REPUBLIQUE DU BENIN
********
MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA
RECHERCHE
SCIENTIFIQUE
********
UNIVERSITE D'ABOMEY- CALAVI
********
FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE
GESTION
(FASEG)
MEMOIRE DE MAITRISE ES - SCIENCES
ECONOMIQUES
Option : Sciences de Gestion
Filière : Management des
Organisations
THEME
FLUCTUATIONS DE CHANGE ET GESTION DE LA DETTE PUBLIQUE
EXTERIEURE BENINOISE
PRESENTE ET SOUTENU PAR SOUS LA
DIRECTION DE
Alain C. SOVISSI
Dr Magloire LANHA,
& Professeur
Agrégé Précanol H. GNANKADJA
d'Economie
ANNEE ACADEMIQUE : 2005 - 2006
La faculté n'entend donner aucune approbation
ni improbation aux opinions émises dans les mémoires de fin de
cycle. Ces opinions doivent être considérées comme propres
aux auteurs.
SIGLES ET ABREVIATIONS
AFD : Agence Française pour le
Développement
AID Association Internationale de
Développement
APD : Aide Publique au
Développement
BAD : Banque Africaine de
Développement
BADEA : Banque Arabe pour le
Développement Economique en Afrique
BCEAO : Banque Centrale des Etats de
l'Afrique de l'Ouest
BEAC : Banque des Etats de l'Afrique
Centrale
BID : Banque Islamique de
Développement
BM : Banque Mondiale
BOAD Banque Ouest Africaine de
Développement
CAA : Caisse Autonome d'Amortissement
CADTM : Comité d'Annulation de la
Dette du Tiers Monde
CAPE : Cellule d'Analyse de la Politique
Economique
CNE : Commission Nationale de
l'Endettement
DDP : Direction de la Dette
Publique
DE : Direction des Etudes
DGE : Direction Générale
de l'Economie
DRT Direction de Recouvrement et de
Trésorerie
DTS Droit de Tirage Spéciaux
FAD Fonds Africain de Développement
FCFA : Franc de la Communauté
Financière d'Afrique
FIDA : Fonds International pour le
Développement Agricole
FINANSTAT : Statistiques des Finances
Publiques
FMI : Fonds Monétaire
International
IBW : Institutions de Brettons Wood
IPPTE : Initiative en faveur des Pays
Pauvres Très Endettés
MFE : Ministère des Finances et
de l'Economie
OCDE : Organisation de
Coopération et de Développement Economique
OMD : Objectifs du Millénaire
pour le Développement
ONG : Organisation non
Gouvernementale
OPEP Organisation des Pays Exportateurs de
Pétrole
PED Pays En Développement
PVD Pays en Voix de Développement
SMI Système Monétaire
International
TSA : Taxe Spéciale
d'Amortissement
UEMOA : Union Economique et
Monétaire Ouest Africaine
SOMMAIRE
INTRODUCTION
1ère PARTIE : CADRE THEORIQUE DE
L'ETUDE ET PRESENTATION DE
L'ORGANE DE GESTION DE LA DETTE PUBLIQUE
BENINOISE
CHAPITRE I : CADRE CONCEPTUEL ET LA REVUE DE
LITTERATURE
Section I : Le cadre conceptuel
Section II : La revue de la
littérature et la démarche méthodologique
CHAPITRE II : ORGANE DE GESTION DE LA DETTE
PUBLIQUE BENINOISE :
La CAA
Section I : Le cadre juridique de gestion de
la dette publique béninoise.
Section II : Cadre institutionnel de gestion
de la dette publique béninoise
2nde PARTIE FLUCTUATION DE CHANGE ET
GESTION DE LA DETTE
PUBLIQUE EXTERIEURE BENINOISE
CHAPITRE I : IDENTIFICATION DES EFFETS DES
FLUCTUATIONS DE
CHANGE SUR LA GESTION DE LA DETTE PUBLIQUE
EXTERIEURE
DU BENIN ET MESURES DE GESTION EXISTANTES
Section I : Etude de la variabilité des
cours des principales devises de prêt du Bénin
Section II : Risque de change dans le cycle
de vie de la dette extérieure et
Vérification des hypothèses
vérification
CHAPITRE II APPROCHES DE SOLUTION POUR LA GESTION DES
FLUCTUATIONS DE CHANGE DANS LA DETTE
EXTERIEURE
Section I Les mesures de gestion du risque de change
dans la dette extérieure
extérieure
Section II L'annulation du risque de change dans la
gestion de la dette extérieure
CONCLUSION
INTRODUCTION
En examinant les obligations régaliennes de l'Etat, on
remarque avec limpidité que tout Etat qui se veut
révérencieux des articles constitutionnels sur
l'économique et le social, doit s'escrimer à améliorer le
bien être économique et social de son peuple.
Nous saisissons alors l'évidence de la
nécessité de financement des projets de développement
dont, aujourd'hui, les grands chapitres sont ceux de la question du
développement du capital humain des pays pauvres, en particulier de ceux
de l'Afrique au Sud du Sahara. Lorsque ces projets sont rapportés aux
bourses des pays du tiers monde dont les finances n'ont pas encore
trouvé leur équilibre, on comprend l'indéniable existence
de déficits budgétaires.
