|
4
1
2
|
2
1
1
|
44
6
8
|
6
2
0
|
65
7
1
|
121
17
12
|
2
|
1
2
3
|
1
0
0
|
16
0
4
|
0
0
0
|
68
8
12
|
5
1
0
|
27
4
3
|
117
13
20
|
Total
|
1
|
20
|
4
|
147
|
14
|
107
|
300
|
Troisièmement, les apprenants dont les maisons sont
électrifiées obtiennent de bons scores, quel que soit leur type
de classe. Nous pouvons affirmer que l'utilisation de
l'électricité facilite les conditions d'apprentissage et le
travail à la maison.
Nous constatons par ailleurs que les scores des apprenants des
classes expérimentales sont supérieurs à ceux de leurs
camarades des classes témoins. Cette supériorité des
scores des sujets d'un type de classe par rapport à ceux d'un autre type
est probablement due à l'importance des innovations pédagogiques
que nous avons mises en oeuvre dans les classes de la première
modalité. Elle confirme de ce fait notre troisième
hypothèse secondaire de recherche, à savoir l'introduction des
innovations dans les pratiques pédagogiques actuelles contribue à
l'amélioration de la qualité de l'enseignement/apprentissage de
la lecture en classe de troisième.
Ainsi, la vie dans une maison électrifiée et
l'innovation des pratiques pédagogiques combinées peuvent
contribuer à l'amélioration des résultats scolaires en ce
qui concerne la variable « oeil et esprit
exercés ».
Tableau n°44 : Effets conjugués des
facteurs type de classe, moyen
d'éclairage et la variable
«oeil et esprit exercés» du test de
post apprentissage
Type de classe
|
Arrondissement
de résidence
|
Variable « oeil et esprit
exercés »
|
2
|
3
|
3,5
|
4
|
4,5
|
5
|
Total
|
1
|
1
2
|
0
0
|
3
4
|
2
2
|
21
37
|
6
2
|
15
58
|
47
103
|
2
|
1
2
|
0
1
|
3
17
|
0
0
|
20
69
|
3
3
|
9
25
|
35
115
|
Total
|
1
|
27
|
4
|
147
|
14
|
107
|
300
|
Quatrièmement, les apprenants dont les pères
sont issus des professions scientifiques, techniques, libérales et
assimilées présentent de bons scores par rapport à leurs
camarades dont les pères appartiennent à d'autres
catégories socioprofessionnelles.
Nous affirmons que ces enfants ont dû
bénéficier du privilège culturel lié aux
catégories socioprofessionnelles de leur père.
Nous observons en outre que les apprenants des classes
expérimentales parviennent à des scores supérieurs
à ceux de leurs camarades des classes de la seconde modalité.
Cette supériorité des résultats des sujets d'un type de
classe par rapport à ceux d'un autre type justifie l'utilité de
l'innovation des pratiques pédagogiques que nous avons fait mettre en
oeuvre par les professeurs expérimentateurs dans les classes de la
première modalité.
Tableau n°45 : Effets conjugués des
facteurs type de classe, profession
du père et la variable
«oeil et esprit exercés» du test de post
apprentissage
Type de classe
|
Arrondissement
de résidence
|
Variable « oeil et esprit
exercés »
|
2
|
3
|
3,5
|
4
|
4,5
|
5
|
Total
|
1
|
1
3
4
5
7
|
0
0
0
0
0
|
2
1
0
3
1
|
2
0
1
0
1
|
34
3
4
9
8
|
2
4
1
1
0
|
41
7
9
13
3
|
81
15
15
26
13
|
2
|
1
3
4
5
7
|
1
0
0
0
0
|
10
5
2
3
0
|
0
0
0
0
0
|
41
9
15
19
5
|
4
0
0
1
1
|
18
5
2
8
1
|
74
19
19
31
7
|
Total
|
1
|
27
|
4
|
147
|
14
|
107
|
300
|
Cinquièmement, les sujets expérimentaux dont les
pères ont le niveau d'étude de l'enseignement supérieur
réalisent les meilleurs scores par rapport à leurs autres
camarades. Nous affirmons à cet effet qu'ils ont dû
bénéficier du privilège culturel de leur père.
Quand un enfant prend conscience de l'utilité de la
lecture, il a déjà appris une chose importante : la lecture
peut servir à signaler une intention. Il apprend ainsi l'usage de la
lecture comme outil de communication et s'implique davantage dans
l'apprentissage de cette discipline fondamentale.
Par ailleurs, les résultats des sujets des classes
expérimentales sont supérieurs à ceux de leurs camarades
de la deuxième modalité. Cette supériorité des
résultats des classes expérimentales par rapport aux classes
témoins justifie la nature des pratiques pédagogiques que les
professeurs expérimentateurs ont utilisées dans ces classes.
Tableau n°46 : Effets conjugués des
facteurs type de classe, niveau
d'étude du père et la
variable «oeil et esprit exercés»
du test de post apprentissage
Type de classe
|
Arrondissement
de résidence
|
Variable « oeil et esprit
exercés »
|
2
|
3
|
3,5
|
4
|
4,5
|
5
|
Total
|
1
|
1
2
3
|
0
0
0
|
0
5
2
|
0
2
2
|
3
23
32
|
1
6
1
|
2
34
37
|
6
70
74
|
2
|
1
2
3
|
0
0
1
|
2
10
8
|
0
0
0
|
1
49
39
|
1
1
4
|
4
14
16
|
8
74
68
|
Total
|
1
|
27
|
4
|
147
|
14
|
107
|
300
|
Sixièmement, les apprenants dont les pères sont
monogames ont de bonnes moyennes par rapport à leurs camarades dont les
pères sont polygames, quel que soit le type de classe. Cette
différence des résultats tient, semble-t-il, de ce que tous les
deux parents participent au financement, à l'accompagnement et au suivi
du travail scolaire de leur enfant, chacun contribuant à la hauteur de
ses moyens et de ses possibilités.
La comparaison des moyennes des classes expérimentales
à celles des classes témoins fait observer que celles de la
première modalité sont supérieures à celles de la
deuxième, grâce au protocole que nous avons
expérimenté dans le premier type de classe.
Tableau n°47 : Effets conjugués des
facteurs type de classe, statut
matrimonial du père et la
variable «oeil et esprit exercés»
du test de post apprentissage
Type de classe
|
Arrondissement
de résidence
|
Variable « oeil et esprit
exercés »
|
2
|
3
|
3,5
|
4
|
4,5
|
5
|
Total
|
1
|
1
2
|
0
0
|
6
1
|
3
1
|
47
11
|
7
1
|
59
14
|
122
28
|
2
|
1
2
|
1
0
|
16
4
|
0
0
|
70
19
|
5
1
|
29
5
|
121
29
|
Total
|
1
|
27
|
4
|
147
|
14
|
107
|
300
|
Septièmement, les apprenants dont les mères ne
peuvent être classées selon leur profession obtiennent de bons
résultats, quel que soit leur type de classe. Cette catégorie
socioprofessionnelle est hétérogène. Les mères
issues de cette catégorie sont bien impliquées dans le petit
commerce et les circuits informels. Elles disposent suffisamment de
ressources financières pour engager des répétiteurs afin
d'apporter un appui au travail scolaire de leurs enfants à la maison.
Ces enfants qui disposent régulièrement du
minimum vital sont à l'abri des besoins les plus
élémentaires qui freinent souvent le travail scolaire de certains
enfants. C'est ce qui semble garantir le succès scolaire des
apprenants.
La comparaison des résultats des deux types de classes
montre que les résultats de la première modalité sont
supérieurs à ceux de la seconde, à cause des pratiques
pédagogiques ayant cours dans les classes témoins et grâce
aux innovations que nous avons introduites dans les classes
expérimentales.
Tableau n°48 : Effets conjugués des
facteurs type de classe, profession
de la mère et la variable
«oeil et esprit exercés»
du test de post apprentissage
Type de classe
|
Arrondissement
de résidence
|
Variable « oeil et esprit
exercés »
|
2
|
3
|
3,5
|
4
|
4,5
|
5
|
Total
|
1
|
0
1
3
4
5
6
7
|
0
0
0
0
0
0
0
|
2
1
0
4
0
0
0
|
3
0
0
0
1
0
0
|
23
9
4
16
4
1
1
|
2
0
1
4
1
0
0
|
27
19
7
16
4
0
0
|
57
29
12
40
10
1
1
|
2
|
0
1
3
4
5
7
|
1
0
0
0
0
0
|
10
1
3
4
2
0
|
0
0
0
0
0
0
|
40
7
8
26
7
1
|
2
1
0
2
1
0
|
14
6
4
6
3
1
|
67
15
15
38
13
2
|
Total
|
1
|
27
|
4
|
147
|
14
|
107
|
300
|
Huitièmement, les apprenants dont les mères ont
un niveau d'étude secondaire obtiennent de bonnes moyennes par rapport
à leurs autres camarades.
Cela tient, semble-t-il, de ce que les mères qui ont un
niveau d'étude secondaire sont conscientes que leurs enfants ont besoin
du soutien scolaire. Elles placent en eux un grand espoir et oeuvrent à
leur réussite scolaire, même si elles ne disposent pas du temps
nécessaire pour les encadrer personnellement à cause de leur
propre travail professionnel.
La comparaison des moyennes des deux types de classes
révèle que les résultats de la première
modalité sont supérieurs à ceux de la deuxième
grâce certainement à l'intervention pédagogique que nous
avons réalisée dans les classes de la première
modalité.
Tableau n°49 : Effets conjugués des
facteurs type de classe, niveau
d'étude de la mère et la
variable «oeil et esprit exercés»
du test de post apprentissage
Type de classe
|
Arrondissement
de résidence
|
Variable « oeil et esprit
exercés »
|
2
|
3
|
3,5
|
4
|
4,5
|
5
|
Total
|
1
|
1
2
3
|
0
0
0
|
0
6
0
|
0
4
0
|
6
45
7
|
0
8
0
|
2
54
18
|
8
117
25
|
2
|
1
2
3
|
0
1
0
|
2
14
4
|
0
0
0
|
8
74
7
|
2
4
0
|
3
24
7
|
15
117
18
|
Total
|
1
|
27
|
4
|
147
|
14
|
107
|
300
|
2. La combinaison du facteur arrondissement de
résidence avec d'autres facteurs qualitatifs et la variable
« capacité à anticiper »
La combinaison du facteur arrondissement de résidence
avec les facteurs type de classe, profession du père, son niveau
d'étude, son statut matrimonial, profession de la mère, son
niveau d'étude, moyen d'éclairage utilisé, abonnement
à une bibliothèque et la variable
« capacité à anticiper, à
reconstituer » au test de post apprentissage, indiquent
respectivement que :
premièrement, les plus fortes moyennes sont obtenues
par les apprenants des classes expérimentales, quel que soit leur
arrondissement de résidence. Ainsi, nous constatons une nette
amélioration des résultats des classes expérimentales par
rapport aux classes témoins. L'intervention pédagogique
particulière que nous avons réalisée dans ces classes
expérimentales pourrait en partie expliquer un tel constat.
Tableau n°50 : Effets conjugués des
facteurs arrondissement de résidence,
type de classe et la variable « capacité
à anticiper, à
reconstituer » du test de post
apprentissage
Arrondissement de résidence
|
Type de classe
|
Variable « capacité à anticiper
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
Total
|
1
|
1
2
|
0
0
|
0
10
|
18
26
|
17
3
|
9
1
|
44
40
|
2
|
1
2
|
0
0
|
0
3
|
3
5
|
0
1
|
1
1
|
4
10
|
3
|
1
2
|
0
0
|
15
33
|
21
25
|
15
2
|
2
0
|
53
60
|
4
|
1
2
|
0
1
|
1
0
|
11
4
|
1
0
|
0
0
|
13
5
|
5
|
1
2
|
0
2
|
6
19
|
20
11
|
10
3
|
0
0
|
13
35
|
Total
|
3
|
87
|
144
|
52
|
14
|
300
|
Deuxièmement, les apprenants dont les pères sont
des personnes ne pouvant être classées selon leur profession
obtiennent de fortes moyennes, quel que soit leur lieu de résidence.
Nous considérons que cette catégorie de
pères constitue un groupe de personnes opérant dans les circuits
informels. Elles gagnent souvent bien leur vie, c'est l'instabilité qui
est leur handicap. Cependant, bien organisées, elles disposent d'un bon
niveau de vie leur permettant de faire accompagner efficacement les
études de leurs enfants. Ces derniers bénéficient ainsi
du prestige économique de leurs pères.
Tableau n°51 : Effets conjugués des
facteurs arrondissement de résidence,
profession du père et la
variable « capacité à anticiper, à
reconstituer » du test de
post apprentissage
Arrondissement de résidence
|
Profession du père
|
Variable « capacité à
anticiper »
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
Total
|
1
|
1
3
4
5
7
|
|
6
1
1
2
|
18
6
4
9
7
|
5
2
5
3
5
|
2
3
2
3
|
31
11
12
13
17
|
2
|
1
3
4
5
|
|
2
1
|
3
2
1
2
|
1
|
2
|
8
2
1
3
|
3
|
1
3
4
5
7
|
|
30
5
5
8
|
23
2
7
11
3
|
11
1
1
4
|
2
|
66
8
13
23
3
|
4
|
1
3
5
|
1
|
1
|
8
3
4
|
1
|
|
11
3
4
|
5
|
1
3
4
5
|
2
|
13
5
2
5
|
21
3
2
5
|
3
2
4
4
|
|
39
10
8
14
|
Total
|
3
|
87
|
144
|
52
|
14
|
300
|
Troisièmement, les bonnes moyennes sont
réalisées par les apprenants dont les pères ont le niveau
d'étude secondaire à Makélékélé et
à Ouenzé. A Bacongo, Poto-Poto et Moungali, leurs camarades dont
les pères sont de niveau d'enseignement supérieur obtiennent les
fortes moyennes.
Les apprenants dont les pères ont le niveau
d'enseignement supérieur semblent bénéficier du
privilège culturel de leurs pères. Les enfants qui voient leurs
pères en situation de lecteur pour résoudre un problème,
ont envie de lire pour résoudre à leur tour leur problème.
Dans ces conditions, ils sont très motivés quand
il s'agit d'apprendre à lire. Une telle motivation peut expliquer en
partie leur succès et renforcer leur désir de s'intégrer
dans le monde de l'écrit. Leur intégration dans l'univers de
l'écrit contribuerait à vaincre la désaffection que de
nombreux apprenants de la classe de troisième éprouvent pour
l'écrit.
Leurs camarades dont les pères ont le niveau
d'étude secondaire bénéficient quant à eux de
l'espoir que leurs pères placent en leur réussite scolaire. Ayant
pris conscience de l'importance de l'école dans l'ascension sociale d'un
citoyen, les parents oeuvrent à la réussite scolaire de leurs
enfants.
Toutefois, les occupations professionnelles et la
nécessité de gagner plus d'argent pour subvenir aux besoins de la
famille les contraignent souvent à se décharger de leur
tâche d'éducation sur leurs épouses. Celles-ci ne sont pas
toujours disposées à jouer pleinement ce rôle à
cause des tâches ménagères et parfois professionnelles.
Ces pères ne s'investissent pas personnellement dans le
suivi et l'encadrement des études de leurs enfants. Ils cherchent
à les placer dans les établissements d'enseignement
privé. Même avec des revenus modestes, ils engagent des
répétiteurs pour accompagner le travail scolaire de leurs enfants
qui en ont le plus besoin.
Tableau n°52 : Effets conjugués des
facteurs arrondissement de résidence,
niveau d'étude du père
et la variable « capacité à anticiper,
à reconstituer » du
test de post apprentissage
Arrondissement de résidence
|
Niveau d'étude du père
|
Variable « capacité à anticiper
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
Total
|
1
|
1
2
3
|
0
0
0
|
1
5
4
|
2
24
18
|
2
15
3
|
0
8
2
|
5
52
27
|
2
|
1
2
3
|
0
0
0
|
1
0
2
|
3
2
3
|
0
0
1
|
0
0
2
|
4
2
8
|
3
|
1
2
3
|
0
0
0
|
0
21
27
|
3
20
23
|
0
7
10
|
0
0
2
|
3
48
62
|
4
|
2
3
|
0
1
|
0
1
|
6
9
|
0
1
|
0
0
|
6
12
|
5
|
1
2
3
|
0
0
2
|
1
13
11
|
1
13
17
|
0
10
3
|
0
0
0
|
2
36
33
|
Total
|
3
|
87
|
144
|
52
|
14
|
300
|
Quatrièmement, les meilleures performances sont
réalisées par les apprenants dont les pères sont
monogames, quel que soit leur arrondissement de résidence.
Ainsi, nous pouvons affirmer que dans le régime
monogamique, le père et la mère contribuent, chacun à la
hauteur de ses moyens et de ses disponibilités, à
l'accompagnement, au suivi et à l'encadrement scolaires de leurs
enfants.
Tableau n°53 : Effets conjugués des
facteurs arrondissement de résidence,
statut matrimonial du père et
la variable « capacité à
anticiper, à
reconstituer » du test de post apprentissage
Arrondissement de résidence
|
Statut matrimonial du père
|
Variable « capacité à anticiper
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
Total
|
1
|
1
2
|
0
0
|
8
2
|
36
8
|
15
5
|
9
1
|
68
16
|
2
|
1
|
0
|
3
|
8
|
1
|
2
|
14
|
3
|
1
2
|
0
0
|
39
9
|
37
9
|
14
3
|
1
1
|
91
22
|
4
|
1
2
|
1
0
|
1
0
|
13
2
|
1
0
|
0
0
|
16
2
|
5
|
1
2
|
0
2
|
17
8
|
27
4
|
10
3
|
0
0
|
54
17
|
Total
|
3
|
87
|
144
|
52
|
14
|
300
|
Cinquièmement, les apprenants dont les mères
sont issues de la catégorie socioprofessionnelle du personnel
commercial et vendeur résidant dans la zone sociolinguistique A
(Makélékéle, Bacongo) parviennent à des plus fortes
moyennes. Leurs camarades dont les mères sont des personnes ne pouvant
être classées selon leur profession et résidant dans les
zones sociolinguistiques B (Poto-Poto et Moungali) et C (Ouenzé),
obtiennent les plus fortes moyennes. Ce phénomène semble
s'expliquer par le fait que les mères commerçantes et vendeuses
placent beaucoup d'espoir en leurs enfants. Elles disposent fréquemment
des moyens pour subvenir à leurs besoins élémentaires et
favoriser leurs études scolaires avec l'aide des
répétiteurs.
Tableau n°54 : Effets conjugués des
facteurs arrondissement de résidence,
profession de la mère, et la
variable « capacité à anticiper,
à reconstituer » du test de post
apprentissage
Arrondissement de résidence
|
Profession de la mère
|
Variable « capacité à anticiper
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
Total
|
1
|
0
1
3
4
5
7
|
0
0
0
0
0
0
|
2
1
1
4
1
1
|
8
5
2
19
9
1
|
8
2
1
8
1
0
|
2
2
0
6
0
0
|
20
10
4
37
11
2
|
2
|
0
1
3
4
5
|
0
0
0
0
0
|
1
0
1
1
0
|
2
1
1
3
1
|
0
0
0
1
0
|
1
0
0
0
1
|
4
1
2
5
2
|
3
|
0
1
3
4
5
6
7
|
0
0
0
0
0
0
0
|
27
3
6
9
3
0
0
|
21
4
7
11
2
0
1
|
6
5
3
2
0
1
0
|
0
1
1
0
0
0
0
|
54
13
17
22
5
1
1
|
4
|
0
1
3
4
5
|
0
0
1
0
0
|
0
0
0
1
0
|
4
7
0
3
1
|
1
0
0
0
0
|
0
0
0
0
0
|
5
7
1
4
1
|
5
|
0
1
3
4
5
|
2
0
0
0
0
|
14
3
1
5
2
|
18
7
2
2
2
|
7
3
0
3
0
|
0
0
0
0
0
|
41
13
3
10
4
|
Total
|
3
|
87
|
144
|
52
|
14
|
300
|
Sixièmement, les plus fortes moyennes sont obtenues par
les apprenants dont les mères ont le niveau d'étude secondaire,
quel que soit leur arrondissement de résidence. Nous avons
déjà montré que les mères dont le niveau
d'étude est celui de l'enseignement secondaire sont conscientes que
leurs enfants doivent bénéficier d'un soutien scolaire. Elles
font encadrer leurs études par des répétiteurs.
Tableau n°55 : Effets conjugués des
facteurs arrondissement de résidence,
niveau d'étude de la
mère et la variable « capacité à
anticiper, à
reconstituer » du test de post apprentissage
Arrondissement de résidence
|
Niveau d'étude de la mère
|
Variable « capacité à
anticiper »
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
Total
|
1
|
1
2
3
|
0
0
0
|
1
8
1
|
6
36
2
|
2
16
2
|
1
8
1
|
10
68
6
|
2
|
1
2
|
0
0
|
1
2
|
2
6
|
0
1
|
0
2
|
3
11
|
3
|
1
2
3
|
0
0
0
|
7
33
8
|
1
42
3
|
1
8
8
|
0
1
1
|
9
84
20
|
4
|
2
3
|
0
1
|
1
0
|
11
4
|
1
0
|
0
0
|
13
5
|
5
|
1
2
3
|
1
1
0
|
0
23
2
|
0
24
7
|
1
10
2
|
0
0
0
|
2
58
11
|
Total
|
3
|
87
|
144
|
52
|
14
|
300
|
Septièmement, les apprenants qui vivent dans les
maisons éclairées à la lampe à pétrole
à Makélékélé parviennent à se faire
attribuer les plus fortes moyennes par rapport à leurs camarades
du même arrondissement qui vivent dans les maisons
électrifiées ; leurs camarades des arrondissements de
Bacongo, Poto-Poto, Moungali et Ouenzé qui vivent dans les maisons
électrifiées réalisent aussi des fortes moyennes.
Nous constatons que les apprenants de
Makélékélé adaptent leur rythme d'apprentissage
extrascolaire aux horaires d'éclairage diurne. Cela les place plus ou
moins dans les mêmes conditions d'éclairage que leurs camarades
vivant dans les maisons électrifiées, pour les apprentissages
extrascolaires. Et le moyen d'éclairage a le même effet sur la
variable « capacité à anticiper, à
reconstituer » aussi bien chez les uns que chez les autres.
Tableau n°56 : Effets conjugués des
facteurs arrondissement de résidence,
moyen d'éclairage
utilisé et la variable « capacité à anticiper,
à reconstituer » du
test de post apprentissage
Arrondissement de résidence
|
Moyen d'éclairage utilisé
|
Variable « capacité à
anticiper »
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
Total
|
1
|
1
2
|
0
0
|
8
2
|
27
17
|
12
8
|
8
2
|
55
29
|
2
|
1
2
|
0
0
|
1
2
|
3
5
|
0
1
|
1
1
|
5
9
|
3
|
1
2
|
0
0
|
3
45
|
3
43
|
3
14
|
0
2
|
9
104
|
4
|
1
2
|
0
1
|
0
1
|
4
11
|
1
0
|
0
0
|
5
13
|
5
|
1
2
|
0
2
|
4
21
|
3
28
|
1
12
|
0
0
|
8
63
|
Total
|
3
|
87
|
144
|
52
|
14
|
300
|
Huitièmement, les apprenants qui n'ont pas accès
à une bibliothèque obtiennent de fortes notes par rapport
à leurs camarades qui en bénéficient.
Cela semble trahir les effets pervers du questionnaire. Nous
avons le sentiment que certains apprenants qui ont affirmé
fréquenter une bibliothèque, n'ont pas été
sincères. S'ils l'ont été, leur comportement en
bibliothèque s'avère inopérant car certains y vont par
imitation et non pour se cultiver.
Tableau n°57 : Effets conjugués des
facteurs arrondissement de résidence,
abonnement à une
bibliothèque, et la variable « capacité à
anticiper, à
reconstituer » du test de post apprentissage
Bibliothèque
|
Arrondissement de résidence
|
Variable « capacité à
anticiper »
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
Total
|
0
|
1
2
3
4
5
|
0
0
0
1
2
|
10
3
41
1
23
|
39
7
39
14
27
|
16
1
14
1
11
|
10
1
2
0
0
|
75
12
96
17
63
|
1
|
1
2
3
4
5
|
0
0
0
0
0
|
0
0
7
0
2
|
5
1
7
1
4
|
4
0
3
0
2
|
0
1
0
0
0
|
9
2
17
1
8
|
Total
|
3
|
87
|
144
|
52
|
14
|
300
|
3. Le croisement du facteur établissement avec
d'autres facteurs qualitatifs et la variable « entraînement
total »
Le croisement du facteur établissement avec les
facteurs type de classe, profession de la mère, son niveau
d'étude, arrondissement de résidence, moyen d'information
utilisé et la variable « entraînement total »
montrent respectivement que :
premièrement, les apprenants des classes
expérimentales parviennent à de meilleures performances en
lecture par rapport à leurs camarades des classes témoins, quel
que soit leur établissement. Un tel phénomène paraît
partiellement tributaire de l'intervention pédagogique
particulière que les professeurs expérimentateurs ont
réalisée dans ce type de classe.
Tableau n°58 : Effets conjugués des
facteurs établissement, type de classe
et la variable
«entraînement total » du test de post
apprentissage
Etablissement
|
Type de classe
|
Variable «entraînement total»
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
Total
|
1
|
1
2
|
|
0
0
|
0
13
|
2
22
|
48
15
|
50
50
|
2
|
1
2
|
|
0
0
|
0
2
|
4
9
|
46
39
|
50
50
|
3
|
1
2
|
|
0
3
|
1
6
|
10
21
|
39
20
|
50
50
|
Total
|
|
3
|
22
|
68
|
207
|
300
|
Deuxièmement, les plus fortes moyennes sont
réalisées par les sujets expérimentaux dont les
mères font partie de la catégorie socioprofessionnelle des
personnels commerciaux et vendeurs, quel que soit leur établissement.
Cela semble s'expliquer par le fait que la catégorie
à laquelle appartiennent ces mères leur confère un niveau
de vie modeste. Elles espèrent par conséquent que la
réussite scolaire de leurs enfants, qui favoriserait leur ascension
sociale, pourrait contribuer à leur assurer un niveau de vie
décent surtout lorsqu'elles seront plus âgées. Ainsi, elles
mettent tout en oeuvre pour solliciter un encadrement et un accompagnement
efficaces du travail scolaire de leurs enfants.
Tableau n°59 : Effets conjugués des
facteurs établissement, profession de
la mère et la variable
«entraînement total » du test de post-
apprentissage
Etablissement
|
Profession de la mère
|
Variable «entraînement total»
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
Total
|
1
|
0
1
3
4
5
7
|
|
0
0
0
0
0
0
|
3
2
3
3
1
1
|
6
3
2
9
4
0
|
16
6
1
31
8
1
|
25
11
6
43
13
2
|
2
|
0
1
3
4
5
6
7
|
|
0
0
0
0
0
0
0
|
1
0
1
0
0
0
0
|
5
1
4
2
1
0
0
|
38
15
9
17
4
1
1
|
44
16
14
19
5
1
1
|
3
|
0
1
3
4
5
|
|
2
1
0
0
0
|
6
0
0
0
1
|
21
7
0
2
1
|
26
9
7
14
3
|
55
17
7
16
5
|
Total
|
|
3
|
22
|
68
|
207
|
300
|
Troisièmement, les plus fortes moyennes sont obtenues
par les sujets expérimentaux dont les mères ont le niveau
d'enseignement secondaire, quel que soit l'établissement.
Ces mères paraissent aptes à faire accompagner
le travail scolaire de leurs enfants par les répétiteurs. Elles
espèrent que la réussite scolaire de ces derniers pourrait leur
assurer une grande ascension sociale qui compenserait leur bas niveau de vie
actuel.
Tableau n°60 : Effets conjugués des
facteurs établissement, niveau d'étude
de la mère et la variable
«entraînement total » du test de
post apprentissage
Etablissement
|
Niveau d'étude de la mère
|
Variable «entraînement total»
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
Total
|
1
|
1
2
3
|
|
0
0
0
|
2
9
2
|
5
19
0
|
6
53
4
|
13
81
6
|
2
|
1
2
3
|
|
0
0
0
|
0
1
1
|
1
11
1
|
6
59
20
|
7
71
22
|
3
|
1
2
3
|
|
0
2
1
|
0
6
1
|
1
24
6
|
2
50
7
|
3
82
15
|
Total
|
|
3
|
22
|
68
|
207
|
300
|
Quatrièmement, les apprenants du collège
d'enseignement général du 8 février 1964 réalisent
les plus fortes moyennes, quel que soit leur lieu de résidence.
La proximité des apprenants par rapport à leur
établissement placé aux environs d'un des plus grands carrefours
de la ville et les facilités d'accès pour tous qu'il offre,
peuvent être à l'origine d'un tel constat car les sujets
expérimentaux vivent soit à Moungali, soit à Ouenzé
ou à Poto-Poto.
Tableau n°61 : Effets conjugués des
facteurs établissement,
arrondissement de résidence et
la variable «entraînement
total » du test de post
apprentissage
Etablissement
|
Arrondissement de résidence
|
Variable «entraînement total»
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
Total
|
1
|
1
2
4
|
|
0
0
0
|
12
1
0
|
20
4
0
|
52
9
2
|
84
14
2
|
2
|
3
4
5
|
|
0
0
0
|
2
0
0
|
11
1
1
|
62
15
8
|
75
16
9
|
3
|
3
5
|
|
0
3
|
4
3
|
13
18
|
21
38
|
38
62
|
Total
|
|
3
|
22
|
68
|
207
|
300
|
Cinquièmement, les apprenants qui ont comme moyen
d'information la télévision réalisent les plus fortes
moyennes, quel que soit leur établissement.
La télévision projette de nombreuses
informations parmi lesquelles celles qui ont trait à la science et
à la culture. La forte culture qu'acquièrent les apprenants les
prédispose à une bonne capacité de lecture car lire
implique aussi des références culturelles. Nous avons
montré au chapitre IV que les médias en général et
la télévision en particulier concurrencent la lecture au
XXIè siècle.
Tableau n°62 : Effets conjugués des
facteurs établissement, moyen
d'information utilisé et la
variable «entraînement total » du
test de post apprentissage
Etablissement
|
Moyen d'information utilisé
|
Variable «entraînement total»
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
Total
|
1
|
1
2
3
|
|
0
0
0
|
11
1
1
|
19
3
2
|
49
9
5
|
79
13
8
|
2
|
1
2
3
|
|
0
0
0
|
2
0
0
|
9
1
3
|
63
9
13
|
74
10
16
|
3
|
1
2
3
|
|
2
0
1
|
6
1
0
|
26
2
3
|
51
4
4
|
85
7
8
|
Total
|
|
3
|
22
|
68
|
207
|
300
|
En somme, l'amélioration de la qualité de
l'enseignement/apprentissage de la lecture dépend certes de l'innovation
des pratiques pédagogiques, mais aussi d'un milieu de résidence
propice à la lecture et d'un minimum de support pluriel d'apprentissage,
même si le manque de manuel de lecture n'est plus un handicap
incontournable à l'enseignement, et à l'apprentissage de la
lecture de nos jours.
Ayant examiné l'effet conjugué des
caractéristiques individuelles et contextuelles des
enquêtés sur nos résultats d'étude, nous
procédons à leur interprétation et à leur
analyse.
CHAPITRE VII
INTERPRETATION DES RESULTATS ET DISCUSSION
Le présent chapitre a pour but d'interpréter et
de discuter les résultats. Il s'agit en effet de mettre la
cohérence sous-jacente entre les résultats que nous venons de
présenter au chapitre IV et les facteurs indépendants d'une part,
de les examiner contradictoirement d'autre part.
1. INTERPRETATION DES RESULTATS
Nous avons indiqué au chapitre IV que, du test de
pré apprentissage (ou évaluation initiale) à celui de post
apprentissage (ou évaluation terminale), les résultats de notre
étude se sont révélés globalement
améliorés, confirmant de ce fait notre troisième
hypothèse secondaire de recherche à savoir l'introduction des
innovations dans les pratiques pédagogiques actuelles contribue à
l'amélioration de la qualité de l'enseignement et de
l'apprentissage de la lecture.
La preuve nous a été donnée par la
croissance des moyennes des tests d'une part, et par la régression des
coefficients de variation d'autre part, comme le montre le tableau synoptique
des résultats présenté au chapitre IV.
Il s'agit à l'instar des travaux de Michel Loriaux
(1988), comme nous l'avons mentionné au chapitre IV, de
déterminer les facteurs qui interviennent dans
l'amélioration des résultats et de dégager
l'impact de chacun d'eux76(*). A cet effet, nous distinguons des facteurs non
significatifs, des facteurs secondairement significatifs et des facteurs
principalement significatifs.
A - Facteurs dont l'effet est non
significatif
Il est vrai que les résultats de notre étude se
sont révélés globalement améliorés.
Cependant certains facteurs se sont avérés sans effet sur les
résultats. En effet, lorsque le F d'une variable est non significatif,
cela suppose que la variable considérée n'a pas un grand effet
sur les résultats obtenus, mais elle ne les défavorise pas non
plus.
Nous avons identifié quatre variables
indépendantes dont l'effet paraît non significatif dans les
résultats de l'étude. Il s'agit des facteurs arrondissement de
résidence, établissement, âge et profession du père,
respectivement sur les résultats des variables « oeil et
esprit exercés » pour les deux premières,
« capacité à anticiper, à
reconstituer » pour la troisième et
« entraînement total » pour la troisième et la
dernière, conformément à l'analyse de variances
présentée au chapitre IV.
- Le facteur arrondissement de résidence n'a pas un
grand effet sur le résultat de la variable « oeil et esprit
exercés » du test de post apprentissage, (F = 0,57 ; .0,
67) contre (F = 1,85 ; .0, 10) de celui de pré apprentissage.
- Le facteur établissement n'a pas un grand effet sur
le résultat de la variable « oeil et esprit
exercés » du test de post apprentissage (F = 1,28 ; .0,
27) contre (F = 2,82 ; .0, 06) de celui de préapprentissage.
- Le facteur âge n'a pas un grand effet sur les
résultats des variables « capacité à anticiper,
à reconstituer » du test de post apprentissage (F =
0,32 ; .057) contre (F = 1,64 ; .0, 20) et
« entraînement total » (F = 0,15 ; .0, 69)
contre (F = 2,86 ; .0, 91), de celui de préapprentissage.
- Le facteur profession du père n'a pas un grand effet
sur les résultats des variables « oeil et esprit
exercés » du test de post apprentissage (F = 0,30 ; .0,
87) contre (F = 1,09 ; .0, 35), et « entraînement
total » (F = 0,64 ; .0, 63) contre (F = 2,33 ; .0, 05), de
celui de pré apprentissage.
B - Facteurs secondairement significatifs
Nous avons indiqué au chapitre IV que
conformément aux études de Pierre Dagnelie (1975), lorsque le F
d'une variable est significatif et que le seuil de significativité est
élevé, cela signifie que la variable considérée a
un effet secondaire dans l'amélioration des résultats de
l'étude77(*).
Nous avons effectivement constaté trois variables
(l'âge, l'arrondissement de résidence, la profession du
père) dont l'effet n'est que partiel dans l'amélioration des
résultats indiquée à l'analyse de variance que nous avons
présentée au chapitre IV.
- Le facteur âge du test de post apprentissage n'a qu'un
effet secondaire sur le résultat de la variable « oeil et
esprit exercés » (F = 2,03 ; .0, 15) contre (F=
0,20 ; .0, 64) de celui de pré apprentissage.
