2) La
responsabilité de la direction générale
Si la direction commerciale ne semble pas apporter plus
qu'elle ne le fait déjà au Crédit Mutuel, cela n'est
dû ni à l'incompétence de ses cadres, ni à leur
mauvaise volonté. La responsabilité de cette situation est
à attribuer en majeure partie à la direction
générale. En effet, au Crédit Mutuel, non seulement
l'activité repose essentiellement sur le directeur
général, mais en plus, la délégation de pouvoir
entrepris par ce dernier ne semble pas suffisante.
a- Un marketing axé
sur les compétences du directeur général
Au Crédit Mutuel, presque toutes les
décisions sont prises par le directeur général. Le
marketing n'échappe pas à la règle. Pour comprendre cette
situation, il faut revenir à la création du Crédit Mutuel
en 1996. En effet, à cette époque, l'établissement
n'était constitué que d'une seule agence. En 1998, il en comptait
deux et en 2003 seulement quatre. Donc pendant environ sept ans, toutes les
réflexions et décisions étaient effectuées par le
directeur général. Cette situation semblait plutôt normale
au vu de la longue expérience de celui-ci dans le secteur bancaire d'une
part et de la taille de l'entreprise d'autre part.
En dépit de l'augmentation du nombre d'agences,
l'activité du Crédit Mutuel est restée centrée
autour de son dirigeant.
b- Une
délégation des pouvoirs insuffisante
Au fil des années, le directeur général a
procédé à une délégation de ses pouvoirs. Il
a notamment créé un poste de responsable marketing. Cependant,
dans la mesure où la direction commerciale n'a pas réellement la
possibilité de prendre des initiatives, on pourrait difficilement parler
de délégation de responsabilités.
En plus, la crainte de décevoir le directeur
crée une certaine pression chez le responsable marketing. Par
conséquent, l'avis motivé que celui-ci fournit par rapport aux
dossiers qu'il traite manque parfois d'objectivité. En effet, il arrive
souvent que le responsable marketing émette un point de vue plus
conforme aux attentes du directeur qu'à ses propres convictions.
Or, si le responsable marketing ne peut exprimer un avis fruit
de sa propre réflexion, alors il ne peut apporter grand-chose à
l'entreprise. Donc, la délégation de pouvoir doit être
réelle et totale. La direction commerciale devrait pouvoir soutenir une
idée et avoir la possibilité de la défendre même si
elle ne correspond pas au point de vue de sa hiérarchie.Chapitre
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