Dynamique entrepreneuriale en territoire de Lubero( Télécharger le fichier original )par January KASEREKA KOMBI Université catholique du Graben - Licence 2008 |
CONCLUSION GENERALELa dynamique entrepreneuriale en territoire de Lubero a constitué l'objet de notre recherche. L'objectif principal de cette recherche était de déterminer les activités auxquelles se livrent la population des zones non urbaines du territoire de Lubero, les facteurs expliquant cette dynamique mais aussi voir si les banques interviennent dans le financement des activités entreprises en zone non urbaine. Pour l'atteinte de ces objectifs, nous sommes partis des questions suivantes constituant notre problématique : Quels sont les initiatives auxquelles s'a donnent la population en milieu rural ? Quels sont les facteurs explicatifs du dynamisme entrepreneurial en territoire de Lubero ? Les banques interviennent-elles dans le financement des activités entreprises en territoire de Lubero ? La recherche des réponses à ces questions a conduit à subdiviser ce travail à trois chapitres. Le premier chapitre a été consacré à la théorisation sur les concepts entreprise, entrepreneur et entrepreneuriat. Ainsi, dans cette dernière section, nous avons défini l'entrepreneuriat, la dynamique entrepreneuriale, analyser les paradigmes de l'entrepreneuriat, la capacité et l'esprit entrepreneurial, les caractéristiques, les éléments de motivations et de compétences entrepreneuriales, les contraintes et les différents types d'entrepreneuriat. Le deuxième chapitre quant à lui, présente le milieu d'étude ainsi que l'approche méthodologie du travail et l'approche historique de l'entrepreneuriat en territoire de Lubero. Enfin, le troisième chapitre présente les micros et petites entreprises ou initiatives du territoire de Lubero dans une perspective entrepreneuriale. Ainsi, après traitement des données, nous avons constaté que la dynamique entrepreneuriale a été mouvante au fil du temps ; passant de l'entrepreneuriat colonial (étranger) caractérisé par le salariat à l'entrepreneuriabilité caractérisée par une créativité des micros activités pour assurer la survie de la population locale. La population de Lubero se livre à plusieurs types d'activités de nature agricole, artisanale, commerciale ou de service. Elle s'a donne plus au petit commerce et l'agriculture qu'à l'artisanat ou le service. La plupart de commerçants oeuvrent dans l'informel et sous la patente. La dynamique entrepreneuriale en territoire de Lubero est l'oeuvre de plusieurs acteurs. Les principaux acteurs entrepreneuriaux sont les particuliers, les églises, les Organisations Non Gouvernementales, les associations et syndicats, parfois des partis politiques. Ce sont les particuliers ou les privés qui sont plus dynamiques dans l'entrepreneuriat. L'Etat en tant qu'entrepreneur n'est pas tellement actif. Il ne s'occupe que des ses fonctions traditionnelles. Par rapport au genre, l'entrepreneuriat en territoire de Lubero est le fait des hommes et des femmes. La présence féminine est plus manifeste dans le domaine commercial de survie où les femmes s'activent le plus dans les activités de la restauration, dans la vente des légumes et condiments et des produits maraîchers,... Les hommes s'activent plus dans les activités de croissance. Cet entrepreneuriat fait intervenir toutes les tranches d'âge : des jeunes, des adultes, des vieillards y sont représentés. Et ce sont pour la plupart, des gens n'ayant aucun niveau d'étude. Aussi, cet entrepreneuriat est majoritairement (65 %) le fait des originaires du milieu. Et la plupart, des entrepreneurs sont des fils et filles des agriculteurs (63 %), et des artisans (19 %). Le mode de financement le plus prédominant des activités entreprises est l'épargne personnelle (61 %) mais aussi l'épargne familiale (19 %). Les banques sont inexistantes à Lubero et n'interviennent pas, de ce fait, dans le financement de l'entrepreneuriat en territoire de Lubero. Les facteurs explicatifs de la dynamique entrepreneuriale en territoire de Lubero sont d'ordre économique (le manque d'emploi, du revenu) ; d'ordre politique (rôle de l'Etat) ; d'ordre historique (la colonisation) et d'ordre socioculturel (besoin d'indépendance, aide familiale ou des amis). Et la famille joue un rôle primordial dans cette dynamique. Elle apporte main-d'oeuvre, capitaux, marché, conseils, aides