- Le facteur arrondissement de résidence du test de
post apprentissage n'a qu'un effet secondaire sur le résultat de la
variable « entraînement total » (F = 2,63 ; .0,
34) contre (F = 1,28 ; .0, 27) de celui de pré
apprentissage.
- Le facteur profession du père du test de post
apprentissage n'a qu'un effet secondaire sur le résultat de la variable
« capacité à anticiper, à
reconstituer » (F = 3,31 ; .0, 11) contre (F = 2,03 ; .0,
08) de celui de pré apprentissage.
C - Facteurs principalement significatifs
Nous affirmons avec Pierre Dagnelie (1975) que, lorsque le F
d'une variable est très significatif et que le seuil de
significativité est très sévère (tendant vers nul),
cela veut dire que c'est principalement à cause de celle-ci que les
résultats se sont révélés
améliorés78(*).
Nous affirmons que s'il y a une amélioration des
résultats, c'est à titre principal à cause des variables
suivantes : l'arrondissement de résidence, l'établissement,
la classe et le type de classe, comme nous l'avons indiqué au chapitre
VI.
- Le facteur arrondissement de résidence qui intervient
pour une grande part dans l'amélioration des résultats de la
variable « capacité à anticiper, à
reconstituer » du test de post apprentissage (F = 8,22 ; .0, 00)
contre (F = 0,93 ; .0, 44) de celui de pré apprentissage.
- Le facteur établissement qui contribue pour une
grande part à l'amélioration des résultats du test de post
apprentissage des variables « capacité à anticiper,
à reconstituer » (F = 17,18 ; .0, 00) contre (F=
2,29 ; .0, 10) et « entraînement total » (F =
9,72 ; .0, 00) contre (F = 2,15 ; .0, 11), de celui de pré
apprentissage.
- Le facteur classe qui joue un grand rôle dans
l'amélioration des résultats du test de post apprentissage des
variables « oeil et esprit exercés » (F =
14,50 ; .0,00) contre (F = 3,89 : .0,00), « capacité
à anticiper, à reconstituer » (F = 22,91 ; .0,00)
contre (F = 1,62 ; .0,15) et « entraînement
total » (F = 24,27 ; .0,00) contre (F = 1,84 ; .0,10) de
celui de pré apprentissage.
- Le facteur type de classe qui intervient pour une importante
part dans l'amélioration des résultats du test de post
apprentissage des variables « oeil et esprit
exercés » (F=25,32 ; .0,00) contre (F =, 0,73 ;
.0,39), « capacité à anticiper, à
reconstituer » (F = 61,60 ; .0,00) contre (F = 1,89 ;
.0,16), et « entraînement total » (F = 65,17 ;
.0,00) contre (F= 1,92 ; .0,25) de celui de pré apprentissage.
Par ailleurs, les moyennes du test de pré apprentissage
étaient dispersées et le coefficient de variation très
élevé dans toutes les classes, qu'elles soient
expérimentales ou témoins. Les moyennes du test de post
apprentissage sont plus resserrées et tendent à devenir
homogènes, et le coefficient de variation décroît dans les
classes expérimentales. En revanche, dans les classes témoins,
les moyennes demeurent dispersées et le coefficient de variation
s'accroît.
La régression du coefficient de variation dans les
classes expérimentales et leur accroissement dans les classes
témoins traduisent l'amélioration des résultats dans les
classes expérimentales et notre troisième hypothèse
secondaire de recherche s'en trouve vérifiée.
Les résultats ci-dessus interprétés
résultent de la combinaison des facteurs dépendants et
indépendants.
Les facteurs dépendants
Au test de pré apprentissage, les apprenants des deux
groupes (expérimental et témoin) ont manifesté des
compétences sensiblement identiques. Cela pourrait s'expliquer par le
fait qu'ils ont le même niveau d'étude. Tous ces apprenants
étant récemment admis en classe de troisième devraient
disposer des pré-requis plus ou moins identiques.
Les valeurs du test de post apprentissage ont
révélé que :
- la variable « oeil et esprit
exercés » a connu une amélioration significative dans
tous les groupes expérimentaux, et une régression dans tous les
groupes témoins.
- La variable « capacité à anticiper,
à reconstituer» a connu une amélioration plus significative
dans les groupes expérimentaux que dans les groupes témoins.
- La variable « entraînement total »
a indiqué une amélioration significative dans les groupes
expérimentaux et une régression sensible dans les groupes
témoins.
Cette amélioration des compétences en lecture
dans les groupes expérimentaux pourrait être en partie liée
à la fois aux pré-requis linguistique et culturel des apprenants,
à l'acquisition de nouvelles habitudes et pratiques de lecture et aux
apprentissages que les apprenants ont réalisés au cours de
l'année scolaire.
La variable « oeil et esprit
exercés » est composée de trois items, à savoir
un oeil habile, un oeil panoramique et un esprit agile79(*).
A propos de l'oeil habile, il s'agit de l'entraînement
des apprenants à discriminer de plus en plus sûrement les signes
graphiques. Cet item est un exercice de gymnastique pour les yeux. Il joue le
même rôle que l'exercice d'assouplissement ou de musculation pour
les athlètes. Au collège, les professeurs ont l'habitude
d'écrire le plan des leçons, les mots importants et les
résumés au tableau. A force d'avoir constamment les yeux
rivés sur ces écrits, les apprenants s'exercent effectivement
à discriminer les différences et les ressemblances des signes
graphiques. Ils cultivent de ce fait leur
agilité visuelle dont l'un des avantages est
d'éviter la confusion des mots qui provoque de fréquents retours
en arrière. Ceux-ci freinent la vitesse d'exécution de la
lecture.
L'oeil panoramique met en évidence la
compétence à saisir plus de mots à chaque arrêt de
l'oeil. Les études des chercheurs Emile Javal (1978) et ceux de
François Richaudeau (1988) sur les mécanismes physiologiques de
la perception dans l'acte de lire ont montré que l'oeil opère par
saccades et ne perçoit qu'en état d'immobilité80(*).
L'amélioration de cette habilité tient
probablement de ce que les pratiques pédagogiques que nous
avons expérimentées ont certainement contribué
à l'exercice de l'angle de vision des sujets expérimentaux.
Une action sur l'angle de vision entraîne automatiquement une plus grande
agilité visuelle de l'individu et, partant, influe sur sa vitesse de
lecture.
De nombreux travaux et particulièrement ceux
menés au laboratoire de physiologie de la lecture et de
l'écriture à la Sorbonne ainsi que ceux de François
Richaudeau (1988) ont prouvé que l'angle de vision varie selon
l'efficacité du lecteur, même si par ailleurs il a pu être
démontré que le temps de déplacement et de fixation sont
sensiblement identiques quelle que soit l'efficacité du lecteur81(*). Nous reconnaissons toutefois
que l'oeil du lecteur entraîné ne se déplace guère
plus vite que celui du lecteur lent, même s'il perçoit plus de
signes que lui pendant une fixation.
En ce qui concerne l'esprit agile, nous constatons que la
mémoire des apprenants de la classe de 3ème est
abondamment sollicitée en vue de la préparation de l'examen du
Brevet d'Etudes du Premier Cycle (BEPC) et particulièrement pour les
disciplines comme l'histoire, la géographie, les sciences de la vie et
de la terre. Aussi, l'âge des apprenants les prédisposant à
une importante capacité de mémorisation, leur mémoire
constamment aiguisée gagne en efficacité. L'efficacité de
la mémoire s'investit dans les activités de prédiction et,
partant, dans l'amélioration de la vitesse de lecture.
Nous rappelons que dans la présente étude, nous
préférons évaluer la vitesse de lecture en signes et non
en mots, encore moins en syllabes parce que leurs longueurs sont variables. Le
signe désigne la lettre, le signe de ponctuation ou l'espace entre deux
mots et sa longueur est invariable.
Au test de pré apprentissage, les apprenants de tous
les groupes expérimentaux et témoins ont présenté
une vitesse de lecture plus ou moins identique. Elle était de 521 signes
à la minute en moyenne dans les groupes expérimentaux contre 545
signes à la minute en moyenne dans les groupes témoins. Elle
correspondait donc à celle des lecteurs qui parcourent l'écrit
à travers la prononciation de tous les mots.
Au test de post apprentissage, les apprenants des groupes
témoins n'ont pu améliorer leur vitesse de lecture. Ils sont
restés à la vitesse de 513 signes à la minute. Cette
stabilité de la vitesse de lecture pourrait être due pour
l'essentiel aux mauvaises habitudes de lecture acquises lors des premiers
apprentissages.
En effet, quand un apprenant ne prend pas clairement
conscience des facteurs susceptibles d'entraver sa lecture, il ne peut
accroître sa vitesse de lecture. Comme l'a relevé Brigitte
Chevalier (1986), la sub-vocalisation, les régressions et le manque
d'attention ralentissent la vitesse de lecture. Un lecteur, qui consacre toute
son énergie à produire des sons, ne saurait accroître de
façon significative sa vitesse. La lecture à haute voix implique
le mot à mot et, comme l'a montré Brigitte Chevalier (1986),
trois intermédiaires existent entre l'écrit et le cerveau :
l'oeil, la bouche et l'oreille82(*). A ce propos, Gérard Vigner (1979)
précise que celui qui lit à haute voix ne peut parcourir que neuf
mille mots à l'heure tandis que celui qui lit des yeux peut en parcourir
trois fois plus, soit vingt-sept mille mots à l'heure83(*).
Outre la sub-vocalisation, de fréquents retours en
arrière rompant fréquemment le rythme de progression entravent
également l'amélioration de la vitesse de lecture, l'oeil prenant
du temps à revenir en arrière et ensuite à retrouver
l'endroit du texte où il était arrivé.
Par ailleurs, l'envie de lire vite et mieux des apprentis
lecteurs insuffisamment entraînés, crée un état
d'anxiété dont les conséquences immédiates sont le
ralentissement de la vitesse d'exécution de l'oeil, l'impatience du
lecteur, et parfois le manque d'attention.
Alors que les apprenants des groupes témoins n'ont pu
améliorer leur vitesse de lecture, leurs camarades des groupes
expérimentaux ont perfectionné la leur de façon
significative. Ils ont parcouru le texte de 1719 signes en deux minutes, soit
une vitesse de 844 signes à la minute.
L'amélioration de la lecture passe aussi par le
développement de la capacité à anticiper, à
prévoir le contenu de ce qui suit à partir de ce qui
précède. Tout lecteur projette devant lui des
hypothèses sélectives. C'est pour cela que certains chercheurs
ont pu écrire que la lecture est une activité probabiliste sur
l'écrit.
Le caractère significatif de l'amélioration des
résultats de la variable « capacité à anticiper,
à reconstituer » du test de post apprentissage des groupes
expérimentaux tient, semble-t-il en partie, à trois
raisons : la mémoire fidèle, l'innovation des pratiques
pédagogiques et les conditions d'apprentissage.
Premièrement, la mémoire des apprenants ayant
été aiguisée, comme nous l'avons indiqué, ils sont
aptes à prévoir le contenu de ce qui suit à partir de ce
qui précède, donc à émettre des hypothèses
puis à les vérifier par la suite.
Deuxièmement, les pratiques pédagogiques que
nous avons expérimentées mettent un accent particulier sur la
lecture compréhension. Celle-ci insiste sur le repérage des
indices grammaticaux, des indices perceptifs et des indices de sens (contexte,
logique d'enchaînement). Le repérage des indices conduit
l'apprenant à opérer un choix très rapide, non conscient,
que le lecteur ne fait, dans la plupart des cas, que confirmer.
Les pratiques pédagogiques susmentionnées
mettent l'apprenant au coeur de l'apprentissage, le sollicitent
régulièrement pour construire son savoir et contribuent à
rendre son esprit vif et délié. Une telle agilité d'esprit
lui assure l'habileté à construire du sens en lecture. La
construction du sens s'opère grâce aussi à l'anticipation,
c'est-à-dire, des émissions d'hypothèses et leurs
vérifications. A ce propos, nous sommes d'avis avec Gérard Vigner
(1979) pour qui,
lire, ce sera formuler une hypothèse de
signification, redéfinie constamment tout au long de la lecture,
l'accès au sens totalement réalisé lorsque
l'hypothèse de recherche, par réaménagements successifs
déterminés par l'apport de données nouvelles
prélevées dans le texte, coïncide totalement avec le projet
de l'auteur84(*).
Tout en considérant à sa juste valeur
l'influence des variables précédentes, nous avons la conviction
que l'amélioration des résultats que nous avons observée
est probablement tributaire, pour une bonne part, de l'entraînement
total. Cette variable considère l'acte de lecture dans son
intégralité car ce n'est pas par la combinaison des savoir-faire
accumulés que le lecteur atteint une capacité globale. Elle
permet par ailleurs de mesurer la capacité de lecture d'un
apprenant : vitesse, compréhension, efficacité.
Les résultats du test de post apprentissage montrent
que les pratiques pédagogiques que nous avons
expérimentées ont permis aux apprenants des groupes
expérimentaux d'améliorer significativement leur
compétence en lecture, comparativement à leurs camarades des
groupes témoins.
Troisièmement, une telle amélioration pourrait
s'expliquer en partie par les conditions d'apprentissage et les pratiques
pédagogiques que les expérimentateurs ont utilisées. En
effet, tel que fonctionne l'enseignement de la lecture à l'heure
actuelle, les apprenants n'accèdent pas facilement aux vrais textes en
raison de l'insuffisance ou de l'absence des manuels. Aussi, la
fréquence de la lecture expliquée demeure-t-elle faible, car, de
par les pratiques pédagogiques actuelles, la séance de lecture
n'a lieu qu'une fois par semaine. A cette occasion, le professeur n'invite
souvent que deux ou trois bons apprenants à lire, tous les autres
étant réduits au rôle de spectateurs passifs.
Grâce soit aux livres de lecture que nous avons mis
à leur disposition, soit aux photocopies des textes que les professeurs
ont faites, les apprenants ont laissé éclore de nouvelles
potentialités qui ont contribué en partie à
l'amélioration de leurs résultats. Face à un texte
authentique, l'apprenant libère de nouvelles énergies et un
changement positif de l'image qu'il a de lui-même et de l'écrit,
s'opère en lui. D'ailleurs, la manipulation de l'objet livre
confère indubitablement un plaisir inestimable. Un tel plaisir suffit
pour stimuler la lecture et le plaisir que le lecteur en tire.
Il importe de reconnaître que l'amélioration de
la vitesse de lecture d'un apprenant suscite celle de sa performance. Celle-ci
à son tour entraîne souvent une confiance croissante à
l'égard des études. C'est pourquoi il a été
constaté dans une université australienne que :
les étudiants qui échouaient à leurs
examens de première année avaient une maîtrise bien moindre
des mécanismes de la lecture que ceux qui réussissaient85(*).
Nous restons tout à fait conscient que les
progrès que les apprenants ont réalisés en lecture ne
sauraient être uniquement tributaires des pratiques pédagogiques
que nous avons expérimentées. De nombreux autres facteurs comme
le milieu de résidence de l'apprenant, ses conditions de vie et
d'apprentissage, la qualité de ses fournitures scolaires, son
environnement, la catégorie socioprofessionnelle de ses parents ainsi
que leur niveau d'étude sont importants dans son apprentissage de la
lecture, comme d'ailleurs dans celui de toutes les disciplines scolaires.
Facteurs indépendants
L'amélioration des résultats des groupes
expérimentaux du test de post apprentissage semble ne pas être
spécialement influencée par les facteurs arrondissement de
résidence, établissement et profession du père. En
revanche, elle est tributaire, pour l'essentiel des facteurs suivants :
type de classe et classe. Nous avons intitulé ces paramètres
facteurs scolaires.
Les facteurs arrondissement de résidence et
établissement n'ont probablement pas un effet particulier sur
l'amélioration des résultats scolaires en lecture. En effet, les
arrondissements et les établissements de Brazzaville relèvent
du même environnement qui se caractérise par l'insuffisance des
lieux et des supports de lecture ainsi que la présence des
médias. Brazzaville est plutôt marquée par la tradition
orale et invite plus à la facilité qu'à l'effort.
L'apprenant par exemple préfère recevoir passivement une foule
d'informations par la radio ou par la télévision que de les lire
dans un ouvrage ou une revue.
Nous sommes d'avis avec le Professeur Mukala Kadima-Nzuji
(2004) que
la lecture est un acte éminemment individuel qui
exige un minimum d'isolement et une attention soutenue.86(*)
Nous nous demandons si elle peut raisonnablement s'exercer
pleinement dans une société qui fonctionne encore assez largement
sur la base de l'esprit communautaire plutôt qu'individualiste et sur le
mode de l'oralité que celui de l'écriture.
Le facteur profession du père semble n'avoir qu'un
effet limité dans les résultats globaux que nous avons
constatés. Un tel constat est comparable à celui des sociologues
français comme Marie Duru-Bellat (2004), qui ont montré que
c'est moins la profession des parents qui influe sur la réussite
scolaire que leur niveau de diplômes87(*). Cela tient, semble-t-il, de la démission
parentale de leur tâche d'éducation et du temps important que les
apprenants passent dans les classes d'âge auxquelles ils appartiennent et
au sein desquelles de nombreux apprentissages extrascolaires ont lieu.
Les adolescents courent le risque, comme nous l'avons noté
au chapitre IV, d'être orientés par leurs camarades dans des
directions qui ne conviennent pas à ce que souhaitent leurs familles.
Dans les conditions que nous avons susmentionnées, les
apprenants semblent ne pas bénéficier pour leurs études de
tous les avantages qu'ils auraient dû tirer de l'aisance
matérielle et du confort culturel que confère l'appartenance de
leur père à une catégorie socioprofessionnelle
donnée.
Les facteurs scolaires constitués de la classe et le
type de classe semblent contribuer pour une bonne part dans les
résultats que les apprenants ont obtenus.
Les livres de lecture que nous avons fait distribuer dans les
deux établissements d'expérimentation et les photocopies de
textes que les expérimentateurs ont réalisées dans le
troisième, ont contribué à améliorer de
façon significative les résultats scolaires des apprenants de la
classe de troisième en lecture.
Le facteur type de classe contribue aussi à influencer
positivement les résultats. Cette influence se traduit par la
supériorité des résultats des classes
expérimentales sur ceux des classes témoins. Une telle
supériorité est probablement tributaire de l'intervention
pédagogique particulière que nous avons mise en oeuvre dans les
classes expérimentales.
Le facteur classe semble jouer un grand rôle dans
l'amélioration globale des résultats. Un tel rôle tient de
l'aptitude particulière de chaque professeur à transmettre les
savoirs et de sa compétence personnelle.
Après avoir interprété nos
résultats d'étude, nous procédons à leur analyse.
Il s'agit de les examiner contradictoirement, comme nous l'avons indiqué
à l'introduction de ce chapitre.
2. DISCUSSION DES RESULTATS
Bien que la vitesse de lecture ne soit pas un critère
en elle-même87, ses résultats sont à eux seuls
révélateurs de la façon dont les sujets
expérimentaux appréhendent l'écrit.
Eu égard à la vitesse de lecture des sujets
expérimentaux au test de préapprentissage, nous pouvons les
considérer comme de bons déchiffreurs, mais non comme des
lecteurs. Ils peuvent être classés dans la première
catégorie de la grille que Brigitte Chevalier (1986) a établie.
Pour ce chercheur, les lecteurs peuvent être répartis en quatre
catégories, en fonction de leur vitesse de lecture :
- un lecteur adulte très lent parcourt 600 signes
à la minute ;
- un lecteur adulte lent parcourt de 800 à 1100
signes à la minute ;
- un bon lecteur parcourt de 1300 à 2000 signes
à la minute ;
- un lecteur rapide parcourt 2500 signes à la
minute88(*).
Il faut rappeler que cette classification concerne les
adultes. Nous avons affaire aux adolescents dont l'âge varie entre 12 et
20 ans. Ils s'inscrivent parfaitement dans la deuxième catégorie
de la grille de Jean Foucambert (1980).
Au test de postapprentissage, les apprenants des groupes
expérimentaux ont amélioré leur vitesse de lecture. Cette
amélioration est liée à trois facteurs : des
pré requis dont ils disposaient au départ, l'acquisition de
nouvelles habitudes et pratiques de lecture, les apprentissages qu'ils ont
réalisés au cours de l'année scolaire grâce
à l'intervention pédagogique particulière que nous avons
mise en oeuvre dans les groupes expérimentaux.
Nous pouvons affirmer que cette amélioration traduit
les progrès significatifs que les apprenants ont réalisés
et, partant, l'efficience des pratiques que nous avons
expérimentées, semble-t-il. Nous rappelons toutefois que la
littérature suggère une vitesse de lecture d'au moins neuf cents
signes à la minute pour un objectif visé de mille trois cents
signes à la minute. Et en considérant que :
- en dessous de 550 signes à la minute, les
lecteurs en sont au stade de l'exploration syllabique ;
- entre 550 et 820 signes à la minute, les lecteurs
parcourent l'écrit à travers la prononciation, dans le meilleur
des cas intérieure, de tous les mots ;
- entre 820 et 1300 signes à la minute, on peut
véritablement parler de lecture ;
- au-delà de 1300 signes à la minute, la
lecture est bien installée89(*).
Nous constatons que la lecture n'est pas encore bien
installée chez nos sujets expérimentaux, mais nous pouvons tout
de même parler véritablement de la lecture car ils
appartiennent à la troisième catégorie de la grille
que Foucambert a préconisée.
Et nous ne pouvons pas perdre de vue que nous opérons
dans un milieu à tradition orale dans lequel la lecture n'est pas un
acquis culturel. La lecture ne s'acquiert pas une fois pour toute. Elle est un
comportement en devenir, et les études montrent que la progression
en lecture ne se fait pas naturellement et que, la capacité à
bien lire évolue peu après 11 - 12 ans. C'est la preuve
que :
l'apprentissage de la lecture est un processus continu,
qui loin d'être terminé à l'issue de l'école
primaire, doit être prolongé90(*).
Ainsi, tous les apprentis lecteurs peuvent perfectionner leur
lecture par une pratique régulière, même ceux qui n'ont
apparemment pas de problème de lecture.
En outre, la lecture est un processus idéo-visuel. Les
yeux perçoivent les signes sur un support (papier, écran, tableau
noir). Ils procèdent par bonds et arrêts successifs. Au cours des
pauses, ils voient des mots ou des groupes de mots. Ces ensembles graphiques
sont transmis au cerveau qui les reconnaît et les interprète en
fonction du contexte et de la culture du lecteur. Dans ce cas, il n'y a
qu'un seul intermédiaire entre l'écrit et le cerveau, à
savoir l'oeil. Les travaux des chercheurs Brigitte Chevalier (1986),
Eveline Charmeux (1987) et Jean Foucambert (1980) qui ont inspiré notre
analyse se situent dans cette perspective.
Anne Torunczyk (2000) formule à l'égard de cette
approche d'Eveline Charmeux (1985) le reproche selon lequel le son est presque
constamment évacué tout au long des analyses91(*).
Nous constatons que :
premièrement, il existe deux modalités
distinctes de lecture : la lecture compréhension et la lecture
communication. La lecture compréhension permet à un lecteur de
s'approprier la quintessence du message qu'un texte est censé
véhiculer.
La lecture communication n'est qu'une modalité de
transmission à un tiers ou à un auditoire de la substance d'un
texte qu'il n'a pas. Elle n'est en fait que la communication de la
compréhension qu'un lecteur fait à propos d'un texte et non
véritablement de la lecture, même si elle est par ailleurs
enseignée en classe.
En fin de compte la vraie lecture n'est que celle qui consiste
à lire silencieusement son article de journal, dans un bureau, dans un
train ou un avion. La lecture d'adulte est par définition silencieuse.
Deuxièmement, alors que nous analysons les
mécanismes de compréhension d'un texte, Anne Torunczyk (2000)
aborde le processus d'oralisation qui concerne l'émission
des sons, donc la lecture communication. Il est vrai que certains
spécialistes ont prétendu que la compréhension d'un texte
ne peut apparaître qu'à partir de l'oralisation. Ce qui est
sûr, c'est qu'en sub-vocalisant, personne ne saurait construire du sens,
donc comprendre tout en émettant des sons car toute l'énergie
dont elle dispose semble s'y employer.
Au regard des stratégies de lecture qu'elle
évoque elle-même, il y a le décodage syllabe après
syllabe. A notre avis, dans le décodage syllabe après syllabe, le
son intervient indubitablement même s'il n'est pas actualisé. La
syllabe est une unité phonétique qui se prononce d'une seule
émission de voix.
Troisièmement, il importe de rappeler que même
dans la lecture-compréhension fonctionnent les trois stratégies
auxquelles Anne Torunczyk (2000) fait référence, à savoir
la reconnaissance, la combinatoire et le devinement.
A propos de la reconnaissance des mots, nous sommes d'avis
avec elle que lorsqu'un lecteur rencontre un mot, deux cas de figure sont
possibles :
· soit le mot est déjà connu car il a
été rencontré au moins une fois au cours de lectures
antérieures. Il peut alors être reconnu : on parle de
reconnaissance de mot. Si son sens est lui aussi connu, identifié, on
parle d'identification de mot ;
· soit ce mot est nouveau quant à sa forme, son
sens pouvant être disponible ou non. Sa lecture nécessite une
décomposition en segments de taille variable en fonction de l'expertise
du lecteur : lettres, bigames (groupe de deux lettres correspondant
à un seul phonème), blocs de plusieurs lettres correspondant
à une syllabe fréquente, voire à un affixe (préfixe
ou suffixe). Ces segments sont associés à des configurations
sonores, lesquelles sont ensuite fusionnées pour aboutir à la
forme sonore du mot et conduire ainsi à la reconnaissance de la forme
orale du mot.
Cette décomposition est lente, elle s'opère pas
à pas de la gauche vers la droite et mobilise de ce fait des ressources
attentionnelles. En classe de troisième, l'adolescent dispose d'un
lexique orthographique déjà abondant. Ce lexique comporte tous
les mots déjà rencontrés et mémorisés, qui
peuvent donc être reconnus et, pour la plupart, identifiés. Au
cours d'une lecture, ces mots sont rapidement traités, sans
hésitation ni confusion avec d'autres. Cela implique que la
reconnaissance et l'identification soient automatiques.
Ainsi pour qu'un lecteur soit efficace, il doit savoir
reconnaître les mots qu'il rencontre sans hésitation et de
manière quasi automatique. Il doit savoir traiter de la même
manière l'ordre des mots, les marques morphosyntaxiques (flexions de
genre et de nombre, flexions verbales, anaphores, connecteurs, ponctuations)
qui permettent d'interpréter les phrases et leurs
enchaînements.
On a longtemps cru que l'augmentation de la vitesse de la
lecture était due au fait que le lecteur sautait certains mots et
devinait d'autres. En réalité, il ne faut pas confondre les deux
aspects de l'acte de lire : si le lecteur peut intégrer
efficacement les informations qu'il perçoit et faire des
inférences sur le sens du texte, c'est parce qu'il a eu accès au
matériel verbal que celui-ci contient. La vitesse de lecture augmente
parce qu'on reconnaît vite tous les mots et toutes les marques du texte.
En tout état de cause, qu'un lecteur soit
confirmé ou apprenti, il glisse subtilement d'une stratégie
à une autre, d'un moment à un autre ou d'un contexte à un
autre lorsque la nécessité s'impose au cours de la lecture d'un
même texte. S'il n'émet pas des sons de façon audible, il
les mobilise silencieusement, tout au moins, au cours de l'exploration visuelle
d'un mot inconnu de lui.
Dans tous les cas, le son existe en filigrane dans tout
processus de lecture car lire des yeux ne signifie pas que le lecteur ne puisse
pas entendre le discours qu'il lit dans sa tête.
La présente approche est confortée par les
travaux de Peter Bryant (1992), professeur au département de psychologie
à l'Université d'Oxford. Il affirme que nous devons garder
présent à l'esprit que pour qu'un enfant apprenne à lire,
il doit apprendre au moins deux niveaux de représentation :
les mots et les phrases écrits signifient quelque
chose. Les lettres de l'alphabet, une par une et en séquences,
représentent des sons92(*).
Des travaux précédents à ceux de Bryant
(1992) ont montré le rôle important que jouent la
découverte des rapports lettres-sons ainsi que le degré
d'aptitude phonologique de l'apprenant dans l'apprentissage de la lecture.
Le Programme Incitatif de Recherche en Education et Formation
(PIREF) a organisé récemment à Paris une conférence
de consensus sur « L'enseignement de la lecture à
l'école primaire ».
A cette occasion, le travail systématique sur la
correspondance phonème/graphème - entre le son et l'écrit
- dont les recherches disponibles indiquent sans ambiguïté
qu'il est indispensable à la reconnaissance des mots, a
été conseillé. Les experts ont tous insisté sur la
nécessité de mener de front plusieurs apprentissages
complémentaires, de combiner le travail sur le code et le travail sur le
sens93(*).
Il est tout de même peu probable que ces dispositions
pertinentes ne soient pas valables pour l'enseignement/apprentissage de la
lecture en classe de troisième car ce savoir-faire est un comportement
en devenir.
Par ailleurs, nous convenons avec les experts que nous avons
susmentionnés que :
lire n'est pas deviner. Plus le lecteur est expert, moins
il devine94(*).
A notre avis, deviner n'est qu'un moyen pour résoudre
une difficulté et non un mode d'apprentissage, car l'apprenti lecteur se
sert soit du décodage, soit du devinement ou de la reconnaissance au
cours de la lecture d'un texte.
En somme, nous avons indiqué qu'il a été
établi depuis 1985, que lire, c'est comprendre. Si lire, c'est
comprendre, apprendre à lire, c'est apprendre à comprendre. Nous
considérons, à la lumière des travaux de Jean Foucambert
(1980) et de ceux de l'équipe Charmeux (1987), que la
compréhension est le résultat d'opérations mentales non
évidentes, complexes et nombreuses. Elles requièrent des
compétences correspondantes qu'il faut travailler à
développer et non s'en tenir spécialement aux sons.
CHAPITRE VIII
RECOURS AUX INNOVATIONS PEDAGOGIQUES
Afin de revisiter de façon heureuse les pratiques
pédagogiques actuelles, nous avons eu recours à la méthode
expérimentale. Elle comprend :
· Un test de pré apprentissage dont le but est
d'établir, au début de l'expérimentation, le niveau des
résultats aussi bien des apprenants des groupes expérimentaux que
de ceux des groupes témoins.
· Une intervention pédagogique
particulière. Elle se traduit par la mise en oeuvre du protocole
expérimental. Ce dernier est constitué des innovations, que nous
avons jugées pertinentes, et que nous avons introduites aux pratiques
pédagogiques actuelles dans les groupes expérimentaux.
· Un test de post apprentissage qui, administré
à la fois aux apprenants des groupes expérimentaux et à
ceux des groupes témoins dans les mêmes conditions, permet
à la fin de l'expérimentation de comparer les résultats
par une analyse statistique des variances.
Dans ce dispositif expérimental, le recours aux
innovations pédagogiques constitue notre point d'orgue. Elles
contribueraient à l'amélioration de la qualité de
l'enseignement/apprentissage de la lecture dans les classes de
3ème des collèges d'enseignement
général. Il convient de les introduire aux pratiques
pédagogiques actuelles car les disciplines desquelles est issue la
didactique de la lecture, sont plus nombreuses aujourd'hui qu'il y a une
vingtaine d'années.
L'enseignement/apprentissage de la lecture
bénéficie actuellement des apports des autres domaines de la
science, fait appel à divers champs
épistémologiques : littérature et métadiscours
critiques, sciences du langage, sciences humaines et nouvelles technologies
éducatives.
Les innovations pédagogiques concernent la
préparation écrite, la conduite des séances,
l'exploitation ultérieure des textes aussi bien en lecture
expliquée qu'en lecture suivie et dirigée et des enjeux
innovants. Il convient de préciser que ce découpage traditionnel
en lecture expliquée et lecture suivie et dirigée s'avère
inefficace de nos jours.
A- La préparation écrite
Nous avons montré l'importance de la fiche de
préparation écrite au chapitre I. S'astreindre à en
rédiger une pour chaque cours est sans doute la règle d'or du
métier d'enseignant. La préparation écrite comprend le
choix des textes et l'élaboration de la fiche de préparation
écrite. Le choix des textes, faut-il le rappeler, concerne à la
fois la lecture expliquée et la lecture suivie et dirigée.
a)- Le choix des textes en lecture
expliquée
La littérature définit les critères de
choix des textes pour la lecture expliquée. Nous partageons les
critères de choix des textes qui sont définis ainsi qu'il
suit :
trois critères commandent le choix des textes de
lecture expliquée. Le passage à expliquer doit être
intéressant, adapté et de longueur raisonnable95(*) .
Un texte est intéressant lorsqu'il suscite un certain
enthousiasme chez l'apprenant. Pour cela, il ne doit être ni difficile
d'accès, ni abstrait. Dans tous les cas, il est préférable
qu'il ne renvoie pas à un référent totalement inconnu des
apprenants.
Un texte est adapté lorsqu'il prend en
considération le niveau de développement intellectuel et
culturel, le rythme d'acquisition et la motivation des apprenants auxquels il
est destiné. Le choix d'un texte doit tenir compte à la fois de
ce que les adolescents de la classe de troisième sont, de ce qu'ils
savent et de ce qu'ils veulent lire.
Un texte est dit de longueur raisonnable pour les apprenants
de la classe de troisième lorsqu'il a environ vingt lignes. Une telle
longueur permet au professeur de faire faire aux apprenants une étude
détaillée qui aborde la typographie, la ponctuation, le lexique,
la syntaxe, la structure, le thème et les références
culturelles qui transparaissent au fil des lignes du texte.
En plus de ces exigences, il serait bon que le choix des
textes tienne compte de deux contraintes liées aux genres
littéraires et au type de texte car ils doivent également
être diversifiés. En situation d'apprentissage, il est avantageux
que l'apprenti lecteur soit familiarisé avec les différents
genres littéraires (poétique, dramatique ou romanesque) et les
différents types de textes (narratif, descriptif, argumentatif,
explicatif, injonctif, informatif ou fonctionnel).
L'expérience montre en effet qu'en se familiarisant
avec un seul type de texte, un lecteur débutant acquiert des
compétences qu'il a de la peine à transférer en vue de la
lecture des autres types de texte. D'ailleurs, personne ne saurait lire de la
même manière un dialogue, un texte injonctif ou un poème,
chaque type de texte ayant sa structure interne et ses mécanismes de
fonctionnement.
Il est également important que l'apprenant soit, par
ailleurs, confronté aux textes relatifs aux problèmes
d'éducation en matière de population, aux problèmes
d'éducation à la santé, à la vie familiale,
à l'environnement, à la culture de paix, aux sciences et
technologies, et à tous les enjeux des temps modernes, en vue de son
insertion harmonieuse dans le tissu social et l'espace francophone auxquels il
appartient.
Nous partageons, à propos de la diversité des
textes, la position définie dans Didactique du
français : Etat d'une discipline pour laquelle
enseigner la lecture de l'école primaire à
l'université serait donc apprendre à lire96(*).
