L'attitude des états de la CEMAC face au conflit de Bakassi et ses effets sur l'institution( Télécharger le fichier original )par Sali Aliyou Université de Dschand - D E A 2008 |
B- Les difficultés opérationnelles de mise en oeuvre effective du COPAXLes schémas de mise en forme du COPAX semblent à priori d'une faible opérationnalité. Les Etats membres ont voulu créer le COPAX sous le modèle de l'ECOMOG. Mais seulement ils ont tenu à ce qu'aucun Etat ne le domine. Les Etats militent pour un COPAX indépendant. Or, l'efficacité de l'ECOMOG repose en grande partie sur l'implication hégémonique nigériane. Il en est de même de la crédibilité militaro-politique de l'OTAN202(*) qui est la conséquence de la trop forte et visible présence des Etats-Unis d'Amérique au sein de cette organisation. La politique équilibrée prônée au sein du COPAX semble à bien des égards un leurre stratégique203(*). Pour remédier à ces difficultés et rendre la mise en oeuvre du COPAX effective, il faut que les Etats forts comme le Cameroun, qui en Afrique Centrale a des atouts naturels, politiques et économiques, le prédisposant au leadership sous-régional, s'impliquent davantage pour servir de point d'impulsion, de la prévention, de la gestion et du règlement des conflits à l'intérieur de la sous région Afrique Centrale. Depuis 2002, les efforts ont été entrepris dans le sens de mise en oeuvre du COPAX. En Juin 2002, des règlements ont été adoptés lors de la 10eme conférence des chefs d'Etats et de gouvernement de Malabo. Puis la 11eme conférence qui s'est tenue à Brazzaville en janvier 2004, a avalisé les ratifications suffisantes pour que le protocole relatif à l'établissement du COPAX puisse entrer en vigueur. Sa mise en application est sans doute imminente contrairement à certains instruments pour lesquels les Etats de la CEMAC sont restés passifs. SECTION II : UNE PASSIVITE DES ETATS DE LA CEMAC QUANT A LA MISE SUR PIED DES NOUVEAUX INSTRUMENTS DE PAIX DANS LA CEMAC Dans le cadre de la politique sécuritaire de la communauté, les Etats de la CEMAC ont signé des instruments juridiques qui ne sont pas encore opérationnels. En ce qui concerne les instruments politiques et miliaires, ces Etats sont restés muets. Ceci peut s'expliquer par la faible coopération politique de la CEMAC et du rôle qui lui a été assigné par ses fondateurs. Ces derniers n'ont pas conféré à l'institution l'objectif de résolution des conflits. C'est sans doute pourquoi les Etats n'ont pas élaboré des mécanismes de prévention, de gestion et de règlement de conflit. Sur ce point, les Etats de la CEMAC s'éloignent des autres institutions africaines qui ont compris que la résolution des conflits est un défi et qu'il était impérieux de mettre en place des mécanismes y afférent, car aucun développement économique ne peut être possible dans une situation d'instabilité. Autrement dit, l'intégration ne fonctionne pas avec les conflits en général204(*). Que les Etats de la CEMAC l'aient compris ou pas, une chose est sûre : ils n'ont ni les instruments de prévention et de gestion des conflits (paragraphe 1) ni les instruments de règlement de ces conflits au cas où ils éclateraient (paragraphe 2). * 202 Organisation de Traité de l'Atlantique Nord. * 203 Chouala (Y.A), Op.Cit, p.387. * 204 Folefack (E.), Institutions régionales comparées, cours DEA non publié, UDs, 2007-2008, p. 59. |
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