CONCLUSION
Les PFNL sont des produits forestiers dont la connaissance
scientifique et juridique est entrain d'évoluer. Le Cameroun et le Gabon
ont un couvert forestier important. Seulement, ces dernières
années ont été marquées dans les deux États
par une exploitation anarchique des PFNL. Non seulement le déboisement
des forêts est alarmant, mais en plus, la faune est sujette à un
braconnage intensif. Après une prise de conscience, les deux
États vont établir de nouvelles législations
forestières qui auront le mérite d'innover dans la protection
juridique des PFAB. Ces législations prennent en compte les droits
d'usage coutumier dont l'application contribue à assurer les moyens
d'existence des usagers. Les usages coutumiers englobent
généralement les récoltes des produits forestiers
secondaires, l'exercice de la chasse et de la pêche etc. Afin de
réglementer l'exploitation durable de ces produits, chaque État
en plus des lois, va créer des institutions ayant pour but de
contrôler l'application efficace des normes juridiques et politiques.
Seulement, au delà de la subsistance, la recherche d'un revenu
monétaire adéquat joint à une forte demande des produits
forestiers secondaires comme les produits animaux, les poissons et surtout le
gibier et aussi l'extraction des produits végétaux (plantes
médicinales etc.), mènent à l'extinction de la flore et de
la faune. Devant cet état de chose, on a pu constater que dans la
réalité, l'efficacité des instruments dont disposent les
États et même ceux mis en place par les institutions
internationales est limitée. Malgré la prise en compte de la
gestion participative et de l'introduction de la décentralisation de la
gestion forestière, les populations se sentent de moins en moins
concernées par ces législations. En effet, les conflits entre les
autorités administratives et les populations ne sont que la
conséquence de l'incompréhension des besoins réelles des
populations. La position des populations dans les conflits dépend pour
une large part des intérêts économiques, politiques ou de
prestige personnel qu'ils tirent de l'exploitation des ressources
forestières, ou du soutien que leur procure la solidarité avec
les préoccupations des populations en terme de bénéfice
politique ou social. Face à se problème, c'est-à-dire
à l'inadaptation des règles juridiques à leurs besoin, les
populations continuent à avoir une idée particulière de la
forêt (la forêt appartient à tous) et leur comportement
vis-à-vis de cette forêt n'a subit de modifications profondes.
Afin de remédier à cet état de chose et rendre plus
efficace les instruments dont ils disposent, les États doivent
introduire de nouvelles techniques de gestion des ressources. Ceci peut passer
par une protection accrue du gibier et de la flore, mais aussi par
l'introduction des techniques agroforestières. En plus de modifier leurs
institutions et leurs législations, les institutions sous
régionales de même qu'internationales doivent aussi revoir leurs
aides. En somme, une meilleure réussite des politiques
forestières doit passer par une volonté politique réelle,
mais aussi par la disposition de moyens économiques.
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