Apprendre à lire à quelqu'un, c'est faire de lui
un lecteur polyvalent, c'est-à-dire armer celui-ci d'un dispositif
méthodologique lui permettant de parcourir tout type d'écrit et
d'en tirer la substance. Cela suppose qu'en situation d'apprentissage, il
devrait être confronté à divers genres littéraires,
à différents types de textes et à de multiples situations
et enjeux auxquels il pourra faire face, car la lecture est avant tout une
activité sociale.
b)- Le choix des textes en lecture suivie et
dirigée
Pour éviter tout malentendu dans l'analyse qui va
suivre, il est utile de faire la distinction entre la lecture suivie et
dirigée et l'étude d'oeuvre intégrale. La lecture suivie
et dirigée vise la découverte de l'oeuvre en la faisant lire,
page après page, par les apprenants et en commentant par la suite ce qui
vient d'être lu. Dans la pratique, comme on ne peut lire toute l'oeuvre
en classe page après page, les professeurs délimitent les
passages qu'ils font lire par les apprenants chez eux. En classe, on ne se
contente que de quelques extraits choisis par le professeur.
L'étude d'oeuvre intégrale, comme son nom
l'indique, appelle une lecture intégrale de l'oeuvre par les apprenants,
une évaluation de leur réception première, et une analyse
de l'oeuvre considérée comme un « tout de
signification ».
L'objectif de la lecture suivie et dirigée est
d'amener en quatre ans, un élève du collège qui ne
sait pas lire seul une oeuvre complète à une pratique
autonome de lecture. Il convient pour cela d'établir une progression
souple par exemple :
- en classe de sixième, étudier des oeuvres
complètes courtes comme des recueils de contes ;
- en classe de cinquième, aborder des oeuvres
romanesques longues mais de contenu simple et attrayant comme le roman
d'aventure ;
- en classe de quatrième, étudier les textes de
structure plus complexe et à des sujets adaptés aux centres
d'intérêt des apprenants dans la vie ;
- en classe de troisième, amener les apprenants
à discriminer les différents genres littéraires notamment
le genre romanesque du genre dramatique et affiner leur maîtrise de la
lecture fonctionnelle par un travail approfondi sur les types de lecture
diversifiés.
Par ailleurs, la littérature de jeunesse constitue un
excellent palliatif au manque d'oeuvres. Depuis deux siècles, la
littérature adressée aux adolescents ou que les jeunes ont
reconnue pour la leur, est riche de chefs-d'oeuvre. Elle s'est
constituée comme un univers où les thèmes, les
personnages, les situations et les images ne cessent de se répondre.
Ce monde imaginaire, qui vient compléter le monde
réel et permettre de mieux le comprendre, ne s'ouvre ni ne se clôt
avec un texte, ni même avec l'oeuvre d'un auteur. La littérature
adressée aux jeunes ne s'est jamais située en dehors de la
littérature que lisent les adultes. Elle se porte seulement vers les
lecteurs qui n'ont pas les mêmes interrogations sur le sens du monde que
celles de leurs parents, qui n'ont pas non plus la même expérience
de la langue.
Il convient de préciser que le trajet de lecture de
l'adolescent de la classe de troisième doit être varié et
permettre la rencontre des différents genres littéraires et
éditoriaux ordinairement adressés à l'adolescence (bandes
dessinées, contes, poésies, romans et récits
illustrés, théâtre).
Lire deux oeuvres par an en classe de troisième nous
paraît insuffisant. Cette pratique conduit à renvoyer vers la
famille la responsabilité de former l'adolescent à la lecture
d'autres oeuvres. Nous avons indiqué que le milieu socioculturel de
résidence est souvent non lecteur. L'idéal serait de faire lire
au moins une oeuvre par mois ou le cas échéant un livre tous les
deux mois aux adolescents de la classe de troisième.
Les textes de la collection « Le
caméléon vert » par exemple, par leur coût
raisonnable, leur disponibilité dans les librairies et les centres de
lecture, leur volume et leur contenu facilement accessible aux adolescents
peuvent faire l'objet de bibliothèques de classe ou à
défaut de coin lecture dans les classes de troisième.
Les professeurs dans ce cas pourraient se donner le
devoir de les faire découvrir et les faire aimer par les adolescents de
la classe de troisième des collèges d'enseignement
général de la ville de Brazzaville.
Par ce moyen, ils pourraient contribuer à stimuler le
besoin de lire des adolescents, leur désir de création,
d'échange et de comparaison de texte.
En somme, le choix des textes doit être bien
pensé car il conditionne un apprentissage efficace de la lecture.
L'apprentissage efficace est induit en partie par la nature de la fiche de
préparation écrite.
B - L'élaboration de la fiche de
préparation écrite
La fiche de préparation occupe une place de choix dans
le dispositif pédagogique et administratif de la vie d'une classe. Elle
est un document obligatoire que le professeur est tenu d'élaborer chaque
fois qu'il se propose de dispenser un enseignement.
Une fiche pédagogique doit permettre de :
- traduire la réflexion relative aux actions
pédagogiques à mettre en oeuvre pour atteindre les objectifs
préalablement fixés ;
- atténuer la part d'improvisation qui subsiste
toujours en cours de séquence ;
- anticiper les difficultés qui surviennent souvent en
cours de réalisation d'activité pédagogique ;
- savoir où l'on va pour conduire sereinement les
apprenants vers les objectifs que le professeur s'est assigné au
départ ;
- favoriser une plus grande disponibilité pour
l'écoute et l'observation des apprenants.
Nous optons pour la fiche horizontale dont le contenu tient
compte des capacités et des besoins réels des apprenants. Elle
n'est qu'un mode de présentation qui nous paraît plus
adapté car il met face à face les stratégies
d'enseignement, celles d'apprentissage et les activités
d'évaluation. Comme toutes les fiches de préparation
écrite, elle comprend l'en-tête et le corps de la fiche.
L'en-tête (ou partie administrative) comporte les
éléments d'identification qui sont le numéro, la classe,
l'effectif, le matériel pédagogique et didactique requis, la
documentation consultée et le temps imparti à la leçon. Il
indique par ailleurs la discipline, la sous discipline éventuelle,
l'objectif ou les objectifs généraux et spécifiques ainsi
que leur commentaire.
Le commentaire d'un objectif pédagogique doit :
- préciser l'intention du professeur ;
- clarifier les concepts utilisés ;
- suggérer les démarches
méthodologiques ;
- spécifier l'étendue du champ de
l'objectif ;
- indiquer les objets et éventuellement les
critères ou le mode d'évaluation.
Le corps (ou partie pédagogique) de la fiche a
l'avantage de présenter, de la gauche vers la droite, cinq colonnes
pour :
- les objectifs opérationnels ;
- les stratégies d'enseignement/apprentissage ;
- les activités d'évaluation ;
- le minutage du cours ;
- les observations.
La fiche de préparation écrite spécifie
l'objectif pédagogique visé. De l'objectif découlent
naturellement les termes du contrat didactique impliquant professeur et
apprenants. Il convient d'être modeste dans la définition des
objectifs pédagogiques. Il est bon de se garder d'envisager des
objectifs pédagogiques trop ambitieux sans tenir compte de ce que la
lecture n'est pas un acquis culturel dans notre environnement,
l'environnement (étant) l'ensemble des êtres
et des choses qui composent l'espace proche ou lointain de l'homme, sur
lesquels il peut agir mais qui réciproquement peuvent agir sur lui et
déterminer ainsi totalement ou partiellement son existence et son mode
de vie97(*).
Il est souhaitable de se limiter à améliorer les
performances des apprenants en lecture par un entraînement technique
régulier, et à diversifier les situations de lecture pour
créer et entretenir leur besoin de lire.
Par exemple, les exposés sur les personnages, les
thèmes, la langue de l'écrivain, la structure du texte, les
champs lexicaux et sémantiques peuvent constituer des objectifs simples
mais efficaces dans le renforcement des compétences de lecteur des
apprenants de la classe de troisième.
En somme, l'expérience montre que plus un objectif
pédagogique est complexe, plus il pose de problème dans sa
réalisation. Plus il est simple, plus il est facilement
réalisable et aisément évaluable. Sa bonne formulation
suggère l'item d'évaluation ou tout au moins ses
éléments constitutifs. L'item d'évaluation doit être
en congruence avec l'objectif qu'il est censé évaluer. Il doit
tenir compte de ce que les apprenants sont des adolescents et de ce qu'ils
savent. Pour être valide, son contenu doit être
représentatif des savoirs et savoir-faire contenus dans le cours.
La formulation de l'objectif est déterminante et
éclaire la préparation écrite qui devrait présenter
les étapes suivantes : le contrôle des pré-requis, les
acquisitions nouvelles et les activités d'évaluation.
En vue des acquisitions nouvelles, il est prévu
sur la fiche le contrôle des bases culturelles et linguistiques
indispensables à la compréhension du texte de lecture. C'est
une évaluation diagnostique qui, comme le dit Charles Delorme (1987),
se veut un traitement d'information à la fois
récapitulatif des divers moments du cursus d'apprentissage -
l'élève recense les processus et les produits de son travail
antérieur - et incitatif à des prises de décision en vue
de consolider ou étendre la qualité des acquis98(*).
Cette évaluation permet de construire une relation
cohérente entre la qualité du parcours réalisé et
la nature de l'itinéraire de remédiation et
d'approfondissement.
Notre expérience personnelle nous a permis de constater
qu'en lecture, on peut bien se passer de ce contrôle. Certains
élèves qui ne réussissent pas à cette étape
réalisent parfois des acquisitions surprenantes au cours de
l'exploitation du texte d'étude.
A notre avis, il serait plus bénéfique de
procéder plutôt à l'identification des sources, du type, du
thème du texte ou du genre littéraire auquel le texte appartient.
Cette pratique a le mérite d'habituer les apprenants à prendre
rapidement conscience des pistes susceptibles de favoriser leur entrée
dans le texte d'étude. Une telle habitude a pour vocation
d'éclairer le texte, d'attirer l'attention ou de séduire
l'apprenant d'entrée de jeu. Elle favorise par ailleurs la mise en
oeuvre de l'approche textuelle de la lecture par opposition à l'approche
dogmatique.
Les stratégies d'enseignement font
référence aux méthodes, aux procédés, aux
moyens et aux attitudes par lesquels l'enseignant assure son acte
pédagogique. Ils définissent les choix méthodologiques
opérés par le professeur.
En lecture, ces choix se résument ordinairement en
consignes que le professeur module sous forme de tâches d'apprentissage,
préférables au questionnement morcelé, évasif et
peu efficace.
Les activités d'apprentissage désignent les
mécanismes que les apprenants mettent en oeuvre. Ils vont des processus
mentaux aux manipulations diverses qui, en congruence avec les consignes de
l'enseignant, permettent à l'apprenant de changer ses
représentations. En lecture, elles regroupent les réactions des
apprenants en réponse aux consignes que leur destine le professeur.
Pour mieux orienter et faciliter la tâche de
l'apprenant, il serait bon que le processus d'évaluation formative
accompagne les différentes phases de l'apprentissage. Cette
évaluation a pour rôle d'informer sur une performance et
d'orienter les activités correctives de l'apprentissage ou de
l'opération en cours car le professeur doit s'assurer qu'elle conduit
bien vers le but visé.
Ainsi, l'évaluation formative est indispensable pour
accompagner, orienter et éventuellement réorienter les
apprentissages des apprenants. C'est elle qui aide le mieux l'apprenant
à se situer dans son parcours d'apprentissage, à se remettre en
cause afin de mieux s'impliquer dans son processus de formation.
L'évaluation sommative99(*) dont le but est d'estimer la mesure du comportement
recherché, doit figurer en bonne place sur la fiche de
préparation écrite. Nous l'avons noté, qu'il ne s'agit pas
d'effectuer une somme exhaustive mais davantage de s'assurer de la
présence solide d'un acquis cognitif et procédural. Il est
nécessaire que l'item d'évaluation, faut-il le rappeler, soit en
congruence avec l'objectif pédagogique visé. Il est vrai que ce
sont les objectifs généraux qui devraient faire l'objet
d'évaluation.
Ainsi, l'évaluation sommative est dans la mesure du
possible basée sur des critères définis et
nécessaires pour déterminer le degré d'acquisition des
compétences et mesurer les résultats, en particulier dans le
cadre du contrôle continu.
Toutefois, il importe que les objectifs opérationnels
soient évalués en vue de la régulation des apprentissages.
Dans ce cas, l'évaluation sommative gagne à être
dispensée à l'aide de protocoles souples et à passation
rapide.
Il convient de rappeler qu'en fin d'apprentissage, une
évaluation sommative peut devenir diagnostique (ou pronostique) et
orienter les activités futures du professeur.
Le minutage du cours favorise une gestion rationnelle du temps
imparti à chaque tâche d'apprentissage, à toute phase et
à chaque activité d'enseignement/apprentissage.
Il est souhaitable que les observations rendent compte des
remarques faites par le professeur sur les aptitudes ou les faiblesses des
apprenants à propos de tel ou tel aspect du texte. Elles peuvent donner
lieu à la mise en place d'une véritable pédagogie
différenciée.
La pédagogie différenciée ne consiste pas
à mettre en oeuvre un dispositif particulier pour chaque apprenant mais
à varier les stratégies pour adapter à chaque situation
les démarches les plus appropriées. Lorsque l'enseignement porte
sur un savoir savant, le professeur peut être le dispensateur du savoir
et l'apprenant, l'agent de sa propre formation. Quand une séquence
donne lieu à un savoir être, le professeur peut devenir
observateur et l'apprenant auteur de sa propre formation.Pour une
séquence d'enseignement, objet de savoir-faire de la part des
apprenants, ils peuvent être acteurs de leur formation et le professeur
en devient le régulateur.
Les observations constituent pour l'enseignant un
véritable carnet de bord. Elles comprennent des remarques sur les
apprenants et particulièrement ceux en difficulté, le savoir
à dispenser, les choix didactiques et méthodologiques ainsi que
le matériel didactique et pédagogique
préconisés.
En somme, l'élaboration d'une fiche de
préparation fait partie des pratiques de classe. Elles sont un ensemble
de méthodes, de techniques, d'attitudes, de procédés et de
stratégies qui, mis en oeuvre fondent l'acte
d'enseignement/apprentissage dans une séquence didactique. La mise en
oeuvre d'une séquence didactique requiert que l'enseignant dispose de
savoirs, de savoir-faire et de savoir être lui facilitant la conduite des
séances.
La présente fiche indicative que nous proposons,
présente simplement les grandes articulations d'un cours de lecture car
établir une fiche pédagogique ne saurait être la vocation
d'un travail de recherche. Elle comprend les objectifs de la leçon
et son déroulement.
Objectifs de la leçon
Les objectifs de la leçon expriment les intentions du
professeur. Il s'agit en effet des capacités que le professeur se
propose d'installer chez les apprenants de la classe de troisième au
terme de son acte d'enseignement/apprentissage. Ils varient en fonction de la
nature du texte et du type de lecture.
Déroulement
Contrôle des pré- requis
En lecture, le contrôle des pré-requis est une
sorte d'anticipation sur le texte. Il s'agit de faire indiquer les sources du
texte (l'auteur, l'oeuvre, la maison d'édition, l'année de
publication, si ces éléments sont indiqués à la fin
du texte), le genre littéraire ou le type de texte (si la
présentation matérielle du texte le permet), le thème
à partir du titre du texte (si ce dernier est idéologique). Un
titre est dit idéologique lorsqu'il éclaire, motive, crée
des attentes stimulantes ou suggère des hypothèses que la lecture
permettra de vérifier ou d'infirmer.
Acquisitions nouvelles
1- Introduction
A partir des informations collectées au contrôle
précédent, le professeur fait situer le texte.
2- Lecture magistrale
Même si la lecture à haute voix n'est pas une
pratique sociale très répandue en dehors de l'école, elle
contribue fortement à la mise en mémoire d'un texte par les
apprenants. Il convient de préciser que la lecture à haute voix
est une mise en voix du texte qui ajoute à l'émission intonative
de base de la lecture courante, des valeurs expressives spécifiques
(accents d'insistance, variations rythmiques, jeu sur les
intensités,...) qui permettent d'éclairer la compréhension
du texte par les apprenants.
3- Questions de compréhension
Ces questions visent la compréhension globale du
texte.
4- Examen détaillé
Il comprend le découpage du texte en séquences,
l'analyse de chacune d'elle et un résumé partiel.
Première séquence
- Délimitation de la séquence (de la ligne 1
à la ligne ...) ;
- Lecture de la séquence
Elle est faite soit par un ou plusieurs
élève(s), soit par le professeur ;
- Analyse détaillée de la séquence
Elle vise la compréhension à la fois globale et
détaillée. Partant de la sensibilité personnelle des
apprenants, le professeur les amène à installer des automatismes,
et les aide à pratiquer une lecture personnelle. Il est donc
systématiquement fait recours aux références biographiques
et historiques indispensables à la construction progressive du sens,
à la découverte des caractéristiques formelles et des
faits de langue (lexique, traits énonciatifs, moyens stylistiques). Elle
conduit pour l'essentiel à deux activités importantes :
l'observation et l'interprétation. Observer c'est s'arrêter sur
les éléments présents dans le texte. Ils sont de deux
ordres : les éléments de contenu et ceux de forme
d'expression. Les éléments de contenu sont les thèmes, les
figures de style et les éléments d'intertextualité. Les
éléments de forme d'expression sont le mode de présence de
l'énonciateur, les faits de langue lexicaux et grammaticaux, la
construction de phrase, les rythmes et les sonorités. Interpréter
c'est partir des observations pour construire une signification ou des
significations successives.
- Résumé de la séquence
Le résumé est fait en une ou plusieurs
phrase(s). Il est un exercice de compréhension et de reformulation de la
séquence que les apprenants ont parcourue.
Deuxième séquence
- Délimitation de la séquence (de la ligne...
à la ligne ...)
- Lecture de la séquence
Elle est faite soit par un ou plusieurs
élève(s), soit par le professeur.
- Analyse détaillée de la séquence
- Résumé de la séquence
5- Synthèse
Elle comprend la reconstitution de la structure du texte,
l'idée principale du texte et un résumé du texte par une
illustration. A cette occasion, le professeur intervient sur les
problèmes de prononciation, de lexique et de syntaxe.
6- Lecture individuelle
Elle fait référence à la lecture des
élèves.
7- Discussion socioculturelle
Elle porte sur un problème de société
évoqué dans le texte.
8- A la maison
Les apprenants établissent une fiche de lecture selon
le modèle suivant.
Siècle :
Fiche n° :
Titre de l'extrait :
Titre de l'oeuvre :
Date de publication:
Auteur :
|
Où ? Quand ?
Personnages Genre du texte
|
Résumé :
Mots nouveaux à apprendre :
Mot : Emploi dans
une phrase :
Phrase intéressante à retenir (ou structure
grammaticale intéressante) :
Procédé littéraire intéressant
(éventuellement ; à retenir pour une exploitation
ultérieure en expression écrite) :
|
9- Exploitation ultérieure
Titres d'autres textes du même auteur ou titres d'autres
auteurs portant sur le même thème, titres d'arts visuels portant
sur le même thème.
C - La conduite des séances
La conduite des séances implique la mise en oeuvre des
étapes constitutives de la leçon qui sont le contrôle
des pré-requis, les acquisitions nouvelles et les activités
d'évaluation.
Quelle que soit la séance, l'évaluation
pronostique (ou diagnostique) s'impose au début. Ce contrôle n'est
pas la traditionnelle révision de la dernière leçon sans
lien logique avec la leçon du jour. L'évaluation pronostique
porte sur la maîtrise des connaissances sans lesquelles, il n'est pas
possible de suivre de façon heureuse l'objet d'apprentissage des
acquisitions nouvelles.
Nous avons indiqué précédemment qu'en
lecture, le contrôle des pré- requis est une sorte d'anticipation
sur le texte. Elle porte soit sur les sources, soit sur le thème du
texte d'étude ou même sur le titre, lorsqu'il est
idéologique c'est-à-dire lorsqu'il éclaire, motive ou
crée des attentes stimulantes.
La conduite de la séance varie selon qu'il s'agit de la
lecture expliquée ou de la lecture suivie et dirigée. Même
si nous avons montré les limites d'un tel découpage, nous le
maintenons tout de même pour les besoins d'analyse car il a encore cours
dans nos classes à l'heure actuelle.
a)- Conduite de la séance de lecture
expliquée
L'essentiel en classe de troisième est de faire de
l'élève un lecteur actif, capable, à partir des textes qui
deviennent plus complexes, de repérer des détails pour les
transformer en indices, de formuler des hypothèses y compris à
propos d'un texte argumentatif simple, de construire le sens en mobilisant des
savoirs et des références culturelles.
Pour ce faire, nous partageons l'avis des auteurs de
Enseigner le français au collège et au
lycée (1996) qui propose le déroulement suivant :
- la perception globale du texte ;
- l'analyse de détail ;
- la synthèse des remarques100(*).
En effet, la perception globale fait référence
à l'introduction, la lecture magistrale, la lecture individuelle et la
vérification de la compréhension globale du texte.
L'introduction vise la situation et la présentation de
l'auteur du texte. Elle contribue par ailleurs à la mise en place de la
culture littéraire de l'apprenant.
Une culture littéraire se constitue par la
fréquentation régulière des oeuvres. Elle suppose une
mémoire des textes, mais aussi de leur langue, une capacité
à retrouver, chaque fois qu'on lit, les résonances qui relient
les oeuvres entre elles. Elle est un réseau de références
autour desquelles s'agrègent les nouvelles lectures.
Si l'on souhaite que les adolescents de la classe de
troisième puissent adopter un regard réflexif sur ce qu'ils
lisent, il est nécessaire que dès la classe de quatrième
qu'ils aient constitué un capital de lecture sans lequel l'explication
de texte resterait un exercice formel. Le tableau chronologique ci-après
peut permettre à un élève de collège et
particulièrement celui de la classe de troisième d'enregistrer
ses premières notions de mise en perspective littéraire
historique.
Savoir
|
Epoque
|
Moyen âge
|
XVIè siècle
|
XVIIè
Siècle
|
XVIIIè
Siècle
|
XIXè
Siècle
|
XXè
Siècle
|
XXIè
siècle
|
Texte...
OEuvre...
Auteur...
OEuvres du même auteur....
|
|
|
|
|
|
|
|
La lecture magistrale désigne celle du professeur. Elle
doit être sobre mais expressive car elle traduit son degré de
compréhension du texte. Elle favorise la compréhension du texte
par les apprenants car un texte bien lu est à moitié
expliqué, prétendent les pédagogues.
La lecture individuelle indique celle des apprenants. Il
serait bon qu'elle soit suscitée par une consigne précisant la
tâche à réaliser. Par exemple, « lire
silencieusement le texte, afin de relever les noms des personnages et ce que
fait chacun d'eux ».
La vérification de la compréhension globale du
texte permet au professeur de s'assurer que le texte a été
effectivement lu par les apprenants. Il convient que cette vérification
conduise le professeur à faire indiquer le type de texte et ses
caractéristiques, le genre littéraire auquel il appartient, le
thème et le centre d'intérêt, ou à faire faire un
résumé de l'action.
Après la perception globale du texte, intervient
l'analyse de détail. Elle vise prioritairement le repérage des
indices de sens (personnages, idées-clés,
événements, intention de communication, circonstances,
enchaînements des événements...), des indices
d'articulation logique (mots de liaison) et d'articulation rhétorique
(figures de style) aux fins de cerner le texte dans son fond et dans sa forme
car l'analyse doit faire des éléments constitutifs du texte, le
matériau de la communication et non des fins en soi.
A ce stade, le texte est subdivisé en ensembles ayant
chacun une unité de signification appelés séquences.
L'étude de chaque séquence se déroule ainsi qu'il
suit :
- lecture individuelle de la séquence ;
- réalisation de la tâche relative à
ladite séquence ;
- résumé.
Il est nécessaire de réaliser, à
l'occasion de l'étude de chaque séquence une évaluation
formative101(*) qui, au
fil du développement du cours révèle les
difficultés des apprenants, oriente et facilite les réajustements
nécessaires. Elle permet par ailleurs de limiter les effets
négatifs des mauvaises notes sur les apprenants, en particulier leur
impact démotivant.
Enfin, la synthèse des remarques comprend quatre
étapes :
- la mise en évidence de la structure ou plan du
texte ;
- la formulation de l'idée principale ou la
dominante;
- le résumé du texte par une
illustration ;
- la relecture finale du texte.
L'évaluation, étant une mise à
l'épreuve pour l'apprenant, et une confrontation entre le but poursuivi
et le résultat obtenu, est étroitement liée à tout
acte d'enseignement/apprentissage. Elle permet de :
- juger l'apprenant et d'apprécier son degré de
réussite ;
- fournir à ses parents (ou tuteurs), à
l'administration et à la société le bilan des efforts et
les possibilités de l'apprenant ;
- apprécier l'efficacité des méthodes
pédagogiques ainsi que des supports pédagogiques et
didactiques.
Ainsi, à la fin de la séance,
l'évaluation sommative permet de mesurer le degré d'acquisition
de connaissance et d'atteinte de l'objectif, c'est-à-dire
vérifier que l'objectif est atteint partiellement, totalement, ou pas du
tout.
Pour être valide, l'item d'évaluation doit
être en congruence avec l'objectif visé et refléter la
substance des savoirs et savoir-faire capitalisés au cours de la
séance. A cet effet, il convient de privilégier la mesure
à interprétation critériée au détriment de
celle à interprétation normative et de respecter les
étapes de la démarche évaluative.
La mesure à interprétation
critériée permet de juger la performance de l'apprenant non pas
par rapport à celle de ses camarades mais par rapport à un seuil
de performance préalablement établi.
La mesure à interprétation normative consiste
à comparer la performance de l'apprenant à celle de ses camarades
et du groupe auquel il appartient. Cette interprétation aboutit à
des décisions de type classement ou sélection.
La démarche évaluative comprend la mesure, le
jugement et la décision qui peut être soit d'ordre
pédagogique, soit d'ordre administratif. La mesure consiste à
assigner un nombre à un évènement selon une règle
logiquement acceptable. C'est l'étape au cours de laquelle des
informations utiles reliées à l'objet d'évaluation sont
recueillies, puis organisées en prévision de leur
interprétation.
Le jugement consiste à émettre un avis, par des
appréciations, sur la performance de l'apprenant, sur la valeur de son
travail. Il s'agit à cette étape de se prononcer sur la situation
de l'apprenant, la considérant satisfaisante ou non en tenant compte des
résultats de la mesure et de diverses considérations
pertinentes.
La décision consiste, sur la base de la mesure et du
jugement à prononcer soit le passage en classe supérieure ou le
redoublement, soit le renvoi d'un apprenant dont le travail s'avère
insuffisant ou l'octroi d'un diplôme en classe de troisième
à un apprenant dont le travail est jugé satisfaisant.
La discussion socioculturelle que nous proposons à la
fin d'une séance de lecture est l'occasion de faire discuter les
apprenants et particulièrement les adolescents sur la manière
dont ils vivent les problèmes exposés dans le texte.
Par exemple, s'il est énoncé dans un texte que
l'anophèle femelle transmet le paludisme, la discussion socioculturelle
doit pouvoir amener les lecteurs à prendre les résolutions afin
de changer de comportement. Après l'étude d'un tel texte, les
apprenants devraient être amenés à curer les caniveaux le
long de leur rue, tout au moins devant leur maison d'habitation, à
protéger les puits et les latrines, à débarrasser leur
concession des boîtes de conserve vides qui constituent ordinairement les
gîtes à moustiques.
Comme à la fin de la classe de troisième,
certains apprenants s'engageront dans la vie active et d'autres poursuivront
leurs études au lycée, il convient d'armer les premiers pour en
faire des lecteurs autonomes. La perspective d'entrée au lycée
doit inciter à installer chez les seconds tous les pré-requis
nécessaires à une étude proprement littéraire des
textes.
Ainsi, il est nécessaire de familiariser les apprenants
de la classe de troisième avec les deux modalités de lecture en
usage dans la vie active : la lecture compréhension et la lecture
communication.
Enfin, nous nous demandons et à juste titre d'ailleurs
si on peut mettre en oeuvre de façon heureuse les programmes par
objectifs en s'aidant des méthodes requises pour l'application des
programmes par listes de contenus. Ce type de programme consacre le
cloisonnement des disciplines alors que de nos jours, c'est le
décloisonnement qui est envisagé dans le cadre de
l'interdisciplinarité.
Les programmes par objectifs concernent les capacités
à installer chez les apprenants. Il s'agit de susciter les processus
mentaux de l'apprenant en vue de la mobilisation des capacités
nécessaires à la manifestation de la compétence que vise
l'objectif poursuivi.
Nous précisons que pour pallier le morcellement des
apprentissages qu'implique l'approche par objectif, il est utile de recourir
aux tâches d'intégration ou à l'approche par les
compétences. La tâche d'intégration désigne une
activité de synthèse qui mobilise plusieurs compétences
appartenant à des champs disciplinaires parfois différents. Elle
vise un enseignement décloisonné. Elle ne se contente pas de
juxtaposer diverses capacités liées aux différentes
composantes (orthographe, grammaire, conjugaison, vocabulaire, étude de
texte). En revanche, elle les relie entre elles, les associe et les
fédère en fonction de l'objectif commun pour aboutir à une
production écrite le plus souvent et éventuellement orale.
L'approche par les compétences vise le
développement global de l'apprenant, celui-ci pouvant s'éduqer
lui-même. Elle a le mérite de viser l'installation chez
l'apprenant de l'aptitude à mobiliser un ensemble de savoirs, de savoir
faire et de savoir être intégrés et appropriés pour
résoudre des problèmes. Elle introduit le principe de situation
et de famille de situations, se révèle proche de l'apprenant et
donne du sens aux apprentissages.
L'énoncé d'une compétence comporte
l'activité, l'objet et la famille de situations pour une
compétence générale ou une situation précise pour
une compétence située.
La classe de situations désigne l'ensemble de
situations concernant un même objet ou plusieurs objets appartenant au
même domaine. La situation désigne l'ensemble de circonstances
qui appartiennent à une famille de situations.
L'activité renvoie à ce que l'apprenant doit
faire pour traiter une situation. La mise en oeuvre d'une compétence
suppose la disponibilité d'un certain nombre de ressources : elles
sont de deux ordres.
Les ressources internes comprennent les ressources cognitives
(connaissances), les ressources connatives (dispositions mentales à
réaliser la tâche), les ressources corporelles (tout ce qui au
niveau physique permet d'entrer dans l'activité à
réaliser).
Les ressources externes concernent les savoirs codifiés
(savoirs contenus dans le programme d'étude), les ressources
matérielles, les ressources spatiotemporelles et les ressources
humaines.
Les méthodologies d'application des programmes par
listes de contenus nous paraissent anachroniques pour la mise en oeuvre des
programmes axés sur les objectifs. Les méthodes actives et
participatives paraissent les plus indiquées pour les programmes par
objectifs. L'approche par les compétences requiert quant à elle
la méthode constructiviste.
Dans une perspective de construction de connaissances, il
s'agit de proposer une approche constructiviste qui accorde une certaine place
aux objets d'apprentissage, c'est-à-dire des savoirs codifiés.
Nous définissons avec Piaget (1963) la dimension constructiviste du
développement des connaissances à travers le double processus
d'adatation : l'assimilation et l'accommodation.
Le constructivisme que requiert l'approche par les
compétences peut prendre des connotations différentes, allant du
constructivisme radical au constructivisme social en passant par le
constructivisme écologique et bien d'autres encore.
Pour élaborer les stratégies
d'enseignement/apprentissage dans la perspective de la mise en oeuvre d'un
programme par objectifs ou par compétences, il est utile de tenir compte
de l'intention pédagogique, de la situation dans laquelle va s'exercer
l'objectif ou la compétence, du type de savoir à solliciter, des
capacités et des besoins réels des apprenants ainsi que des
ressources à mobiliser. Il ne s'agit donc pas d'établir un cadre
général qui ne saurait contenir tous les moyens de mise en oeuvre
de tous les objectifs de lecture. On ne peut étudier de la même
façon et en utilisant les mêmes outils une poésie et une
scène de théâtre ou un schéma narratif.
Aucune approche méthodologique ne saurait être
valable pour tous les enseignants et convenables à toutes les situations
d'enseignement ou d'apprentissage.
Ainsi, les stratégies à adopter pour
enseigner/apprendre la lecture doivent être tributaires de l'objectif que
l'on vise, du type de lecture (recherche, exploration, repérage), du
genre de lecture (en diagonale, sélective, ou intégrale) ou de la
modalité de lecture (compréhension ou communication) ainsi que de
la situation et le contexte dans lesquels la lecture a lieu.
b)-Conduite de la séance en lecture suivie et
dirigée
La lecture débouchant sur une compréhension
assurée du texte est l'objet premier de cette activité. Nous
suggérons qu'en plus de la lecture suivie et dirigée que
l'étude d'oeuvre intégrale débute en classe de
troisième pour préparer les apprenants à aborder avec
efficacité les études littéraires au lycée. Dans ce
cas, il serait souhaitable que l'étude d'une oeuvre intégrale
permette à la lecture de trouver sa véritable dimension : le
lecteur doit voir sa curiosité satisfaite et ses compétences
améliorées. Cela suppose l'observation de trois principes :
l'entrée dans l'oeuvre, la vision d'ensemble de l'oeuvre,
l'appropriation des mécanismes de fonctionnement de l'oeuvre.
L'entrée dans l'oeuvre
L'étude du para texte (le titre, le sous-titre
éventuel, l'illustration de couverture, la préface, la
4ème de couverture, la table des matières et la liste
des personnages pour une pièce de théâtre) a pour vocation
d'éclairer l'oeuvre, d'attirer et de séduire le lecteur car le
para texte délivre des informations porteuses de sens et crée des
attentes stimulantes.
L'analyse approfondie de l'incipit a une double fonction. Le
début d'une oeuvre est censé capter l'attention du lecteur et lui
fournir les informations nécessaires à la construction de la
fiction.
La vision d'ensemble de l'oeuvre
Nous avons indiqué dans les pratiques
pédagogiques actuelles que la raison d'être de l'étude
d'une oeuvre intégrale est de promouvoir, par une vue d'ensemble,
l'appréhension de son sens général.
Il est utile de faire apparaître la structure de
l'oeuvre. Un tableau (dans lequel figurent en regard des chapitres, les
principaux événements, les personnages qui prennent part à
ces actions, le moment et la durée de celles-ci, les lieux où
elles se déroulent, le point de vue à partir duquel elles sont
narrées) permet d'avoir la vision d'ensemble de l'oeuvre et de tracer la
continuité de la construction de celle-ci ou d'en repérer les
ruptures.
La comparaison du début et de la fin du texte
mérite de mettre en évidence les diverses modifications des
situations et leur enchaînement. L'analyse du système des
personnages et de leurs relations est censée offrir le même
intérêt.
L'appropriation des mécanismes de fonctionnement
d'une oeuvre intégrale
L'étude d'une oeuvre intégrale suppose une
lecture critique et attentive des procédés de fonctionnement de
celle-ci. Elle ne doit en aucun cas suivre avec complaisance la trame d'une
fiction ou s'accommoder du choix préalable de fragments.
La maîtrise de ces procédés constitue une
expérience pour le lecteur et lui offre la possibilité de
réinvestir ces savoirs lors d'autres lectures. Elle permet l'acquisition
des méthodes et d'outils qui pourront être
réutilisés dans l'exploration ultérieure des dimensions
historiques, sociales, philosophiques que les oeuvres littéraires sont
censées porter en elles.
En fin de compte la conduite de séance en lecture
suivie et dirigée ne se prête pas à une démarche
très rigoureuse. Toutefois, quelques principes de base s'imposent. Le
texte entier ne pouvant être lu en classe, le professeur se contentera de
larges extraits choisis parmi les plus intéressants.
