3.2. Analyse des capacités
institutionnelles des IMF
Cette analyse sera faite à travers des aspects
généraux des IMF enquêtées, la comparaison des
approbations par rapport aux décaissements et aux rejets et les causes
du rejet de dossiers au niveau du FOREDEM. Enfin, une synthèse de cette
section ainsi que la vérification de l'hypothèse n°2 seront
faites.
3.2.1. Aspects
généraux des IMF enquêtées
A travers notre enquête, se dégagent cinq aspects
majeurs touchant le paysage des IMF, ces points permettent de faire un
diagnostic rapide sur la situation institutionnelle de ces structures.
3.2.1.1. Expérience des
IMF
Les pratiques microfinancières ne datent pas
d'aujourd'hui. En effet, elles existaient il y a de cela plusieurs
années sous formes traditionnelles à travers les tontines. La
longue expérience appartient à l'Union des Banques Populaires
(UBP), devenue par la suite (en 2008) une banque commerciale. La plupart des
IMF ont vu le jour dans les années 2000 grâce à la
formalisation du secteur par la banque centrale (BNR). Selon notre
enquête, 9 IMF sur 14 interrogées, soit 64,3% ont un âge
compris entre 1 et 5 ans. Tandis que 3 IMF sur 14 enquêtées soit
21,4% ont un âge se situant entre 6 à 10 ans; et enfin 2 IMF sur
14 soit 14,3% ont plus de 10 ans.
Il ressort donc à travers ces données, que la
plupart des IMF sont jeunes et par conséquent n'ont pas une grande
maturité. Ce qui explique les multiples difficultés auxquelles
ces institutions sont confrontées, notamment, le manque de garantie pour
l'accès au refinancement et la faible capitalisation.
3.2.1.2. Sources de financement
des IMF
Les sources de financement des activités des IMF au
Rwanda sont encore incertaines. Le financement des IMF est assuré
principalement par les ressources mobilisées à travers les
épargnes. Or, la mobilisation de l'épargne suppose un
système de gestion de dépôts du public qui inspirent
confiance et le respect des normes prudentielles de l'activité
d'intermédiation financière. Selon notre enquête, 61,5% des
ressources proviennent des épargnes, 15% du capital social, 9,3% des
emprunts et 14,2% des subventions (ressources affectées, subventions et
autres). Ces chiffres nous montrent le faible niveau de capitalisation des IMF
et le faible recours aux ressources du marché financier dans le
financement de la microfinance au Rwanda.
3.2.1.3. Composition du
portefeuille de crédit des IMF enquêtées
La BRD étant une banque de développement, est
appelée à financer les secteurs jugés prioritaires par le
gouvernement dans tous les plans de développement. Dans cette logique,
la BRD fait la promotion pour le financement du secteur agricole car ce secteur
est peu soutenu par les institutions financières compte tenu du risque
élevé qu'il représente. FOREDEM épouse cette
logique à travers le financement des coopératives agricoles et le
refinancement des IMF qui interviennent dans le secteur agricole. Selon notre
enquête, l'agriculture et l'élevage occupe 53,9% du portefeuille
de crédit à raison de 15,4% pour l'élevage et 38,5% pour
l'agriculture. Le commerce et autres occupent 46,2% du portefeuille. Pour les
responsables des IMF le portefeuille alloué aux projets liés
à l'agriculture et l'élevage ne devrait pas excéder 65% du
portefeuille total pour des raisons de diversification du risque, de
concentration des crédits dans un même secteur, alors que FOREDEM
exige 80% dans le secteur lié à l'agriculture et
l'élevage.
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