INTRODUCTION GENERALE
La grande crise des années 80, et la croissance
rapide des nouvelles technologies de l'information et de la communication ont
eu pour corollaire la libéralisation des économies et
l'intensification des échanges dans les pays en voie de
développement. Presque tous les secteurs d'activités
gérés par l'Etat seront sujets à des privatisations et
liquidations telles que prescrites par le Fonds Monétaire International
et la Banque Mondiale dans leur programme de restructuration et assainissement
des entreprises publiques et para publiques en difficultés.
Les nouvelles formes d'organisations orientées
vers un management par objectifs seront mises sur pieds pour faire face
à la concurrence nationale et internationale. Cette concurrence va
s'intensifier dans les marchés de monopole qui sont désormais
face à des produits substituts et concurrentiels.
La plupart des entreprises publiques longtemps
focalisées sur les avantages préférentiels dont-elles
bénéficiaient sont contraintes, de revoir leurs politiques
commerciales et marketing pour faire face au nouvel environnement. La vision
sera désormais celle d'offrir des produits/services variés,
diversifiés et adaptés aux besoins des consommateurs.
Aujourd'hui avec l'intensification de la concurrence,
la plupart des entreprises du secteur public voient la demande de leurs
produits stagnée, la perte drastique de leurs parts de marchés,
et la baisse très régulière de leur chiffre d'affaires.
D'où le regain d'intérêt pour les politiques de
diversification de leur portefeuille produits/services afin d'améliorer
leurs performances et se refaire une image de marque.
La notion fondamentale de la diversification du
portefeuille repose sur la conquête de nouveaux marchés et la
réalisation d'un chiffre d'affaires capables de développer
durablement l'entreprise. En cela elle s'oppose au phénomène de
concentration dont l'objet est d'intervenir dans un seul domaine
d'activité pour renforcer son avantage concurrentiel.
Au Cameroun, la Mission d'Aménagement et
de Gestion des Zones Industrielles (MAGZI) qui est un établissement
public à caractère industriel et Commercial
spécialisé dans l'offre des sites industriels sous forme de baux
emphytéotiques aux industriels nationaux et internationaux, agit en tant
que maître d'oeuvre pour le compte de l'Etat. Cet Organe est
confronté aujourd'hui à une forte concurrence, d'où les
implantations anarchiques hors des zones industrielles MAGZI sur tout le
territoire national.
La faible attractivité est due à
l'implantation hors de ses zones des industries et le choix des industriels
vers les marchés étrangers. Cette faible implantation dans les
zones MAGZI conjuguée à l'incivisme de certains de ses clients et
l'abandon d'activités par d'autres industriels contribuent à la
baisse du chiffre d'affaires de la MAGZI, ses potentialités de
développement voire sa performance. Ainsi, compte tenu de la poursuite
de leurs objectifs de rentabilité, d'efficacité et de
productivité, les dirigeants de la MAGZI se préoccupent des
opportunités de développement de nouveaux segments de
marchés afin de mieux satisfaire leurs clients. Si à cette
préoccupation, il est facile de trouver une réponse notamment
lorsqu'il s'agit des entreprises privées et donc facile à la
prise de décision, ce n'est pas le cas lorsqu'il s'agit d'un
établissement public à caractère industriel et
commercial.
Fort de ces constats, et au regard des objectifs de
performances poursuivis par la MAGZI, la question principale de cette
étude est de savoir: Dans quelle mesure les techniques de
diversification du porte feuille produits/services peuvent-elles
améliorer la performance de la MAGZI ?
Pour répondre à cette question nous avons
organisé notre travail autour de quelques axes de travail
structurés autour des questions secondaires suivantes :
- Quelles sont les insuffisances constatées sur
l'offre qui est proposée par la MAGZI ?
- Quels sont les autres besoins des promoteurs
industriels ?
1. Objectif général de
l'étude
L'objectif général de cette étude
est de montrer que la diversification du portefeuille produits/services est un
moyen d'amélioration de la performance.
Plus spécifiquement, il s'agit de :
Ø Développer le potentiel produit de la MAGZI
à partir des insuffisances constatées sur l'offre
Ø Identifier les combinaisons d'offre de
produits/services les plus rentables pour la MAGZI
2. Approche méthodologique
L'approche méthodologique adoptée dans ce
travail se subdivise en deux phases :
Ø Une phase exploratoire consistant en une revue de la
littérature et des entretiens exploratoires auprès des dirigeants
de la MAGZI
Ø Une phase d'enquêtes relatives à la
collecte des données auprès des entreprises clientes et
potentielles
3. Plan de l'étude
Notre étude se subdivise en deux parties :
Première partie : MANAGEMENT DE LA
DIVERSIFICATION COMME MODE DE GESTION DES ZONES INDUSTRIELLES
Deuxième partie : MISE EN OEUVRE DES
TECHNIQUES DE DIVERSIFICATION AU SEIN DE LA MAGZI : ETAT DES LIEUX ET
SUGGESTIONS
PREMIERE
PARTIE :
MANAGEMENT DE LA
DIVERSIFICATION COMME MODE DE GESTION DES ZONES INDUSTRIELLES
De nos jours, la plupart des entreprises évoluent
dans un univers concurrentiel ou oligopolistique. Pour se tailler une part de
marché dans cet environnement, elles sont obligées d'adopter des
comportements managériaux fiables ou de mettre sur pied des
stratégies capables de leur assurer un avenir meilleur.
Ainsi, le management de la diversification
apparaît comme une des solutions appropriées permettant aux
entreprises d'étendre leurs possibilités d'offres, et contribuer
à la satisfaction de presque tous les différents segments
d'activités.
Cette première partie va consister à
appréhender tous les contours qui structurent à la notion
fondamentale de la diversification. En ce sens, nous étudierons primo le
paysage des zones industrielles au Cameroun (chapitre 1) pour déboucher
secundo sur l'appropriation de la diversification comme mode de gestion des
zones industrielles camerounaises (chapitre 2).
CHAPITRE 1 :
LE PAYSAGE DES ZONES INDUSTRIELLES
AU CAMEROUN
Ce chapitre a pour objet d'appréhender l'aspect
spécifique des intervenants dans le secteur des services industriels en
matière de mise à disposition des espaces aménagés
ou non aménagés, relevant des politiques locales
d'industrialisations. Il s'agira ici de faire une analyse du marché des
zones industrielles au Cameroun (I.1) ensuite de
présenter la MAGZI comme entreprise pilote de gestion des zones
industrielles au Cameroun (I.2).
I.1. ANALYSE DU MARCHE DES ZONES
INDUSTRIELLES
La prise en compte du marché dans la stratégie
marketing est un aspect significatif et primordial pour les entreprises, car
celui-ci leur offre un cadre adéquat pour écouler leurs
produits/services. Selon Kotler et Dubois (2006), le
marché est un ensemble de personnes qui influencent la production,
distribution et consommation d'un bien à un moment donné.
Dans cette section nous allons analyser l'offre, la demande,
la concurrence et l'environnement de ce secteur d'activité.
I.1.1. L'analyse de l'offre des zones industrielles
L'offre des zones industrielles au Cameroun n'est pas standard
au regard de ses prestataires et des services qui y sont rattachés.
I.1.1.1. Les prestataires ou
opérateurs
Au Cameroun, selon l'article n°71/DF/95 du 1er
Mars 1971, seule la MAGZI est habilitée à mettre à la
disposition des promoteurs industriels nationaux ou étrangers des
espaces industriels aménagés capables d'accueillir leurs
industries. Aussi, l'Etat a également créé des zones
franches pour renforcer son potentiel en implantations des industries (1990)
gérées par l'Office National des Zones Franches Industrielles
(ONZFI) installé à Douala. Cependant, malgré toutes les
dispositions prises par le Cameroun, il y'a une constante injonction de la
part des collectivités locales et des
particuliers qui mettent des terrains à la disposition
des individus pour habitations mais ceux-ci sont détournés
à des fins d'exploitation industrielle.