En classe de troisième, l'étude des morceaux
choisis est l'occasion de réfléchir collectivement sur les enjeux
esthétiques, psychologiques, moraux et physiologiques qui sont au coeur
d'une ou de plusieurs oeuvre(s). Pour faire parcourir le morceau choisi, le
professeur dispose de cinq moyens :
- la situation du morceau dans toute l'oeuvre ;
- la lecture du professeur ;
- la lecture silencieuse des apprenants ;
- le résumé partiel du professeur ;
- la lecture à haute voix des apprenants.
Nous avons déjà noté que la lecture
à haute voix n'est pas très répandue en dehors de
l'école dans la vie quotidienne. Toutefois, on y fait appel parfois pour
communiquer une information, échanger sur un message lu, sur un texte
que les interlocuteurs n'ont pas à leur disposition. La lecture à
haute voix doit faire l'objet d'un apprentissage, elle n'est pas la
conséquence évidente du savoir-faire.
La lecture à haute voix consiste à mettre en
voix un texte. Elle doit être apprise car elle ajoute à
l'émission intonative de base de la lecture courante des valeurs
expressives spécifiques qu'un apprenant de la classe de troisième
doit pouvoir maîtriser pour dire avec aisance un texte ou déclamer
un poème.
Ainsi, la séance de lecture suivie et dirigée en
classe de troisième particulièrement, est l'occasion de former
l'élocution des apprenants en sollicitant d'eux une participation
importante aux exercices phonétiques. Le texte peut être
partiellement dramatisé. Les apprenants peuvent aussi faire des
exposés sur une séquence particulière.
Les passages non lus en classe peuvent faire l'objet d'un
travail à la maison : résumés, reconstitutions,
recherche de certains indices ou discussions socioculturelles.
Pour améliorer la conduite des séances de
lecture, nous convenons avec Kathy Grapez (2004) que la pédagogie
différenciée, développée dans les années
1970 par Louis Legrand, chercheur à l'Institut National de Recherche
Pédagogique (INRP) constitue un palliatif au rigide style
éducatif actuel102(*). A notre avis, le recours à la
pédagogie différenciée offre de nombreux avantages.
Premièrement, elle vise, faut-il le rappeler, à
adapter les méthodes pédagogiques à
l'hétérogénéité des apprenants, afin de
garantir l'égalité de chances pour tous et réduire le taux
d'échecs scolaires.
Deuxièmement, elle préconise l'accompagnement du
travail des apprenants par le tutorat ou le conseil méthodologique pour
que l'école soit, selon Philippe Meirieu (1987), son propre
recours103(*).
Troisièmement, elle permet de considérer
l'apprenant dans sa totalité par la prise en compte des rythmes
biologiques et des stades de développement de l'enfant mis en
lumière par le psychologue suisse Jean Piaget (1967)104(*).
Elle implique enfin de former les enseignants à la
culture pédagogique, au travail en équipe et à leurs
nouvelles responsabilités en matière de prise en charge des
apprenants et particulièrement ceux en difficulté d'apprentissage
en vue de garantir l'équité et l'égalité de chance
pour tous car nous croyons aujourd'hui en l'éducabilité de tous.
Apprendre à lire des textes littéraires doit
conduire à mettre en relation des expériences personnelles des
textes et du monde, de les organiser en systèmes, de percevoir les
dimensions historiques. Ces réseaux sont organisés, pour explorer
un genre, pour apprécier les divers traitements d'un personnage, pour
élucider une procédure narrative, l'usage du temps et des lieux
pour estimer la place d'une oeuvre au sein de la production d'un auteur, dans
une collection ou dans un espace littéraire donné. Ces mises en
réseaux engendrent des investigations et des interrogations qui
favorisent une nouvelle réception des oeuvres.
La lecture d'une nouvelle oeuvre doit conduire au
rapprochement de celle-ci avec d'autres oeuvres littéraires ou relevant
des arts visuels. Chaque lecture est le lieu de réinvestissement de
lectures anciennes et le tremplin pour de nouvelles lectures. Telle oeuvre
trouve des échos dans telle autre. Ainsi, l'établissement des
résonances et des liens propices à des mises en réseaux,
à la constitution des constellations.
Le parcours de lecture doit permettre de construire des
échos entre les oeuvres lues et, quelquefois, entre celles-ci et les
autres oeuvres d'art rencontrées par ailleurs (peinture, photographie,
musique, architecture), entre celles-ci et les connaissances construites en
histoire, en géographie ou en science.
Ainsi, ces indications qui contribuent à enseigner
autrement, pourraient dynamiser l'enseignement de la lecture et rompre avec la
monotonie qui caractérise actuellement la pratique de cette discipline
scolaire.
D - L'exploitation ultérieure du texte de
lecture
Comme la lecture n'est pas un acquis culturel dans la
société congolaise, il importe de prévoir les
activités de prolongement de la lecture après le cours tant en
lecture expliquée qu'en lecture suivie et dirigée.
a)- L'exploitation ultérieure du texte en lecture
expliquée
Dans la pratique, la récitation et la rédaction
constituent les seuls prolongements de la lecture expliquée. En
réalité, le résumé de texte, l'établissement
d'une fiche de lecture, les exercices de réemploi et de discussion
socioculturelle pourraient offrir des opportunités de prolongement de la
lecture après le cours.
b)- L'exploitation ultérieure du texte en lecture
suivie et dirigée
L'exploitation ultérieure des textes lus permet de
concrétiser la liaison lecture écriture, en amenant la lecture
suivie et dirigée sur les activités de production écrite
qui sont de réelles créations.
Tout texte se nourrissant des autres, les apprenants peuvent
être invités à produire des textes à partir d'un
modèle lu, à changer de point de vue, à transposer un
texte étudié dans un autre genre, à modifier un texte pour
en produire un autre, à imaginer la partie manquante d'un texte
existant, ou à rédiger une discussion socioculturelle
suscitée par le texte étudié.
Le plaisir d'écrire vient naturellement de celui de
lire. Les compétences d'écriture sont pour l'essentiel
dépendantes de l'accumulation des lectures. Toutefois, écrire
à partir des oeuvres littéraires n'est que l'un des axes
possibles de l'activité de production des textes.
C'est au moment où il écrit que l'adolescent
peut comprendre comment fonctionnent les systèmes énonciatifs des
oeuvres qu'il a lues : place du narrateur, narrateur omniscient,
récit à focalisation interne, récit à focalisation
externe.
Il apprend également à interpréter
l'écart entre le déroulement chronologique des
événements et le temps du récit qui orchestre les
changements de rythme, des variations sur les durées, des retours en
arrière, des accélérations et des omissions. Il en est de
même pour le traitement des lieux.
L'objectif poursuivi n'est pas seulement de conduire
l'adolescent à lire en situation de classe. Il est tout aussi
décisif qu'il devienne un lecteur autonome et que l'exercice de lecture
personnelle devienne pour lui familier.
Dans ce cas, il convient de favoriser le système de
prêt à domicile des livres, d'échange de livres entre
apprenants d'un même niveau. L'appui des bibliothèques de
quartiers et les bibliobus que le projet franco congolais de lecture publique
est en train de mettre en place à Brazzaville, pourrait être
décisif.
La discussion socioculturelle sur le contenu du texte ou un
aspect pourrait, comme nous l'avons précédemment noté,
permettre d'analyser comment l'apprenant vit les problèmes de
société évoqués dans le texte de lecture. A
l'instar des solutions préconisées dans un texte, il peut
s'approprier des compétences techniques permettant la résolution
des problèmes de société auxquels il fera face plus
tard.
Un tel exercice offre l'opportunité d'assurer le
passage des objectifs cognitifs aux objectifs affectifs et psychomoteurs
à travers les tâches d'intégration. Il faut préciser
que la tâche d'intégration est un palliatif au morcellement des
savoirs liés à l'approche par objectifs.
Selon la taxonomie de Bloom (1969)105(*), les objectifs du domaine
cognitif sont reliés à l'activité intellectuelle et aux
processus mentaux. Ils sont liés à la connaissance. Dans le
domaine affectif, la taxonomie de Krathwohl relève une hiérarchie
d'objectifs mettant en relief un sentiment, une émotion ou une
idée d'acceptation ou de refus106(*).
Les spécialistes des sciences de l'éducation
doivent à Harrow la taxonomie du domaine psychomoteur la plus
développée à ce jour. Elle est
constituée de l'ensemble hiérarchique des mouvements humains,
volontaires et observables qui appartiennent au domaine de l'apprentissage.
En définitive, la définition correcte des
objectifs d'apprentissage et leur communication aux apprenants au début
du cours constituent un gage de réussite de l'acte pédagogique.
La connaissance de ce vers quoi ils sont conduits est un facteur de
motivation et, partant, d'engagement des apprenants qui doivent mobiliser
leurs acquis dans une situation d'enseignement ou d'apprentissage qui est
souvent complexe.
E. Des enjeux innovants
De nombreuses pistes s'offrent aux professeurs de
français pour enseigner et faire apprendre sans manuels. L'exploitation
des contes, de la chanson et de l'image est un prétexte indiqué
pour préparer les élèves de la classe de troisième
à la lecture, à l'expression et à la production de
l'écrit.
Par exemple, le scénario suivant peut tout à
fait amener les professeurs et les apprenants de la classe de troisième
à modifier profondément leur comportement vis-à-vis de
l'écrit.
Le professeur fait observer l'image qui doit
impérativement être affichée au tableau. Puis il fait
procéder d'abord à une observation libre. Les apprenants disent
ce qu'ils voient ou ce que l'image évoque pour eux. Leurs observations
sont écrites au tableau par le professeur. Elles seront relues par le
professeur puis par les apprenants.
Par la suite, le professeur guide l'entretien et provoque les
questions. C'est l'observation dirigée. Les questions seront
orientées en fonction du texte que les apprenants et leur professeur se
proposent d'élaborer et des thèmes à développer. Le
professeur veille à ce que le maximum d'apprenants parle. Il reprendra
les termes incorrectement prononcés.
En guidant les apprenants, le professeur va faire
élaborer un texte qu'il écrira au fur et à mesure des
propositions au tableau. Il n'hésitera pas à écrire les
phrases complexes et à employer des termes que certains apprenants ne
connaissent pas forcément.
Lorsque le texte sera écrit au tableau, le professeur
le relira et le fera relire par quelques apprenants. Il proposera quelques
activités relatives aux compétences de lecteur à partir du
texte écrit au tableau.
Le texte collectivement produit sera recopié et
gardé en classe. Au fur et à mesure des leçons, les textes
viendront s'ajouter aux premiers et constitueront « le livre de la
classe de troisième », que la classe pourra échanger
avec celui d'autres classes, d'autres établissements, d'autres
départements, d'autres pays ou d'autres continents.
De temps à autre, il sera bon de varier de support. A
la place de l'image, le professeur pourra présenter un chant, un
poème ou un livre, dire un conte, raconter ou faire raconter un
événement. Suivant le même schéma
pédagogique, un texte sera établi et servira de support aux
leçons d'expression orale, de lecture, de langue et de production de
l'écrit.
L'initiation des élèves de la classe de
troisième aux activités parascolaires faisant partie d'un projet
de lecture favorise un apprentissage efficace de la lecture. Il s'agit des
clubs de lecture et de théâtre, des ateliers d'écriture et
de photo, et la consommation des médias par l'écoute, la lecture,
et le visionnage des films. Ces initiatives doivent être ponctuées
d'activités pédagogiques de réinvestissement.
Ainsi, pour disposer des enseignants capables de telles
initiatives, il est important de recourir à une formation de haut niveau
aussi bien en matrice disciplinaire qu'en didactique des disciplines et en
évaluation. Toutefois, quelle que soit l'efficacité de la
formation des professeurs, elle ne saurait les dispenser de la
nécessité de recourir aux innovations pédagogiques.
En somme, les suggestions susmentionnées
pourraient contribuer à l'amélioration de la qualité de
l'enseignement/apprentissage de la lecture car aujourd'hui plus qu'hier, la
didactique des disciplines se nourrissant des apports de nombreuses sciences,
la rénovation pédagogique devrait s'imposer comme une attitude
permanente d'actualisation puisque les enseignants n'appliquent pas une
méthode sans la modifier, comme l'affirme IPAM (1995)107(*) : leur bon sens, leur
expérience, leur connaissance du milieu et surtout les réactions
de leurs apprenants les poussent à utiliser une méthodologie
adaptée. Par ailleurs, en considérant les difficultés
apparaissant dans le maniement des outils pédagogiques, anciens et/ou
innovants par les enseignants congolais en général, ces
suggestions pourraient être prises en compte dans la reformulation des
modules de formation des enseignants face aux objectifs disciplinaires,
notamment ceux de la lecture.
CHAPITRE IX
PERSPECTIVES
L'amélioration de la qualité de
l'enseignement/apprentissage de la lecture requérant l'innovation des
grands champs pédagogique et didactique, mais aussi un milieu de
résidence propice à la lecture, un minimum de support pluriel
d'apprentissage, la nécessité d'un nouveau profil d'enseignants
et le recours à l'approche par les compétences, les perspectives
concernent tous ces domaines.
1- LES GRANDS CHAMPS PEDAGOGIQUE ET
DIDACTIQUE
Cette rubrique comprend les propositions relatives aux
composantes de l'acte de lecture, aux méthodes d'apprentissage,
à l'approche des textes et à l'évaluation.
A- Composantes de l'acte de lecture
La question des composantes de l'acte de lecture est
supposée résolue au sortir de l'enseignement primaire. La
persistance des difficultés de lecture particulièrement à
l'enseignement secondaire premier cycle nous amène à l'aborder
dans les perspectives de la présente étude. La lecture
étant un acte de synthèse, nous le décrivons d'abord avant
de formuler quelques propositions par la suite.
Ce sont les yeux qui perçoivent les signes sur le
papier. Les yeux procèdent par bonds et arrêts successifs. Au
cours des pauses, ils voient les mots et groupes de mots. Ces ensembles
graphiques sont transmis au cerveau qui les reconnaît et les
interprète, et le lecteur y découvre un sens.
L'amélioration de la capacité globale de lecture
d'un individu passe par la pratique systématique des exercices
d'entraînement qui mettent en jeu différentes composantes de
l'acte de lecture : vitesse, compréhension et efficacité.
Vitesse de lecture
Les résultats de la vitesse de lecture à eux
seuls sont révélateurs de la façon dont est
appréhendé l'écrit. Afin d'exercer l'angle de vision d'un
lecteur, il convient de le soumettre aux exercices en relation avec ce que les
pédagogues appellent l'oeil panoramique. Exercer le champ de vision d'un
individu vise à accroître le nombre de signes perçus
à chaque fixation car l'oeil, comme nous l'avons noté,
opère par bonds et arrêts successifs au cours de la lecture.
L'action sur l'empan visuel d'un apprenant entraîne l'amélioration
de sa vitesse de lecture. L'ampleur du champ perçu par un lecteur est
directement en liaison avec sa compréhension.
Compréhension
La compréhension désigne la capacité du
lecteur à découvrir le sens que véhicule un texte. C'est
pourquoi en même temps qu'il importe d'exercer l'oeil panoramique d'un
apprenant, il faut accroître son agilité visuelle
c'est-à-dire entraîner son oeil à distinguer de plus en
plus sûrement les différences et les ressemblances des signes
graphiques pour éviter les confusions. Elles sont constituées de
la substitution de lettres par incapacité de distinguer les lettres de
formes voisines, l'inversion des lettres dans les syllabes, les omissions de
lettres ou de syllabes. Ces manifestations font partie des paramètres
qui caractérisent le dyslexique. La dyslexie est une difficulté
durable d'apprentissage de la lecture et d'acquisition de son automatisme chez
les enfants intelligents et indemnes de tout trouble sensoriel ou
psychologique.
La compréhension d'un texte est également
tributaire de la capacité du lecteur à anticiper, à
émettre des hypothèses de lecture et à les vérifier
par la suite. Il s'agit de reconnaître les indices perceptifs et les
indices de sens pour prévoir le contenu qui suit à partir de ce
qui précède. Ainsi, il faut habituer l'apprenti lecteur à
travailler à la fois sur l'anticipation et la structuration du texte, en
tenant compte de la cohérence sémantique et de tous les
éléments fournis par l'écrit (indices grammaticaux,
indices visuels : lettres majuscules et signes de ponctuation) pour
construire le sens du texte. Par ailleurs, agrandir le faisceau de vision d'un
individu est important pour accroître son efficacité de
lecture.
Efficacité de lecture
L'efficacité de la lecture d'un individu est le rapport
de sa vitesse d'exécution par la compréhension. Elle est fonction
de son agilité intellectuelle car découvrant les derniers mots
d'une phrase par exemple, il faut qu'il se souvienne des premiers pour pouvoir
découvrir le sens du passage en cours de lecture. Il importe donc de
développer la capacité de rétention de l'apprenti lecteur
par l'exercice de son empan mnémonique, c'est-à-dire la
quantité de données susceptibles d'être fugitivement
stockées par la mémoire du sujet. Il convient de stimuler
progressivement l`apprenti lecteur pour qu'il parvienne à
dépasser environ huit mots dans un message signifiant. Il est donc
indispensable d'exercer un lecteur à augmenter son empan
mnémonique.
En définitive, la pratique régulière des
exercices d'entraînement de la lecture peut contribuer à
prévenir des difficultés d'apprentissage de la lecture. Il est
donc utile d'agir sur les aptitudes partielles en relation avec les
composantes de l'acte de lecture. Il faut rester conscient que ce n'est pas par
la combinaison de savoir-faire accumulés qu'un apprenant atteint une
capacité globale. Il est donc indispensable de prévoir aussi et
le plus fréquemment possible en classe de 3ème des
exercices au cours desquels l'apprenant se trouve confronté à un
texte complet. Ce qui peut permettre de mesurer sa capacité
réelle de lecture : vitesse, compréhension et
efficacité.
B- Méthodes d'apprentissage
Au sortir de l'enseignement primaire, les élèves
auraient pu être déjà des lecteurs compétents or,
ils ne le sont pas toujours. En analysant les causes de leur échec, la
question de méthodes est évoquée. Elle mérite donc
d'être abordée. Les méthodes d'apprentissage de la lecture
sont le résultat des recherches sur les mécanismes mis en jeu
dans l'acte de lecture pour faire d'un apprenant un lecteur. Faire d'un
apprenant un lecteur consiste à l'aider à développer les
habiletés qui rendent efficace le travail de l'oeil et du cerveau.
Trois méthodes d'apprentissage de la lecture sont en
concurrence : la méthode synthétique, la méthode
globale et la méthode mixte. Nous les présentons d'abord avant de
nous prononcer sur la validité de chacune d'entre elles.
La méthode synthétique
Nous rappelons que la méthode synthétique, que
les pédagogues appellent aussi méthode syllabique, part de la
lettre, passe à la syllabe, puis au mot et à la phrase. Nous
constatons qu'elle propose les éléments, les réunit et les
synthétise. Il lui est reproché de ne pas tenir compte de la
psychologie et des intérêts des apprenants, de les habituer
à une lecture monotone et souvent hachée. Toutefois, elle
présente quelques mérites : premièrement, elle est
d'un emploi facile. Deuxièmement, en communiquant aux apprenants la
connaissance ferme des lettres et des syllabes, elle forme à une bonne
orthographe.
La méthode globale
A l'inverse de la méthode synthétique, elle part
de la phrase pour descendre au mot, puis à la syllabe et à la
lettre. Elle est d'un maniement délicat. Sa mise en oeuvre requiert une
initiation particulière de l'enseignant, une classe à effectif
réduit, et un matériel didactique important. L'un des
inconvénients de la méthode globale est qu'un élève
qui apprend les phrases, finit par savoir le texte par coeur. Son attention est
davantage attirée par la vue globale des graphismes que par la
décomposition écrite. C'est ce qui semble expliquer certaines
difficultés des élèves en orthographe. Cependant, en
présentant des mots que l'apprenant comprend, cette méthode a
l'avantage de lui inculquer le goût et le plaisir de lire.
La méthode mixte
Elle fait des emprunts à la méthode globale et
à la méthode synthétique. Le mot est
présenté dans son contexte. L'apprenant s'habitue à le
reconnaître dans sa physionomie propre. Par la suite, il faut l'amener
à l'analyser afin que les éléments en soient solidement
acquis, pour qu'il sache en faire la synthèse et retrouver la forme
globale.
Nous remarquons que chacune de ces méthodes
présente des avantages et des inconvénients. Les instructions
officielles laissent toute liberté de choix aux enseignants. Pour nous,
la vraie solution se trouve dans une méthode vivante et active, qui
requiert constamment la participation de l'apprenant, sa contribution effective
dans la construction et la consolidation de son savoir-lire.
Dans tous les cas, le succès de l'apprentissage de la
lecture dépend à la fois de la compétence et du
dévouement de l'enseignant. Le milieu de vie de l'apprenant et sa
fréquentation scolaire comptent également pour beaucoup dans
l'apprentissage de la lecture comme dans celui des autres disciplines
scolaires. Lorsque ces conditions sont réunies, les progrès dans
l'apprentissage de la lecture sont assurés quelle que soit la
méthode employée.
Il convient d'avancer lentement en apprentissage de la
lecture, de varier les procédés, d'user largement de la
répétition, de préférer la lecture individuelle
à la lecture collective et de diversifier les formes et les types de
textes car personne ne peut lire de la même manière un dialogue,
un texte narratif ou un poème. Chaque type de texte ayant sa structure
interne et son mécanisme particulier de fonctionnement du
matériau de communication qui le constitue, mérite d'être
abordé de façon spécifique. Les stratégies
d'appropriation d'un texte sont en cohérence avec la nature de celui-ci,
celle qui semble efficace pour un texte peut se révéler
inefficace pour un autre.
En définitive, il n'existe pas de méthodologie
unique et valable pour tous les textes, il y a des démarches
spécifiques à chaque type de texte. Le professeur ne doit pas
appliquer une méthodologie figée et unique quel que soit
l'écrit mais il doit utiliser des techniques adaptées au type de
texte pour lire et donc comprendre plus rapidement. Les grandes articulations
d'une leçon de lecture restent cependant les mêmes. Il s'agit
d'observer le texte pour reconnaître sa forme et le type auquel il
appartient, et construire du sens à partir d'indices
prélevés du texte. Un accent particulier doit être mis sur
la cohérence sémantique, le repérage des structures
d'articulation logique pour mieux rendre compte du sens qu'est censé
véhiculer un texte.
L'élève de la classe de 3ème
est censé maîtriser la combinatoire. Il a des attitudes de
lecteur, on peut dire qu'il sait lire. Quand on sait lire, les objectifs
d'apprentissage de la lecture doivent être différents :
identifier avec sûreté le type de texte. Lire vite. Adapter sa
vitesse de lecture à ses intentions. Lire des textes longs. Dire un
texte.
Identifier avec sûreté un type de texte :
avoir en mémoire suffisamment d'indices (silhouette, emploi des
temps...) pour reconnaître un texte de type narratif, descriptif,
argumentatif, injonctif, informatif, fonctionnel ou autre.
Lire vite : prélever le plus possible d'indices
dans un minimum de temps et les associer pour avoir une compréhension
plus rapide d'un texte.
Adapter sa vitesse de lecture à ses intentions :
lire vite en diagonale pour rechercher une information dans un texte, lire
rapidement la table des matières d'un livre pour retrouver la page qui
correspond à une attente, à un besoin d'information ou lire
lentement un poème pour en apprécier le rythme.
Lire des textes longs pour dédramatiser le passage de
la lecture des extraits à celle des contes, des nouvelles, des romans,
des pièces de théâtre ou des recueils de poèmes.
Dire un texte : transmettre oralement ce qu'on a appris
d'un texte à un tiers. Cela sous-entend qu'il faut lire silencieusement
d'abord un texte avant de le dire.
Dans ces conditions, toute explication de mot ou expression
doit être succincte, puisque le professeur vise à obtenir une
bonne compréhension du texte en vue d'une meilleure lecture, et non
l'acquisition de mots nouveaux et encore moins des termes apparentés. La
leçon de lecture ne doit pas se transformer en un exercice de
vocabulaire pour lequel l'emploi du temps assigne un temps précis.
Pour habituer les apprenants de la classe de
3ème à une lecture personnelle, le professeur peut
indiquer la veille le texte du lendemain. Les élèves auront le
loisir de le lire attentivement, de noter les mots et expressions qu'ils ne
saisissent pas très bien.
Le professeur doit faire prendre conscience que bien lire ne
consiste pas seulement à adopter le ton qui convient au texte, à
réaliser les inflexions que réclame le sens du texte, mais aussi
à ne pas omettre les liaisons indispensables et à s'abstenir d'en
faire d'autres par erreur.
Le professeur doit savoir insister sur la lecture expressive
car elle fait valoir les mots essentiels de la phrase, traduit les sentiments
par les intonations, les inflexions et les pauses suggérées par
le sens et non toujours indiquées sur le texte.
Tout en exigeant une articulation nette, une prononciation
impeccable, le professeur proscrira le ton déclamatoire qui paraît
ridicule, bannira toute précipitation dans le débit comme toute
lenteur exagérée. A ce propos, Frère Macaire (1980)
préconise que le rythme moyen d'une bonne lecture expressive
« se situe entre 130 et 140 mots à la
minute »108(*).
Le professeur n'oubliera pas que l'acquisition aisée de
la lecture expressive repose sur un processus d'audition et d'imitation
plutôt que d'explication. Il s'appliquera à la prononciation, au
rythme et au débit de la phrase que doivent mettre en valeur les faits
et les sentiments.
Au cours de la lecture, le professeur se gardera
d'arrêter un apprenant pour de légères peccadilles, mais il
attendra la fin de la lecture ou du paragraphe pour lui signaler ses erreurs.
Une bonne pratique consiste à intéresser tout le groupe-classe
à la lecture de leur camarade, en leur chargeant une fois le texte lu,
d'en faire la critique.
En contexte d'enseignement/apprentissage, le professeur a
l'obligation de veiller à ne pas aborder que des textes se
référant à la vie quotidienne et à leur
environnement immédiat. Aux textes descriptifs, il
préfèrera les autres types de textes.
Comme il est souhaitable de développer chez les
apprenants le goût et le sens du beau, le professeur se
préoccupera de l'illustration, des dessins, des photographies et des
reproductions des tableaux.
C. Approche des textes
La classe de 3ème représente une
étape décisive pour la maîtrise des discours. Le principal
objectif pratique de la lecture consiste à consolider l'autonomie des
apprenants face à des textes divers. Les apprentissages se focalisent
sur la compréhension et la pratique des textes argumentatif, descriptif,
narratif, explicatif et fonctionnel.
Les lectures doivent être nombreuses et
diversifiées, incluant la littérature pour la jeunesse, les
textes documentaires et les images. Le choix de textes et d'oeuvres doit porter
sur divers types et genres notamment l'autobiographie, la poésie, le
roman, la nouvelle et le théâtre.
L'autobiographie
L'étude de l'autobiographie permet d'engager la
réflexion sur le discours autobiographique et d'observer comment le
narratif s'y associe à l'argumentatif.
La poésie
En poésie, il importe de mettre l'accent sur la
poésie lyrique et la poésie engagée y compris le texte de
chanson.
Le roman et la nouvelle
Il est nécessaire de poursuivre l'étude des
formes narratives, en diversifiant les textes et les pratiques de lecture.
Le théâtre
Dans ce genre, il s'agit surtout d'analyser la relation entre
le canal verbal et le canal visuel, et familiariser les apprenants aux modes de
communication auditif et visuel.
En somme, le choix des textes et d'oeuvres doit tenir compte
de la littérature pour la jeunesse, des textes porteurs des
références culturelles, des textes documentaires et des images.
L'idéal est de familiariser les élèves de la classe de
3ème à divers types de textes et différents
genres littéraires afin qu'ils acquièrent des mécanismes
qu'ils auront à réinvestir en vue de la lecture de tout type
d'écrit.
D)- Evaluation
En situation d'enseignement/apprentissage, il existe plusieurs
formes d'évaluation. Les formes les plus utilisées sont
l'évaluation pronostique ou diagnostique, l'évaluation formative
ou formatrice, et l'évaluation sommative ou régulatrice.
En lecture, toutes ces formes d'évaluation portent
uniquement sur l'acte global de lecture. Il importe d'évaluer aussi en
contexte d'enseignement les composantes de l'acte de lecture. Elles se
déclinent en vitesse de lecture, oeil habile, oeil panoramique,
mémoire fidèle et capacité d'anticipation.
Evaluation de la vitesse de lecture
Une évaluation de départ permet à
l'apprenant de la classe de 3ème de faire le point de sa
vitesse de lecture. L'allure de « 180 mots (900 signes) à la
minute au minimum 109(*) » étant nécessaire, il
s'agit pour lui d'essayer, grâce aux exercices d'entraînement
de parvenir à 260 mots (13OO signes) à la minute.
Pendant l'entraînement, trois règles d'or
peuvent faire progresser. Il s'agit de : lire des yeux, être
attentif, ne pas revenir inutilement en arrière.
Evaluation de l'habileté de l'oeil
Evaluer régulièrement l'habileté de son
oeil permet de prendre conscience de ses progrès, et de renforcer son
adresse et sa précision.
Un texte suivi de questions à choix multiples ou des
affirmations à propos desquelles il faut répondre par vrai ou
faux, et le mot témoin constituent des outils d'évaluation de
cette habileté.
Evaluation de l'agilité visuelle
Evaluer son agilité visuelle ou son empan visuel permet
de s'exercer à saisir le maximum de signes graphiques à chaque
arrêt de l'oeil. Il s'agit en effet d'élargir son champ de
vision. Les exercices de reconnaissance des mots après un balayage des
lignes de mots et expressions et ceux portant sur le repérage des intrus
sont des items d'évaluation de cette faculté.
Evaluation de la mémoire
Evaluer sa mémoire c'est tester sa capacité de
rétention. Exercer sa mémoire immédiate permet
d'accroître son efficacité en lecture. Les activités de
reconnaissance de mots et celles portant sur le mot témoin constituent
d'excellents moyens d'évaluation de cette faculté.
Evaluation de la capacité d'anticipation
Evaluer sa capacité d'anticipation consiste à
tester son aptitude à prévoir ce qui suit à partir de ce
qui précède : indices de sens (contexte, logique de
l'écrit), indices grammaticaux, indices de forme (silhouette). Le texte
à trous et le texte puzzle offrent des opportunités
d'évaluation de cette faculté.
Ainsi, l'évaluation des composantes de l'acte de
lecture permet de contrôler la manière de lire, d'accroître
l'habileté visuelle et intellectuelle, de fortifier la mémoire et
de renforcer la capacité d'anticipation d'un apprenti lecteur par la
prise de conscience de l'importance des composantes dont la somme constitue
l'acte de lecture.
Après avoir présenté les propositions
d'innovation relatives aux grands champs pédagogique et didactique, nous
abordons celles qui concernent le milieu de résidence de l'apprenant,
son niveau d'équipement et le recours à un nouveau profil
d'enseignants.
2. UTILITE DE LA CONTRIBUTION DU MILIEU
Les résultats de l'enquête que nous avons
exposés au chapitre IV à propos du milieu de résidence de
l'apprenant ont montré qu'il offre de bonnes conditions
matérielles de vie. En revanche, il n'assure pas toujours les conditions
intellectuelles d'apprentissage de la lecture. Les suggestions suivantes
pourraient contribuer à améliorer le milieu d'origine de
l'apprenant en vue de l'apprentissage et de la pratique de la lecture.
L'apprentissage de la lecture nécessite une
véritable collaboration entre l'école et le milieu. Certains
éléments du milieu comme le niveau d'études de la
mère, sa catégorie socioprofessionnelle, le niveau d'étude
du père, sa catégorie socioprofessionnelle, son statut
matrimonial, la disponibilité d'une salle d'études et d'une table
de travail, le moyen d'information choisi, le moyen d'éclairage
utilisé devraient favoriser l'apprentissage de la lecture.
C'est la raison pour laquelle il serait bon que
l'apprentissage de la lecture tienne compte de la nature du milieu auquel
appartient l'apprenant. Globalement, le milieu doit favoriser l'apprentissage
de la lecture au triple plan affectif, cognitif et d'action.
A - Contribution du milieu au plan
affectif
La contribution du milieu au plan affectif fait
référence à l'encadrement que les adultes doivent apporter
à l'adolescent, à son incitation à l'apprentissage de la
lecture par les parents. Nous nous en tenons au rôle que les parents d'un
enfant sont censés jouer dans sa réussite scolaire et
particulièrement en lecture. La première forme d'aide au travail
scolaire qu'une famille peut apporter à un apprenant est de s'y
intéresser. Le faire signifie instaurer le dialogue entre les parents et
le professeur, participer aux activités que l'établissement
organise. La conviction d'un adolescent de la classe de troisième que
son père collabore avec son collège est un gage de
réussite pour ce dernier. Jacques Fijalkow [sd], parle à ce
propos de :
la rencontre triangulaire enfant, parent et maître
au terme de laquelle le rôle du maître consiste à ce que
résulte un contrat d'apprentissage entre les trois partenaires110(*).
Un tel contrat rassure l'enfant que ses parents et son
maître désirent tous qu'il réussisse. Il a tout
intérêt à s'engager dans les apprentissages scolaires. Le
père prend conscience qu'il ne s'agit nullement de :
enquêter de façon plus ou moins
policière sur les contenus d'apprentissage, mais de se faire expliquer
par l'enfant lui-même ce qui se passe, s'il a envie111(*).
Il s'agit plutôt de rester disponible à toutes
les demandes éventuelles d'un apprenant, à ses propositions de
raconter et de partager son expérience de lecteur. Cela implique que les
parents sont alphabétisés et sont d'un certain niveau de culture.
En République du Congo et particulièrement dans les zones
rurales, tous les parents ne disposent pas de ces atouts. Seule une
minorité de parents est lettrée, ce qui rend très
complexe l'aide attendue des parents en ce qui concerne
les apprentissages scolaires. C'est dans ce sens que Marc Talansi
(1989) a pu écrire que
Brazzaville, capitale de la République du Congo, ne
constitue pas un milieu propice à la lecture112(*).
Il est surtout hors de question de donner l'impression
à un adolescent qu'il est contrôlé. La surveillance
implique la méfiance et provoque le mensonge. Ce n'est ni par le
contrôle, ni par la menace, qu'un parent peut aider un adolescent
à travailler, mais par une attention soutenue sur son travail.
Il n'est pas souhaitable que les membres de la famille portent
essentiellement leur attention sur les résultats qu'un adolescent
obtient. Il serait bon qu'ils s'intéressent plutôt à ce
qu'il sait faire pour l'encourager à le persévérer. Le
contraire risque de le traumatiser et provoquer en lui un
désintérêt pour la lecture.
Il est plutôt recommandé que les parents
suscitent chez l'adolescent l'envie de lire pour que celui-ci se sente
intégré dans l'univers du lire/écrire, c'est-à-dire
du monde de l'écrit. Pour ce faire, il serait souhaitable qu'ils
accompagnent l'adolescent dans son travail. Celui-ci a besoin d'être
rassuré qu'il dispose des moyens pour réussir à
l'école.
Les parents devraient aider l'adolescent à surmonter
ses difficultés de lecture. Elles sont de trois dimensions :
cognitive, affective et opératoire. Les premières sont
liées aux règles de fonctionnement des objets de lecture et des
stratégies de construction du sens.
Les deuxièmes sont relatives à ce que
l'adolescent de la classe de troisième à Brazzaville se sent
étranger à l'univers du lire/écrire car il a peur de la
lecture et de la langue dans laquelle les textes sont écrits.