matérielle, financière, morale, etc. à l'entrepreneur. Mais aussi, la famille constitue une contrainte pour l'entreprise car l'entrepreneur prend en charge les membres de sa famille. L'innovation n'est pas technologique comme celle schumpétérienne mais une innovation sociale qui consiste à la création et la pratique des méthodes de solidarité, d'entraide, d'associations ... Des pratiques bien sûr informelles mais qui peuvent aussi être un moyen de lutte contre la pauvreté. Ce sont parfois des pratiques qui n'existent pas dans les grandes entreprises capitalistes. Les difficultés auxquelles se heurtent l'entrepreneuriat en territoire de Lubero sont multiples : la multiplicité des taxes, manque des capitaux, l'insolvabilité des clients, la concurrence, l'insécurité,... On constate que plus des difficultés relèvent du pouvoir public ou de l'Etat. Enfin, cet entrepreneuriat contribue au développement local. L'entrepreneuriat est bénéfique à l'entrepreneur ainsi qu'à la société entière. Il est source de revenu, créateur des richesses. Il permet aux entrepreneurs de faire face au sous-développement et donc à la pauvreté. RECOMMANDATIONS EN VUE DE LA PROMOTION DE L'ENTREPRENEURIAT Ainsi pour parachever ce travail, nous émettons les recommandations et/ou les suggestions suivantes pour une bonne continuité de l'entrepreneuriat à territoire de Lubero. 1. Encadrement des promoteurs ruraux et renforcement des capacités : la pauvreté s'observe plus en milieu rural qu'en milieu urbain. Il serait utile d'encadrer et renforcer les capacités des micros activités entreprises en territoire de Lubero. Celle-ci, si elles persistent, peuvent être un moyen de lutter contre le chômage, et donc de la pauvreté. Le développement de ce secteur peut être un facteur de croissance économique. 2. Adaptation du cadre juridique et institutionnel : il faut mettre des lois et règlements adaptés aux micro activités différents à ceux des entreprises capitalistes. 3. Renforcement du service de formation : nous avons constaté que la plupart d'entrepreneurs n'ont pas étudié. Cela peut influer négativement sur les activités entreprises. Il faut donc une formation professionnelle pour les entrepreneurs pour rendre plus efficace ces micros entreprises. 4. Installation d'une banque commerciale adaptée aux réalités des zones rurales pour permettre ou accroître le financement des activités, en perte de vitesse et pour promouvoir plus d'emplois. 5. Plaider pour des allégements fiscaux en faveur des promoteurs débutants et existants : certaines raisons de fermeture des activités ou de non pérennité relèvent de la macroéconomie. La majorité des entrepreneurs (36 %) estime que la plus grande difficulté qu'ils rencontrent est la pression fiscale ou la multiplicité des taxes. Cette inquiétude vient de l'environnement fiscal congolais en général. Il faut donc une adaptation de la fiscalité pour aussi éviter « les faux indépendants »108(*) 6. Création de mutuelles d'épargne et crédit : qui pourront suppléer financièrement les entrepreneurs membres. Mais aussi pour lutter contre l'exclusion financière formelle. 7. Amélioration des infrastructures et des moyens de télécommunication principalement les routes. En somme, la dynamique entrepreneuriale ne peut provenir que de chaque individu et de la culture qui lui est inculquée et en des circonstances. La maîtrise de cette dynamique provient avant tout de notre faculté à entreprendre. L'intention de créer et / ou de développer une entreprise ne peut être que l'effet d'une culture. Tout commence par la famille qui est la première éducatrice. De l'instruction primaire à l'enseignement supérieur doit apparaître un apprentissage à l'esprit d'innovation et de gestion de risques. Cette dernière est l'un des vecteurs qui font la dynamique entrepreneuriale. Il est surprenant que jusqu'ici l'idée d'entrepreneuriat soit surtout associée à l'enseignement supérieur, comme si les individus ne devaient l'acquérir qu'à ce stade. Si l'entrepreneuriat est bien encadré, il peut se métamorphoser et ainsi ouvrir des brèches à la lutte contre la pauvreté et devenir un moteur puissant de croissance et donc de développement. * 108 Les « faux indépendants » ; les gens qui créent des activités d'auto emploi informelles pour échapper à la fiscalité. |
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