CHAPITRE III :
CONTRIBUTION DE LA POLITIQUE DE
DIVERSIFICATION DANS LA GESTION DES ZONES INDUSTRIELLES
La question méthodologique s'impose naturellement
à tout chercheur dans la mesure où le processus scientifique vise
à produire une connaissance objective de la réalité
observée. En ce sens, la méthodologie apparaît comme un
système de règles permettant de choisir des outils adaptés
à l'analyse concernée. En effet, dans cette partie il est
question tout d'abord de dégager l'approche empirique de la recherche
pour répondre à notre questionnement de départ
(III.1) ensuite procéder à une
présentation de l'approche de la diversification dans la gestion des
zones industrielles Camerounaises (III.2).
III .1. L'APPROCHE EMPIRIQUE
DE LA RECHERCHE
Il sera question dans cette section de présenter
la méthodologie qui nous a permis de suggérer une politique de
diversification comme moyen d'amélioration de la performance à la
MAGZI. Avant d'y arriver nous procédons à une mise en
évidence du problème.
III.1.1. La mise
en évidence du problème
Nous avons identifié notre problème lors de
notre stage à la Direction Générale de MAGZI,
principalement à la Direction Marketing et Commerciale. Au cours de la
période de notre stage, nous avons eu l'occasion de concilier la
théorie à la pratique. Nous avons eu à participer à
de nombreuses enquêtes sur le terrain tel que évoqué plus
haut d'où le choix de notre thème. Avant de présenter la
problématique, il convient de présenter les raisons du choix de
notre thème.
III.1.1.1. Les raisons du choix du
thème
Ces raisons sont multiples et nous nous sommes attelés
à n'évoquer que celles que nous avons jugé opportunes et
qui sont d'une importance capitale.
1) Sur le plan managérial
Le management qui est l'art de gérer, organiser,
planifier et anticiper l'ensemble des actions dans une entreprise afin
d'adapter ses offres et services aux nombreux besoins des clients actuels et
potentiels, a vu sa dimension anticipatrice au sein de la MAGZI plus ou moins
méconnue ou négligée voir même ignorée. Ceci
dit, depuis sa création en 1971, la MAGZI est restée dans
son activité de base qui est celle de la location des terrains à
travers des baux emphytéotiques sans songer à mener une
enquête véritable de satisfaction sur le terrain auprès de
ses clients.
2) Sur le plan du nombre
d'industries
Installées
De toutes les entreprises ou industries installées au
Cameroun, moins de 20% seulement ont intégré les zones MAGZI. Du
rapport d'activité de l'Institut National de la Statistique
publié en fin exercice 2006, il ressort de ce rapport que près de
cinq cent entreprises et industries étaient installées sur le
territoire Camerounais de façon légales. Et la MAGZI en cet
exercice ne comptait que quelques industries et entreprises selon le tableau
ci- dessous :
Tableau 3 :
Nombre d'entreprises installées au Cameroun 2006
PRESTATAIRES
|
MAGZI
|
ZONE FRANCHE
|
AUTRES
|
TOTAL ENTREPRISES
|
NOMBRE D'ENTREPRISES
|
153
|
35
|
312
|
500
|
Source : INS
3) Sur le plan du
pourcentage des zones occupées.
Nous allons présenter cette analyse à travers les différentes
catégories de terrains ou sites industriels mis à la
disposition des promoteurs industriels. Nous allons représenter cela
dans le tableau suivant :
Tableau 4 : Pourcentage des zones
industrielles occupées
ZONES INDUSTRIELLES
AMENAGEES
|
Surface
(ha)
1
|
Surfaces occupées
(ha)
2
|
pourcentage de surfaces occupées
3=2/1
|
Zone porto industrielle de
BONABERI à Douala
|
192
|
57
|
29,69
|
Zone Industrielle de BASSA1 DOUALA
|
136
|
71
|
52,21
|
Zone Industrielle de
BASSA 2 DOUALA
|
20
|
0,25
|
01,25
|
ZONES INDUSTRIELLES PARTIELLEMENT
AMENAGEES
|
Surface
(ha)
|
Surfaces occupées
(ha)
|
pourcentage de surfaces occupées
|
Zone Industrielle de NSAM/MVAN à YAOUNDE
|
305
|
47,09
|
15,44
|
Zone Industrielle d'OMBE près de LIMBE
|
133
|
16,2
|
12,18
|
Zone Industrielle de BANENGO/KOPTCHOU à BAFOUSSAM
|
27
|
03
|
11,11
|
Zone Industrielle de
NGAOUNDERE
|
115
|
03,02
|
02,78
|
Zone industrielle de
DJAMBOUTOU à GAROUA
|
42
|
0
|
0
|
TOTAL
|
T0=970
|
T1= 197,56
|
t =20,37
|
Source : Catalogue des zones
industrielles MAGZI
A la lumière du tableau 4, nous constatons que
d'après le ratio surfaces occupées des zones partiellement et
totalement aménagées (T1) sur surface totale des zones
industrielles (T0) c'est-à-dire (197,56/970) seulement 20,37%(t1) de la
superficie totale de l'ensemble des zones industrielles au Cameroun sont
occupées.