Les troisièmes concernent les mauvaises habitudes
acquises pendant les premiers apprentissages : la lecture
linéaire, le déchiffrage, l'oralisation, la sub-vocalisation, les
capacités perceptives insuffisamment développées, le
manque de projets de lecture, le manque de variation de modes, de types et de
supports de lecture, comme nous l'avons indiqué dans les pratiques
pédagogiques actuelles.
Aussi, les parents peuvent-ils aider l'adolescent à
préparer la lecture et le prolongement des activités de lecture
à la maison. Pour lui montrer l'importance capitale de la lecture en
tant qu'outil social, ils peuvent attirer son attention sur tout ce qui est
écrit à la maison ainsi que dans la rue, sur les
publicités à la télévision, sur les notices des
produits pharmaceutiques et les modes d'emploi d'appareils
électroménagers ; l'attention étant
un processus de sélection des différentes
informations qui se présentent à l'esprit, celui-ci se
focalisant sur certaines
d'entre elles, jugées pertinentes, signifiantes, au
détriment des autres qui sont écartées113(*).
Les parents devraient par ailleurs initier l'aprenti-lecteur
à utiliser le dictionnaire, à faire quelques recherches dans des
encyclopédies, à visiter les lieux de lecture comme les
bibliothèques, les centres de lecture et les centres de documentation et
d'information, à la recherche d'ouvrages documentaires permettant de
trouver des réponses aux problèmes qui se posent à
lui.
Il est désormais acquis que l'apprentissage de la
lecture ne saurait se limiter uniquement aux livres de lecture et à la
classe. Il existe d'autres supports et d'autres lieux de lecture. Les
supports de lecture désignent les livres, les revues, la
télévision, l'ordinateur et les affiches. Les lieux de lecture
font référence aux bibliothèques, aux librairies et
aux kiosques à journaux.
C'est certainement pour cela que Marc Talansi (1989)
préconise que :
il est souhaitable qu'une bibliothèque soit
implantée dans chaque établissement pour permettre à
chaque apprenant, au moment où son esprit est encore malléable,
de faire de la lecture un besoin permanent dans sa vie114(*).
C'est probablement dans ce sens que le projet franco-congolais
de lecture publique115(*) vise à :
- réhabiliter le réseau de lecture publique sur
l'ensemble du territoire national,
- mettre en place les bibliothèques pilotes
départementales,
- constituer un réseau de bibliothèques
partenaires associées.
Nous signalons que dans le cadre de ce projet franco congolais
de lecture publique, treize (13) bibliothèques fonctionnent actuellement
à Brazzaville et quelques unes dans les chefs-lieux de
département de la République du Congo.
Il s'agit d'aider l'apprenant à s'approprier des
stratégies de construction de sens, de savoirs et de faire de
l'école non seulement le lieu de l'apprentissage de la lecture, mais
celui de la découverte du livre et du plaisir de lire. Dans ce sens,
Isabelle Iam suggère :
de prévoir dans le temps scolaire, des moments de
lecture libre, de lecture extensive, de type bibliothèque,
intégrés à la vie de la classe, si toutefois
l'architecture scolaire et les pesanteurs administratives le
permettent116(*).
Les parents ont l'obligation d'aider l'adolescent à
découvrir lui-même, la nature et les causes de ses
difficultés de lecture. A partir du moment où il les comprend,
les solutions seront non seulement aisées à trouver mais
beaucoup plus efficaces, car c'est lui-même qui doit résoudre les
problèmes d'apprentissage qu'il rencontre. Cela n'est possible que s'il
a confiance en ses propres capacités à les résoudre.
Permettre à un adolescent d'avoir ce type de confiance,
telle est la tâche essentielle des parents. Ils doivent l'accompagner
dans l'exploitation des pistes vers une amélioration de ses
performances, sans prétendre les améliorer eux-mêmes ou les
faire améliorer par un spécialiste. Il n'y a pas de solutions
miracles qui peuvent dispenser un adolescent du travail personnel. Tout
dépend des conditions de travail et de l'ambiance affective dans
laquelle il se déroule. Il faut, comme le suggère Eveline
Charmeux (1998),
assurer l'enfant sur ses chances de
réussir117(*).
En dédramatisant l'échec, en le
dépersonnalisant, en faisant apparaître sa relativité, et
en aidant l'adolescent à s'approprier des stratégies pour
réussir, les parents lui rendent un service utile.
Il est important de faire prendre conscience à
l'adolescent qu'apprendre ce n'est pas qu'acquérir des contenus tout
faits, c'est aussi s'approprier les moyens de les construire
c'est-à-dire les connaissances procédurales.
Ainsi, tout le confort matériel et intellectuel dont
dispose une famille devrait être mis à contribution en vue de la
réussite scolaire de l'enfant, et particulièrement à sa
réussite en lecture, discipline transversale.
En résumé, il convient de mettre l'adolescent en
confiance et de lui montrer que sa famille l'aime et voudrait qu'il sache lire
et bien lire, dans son propre intérêt, eu égard au
rôle fondamental que joue la lecture au plan de la réussite
scolaire et de l'ascension sociale.
B - Contribution du milieu au plan
cognitif
Les adultes lettrés ont le devoir d'aider l'adolescent
à comprendre comment fonctionne l'écrit, à disposer des
supports de lecture à la maison, à varier ses conduites de
lecture pour les adapter aux différents supports et aux divers types
de projets de lecture, car elle peut en viser plusieurs :
- chercher des informations ;
- analyser un texte ;
- prendre des notes, résumer et synthétiser des
données ;
- écrire, communiquer, créer.
La lecture peut se faire selon plusieurs
modalités : lecture recherche, lecture compréhension,
lecture sélection (ou lecture repérage).
Ainsi, il est nécessaire que le choix du support et de
la conduite de lecture se fassent en fonction de l'objectif visé car
c'est en tenant compte de celui-ci que l'on se donne des moyens pour
l'atteindre.
C - Contribution du milieu au plan de
l'action
Il est souhaitable que les adultes qui savent lire et
écrire, amènent l'adolescent à découvrir ses
mauvaises habitudes de lecture généralement dues aux conditions
dans lesquelles les apprentissages premiers se sont déroulés. Une
telle découverte semble être la condition indispensable d'une
amélioration de la qualité de la lecture.
En somme, l'aide du milieu socioculturel concerne
l'environnement matériel et affectif, et l'aide à la
compréhension des mécanismes de la lecture. La
représentation que l'adulte se fait de l'adolescent doit être
positive et la confiance inébranlable à sa réussite. Seule
l'aide du milieu socioculturel au double plan matériel et affectif ne
peut favoriser l'apprentissage de la lecture, tout apprentissage
requérant aussi la disponibilité d'un minimum de support pluriel
d'apprentissage.
3- IMPORTANCE DU SUPPORT D'APPRENTISSAGE
Nos résultats d'enquête ont établi que le
manque de matériel didactique et pédagogique ne favorise pas
l'enseignement/apprentissage et la pratique de la lecture. L'analyse suivante a
pour objectif de montrer l'importance du support d'enseignement/apprentissage
de la lecture, même si le manque de celui-ci ne constitue plus de nos
jours un handicap insurmontable car des pistes pour enseigner et apprendre le
français sans manuels existent à la lumière de nombreux
travaux sur la question.
Actuellement la littérature distingue quatre
catégories de support : les manuels classiques, les manuels
d'inspiration actuelle, les méthodes à prétention
scientifique et les outils d'aide à l'apprentissage118(*).
- Les manuels classiques visent le même
mécanisme de base de compréhension. Très souvent ils
mettent l'accent sur la capacité à oraliser n'importe quel texte
afin de permettre une compréhension dont les spécialistes pensent
qu'elle ne peut apparaître qu'à partir de l'oralisation.
- Les manuels d'inspiration actuelle se
caractérisent par l'introduction dans les manuels de lecture de
certaines données nouvelles comme les bandes dessinées, les
reproductions de journaux, de magazines, de recettes de cuisine et de textes
fonctionnels.
- Les méthodes à prétention
scientifique sont multiples. Une analyse minutieuse de cette
catégorie conduit à constater que les données
scientifiques dont ces méthodes se réclament ne concernent
jamais directement la lecture, en tant que telle. Elles sont l'oeuvre de
médecins, spécialistes des enfants en, de psychologues ou de
linguistes, chacun mettant en difficulté oeuvre ses propres
hypothèses, à partir de sa propre spécialité, sans
se soucier des autres dimensions de la lecture.
- Les outils d'aide à l'apprentissage sont
constitués du multimédia, des fichiers, des didacticiels et des
cédéroms.
Malheureusement, ces outils sont trop chers eu égard au
niveau de développement économique actuel des parents
d'élèves en Afrique francophone subsaharienne. Nous ne pouvons
conseiller l'utilisation d'un tel matériel au moment où
le ratio livre/élèves est encore d'environ un livre pour
quinze119(*) en
République du Congo, par exemple.
En réalité, lire est une activité
beaucoup plus complexe que ne le pensent certains pédagogues et
concepteurs de manuels scolaires. L'analyse de la lecture fait appel à
des données scientifiques appartenant à des disciplines diverses
(psychologie, physiologie de la perception, linguistique ...), et son
apprentissage ne peut être défini sans les données
nouvelles de la psychologie de l'enfant et des théories de
l'apprentissage.
A cause de l'insuffisance de manuels liée aux
dispositions mentales des élèves et à l'état de
paupérisation des parents d'élèves, il est possible
d'envisager d'autres procédés d'enseignement/apprentissage
comme nous l'avons noté au chapitre VIII.
Le professeur de français peut recourir aux coupures de
journaux et aux bandes dessinées. Il est vrai que les bandes
dessinées et les planches que les associations non gouvernementales et
les organismes internationaux distribuent dans notre ville ne sont pas
initialement conçues pour l'enseignement/apprentissage de la lecture.
A défaut des manuels de lecture, ce type de support
peut tout à fait servir à l'enseignement/apprentissage et
à la pratique de la lecture dans les classes de troisième qui
sont celles d'examen d'état.
Nous avons indiqué que le conte, l'image et le texte de
chanson peuvent constituer des supports d'enseignement/apprentissage de la
lecture dans les classes de troisième où les apprenants aiment la
musique de variété.
Ainsi, le manque de manuel ne doit plus constituer
actuellement un handicap à l'enseignement/apprentissage de la lecture.
De nombreuses possibilités d'enseignement/apprentissage de la lecture
sans livres existent de nos jours. Il s'agit simplement de savoir les
utiliser.
En dépit de l'existence de ces possibilités, le
Gouvernement congolais prend des initiatives pour trouver des solutions au
manque de manuels scolaires dans les classes.
En effet, la Convention n° AG/DGEF/1M/291098-3 entre
l'Agence de la Francophonie (ACCT) et le Ministère congolais de
l'Enseignement Fondamental et Secondaire a pour objet l'émergence des
capacités nationales dans le secteur de l'édition, de la
distribution et l'impression en vue de disposer durablement de manuels
scolaires au profit des élèves et des enseignants de la
République du Congo.
Au terme de cette convention, l'Agence se propose de mettre
à la disposition du projet congolais d'appui à l'édition
et à la distribution de manuels scolaires son fonds d'aide au manuel
scolaire. Le but de ce fonds est de favoriser l'accès au manuel
scolaire, grâce à l'appui accordé à l'édition
et à l'impression locales du Sud et au développement du
partenariat Sud et Nord-Sud.
Le fonds d'aide poursuit particulièrement les objectifs
suivants :
- subventionner la création, l'actualisation,
l'adaptation ou la réimpression de manuels afin d'abaisser le coût
de production et le prix de vente ;
- favoriser la diffusion et la distribution des manuels afin
qu'ils parviennent au plus grand nombre possible de parents
d'élèves à un prix de vente qui puisse correspondre
à leur pouvoir d'achat ;
- appuyer la formation des maîtres à
l'utilisation et à l'évaluation des manuels de manière
à améliorer aussi bien la compétence des enseignants que
la qualité des ouvrages produits ;
- appuyer la formation aux métiers du livre.
Dans le cadre de cette convention, il s'est
réalisé la publication d'une collection complète de
manuels de français pour l'Enseignement fondamental
dénommée « Horizons d'Afrique » et celle
d'une collection complète de manuels de mathématiques
d'après le programme CONFEMEN.
Il reste à souhaiter qu'une telle initiative, qui pour
l'instant n'intéresse que l'Enseignement primaire soit étendue
à la publication d'une collection de manuels de français pour
l'enseignement secondaire premier cycle.
Le Projet d'Appui à l'Education de Base (PRAEBASE) se
propose à travers sa composante « Amélioration de la
qualité de l'éducation » de pourvoir les
élèves congolais, pendant quatre ans, en manuels de
français, de mathématiques et d'éducation civique, morale
et pour la paix à raison de :
- à l'enseignement primaire : 1 livre par
élève ;
- à l'enseignement secondaire premier cycle : 1
livre pour deux élèves.
Au-delà des enjeux des supports d'apprentissage
susmentionnés, de l'insuffisance des manuels liée à
l'état de pauvreté des parents d'élèves et en
considérant toutes les difficultés auxquelles sont
confrontés les professeurs chargés des classes de
troisième en français que nous avons observés, il serait
possible d'envisager un nouveau profil d'enseignants de français.
4. NECESSITE D'UN NOUVEAU PROFIL
D'ENSEIGNANTS
Loin d'être des éternels manoeuvres d'application
de pratiques et d'outils conçus par d'autres à leur place, ces
enseignants auraient un comportement de construction vivante et autonome de
leur classe. Une telle approche nous semble raisonnable car
apprendre c'est construire son savoir et le seul outil qui
puisse aider à cette construction, c'est le cerveau de celui qui
apprend120(*).
Comme cette construction n'est ni spontanée ni facile,
elle requiert l'intervention de l'enseignant dont la tâche n'est point
uniquement de transmettre le savoir, mais de réunir les conditions
nécessaires à sa construction par l'apprenant lui-même. Ces
enseignants auraient comme options fondamentales :
- une exigence de formation théorique qui leur permette
de maîtriser parfaitement ce qu'ils ont à enseigner ;
- une volonté de travailler en équipe, pour
échanger et confronter observations, résultats et
expériences ;
- une conception de l'apprentissage qui prenne
réellement en compte les apprenants, ce qu'ils sont et ce qu'ils
savent, en relation avec les connaissances actuelles sur le fonctionnement
de l'apprentissage et de la construction des connaissances ;
- une volonté de lutter contre
l'échec scolaire, à la lumière d'une analyse
rigoureuse et scientifique des causes de celui-ci;
- une volonté de concevoir leur matériel
didactique et autres supports d'enseignement/apprentissage ;
- une idée assez haute de leur métier et la
conviction qu'il est difficile d'espérer développer l'autonomie
des apprenants si les enseignants ne sont pas autonomes eux-mêmes.
Les professeurs de ce profil pourraient contribuer à
faire varier les pratiques de lecture des apprenants de la classe de
troisième. Ils pourraient imaginer de nouvelles approches du texte
littéraire. Le recours au conte, à la poésie, à la
chanson et au support iconographique pourrait faire aimer la lecture par les
apprenants et contribuer à leur faire changer de comportement
vis-à-vis de la lecture afin de vaincre la désaffection qu'ils
éprouvent pour l'écrit en général.
En définitive, la refondation de l'école
africaine en général et congolaise en particulier passe par le
renouvellement du profil des enseignants et le recours à l'approche par
les compétences. Seuls le renouvellement du profil des enseignants et le
recours à l'approche par les compétences permettront à
l'école de jouer son véritable rôle de moteur de la
société.
5. NECESSITE DU RECOURS A L'APPROCHE PAR LES
COMPETENCES
Dans le cas de la République du Congo, dont les
programmes d'étude sont écrits selon l'approche par les
objectifs, il s'agit tout simplement de les transformer en programmes
écrits selon l'approche par les compétences. L'approche par
compétences est conceptualisée et se compose d'un éventail
de pédagogies basées sur la mise en pratique et la
résolution de problèmes dans des situations concrètes
contextualisées, c'est-à-dire en lien étroit avec la vie
courante des apprenants et de la communauté dans laquelle ils vivent.
Les objectifs généraux des programmes
d'enseignement de la République du Congo pourraient être
transformés en compétences générales et les
objectifs spécifiques en compétences situées.
L'objectif général n° 3 relatif
à la lecture intitulé « comprendre des supports
écrits » deviendrait par exemple « comprendre les
informations contenues dans des supports écrits à l'occasion de
l'exploitation des textes et des iconographies ».
Aux compétences situées, on ajouterait des
compétences transversales. Ces dernières ne sont pas des
finalités mais des opérateurs de compétences,
c'est-à-dire des moyens pour arriver à traiter des situations
décrites par le profil de l'apprenant. Celui-ci devant être
écrit en termes de description de situations que l'apprenant, au terme
de sa formation, doit être capable de traiter.
Le profil de l'apprenant ne doit être écrit ni
en termes de compétences ni en termes d'objectifs. Ce type de profil
génère ordinairement de très forts taux d'échec
scolaires car il permet de réaliser des objectifs pour des objectifs ou
des compétences pour des compétences. Dans l'approche par les
compétences, les profils décrivent les situations et les classes
de situations que les apprenants doivent être capables de traiter au
terme de sa formation.
Nous avons indiqué que l'approche par les
compétences a le mérite d'introduire dans le dispositif
d'enseignement/apprentissage le principe de situation. La prise en compte de la
situation dans laquelle doit s'exercer la compétence permet de donner du
sens aux apprentissages. Le déroulement d'une séance
d'enseignement/apprentissage est le suivant :
a)- la préparation : prise de contact avec
l'objet d'apprentissage
Cette phase vise à motiver l'apprenant à
construire ses savoirs. L'apprenant s'apprête et le professeur joue le
rôle de catalyseur. Les actions de ces deux partenaires concernent
principalement les buts poursuivis, la motivation, les savoirs internes
(cognitifs et affectifs), la tâche, les conditions, les critères
d'évaluation et la planification du travail (anticipation des
stratégies).
b)- la réalisation : appropriation de l'objet
d'apprentissage
Cette phase vise à guider l'apprenant dans la
construction de ses savoirs (concepts, processus, stratégies, etc.).
L'apprenant construit activement ses savoirs. Le professeur a un rôle
d'agent facilitateur. Les actions de l'apprenant et du professeur concernent
principalement les apprentissages, l'organisation et la gestion des ressources,
les stratégies cognitives et métacognitives, la verbalisation des
difficultés et des besoins.
c)- la prise de conscience des apprentissages
réalisés
Cette phase vise à conduire l'apprenant à
intégrer et transférer ses savoirs. Elle est destinée
à amener l'apprenant à prendre conscience des apprentissages
réalisés dans le but d'un transfert. La capacité à
transférer témoigne du niveau du développement d'une
compétence. L'apprenant fait le point sur ses nouveaux savoirs. Le
professeur a le rôle d'agent intégrateur. Dans la phase
d'intégration, les actions de l'apprenant et du professeur concernent
essentiellement les progrès réalisés, la reconnaissance et
la justesse des démarches et stratégies utilisées, les
activités de réinvestissement ou de transfert.
Aujourd'hui plus qu'hier, la priorité de l'école
est d'apprendre aux enfants à parler et à lire juste en vue de la
résolution de leurs problèmes de la vie scolaire et parascolaire.
Parler juste, c'est s'exprimer avec la volonté d'affirmer son pouvoir de
parole mais aussi avec l'infinie considération que l'on doit à
autrui. Lire juste, c'est parcourir tout texte avec le respect que l'on doit au
texte et, partant, à son auteur. Des trois fonctions de l'école,
instruire, former, éduquer, c'est donc bien la troisième qui
devient aujourd'hui prioritaire.
CONCLUSION
Au terme de notre étude sur
l'enseignement/apprentissage de la lecture en classe de troisième dans
quelques établissements scolaires de Brazzaville, il convient de
formuler quelques observations et d'en dégager leur impact.
L'amélioration de l'enseignement/apprentissage de la
lecture est sans doute tributaire du changement de comportement des professeurs
et des apprenants vis-à-vis de l'acte de lecture. Ce changement
dépend pour l'essentiel des facteurs milieu de résidence,
disponibilité d'un minimum de support pluriel d'apprentissage,
amélioration et actualisation fréquentes des pratiques
pédagogiques et pratique régulière de la lecture.
La lecture ne désigne pas seulement les
mécanismes de déchiffrage, mais la compréhension et la
maîtrise des textes écrits, vecteurs incontournables de la
réussite scolaire, de l'insertion sociale et souvent de
l'épanouissement personnel.
Ainsi, l'apprenant doit chercher dans les signes écrits
une information, au lieu de s'attacher au passage des signes graphiques aux
sons, ce qui peut aboutir à une lecture mécanique à peu
près dénuée de compréhension. A ce propos, Henri
Giraud (1972) affirme que :
il faut habituer l'enfant à faire l'économie
des signes sonores, et l'amener à lire relativement vite121(*).
Cela n'exclut pas, évidemment, la lecture à
haute voix, qui est la lecture pour les autres : communication d'une
information, ou une invitation à partager une émotion
esthétique.
Nous avons essayé de montrer avec Emile Javal (1978) et
François Richaudeau (1988) que ce sont les yeux qui perçoivent
les signes sur un support. Ils procèdent par bonds et arrêts
successifs. Au cours des pauses, ils voient des mots ou des groupes de mots.
Ces ensembles graphiques sont transmis au cerveau, qui les reconnaît et
les interprète. Le lecteur découvre un sens aux signes graphiques
ou il le construit lui-même d'une façon personnelle. Ainsi, la
lecture est une activité idéo-visuelle.
Pour être efficace, l'enseignement/apprentissage de la
lecture requiert que :
- certains éléments du milieu favorisent
à la fois la pratique et l'enseignement/ apprentissage de la
lecture ;
- la possession d'un minimum de support pluriel
d'apprentissage soit effective, même si son manque ne constitue plus un
handicap incontournable ;
- une actualisation et une adaptation des pratiques
pédagogiques aux avancées des différents domaines de la
science soient une attitude de tous les instants.
A propos des innovations pédagogiques, le choix de
texte mérite d'être repensé. En effet, au lieu d'enseigner
la lecture, il s'agit plutôt de former un lecteur polyvalent. Ainsi, en
situation d'enseignement/apprentissage, l'apprenant doit être
confronté aux différents genres littéraires et aux
différents types de textes. Les principaux genres littéraires
à aborder sont : le genre poétique, le genre romanesque et
le genre dramatique.
Les types de texte les plus usuels à présenter
sont le texte descriptif, le texte historique, le texte narratif, le texte
injonctif, le texte argumentatif et le texte informatif.
A l'heure actuelle, il est important d'insister sur le texte
fonctionnel parce qu'il a une prise réelle sur la vie sociale de
l'apprenant. Il s'agit par exemple du mode d'emploi d'un appareil
électroménager, d'une notice de produit pharmaceutique, d'une
recette de cuisine ou d'un curriculum vitae.
Aussi faut-il convenir avec IPAM (1986) que, quel que soit le
type de texte ou le genre d'extrait choisi, il importe qu'il soit motivant,
adapté, de longueur raisonnable et de préférence
d'auteur.
Il est utile de rappeler que le choix des textes de lecture
doit tenir compte aussi des intérêts et des motivations des
apprenants car « véhiculant les intérêts et
les fantasmes des apprentis lecteurs », comme le mentionne Eveline
Charmeux (1998), la lecture leur est facilement accessible « pourvu
que ce soient ces intérêts et ces fantasmes qui nourrissent les
textes de leur apprentissage »122(*). Ces intérêts et ces
fantasmes sont fréquents dans la littérature de jeunesse. Nous
avons abondamment exposé les caractéristiques de ce genre
littéraire au chapitre VIII.
Il serait bon que les objectifs visés tiennent compte
de ce que la lecture est avant tout, comme l'a précisé Jean
Foucambert (1980), une activité sociale avant d'être une
discipline scolaire123(*). Et dans le cas de la République du Congo,
les objectifs poursuivis ne doivent pas perdre de vue que la lecture n'est pas
un acquis culturel.
Dans la préparation écrite, les
stratégies didactiques doivent considérer qu'il s'agit de
conduire l'apprenant à construire son savoir car apprendre,
cen'est pas seulement acquérir des savoirs, mais c'est aussi les
construire soi-même. Apprendre c'est également modifier son
comportement, ses représentations et ses schèmes d'action de
façon durable.
Pour apprendre à lire aux adolescents de la classe de
troisième, il n'est pas absolument nécessaire de les
considérer comme des individus qui ont tout à apprendre, ni de
les obliger à lire des histoires qui ne tiennent aucun compte de leurs
réalités et de celles de leurs parents.
Il est tout à fait possible de les habituer à
l'idée que l'essentiel est le sens du texte. Dans ces conditions, le
débat sur les méthodes est inapproprié, comme le montre le
constat ci-après :
les discussions sur les avantages et les
inconvénients des méthodes de lecture nous paraissent
désuètes124(*).
Des enquêtes ont montré en France que, pour des
enfants sans difficulté particulière, les résultats
étaient identiques quel que fût le procédé
employé125(*).
Les controverses à propos des méthodes
d'apprentissage de la lecture ont longtemps caché aux pédagogues
d'autres aspects importants du problème. L'aptitude à la lecture
comporte les facteurs psychologiques, psychophysiologiques et
psycholinguistiques.
Dans le cas de la République du Congo, les facteurs
socioculturels ont longtemps été occultés dans
l'enseignement/apprentissage de la lecture. Il s'agit d'installer les
adolescents issus pour la plupart de la tradition orale dans l'univers du
lire/écrire. Il faut les conforter dans leur langue maternelle car la
maîtrise d'une langue première facilite l'acquisition d'une
seconde.
Les activités d'enseignement/apprentissage
méritent d'être organisées autour des tâches
d'apprentissage pour favoriser l'émergence et la consolidation des
mécanismes de lecture.
Les mécanismes de lecture font référence
à la prise d'indices (linguistiques et paralinguistiques), au balayage,
à la discrimination, à l'identification, à la
mémorisation immédiate, à l'anticipation, à la
formulation d'hypothèses et leurs vérifications.
Il serait souhaitable que les tâches d'apprentissage
visent les compétences d'orientation et de repérage dans
l'univers du lire/écrire, les compétences à construire du
sens à partir de ce que l'on voit ainsi que les compétences
d'ordre langagier. Les compétences d'orientation et de repérage
impliquent de se sentir à l'aise dans les lieux, les objets, les
situations de lecture ainsi que dans la diversité des types de discours.
Les compétences d'ordre sémiotique supposent
d'avoir des capacités perceptives : ampleur du champ visuel et
finesse de discrimination. Elles impliquent aussi l'aptitude à formuler
des hypothèses et leurs vérifications.
Les compétences d'ordre langagier font
référence à la diversité de types de discours, de
faits de discours et de langue objets d'une saisie visuelle dans une
organisation spatiale donnée. Elles visent aussi le fonctionnement
linguistique diversifié dont les variations sont liées aux
situations sociales de la communication et aux projets d'action du producteur
d'écrits.
L'évaluation de tout acte pédagogique
étant une nécessité, le processus d'évaluation doit
être intégré à celui d'enseignement/apprentissage.
En effet, la culture d'évaluation fait cruellement défaut
à l'ensemble du système éducatif. Elle mérite
d'être installée dans tout dispositif d'enseignement.
L'évaluation, lorsqu'elle revêt une fonction
d'aide à l'apprentissage, encourage une collaboration professeur-
apprenant. Celle dernière permet à l'apprenant de se
responsabiliser face à ses apprentissages.
Le champ disciplinaire « lecture » devrait
être appréhendé par le filtre de l'apprentissage. Un accent
particulier devrait être mis sur l'installation chez l'adolescent de la
classe de troisième des stratégies de lecture qui sont au nombre
de trois, comme le préconise Anne Torunczyk (2000), à
savoir :
- la reconnaissance de mots que l'apprenant a
mémorisés ;
- le décodage syllabe après
syllabe ;
- le devinement lorsque le mot est plus complexe et le
contexte le permet126(*).
Dans le même ordre d'idées, il convient
d'éduquer l'apprenti lecteur à éviter les écueils
qui consistent en des fréquents retours en arrière inutiles, la
sub-vocalisation et la précipitation qui freinent sa vitesse
d'exécution de la lecture.
Il serait bon de proposer à l'apprenant des
exercices d'entraînement progressifs portant sur les compétences
de lecteur : la vitesse, l'oeil habile, l'oeil panoramique, la
capacité à anticiper et à reconstituer, et
l'entraînement total, comme l'affirme Brigitte Chevalier (1986)127(*).
Par ailleurs, la leçon de lecture devrait être
aussi une modeste leçon de littérature. Elle doit montrer comment
les phrases s'ordonnent dans un paragraphe, comment les paragraphes sont mis en
ordre entre eux dans un passage et quel est le lien qui permet d'établir
la cohérence du texte. Ce dernier étant à la fois tissu de
sens et matériau de la communication.
Il serait nécessaire que les activités de
prolongement de la lecture préparent l'apprenant à l'autonomie
car il s'agit surtout de le doter d'un dispositif méthodologique
particulier lui permettant d'exploiter, de s'approprier sa lecture et de
la réinvestir dans un travail personnel car
savoir travailler de façon indépendante,
c'est savoir se servir des écrits disponibles pour les comprendre et
construire, à partir d'eux, des productions adaptées à ses
besoins128(*).
L'analyse des résultats comparatifs des groupes
expérimentaux et témoins montre que tous les apprenants, qui
avaient les compétences sensiblement identiques au départ, ont
tous plus ou moins amélioré leurs compétences en
lecture. Toutefois, ceux des groupes expérimentaux ont globalement plus
perfectionné les leurs que leurs camarades des groupes
témoins.
Les améliorations concernent particulièrement la
vitesse de lecture, la prise d'indices, le balayage, la capacité
à anticiper et à reconstituer, à formuler des
hypothèses et leurs vérifications ainsi que la
représentation que les apprenants se font de la lecture.
La mise en oeuvre de nouvelles pratiques pédagogiques
nous a donné par ailleurs l'occasion d'observer l'éclosion des
comportements nouveaux et l'émergence d'une relation nouvelle de
l'apprenant à l'écrit. A notre avis, elles ont le mérite
d'initier les apprenants à se prendre en charge et à faire de la
lecture un véritable outil d'investigation et d'appropriation de la
culture.
Nous sommes conscients que les innovations pédagogiques
n'échappent pas aux risques des dérives de toute innovation. Les
contraintes rencontrées dans la mise en oeuvre, des habituels obstacles
institutionnels et psychologiques peuvent déformer les projets
initialement satisfaisants.
Toutefois, vu l'accueil que nous ont réservé les
professeurs expérimentateurs et leurs apprenants, nous nous
demandons, à juste titre, si les pratiques pédagogiques que nous
avons fait expérimenter, ne pourraient pas être
généralisées dans toutes les classes, à condition
de bien aménager un processus progressif, en commençant par un
nombre limité d'établissements scolaires et évaluer
à chaque fois leur impact.
Naturellement, tous les aspects de l'acte de lire n'ont pu
être analysés et tous les problèmes que suscite
l'enseignement/apprentissage de la lecture n'ont pas été
résolus non plus. Tout cela n'est pas possible dans une étude
unique.
Les résultats auxquels nos sujets expérimentaux
sont parvenus restent modestes. Ils s'intègrent toutefois parmi ceux
qu'expose la littérature. Leur mérite est qu'ils sont obtenus
dans un contexte particulier où la lecture n'est pas un acquis culturel
et où domine la tradition orale.
En République du Congo, le français est une
langue seconde. Elle se parle et s'enseigne dans un contexte multilingue
où l'espace linguistique national est composé, en plus du
français, de deux langues nationales et de près d'une quarantaine
de langues vernaculaires, comme nous l'avons mentionné à
l'introduction.
Nous avons indiqué que nous aurions aimé
étendre cette étude à tout le département scolaire
de Brazzaville, mais la modicité de notre budget de recherche ne pouvait
nous le permettre. Nous espérons qu'un échantillon plus large
pourrait permettre de mieux évaluer les résultats de la
présente étude.
Cependant, la mise en oeuvre de nouvelles pratiques
pédagogiques nous a permis de prendre conscience qu'enseigner à
lire à un adolescent, est un exercice subtil et complexe qui ne saurait
se réduire à l'application mécanique de quelques recettes
surannées. Il n'existe, comme l'affirme IPAM (1993), aucune
méthodologie totalement adaptée aussi bien à tous les
professeurs qu'à tous les contextes de réalisation ou à
toutes les situations d'enseignement/apprentissage129(*).
En effet, l'acte pédagogique est complexe parce qu'il
concilie la psychologie et l'intérêt de l'apprenant tout comme le
savoir à dispenser, la compétence de l'enseignant ainsi que les
finalités éducatives de la société dans laquelle a
lieu l'enseignement/apprentissage.
L'enseignement est une entreprise humaine et sociale qui
requiert de nombreuses interactions entre professeurs, apprenants et savoir
d'une part, un renouvellement constant de pratiques d'autre part. En
conséquence, nous considérons que la recherche pédagogique
devrait être une quête de tous les instants, car
l'enseignement/apprentissage de la lecture dépasse le cadre de la
pédagogie.
En effet, à propos de l'enseignement/apprentissage de
la lecture, et il en est de même pour d'autres sous disciplines du
français, nous reconnaissons que la rénovation procède
à la fois de la réflexion pédagogique, des recherches
psychologiques et du développement de la linguistique. La
littérature constate par ailleurs que :
les recherches sur l'apprentissage de la lecture sont
beaucoup plus avancées que celles sur son enseignement130(*).
Ce constat fait sur l'enseignement/apprentissage de la
lecture au cycle préscolaire nous paraît tout aussi pertinent pour
l'enseignement secondaire. Nous avons indiqué que les difficultés
accumulées en lecture au primaire ne sauraient se transformer en
succès, sans un travail de longue haleine. Nous savons que les
difficultés de lecture des élèves des classes de
troisième sont tributaires pour l'essentiel des premiers apprentissages
qu'il faut corriger en vue d'un parcours de formation efficace.
Ainsi, nous considérons à sa juste valeur
l'importance de l'enseignant et la nécessité pour ce dernier de
construire ses pratiques d'enseignement et de les actualiser. Il ne devrait pas
nécessairement faire appel aux pratiques surannées que les
habitudes scolaires lui proposent.
En revanche, à partir d'objectifs clairs, qu'une bonne
formation lui aura permis de maîtriser, et en relation étroite
avec les savoirs des apprenants, il doit élaborer ses stratégies
d'approche d'enseignement/apprentissage de la lecture. Celles-ci devraient
s'appuyer sur son souci d'amener les apprenants à trouver du sens
à l'enseignement qu'ils reçoivent. Les savoirs des apprenants
renvoient à ce qu'ils sont, ce qu'ils savent, ce qu'ils font et les
représentations qu'ils ont construites dans leurs expériences.
En somme, pour développer le goût de la lecture
chez les apprenants et les professeurs, il importe de recourir aussi à
l'approche par les compétences. Elle peut offrir à tout
enseignant les moyens de donner du sens aux enseignements qu'il dispense. Dans
la perspective de la réforme des curricula, le choix de l'approche par
les compétences peut constituer l'un des axes de la refondation du
système éducatif congolais.
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trois rubriques : les manuels scolaires, les manuels de
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lecteur, Recherches actuelles en psychologie de l'écrit, Paris,
Editions Retz.
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Pour une psychologie cognitive et culturelle de la lecture, Paris, Editions
Retz.
COHEN I, MAUFFREY Y. (1983), Vers une nouvelle
pédagogie de la lecture, Paris, Editions Armand Colin
Bourrelier.
DE LANDSHEERE G. (1973), Le test de closure, Paris,
Nathan.
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Paris, Editions SYROS.