I.1.1.2. Les produits et services du
secteur
La mise en place des zones industrielles au sein de nombreux
pays, relève d'une volonté planificatrice qui est une constante
de toutes les politiques d'industrialisation définit par les
gouvernements. En effet dans le secteur industriel, les prestataires mettent
à la disposition des industriels des espaces attractifs et variables
destinés à favoriser les investissements dans tous les secteurs
d'activités, auxquels ils attachent l'acquisition du titre foncier et
certaines facilités pour l'obtention des pièces administratives.
Les produits offerts par le secteur sont :
- Les terrains totalement aménagés
- Les terrains partiellement aménagés
- Les terrains non aménagés
- Les bâtiments industriels
Néanmoins, nous pouvons aussi évoquer le cas des
terrains attribués par les collectivités locales et les parcelles
vendues par les particuliers. Au regard de cette offre très typique il
est important ici de ressortir à quelle catégorie de demande
elle appartient.
I.1.2. L'analyse de la demande.
I.1.2.1. Les promoteurs industriels
Un promoteur industriel est toute personne physique ou morale
en quête de la matérialisation d'un projet via la création
d'une entreprise ou d'une industrie. L'industrie
étant : « Toutes cellules
économiques constituées en vue de produire des
biens et services destinés à la
vente 1(*)»
On entend aussi par industrie l'ensemble des unités de transformation
des matières premières et qui utilisent des sources
d'énergies disponibles. Au Cameroun, le nombre de promoteurs industriels
a considérablement
augmenté. Malgré que ces promoteurs soient pour
la majeure partie orientés vers les zones inappropriées courant
ainsi de nombreux risques.
I.1.2.2. La demande en
implantation
Dans le secteur industriel, la demande en implantation est mal
maîtrisée. La plupart des industriels s'orientent hors des zones
industrielles, en raison de la non disponibilité en temps et en
qualité des offres adaptées à leurs besoins. Cependant, la
demande en implantation dans les zones industrielles est l'apanage des petites
et moyennes entreprises et industries qui intègrent la zone franche
bénéficiant de certains privilèges fiscaux et douaniers.
Ainsi, la zone industrielle n'est plus fondamentalement l'affaire des grandes
structures qui malheureusement sont détournées des zones
légales pour des destinations parfois anormales.
I.1.3. L'analyse de la concurrence
Il sera question de comprendre tour à tour :
I.1.3.1. La structure du secteur
Au Cameroun, le marché des zones industrielles est du
type monopoliste. C'est un monopole créé par le
gouvernement ; celui-ci accorde l'exclusivité de ce secteur
à une entreprise étatique. Cependant, malgré la mauvaise
connaissance et une non application de la loi, ce secteur a vu de nombreux
produits et services l'intégrer, donnant ainsi la possibilité aux
investisseurs de pouvoir faire des arbitrages pour leur implantation.
I.1.3.2. Le type de concurrence
Du point de vu de la concurrence et au regard de la structure
du secteur qui est du type monopoliste, l'on peut penser que c'est la
concurrence illicite qui prévaut dans le secteur des services
industriels.
I.1.4. Les caractéristiques du marché des zones
industrielles au Cameroun
Les caractéristiques sont liées à
l'organisation et aux différents intermédiaires du secteur.
I.1.4.1. L'organisation du secteur
IL s'agit ici d'un segment d'activité très
stratégique dans lequel les offres sont faites principalement dans le
but de développer un partenariat solide entre le promoteur industriel et
les prestataires afin de favoriser une implantation massive et renforcer le
tissu industriel.
I.1.4.2 La distribution
A la différence des autres secteurs d'activité,
la mise à disposition des zones industrielles se fait de façon
directe par les prestataires.
I.1.5. L'analyse de l'environnement du
secteur
Cet environnement sera analysé par rapport aux
implications des différentes administrations et à travers
l'apport du secteur dans le produit intérieur brut.
I.1.5.1. Les administrations
L'environnement de la gestion des zones industrielles au
Cameroun relève de plusieurs administrations :
1) Le ministère de l'industrie des mines et du
développement technologique
Son rôle est de définir la stratégie
globale de facilitation des implantations industrielles.
Il est également chargé au nom de l'Etat, de
rétrocéder tous les terrains libérés de toute
hypothèque à la MAGZI dont il assure la tutelle technique.
2) Le ministère des finances
Il assure la tutelle financière, met ainsi à la
disposition de l'organe chargé de la gestion des zones industrielles,
tous les moyens financiers dont il a besoin pour la réalisation de ses
projets.
3) L'office national des zones franches
industrielles.
L'ordonnance présidentielle n°90/001du 29 Janvier
1999 crée la zone franche, l'office est chargé de faciliter et de
promouvoir de nouveaux investissements , faciliter le développement des
exportations et de contribuer à la création d'emplois
nouveaux.
4) Les différents palais de première
instance
Ils ont pour rôle de permettre aux industriels de
s'inscrire au registre de commerce et du crédit mobilier pour leur
immatriculation et permettre à ces derniers de s'orienter vers les zones
industrielles pour leur implantation durable et être à l'abri de
tout risque foncier.
I.1.5.2. La contribution au tissu
économique
Au regard de la gestion des zones industrielles au Cameroun,
les structures chargées de la collecte des données dans ce
secteur sont presque myopes et n'ont pas toujours pu définir un
indicateur capable de fournir des informations vraies et fiables pour des
chercheurs.
I.2. LA MAGZI : ENTREPRISE
PILOTE DE GESTION DES ZONES INDUSTRIELLES AU CAMEROUN
Au lendemain des indépendances, plusieurs pays
Africains soucieux de leur avenir, vont mettre en place des structures capables
de favoriser l'implantation des industries nationales et
étrangères pour impulser leur développement rapide et
durable. Ainsi au Cameroun par exemple, il sera créé la Mission
d'Aménagement et de Gestion des Zones Industrielles (MAGZI) comme seul
organe facilitateur de la promotion des industries dans les Zones Industrielles
et outil privilégié de mise en oeuvre de la politique de
promotion de l'industrialisation au Cameroun.
I.2.1. La création et le statut Juridique MAGZI
I.2.1.1. La Création
La Mission d'Aménagement et de Gestion des Zones
Industrielles (MAGZI), organe d'accueil et de promotion industrielle
répond à un besoin de la mise en oeuvre de la politique de
développement et d'industrialisation de la République du
Cameroun. Elle a été créée par le
décret n°71/DF/95 du 1er Mars 1971 modifié par
les décrets n°73/483 du 28 Août 1973, 76/26 du 19 Janvier
1976 et 80/474 du 05 Décembre1980
I.2.1.2. Le Statut
Juridique
La MAGZI est un établissement public à
caractère industriel et commercial agissant comme maître d'oeuvre
pour le compte de l'Etat. Elle est placée sous la tutelle technique du
Ministère de l'Industrie, des Mines et du Développement
Technologique. A ce titre, elle est investie de tous les droits que les lois et
règlements confèrent à l'Etat en matière de travaux
et soumise à toutes les obligations qui en découlent.
Pour lui permettre d'accomplir sa mission , l'Etat a
signé avec la MAGZI le 14 Novembre 1974 , une convention de concession
réglant leurs rapports , convention approuvée par
arrêté n°346/CAB/PR du 02 Décembre 1974. Aux termes de
cet arrêté il est prévu ce qui suit :
Les zones ou parties des zones industrielles encore
gérées par l'Etat et les collectivités publiques seront
transférées à la MAGZI à compter du 02
Décembre 1974 ; les zones industrielles déjà
concédées à la MAGZI lui seront transférées
à partir du 04 Décembre 1971.
