Rendement de l'éducation sur le marché du travail au Cameroun( Télécharger le fichier original )par Serge FOTSO SIMO ISSEA-Yaoundé - Ingénieur Statistique 2008 |
Première partie« L'école ne doit pas être seulement chargée de transmettre des valeurs et des savoirs, elle doit aussi former des citoyens conscients et des futurs producteurs dans une perspective dynamique ». Conférence des Ministres Africains de l'Éducation (Lagos, 1976)5(*). CHAPITRE 1 :FONDEMENTS THÉORIQUES SUR LE RENDEMENT DE L'ÉDUCATION ET MODELES ÉCONOMETRIQUES « Chaque individu choisit son investissement en formation en comparant le coût de ce dernier à son rendement escompté ». Gary Becker (1964)6(*). Afin de mieux comprendre la notion de rendement de l'éducation, il convient d'effectuer une revue de la littérature sur ce concept. Ce chapitre est divisé en deux sections. La première section aborde le concept de rendement de l'éducation. La deuxième section ressort les modèles économétriques traitant le rendement de l'éducation. SECTION 1 : RENDEMENT DE L'ÉDUCATION7(*)Dans cette section, il s'agit de décrire les rendements de l'éducation, à partir des études menées par certains auteurs. Elle est divisée en deux points : le premier point est celui des définitions et le second présentent les différentes formulations du rendement de l'éducation. 1.1.1 RENDEMENT DE L'EDUCATION : CONCEPTS ET DEFINITIONSPlusieurs auteurs ont effectué des investigations sur les rendements de l'éducation en général et les rendements économiques de l'éducation en particulier. Belzil et Hansen en 2002, indiquent dans leurs travaux que le rendement moyen de l'éducation se situe entre 5% et 15% et dépend du pays et de la méthodologie adoptée. Ce rendement moyen décrit l'incidence moyenne sur les salaires d'une augmentation du niveau de scolarité d'une unité, cette unité est généralement une année d'études. Il peut varier d'une personne à une autre, ayant le même niveau d'études. Cette variation est généralement due d'une part aux différences de capacités sur le marché du travail et d'autre part des domaines d'études qui sont très variés. Le taux de rendement de l'éducation peut être analysé suivant trois aspects : ü aspect social : le rendement social de l'éducation est le rapport entre les bénéfices que retire la société de l'élévation du niveau scolaire de la population et les coûts de financement du système éducatif. Selon l'Agence Française de Développement(AFD), les bénéfices sociaux prennent en compte les bénéfices privés mais également les facteurs externes résultant de l'éducation en termes de santé, d'hygiène, de respect de l'environnement, d'intégration sociale ou de comportement citoyen. Cet aspect concerne principalement la collectivité, les parties prenantes étant les intervenants du système éducatif donc l'intérêt cherché est le bien-être de toute la collectivité ; ü aspect privé : le rendement privé de l'éducation est le rapport entre les bénéfices (revenus) que retire un individu de son parcours éducatif et les coûts directs et indirects qui y sont liés (AFD). Cet aspect concerne particulièrement l'individu qui paye des frais de scolarité et des frais accessoires pour acquérir d'autres connaissances, dans l'optique d'avoir des gains supplémentaires; ü aspect public : il s'agit notamment des gouvernements qui subventionnent les études des individus dans l'optique de prélever plus tard des impôts sur le supplément de gains perçus par les plus instruits. Tableau 1.1.1 : Comparaison des différents concepts du taux de rendement de l'éducation
Source : Lemelin (1998) La comparaison de la rémunération prévue au cours d'une vie selon deux niveaux différents de scolarité, comme le secondaire par rapport à l'université, définit le taux de rendement interne de l'éducation. Pour Pierre CAHUC et André ZYLBERBERG, le taux interne de rendement de l'éducation se définit comme étant la valeur maximale du taux d'intérêt pour laquelle l'investissement devient rentable. Après ces différentes définitions du taux de rendement de l'éducation, le point suivant sera consacré aux différentes formulations de ce taux tels que perçu par certains auteurs, à l'instar de Jacob Mincer. * 5 Cité par l'UNESCO (1983). * 6 Cité par l'UNESCO (1983). * 7 Les auteurs cités dans cette section ont été cité par D. BOOTHBY et T. DREWES (2006). |
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