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Stigmatisation et adhérence aux traitements anti rétroviraux (ARV) dans deux populations de patients séropositifs à  Bamako et à  Ouagadougou

( Télécharger le fichier original )
par André Ngamini Ngui
Université de Montréal - Msc. En Santé Communautaire 2006
  

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III-3-7 Analyses statistiques

Objectifs des analyses

L'analyse des données a été effectuée par les logiciels Epi Info 6® sous Windows pour les analyse bivariées et SPSS 11,5® sous Windows pour les analyses descriptives et multivariées. Aucun effectif théorique n'était inférieur à 5%.

Les analyses avaient pour but de vérifier la stabilité, la reproductibilité, l'exactitude et la qualité métrologique des données. Après avoir « nettoyé » les données c'est à dire vérifier les données manquantes, les codes inexistants et les incohérences logiques, nous avons testé la fiabilité des données pour nous assurer que les mêmes règles de codification engendraient les mêmes données à partir des mêmes textes. Par la suite, les fichiers ont été séparés selon la ville d'enquête, ce qui a abouti à la création de trois fichiers séparés.

Toutes les analyses ont été réalisées séparément pour chaque ville. Des analyses descriptives préliminaires ont été réalisées pour dresser un portrait de notre échantillon. Par la suite, les analyses se sont déroulées en deux grandes étapes.

III-3-8 Construction de l'échelle de mesure de la stigmatisation La démarche de validation utilisée

La démarche de validation de la Stigmatisation a été réalisée en quatre phases. Les trois premières concernent le modèle de mesure, alors que la quatrième concerne le modèle structurel.

1. la validation faciale (« face validity ») a été effectuée par un groupe de discussion réunissant les membres de l'équipe du projet et des professionnels de santé oeuvrant dans le domaine du SIDA. Les participants devaient associer chaque énoncé à une variable latente. Lorsque des énoncés étaient associés à plus d'une variable latente ou lorsque deux participants associaient un énoncé à une variable latente différente de celle prévue par le modèle de mesure, une discussion en groupe s'en suivait afin de chercher à comprendre ce qui justifierait une telle association. Les divergences étaient résolues par consensus.

2. la validation de contenu a été effectuée par le même groupe de discussion. Les participants devaient vérifier si le concept de stigmatisation perçue était totalement couvert par la variable latente proposée. C'est aussi par consensus que les divergences ont été arbitrées.

3. la validation de construit a été vérifiée empiriquement lors du dépouillement du questionnaire. L'analyse des données a été effectuée par la méthode de l'Analyse factorielle Confirmatoire.

4. la validation du modèle structurel a été effectuée par la méthode des équations structurelles en utilisant le logiciel LISREL.

Libellé des items de l'échelle de la stigmatisation

L'échelle de mesure des attitudes comportait 3 catégories (pas d'accord, plus ou moins d'accord, d'accord). L'échelle de stigmatisation initiale comprenait 13 items.

Les résultats d'analyses factorielles ont été effectués à l'aide du logiciel SPSS v11, 5 anglais sous Windows et confirmé avec le logiciel LISREL 8,7 sous windows.

Procédures

Les analyses ont été faites d'abord séparément avec pour objectif de vérifier la stabilité de la structure de l'échelle de stigmatisation des PvVIH (13 items) qui optimise la comparaison entre les scores factoriels de Bamako et ceux de Ouagadougou. Ensuite, un fichier unique a été crée pour constituer une échelle unique.

Avant de procéder aux analyses, les items dont le sens était négatif ont été recodés. Ainsi, les réponses -, +/-, + deviennent +, +/-, -.

Description du processus d'élimination des items

Les analyses factorielles avaient pour objectif de préciser la validité factorielle de l'échelle de la stigmatisation finale ; la validité factorielle est une composante importante de la validité de construit de l'instrument de mesure.

Le processus d'élimination des items relève de deux ensembles de critères ; l'un statistique et l'autre conceptuel. De ce fait, les analyses factorielles exploratoires nous ont permis de déterminer un certain nombre de facteurs dont le sens relève directement des concepts théoriques. De plus, certains indicateurs tels que les communautés, les coefficients de régression, la proportion de variance totale commune expliquée par un ou des facteurs nous ont aidé à identifier les items à éliminer et à réduire le nombre de dimensions.