I.2.2. L'organisation et le fonctionnement de la MAGZI
I.2.2.1. L'organisation
La MAGZI compte en son sein des instances dirigeantes qui lui
permettent de remplir plus ou moins ses missions. Nous avons à cet
effet :
1) Le conseil d'administration
La MAGZI est administrée par un Conseil
d'Administration composé comme suit :
Président :
- Une personnalité désignée par
décret présidentiel
Membres
- Un représentant du Ministère des Domaines et
des Affaires Foncière
- Un représentant du Ministère du
Développement Urbain et de l'habitat
- Un représentant du Ministère des Mines de
l'Industrie et du Développement Technologique
- Un représentant du Ministère de
l'Administration Territoriale et de la Décentralisation
- Un représentant de la Chambre de commerce de
l'industrie et de l'Artisanat
2) La Direction Générale
Pour l'applicabilité des missions qui sont les siennes,
la MAGZI a à sa tête :
- Un Directeur Général : Nommé par
décret sur proposition du Ministère de tutelle
- Un Directeur Général Adjoint :
Nommé dans les mêmes conditions
- Une Direction Administrative et Financière
- Une Direction Marketing et Commerciale
- Une Direction Technique
- Des Agences pour des représentations
régionales.
I.2.2.2. Le fonctionnement
Celui ci sera relatif aux deux grandes instances qu'on
retrouve au sein de la MAGZI.
1) Les fonctions du Conseil
d'Administration
Le Conseil d'Administration est investi des pouvoirs les plus
étendus pour la gestion et l'administration de la MAGZI. A cet effet, et
sans que cette énumération soit limitative, il :
- Approuve les statuts et l'organigramme de la MAGZI
- Autorise le recrutement et le licenciement des cadres
- Arrête le budget de la MAGZI ainsi que le bilan et le
rapport d'activité
- Règle l'emploi de tout fond disponible
- Accepte toutes ouvertures de crédit ou autres moyens
de crédit qu'il juge utiles
- Procède à tous emprunts aux taux, charges et
conditions qu'il juge convenables
- Délègue tout ou partie de ses attributions au
Directeur Général
2) Les fonctions de la Direction
Générale
Sous le contrôle du Conseil d'Administration et dans la
limite des pouvoirs qui lui sont délégués, la direction
générale de la MAGZI par la voix de son directeur
général :
- Assure l'application des statuts et exécute les
décisions du Conseil d'Administration
- Ordonne le budget
- Recrute, licencie et nomme le personnel non cadre
- Représente la MAGZI dans les actes de la vie civile
et en justice
- Coordonne toutes les actions et politiques définies
dans chaque divisions de la MAGZI.
I.2.3. Les missions et le contrat de
performance de la
MAGZI
I.2.3.1. Les missions et le mode de cession des
terrains de MAGZI
1) Les missions
Principalement chargée de l'aménagement et de la
gestion des zones industrielles sur toute l'étendue de la
République du Cameroun, la MAGZI agit en tant que maître d'oeuvre
pour le compte de l'Etat et est chargé de :
- Promouvoir la politique d'industrialisation du Cameroun
- Contribuer au développement du tissu industriel
Camerounais
- Faciliter l'accueil et l'implantation des industriels
- Contribuer à la gestion de l'espace urbain et
péri urbain
- Protéger l'environnement
- Participer à la résorption du chômage
2) Le mode de cession des terrains
Les terrains aménagés par la MAGZI sont mis
à la disposition des opérateurs économiques et autres
investisseurs à la recherche des structures d'accueil pour leurs
activités sous forme de baux emphytéotiques pour une durée
minimale de 18 ans.
Les taux de location sont fonction du degré
d'aménagement des terrains concernés ainsi que de la nature des
activités projetées. Ces taux sont révisables.
I.2.3.2. Le contrat de performance de la
MAGZI.
Le présent contrat de performance est établit
sur la base d'un plan de restructuration sur quatre (4) ans couvrant les
exercices 2003/2006. Il énonce les critères de performances
(objectifs d'efficacité, de productivité et rentabilité)
qui sont assignés à la MAGZI durant la période de
référence. Il définit les conditions dans lesquelles ces
objectifs doivent être atteints, les moyens à mettre en oeuvre
pour y parvenir le calendrier d'exécution ainsi que les engagements
respectifs de l'Etat et de
la MAGZI .IL comprend les indicateurs qualitatifs et
quantitatifs permettant d'apprécier la réalisation des objectifs
fixés à la MAGZI.
1) Le cadre général
- Les objectifs généraux du plan de
redressement
Le gouvernement a décidé de maintenir la MAGZI
dans son portefeuille comme un des outils privilégiés de mise en
oeuvre de sa politique de promotion industrielle et plus
particulièrement d'aménagement et de gestion des zones
industrielles, après une restructuration profonde. Les objectifs
généraux visés par le plan de redressement sont les
suivants :
- L'assainissement de sa situation financière
- L'octroi des ressources adaptées à son
activité
- L'amélioration et la consolidation des
réserves foncières, et facilitation des procédures
d'obtention des titres fonciers
- Le renouvellement des infrastructures existantes
- Le développement du parc immobilier (terrains
aménagés)
- L'exécution et suivi du contrat de
performance
Le suivi de l'exécution du contrat est dévolu
principalement à un organe technique dénommé
« comité de suivi » placé sous
l'autorité de la Mission de Réhabilitation des Entreprises du
secteur public et parapublic. Ce comité de suivi est composé
ainsi qu'il suit :
Président :
- Le président du Comité Technique de
Privatisation et de Liquidation ou son représentant
Membres :
-Un représentant du Ministère
chargé de l'Industrie des mines et du Développement
technologique
- Un représentant du Ministère chargé des
Finances
- Un représentant du Comité Technique de
Privatisation et de Liquidation des entreprises publiques et para-publiques
- Le Directeur Général de la MAGZI ou son
représentant
- Un représentant du Ministère chargé des
Domaine et des Affaires Foncières.
Le secrétariat du « comité de
suivi » est assuré conjointement par la Commission Technique
de Réhabilitation et la MAGZI IL est chargé de la
rédaction des comptes rendus des réunions et des rapports du dit
« comité » .
2) Les engagements des parties
- Les engagements de la MAGZI
La MAGZI s'engage à adapter le montant de ses
dépenses d'exploitation au niveau réel de ses activités
conformément aux ratios productivité qui lui sont propres.
La MAGZI s'engage à prendre toutes les mesures
nécessaires pour assainir tous les autres éléments du
bilan en dehors de la recapitalisation de l'entreprise, notamment en
procédant à l'apurement des provisions des comptes clients et des
comptes financiers qui sont respectivement de 460et 435millions au 30juin
2001.
La MAGZI s'engage à actualiser de manière
prioritaire au cours des douze premiers mois à compter de la date de
signature du présent contrat plan :
Ø Pour le système comptable et
administratif : le manuel de procédures administratives, comptables
et financiers
Ø Pour le système de contrôle de
gestion : la procédure budgétaire et une comptabilité
analytique, les outils de contrôle de gestion
Tout ceci contribuera à faciliter les contrôles
internes et à travers un tableau de bord mensuel rendant compte des
engagements budgétaires, de la situation de trésorerie , de la
gestion des ressources humaines et de la gestion de son patrimoine mobilier et
immobilier.
La MAGZI assurera la bonne exécution du plan de
financement tel que prescrit par le présent contrat.
La MAGZI s'engage au cours de la première année
à mettre en oeuvre sur fonds propre et sur fonds d'affectation
l'élaboration d'un Schéma Directeur d'Organisation et d'
Informatisation (SDOI) qui permettra de réorganiser les services de
toutes les Directions opérationnelles pour les rendre plus efficaces
dans la réalisation de leurs missions.
La MAGZI s'engage, dans le cadre de la redéfinition de
ses missions et de l'exécution du présent contrat plan, à
contribuer à hauteur de 20%du montant global de la présente
convention et selon la programmation retenue sur la période. Pour se
faire, la MAGZI s'engage, à rechercher ces ressources
complémentaires adaptées au financement de ce budget
d'investissement.
La MAGZI s'engage à restructurer son Organigramme,
à redimensionner ses structures opérationnelles et à
adapter ses effectifs aux activités actuelles et à venir,
l'objectif étant de rendre son organisation moins administrative et
axée vers la recherche de la productivité et du profit.
