I. RESUME
Bien vrais que de nombreuses études
ont montrées l'importance du secteur financier dans le processus de
développement d'une économie, l'effet de la libéralisation
financière sur l'intermédiation bancaire reste encore
théoriquement ambigu, non seulement parce que la relation entre taux
d'intérêt et intermédiation bancaire est elle-même
complexe, mais aussi à cause de l'aspect multidimensionnel du processus
de libéralisation financière.
Cette étude se propose de mettre en
évidence à partir des données ivoiriennes, l'impact
indirect (capturé à travers le taux d'intérêt)
et direct (mesuré à travers un indicateur de politique
financière construit à partir de la méthode de l'Analyse
en Composante Principale) de la libéralisation financière sur
l`intermédiation bancaire. L'intérêt particulier de cette
étude est qu'en plus de la prise en compte de l'effet direct et indirect
de la libéralisation financière, nous considérons la
capacité et la fiabilité du système d'information des
banques dans un environnement financier libéralisé à
travers l'impact de la dégradation du portefeuille des banques sur le
financement bancaire. En outre, un indicateur d'instabilité
sociopolitique fut construit pour prendre en compte son effet sur le
système bancaire ivoirien, qui depuis quelques années fait face
à une crise sociopolitique.
Les résultats obtenus à partir
d'estimations effectuées par la méthode des Moindres
Carrés Ordinaires, indiquent l'existence d'un impact indirect
négatif de la libéralisation financière sur la
mobilisation des dépôts bancaires et un impact indirect positif
sur le financement bancaire. Quant à l'impact direct de la
libéralisation financière, il est positif sur la mobilisation des
dépôts bancaires, mais négatif sur le financement bancaire
à l'économie. Par ailleurs, les résultats permettent de
montrer que la faiblesse et l'incapacité du système d'information
des banques est l'un des obstacles à la réussite de la politique
de libéralisation financière en Côte d'Ivoire. De plus, la
crise sociopolitique a rendu davantage le système bancaire
méfiant au financement de l'économie.
Ce qui laisse penser qu'après quinze
années, depuis son amorcement, le processus de libéralisation
financière semble ne pas encore avoir atteint les objectifs
escomptés pour le développement et l'approfondissement financier
du système bancaire ivoirien et que la faiblesse du système
d'information des banques, ait contribué à cela. Dès lors,
le processus de libéralisation financière devrait s'accompagner
nécessairement de reformes juridiques, institutionnelles et
structurelles profondes afin d'améliorer la capacité des banques
à capter l'information nécessaire et juste dans l'exercice de
leurs activité de financement de l'économie. Ce qui d'ailleurs,
inciterait le système bancaire ivoirien à s'engager
réellement dans le processus de libéralisation du secteur
financier
|