En effet, la course à la quête de capitaux, pour
financer l'excédent des dépenses sur les recettes
prévisionnelles, ne peut se tenir que sur les boulevards amenant aux
pays du Nord.
L'aide publique au développement (APD) s'est
avérée l'une des voies politico- économiques
internationales les plus importantes de notre ère. Si on accepte la
définition qui considère l'APD comme l'ensemble des flux
financiers, entre pays, qui comprennent un transfert net de ressources à
des fins de développement, et qu'il s'agit soit de dons, soit de
prêt à conditions préférentielles dites
concessionnelles, on est en droit de se demander alors lequel de ces deux types
d'APD conviendrait le mieux aux Pays en Voie de Développement (PVD).
Le don est associé à un principe de
charité, à une image de compassion, culturellement
valorisés par les morales laïques et religieuses, notamment le
judéo- christianisme ; l'Islam, par exemple, fait de l'aumône
l'un de ses piliers. Cela justifie également le fait qu'encore
aujourd'hui, l'un des fondamentaux de la banque islamique soit le prêt
sans intérêt, ou à taux d'intérêt très
bas. Contrairement à cette doctrine charitable, l'écrivain
français Donatien - Alphonse - François le maquis de Sade (1795)
affirmait que « l'aumône est la plus grande de toutes les
duperies ; elle accoutume le pauvre à des secours qui
détériorent son énergie ».
Toutes ces formules ont alors influé sur les
politiques économiques des pays. Ainsi, le Bénin, avait
adopté jusqu'à la fin des années 80 une politique prudente
d'endettement, justifiée par le contexte caractérisé par
le marxisme - léninisme avec pour principal slogan
« comptons d'abord sur nos propres
forces ».
Toutefois, jusqu'à la fin de ces mêmes
années 80, le Bénin avait connu de graves crises d'endettement.
En effet, s'il est un truisme que l'endettement extérieur, en
complétant l'épargne intérieure, eut le mérite de
réaliser la croissance économique, il n'en demeure
également pas moins que l'enchevêtrement de la récession
économique au lendemain du choc pétrolier de 1973 à 1974,
avec la sous évaluation des projets qu'étaient censés
financer ces dettes extérieures, a eu sa part de cause dans ces crises.
Elles s'étaient traduites par l'impossibilité des emprunteurs
à honorer à leur tour leurs engagements vis-à-vis des
bailleurs, et aussi par l'alourdissement de leurs dettes extérieures.
Mais les raisons ci-dessus évoquées seraient -
elles les seules causes plausibles de l'alourdissement de la dette
extérieure ? La réponse à cette interrogation se
trouve dans le cours de l'histoire. Selon Brown (2006)longtemps après la
Seconde Guerre Mondiale, les taux d'intérêt à long terme
sont restés relativement stables dans la plupart des nations
développées, les taux de change et les cours des matières
premières n'étaient qu'une préoccupation occasionnelle
pour les gestionnaires de risques, jusqu'en 1970. Mais cette relative
tranquillité fut bouleversée dans les années 70 ; les
monnaies accusèrent des flottements, les cours du pétrole
montèrent en flèche et les taux d'intérêt prirent
de l'envol. La volatilité est devenue le mot d'ordre des marchés
de change. Cette volatilité mesurée en pourcentage de la
variation mensuelle de la parité yen /dollar, quasi nulle dans les
années 60, avait parfois atteint la barre des deux chiffres dans les
années 70. La gestion se fit dès lors à l'incertain. En
1985, le billet vert dépassait 10 FF avec pour conséquence,
l'alourdissement de la dette extérieure.
Lorsqu'on sait qu'aujourd'hui le Bénin comme d'autres
PVD, emprunte à taux d'intérêt fixe, que sa dette
extérieure est libellée en devises, et qu'il a l'obligation
d'assurer le service de sa dette en la devise du prêt, les
inquiétudes liées à la gestion de la dette
extérieure, existeraient aussi sur la manière de gérer les
fluctuations des cours des devises.
Dès lors il est indubitable que la dette
extérieure est l'un des principaux points d'impact des fluctuations de
change. Cela est d'autant plus vrai que l'on sait que la dévaluation du
FCFA en 1994 a fait passer la dette extérieure du Bénin de 321,
35 milliards en 1993 à 628,43 milliards en 1994 .
On déduit alors que l'ampleur de ces fluctuations de
change n'est pas de taille à laisser indifférent tout organisme
de gestion de la dette extérieure, allant du contrat par lequel elle
s'est vue naître à son amortissement, via la réalisation du
projet pour lequel elle est consentie.
L'acuité du problème nous amène à
intituler notre étude «Fluctuations de change et
Gestion de la dette publique extérieure
béninoise »
Cette étude sur un monde aussi mouvant que celui de la
finance internationale, devra apporter sa pierre à l'édifice de
la bonne gestion de l'endettement extérieur. Pour se faire, elle est
structurée en deux grandes parties.
La première fera l'analyse théorique des effets
des fluctuations de change sur la gestion de la dette extérieure du
Bénin, en formulant la problématique, les objectifs et
hypothèses, l'intérêt de l'étude et la revue de
littérature. Elle précisera également la
méthodologie adoptée.
La deuxième partie s'évertuera à
identifier les effets des fluctuations de change sur la gestion de la dette
extérieure du Bénin, et à proposer des mesures pour leur
meilleure gestion.
|