- Les engagements
de l'Etat
L'Etat s'engage à doter la MAGZI de statuts
harmonisés conformément aux dispositions de la loi n°99/016
du 22décembre 1999 portant Statut Général des
Etablissements Publics et des entreprises du secteur public et parapublic.
L'Etat s'engage à accorder à la MAGZI une
dotation en capital de cinq cent millions (500 000 .000) de FCFA dont
le déblocage s'étalera sur quatre (4) ans à compter de
l'exercice de référence de l'exécution du contrat plan.
Cette mesure est nécessaire pour permettre à la MAGZI
d'améliorer son ratio fonds propres sur investissements bruts.
L'Etat s'engage à respecter les termes de la convention
de concession passée entre l'Etat du Cameroun et la MAGZI et
approuvée par arrêté n° 346/CAB/PR du 02
décembre 1974.
L'Etat s'engage à faciliter à la MAGZI les
procédures de déguerpissement des occupants illégaux, il
s'engage aussi à créer des aires de dépôt des rejets
industriels solides.
I.2.4. La forme structurelle de la MAGZI
La MAGZI a une forme structurelle qui lui permet de satisfaire
les besoins de ses nombreux clients. Toute fois, la structure se définit
comme étant l'ensemble des fonctions et des relations déterminant
formellement les missions que chaque unité de l'organisation doit
accomplir2(*). En ce qui
concerne la MAGZI, elle est une structure
fonctionnelle au sein de laquelle on retrouve plusieurs
directions comme l'indique l'organigramme en annexe.
Chaque direction remplie les fonctions qui lui sont
spécifiques et ces différentes directions n'entretiennent pas
véritablement une coordination fiable. Ici également toutes les
décisions sont prises par la Direction Générale et la
hiérarchie est le type de coordination observée.
I.2.5. La pratique marketing de
la MAGZI
Comme la plupart des entreprises, la MAGZI adopte une
politique marketing qui lui permet de satisfaire les besoins de ses clients. Le
marketing ici selon Kotler et Dubois (2006), est une fonction de l'organisation
et un ensemble de processus qui consistent à créer, communiquer
et délivrer de la valeur aux clients ainsi qu'à gérer des
relations avec eux, afin de servir l'organisation et ses parties prenantes.
L'une des définitions les plus courtes du marketing, consiste à
identifier les besoins sociaux des individus et la satisfaction de ces besoins
par une offre adaptée. Nous allons ainsi, analyser le marketing à
travers ses quatre variables que Mc Karty a qualifié de
quatre« P ».
I.2.5.1. La politique du produit
Pour satisfaire les promoteurs industriels, la MAGZI offre les
services ci-dessous :
- La location des terrains aménagés
- La location des terrains partiellement
aménagés
- La location des terrains non aménagés
- La location des bâtiments industriels
- L'assistance à l'obtention des documents
administratifs relatifs à l'implantation des structures productives.
I.2.5.2. La politique du prix
Cette politique est relative au type de zone souhaitée
par l'opérateur économique. Ainsi nous allons récapituler
cette formulation de tarification à travers le tableau
ci-dessous :
Tableau
1 : Tarification des terrains MAGZI
Type de Zones
|
Tarif (m2/an)
|
Zone entièrement aménagée
|
680F.cfa pour Bonabéri
480 F.cfa pour Bassa
720 F.cfa pour Bassa Zone franche
= 3 000 F.cfa - espace bâti
|
Zone partiellement aménagée
|
300 FCFA pour Mvan, et Bafoussam
|
Zone non aménagée
|
Formule de préfinancement préconisé
|
Source : Catalogue des zones
industrielles MAGZI
I.2.5.3. La politique de distribution
Pour la distribution de son offre, la MAGZI dispose des
agences régionales dans six provinces du territoire national et ces
agences mettent à la disposition des promoteurs industriels des sites
capables d'accueillir leurs industries. Dans l'ensemble
de ses zones industrielles, la MAGZI héberge 170
entreprises. Les agences sont réparties dans les provinces
suivantes :
- La province du
centre
Dans cette province, c'est la Direction Générale
à travers la direction commerciale et marketing qui offre les zones aux
promoteurs industriels. Cette province dispose des terrains partiellement
aménagés.
La zone industrielle de Yaoundé dispose de 68
entreprises.
- La province du littoral
Elle dispose d'une agence qui offre des sites
aménagés dans les zones de Bonabéri et de Bassa. Elle
dispose de 46 entreprises dans la zone de Bonabéri et de 44 entreprises
dans la zone de Bassa
- La province de l'Adamaoua
Elle dispose d'une agence qui offre des zones partiellement
aménagées. Dans cette zone industrielle la MAGZI dispose de 02
entreprises.
- La province du Sud-Ouest (Ombe)
Elle dispose aussi d'une agence MAGZI qui met à la
disposition des promoteurs industriels des sites partiellement
aménagés. Cette zone industrielle dispose de 09 entreprises.
- La province de l'Ouest
Elle est gérée à partir de l'Agence de
Douala qui offre des sites entièrement aménagés dans la
zone de Koptchou et des sites partiellement aménagés dans la zone
de Banengo. La zone industrielle de Bafoussam ne compte qu'une seule
entreprise.
- La province du Nord
Elle dispose d'une agence offrant des sites partiellement
aménagés dans la zone industrielle de Djamboutou. Pour le moment, les entreprises installées
dans cette partie ne relèvent pas de la zone industrielle.
I.2.5.4. La
politique de communication
La communication qui est un moyen pour une entreprise de mieux
se faire connaître ou de faire connaître ses produits est encore
très embryonnaire au sein de la MAGZI. Des quelques catalogues
présents dans l'entreprise, la MAGZI ne communique qu'à travers
les communiqués radio et télé annonçant certains
évènements. Cette communication est aussi focalisée
à la conception des calendriers, des gadgets, des dépliants, du
trimestriel « MAGZI infos », et des chemises de
procédure destinés aux clients.
I.2.6. Le déroulement du stage
Afin de réaliser cette étude nous avons
bénéficié d'un stage dans les locaux de la Direction
Générale de la MAGZI à Yaoundé sis au quartier
Bastos et précisément au lieu dit « mini prix
Bastos ».
I.2.6.1. L'accueil et l'intégration
Notre stage académique a eu lieu du 09 juillet au 31
décembre 2007.
1) L'accueil
L'accueil a été chaleureux dès le premier
jour de notre stage jusqu'à sa fin. Nous avons été
conduits vers le chef du personnel qui a facilité notre
intégration.
2) L'intégration
Le chef du personnel nous a conduit à son tour à
la direction commerciale et marketing où nous avons été
reçu par l'encadreur professionnel. Après le mot de bienvenu, il
nous a présenté la direction commerciale et tous son personnel.
La première semaine de notre stage a consisté essentiellement
à faire un tour d'horizon de la structure. Nous avons visité
toutes les directions ce qui nous a permis de nous imprégner du
processus décisionnel.
Notre curiosité a porté sur l'organisation de la
direction marketing et commerciale et plus précisément au service
de la prospection où nous avons été affecté.
I.2.6.2. Les taches exercées,
difficultés et constats
1) Les taches exercées
Après avoir parcouru la structure, il nous a
été demandé de faire des descentes
répétitives sur le terrain avec certains agents de la direction
commerciale pour la conquête de nouveaux clients et de nouvelles
opportunités de marché. Pendant cette période notre
objectif était de sensibiliser les potentiels industriels et actuels du
bien fondé de leur adhésion dans les zones industrielles. Nous
leur expliquions aussi que la structure avait connu de nombreux changements au
niveau de ses instances dirigeantes et que la nouvelle équipe s'engage
désormais à un management par objectif. Pendant
notre stage, nous nous sommes également
familiarisés des techniques de facturation et avons été
très ravi de contribuer à l'élaboration du document de
réajustement des tarifs de 2008 dans la zone industrielle de
Yaoundé. Notre stage ne s'est pas déroulé sans
écueils.