A l'étape 1, les premières analyses exploratoires ont été réalisées avec les 13 items du questionnaire et à l'aide des corrélations de pearson. Les méthodes d'extraction ont été réalisées successivement avec PC (Principal Components), PAF (Principal Axis Factoring) et ML (Maximum Likelihood) à l'aide du logiciel SPSS sans spécification relative au nombre de facteurs (option défaut). Les spécifications de rotation orthogonale (VARIMAX) et

47 oblique (OBLIMIN) ont été inclues. Après examen des résultats produits, nous avons éliminé les items dont les communautés étaient très faibles, les coefficients de régression qui saturaient plusieurs facteurs à la fois ou sur aucun facteur interprétable.

A l'étape 2, seules les méthodes d'extraction PAF et ML avec rotation (VARIMAX et OBLIMIN) ont été réalisées. Plusieurs séries d'analyses portant sur 2, 3 et 4 facteurs ont été réalisées à partir des corrélations de Pearson. Ces analyses ont confirmé la solution à 2 facteurs.

A l'étape 3, nous nous sommes basés sur des résultats obtenus aux étapes précédentes pour réduire le nombre d'items à 12. De plus, la solution à 2 facteurs avec extraction PAF et rotation OBLIMIN a été retenue. Il convient de rappeler que le coefficient de fidélité (á de Cronbach) avec les 12 items a été calculé pour chacune des villes. Le résultat était de 0,5481 à Bamako et 0,6222 à Ouagadougou. Nous avons jugé cette différence négligeable et les coefficients acceptables pour une étude pilote. Pour avoir une base de comparabilité, nous avons crée un fichier unique avec les données des deux villes pour notre analyse factorielle finale.

Le tableau 2 ci-dessous résume la solution finale (analyse factorielle exploratoire) pour le regroupement des 12 items en 2 facteurs. Ce tableau contient aussi les coefficients d'homogénéité interne pour chaque sous-ensemble d'items regroupés en facteur ainsi que pour l'ensemble des 12 items retenus. D'autres indices sont aussi présentés :

Le kaiser-Meyer-Oklin (KMO) : Plus communément appelé le KMO, la mesure de kaiser-Meyer-Oklin est un indice d'adéquation de la solution factorielle. Il indique jusqu'à quel point des variables retenues sont un ensemble cohérent et permet de constituer une ou des mesures adéquates de concepts. Un KMO élevé témoigne de l'existence d'une solution factorielle statistiquement acceptable qui représente les relations entre les variables.

La proportion de variance expliquée : Plus elle est élevée, plus la solution représente avec qualité la composition des variables choisies.

La validation du modèle structurel

La validation du modèle structurel a été effectuée par la méthode des équations structurelles et elle a été réalisée en deux étapes :


· A l'aide du logiciel LISREL 8,7, nous avons vérifié l'ajustement global du modèle au moyen d'un certain nombre d'indices ;


· La vérification du pouvoir explicatif du modèle, c'est-à-dire la part de la variance de la stigmatisation qui est expliquée par le modèle. Ceci s'est vérifié par le coefficient de corrélation des équations structurelles.

A chaque étape, la validation du modèle de mesure s'est faite en vérifiant les éléments suivants :

- Les indices d'ajustement des données du modèle (NFI, PNFI, CFI, SRMR, ÷2 sur ddl). - L'unidimensionnalité de l'échelle.

- La contribution factorielle de chaque énoncé. Celle-ci devait être au dessus de 0,7 et significative selon le test « t ».

- Les indices de modification calculés par le test de Wald. Les modifications suggérées étaient acceptées si et seulement si elles étaient logiques sur le plan théorique.

- La fidélité de chaque dimension vérifiée à l'aide du á de Cronbach.

- la validité discriminante vérifiée au moyen d'un test statistique (différence du Chi-deux) vérifiant si l'ajustement du modèle proposé est meilleur que celui d'un modèle hypothétique où les énoncés de deux dimensions sont fondus dans une seule dimension.

Nous avons retenu quelques indices de LISREL qui montrent un bon ajustement de notre outil de mesure.

Le Root Mean Square Error of Approximation (RMSEA) est de 0, 04. On soutient généralement qu'une valeur inférieure à .05 indique un bon ajustement du modèle ; P-Value for Test of Close Fit (RMSEA < 0.05) = 00,895 ce qui est supérieur au seuil de signification donc notre construit s'ajuste bien ; Normed Fit Index (NFI) = 0,910. Puisque cette valeur obtenue se rapproche plus de 1, nous pouvons conclure à un bon ajustement de notre échelle de mesure de la stigmatisation ; enfin, notre Critical N (CN) = 459,171 .On convient souvent, (Bollen, 1989) qu'une valeur de CN supérieur ou égale à 200 est un bon indicateur de l'ajustement du modèle.

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"Des chercheurs qui cherchent on en trouve, des chercheurs qui trouvent, on en cherche !"   Charles de Gaulle