III.2 - Les déterminants de la décision
d'octroi de crédit micro financière aux petits entrepreneurs
camerounais
Les résultats obtenus de l'analyse factorielle par
correspondance sont consignés dans les tableaux suivants :
Tableau I : Variance expliquée
totale
composantes
|
Valeurs propres initiales
|
Sommes des carrés chargés
|
total
|
% de la variance
|
% cumulés
|
total
|
% de la variance
|
% cumulés
|
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
|
5,393
1,851
1,554
1,303
0,930
0,915
0,817
0,720
0,623
0,522
0,357
0,324
0,264
0,183
0,134
0,110
|
33,705
11,567
9,713
8,143
5,815
5,718
5,106
4,502
3,892
3,262
2,232
2,028
1,647
1,144
0,836
0,690
|
33,705
45,272
54,985
63,129
68,944
74,662
79,767
84,270
88,162
91,424
93,656
95,684
97,331
98,475
99,310
100,00
|
5,393
1,851
1,554
1,303
|
33,705
11,567
9,713
8,143
|
33,705
45,272
54,985
63,129
|
Méthode d'extraction : analyse en composante
On observe que seuls les quatre premiers axes ont des valeurs
propres supérieures à 1. Ces quatre axes sont alors retenus comme
des composantes principales de notre analyse. Ces composantes principales
totalisent une inertie de 63,129%. Ces quatre axes expliquent la
décision d'octroi de crédit micro financière avec une
perte de 36,871% d'informations. La matrice des corrélations entre les
variables et les axes est donnée par le tableau suivant.
Tableau II : Matrice des composantes
|
composantes
|
1
|
2
|
3
|
4
|
Capacité de remboursement
Apport personnel en capital
Paiement régulier des taxes
Engagement auprès des fournisseurs
Engagement auprès des tiers
Engagement auprès de l'IMF
Fréquence des dépôts
Valeur des dépôts
Fréquence des retraits
Valeur des retraits
Valeur des nantissements
Valeur des hypothèques
Valeur des cautionnements
Durée de la relation de clientèle
Remboursement régulier des prêts
Appartenance à un groupe
|
0,620
0,431
0,565
0,584
0,662
0,699
0,566
0,763
0,498
0,729
0,553
0,623
0,453
0,498
0,567
0,288
|
0,105
0 ,119
0,335
-0,061
0,012
0,398
-0,256
-0,523
-0,388
-0,328
-0,434
-0,213
0,400
0,248
0,538
0,443
|
0,135
0,498
-0,240
0,612
0,541
-0,101
0,026
-0,111
-0,158
-0,410
0,214
-0,353
-0,321
-0,019
-0,163
0,214
|
0,079
0,340
-0,126
-0,070
-0,222
-0,011
-0,097
-0,067
-0,327
-0,342
0,425
0,286
0,299
0,446
-0,027
-0,567
|
Méthode d'extraction : analyse en composante
De ce tableau il ressort que la première composante
principale peut être interprétée comme Valeur des
mouvements d'encaisses du compte du petit entrepreneur. Ceci est
confirmé par la matrice des corrélations où les variables
valeur des dépôts et valeur des retraits sont celles qui sont les
plus corrélées avec l'axe 1. Si l'on appelle R le coefficient de
corrélation on a bien : RVEE : 0,763, RVSE : 0,729.
D'après ce résultat, il est évident que dans leurs
décisions d'octroi de crédit aux petits entrepreneurs, les
responsables des IMF mettent un accent sur les valeurs des mouvements
d'encaisse de leurs comptes. Ces deux variables ont une incidence certaine sur
le niveau d'engagement de ce dernier auprès de l'IMF. Un accroissement
des dépôts entraînerait une baisse du niveau d'engagement du
petit entrepreneur auprès de l'IMF, alors qu'un accroissement des
retraits produirait plutôt l'effet contraire. Ceci est justifié
par le coefficient de corrélation entre ce niveau d'engagement et l'axe
1 (RNEI : 0,699). L'usage de ces variables nécessite un suivi de la
situation du compte du petit emprunteur. Cet usage engendre également
des coûts relatifs à l'informatisation du système.
La seconde composante principale peut être
interprétée comme l'importance du capital confiance du petit
entrepreneur. Il s'agit de la confiance qu'elle inspire à l'IMF à
travers sa régularité dans le remboursement des prêts
antérieurs et son appartenance à un groupe solidaire. Cela se
traduit par les coefficients de corrélation de ces deux variables avec
l'axe 2 : RRRP : 0,538, RAGS : 0,443. Ces résultats
révèlent que la régularité dans le remboursement
des prêts antérieurs et l'appartenance du petit entrepreneur
à un groupe solidaire sont des éléments significatifs de
la décision d'offre de crédit des responsables des IMF. Ce
capital confiance est davantage conforté par la présence des
tiers qui acceptent se présenter comme caution de son emprunt. Le
coefficient de corrélation entre la valeur des cautionnements
apportés et l'axe 2 le confirme (RVCA : 0,4).
Le niveau d'engagement du petit entrepreneur auprès
des fournisseurs est corrélé avec la troisième composante
principale (RNEF : 0, 612). Cet axe peut être
interprété comme le niveau d'engagement du petit entrepreneur
auprès de ses fournisseurs. Cela montre que l'attention des responsables
des IMF peut s'orienter vers des petits entrepreneurs dont la dette
fournisseurs est la plus faible possible. Pour utiliser cette variable, l'IMF
doit supporter un certain nombre de coûts. Ces coûts sont relatifs
à la recherche des informations. Les petits entrepreneurs au Cameroun
évoluant dans une sorte d'économie souterraine, la capture
complète des informations sur ces agents est une tache très
périlleuse et les coûts y afférents sont importants.
Même lorsque l'IMF capturerait cette information il y a des coûts
de vérification que cette dernière engendre.
La variable durée de la relation de clientèle
est corrélée avec la quatrième composante principale
(RDRC : 0,446). Cette composante principale peut s'assimiler à la
durée de la relation de clientèle entre le petit entrepreneur et
l'IMF. Cela montre qu'une relation de clientèle est une condition au
préalable pour bénéficier des crédits auprès
des IMF.
|
|