2) Les difficultés
rencontrées
Les difficultés rencontrées sont de plusieurs
ordres. Dans certains bureaux où nous étions affectés, on
notait une absence de collaboration et à la réticence du
personnel à nous donner des informations. Par ailleurs certains agents
nous considéraient comme des espions où des concurrents. Nous
avons aussi eu du mal au cours de nos multiples descentes sur le terrain
à avoir de véritables informations auprès de toutes les
administrations impliquées dans le secteur.
Durant notre stage, nous avons pu constater que les zones
industrielles n'étaient pas suffisamment viabilisées et que des
981 hectares de terrain dont dispose la MAGZI sur toute l'étendue du
territoire, seulement 20% sont presque occupés.
Nous avons pu également constater l'avancée
très forte et menaçante de la banlieue sur les zones
industrielles de Yaoundé et de Douala. Aussi dans la gestion de son
portefeuille, la MAGZI depuis la création de ses zones n'a qu'un seul
produit qu'elle offre à ses clients, ce dernier ne lui permettant pas
d'atteindre ses objectifs de viabilisation de ses zones d'au moins 25% chaque
année. De tous ces constats, nous avons trouvé opportun de
focaliser notre attention sur la possibilité d'offrir d'autres
produits/services aux industriels, d'où le choix de notre thème
de recherche.
CHAPITRE II :
L'APPROPRIATION DE LA DIVERSIFICATION COMME MODE DE
GESTION DES ZONES INDUSTRIELLES CAMEROUNAISES
L'exemple des Entreprises qui ont réussi aujourd'hui
montre que certaines voies de développement ont pu être suivi
à l'instar de la diversification3(*). La diversification du portefeuille produits/services
apparaît dès lors pour certaines entreprises comme une
priorité pour contrer la concurrence de plus en plus vive et agressive
sur la plupart des marchés.
Ainsi, un regain des stratégies de diversification se
manifeste pour rendre les entreprises beaucoup plus performantes.
Nous nous proposons de présenter dans la
première section l'importance de la diversification à travers ses
nombreuses définitions et son bien fondé et dans la seconde
section les limites de la notion de diversification.
II.1. IMPORTANCE DE LA
DIVERSIFICATION
Face au défi de la mondialisation et du progrès
technologique, la plupart des entreprises sont obligées de
développer des politiques marketing et commerciales susceptibles de leur
garantir une vie durable. La diversification apparaît ainsi comme l'une
des stratégies sur lesquelles les organisations doivent bâtir leur
pérennité4(*).Cependant, avant de donner l'objectif, l'apport
théorique et les composantes de la diversification, il convient au
préalable de définir la notion de diversification telle que
perçue par la littérature.
II.1.1. Définitions et bien fondé de la
diversification
L'appréhension du concept de diversification tel que
perçue par la littérature, nous amène à nous
intéresser à son bien fondé et au préalable par
des différents sens que peuvent lui donner de nombreux auteurs
II.1.1.1.
Définitions
Il existe plusieurs définitions de la diversification
que la plupart des auteurs font varier en fonction du domaine dans le quel
ils mènent leurs recherches.
C'est au début du 20ème siècle
que l'on voit apparaître ce nouveau mouvement stratégique : la
diversification.
Selon Chandler (1958), ce mouvement est né de ce que
« les entreprises disposant d'une technologie avancée ont vite pris
conscience de l'intérêt que pouvaient représenter ces
connaissances et capacités pour la production dans de nouveaux secteurs
et pour la satisfaction de nouveaux besoins ».
De même, l'économiste James Tobin (1959)
définit la diversification comme une politique de minimisation du
risque tout en assurant un rendement meilleur à l'entreprise. Toute
entreprise engagée dans le marché des actifs financiers devrait
équilibrer son portefeuille en actifs différents pour s'assurer
un porte feuille rentable. De cette recommandation ressort la maxime selon
laquelle : « Il ne faut pas mettre tous les oeufs dans un
même panier ». C'est à travers cet adage que la
notion de risque trouve ici toute son explication. Investir désormais
dans une seule activité serait une erreur stratégique pense
Tobin.
Dans le même ordre d'idée, l'analyse de
Markowitz (1959) permet de donner au concept de diversification une
signification rigoureuse. Au sens large, ce terme
signifie : « atténuation du risque par la
combinaison au sein du portefeuille de plusieurs actifs financiers
».Le concept d'efficience permet ainsi d'énoncer la
proposition suivante : Pour tout investisseur, le portefeuille
d'utilité maximale, qu'il choisit s'il est rationnel, est un
portefeuille optimalement diversifié. En effet, ce portefeuille
présente le return attendu le plus élevé qu'il est
possible d'obtenir pour le
niveau de risque qui est celui de ce portefeuille ; Le
concept de diversification tel que perçu par Markowitz permet une
véritable allocation du portefeuille optimale et non un éventuel
choix de ce dernier5(*) . De
plus, la recherche empirique anglo-saxonne s'est principalement
intéressée à la diversité à travers la
relation diversité- performance économique. La diversité
peut être définit comme l'étendue des différentes
activités où l'entreprise opère simultanément.
Aussi, Louitri (1986) explique que compte tenu des
difficultés sémantiques il est possible de déplacer la
problématique de la diversification vers la mesure. Pour lui, la
diversification n'est pas considérée sous un angle dynamique mais
comme une variable d'état.
Une autre catégorie d'auteurs définie la
diversification en étant beaucoup plus pointue sur les variables clef de
succès telles que : Les nouveaux domaines d'activité, les
nouvelles compétences, la technologie.
Ainsi, Kotler et Dubois (2006) pensent que la
diversification est considérée comme une stratégie
à travers laquelle une entreprise élargie ses possibilités
d'offre afin de se prémunir contre les variations de conjoncture
économique et les goûts des consommateurs. Dans un souci
d'acquisition des parts de marchés, les entreprises ont
intérêt à élargir leur gamme de produits. Pour ces
deux auteurs, étendre la gamme consiste également à
attaquer une partie du marché que l'on ne couvrait pas jusque là.
Il va donc s'agir ici d'introduire de nouvelles variantes dans les mêmes
catégories de produits. On peut étendre la gamme vers le bas vers
le haut dans les deux sens ou de manière horizontale.
A la suite de Kotler et Dubois ,l'équipe des
professeurs du département Stratégie et Politique d'entreprise du
groupe HEC de Jouy-en-josas (STRATEGOR 3è édition) pense que
« la diversification du portefeuille produits/services est la mise en
oeuvre de nouvelles compétences, l'utilisation de nouvelles technologies
et l'innovation pour la création de nouveaux produits qui doivent
présenter une synergie forte et maximale qui permettra
d'accroître l'expérience globale de l'entreprise sur
chacun des nouveaux domaines d'activités et lui
permettra également d'accroître son potentiel de
ventes ».
Nous retenons pour notre étude que la diversification
est une technique de minimisation du risque, permettant la création des
activités nouvelles qui ne sont pas liées, nécessitant la
mise en oeuvre de nouvelles compétences, de nouvelles technologies et de
l'innovation permettant la combinaison de ces différentes
activités qui peuvent garantir un rendement meilleur. Aussi ne pouvons
nous pas parler de cette importance sans évoquer l'implication du bien
fondé de la diversification sur les paramètres tels
que :
II.1.1.2. Diversification et marketing-mix
L'importance du management de la diversification pourrait
avoir une forte influence sur les quatre variables du marketing.
1) Influence de la diversification sur le
produit
Par une politique de diversification, l'entreprise propose de
nombreux modèles pouvant satisfaire de très nombreux clients.
Cette offre n'est pas standardisée.
2) Influence de la diversification sur le
prix.
L'entreprise, par une stratégie de diversification,
satisfait de nombreux segments. Cependant les prix sont souvent
élevés et subissent des modulations selon les différents
produits. La domination par les coûts n'étant plus possible,
l'offre n'étant pas trop concentrée l'entreprise manie la
variable avec moins de prudence.