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lecteur, Paris, Ed. SERMAP, O.C.D.L.
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faire ? Le livre et l'enfant, Paris, Casterman, Collection
« Orientations /E3 ».
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expliquée en 6ème dans une classe à large
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textes, Paris, Hachette Education.
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POULAIN M. (1988), Pour une sociologie de la lecture.
Lectures et lecteurs de la France contemporaine, le cercle de la
librairie, Paris, Collection Bibliothèque.
RICHAUDEAU F, GAUQUELIN M et F. (1988), La Lecture
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SMITH F. (1980), Comment les enfants apprennent à
lire, Paris, Editions Retz.
SMITH F. (1986), Devenir lecteur, Paris, Armand Colin,
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VIGNER G. (1979), Lire : du texte au sens, Paris,
Clé International.
C- Périodiques
a- Articles
généraux
BESSE H, NGALASSO, MWATHA Musanji, Vigner G. (1992),
« Français langue seconde », Paris, Etudes de
linguistique appliquée, n° 88/12.
« L'évaluation des
apprentissages », Québec Français, (1998),
n° 111, pp. 28-45.
JONNAERT P. (1995), « Entrer dans l'apprentissage
scolaire », in Enfants issus de l'intégration et
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Paris : Didier- Erudition, pp.15-53.
JONNAERT P. et VANDER B. (2003),
« Créer les conditions d'apprentissage ».
Un cadre de référence socioconstructiviste pour une formation
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KADIMA-NZUJI M (2004). « Paroles et musiques :
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LOPEZ J.A. (1997), « Représentations
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MAKONDA A. (2004), « Point sur la scolarisation des
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février.
ROLAND D. (2000), « Du français langue
étrangère au français langue seconde : le grand
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«Pédagogie par objectifs » (1971)
Cannes, Cahiers pédagogiques.
Phosphore, (2003) Paris, n°46,
février-mars.
VERDELHAN-BOURGADE M. (1997), « Enseigner le
français langue seconde, Diagonales, n° 43, pp. 13-33.
b- Articles spécifiques
à la lecture
BEMBA S. (1995), « Comment parvenir à
une société de la lecture au Congo ? »,
Brazzaville, Etumba, n° 807 et 808, septembre.
BALEYDIER C. (1985), « L'apprentissage continu de la
lecture », Paris, Le français aujourd'hui n° 85,
PP. 39 - 43.
CHARMEUX E. (1976), « Construire une
pédagogie de la lecture », in Recherches actuelles sur
l'enseignement de la lecture, Paris, Editions Retz.
Essai d'une pédagogie de la lecture en
sixième (1981), Sèvres, n° 1.
FIJALKOW J (1994), « La didactique
expérimentale de la lecture-écriture : un chaînon
manquant », Paris, Les entretiens Nathan, Actes IV, pp.
51-65.
FOUCAMBERT J. (1974), « Apprentissage et
enseignement de la lecture », Paris, Communication et
langages, Paris, n° 24, CEPL.
GOIGOUX R.(1994), « Six (bonnes) raisons et deux
(jolies) manières de décrire les pratiques d'enseignement initial
de lecture, Paris, Les entretiens Nathan, Actes IV, pp
17-49.
Label France, Magazine trimestriel d'information du
ministère français des affaires étrangères, (2004),
n° 54, avril - juin, pp. 12 - 26.
« La lecture au collège », (1998),
Paris, Nouvelle revue pédagogique, n°8, mai.
La semaine africaine, (1986), Brazzaville, n°
1588 du 18 au 24 décembre.
Le Parisien, (2005), Paris, n° 19051 du 8
décembre, pp. 10-12.
LEHMANN D. et MOIRAND Sophie (1980), «Une approche
communicative de la lecture » Paris, Le Français dans le
monde.
MALONGA B (1986), « Projection d'un cadre
théorique pour l'étude de la lecture chez l'enfant
congolais », Brazzaville, Revue congolaise des sciences de
l'éducation, Volume 1, Numéro 1, Juin.
PARDON N. (1993), « Lecture : les
compétences à développer », Paris,
Dialogues, n°95.
PERRENOUD P. (2003), « Les Conceptions changeantes
du curriculum prescrit : hypothèses » in
Education, numéro spécial « un siècle
d'éducation en suisse romande, n°1, pp. 48-52.
PROST A. (2004), « Apprentissage de la
lecture : Les recommandations des experts », Paris, La
classe maternelle, n° 127, mars.
TALANSI M. (1989), « Qui lit quoi au
Congo ? », Notre librairie, Paris, n°92 - 93, pp.
192-198.
VIGNER G. (1988), « Lecture : programmer les
objectifs », Paris, Diagonales, EDICEF.
ANNEXES
Les annexes comprennent les instruments de collecte des
données, les informations recueillies, le dictionnaire des variables et
l'extrait du guide pédagogique d'enseignement du français au
collège d'enseignement général.
I - INSTRUMENTS DE COLLECTE DES DONNÉES
Nous avons deux types d'instruments : le
questionnaire et les tests.
A - QUESTIONNAIRE D'ENQUETE
Le questionnaire comprend deux parties : les
renseignements socioculturels et les renseignements spécifiques à
la lecture.
a)- Renseignements socioculturels
Numéro d'identification de
l'enquêté :
...................................................
Classe :.............. Etablissement
........................................................
Date et lieu de naissance :
Quartier de résidence :
Profession du père (ou tuteur)
Dernier niveau d'étude du père (ou tuteur)
Profession de la mère (ou nourrice) :....
..........
Dernier niveau d'étude de la mère :
Langue parlée en famille :
Langue du père :
Langue de la mère :
Situation du ménage (1) : Monogamie
Polygamie
Nombre d'épouses du père (ou tuteur)
Nombre d'enfants du père (ou tuteur)
1*- Comment votre maison est-elle éclairée
(1) ?
- avec une lampe tempête - avec une lampe à
gaz
- avec une lampe à pression - avec le courant
électrique
2*- Où étudies-tu tes leçons à
domicile ?
- dans ma chambre - au salon
- à la véranda - à la cuisine
3- As-tu une table de travail à la maison ?
Oui Non
b)- Renseignements spécifiques à la
lecture
4- As-tu ton livre de lecture ?
Oui Non
5- As-tu la pièce de théâtre "Ma
dernière aimée" ? Oui Non
et le roman "Ma carte d'identité" ?
Oui Non
6*- Que lis-tu d'autres ? Journal
Bande dessinée
Livres de ton père (ou tuteur)
7- Ton père (ou tuteur) vient-il à la maison
avec les journaux ? Oui Non
8*- Fréquentes-tu une bibliothèque ? Oui
Non
9- Si oui laquelle ?
..........................................................................
10*- Ton père (ou tuteur) est-il abonné à
une bibliothèque ? Oui
Non
11*- Des moyens d'information suivants, lequel
préfères-tu ?
- Lecture
- Radio
- Télévision
N.B. Pour les questions dont les numéros sont
montés d'astérisque, mets la croix dans le cadre choisi.
B - TESTS
Les tests sont constitués du test de pré
apprentissage et de celui de post apprentissage.
a)- Test de pré apprentissage
1ère séance
Numéro d'indentification de
l'enquêté................................................
Classe :.............. Etablissement
........................................................
1-Variable "un oeil et un esprit exercés"
1.1 Item : " Un OEil panoramique"
Parcours chaque colonne de mots de haut en bas, dans le
sens de la flèche. Fixe ton oeil à l'endroit du point et prends
connaissance du mot ou du groupe de mots en une seule fois. Reporte-toi ensuite
aux questions de mémoire :
Bas
.
pur
.
prix
.
égal
.
aigle
.
actif
.
acier
.
agiter
.
lâcher
.
mousse
.
samedi
.
capital
.
réussir
.
mercredi
.
le total
.
divorcer
.
inférieur
.
reprocher
.
le velours
.
ressources
|
Roi
.
mât
.
Noël
.
nappe
.
aimer
.
lycée
.
brille
.
projet
.
majeur
.
lequel
.
adapter
.
serpent
.
cycliste
.
entourer
.
impérial
.
souligner
.
illustrer
.
moderniser
.
volontiers
.
occident
|
Rat
.
jus
.
l'air
.
lundi
.
lisse
.
lutte
.
maman
.
cocher
.
livrer
.
jumeau
.
nerveux
.
marcher
.
fauteuil
.
encadrer
.
dimanche
.
parce que
.
indemnité
.
merveille
.
légèrement
.
occupation
|
Mémoire
Les mots ou expressions qui suivent faisaient-ils partie
de la liste ? Mets une croix dans le cadre correspondant à la
réponse choisie.
|
Oui
|
Non
|
|
Oui
|
Non
|
. cycliste
|
|
|
. pêcheur
|
|
|
. paille
|
|
|
. montre
|
|
|
. paysan
|
|
|
. pur
|
|
|
. projet
|
|
|
. réussir
|
|
|
. merveille
|
|
|
. sensible
|
|
|
1.2 Item : "un oeil habile"
Photographie du regard chaque mot ou groupe de mots qui
suit et cherche rapidement s'il apparaît dans les listes de l'item "un
oeil panoramique". Mets une croix dans le cadre correspondant à la
réponse choisie.
|
Oui
|
Non
|
|
Oui
|
Non
|
. secours
|
|
|
. adapter
|
|
|
. rocher
|
|
|
. Noël
|
|
|
. moderniser
|
|
|
. livrer
|
|
|
. régulier
|
|
|
. puisque
|
|
|
. samedi
|
|
|
. dimanche
|
|
|
1.3 Item : "un esprit agile"
Relève dans les listes de l'item "oeil panoramique"
le ou les mots que tu écriras à l'endroit réservé
à cet effet. Ce sont les mots :
- désignant des jours de la
semaine _______________________________
- désignant un établissement scolaire
______________________________
- désignant un lien de parenté
____________________________________
2ème séance
Numéro d'identification de
l'enquêté................................................
Classe :.............. Etablissement
.....................................................
2- Variable "capacité à anticiper, à
reconstituer"
2.1 Item : " Le texte à trous"
Complète les mots manquants (un seul mot par espace
vide) dans le texte suivant. Note ta réponse au numéro
correspondant, à l'endroit réservé à cet
effet.
L'électricité à la maison
En général,.....1 installations
électriques .....2 maisons sont bien...3 on ne risque...4 de
s'électrocuter ..... 5 actionnant un interrupteur .....6 en branchant
un appareil dans une prise.
En effet, les prises, les boutons et les boîtiers des
interrupteurs sont faits ....7 matière isolante. Les fils conducteurs
qui arrivent .....8 les prises, dans les interrupteurs ....9 dans les appareils
électriques sont couverts de matière .....10 on dit qu'ils sont
isolés.
Les fils conducteurs ne peuvent donc pas être ....11
contact avec le corps humain si l'isolant qui entoure .....12 fils est en bon
état.
Mais on n'est jamais tout à fait ..... 13 que tous les
isolants soient en bon ......14. C'est pourquoi, pour plus ....15
précautions, on ne doit pas placer de prise, ni d'interrupteur, .....16
d'appareil électrique dans une salle de bain près de la
baignoire....... 17 effet, le corps humain .....18 est rendu conducteur par
l'eau qui l'entoure. Aussi, ..... 19 courant qui pourrait le traverser, en cas
de contact accidentel, serait ..... 20 dangereux.
1 ----------------- 6 ----------------- 11
----------------- 16 ---------------
2 ----------------- 7 ----------------- 12
---------------- 17 --------------
3 ----------------- 8 ----------------- 13
---------------- 18 --------------
4 ----------------- 9 ----------------- 14
---------------- 19 --------------
5 ----------------- 10 ---------------- 15
--------------- 20 --------------
2.2 Item " Le Texte puzzle"
Dans ce texte de cinq paragraphes, l'ordre des paragraphes
a été désorganisé. Reconstitue le texte en mettant
au début de chaque paragraphe le numéro qu'il devrait
occuper.
Une drôle de soucoupe volante
Croyant découvrir des documents sensationnels et
inédits, le laborantin procéda à des tirages personnels
qu'il expédia dans la nuit à divers journaux parisiens.
En 1952, à Toulouse, un jeune étudiant en
pharmacie, fanatique de science fiction, avait construit, pour s'amuser, une
maquette de soucoupe volante à l'aide de deux poêles à
frire et de pièces d'horlogerie. Pour faire une photographie
« réaliste » de son engin, il suspendit ce dernier
dans son jardin à l'aide de fils nylon.
Quelques jours plus tard, l'étudiant toulousain
réagissait, portait plainte, obtenait des rectifications et des dommages
et intérêts... Mais les rectificatifs furent moins visibles que
les clichés « réalistes » et l'imagination
des esprits faibles travailla de plus belle.
Les photographies réalisées, il porta ses
pellicules à un laboratoire de la ville. Le garçon de
laboratoire, en développant les films, sentit naître en lui une
âme de reporter photographe....sans scrupules.
Le lendemain, les photographies figuraient en bonne place dans
les quotidiens.
J. L. CHARDANS, Dictionnaire des trucs Ed. J. J.
Pauvert.
3- Variable "entraînement total"
Lis le texte rapidement, silencieusement, en
t'efforçant de ne pas revenir en arrière. Indique le temps que tu
as mis pour lire ce texte. Réponds ensuite aux questions.
Reçue ? Recalée ?
On va afficher les résultats. Toutes les
élèves sont là et aussi des parents. Nous sommes un peu
à l'écart. Je n'ai pas de vraies amies, à part Anna, et
Anna me boude depuis que j'ai retrouvé Moktuy. Aujourd'hui, personne ne
fait attention à nous. Il a voulu venir. Il a dit que cela n'avait pas
d'importance qu'on nous voie ensemble, puisque nous allions être
libres.
« Il est près de cinq heures. Il est si
sûr de ma réussite que j'y crois, moi aussi. Et pourtant.... C'est
la composition française, parrain.... Il y avait trois sujets. Pour les
deux premiers, il fallait connaître les textes et les auteurs.
J'étais si troublée que j'avais tout oublié. Alors, j'ai
pris le troisième. (...) J'ai remis une page presque blanche. Je ne peux
pas être reçue après cela (...)
- Voilà l'appariteur, parrain, dit Marie-Helene en
s'agitant. Il me fait peur. Il est habillé de noir. Il boite et son
visage est couvert de cicatrices. Il tient un papier à la main... C'est
cela ; c'est la liste ! La foule pousse une exclamation. Moi, je ne
peux pas ouvrir la bouche. Je sens mes jambes qui tremblent, et une douleur
comme si l'on me tordait les entrailles. Puis, il y a un grand silence. Pendant
un moment, personne ne bouge ; personne ne parle. Même celles qui
crient toujours, l'épreuve, l'épreuve des hommes blancs les rend
pâles et muettes. L'homme noir nous tourne le dos il est dressé
contre le mur. Il fixe le papier sur le tableau avec des punaises. Un des coins
se détache. Il ramasse une des punaises. Ça y est ; la liste
est là. Il se retire en marchant le long du mur, sans avoir dit un
mot.
« ... Maintenant, je regarde, oh ! Je regarde
la liste. Je lis ; jusqu'en bas. Je recommence... Je n'y suis pas,
parrain ! Je me suis mise à crier. Ce n'est pas vrai...Ce n'est pas
possible.
Pierre BOULLE, L'Epreuve des hommes blancs, Ed. R.
Julliard.
Temps de lecture : .......
Souligne la bonne réponse
1- La seule véritable amie de Marie - Helen
s'appelle
a) Anna,
b) Valérie,
c) Cécile.
2- L'amie de Marie - Helen la boude ;
a) depuis qu'elles se sont disputées,
b) depuis qu'elle a retrouvé Moktuy.
c) depuis qu'elle a d'autres amies.
3- Anna va voir les résultats :
a) vers dix heures du matin,
b) vers cinq heures de l'après-midi,
c) vers midi.
4- Marie - Helen craint de ne pas avoir
réussi :
a) la composition française,
b) les mathématiques,
c) la physique.
5- En composition française, Marie-Helene a choisi
a) le premier sujet
b) le deuxième sujet
c) le troisième sujet.
b)- Test de post apprentissage
1ère séance
Numéro d'identification de
l'enquêté :............................................................
Classe : .................................
Etablissement ..........................................
1- Variable "un oeil et un esprit" exercés
1.1 Item : "Un OEil panoramique"
Parcours chaque colonne de mots de haut en bas, dans le
sens de la fiche. Fixe ton oeil à l'endroit du point et prends
connaissance du mot ou du groupe de mots en une seule fois. Reporte-toi
ensuite aux questions de mémoire.
A l'occasion
.
Lâcher un chien
.
la main d'oeuvre
.
un rude parcours
.
il a plu lundi
.
le réveille-matin
.
un passage étroit
.
prendre l'autobus
.
un foulard en soie
.
masculin singulier
.
appelle le plombier
.
rentrée des classes
.
au début de décembre
.
une agence de voyage
.
une statue de pierre
.
une chemise en nylon
.
elle se prive de tout
.
une émission de radio
.
une naissance attendue
.
sur le plan personnel
.
|
Malheureusement
.
il est ridicule
.
ne plaisante pas
.
la manifestation
.
un réfrigérateur
.
une longue marche
.
la salle à manger
.
un nid d'oiseau
.
la méthode miracle
.
du papier à lettres
.
une histoire triste
.
une culotte de cuir
.
elle arrivera mardi
.
un virage dangereux
.
quelle belle saison
.
une séance de cinéma
.
tu as toujours raison
.
allocations familiales
.
ils viendront à Pâques
.
des lunettes de soleil
.
|
La salade verte
.
la revendication
.
il est satisfait
.
le mode d'emploi
.
la sécurité sociale
.
le vieux quartier
.
tard dans la nuit
.
une lettre urgente
.
publier un article
.
surveille la route
.
tu as l'air fatigué
.
une plaque solaire
.
il attrape le voleur
.
des vêtements chauds
.
radiation électrique
.
naviguer sur l'océan
.
commissaire de police
.
l'Education nationale
.
à multiplier par trois
.
un gratte-ciel
|
Mémoire
Les mots ou les expressions qui suivent faisaient-ils
partie de la liste ? Mets une croix dans le cadre correspondant à
la réponse choisie.
|
Oui
|
Non
|
|
Oui
|
Non
|
. un virage dangereux
|
|
|
. le mode d'emploi
|
|
|
. une séance de cinéma
|
|
|
. un nid s'oiseau
|
|
|
. il téléphone
|
|
|
. un rayon de soleil
|
|
|
. des fourmis rouges
|
|
|
.appeler un médecin
|
|
|
. une boisson fraîche
|
|
|
. maintenir l'ordre
|
|
|
1.2 Item : "un oeil habile"
Photographiez du regard chaque mot ou groupe de mots qui
suit et cherchez rapidement s'il apparaît dans les listes de l'item "un
oeil panoramique". Mets une croix dans le cadre correspondant à la
réponse choisie.
|
Oui
|
Non
|
|
Oui
|
Non
|
. rentrée des classes
|
|
|
. allocations familiales
|
|
|
. surveille la route
|
|
|
. Sécurité sociale
|
|
|
. à votre tour
|
|
|
. Ils viennent à Pâques
|
|
|
. une longue marche
|
|
|
. un colis lourd
|
|
|
. accueillir un ami
|
|
|
. une naissance attendue
|
|
|
1.3 Item : "un esprit agile"
Relève dans les listes de l'item "un oeil
panoramique" le ou les mots que tu écriras à l'endroit
réservé à cet effet. Ce sont les mots :
- désignant un appareil ménager :
_________________________________
- désignant les aliments :
________________________________________
- se rapportant à l'habillement :
___________________________________
2ème séance
Numéro d'identification de
l'enquêté :....................................................
.
Classe : ..............................Etablissement
......................................
2. Variable "capacité à anticiper,
à reconstituer"
2.1 Item " le texte à trous"
Complète les mots manquant (un mot par espace vide)
dans le texte suivant. Note ta réponse au numéro correspondant
à l'endroit réservé à cet effet.
Un dur apprentissage
Un soir, ma mère m'annonça que dorénavant
ce serait moi qui ferais les commissions. Elle m'emmena à la
boutique.....1 coin pour me montrer .....2 chemin. J'étais fier :
je ..... 3 sentais devenu une grande ....... 4 Le lendemain après-midi,
je passai mon panier au ...... 5 je descendis dans la rue et me dirigeai vers
...... 6 boutique. Comme j'arrivais au ..... 7 de la rue, une ..... 8 de
gamins m'empoigna, me renversa, m'arracha mon panier et s'empara..... 9 mon
argent. Je rentrai ..... 10 moi en courant, complètement effrayé.
Ce soir-là, je ..... 11 à ma mère ce qui m'était
arrivé, mais elle ..... 12 fit aucun commentaire ; ..... 13
s'assit immédiatement, écrivit une .....14 liste de commissions,
me ..... 15 de l'argent et me .....16 à l'épicerie. Je descendis
les marches en courant, et ..... 17 vis la même bande....18 gamins en
train de jouer au bout de la ..... 19 je rentrai à la ..... 20 en
courant.
Richard Wright, Black Boy, Ed. Gallimard.
1 ----------------- 6 ----------------- 11
----------------- 16 ---------------
2 ----------------- 7 ----------------- 12
---------------- 17 --------------
3 ----------------- 8 ----------------- 13
---------------- 18 --------------
4 ----------------- 9 ----------------- 14
---------------- 19 --------------
5 ----------------- 10 ---------------- 15
--------------- 20 --------------
2.2 Item "Texte puzzle"
Dans ce texte de cinq paragraphes, l'ordre des paragraphes
a été désorganisé. Reconstitue le texte en
remettant au début de chaque paragraphe le numéro qu'il devrait
occuper.
Une décision irrévocable
[Madame de Rénal a été le premier
amour de Julien Sorel. Celui-ci a presque atteint la fortune et le bonheur
lorsqu'une lettre vint tout détruire. Profondément
déçu, il se met en route pour Verrières où habite
Madame de Rénal, décidé à la tuer.]
Il arriva à Verrières un dimanche
matin. Il entra chez l'armurier du pays, qui l'accabla de compléments
sur sa récente fortune. C'était la nouvelle du pays.
Les trois coups sonnaient ; c'est un signal bien connu
dans les villages de France, et qui, après les diverses sonneries de la
matinée, annonce le commencement immédiat de la messe.
Julien eut beaucoup de peine à lui faire comprendre
qu'il voulait une paire de pistolets.
Julien était parti pour verrières. Dans cette
route rapide, il ne put écrire à Mathilde comme il en avait le
projet, sa main ne formait sur papier que des traits illisibles.
Julien entra dans l'église neuve de Verrières...
En ce moment-là le jeune clerc qui servait la messe sonna pour
l'élévation. Madame de Rénal baissa la tête qui un
instant se trouva presque entièrement cachée par les plis de son
châle. Julien ne la reconnaissait plus aussi bien ; il tira sur elle
un coup de pistolet et la manqua, il tira un second coup, elle tomba.
D'après Stendhal, Le Rouge et le Noir.
3. Variable "entraînement total"
Lis rapidement, silencieusement, en t'efforçant de
ne pas revenir en arrière. Indique le temps que tus as mis pour la
lecture de ce texte. Réponds ensuite aux questions.
Une aventure en Calibre
[Deux jeunes gens voyagent en Calabre aux environs des
années 1800. Un jour, ils s'égarent. L'un d'entre eux
écrit à sa cousine et lui raconte ce qui est
arrivé]
Nous cherchâmes, tant qu'il fit jour, notre chemin
à travers ces bois ; mais plus nous cherchions, plus nous nous
perdions, et il était nuit noire quand nous arrivâmes près
d'une maison fort noire. Nous y entrâmes, non sans soupçon ;
mais comment faire ? Là nous trouvons toute une famille de
charbonniers à table, où du premier mot on nous invite. Mon jeune
homme ne se fit pas prier : nous voilà mangeant et buvant, lui du
moins, car pour moi j'examinais le lieu et la mine de nos hôtes.
Nos hôtes avaient bien mine de charbonniers ; mais
la maison, vous l'eussiez prise pour un arsenal ; ce n'était que
fusils, pistolets, couteaux, coutelas. Tout me déplut, et je vis bien
que je déplaisais aussi. Mon camarade, au contraire, il était de
la famille, il riait, il causait avec eux, et, par une imprudence que j'aurais
dû prévoir (mais quoi ! s'il était écrit...),
il dit d'abord d'où nous venions, où nous allions, qui nous
étions, Français, imaginez un peu ! Chez nos plus mortels
ennemis, seuls, égarés, si loin de tout secours humain ! Et
puis, pour ne rien omettre de ce qui pouvait nous perdre, il fit le riche,
promit à ces gens pour la dépense, et pour nos guides le
lendemain, ce qu'ils voulurent. Enfin il parla de sa valise, priant fort qu'on
en eût grand soin, qu'on la mît au chevet de son lit : il ne
voulait point, disait-il, d'autre traversin.
Ah ! Jeunesse ! Jeunesse ! Que votre âge
est à plaindre. Cousine, on crut que nous portions les diamants de la
couronne. Ce qu'il y avait qui lui causait tant de souci dans cette valise,
c'étaient les lettres de sa fiancée.
Paul-Lorin, Lettres inédites, 1787 à
1812
Temps de lecture : .......
Souligne la bonne réponse
1- A la nuit, les jeunes gens arrivent :
a) près du village,
b) près d'une maison très noire,
c) près d'une cabane.
2- Les deux voyageurs entrent chez leurs hôtes :
a) tout à fait rassurés,
b) peu rassurés,
c) une arme dissimulée dans leur poche.
3- Les personnes chez qui les jeunes gens logent
sont :
a) maraîchers,
b) bûcherons,
c) charbonniers.
4- Le lieu où sont accueillis les jeunes gens les
surprend.
a) parce qu'il n'y a pas de meubles,
b) parce qu'il y a beaucoup d'animaux empaillés.
c) parce qu'il y a beaucoup d'armes.
5- L'un des jeunes gens transporte une valise
contenant :
a) les lettres de sa fiancée
b) des bijoux
c) des fourrures.
II. DONNEES BRUTES
Les données brutes comportent celles du questionnaire
d'une part, celles des tests, d'autre part.
A- Données du questionnaire
Les données du questionnaire sont
présentées sous forme de tableaux dans lesquels :
- l'établissement A désigne le C.E.G Angola
libre ;
- l'établissement B fait référence au
C.E.G du 8 février 1964 ;
- l'établissement C indique le C.E.G Lheyet Gaboka.
Les individus élèves sont
représentés par les lettres suivies d'indice ainsi qu'il
suit :
A1, A2......... A50 :
individus élèves du groupe expérimental de
l'établissement A;
A'1, A'2........ A'50 :
individus élèves du groupe témoin de
l'établissement A;
B1, B2......... B50 :
individus élèves du groupe expérimental de
l'établissement B ;
B'1, B'2......... B'50 :
individus élèves du groupe témoin de
l'établissement B ;
C1, C2......... C50 :
individus élèves du groupe expérimental de
l'établissement C ;
C'1, C'2......... C'50 :
individus élèves du groupe témoin de
l'établissement C;
Les catégories professionnelles indiquées
tiennent compte de la nomenclature des catégories socioprofessionnelles
préconisée par le Bureau International du Travail (B.I.T)
publiée dans la revue Phosphore131(*).
La catégorie socioprofessionnelle du retraité ou
du décédé est celle à laquelle il appartenait, pour
le premier, ou quand il était encore vivant, pour le deuxième.
Les abréviations utilisées dans la
présente étude sont répertoriées dans le tableau
ci-après, comme suit.
Tableau des abréviations
Variable
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Abréviation
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Signification
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Sexe
|
F.
M
|
Féminin
Masculin
|
Arrondissement de résidence
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Ar. 2
Ar.3
Ar.4
Ar.5
AR. 6
|
Arrondissement 1
Arrondissement 2
Arrondissement 3
Arrondissement 4
Arrondissement 5
Arrondissement 6
|
Autres lectures
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J.
L.P
B.D.
|
Journaux
Les livres du père (ou tuteur)
Les bandes dessinées
|
Moyen d'information
|
TV.
Ra.
Lacs.
|
Télévision
Radio
Lecture
|
Moyen d'éclairage
|
L.T
SElect.
|
Lampe tempête
Electricité
|
Catégories socioprofessionnelles
|
Adm.
Agricult.
Artis.
BTP
Com.
Ensgt.
Hôtel
Info.
Inform.
Just.
Ménag.
Soc.
Sécu.
Transp.
|
Administration
Agriculture
Artisanat
Bâtiment et travaux publics
Commerce
Enseignement
Hôtellerie
Information
informatique
Justice
Ménagère
Social
Sécurité
Transport
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Niveau d'étude
|
Prim.
Sec.
Sup.
|
Primaire
Secondaire
Supérieur
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Statut matrimonial
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Mono.
Poly.
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Monogamie
Polygamie
|
N.B. : Le mot santé n'ayant que deux syllabes n'a
pas été abrégé.
Tableau n° 1 : Etablissement A : CEG ANGOLA
LIBRE
Classe expérimentale : 3è
M4
Individus-élèves
|
Variables
|
Père
|
Mère
|
Sexe
|
Age
|
Arrondissement de résidence
|
Salle d'étude
|
Table d'étude
|
Livre de lecture
|
Pièce de théâtre au programme
|
Roman au programme
|
Autres lectures
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Abonnement à une bibliothèque
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Moyen d'information utilisé
|
Moyen d'éclairage utilisé
|
Variables
|
Variables
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Profession
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Niveau d'étude
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Statut matrimonial
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Profession
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Niveau d'étude
|
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Classe témoin : 3è M1
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santé
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transp.
com.
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Tableau n° 2 : Etablissement B : CEG 8 FEVRIER 1964
Classe expérimentale : 3è M1
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Mère
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Age
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Arrondissement de résidence
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Salle d'étude
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Livre de lecture
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Autres lectures
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Moyen d'éclairage utilisé
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Variables
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Variables
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Profession
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Niveau d'étude
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Statut matrimonial
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Profession
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Niveau d'étude
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com.
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adm.
ensgt.
BTP
info.
transp.
ensgt.
com.
ensgt.
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com.
hôtel
adm.
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Tableau n° 3 : Etablissement C : CEG LHEYET GABOKA
Classe expérimentale : 3è M1
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Sexe
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Age
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Arrondissement de résidence
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Salle d'étude
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Table d'étude
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Livre de lecture
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Pièce de théâtre au programme
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Roman au programme
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Autres lectures
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Abonnement à une bibliothèque
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Moyen d'information utilisé
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Moyen d'éclairage utilisé
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Variables
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Variables
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Profession
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Niveau d'étude
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Statut matrimonial
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Profession
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Niveau d'étude
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élect.
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élect.
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Elect.
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santé
sécu.
com.
sécu.
adm.
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com.
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sécu.
info.
sécu.
com.
sécu.
BTP
adm.
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sécu.
com.
adm.
sécu.
adm.
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com.
santé
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sécu.
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sec.
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sec.
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mono
poly
mono
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com.
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com.
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sec.
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CODIFICATION
Afin de permettre le traitement informatique des
données, nous avons eu recours à la codification suivante :
Variable sexe : M = 1
F = 0.
Arrondissement de résidence : Ar.1 = 1 Ar.4 =
4
Ar. 2 = 2 Ar.5 = 5
Ar.3 = 3 Ar.6 = 6
Salle d'étude : oui (+) = 1
non (-) = 0
Table d'étude : oui (+) = 1
non (-) = 0
Autres lectures : J = 1
LP = 2
BD = 3
Manuel de lecture : oui (+) =1
non (-) = 0
Roman au programme : oui (+) =1
non (-) = 0
Pièce de théâtre au programme : oui
(+) =1
non (-) = 0
Abonnement à une bibliothèque : oui (+)
=1
non (-) = 0
Moyen d'éclairage utilisé : Lt. = 1
élect. = 2
Moyen d'information utilisé : T.V = 1
Ra. = 2
Lect. = 3
Catégories socioprofessionnelles :
0 = personnes ne pouvant être classées selon leur
profession ;
1 = personnes des professions scientifiques, techniques,
libérales et assimilées ;
2 = directeurs et cadres supérieurs ;
3 = personnels administratifs et travailleurs
assimilés ;
4 = personnel commercial et vendeur ;
5 = travailleurs spécialisés dans les
services ;
6 = agriculteurs, éleveurs, forestiers, pêcheurs
et chasseurs ;
7 = ouvriers et manoeuvres non agricoles et conducteurs
d'engins de transport.