D'où la pertinence de ce travail de recherche qui vise
à proposer la politique de diversification comme mode opportune du
management des zones industrielles.
III.1.1.2. Définition de la
problématique
Le secteur de la gestion des zones industrielles,
malgré qu'il soit un monopole est sous le joug voir une menace
permanente des autres administrations qui ne cessent d'intervenir dans ce
secteur de façon illégale et illicite créant ainsi une
certaine anarchie et désorganisation dans le secteur. La MAGZI
étant le seul organe Etatique habilité à offrir des
espaces capables d'accueillir des industries, subit de plein fouet la
concurrence dans ce secteur d'activité. Cela se caractérise par
l'implantation des industries hors de ses zones, la stagnation du rythme en
implantation dans ses zones, soit une baisse générale de ses
performances. Fort de cet état de chose, et au regard des objectifs de
performance poursuivis par la MAGZI nous avons pensé qu'il est judicieux
pour la MAGZI de mettre en place une politique de diversification pour booster
sa performation. Il nous est donc venu à l'esprit cette question
à savoir : Dans quelle mesure les techniques de
diversification du portefeuilles produits/services peuvent-elles
améliorer la performance de la MAGZI ?
III.1.1.3. Présentation de la
méthodologie de l'étude
Il s'agit de présenter les différentes
étapes que nous avons empruntées pour résoudre le
problème de notre étude.
1) Le choix d'une méthode d'analyse des
données
En effet, tout chercheur pour opérer un choix d'une
méthode d'analyse des données aux fins d'investigations
empiriques, se trouve placer face à un dilemme : Opter pour le
phénoménologique ou alors pour le positivisme. Pour les tenants
du positivisme, la déduction est l'expression courante. Le processus de
recherche consiste à l'élaboration d'un corps d'hypothèses
à, priori à partir des modèles préalablement
étudiés pour les tester par un nombre de questionnaires
« fermés » de façon à ce que la masse
de données recueillies s'accommode au traitement statistique.
L'idée reçue dans ce domaine des sciences est de
considérer qu `une recherche doit essentiellement viser à
vérifier (positivement) ou à falsifier (post-positivisme) des
hypothèses à priori
énoncées, le plus souvent sous la forme
mathématique précise, exprimant des relations fonctionnelles.
Cependant, pour les adeptes de la
phénoménologie, l'idée est de définir un domaine de
recherche , en entreprendre une démarche inductive conduisant à
l `émission à posteriori d'un ensemble de propositions par
la pratique d'entretiens « ouverts »et d'études
documentaires ,sur un nombre de cas restreints. Dans cet ordre d'idée,
la tache du chercheur en sciences ne devrait pas consister à accumuler
les données factuelles ...., mais plutôt de mettre en
lumière les différentes constructions et significations affirme
Usinier (1993).
Notre objectif n'est pas de montrer que l'une des
méthodes est plus pertinente que l'autre mais, de montrer qu'elles
peuvent être complémentaires. En effet, l'opposition entre
qualitatif et quantitatif ne correspond plus à la réalité
de la recherche. Wacheux (1996) affirme que le développement d'outils
fiables pour le premier et la prise en compte de la complexité pour le
second réduit la distance entre le nombre et le mot. Ainsi,
BERGADAA et NYECK (1992) après une étude de la littérature
de la méthodologie de recherche. La logique quantitative
déductive définit un modèle théorique et est
ensuite soumise aux données. Pour vérifier son exactitude, la
logique quantitative inductive qui détermine le modèle à
partir des observations ; la logique qualitative déductive qui
définit un modèle théorique est soumise aux données
d'un échantillon choisi par rapport aux variables
étudiées ; la logique qualitative inductive dont le but est
de construire une théorie à partir du vécu des acteurs. La
formulation de notre démarche.
2) Les raisons du choix de l'approche
qualitative
L'approche quantitative tend à être peu flexible
et parfois artificielle dans ce sens que les mesures n'ont plus grand chose
à avoir avec les construits théoriques qu'elles sont
censées représenter. Par ailleurs, il semblerait que ces
méthodes soient peu efficaces pour expliquer les processus ou le sens
que les gens attribuent à leurs actions. De même elles ne sont pas
d'une grande utilité pour générer les théories. En
concentrant beaucoup d'attention sur l'existant, le passé de ces
méthodes est lié à la sophistication croissante
d'outils qui manque un certain nombre de limites.
Selon USINIER et al (1993) les forces de paradigme
phénoménologique et les méthodes qualitatives qui lui sont
associées ont la capacité d'observer les processus de changement
sur une longue période, la contribution du sens qu'attribuent les gens,
leur capacité à s'ajuster aux idées et aux théories
nouvelles au fur et à mesure qu'elles émergent, et à
contribuer à la généralisation de nouvelles
théories. Ainsi, les méthodes qualitatives proposent une
méthode, une manière de collecter les données qui sont
naturelles qu'artificielles.
Pour cela, nous avons privilégié l'approche
qualitative pour montrer dans quelle mesure les techniques de diversification
peuvent améliorer les performances de la MAGZI.
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