3) Influence de la diversification sur la
distribution
La gestion et l'administration des offres permettent de
disposer d'une force de vente efficace, qui soit capable de pouvoir couvrir
tous les segments afin de satisfaire de nombreux clients.
4) Influence de la diversification sur la
communication
La diversification va permettre la présence- produit de
l'entreprise sur presque tous les compartiments. Cette présence marque
le dynamisme de l'entreprise et contribue au positionnement de l'entreprise.
Elle permet aussi à l'entreprise de se différencier de ses
concurrents.
Il est ainsi intéressant pour nous à travers ces
implications de la diversification de pouvoir évoquer l'objectif de ce
concept.
II.1.1.3. Les objectifs de la
diversification
Il est louable ici de dire que, l'objectif est tout
résultat qu'une organisation vise réaliser afin de maximiser son
profit tout en satisfaisant ses clients par ses offres. Cet objectif doit
être « SMART6(*) » Toute fois, l'objectif sera
déterminé sur plusieurs plans :
1) Objectifs stratégique et
concurrentiel
- Sur le plan stratégique
L'analyse stratégique se fonde sur un ensemble de
mesures préventives et défensives qui modifie la structure des
influences, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur de
l'entreprise. Nous reconnaissons avec Martinet (1987) que « la seule
raison d'être de la pensée stratégique réside dans
une compréhension suffisante de la réalité pour forger des
instruments de maîtrise du développement de
l'entreprise. » La diversification se perçoit ici comme
l'élargissement du champ d'activité de l'entreprise lui
permettant de se développer sur le long terme, seule garante de sa
pérennité. La diversification permettra ici à
l'entreprise de maintenir une distance avec ses principaux concurrents. La
diversification de l'entreprise dépend ainsi de sa capacité
à créer de la valeur pour sa clientèle actuelle et
potentielle. Elle s'inscrit dans la recherche de la compétitivité
par l'identification des sources de valeurs ; La valeur étant
d'après M. porter (1982) ce que les clients sont prêts à
payer. Cette capacité qu `a l'entreprise à garantir sa
pérennité et son aptitude à créer de la valeur
sont le résultat d'un travail de fond à la
base, la formulation d'une stratégie ,celle ci
étant conçue pour répondre à la concurrence.
- Sur le plan
concurrentiel
Porter (1982) a su réinsérer l'entreprise dans
son milieu concurrentiel. Pour lui « la recherche de la
performance ne dépend plus de la seule action de la firme, mais de ses
capacités à s'accommoder, voir à s'approprier les
règles du jeu concurrentiel dans un secteur ». Les entreprises
doivent donc au préalable analyser en profondeur leur position
concurrentielle afin de mettre en place une stratégie de diversification
apte et adaptée à leur situation et pouvant ainsi conduire
à l'exploitation d'un potentiel existant et le développement de
nouvelles formes d'avantages organisationnels et économiques.
2) les objectifs
organisationnel et
économique
- Sur le
plan organisationnel
Orsini (1987) admet ici que « la
réussite d'une entreprise, sa prospérité passent
nécessairement par une bonne organisation qui améliore sa
productivité ». La diversification qui intègre de
nouvelles compétences dans la gestion de nouveaux domaines
d'activité, favorise les synergies entre anciennes et nouvelles
activités permettant une bonne circulation de l'information au sein de
la structure. La flexibilité de la structure dans la gestion de ses
activités permet à celle-ci de s'adapter à
l'évolution de l'environnement, et reflète souvent mieux les
perspectives de croissance et économique.
- Sur le plan
économique
L'un des éléments qui guident
l'appréciation de l'entreprise est la mesure de l'indicateur
économique. Cette mesure passe par l'analyse de la rentabilité ou
du rendement. La rentabilité étant considérée comme
un bénéfice net réalisé sur une opération ou
une transaction commerciale. Ainsi, la diversification qui est une
stratégie de minimisation du risque en garantissant un
rendement meilleur, est une issue par laquelle les entreprises peuvent
accroître leur rendement en mettant en place
de nouvelles offres aussi attrayantes et
compétitives. Cette compréhension de l'objectif
de la notion de diversification nous amène à nous
intéresser des composantes de ce concept.
II.1.1.4. Les composantes de la
diversification
Il s'agit d'un certain nombre d'éléments qui
vont nous permettre de mieux comprendre, d'appréhender et de
disséquer le concept de diversification. On aura tour à
tour :
1) Nouveau domaines
d'activité
Ce concept est à ne pas confondre de celui de
métier. En effet, la notion de métier est beaucoup plus vague que
celle de domaine d'activité stratégique. Le métier
désigne toute profession dont on peut tirer ses moyens d'existence, mais
aussi l'habileté que procure la pratique de cette profession. Un domaine
d'activité stratégique peut se définir comme un ensemble
de facteurs-clés de succès composé de savoir-faire
techniques, de compétences et de technologies qu'une entreprise peut
acquérir pour la mise en place de nouveaux produits.
Cependant, le métier met l'accent sur les savoirs faire
et compétences qui sont l'apanage de ceux qui travaillent dans
l'entreprise alors que, le domaine d'activité se définit par
rapport au marché, à la technologie et au produit.
2) Les facteurs clés de succès
Les facteurs clés de succès sont des
éléments de compétence qu'il est nécessaire de
maîtriser sur un segment de marché pour être performant
(rentabilité, solvabilité) et concurrentiel
(compétitivité, part de marché). Il peut s'agir de
savoir-faire particulier, d'une technologie unique, d'un réseau de
distribution particulièrement adapté au produit, etc.
3) Les synergies
Des synergies existent si la valeur de l'ensemble des actifs
d'une entreprise excède la somme des valeurs individuelles de chacun
d'eux. Appliquée à une entreprise diversifiée, la valeur
produite par l'ensemble du portefeuille doit être supérieure
à celle que produirait chacune des activités prises
séparément. Au regard de
cette importance très bénéfique de la
diversification il est tentant de ne pas penser à l'ensemble des
différentes typologies liées à cette notion de
diversification.
II.1.2. Les différentes typologies de la diversification
Dans cette partie, il sera question pour nous de mettre en
exergue quelques modèles qui ont trait au concept de diversification
à travers les dimensions et modes de diversification qui en
découlent.
II.1.2.1. Quelques typologies de
diversification
1) La typologie d'Ansoff :
Ian Ansoff a proposé en 1957 une définition de
la diversification basée sur la notion de vecteur de croissance. La
matrice de Ansoff présente les quatre stratégies de croissance
dont les managers disposent. Ces stratégies sont axées autour
d'un changement de positionnement de l'entreprise. Ce dernier est
appréhendé par le concept de « champ d'activité
» qui résulte du croisement des dimensions du produit et du
marché :
- L'expansion
(market penetration)
A travers cette stratégie, la société
garde ses produits et ses clients. Cependant, tout en restant sur un même
marché, il est toujours possible de croître et de gagner des parts
de marché. Ansoff propose trois approches :
- Encourager les clients déjà existants à
acheter plus,
- Attirer les clients des concurrents,
- Convaincre ceux qui n'utilisent pas le produit de
l'utiliser
- Développement de produits nouveaux (product
development)
Dans ce cas, l'entreprise garde ses clients mais elle vend de
nouveaux produits. Une alternative à cette stratégie est
d'utiliser les licences ou brevets déposés par d'autres
sociétés pour vendre les produits de ces sociétés
mais sous sa propre marque. Cela oblige l'entreprise à nouer des
alliances stratégiques.
-Expansion géographique ((Market
development)
Cette stratégie consiste à trouver de nouveaux
clients ou marchés pour les produits déjà existants.
Plusieurs moyens peuvent permettre de suivre cette stratégie.
La stratégie d'expansion géographique
nécessite d'avoir une bonne politique de vente et de marketing afin de
promouvoir les produits dans de nouveaux pays ou régions du monde.