Statut matrimonial : mono = 1
poly = 2
Niveau d'étude : primaire = 1
secondaire = 2
supérieur = 3
Tableau n° 1 :
Etablissement A : CEG ANGOLA LIBRE
Classe expérimentale : 3è
M4
Individus-élèves
|
Variables
|
Père
|
Mère
|
Sexe
|
Age
|
Arrondissement de résidence
|
Salle d'étude
|
Table d'étude
|
Livre de lecture
|
Pièce de théâtre au programme
|
Roman au programme
|
Autres lectures
|
Abonnement à une bibliothèque
|
Moyen d'information utilisé
|
Moyen d'éclairage utilisé
|
Variables
|
Variables
|
Profession
|
Niveau d'étude
|
Statut matrimonial
|
Profession
|
Niveau d'étude
|
A1
A2
A3
A4
A5
A6
A7
A8
A9
A10
A11
A12
A13
A14
A15
A16
A17
A18
A19
A20
A21
A22
A23
A24
A25
A26
A27
A28
A29
A30
A31
A32
A33
A34
A35
A36
A37
A38
A39
A40
A41
A42
A43
A44
A45
A46
A47
A48
A49
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15
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18
15
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17
20
17
17
16
17
17
17
17
16
17
16
16
18
18
18
15
14
15
18
18
15
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15
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16
16
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2
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1
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1
1
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Classe témoin : 3è M1
Individus-élèves
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Père
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Mère
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Variables
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Variables
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A'2
A'3
A'4
A'5
A'6
A'7
A'8
A'9
A'10
A'11
A'12
A'13
A'14
A'15
A'16
A'17
A'18
A'19
A'20
A'21
A'22
A'23
A'24
A'25
A'26
A'27
A'28
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A'30
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A'32
A'33
A'34
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Tableau n° 2 : Etablissement B : CEG 8 FEVRIER 1964
Classe expérimentale : 3è M1
Individus-élèves
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Tableau n° 3 : Etablissement C : CEG LHEYET GABOKA
Classe expérimentale : 3è M 1
Individus-élèves
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Mère
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Sexe
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Age
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Arrondissement de résidence
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Roman au programme
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Autres lectures
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Abonnement à une bibliothèque
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M1oyen d'éclairage utilisé
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Variables
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Variables
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Niveau d'étude
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0
0
0
0
|
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3
3
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1
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|
1
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2
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|
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0
0
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0
1
|
2
2
2
2
2
2
2
2
3
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
3
2
2
2
3
2
2
1
2
2
2
1
2
2
2
2
2
3
2
2
2
2
2
2
2
3
3
2
3
|
B - DONNEES DES TESTS
a) Données du test de pré
apprentissage
Etablissement A : CEG ANGOLA LIBRE
Groupe expérimental : 3è M4
Groupe témoin : 3è M1
Apprenants
|
VARIABLES
|
Entraînement total
|
Temps de lecture
|
|
Apprenants
|
VARIABLES
|
Entraînement total
|
Temps de lecture
|
Oeil panoramique
|
Oeil habile
|
Esprit agile
|
Synthèse
|
Texte à trous
|
Texte puzzle
|
Synthèse
|
Oeil panoramique
|
Oeil habile
|
Esprit agile
|
Synthèse
|
Texte à trous
|
Texte puzzle
|
Synthèse
|
A1
A2
A3
A4
A5
A6
A7
A8
A9
A10
A11
A12
A13
A14
A15
A16
A17
A18
A19
A20
A21
A22
A23
A24
A25
A26
A27
A28
A29
A30
A31
A32
A33
A34
A35
A36
A37
A38
A39
A40
A41
A42
A43
A44
A45
A46
A47
A48
A49
A50
|
4
3
5
4
3
5
4
5
4
3
4,5
4
3
5
5
5
4
5
5
3
5
3
4
3
5
3
3
4
4
4
3
4,5
3,5
4
4,5
4
5
3
3,5
4
3
3,5
5
4
3,5
5
5
5
4
4
|
5
4
3
5
5
4
3
4
3,5
4
5
4
5
4
5
4
2,5
5
4
4
5
3
4
5
5
5
4
4
4
5
4,5
4
4
4
4,5
3
4
3
4,5
5
2
5
5
4
2
4,5
5
3,5
4
4,5
|
3,5
4
4,5
4
4
3
4,5
5
3,5
4
5
4
3,5
4
5
5
4
5
5
4
3
5
3,5
4
4
4
3
4
5
4
3,5
4
3
4
4
3
4
3
4
3
3
4
4
3,5
3
4
4
4
4,5
4,5
|
5
4
3
5
5
4
3
4
3,5
4
5
4
5
4
5
4
2,5
5
4
4
5
3
4
5
5
5
4
4
4
5
4,5
4
4
4
4,5
3
4
3
4,5
5
2
5
5
4
2
4,5
5
3,5
4
4,5
|
1
1
1
1
1
2
2
2
1
2
2
3
3
5
2
2
3
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3
1
4
4
2
5
2
4
2
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2
3
3
2
4
2
3
5
3
4
5
4
2
2
1
1
1
2
2
1
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|
3
2
2
2
1
1
1
2
1
2
1
5
5
3
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1
3
2
1
5
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3
2
3
2
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3
2
2
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4
3
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3
4
4
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2
1
2
1
0
2
2
1
2
1
|
2
1,5
1,5
1,5
2
1,5
1,5
2
1
2
1,5
4
4
4
2,5
1,5
3
2
2
3
3,5
3,5
2
4
2
3
2,5
2
2
4
2
3
3,5
2,5
2,5
4,5
3
4
4,5
4
1,5
1,5
1,5
1
0,5
2
2
1
2,5
2
|
5
4
5
5
5
5
4
5
4
5
5
5
5
5
5
5
5
5
5
5
5
5
5
5
4
5
5
5
5
5
5
5
5
5
5
5
5
4
5
4
5
5
5
2
2
5
5
1
5
5
|
4
3
3
3
3
3
3
3
3
4
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
3
3
3
3
3
3
3
3
3
3
3
3
3
3
3
3
3
3
3
3
3
3
3
3
5
5
3
3
3
|
A'1
A'2
A'3
A'4
A'5
A'6
A'7
A'8
A'9
A'10
A'11
A'12
A'13
A'14
A'15
A'16
A'17
A'18
A'19
A'20
A'21
A'22
A'23
A'24
A'25
A'26
A'27
A'28
A'29
A'30
A'31
A'32
A'33
A'34
A'35
A'36
A'37
A'38
A'39
A'40
A'41
A'42
A'43
A'44
A'45
A'46
A'47
A'48
A49
A'50
|
5
5
4
5
5
4
5
4
4,5
5
5
4,5
4
4,5
5
5
5
4
5
5
4
3,5
4
4
4
4,5
4
4,5
4
5
4
4
3
5
5
3,5
5
5
5
4
4
4
4
5
4
5
4
5
5
5
|
4
4
5
5
5
4
5
4
5
4
5
4,5
4
4,5
4,5
5
5
5
5
4,5
4
4
3,5
4
4
5
4
5
3,5
5
4
4
4
4,5
5
3
5
5
4,5
5
3
4
4
4
5
5
4
5
5
4,5
|
4,5
4,5
4,5
5
5
4
5
4
4
4,5
5
4,5
4
4,5
4
5
5
4,5
5
4
4
3
3
4
4
4
4
4
3
5
4
4
2
4
5
4
5
5
4
4,5
3,5
4
4
4,5
4,5
5
4
5
5
4
|
4,5
4,5
4,5
5
5
4
5
4
4,5
4,5
5
4,5
4
4,5
4,5
5
5
4,5
5
4,5
4
3,5
3,5
4
4
4,5
4
4,5
3,5
5
4
4
3
4,5
5
3,5
5
5
4 ;5
4,5
3,5
4
4
4,5
4,5
5
4
5
5
4,5
|
1
3
3
2
2
2
2
2
4
2
2
2
3
5
2
2
2
2
2
3
1
3
2
2
3
3
1
3
3
2
2
2
4
4
2
3
3
2
2
4
2
2
2
2
1
4
2
3
1
3
|
2
2
2
3
1
3
3
1
3
1
3
3
2
2
5
5
1
3
1
2
2
2
3
3
2
2
2
2
2
3
3
3
1
1
3
2
2
3
3
3
1
1
3
1
2
4
1
2
2
4
|
1,5
2,5
2,5
2,5
1,5
2,5
2,5
1,5
3,5
1,5
2,5
2,5
2,5
2,5
2,5
2,5
1,5
2,5
1,5
2,5
1,5
2,5
2,5
2,5
2,5
2,5
1,5
2,5
2,5
2,5
2,5
2,5
2,5
2,5
2,5
2,5
2,5
2,5
2,5
3,5
1,5
1,5
2,5
1,5
1,5
4
1,5
2,5
1,5
3,5
|
5
5
5
5
4
4
5
4
5
5
4
4
5
5
5
5
5
5
5
4
4
3
5
5
5
5
4
4
4
4
5
5
5
5
5
5
5
5
5
5
4
5
5
5
5
2
5
4
4
5
|
3
3
3
3
4
4
3
3
3
3
4
4
3
3
3
3
3
3
3
3
4
3
3
3
3
3
3
3
3
4
3
3
3
3
3
3
3
3
3
3
3
3
3
3
2
3
2
3
3
1
|
T
|
|
|
|
201,5
|
|
|
122,5
|
243
|
145
|
|
T'
|
|
|
|
219,5
|
|
|
115,5
|
234
|
153
|
M
|
|
|
|
4,08
|
|
|
2,45
|
4,86
|
2,89
|
M'
|
|
|
|
4,39
|
|
|
2,31
|
4,68
|
3,06
|
|
|
|
|
1,55
|
|
|
2,06
|
1,05
|
|
'
|
|
|
|
1,55
|
|
|
1,90
|
2,09
|
|
Etablissement B : CEG 8 février 1964
Groupe expérimental 3è M1 Groupe
témoin 3è M2
Apprenants
|
VARIABLES
|
Entraînement total
|
Temps de lecture
|
|
Apprenants
|
VARIABLES
|
Entraînement total
|
Temps de lecture
|
Oeil panoramique
|
Oeil habile
|
Esprit agile
|
Synthèse
|
Texte à trous
|
Texte puzzle
|
Synthèse
|
Oeil panoramique
|
Oeil habile
|
Esprit agile
|
Synthèse
|
Texte à trous
|
Texte puzzle
|
Synthèse
|
B1
B2
B3
B4
B5
B6
B7
B8
B9
B10
B11
B12
B13
B14
B15
B16
B17
B18
B19
B20
B21
B22
B23
B24
B25
B26
B27
B28
B29
B30
B31
B32
B33
B34
B35
B36
B37
B38
B39
B40
B41
B42
B43
B44
B45
B46
B47
B48
B49
B50
|
4
4
5
3
5
5
4
4,5
4
4
4,5
3
4
4
5
4
5
4
4,5
4
4
4
4,5
4
4,5
4,5
4
4,5
4
4,5
4
4
4
4
5
5
5
4
5
5
3,5
5
5
3
3
4
4
4
4
5
|
5
4
3
5
5
4
3
4
3,5
4
5
4
5
4
5
4
2,5
5
4
4
5
3
4
5
5
5
4
4
4
5
4,5
4
4
4
4,5
3
4
3
4,5
5
2
5
5
4
2
4,5
5
3,5
4
4,5
|
4,5
4
4
4
5
4,5
3,5
5
3
4
4
3,5
4,5
4
5
4
3
4,5
5
4
4,5
3,5
5
4,5
4
4
4
5
4
4
5
4
4
4
4
4
3
5
4
5
5
5
5
2
4
5
4,5
3
4
4
|
4,5
4
4
4
5
4,5
3,5
4,5
3,5
4
4,5
3,5
4,5
4
5
4
3,5
4,5
4,5
4
4,5
3,5
4,5
4,5
4,5
4,5
4
4,5
4
4,5
4,5
4
4
4
4,5
4
4
4
4,5
5
3,5
5
5
3
3
4,5
4,5
3,5
4
4,5
|
1
1
1
1
1
2
2
2
1
2
2
3
3
5
2
2
3
2
3
1
4
4
2
5
2
4
2
2
2
3
3
2
4
2
3
5
3
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5
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2
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1
1
1
2
2
1
3
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|
3
2
2
2
1
1
1
2
1
2
1
5
5
3
3
1
3
2
1
5
3
3
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3
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2
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|
2
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1,5
1,5
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1,5
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1
2
1,5
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4
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3,5
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4,5
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2
2
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B'1
B'2
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B'5
B'6
B'7
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B'9
B'10
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B'48
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B'50
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|
4
4,5
4,5
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3
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4
4
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4,5
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4,5
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4,5
4,5
5
5
5
4,5
,5
4,5
5
4,5
3,5
3,5
4
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4
4,5
|
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1
1
1
1
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|
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|
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T
|
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|
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|
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148
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T'
|
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|
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|
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148
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M
|
|
|
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|
|
|
2,43
|
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2,96
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M'
|
|
|
|
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|
|
|
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|
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|
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|
|
|
|
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1,36
|
|
|
2,45
|
2,14
|
|
'
|
|
|
|
1,11
|
|
|
1,69
|
1,41
|
|
327
Etablissement C : CEG LHEYET GABOKA
Groupe expérimental : 3è
M1 Groupe témoin : 3è
M5
Apprenants
|
VARIABLES
|
Entraînement total
|
Temps de lecture
|
|
Apprenants
|
VARIABLES
|
Entraînement total
|
Temps de lecture
|
Oeil panoramique
|
Oeil habile
|
Esprit agile
|
Synthèse
|
Texte à trous
|
Texte puzzle
|
Synthèse
|
Oeil panoramique
|
Oeil habile
|
Esprit agile
|
Synthèse
|
Texte à trous
|
Texte puzzle
|
Synthèse
|
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C3
C4
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C14
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C39
C40
C41
C42
C43
C44
C45
C46
C47
C48
C49
C50
|
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4
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5
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5
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4
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5
|
5
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4
5
4,5
2
4
4
3,5
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4
3
4,5
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3
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5
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4
2,5
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|
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|
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4,5
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2,5
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4
4
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|
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|
1,5
1,5
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2
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3
2,5
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1,5
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2
2
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|
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|
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3
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3
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C'6
C'7
C'8
C'9
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C'45
C'46
C'47
C'48
C'49
C'50
|
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5
4
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5
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4
2
3
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5
4
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4
5
5
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5
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4
4
3,5
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4
4,5
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4
4
3
5
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5
|
4
4,5
3,5
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|
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4,5
4
4,5
4,5
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4
4,5
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3,5
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3,5
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4
4
4
3,5
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3,5
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3,5
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3,5
3,5
3,5
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3
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|
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T
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232
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T'
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196,5
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107
|
226
|
154
|
M
|
|
|
|
4,15
|
|
|
2,12
|
4,64
|
3,14
|
M'
|
|
|
|
3,93
|
|
|
2,14
|
4,52
|
3,08
|
|
|
|
|
2,15
|
|
|
1,92
|
2,19
|
|
'
|
|
|
|
1,53
|
|
|
1,54
|
2,98
|
|
b) Données du test de post
apprentissage
Etablissement A : CEG ANGOLA LIBRE
Groupe expérimental : 3è M4
Groupe témoin : 3è M1
Apprenants
|
VARIABLES
|
Entraînement total
|
Temps de lecture
|
|
Apprenants
|
VARIABLES
|
Entraînement total
|
Temps de lecture
|
Oeil panoramique
|
Oeil habile
|
Esprit agile
|
Synthèse
|
Texte à trous
|
Texte puzzle
|
Synthèse
|
Oeil panoramique
|
Oeil habile
|
Esprit agile
|
Synthèse
|
Texte à trous
|
Texte puzzle
|
Synthèse
|
A1
A2
A3
A4
A5
A6
A7
A8
A9
A10
A11
A12
A13
A14
A15
A16
A17
A18
A19
A20
A21
A22
A23
A24
A25
A26
A27
A28
A29
A30
A31
A32
A33
A34
A35
A36
A37
A38
A39
A40
A41
A42
A43
A44
A45
A46
A47
A48
A49
A50
|
4
5
5
5
4,5
5
3
4
4
3
4
3
4,5
4
5
5
5
5
4
3
4
5
5
5
3
4,5
5
4
5
4
4
3
4,5
5
5
4
4
5
3,5
4
4
4
5
4
4,5
5
5
4
4
5
|
4
5
5
5
4
4
5
3
5
3
4
5
5
4
5
5
3
5
4
4
5
5
4
3
3
5
3
3
4
3
4
3
3
4
3
3
5
4
4
3
4
4
4
4
4
5
5
4
4
3
|
4
5
5
5
5
4,5
4
5
3
4,5
4
4
4
4
5
5
4
5
4
5
3
5
4,5
4
3
4
4
5
3
2
4
3
3
3
4
5
3
3
3
3,5
4
4
4,5
4
5
5
5
4
4
4
|
4
5
5
5
4,5
4,5
4
4
4
3,5
4
4
4,5
4
5
5
4
5
4
4
4
5
4,5
4
3
4,5
4
4
4
3
4
3
3,5
4
4
4
3
3
3,5
3,5
4
4
4,5
4
4,5
5
5
4
4
4
|
5
3
3
4
5
4
4
5
2
2
4
5
5
3
5
3
5
3
5
3
4
3
3
4
4
5
5
5
3
3
3
4
4
4
2
2
4
5
4
3
4
4
2
2
3
4
2
4
4
5
|
3
3
5
2
5
2
4
5
4
4
4
3
3
5
5
5
5
3
5
3
4
5
5
2
4
5
5
3
5
3
3
2
4
4
4
4
2
5
4
3
2
2
4
4
3
2
4
4
4
5
|
4
3
4
3
5
3
4
5
3
3
4
4
4
5
5
4
5
3
5
3
4
4
4
3
4
5
5
4
4
3
3
3
4
4
3
3
3
5
4
3
3
3
3
3
3
3
3
4
4
5
|
5
5
5
5
5
5
5
5
5
5
5
5
5
5
5
5
5
5
5
5
5
5
5
5
5
5
5
5
5
5
5
5
5
5
5
5
5
5
5
5
5
5
5
5
5
4
5
5
4
5
|
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
3
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
|
A'1
A'2
A'3
A'4
A'5
A'6
A'7
A'8
A'9
A'10
A'11
A'12
A'13
A'14
A'15
A'16
A'17
A'18
A'19
A'20
A'21
A'22
A'23
A'24
A'25
A'26
A'27
A'28
A'29
A'30
A'31
A'32
A'33
A'34
A'35
A'36
A'37
A'38
A'39
A'40
A'41
A'42
A'43
A'44
A'45
A'46
A'47
A'48
A49
A'50
|
5
4
5
5
4
5
5
5
3
4
5
4
5
3
5
5
4
5
4
4
5
5
5
4
5
5
5
5
5
4
5
5
3
5
5
4
5
5
5
5
4
3
5
4
5
5
4
5
3
5
|
4
4,5
4,5
5
4
5
4
5
5
5
5
4
4
5
5
3
3
5
4
4
4
3
3
5
4,5
3
4,5
3
5
4
4
3
3
5
3
3
5
5
4
3
4
5
5
4
5
5
4
3
4
5
|
4,5
5
4
5
4
5
3
5
4
3
5
4
4,5
4
5
4
5
5
4
4
3
4
4
3
4
4
4
4
5
4
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5
4
5
5
5
3
4
4
4
5
4
5
5
4
4
5
5
|
4,5
4,5
4,5
5
4
5
4
5
4
4
5
4
4,5
4
5
4
4
5
4
4
4
4
4
4
4,5
4
4,5
4
5
4
4
4
3
5
4
4
5
5
4
4
4
4
5
4
5
5
4
4
4
5
|
2
4
4
2
2
2
2
2
5
2
4
4
2
2
2
3
1
3
2
3
2
4
4
4
3
3
2
4
4
4
4
4
4
4
3
3
2
4
2
2
4
2
2
5
2
4
4
5
5
2
|
2
2
2
4
2
4
4
2
3
2
2
2
4
4
4
3
3
3
2
3
2
2
2
2
3
3
2
2
2
2
2
2
2
2
3
3
4
4
2
2
2
2
2
5
2
2
4
3
5
4
|
2
3
3
3
2
3
3
2
4
2
3
3
3
3
3
3
2
3
2
3
2
3
3
3
3
3
2
3
3
3
3
3
3
3
3
3
3
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2
2
3
2
2
5
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3
4
4
5
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5
4
4
4
5
5
4
3
3
3
4
4
4
5
5
5
4
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3
4
5
5
5
4
4
4
4
3
3
3
5
5
3
3
4
3
5
3
5
4
4
3
3
4
4
4
4
4
5
4
|
3
3
3
3
3
3
3
4
4
4
3
3
3
3
3
3
3
3
3
3
3
3
3
3
3
3
3
3
3
4
4
3
3
3
4
3
3
3
3
2
2
2
3
3
2
2
2
2
2
2
|
T
|
|
|
|
205,5
|
|
|
188
|
248
|
101
|
|
T'
|
|
|
|
216
|
|
|
145
|
202
|
147
|
M
|
|
|
|
4,11
|
|
|
3,76
|
4,96
|
2,02
|
M'
|
|
|
|
4,32
|
|
|
2,90
|
4,04
|
2,94
|
|
|
|
|
1,52
|
|
|
3,00
|
0,38
|
|
'
|
|
|
|
1,89
|
|
|
1,91
|
2,79
|
|
Etablissement B : CEG 8 février 1964
Groupe expérimental 3è M1 Groupe
témoin 3è M2
Apprenants
|
VARIABLES
|
Entraînement total
|
Temps de lecture
|
|
Apprenants
|
VARIABLES
|
Entraînement total
|
Temps de lecture
|
Oeil panoramique
|
Oeil habile
|
Esprit agile
|
Synthèse
|
Texte à trous
|
Texte puzzle
|
Synthèse
|
Oeil panoramique
|
Oeil habile
|
Esprit agile
|
Synthèse
|
Texte à trous
|
Texte puzzle
|
Synthèse
|
B1
B2
B3
B4
B5
B6
B7
B8
B9
B10
B11
B12
B13
B14
B15
B16
B17
B18
B19
B20
B21
B22
B23
B24
B25
B26
B27
B28
B29
B30
B31
B32
B33
B34
B35
B36
B37
B38
B39
B40
B41
B42
B43
B44
B45
B46
B47
B48
B49
B50
|
5
5
5
5
5
5
5
5
4
5
3
5
5
5
5
5
4
4
5
5
5
5
3
5
5
5
5
4
4
5
3
5
4
5
5
5
4
5
5
3
3
5
5
4
5
5
5
4
5
5
|
5
5
5
5
5
5
3
5
3
5
5
4
5
4
5
5
4
4
4
4
5
4
4
5
5
5
5
4
4
3
4
5
5
5
5
5
4
5
5
5
4
5
5
4
5
5
5
4
5
5
|
5
5
5
5
5
5
4
5
5
5
4
3
5
3
5
5
4
4
3
4,5
5
3
5
5
5
5
5
4
4
4
5
5
3
5
5
5
4
5
5
4
5
5
5
4
5
5
5
4
5
5
|
5
5
5
5
5
5
4
5
4
5
4
4
5
4
5
5
4
4
4
4,5
5
4
4
5
5
5
5
4
4
4
4
5
4
5
5
5
4
5
5
4
4
5
5
4
5
5
5
4
5
5
|
5
5
3
2
2
2
3
2
2
3
5
5
3
3
4
4
2
2
3
2
2
2
2
4
3
5
4
4
2
4
4
4
4
4
4
4
2
2
4
5
3
4
2
2
2
3
5
5
4
5
|
3
3
5
4
2
2
3
2
2
3
3
3
5
5
2
2
2
2
3
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4
2
4
3
3
2
2
2
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2
2
2
2
2
4
4
4
4
3
3
2
2
2
2
3
3
3
2
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|
4
4
4
3
2
2
3
2
2
3
4
4
4
4
3
3
2
2
3
3
3
3
2
4
3
4
3
3
2
4
3
3
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3
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3
4
4
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2
2
3
4
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3
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5
5
5
5
5
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4
5
5
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5
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5
5
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5
5
5
5
5
5
5
5
5
5
5
5
5
5
5
5
5
5
5
5
5
5
5
5
5
5
5
5
4
5
5
5
5
5
|
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
|
B'1
B'2
B'3
B'4
B'5
B'6
B'7
B'8
B'9
B'10
B'11
B'12
B'13
B'14
B'15
B'16
B'17
B'18
B'19
B'20
B'21
B'22
B'23
B'24
B'25
B'26
B'27
B'28
B'29
B'30
B'31
B'32
B'33
B'34
B'35
B'36
B'37
B'38
B'39
B'40
B'41
B'42
B'43
B'44
B'45
B'46
B'47
B'48
B'49
B'50
|
4
5
4
5
4
5
3
5
5
4
4
4
5
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4
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4
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4
4
5
4
5
5
4
4
5
4
5
3
4
4
5
5
4
5
4
4
3
5
3
4
5
3
4
5
3
|
4
5
4
5
4
5
5
2
5
4
4
4
5
5
4
4
5
4
4
4
5
4
4
2
4
3
3
3
5
5
4
5
4
4
4
5
5
4
3
5
5
5
5
3
2
2
3
4
3
4
|
4
5
4
5
4
5
4
2
5
4
4
4
5
5
4
4
5
4
4
4
5
4
4
2
4
4
4
5
3
5
4
5
2
4
4
5
5
4
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3
3
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3
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2
3
4
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|
4
5
4
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4
5
4
3
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4
5
4
4
4
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4
4
3
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4
4
4
4
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4
5
3
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5
5
4
4
4
4
4
5
3
3
3
3
4
4
4
|
2
2
1
1
4
2
2
4
2
2
2
2
4
4
2
3
2
2
2
5
3
4
4
3
2
3
3
4
4
4
4
5
2
2
4
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
1
1
2
2
1
|
2
2
3
3
2
2
2
2
2
2
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2
2
2
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2
2
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2
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2
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4
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2
2
2
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2
2
4
2
2
1
1
2
2
3
|
2
2
2
2
3
2
2
3
2
2
3
3
3
3
2
3
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2
2
4
3
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3
3
2
3
3
3
3
3
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4
3
3
3
2
2
2
2
3
2
2
3
2
2
1
1
2
2
2
|
5
5
5
5
5
3
4
4
5
5
5
5
4
5
5
5
5
5
5
5
5
5
5
4
5
5
5
5
5
5
5
5
5
4
4
5
5
4
5
5
4
4
3
5
5
5
5
5
5
5
|
3
3
3
3
3
4
4
4
3
3
3
3
4
3
3
3
3
3
3
3
3
3
3
4
3
3
3
3
3
3
2
1
2
2
2
2
2
2
2
3
4
3
4
3
3
3
3
3
2
3
|
T
|
|
|
|
229,5
|
|
|
156
|
246
|
100
|
|
T'
|
|
|
|
206
|
|
|
126
|
237
|
146
|
M
|
|
|
|
4,59
|
|
|
3,12
|
4,92
|
2,00
|
M'
|
|
|
|
4,12
|
|
|
2,52
|
4,74
|
2,92
|
|
|
|
|
2,36
|
|
|
2,59
|
0,73
|
|
'
|
|
|
|
2,02
|
|
|
2,38
|
1,78
|
|
Etablissement C : CEG LHEYET GABOKA
Groupe expérimental : 3è M1
Groupe témoin : 3è M5
Apprenants
|
VARIABLES
|
Entraînement total
|
Temps de lecture
|
|
Apprenants
|
VARIABLES
|
Entraînement total
|
Temps de lecture
|
Oeil panoramique
|
Oeil habile
|
Esprit agile
|
Synthèse
|
Texte à trous
|
Texte puzzle
|
Synthèse
|
Oeil panoramique
|
Oeil habile
|
Esprit agile
|
Synthèse
|
Texte à trous
|
Texte puzzle
|
Synthèse
|
C1
C3
C4
C5
C6
C7
C8
C9
C10
C11
C12
C13
C14
C15
C16
C17
C18
C19
0
1
2
3
4
5
6
7
8
9
C30
C31
C32
C33
C34
C35
C36
C37
C38
C39
C40
C41
C42
C43
C44
C45
C46
C47
C48
C49
C50
|
5
5
5
5
5
3
5
5
5
5
5
5
3
5
5
3
5
5
4
5
3
5
5
5
5
4
5
5
5
5
5
5
5
5
4
5
5
5
5
5
5
5
5
5
5
5
5
5
5
5
|
5
5
5
5
5
3
5
5
3
5
3
5
5
5
5
4
5
5
4
5
3
5
5
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3
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4
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4
5
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5
5
5
5
5
5
5
4
3
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5
3
5
|
5
5
5
5
5
3
5
5
4
5
4
5
4
5
5
4
5
5
4
5
3
5
5
5
5
4
4
5
5
5
4
3
5
5
4
5
5
5
5
5
5
5
5
5
4
4
5
5
4
5
|
5
5
5
5
5
3
5
5
4
5
4
5
4
5
5
4
5
5
4
5
3
5
5
5
5
4
4
5
5
5
4
4
5
5
4
5
5
5
5
5
5
5
5
5
4
4
5
5
4
5
|
2
1
1
4
2
2
1
4
5
4
4
5
4
5
4
4
2
3
3
2
2
5
3
3
2
2
3
3
3
5
3
3
5
3
3
5
3
2
3
3
3
3
3
4
2
4
2
4
5
4
|
2
3
3
2
2
2
3
4
3
2
2
3
2
3
2
2
2
3
3
4
4
3
5
3
2
2
3
3
3
5
3
3
3
3
3
3
3
2
3
3
3
3
3
2
2
2
4
4
3
2
|
2
2
2
3
2
2
2
4
4
3
3
4
3
4
3
3
2
3
3
3
3
4
4
3
2
2
3
3
3
5
3
3
4
3
3
4
3
2
3
3
3
3
3
3
2
3
3
4
4
3
|
5
5
5
5
5
5
4
5
5
5
5
5
5
5
4
5
4
5
5
4
5
5
5
4
4
3
5
5
5
5
4
4
5
5
5
4
5
5
5
4
5
5
5
5
5
5
5
5
5
5
|
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
3
2
2
2
2
2
3
2
2
2
3
2
2
2
3
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
|
C'1
C'2
C'3
C'4
C'5
C'6
C'7
C'8
C'9
C'10
C'11
C'12
C'13
C'14
C'15
C'16
C'17
C'18
C'19
C'20
C'21
C'22
C'23
C'24
C'25
C'26
C'27
C'28
C'29
C'30
C'31
C'32
C'33
C'34
C'35
C'36
C'37
C'38
C'39
C'40
C'41
C'42
C'43
C'44
C'45
C'46
C'47
C'48
C'49
C'50
|
5
5
3
4
4
5
5
3
5
4
5
3
5
3
3
4
4
2
5
5
5
4
5
5
3
5
5
4
4
3
4
4
4
5
3
4
5
5
4
4
4
4
5
5
4
5
3
5
5
5
|
3
4
3
4
4
4
4
3
2
4
3
3
3
4
4
5
2
2
5
5
5
4
3
4
5
5
3
5
4
3
4
4
2
3
3
2
3
3
3
4
3
4
3
3
2
4
5
5
5
5
|
4
3
3
4
4
3
3
3
2
4
4
3
4
5
5
3
3
2
5
5
5
4
4
3
4
5
4
3
4
3
4
4
3
4
3
3
4
4
2
4
2
4
4
3
3
3
4
5
5
5
|
4
4
3
4
4
4
4
3
3
4
4
3
4
4
4
4
3
2
5
5
5
4
4
4
4
5
4
4
4
3
4
4
3
4
3
3
4
4
3
4
3
4
4
4
3
4
4
5
5
5
|
2
2
2
2
1
1
1
3
2
2
2
2
2
4
4
2
2
4
4
2
2
2
2
5
2
3
2
4
2
3
4
2
1
5
2
2
2
2
4
2
4
2
2
2
2
4
4
3
4
2
|
2
2
2
2
3
3
3
3
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
4
4
4
2
3
2
3
2
2
2
1
2
2
1
3
2
2
2
2
2
2
2
4
2
2
2
2
2
1
2
4
|
2
2
2
2
2
2
2
3
2
2
2
2
2
3
3
2
2
3
3
3
3
3
2
4
2
3
2
3
2
2
3
2
1
4
2
2
2
2
3
2
3
3
2
2
2
3
3
2
3
3
|
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5
5
5
5
5
5
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3
2
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4
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5
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5
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3
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5
4
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3
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3
3
3
3
3
4
3
4
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4
3
4
3
3
2
3
3
4
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3
4
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3
4
3
4
3
3
3
3
3
3
3
3
3
3
3
3
3
4
3
3
4
2
3
|
T
|
|
|
|
233
|
|
|
151
|
238
|
104
|
|
T'
|
|
|
|
193
|
|
|
121
|
208
|
153
|
M
|
|
|
|
4,66
|
|
|
3,02
|
4,76
|
2,08
|
M'
|
|
|
|
3,26
|
|
|
2,42
|
4,16
|
3,06
|
|
|
|
|
2,12
|
|
|
2,12
|
1,72
|
|
'
|
|
|
|
1,95
|
|
|
2,32
|
2,27
|
|
III. DICTIONNAIRE DE VARIABLES
- Variable 1 : Sexe
M = 1
F = 0
- Variable 2 : Age
1 : 12 à 16 ans
2 : 17 à 20 ans
- Variable 3 : Arrondissement de résidence
Ar. 1 = 1
Ar. 2 = 2
Ar. 3 = 3
Ar. 4=4
Ar. 5 = 5
- Variable 4 : Salle d'étude (oui = 1, non = 0)
- Variable 5 : Table d'étude (oui = 1, non = 0)
- Variable 6 : Livre de lecture (oui = 1, non = 0)
- Variable 7 : Pièce de théâtre au
programme (oui = 1, non = 0)
- Variable 8 : Roman au programme (oui = 1, non = 0)
- Variable 9 : Autres lectures
Journaux = 1
Livres des parents = 2
Bande dessinée = 3
- Variable 10 : Abonnement à une bibliothèque
(oui = 1, non = 0)
- Variable 11 : Moyen d'information utilisé
Télévision = 1
Radio = 2
Lecture = 3
- Variable 12 : Moyen d'éclairage utilisé
Lampe tempête = 1
Electricité= 2
- Variable 13 : Profession du père (ou tuteur) :
Catégories socioprofessionnelles
0 = personnes ne pouvant être classées
selon leur profession ;
1 = personnes des professions scientifiques, techniques,
libérales et
assimilées ;
2 = Directeurs et cadres
supérieurs ;
3 = personnels administratifs et travailleurs
assimilés
4 = personnel commercial et vendeur ;
5 = travailleurs spécialisés dans les
services ;
6 = agriculteurs, éleveurs, forestiers,
pêcheurs et chasseurs ;
7 = Ouvriers et manoeuvres non agricoles et conducteurs
d'engins de
transport.
- Variable 14 : Niveau d'étude du père
Primaire = 1
Secondaire = 3
Supérieur = 3
- Variable 15 : Statut matrimonial du père (ou
tuteur)
Monogamie = 1
Polygamie = 2
- Variable 16 : Profession de la mère (ou tutrice)
confère variable 13)
- Variable 17 : Niveau d'étude de la mère
Primaire = 1
Secondaire = 2
Supérieur = 3
- Variable 18 : Catégorie d'établissement
Etablissement 1 = CEG Angola Libre,
Etablissement 2= CEG 8 Février 1964,
Etablissement 3 = CEG Lheyet Gaboka
- Variable 19 : Type de classe
Classe expérimentale = 1
Casse témoin = 2.
- Variable 20 : un oeil et un esprit exercés au test
de pré apprentissage
- Variable 21 : Capacité d'anticipation au test de
pré apprentissage
- Variable 22 : Entraînement total au test de
pré apprentissage
- Variable 23 : Les classes
Classe expérimentale de
l'établissement 1 = 1
Classe témoin de
l'établissement 1 = 2
Classe expérimentale de
l'établissement 2 = 3
Classe témoin de
l'établissement 2 = 4
Classe expérimentale de
l'établissement 3 = 5
Classe témoin
établissement 3 = 6
- Variable 24 : Un oeil et un esprit
exercés au test de post apprentissage
- Variable 25 : Capacité d'anticipation au test de
post apprentissage
- Variable 26 : Entraînement total au test de post
apprentissage.
INDEX DES NOTIONS ABORDEES
Analyse : 30, 31, 117.
Articulations : 30, 31.
Apprentissage : 12, 13.
Approche de textes : 259, 260.
Approche thématique : 43.
Attribution des scores : 79.
Choix des textes : 42, 43, 217, 218, 219, 220, 221.
Choix du test statitique : 113.
Coefficient de variation : 116, 117, 118, 119, 120, 121,
122, 123.
Compétence : 68, 238, 274, 275.
Composantes de l'acte de lecture : 246, 247, 248.
Constructivisme : 239, 240.
Classe de situations : 238, 239.
Définition des concepts : 12, 13, 14.
Délimitation du sujet : 11, 12.
Difficultés : 28, 29.
Discussion des résultats : 208, 209, 210, 211, 212,
273.
Echantillon expérimental : 26, 80, 81.
Enjeux innovants : 248, 249, 250.
Enquête : 84, 96, 102, 106.
Enseignement : 12, 13, 14, 15.
Evaluation : 49, 50, 2 26, 260, 261,
Exploitation ultérieure de textes : 245, 246, 247.
Facteurs dépendants : 195, 196, 197, 198, 199, 200,
201, 202.
Facteurs indépendants : 136- 169.
Facteurs non significatifs : 194.
Facteurs secondairement significatifs : 195.
Facteurs principalement significatifs : 196.
Facteurs qualitatifs : 99 - 109.
Fiche pédagogique : 43 -52, 221 -230.
Fondements théoriques : 113.
Graphiques : 125, 126, 127.
Guide pédagogique : 36 - 41.
Hypothèses : 18, 127 - 135.
Innovations pédagogiques : 215 - 249.
Instruments d'enquête : 63 - 75.
Interprétation des résultats : 193.
Intérêt de l'étude : 21.
Objectifs : 21, 32.
Lecture : 12, 13, 14, 15.
Mémoire : 72, 73.
Méthodes : 15, 16, 249, 205, 251, 252, 253, 273.
Méthodologie : 22, 25, 26, 27, 57, 58.
Partage traditionnel établi : 59.
Pédagogie différenciée : 227.
Perspectives : 250 - 275.
Population cible : 78.
Pré-enquête : 76, 80, 82.
Principales articulations : 30, 31.
Problématique : 18, 19.
Programme : 32 - 34.
Pratiques pédagogiques : 32 - 61.
Profil : 38, 272, 273.
Questionnaire : 64, 78.
Ressources : 239.
