III.12. CONCLUSION DU CHAPITRE
Dans ce chapitre nous avons distingué la dynamique
entrepreneuriale de Lubero en deux structures : les micro et petites
entreprises de croissance et les activités de survie. La population se
livre à l'artisanat, au commerce, au transport, à la production
des services ainsi qu'à l'agriculture. Les activités auxquelles
se livrent la population sont donc multiples en territoire de Lubero. Notre
première hypothèse se trouve ainsi confirmer.
La dynamique entrepreneuriale en Lubero fait appel à
plus d'un acteur : les ONGS, les associations et les syndicats, les
églises, les partis politiques ainsi que les agents économiques
privés. Ces derniers sont les plus nombreux et sont très actifs
dans l'entrepreneuriabilité. Ils sont plus visibles et créatifs
surtout dans le petit commerce mais aussi s'occupent de l'agriculture.
Quant aux profils sociodémographiques et culturels des
entrepreneurs, il est à noter que l'entrepreneuriat en territoire de
Lubero, pour le genre, est le fait de hommes et des femmes. La présence
féminine est plus manifeste dans le commerce de survie alors que celle
masculine est plus manifeste dans le commerce de croissance. Par rapport
à l'âge, les adultes et les jeunes sont très bien
représentés dans l'entrepreneuriat en territoire de Lubero. Les
enfants et les vieillards sont aussi visibles dans les activités de
survie. Aussi, ce sont les gens non instruits (analphabètes) et
mariés qui créent plus d'activités commerciales en Lubero.
Trois quart d'entre-eux ont des enfants. Cet entrepreneuriat est
majoritairement les faits des originaires de Lubero. Beaucoup d'entre-eux sont
des fils ou des filles des agriculteurs (leurs parents).
Le mode de financement qui prime est l'épargne
personnelle mais aussi l'aide financière ou matérielle de la
famille. L'entourage du créateur d'entreprise intervient
financièrement dans la création d'entreprises. Les banques sont
inexistantes et de ce fait n'interviennent pas dans le financement de
l'entrepreneuriat. D'où même hypothèse confirmée.
Par rapport aux marchés urbains permanents, le
marché de Lubero, un marché rural est en effet, atomisé,
instable, enclavé.
La recherche de l'emploi ou du travail, le besoin
d'indépendance (la recherche de l'argent ou du revenu) est les facteurs
à la base de la dynamique entrepreneuriale à Lubero. Ces facteurs
peuvent être catégorisés en facteurs économiques,
politiques, historiques et socioculturels. Ce fait permet à cas les gens
firmes la deuxième hypothèse.
Le rôle de la famille dans cette dynamique
entrepreneuriale est la famille soutient financièrement,
matériellement et moralement l'entrepreneur. La législation en
matière d'immatriculation n'est pas respectée par ces petites et
micro entreprises et elles paient souvent des taxes ou des redevances. De ce
fait, elles constituent une source de revenu pour l'administration locale.
L'innovation n'est pas schumpétérienne ou
technologique mais elle est une innovation sociale qui consiste à une
création des pratiques, des méthodes, des habitudes de
solidarité ou d'entraide ou encore d'association. Cette innovation
sociale est contingente c'est-à-dire adaptée aux besoins de la
population. Elle est peu ou pas capitalistique. Les initiatives entreprises ne
se font pas sans difficultés. Elles sont confrontées à
plusieurs difficultés dont la multiplicité des taxes et le
pillage, le vol qui sont les plus déterminantes.
Enfin, l'entrepreneuriabilité en territoire de Lubero
contribue aussi au développement local. Elle occupe une place dans la
vie sociale et économique : elle est source de revenu,
création d'emploi, ... bref de réduction de la pauvreté.
Toutes nos hypothèses s'en trouvent ainsi confirmer.
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