Tableau 2 : La matrice
Ansoff
MARKET/PRODUCT
|
PRESENT
|
NEW
|
PRESENT
|
MARKET PENETRATION
|
PRODUCT DEVELOPMENT
|
NEW
|
MARKET DEVELOPMENT
|
DIVERSIFICATION
|
Source : Stratégor (1997)
2) La typologie de Salter et
weinhold
Salter et Weinhold (1979) se concentrent sur la
diversification par croissance externe. D'après ceux-ci, les
acquisitions sont qualifiées de liées si elles partagent au moins
l'une des caractéristiques suivantes :
- Des technologies de production similaires
- Des champs de recherche et développement similaires,
- Des produits ou marchés similaires.
La typologie de Salter et Weinhold distingue la
diversification liée de la diversification non liée. Cependant,
elle apporte une précision en introduisant deux profils au sein de la
catégorie diversification liée :
- la diversification liée- complémentaire :
c'est le cas où l'entreprise étend son activité vers des
couples produit/marché demandant des compétences fonctionnelles
identiques à celles déjà obtenues. Sa
représentation la plus pure correspond à l'intégration
verticale, représentative d'une expansion orientée vers la
même industrie.
- la diversification liée - supplémentaire :
c'est le cas où l'entreprise se tourne vers un nouveau secteur qui
nécessite que l'entreprise adjoigne de nouvelles compétences
fonctionnelles à celles déjà existantes et que ceci
induise des changements minimes sur le produit et le marché initial. Sa
forme extrême est l'intégration horizontale.
3) La typologie de Michael porter
Porter (1992) présente deux logiques de diversification
distinctes : la logique de portefeuille et la stratégie horizontale.
- La logique de portefeuille:
Lorsque les managers choisissent la logique de portefeuille,
l'entreprise est gérée comme un établissement de titres
financiers. Ainsi, on est dans une logique où l'on considère que
la réalisation des ressources par les différentes unités
s'effectue de manière indépendante sans qu'une collaboration
visant à produire de la valeur ne soit recherchée.
- La stratégie horizontale :
Cette stratégie est à l'opposé de la
précédente. En effet, dans cette stratégie, l'entreprise
recherche des synergies opérationnelles censées résulter
de la collaboration des unités, chacune étant
représentative des activités sur lesquelles l'entreprise se
positionne. L'organisation sur laquelle s'appuie la stratégie de
portefeuille est totalement différente puisqu'elle
prône l'interdépendance de l'action des unités.
Au regard, de tout ce qui vient d'être
évoqué il est nécessaire pour nous de savoir quelles sont
les techniques de diversification des nouvelles activités.
II.1.2.2.
Les dimensions de la diversification
Nous allons considérer la dimension ici comme une piste
ou le sens donné à notre stratégie de diversification. Il
ressort donc :
1) La dimension géographique
On parle de diversification géographique dès
qu'une entreprise sort de son marché pertinent et s'attaque à une
autre zone dans laquelle les facteurs-clés de succès sont
différents. Il ne faut pas confondre diversification géographique
et expansion géographique. L'expansion géographique se
résume, pour la plupart des entreprises, à exporter les produits
dans d'autres pays ou régions du monde. La diversification
géographique oblige l'entreprise à repenser sa stratégie
et à s'adapter au nouvel environnement dans lequel elle
pénètre.
2) La dimension
verticale
Elle se traduit par l'acquisition de nouvelles
compétences et par le renforcement du potentiel concurrentiel de
l'entreprise dans son activité d'origine.
L'intégration verticale c'est le choix par une
entreprise d'intégrer des activités de l'amont ou de l'aval de sa
propre activité. Autrement dit, l'entreprise se positionne non plus sur
une phase de la chaîne conception; production; distribution d'un bien ou
d'un service mais sur plusieurs voire sur toutes les étapes de cette
chaîne.
3) La dimension horizontale
C'est la plus connue et souvent la seule
développée. L'entreprise aborde des domaines d'activités
différents de son activité principale. Ces nouvelles
activités s'appuient souvent sur des synergies et des
complémentarités.
Comment comprendre les voies de diversification sans faire
allusion aux types de diversification qui en résultent.
II.1.2.3. Les
modes de diversification
Nous aurons quatre types de diversification pour une compréhension beaucoup
plus saine.
1) La diversification de placement
Elle concerne les entreprises qui tirent de leur
activité principale un excédent net de liquidités, car
elles sont très bien positionnées sur un segment
stratégique dont les perspectives de croissance restent bonnes. Le
placement peut être financier ou industriel :
- le placement est financier si la diversification s'analyse
comme une simple participation dont l'entreprise se séparera à la
première crise de trésorerie ;
- le placement est industriel si l'entreprise s'assure ainsi
de nouvelles compétences et s'associe pleinement au devenir du nouveau
projet, perçu comme irréversible.
2) La diversification de
redéploiement
C'est la stratégie à adopter lorsqu'une
entreprise possède une forte position concurrentielle sur un segment
stratégique vieillissant. En d'autres termes, pour reprendre les deux
axes autour desquels la stratégie de diversification s'articule,
l'entreprise a une forte position concurrentielle sur le segment
stratégique de départ mais l'attrait du segment
stratégique de départ est faible. La diversification, dans ce
cas, devient un substitut à la faible croissance de l'activité
principale, voire à son déclin.
3) La diversification de confortement
Ce type de stratégie s'adresse aux entreprises occupant
une position concurrentielle moyenne sur leur segment de départ et qui
peuvent difficilement l'améliorer. L'entreprise va alors se tourner vers
une activité complémentaire afin de bouleverser le jeu
concurrentiel qui lui est défavorable. L'entreprise va ainsi tenter de
se différencier de ses concurrents en ajoutant une
activité connexe à son segment stratégique de
départ.
4) La diversification de survie
La diversification de survie s'apparente à la
diversification de redéploiement. Le délai d'adaptation de
l'entreprise y est cependant nettement plus court. La diversification de survie
répond à la nécessité pour une entreprise mal
placée dans le jeu concurrentiel de trouver un domaine d'activité
qui lui permette d'assurer sa pérennité. Une entreprise dans une
telle situation se tournera vers une activité à taille
réduite car elle dispose de peu de ressources. La nouvelle
activité devra également utiliser le plus possible les
savoir-faire détenus, elle devra dégager le maximum de synergies.
Ainsi, après avoir évoqué presque tous
les contours liés à la politique de diversification il ressort
que la diversification correspond aux mouvements
stratégiques qui se concrétisent par un changement de domaine
d'activité stratégique, et par la prise en compte d'un nouvel
ensemble de facteurs-clés de succès. Toute stratégie de
diversification exploite plus ou moins des éléments de synergie
tirés de l'activité principale de l'entreprise.
Il est important ici d'évoquer quelques limites
liées à cette notion.
II.2. LES LIMITES DU MANAGEMENT DE
LA
DIVERSIFICATION
Il est question ici de bien différencier le risque de
la diversification, qui s'analyse en termes de réussite ou
d'échec de la nouvelle activité, du risque d'entreprise qui
pratique la diversification ; le risque est considéré ici
comme la probabilité de se trouver dans une situation plus mauvaise
après la diversification qu'avant.
II.2.1. Limites sur le plan de la nouvelle activité
Une entreprise qui choisit une nouvelle activité peut
voir celle ci absorber toutes les ressources issues de son activité de
base et contribuer à la diminution de la rentabilité de
l'entreprise. Cette nouvelle activité a de fortes
chances d'engendrer des coûts excessifs pour l'entreprise en termes
d'acquisition des matières, de formation du
personnel et de maîtrise des savoir-faire.
La nouvelle activité peut également permettre l'abandon
de l'activité de base ou le cannibalisme de certaines activités
et pouvant conduire à une appréciation démesurée de
sa rentabilité.
II.2.2. Risque d'entreprise qui pratique la
diversification
L'entreprise qui pratique la diversification est vouée
à la dispersion de ses efforts et ses ressources et ce qui
entraîne une impuissance de celle-ci. A travers une stratégie de
diversification, l'entreprise ne pourra pas renforcer sa position
concurrentielle sur son activité de base.