Résultats : 119, 124,193 - 214.
Situation : 239.
Supports d'apprentissage : 268, 269, 270, 271, 272.
Tests : 67, 68, 78, 97.
Traitement des données : 98, 99, 100 - 113.
Variables : 69, 70, 71, 72, 73, 74, 75, 76.
Vérification des hypothèses : 128 - 134.
Zones sociolinguistiques : 11.
INDEX DES AUTEURS CITÉS
Adiafi Jean-Marie : 87, 110.
Alegria Jésus : 28.
Balard Grégoire : 113, 127, 194.
Bauvillain Cécile : 28
Bedouet Michèle : 23, 25, 69, 70, 106, 124, 130.
Bemba Sylvain : 23, 25, 45.
Bentolila Alain : 208.
Bloom Benjamin: 247.
Bryant Peter: 213, 214.
Calot Gérard: 116.
Charmeux Evelyne : 17, 23, 210, 215, 263, 266, 279.
Chevalier Brigitte: 23, 24, 68, 70, 73, 200, 201, 202, 205, 208,
210, 260, 282.
Chiss Jean-Louis : 219.
Clause A.:45.
Clouzot Olivier : 265.
Closure : 75.
Crapez Kathy : 206, 243.
Cuisiniez Frédérique : 23, 25, 69, 70, 106,
124. 130.
Dagnelie Pierre : 128, 195, 196.
David Jacques : 218.
Decroly Ovide : 15.
Delorme Charles : 50, 224.
Fijalcow : 17, 263.
Foucambert Jean : 17, 18, 23, 67, 75, 123, 209, 210, 215,
279.
Freinet Célestin: 15, 16, 17, 48.
Giraud Henri: 277, 280.
Harrow: 243.
Javal Emile: 23, 25, 68, 69, 71, 200, 278.
Jonnaert Philippe: 13
Krathwohl: 243.
Kadima Nzuji Mukala: 108,206.
Larame Jean-Jacques : 67.
Landsheere Gilbert de : 77.
Legrand Louis : 243.
Loriaux Michel et col. : 114, 128, 194.
Macaire F. : 71, 257.
Mace Gordon : 99.
Malonga Bernard : 23, 25.
Makonda Antoine : 84.
Meirieu Philippe : 50, 244.
Micchielli Roger : 77.
Ntsila André et col. : 247.
Pardon noêlle : 23, 24, 68.
Pichot Pierre : 68.
Piaget Jean : 239, 244.
Prost Antoine : 214, 285.
Reuter Yves : 218.
Rémi Dominique : 113,127, 194.
Richaudeau François : 69, 70, 200, 278.
Snédecor Fischer : 30, 114.
Talansi Marc : 23, 25, 46, 108, 263, 265.
Torunczyk Anne : 23, 24, 47, 210, 211, 212, 282.
Vigner Gérard : 19, 23, 24, 74, 202, 203.
INDEX DES TABLEAUX
Tableau n°1 : Echantillon
expérimental : .......................................... 81
Tableau n°2 : Taille de
l'échantillon :
................................................82
Tableau n°3 : Taux de scolarisation des
filles : ...................................86
Tableau n°4 : Distribution des apprenants
selon le sexe : .....................86
Tableau n°5 : Distribution des apprenants
selon l'âge : ........................87
Tableau n°6 : Distribution des apprenants
selon l'arrondissement ..........87
Tableau n°7 : Distribution des apprenants
selon la disponobilité d'un cadre d'étude
.......................................................................................88
Tableau n°8 : Distribution des apprenants
selon la disponibilité d'une table d'étude
.......................................................................................88
Tableau n°9 : Distribution des apprenants
selon le type de lecture ..........89
Tableau n°10 : Distribution des apprenants
selon la possession du manuel de lecture :
..................................................................................89
Tableau n°11 : Distribution des apprenants
selon la possession du roman au programme :
...........................................................................90
Tableau n°12 : Distribution des apprenants
selon la possession de la pièce de théâtre au
programme :
.............................................................90
Tableau n°13 : Distribution des apprenants
selon l'abonnement à une bibliothèque :
...............................................................................92
Tableau n°14 : Distribution des apprenants
selon le moyen d'information utilisé :
........................................................................................92
Tableau n°15 : Répartition des
apprenants selon le moyen d'éclairage utilisé :
........................................................................................93
Tableau n°16 : Répartition des
pères selon la catégorie socioprofessionnelle :
....................................................................93
Tableau n°17 : Répartition des
pères selon le niveau d'étude : ...............94
Tableau n°18 : Répartition des
pères selon le statut matrimonial : ...........94
Tableau n°19 : Répartition des
mères selon la profession socioprofessionnelle :
....................................................................95
Tableau n°20 : Répartition des
mères selon le niveau d'étude : ..............96
Tableau n°21 : Répartition des
apprenants selon l'établissement : ..........96
Tableau n°22 : Répartition des
apprenants selon le type de classe : ........97
Tableau n°23 : Répartition des
apprenants selon la classe : ..................97
Tableau n°24 : Distibution des moyennes de
la variable « oeil et esprit exercés » selon
l'âge :
.................................................................138
Tableau n°25 : Distribution des moyennes de
la varible « capacité à anticiper, à
reconstituer » selon l'âge :
.............................................140
Tableau n°26 : Distribution des moyennes de
la variable « entraînement total » selon
l'âge :
......................................................................141
Tabeau n°27 : Distribution des moyennes de
la variable « oeil et esprit exercés » selon
l'arrondissement de résidence :
................................144
Tableau n°28 : Distribution des moyennes de
la variable « capacité à anticiper, à
reconstituer » selon l'arrondissement de résidence :
...........145
Tableau n° 29 : Distriburion des moyennes
de la variable « entraînement total » selon
l'arrondissement de résidence :
....................................147
Tableau n°30 : Distribution des moyennes de
la variable « oeil et esprit exercés » selon la
professio du père :
.............................................149
Tableau n°31 : Distribution des moyennes de
la variable « capacité à anticiper, à
reconstituer » selon la profession du père :
.......................151
Tableau n°32 : Distribution des moyennes de
la variable « entraînement total » selon la
profession du père :
................................................153
Tableau n°33 : Distribution des moyennes de
la variable « oeil et esprit exercés » selon
l'établissement :
....................................................155
Tableau n°34 : Distribution des moyennes de
la variable « capacité à anticiper, à
reconstituer » selon l'établissement :
...............................157
Tableau n°35 : Distribution des myennes de
la varible « entraînement total » selon
l'établissement :
..................................................................159
Tableau n°36 : Distribution des moyennes de
la variable « oeil et esprit exercés » selon la
classe :
............................................................161
Tableau n°37 : Distribution des moyennes de
la variable « capacité à anticiper, à
reconstituer » selon la classe
.........................................163
Tableau n°38 : Distribution des moyennes de
la variable « entraînement total » selon la
classe :
.................................................................165
Tableau n°39 : Distribution des moyennes de
la variable « oeil et esprit exercés » selon le type
de classe : .................................................167
Tableau n°40 : Distribution des moyennes de
la variable « capacité à anticiper, à
reconstituer » selon le type de classe :
.............................168
Tableau n° 41 : Distribution des moyennes
de la variable « entraînement total » selon le type
de classe : ......................................................169
Tableau n°42 : Effets conjugués des
facteurs type de classe, arrondissement de résidence et la variable
« oeil et esprit exercés » du test de
postapprentissage :
.................................................................172
Tableau n° 43 : Effets conjugués des
facteurs type de classe, moyen d'information utilisé et la variable
« oeil et esprit exercés » du test de
postapprentissage :
.....................................................................173
Tableau n°44 : Effets conjugués des
facteurs type de classe, moyen d'éclairage utilisé et la variable
« oeil et esprit exercés » du test de
postapprentissage :
.....................................................................174
Tableau n°45 : Effets conjugués des
facteurs type de classe, profession du père et la variable
« oeil et esprit exercés » du test de
postapprentissage :
................................................................................................175
Tableau n°46 : Effets conjugués des
facteurs type de classe, niveau d'étude du père et la variable
« oeil et esprit exercés » du test de
postapprentissage :
.....................................................................176
Tableau n° 47 : Effets conjugués des
facteurs type de classe, statut matrimonial du père et la variable
« oeil et esprit exercés » du test de
postapprentissage :
.....................................................................177
Tableau n°48 : Effets conjugués des
facteurs type de classe, profession de la mère et la variable
« oeil et esprit exercés » du test de
postapprentissage :
.....................................................................178
Tableau n°49 : Effets conjugués des
facteurs type de classe, niveau d'étude de la mère et la variable
« oeil et esprit exercés » du test de
postapprentissage
......................................................................179
Tableau n°50 : Effets conjugués des
facteurs arrondissement de résidence, type de classe et la variable
« capacité à anticiper, à
reconstituer » du test de postapprentissage :
.................................................................180
Tableau n°51 : Effets conjugués des
facteurs arrondissement de résidence, profession du père et la
variable « capacité à anticiper, à
reconstituer » du test de postapprentissage :
...........................................................181
Tableau n° 52 : Effets conjugués des
facteurs arrondissement de résidence, niveau d'étude du
père et la variable « capacité à anticiper,
à reconstituer » du test de postapprentissage :
.......................................................183
Tableau n°53 : Effets conjugués des
facteurs arrondissement de résidence, statut matrimonial du père
et la variable «capacité à anticiper, à
reconstituer » du test de postapprentissage :
....................................184
Tableau n°54 : Effets conjugués des
facteurs arrondissement de résidence, profession de la mère et la
variable « capacité à anticiper, à
reconstituer » du test de postapprentissage :
.......................................................185
Tableau n°55 : Effets conjugués des
facteurs arrondissement de résidence, niveau d'étude de la
mère et la variable « capacité à anticiper,
à reconstituer » du test de postapprentissage :
....................................186
Tableau n°56 : Effets conjugués des
facteurs arrondissement, moyen d'éclairage utilisé et la variable
« capacité à anticiper, à
reconstituer » du test de postapprentissage :
............................................................187
Tableau n°57 : Effest conjugués des
facteurs arrondissement de résidence, abonnement à une
bibliothèque et la variable « capacité à
anticiper, à reconstituer » du test de
postapprentissage : ....................................188
Tableau n°58 : Effets conjugués des
facteurs établissement, type de classe et la variable
« entraînement total » du test de
postapprentissage : .......189
Tableau n°59 : Effets conjugués des
facteurs établissement, profession de la mère et la variable
« entraînement total » du test de
postapprentissage :
................................................................................................190
Tableau n°60 : Effets conjugués des
facteurs établissement, niveau d'étude de la mère et la
variable « entraînement total » du test de
postapprentissage :
.....................................................................191
Tableau n°61 : Effets conjugués des
facteurs établissement, arrondissement de résidence et la
variable « entraînement total » du test de
postapprentissage :
.....................................................................192
Tableau n°62 : Effets conjugués des
facteurs établissement, moyen d'information utilisé et la
variable « entraînement total » du test de
postapprentissage :
.....................................................................193
TABLE DES MATIÈRES
|
Pages
|
Dédicace
..................................................................
Remerciements
........................................................
Sommaire
..................................................................
INTRODUCTION
...........................................................
1. Délimitation du sujet
.................................................
2. Définition des concepts
.............................................
3. Problématique
.........................................................
4. Objectifs et intérêt de l'étude
.......................................
5. Méthodologie
..........................................................
a)- Fondements théoriques
.....................................
b)- Méthodologie de collecte des
données..................
c)- Méthodologie d'analyse des
résultats.....................
6. Difficultés rencontrées
..............................................
7. Principales articulations
............................................
CHAPITRE I : PRATIQUES PÉDAGOGIQUES ACTUELLES
1. Les supports pédagogiques actuels
...............................
A - L'extrait du programme
...........................................
B - L'extrait du guide pédagogique
.................................
Orientations générales et
présentation du programme ......
- Orientations générales
.............................................
- Présentation du
programme......................................
Commentaire des objectifs d'apprentissage et des
stratégies
d'enseignement........................................
2. La préparation
écrite.....................................................
A - Le choix des textes
..............................................
Le mauvais choix des textes en lecture
expliquée......
Le mauvais choix des textes en lecture suivie et
dirigée
B - L'élaboration de la fiche de préparation
écrite ...........
a)- L'incohérence des objectifs pédagogiques
..........
Le manque d'objectifs en lecture
expliquée.........
La mauvaise formulation des objectifs
en lecture
suivie et
dirigée............................................
b)- Le manque de stratégies d'enseignement
et d'apprentissage
........................................
c)- La non application du processus d'évaluation
.....
d)- Les autres défauts de la fiche de
préparation
écrite
.........................................................
Le manque de minutage des séquences du cours
Le manque d'activités d'exploitation
ultérieure
du texte de
lecture.......................................
Le manque de dispositif
d'observation...............
L'allure générale de la fiche de
préparation........
3. Le mauvais déroulement des séances
........................
A - Le manque de supports d'apprentissage .................
a)- Le manque de support d'apprentissage en
lecture
expliquée..........................................
b)- Le manque de support d'apprentissage en
lecture suivie et
dirigée..................................
B - L'utilisation irrationnelle du tableau noir
..................
C - Le manque de professionnalisme .........................
a)- Le défaut de maîtrise de la
méthodologie en
lecture expliquée
........................................
b)- Le défaut de maîtrise de la
méthodologie en
lecture suivie et dirigée
.................................
c)- Le partage traditionnel établi
..........................
CHAPITRE II : MISE AU POINT DES
INSTRUMENTS
D'ENQUÊTE ET
PRE-ENQUETE..... ..............
1. Mise au point des instruments
d'enquête.......................
A. Le
questionnaire..............................................
B. Les tests
......................................................
a)- Variable « un oeil et un esprit
exercés »..................
b)- Variable « capacité à
anticiper, à reconstituer» .......
c)- Variable « entraînement
total » ............................
2. Pré-enquête
.............................................................
A - Population cible
.................................................
B - Instruments d'enquête
........................................
Le
questionnaire.................................................
Les
tests...........................................................
C - Leçons à tirer de la pré -
enquête ............................
CHAPITRE III : ENQUETE
...........................................
1. Administration du questionnaire
................................
2. Administration des tests
..........................................
CHAPITRE IV : TRAITEMENT DES DONNEES ET
PRESENTATION DES RESULTATS
..........
1. Traitement des données
...........................................
A.- Traitement des données
qualitatives.....................
Le traitement des données relatives au
milieu.........
Le traitement des données relatives
à la pratique
de la
lecture...................................................
B - Traitement des données quantitatives
...................
Fondements théoriques
....................................
Analyse de données
........................................
2. Présentation des résultats
........................................
A - Tableaux synoptiques des résultats
.....................
B -
Graphiques .....................................................
3. Vérification des hypothèses de recherche
....................
CHAPITRE V : EFFETS DES FACTEURS INDEPENDANTS
SUR LES RÉSULTATS
.............................
1. L'effet de l'âge ....
.....................................................
2. L'effet de l'arrondissement de résidence .....
...................
3. L'effet de la profession du père .....
...............................
4. L'effet de l'établissement ....
........................................
5. L'effet de la classe ....
................................................
6. L'effet du type de classe ....
........................................
CHAPITRE VI : EFFETS CONJUGUÉS DES FACTEURS
QUALITATIFS SUR LES
VARIABLES
QUANTITATIVES
...................................
1. Le croisement du facteur type de classe avec d'autres facteurs
qualitatifs et la variable « oeil et esprit
exercés »....
2. La combinaison du facteur arrondissement de résidence
avec d'autres facteurs qualitatifs et la variable « capacité
à anticiper, à reconstituer »
............................................
3. Le croisement du facteur établissement avec d'autres
facteurs qualitatifs et la variable « entraînement
total ».....
CHAPITRE VII : INTERPRETATION DES
RESULTATS
ET DISCUSSION DES
RESULTATS ..........
1. Interprétation des résultats
..........................................
A - Facteurs non significatifs
.......................................
B - Facteurs secondairement significatifs
.......................
C - Facteurs principalement significatifs
........................
2. Discussion des résultats
.............................................
CHAPITRE VIII : NECESSITE DU RECOURS AUX
INNOVATIONS
PEDAGOGIQUES.............
1 - La préparation écrite
.............................................
a)- Le choix des textes en lecture expliquée
............
b)- Le choix des textes en lecture suivie et dirigée
...
2 - L'élaboration de la fiche de préparation
écrite ............
3 - La conduite des séances
.......................................
a)- la conduite de la séance en lecture
expliquée ....
b)- La conduite de la séance en lecture suivie
et
dirigée
........................................................
4 - L'exploitation ultérieure du texte
.............................
a)- L'exploitation ultérieure du texte en
lecture
expliquée
.....................................................
b)- L'exploitation ultérieure du texte en lecture
suivie
et dirigée
......................................................
5 - Des enjeux innovants
...........................................
CHAPITRE IX : PERSPECTIVES
....................................
1. Grands champs pédagogique et
didactique.....................
A. Composantes de l'acte de
lecture.............................
B. Méthodes
d'apprentissage......................................
C. Approche des
textes..............................................
D.
Evaluation............................................................
2. Utilité de la contribution du milieu
..................................
A - Contribution du milieu au plan affectif
.......................
B - Contribution du milieu au plan cognitif
......................
C - Contribution du milieu au plan de l'action
..................
3. Importance du support d'apprentissage
..........................
4. Nécessité d'un nouveau profil
d'enseignants....................
5. Nécessité du recours à l'approche par
les compétences.....
CONCLUSION
.............................................................
BIBLIOGRAPHIE
.........................................................
1 - Manuels
scolaires.................................................
a)- Lecture
expliquée...........................................
b)- Lecture suivie et
dirigée.................................
2 - Manuels de
référence............................................
a)- Ouvrages
généraux..........................................
b)- Ouvrages spécifiques à la
lecture........................
3 -
Périodiques..........................................................
a)- Articles
généraux............................................
b)- Articles spécifiques à la
lecture........................
ANNEXES
...................................................................
1. Instruments de collecte des données
............................
A -
Questionnaire.......................................................
B -
Tests..................................................................
2. Données brutes
.........................................................
A - Données du
questioinnaire.......................................
B - Données des
tests.................................................
a)- Données du test de
préapprentissage....................
b)- Données du test de
postapprentissage...................
3. Dictionnaire de variables
..............................................
INDEX DES NOTIONS ABBORDEES
.................................
INDEX DES AUTEURS CITES
..........................................
INDEX DES
TABLEAUX............................................................
TABLE DES MATIERES
..................................................
|
3
4
6
10
11
12
18
22
23
23
26
27
28
30
32
32
32
37
37
37
38
39
42
43
42
43
44
44
44
44
48
49
51
52
52
53
53
54
54
54
55
55
56
57
58
60
64
64
65
68
70
75
76
77
78
78
79
79
81
84
84
97
99
99
100
101
110
114
114
118
120
120
126
129
136
136
142
144
154
159
165
171
171
180
189
194
194
195
196
197
208
216
217
217
219
222
232
232
240
245
245
245
248
251
251
251
254
259
260
262
263
268
268
269
273
274
278
288
289
289
289
289
289
289
298
298
299
301
301
302
304
314
315
330
330
330
342
345
348
350
355
|
* 1. La constitution du 20
janvier 2002 de la République du Congo stipule en son article 6 :
la langue officielle est le français. Les langues nationales
véhiculaires sont le lingala et le kituba.
* 2. Philippe, JONNAERT
(2002), Compétences et socioconstructivisme, Bruxelles,
Editions de Boeck Université.
* 3. IPAM (1993), Guide
pratique du maître, Paris, EDICEF, pp 191-211.
* 4. Lecture: La
méthode globale, c'est fini, Le Parisien, N° 19051, du
jeudi 8/12/05, p. 1O.
* 5. Eveline, CHARMEUX
(1998), Apprendre à lire, Echec à l'échec, Paris,
Editions Milan, p.28.
* 6. Eveline, CHARMEUX
(1998), Apprendre à lire, Echec à l'échec, Paris,
Editions Milan, p.28.
* 7. IPAM (1993), op.cit, p.
205.
* 8. Jean, FOUCAMBERT
cité par M. WAMBAC (2001), Méthodologie des langues. La
pédagogie de convergence à l'école fondamentale,
Bruxelles, Claver, p.4.
* 9 . Jean,
FOUCAMBERT, cité par Noëlle PARDON (1993),
Diagonales, n°25, janvier, p. 33.
* 10. CONFEMEN (1995),
L'éducation de base : vers une nouvelle école,
Dakar, S.T.P, p. 15.
* 11. Gérard, VIGNER
(1979), Lire : du texte au sens, Paris, Clé international,
Paris, p.79.
* 12. IPAM (1995), Guide
pratique du maître, Paris, EDICEF, p. 189.
* 13. Idem.
* 14. IPAM (1995), Guide
pratique du maître, Paris, EDICEF, p. 189.
* 15.Programmes des classes
de troisième des collèges, 1998, Paris, Arrêté du 15
septembre, p.181.
* 16 . IPAM (1996),
Enseigner le français au collège et au lycée,
Paris, EDICEF, p. 13.
* 17. Charmeux, EVELINE
(1988), La lecture à l'école, Paris, Nathan.
* 18. Charmeux, EVELINE (1989),
La lecture au collège, Paris, Cedic
* 19. Charmeux, EVELINE
(1988), Apprendre à lire, échec à échec,
Paris, Editions Milan.
* 20. Gérard, VIGNER
(1979), Lire : du texte au sens, Paris, Clé International.
* 21. Nöelle, PARDON
(1993), « Lecture : les compétences à
développer », Diagonales, n°95.
* 22. Brigitte, CHEVALIER
(1986), Bien lire au collège, Textes et exercices
d'entraînement progressifs, livre du professeur, niveau 2, p.11.
* 23. Anne, TORUNCZYK
(2000), L'apprentissage de l'écrit chez les adultes.
Cheminements su savoir lire- écrire, Paris, L'Hamattan.
* 24. Emile, JAVAL (1996),
Physiologie de la lecture et de l'écriture, Paris, Editions
Retz.
* 25. Michèle,
BEDOUET ; Frédérique, CUISINIEZ (1997), Lire :
soyez efficace et rapide, 2ème édition, Paris,
Editions ESF.
* 26. Ibidem
* 27. PAM (1996),
Enseigner le français au collège et au lycée,
Paris, EDICEF.
* 28. La
3ème en français, (1990) Paris, EDICEF.
* 29. Le français
en 3ème, (2001), Paris, EDICEF.
* 30. A.C.C.T (1994),
Horizons d'Afrique, Perspectives francophones, CM2,
6ème année, Paris, EDICEF.
* 31. IPAM (1996),
Enseigner le français au collège et au lycée,
Paris, EDICEF, p.34.
* 32. A., CLAUSE (1978),
« Le milieu, moyen et fin de la culture », cité dans
IPAM, Pédagogie pour l'Afrique Nouvelle, Paris, EDICEF, p.
106.
* 33. IPAM (1996),
op.cit.
* 34. Sylvain, BEMBA,
ETUMBA (1985), Brazzaville, n° 807 et 808, septembre.
* 35. La Semaine
Africaine (1986), Brazzaville, n° 1688 du 18 au 24
décembre.
* 36. Marc, TALANSI
(1989), « Qui lit quoi au Congo ?», Notre
librairie, Paris, n°92/93, p.192.
* 37.Anne, TORUNCZYK (2000),
L'apprentissage de l'écrit chez les adultes, Cheminements
du savoir lire écrire, Paris, L'Harmattan/Montréal (Qc),
L'Harmattan Inc, p. 14.
* 38. Célestin,
FREINET (1964), Les techniques Freinet de l'école moderne,
Paris, Armand Colin, p. 25.
* 39.Philippe, MEIRIEU
(1987), « Pédagogie et évaluation
différenciées », L'évaluation en
questions, Paris, Editions ESF, p. 155.
* 40. Philippe, MEIRIEU
(1987), op.cit.
* 41. Charles, DELORME
(1987), L'évaluation en questions, Paris, Editions ESF, p.
85.
* 42. IPAM (1996), op.cit.
p.35.
* 43. IPAM (1990), Le
français en 3è, Paris, EDICEF.
* 44. IPAM (2001), La
troisième en français, Paris, EDICEF.
* 45. La Nouvelle
Méthode de Français 4è/3è, (1997), manuel de
l'élève, Paris, Editions Nathan.
* 46. Jean, FOUCAMBERT
(1980), La Manière d'être lecteur, Paris, Editions
Sermap, OCDL, p. 137.
* 47. Jean-Jacques, LARAME
(1992), Les tests de sélection dévoilés, Paris,
Editions de l'Ecrit, p. 10.
* 48. Noëlle, PARDON
(1993), « Lecture : les compétences à
développer », Diagonales, Paris, EDICEF, n° 25,
janvier 1993, p. 34.
* 49. Brigitte, CHEVALIER
(1986), Bien lire au collège, Textes et exercices
d'entraînement progressifs, Niveau 2, Paris, Nathan, p. 15.
* 50. Emile, JAVA L (1978),
Physiologie de la lecture et de l'écriture, Paris, Editions
RETZ.
* 51. Michèle,
BEDOUET ; Frédérique, CUISINIEZ (1997), Lire :
soyez rapide et efficace, 2ème édition, Paris,
Editions ESF, p. 19.
* 52. Michèle,
BEDOUET ; Frédéric, CUISINIEZ (1997), op.cit. p. 35.
* 53. Brigitte, CHEVALIER
(1986), Bien lire au collège, Guide méthodologique,
Niveau 2, Paris, Editions Nathan, pp. 14 - 20.
* 54. Emile, JAVAL (1978),
op.cit.
* 55. Frère, MACAIRE
(1993), Notre beau métier, Paris, Les classiques africains, p.
403.
* 56. Brigitte, CHEVALIER
(1986), Bien lire au collège, Guide
méthodologique, Niveau 2, Paris, Nathan, p. 16.
* 57. Gérard, VIGNER
(1979), Lire : du texte au sens, Paris, Editions Clé
International, p. 53.
* 58. Le test de CLOSURE est
un exercice inventé par William TAYLOR aux Etats-Unis d'Amérique,
en 1953, qui a été transposé pour la langue
française par Gilbert de LANDSHEERE. Il désigne un texte auquel
il manque certains mots qu'il faut trouver.
* 59. Roger, MUCCHIELLI
(1978), Le sondage d'opinion, Applications pratiques, Paris, les
éditions ESF, p. 123.
* 60. Source : Annuaire
statistique 2001 - 2002 du Service des études et de la planification
scolaires d'avril 2003 de la République du Congo.
* 61. Antoine, MAKONDA
(2004), « Point sur la scolarisation des filles au Congo »,
Colloque sur la scolarité des filles, Pointe-Noire, le 16
février.
* 62. Jean Marie ADIAFI, La
Carte d'identité, Paris, Hatier, Collection monde noir de poche
2002,
* 63. Gordon, MACE (1988),
Guide de l'élaboration d'un projet de recherche, Québec,
Les Presses de l'Université de Laval, p.93.
* 64. Michèle,
BEDOUET ; Frédérique, CUISINIEZ (1974), op.cit.
* 65 Mukala, KADIMA-NZUJI
(2004), «Paroles et musique: pérennité du lien»,
Notre librairie, n° 154, avril-juin, p.17.
* 66. Michel, LORIAUX en
collaboration avec Grégoire, BALARD ; Dominique, REMY (1988-1989),
Méthode d'analyse statistique multi variée à
l'étude des interrelations en population et développement,
Louvain, Centre International de Formation et de recherche en population, p.
59.
* 67. Gérard, CALOT
(1973), Cours de statistique descriptive, Paris, Dunod, p. 67.
* 68. Jean, FOUCAMBERT
(1980), La Manière d'être lecteur, Paris, Editions
Sermap. OCDL.
* 69. Michèle,
BEDOUET ; Frédérique, CUISINIEZ (1997), Lire :
soyez rapide et efficace, 2ème édition, Paris,
Editions ESF, p. 39.
* 70. Michel, LORIAUX ;
Grégoire, BALLARD ; Dominique, REMI (1988-1989),
Méthodes d'analyse statistique multi variée à
l'étude des interrelation entre population et
développement. Louvain-La-Neuve, Centre International de
formation et recherche en population et développement en association
avec les Nations Unies.
* 71. Pierre, DAGNELIE
(1975), Théorie et méthodes statistiques, Applications
agronomiques, Grembloux, Les presses Agronomiques.
* 72. Programmes des classes
de troisième des collèges, (1998), Arrêté du 15
septembre, p. 181.
* 73. Michèle,
BEDOUET ; Frédérique, CUISINIEZ (1997), op.cit. p.12.
* 74. IPAM (1996),
Enseignement du français au collège et au lycée,
op.cit, p. 26.
* 75. Cf. Supra Chapitre IV
intitulé Traitement des données, p.99.
* 76. Michel LORIAUX ;
Grégoire BALARD ; Dominique REMI (1988), op.cit.
* 77. Pierre, DAGNELIE
(1975), Théorie et méthodes statistiques, Applications
agronomiques, Grembloux, Les Presses Agronomiques.
* 78. Pierre, DAGNELIE
(1975), op.cit.
* 79. Brigitte, CHEVALIER
(1986), Bien lire au collège, Guide méthodologique,
Niveau 2, Paris, Nathan, p. 14.
* 80. Emile, JAVAL (1978),
Physiologie de la lecture et de l'écriture, Paris, Retz.
* 81. Brigitte, CHEVALIER
(1986), Bien lire au collège, Guide méthodologique,
Niveau 2, Paris, Editions Nathan, p. 14.
* 82. Brigitte, CHEVALIER
(1986), Bienr lire au collège, Guide méthodologique,
niveau 2, Paris, Editions Nathan, P.15.
* 83. Gérard, VIGNER
(1979), Lire : du texte au sens, Paris, Clé International,
p. 53.
* 84. Gérard, VIGNER
(1979), op.cit. p. 53.
* 85. Brigitte, CHEVALIER
(1986), Bien lire au collège, Guide méthodologique,
Niveau 2, Paris, Nathan, p. 3.
* 86. Mukala, KADIMA-NZUJI
(2004), op. cit, p.17.
* 87. Kathy, CRAPEZ (avril-juin
2004), « Relever le pari de l'égalité de chance
à l'école pour tous », Label France, Magazine
trimestriel d'information du ministère français des Affaires
étrangères, Paris, n° 54, p. 24.
* 88. Alain, BENTOLILA [sd],
« Former des lecteurs polyvalents », dans Lecture,
Paris, Association pour le développement d'auxiliaires
pédagogiques et technologies d'enseignement, p. 22.
* 89. Brigitte, CHEVALIER
(1986), Bien lire au collège, Niveau 2, Guide
méthodologique, Paris, Editions Nathan, p. 11.
* 90. Jean, FOUCAMBERT
(1980), La manière d'être lecteur, Paris, Editions
Sermap, OCDL, p. 137.
* 91 . Anne, TORUNCZYK
(2000), op.cit.
* 92. Peter, BRYANT (1992),
« Lecture et Ecriture », Les Entretiens Nathan,
Paris, p. 8.
* 93. Antoine, PROST (2004),
« Apprentissage de la lecture : les recommandations des
experts », La classe maternelle, Paris, n° 127, mars
2004, pp. 10 - 11.
* 94. Idem.
* 95. IPAM (996),
Enseigner le français au collège et au lycée,
Paris, Edicef, pp. 35-36.
* 96. Jean-Louis
CHISS ; Jacques DAVID ; Yves REUTER (1995), Didactique du
français : état d'une discipline, Paris, Nathan, p.
37.
* 97. IPAM (19787),
Pédagogie pour l'Afrique nouvelle, Paris, Edicef, p. 106.
* 98. Charles, DELORME
(1987), op.cit.
* 99. Cf. Supra Pratiques
pédagogiques actuelles, p.32.
* 100.IPAM (1996),
Enseigner le français au collège et au lycée,
Paris, Edicef, pp. 35 -36.
* 101. Cf. Supra
Pratiques pédagogiques actuelles, p. 32 .
* 102. Kathy, GRAPEZ (2004),
« La pédagogie moderne au secours de l'école pour
tous », Label France. Magazine trimestriel d'information du
ministère français des Affaires étrangères,
n°54, avril-juin, pp. 18-20.
* 103. Phillipe MEIRIEU,
op.cit.
* 104. Jean PIAGET (1967),
La psychologie de l'intelligence, Paris, Armand Colin, pp.
133-134.
* 105. Benjamin, BLOOM (1969),
Taxonomie des objectifs pédagogiques, Montréal,
Education Nouvelle.
* 106. André,
NTSILA ; Joachim, MANDAVO ; Aubin, LOUMOUAMOU (2002), Les
objectifs d'apprentissage: Définition et formulation,
Brazzaville, INRAP, p. 26.
* 107. IPAM (1995),
Guide pratique du maître, Paris, EDICEF, p. 215
* 108. Frère,
Macaire, Notre beau métier, Paris, Editions Les Classiques
africains, 1980, p.203.
* 109. Brigitte, Chevalier
(1986), Bien lire au collège, Textes et exercices
d'entraînement progressifs, livre de l'élève, Niveau 2,
Pari, Editions Nathan, p.3.
* 110. Jacques, FIJALKOW
([sd]), Lecture, Association pour le développement
d'auxiliaires pédagogiques et de technologies d'enseignement,
Paris, p. 36.
* 111. Eveline, CHARMEUX
(1998), Apprendre à lire, échec à l'échec,
Paris, Editions Milan, p.119.
* 112. Marc, TALANSI
(1989), « Qui lit quoi au Congo ? », Notre
librairie, Paris, n° 92/93, p. 193.
* 113. Olivier, CLOUZOT
(1999), Former autrement, Apprentissages intellectuels, Langage et
structuration des connaissances, Paris, Les éditions d'Organisation,
p. 41.
* 114. Marc, TALANSI
(1989), op.cit.
* 115. Convention n°
0124/C/2000 du 2 mars 2000 portant création du projet franco congolais
de lecture publique.
* 116. Lecture,
Association pour le développement d'auxiliaires pédagogiques et
de technologies d'enseignement, Paris, [sd], p. 67.
* 117. Eveline, CHARMEUX
(1998), Apprendre à lire, Echec à l'échec, Paris,
Editions Milan, p. 127.
* 118. Eveline, CHARMEUX
(1987), Apprendre à lire : échec à
l'échec, Paris, Editions Milan, 1987, p. 21.
* 119. Source :
Direction des Etudes et de la Planification scolaires de la République
du Congo
* 120. Eveline, CHARMEUX
(1987), op.cit, p. 23.
* 121. Henri, GIRAUD
(1972), Un nouvel enseignement du français, Editions du
Centurion, p. 94.
* 122. Eveline, CHARMEUX
(1998), Apprendre à lire, Echec à l'échec, Paris,
Editions Milan, p.129.
* 123. Jacques, FOUCAMBERT
(1980), op.cit.
* 124. Henri, GIRAUD
(1972), op.cit. p. 74.
* 125. Idem, p. 85.
* 126. Anne, TORUNCZYK
(2000), op.cit.
* 127. Brigitte, CHEVALIER
(1986), op.cit.
* 128. Texte sur
l'apprentissage continué de la lecture au collège,
« Commission horizontale de français », (1984),
Ministère Français de l'Education Nationale, Direction des
collèges, 2 mai.
* 129. IPAM (1993),
Guide pratique du maître, Paris, p. 117.
* 130. Antoine, PROST
(2004), «L'apprentissage de la lecture : les recommandations des
experts », La classe maternelle, n° 127, mars,
p. 10.
* 131. « Le guide
des métiers et du 1er emploi », Paris,
Phosphore, n° 46, février-mars 2003, 154 p.