INTRODUCTION
LISTE DES GRAPHIQUES
LISTE DES TABLEAUX
Le Rwanda est classé parmi les pays les plus pauvres du
monde et a toujours été considéré comme le pays qui
possède le niveau de pauvreté le plus accentué en milieu
rural. Les périodes les plus critiques ont été celles de
la vacillation politique ainsi que de la guerre civile et du génocide de
1994 qui ont culminé dans la destruction du tissu social et
économique du pays. Le PIB par habitant est de 250$ US
et environ 60% de la population vivent en dessous du seuil de
pauvreté, 92% de la population rwandaise vivent en milieu rural et se
basent sur l'agriculture pour générer leurs revenus et assurer
leur autosubsistance. Cependant, en dépit de la grande proportion de la
population qui vit de l'agriculture, le secteur agricole ne contribue que pour
39% du PIB. De plus les rwandais vivant principalement de l'agriculture ont un
accès limité aux crédits des banques commerciales à
cause du manque de garantie et du fait qu'ils sont considérés
comme non bancables par les institutions bancaires classiques.
Des stratégies ont été
développées et exécutées au niveau national et
local pour soutenir l'économie nationale. Ces stratégies portent
essentiellement sur des réformes du secteur financier dont l'objectif
était de créer un environnement favorable pour le
développement de ce secteur. Les principales actions de ces
réformes consistent à renforcer le cadre réglementaire
pour les banques commerciales à travers l'introduction des nouvelles
procédures et instruments de gestion financière, la
recapitalisation, la libéralisation des taux d'intérêts et
la facilitation des banques étrangères à opérer
dans le système financier national.
Une grande importance et une attention particulière ont
été accordées à la microfinance. Le
développement d'un secteur de la microfinance dynamique est
considéré comme un facteur déterminant de
l'économie et constitue une composante importante de la vision 2020 qui
envisage une économie compétitive, diversifiée et
dynamique. En effet, depuis 1994, le secteur de la microfinance au Rwanda a
contribué de manière significative aux efforts visant
l'amélioration des conditions de vie des pauvres. Au cours de cette
période, un volume important de crédit et les services
d'épargne ont été fournis par les projets soutenus par des
ONG et les organisations de développement à la base. Certaines de
ces initiatives se sont développées pour se transformer en
institutions de microfinance à part entière. En juin 2002, dans
l'effort de réglementer le secteur de la microfinance, la Banque
Nationale du Rwanda a mis en place des instructions afin de contrôler et
de superviser des opérations de tous les prestataires des services de
microfinance. Ces instructions avaient principalement pour objectif de garantir
les performances des IMF et de protéger les intérêts des
déposants en vue de professionnaliser le secteur. Depuis, un nombre
important d'IMF fut créé avec comme problèmes, des apports
en fonds propres insuffisants, la faible épargne des membres et clients,
le nombre croissant des clients sollicitant des crédits, les
difficultés d'accès aux crédits des banques par les IMF et
le faible professionnalisme de la plupart de ces structures de microfinance. Le
problème de déficit des ressources eu égard aux besoins
des entrepreneurs en crédits à moyen et long terme se faisait
aussi sentir et freinait dangereusement la croissance des IMF
En décembre 2002, et dans ce contexte, le Fonds de
Refinancement et de Développement de la Microfinance (FOREDEM) fut
créé par le gouvernement Rwandais comme un projet sur trois ans.
Ce Fonds fut placé sous la tutelle de la Banque Rwandaise de
Développement (BRD) avec l'objectif initial qu'après trois ans,
il se transformerait en une banque de microfinance autonome. La mission qui lui
fut confiée était de mettre en place un programme de microfinance
qui mobilisait des fonds pour financer directement les coopératives et
les associations professionnelles agricoles, refinancer les IMF en leur
procurant une ligne de crédit et leur fournir de l'assistance technique.
Sa durée de vie fut étendue pour une période additionnelle
de trois années, jusqu'à la fin de 2008.
Le constat est que depuis sa création en fin 2002, le
nombre d'IMF ayant fait recours au FOREDEM reste encore insuffisant
malgré le fait qu'il soit bien apprécié et opportun. En
effet, seulement 12 IMF représentant 5% des IMF agréées y
ont fait recours. Parmi les 12 dossiers introduits, 9 ont été
approuvés et parmi ces 9, seulement 6 dossiers ont pu arriver au
déblocage suite aux conditions suspensives au décaissement. Parmi
les 6 dossiers admis au déblocage, quatre ont pu utiliser la
totalité de la ligne de crédit accordée et les deux autres
n'ont pas pu respecter les conditions de déblocage des dernières
tranches.
Cette situation peut être expliquée par plusieurs
raisons aussi bien au niveau des IMF qu'au niveau du FOREDEM.
Dans ce travail de recherche dont le thème est
«Problématique de refinancement des institutions de microfinance au
Rwanda: cas du Fonds de Refinancement et de Développement de la
Microfinance (FOREDEM)», nous tenterons d'analyser les facteurs qui sont
à l'origine de cette situation et proposerons des actions correctives
pour l'amélioration des systèmes de refinancement des
institutions de microfinance au Rwanda.
Ce travail sera scindé essentiellement en trois
chapitres: le premier chapitre traitera du cadre contextuel et
méthodologique de l'étude; le cadre théorique et les
approches d'intervention des banques dans la microfinance seront abordés
dans le deuxième chapitre et enfin le dernier chapitre consistera
à la présentation et l'analyse des données, à
dégager les approches de solutions spécifiques à chaque
acteur concerné par la pérennité du FOREDEM.
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