Une entreprise qui choisit par exemple un mauvais secteur pour
envisager un redéploiement risque de voir sa situation financière
particulièrement altérée dans le futur, faute d'avoir su
investir dans un domaine rentable. Aussi, la diversification de survie peut
être risqué à un certain horizon temporel car, une
reconversion menée sans grand succès peut à tout moment
précipiter la faillite.
Cette première partie vise à comprendre le
paysage du marché des zones industrielles au Cameroun et aussi à
quel type de marché il appartient.
Compte tenu de la concurrence manifeste que subit la MAGZI
dans ce secteur qui lui revient exclusivement, il est donc important pour nous
de mettre en évidence toutes les techniques liées à la
stratégie de diversification que devrait adopter la MAGZI pour sa
gestion afin d'améliorer ses performances.
DEUXIEME
PARTIE :
MISE EN OEUVRE DES
TECHNIQUES DE DIVERSIFICATION
AU SEIN DE LA MAGZI : ETAT DES LIEUX ET
SUGGESTIONS
La première partie de notre travail de recherche
a principalement porté sur la description du secteur des services
industriels et de la compréhension du management de la diversification
comme stratégie de développement des entreprises quelque soit la
taille de ces entreprises. Nous avons étudié dans ce point, le
paysage des zones industrielles au Cameroun, l`importance du management de la
diversification et quelques limites liées à cette notion. La non
prise en compte dans cette partie des spécificités
rencontrées sur les zones industrielles Camerounaises et les indicateurs
pertinents d'implantation dans ces zones vont nous conduire à une
analyse en profondeur du sujet traité en étudiant dans la
deuxième partie de ce travail de quelques techniques de
diversification à expérimenter au sein de la MAGZI. Toutefois, il
va falloir aborder dans le chapitre3 la contribution de la politique de
diversification dans la gestion des zones industrielles pour enfin aboutir
à une certaine architype de la diversification à la MAGZI.
CHAPITRE III :
CONTRIBUTION DE LA POLITIQUE DE
DIVERSIFICATION DANS LA GESTION DES ZONES INDUSTRIELLES
La question méthodologique s'impose naturellement
à tout chercheur dans la mesure où le processus scientifique vise
à produire une connaissance objective de la réalité
observée. En ce sens, la méthodologie apparaît comme un
système de règles permettant de choisir des outils adaptés
à l'analyse concernée. En effet, dans cette partie il est
question tout d'abord de dégager l'approche empirique de la recherche
pour répondre à notre questionnement de départ
(III.1) ensuite procéder à une
présentation de l'approche de la diversification dans la gestion des
zones industrielles Camerounaises (III.2).
III .1. L'APPROCHE EMPIRIQUE
DE LA RECHERCHE
Il sera question dans cette section de présenter
la méthodologie qui nous a permis de suggérer une politique de
diversification comme moyen d'amélioration de la performance à la
MAGZI. Avant d'y arriver nous procédons à une mise en
évidence du problème.
III.1.1. La mise
en évidence du problème
Nous avons identifié notre problème lors de
notre stage à la Direction Générale de MAGZI,
principalement à la Direction Marketing et Commerciale. Au cours de la
période de notre stage, nous avons eu l'occasion de concilier la
théorie à la pratique. Nous avons eu à participer à
de nombreuses enquêtes sur le terrain tel que évoqué plus
haut d'où le choix de notre thème. Avant de présenter la
problématique, il convient de présenter les raisons du choix de
notre thème.
III.1.1.1. Les raisons du choix du
thème
Ces raisons sont multiples et nous nous sommes attelés
à n'évoquer que celles que nous avons jugé opportunes et
qui sont d'une importance capitale.
1) Sur le plan managérial
Le management qui est l'art de gérer, organiser,
planifier et anticiper l'ensemble des actions dans une entreprise afin
d'adapter ses offres et services aux nombreux besoins des clients actuels et
potentiels, a vu sa dimension anticipatrice au sein de la MAGZI plus ou moins
méconnue ou négligée voir même ignorée. Ceci
dit, depuis sa création en 1971, la MAGZI est restée dans
son activité de base qui est celle de la location des terrains à
travers des baux emphytéotiques sans songer à mener une
enquête véritable de satisfaction sur le terrain auprès de
ses clients.
2) Sur le plan du nombre
d'industries
Installées
De toutes les entreprises ou industries installées au
Cameroun, moins de 20% seulement ont intégré les zones MAGZI. Du
rapport d'activité de l'Institut National de la Statistique
publié en fin exercice 2006, il ressort de ce rapport que près de
cinq cent entreprises et industries étaient installées sur le
territoire Camerounais de façon légales. Et la MAGZI en cet
exercice ne comptait que quelques industries et entreprises selon le tableau
ci- dessous :
Tableau 3 :
Nombre d'entreprises installées au Cameroun 2006
PRESTATAIRES
|
MAGZI
|
ZONE FRANCHE
|
AUTRES
|
TOTAL ENTREPRISES
|
NOMBRE D'ENTREPRISES
|
153
|
35
|
312
|
500
|
Source : INS
3) Sur le plan du
pourcentage des zones occupées.
Nous allons présenter cette analyse à travers les différentes
catégories de terrains ou sites industriels mis à la
disposition des promoteurs industriels. Nous allons représenter cela
dans le tableau suivant :
Tableau 4 : Pourcentage des zones
industrielles occupées
ZONES INDUSTRIELLES
AMENAGEES
|
Surface
(ha)
1
|
Surfaces occupées
(ha)
2
|
pourcentage de surfaces occupées
3=2/1
|
Zone porto industrielle de
BONABERI à Douala
|
192
|
57
|
29,69
|
Zone Industrielle de BASSA1 DOUALA
|
136
|
71
|
52,21
|
Zone Industrielle de
BASSA 2 DOUALA
|
20
|
0,25
|
01,25
|
ZONES INDUSTRIELLES PARTIELLEMENT
AMENAGEES
|
Surface
(ha)
|
Surfaces occupées
(ha)
|
pourcentage de surfaces occupées
|
Zone Industrielle de NSAM/MVAN à YAOUNDE
|
305
|
47,09
|
15,44
|
Zone Industrielle d'OMBE près de LIMBE
|
133
|
16,2
|
12,18
|
Zone Industrielle de BANENGO/KOPTCHOU à BAFOUSSAM
|
27
|
03
|
11,11
|
Zone Industrielle de
NGAOUNDERE
|
115
|
03,02
|
02,78
|
Zone industrielle de
DJAMBOUTOU à GAROUA
|
42
|
0
|
0
|
TOTAL
|
T0=970
|
T1= 197,56
|
t =20,37
|
Source : Catalogue des zones
industrielles MAGZI
A la lumière du tableau 4, nous constatons que
d'après le ratio surfaces occupées des zones partiellement et
totalement aménagées (T1) sur surface totale des zones
industrielles (T0) c'est-à-dire (197,56/970) seulement 20,37%(t1) de la
superficie totale de l'ensemble des zones industrielles au Cameroun sont
occupées.
D'où la pertinence de ce travail de recherche qui vise
à proposer la politique de diversification comme mode opportune du
management des zones industrielles.
III.1.1.2. Définition de la
problématique
Le secteur de la gestion des zones industrielles,
malgré qu'il soit un monopole est sous le joug voir une menace
permanente des autres administrations qui ne cessent d'intervenir dans ce
secteur de façon illégale et illicite créant ainsi une
certaine anarchie et désorganisation dans le secteur. La MAGZI
étant le seul organe Etatique habilité à offrir des
espaces capables d'accueillir des industries, subit de plein fouet la
concurrence dans ce secteur d'activité. Cela se caractérise par
l'implantation des industries hors de ses zones, la stagnation du rythme en
implantation dans ses zones, soit une baisse générale de ses
performances. Fort de cet état de chose, et au regard des objectifs de
performance poursuivis par la MAGZI nous avons pensé qu'il est judicieux
pour la MAGZI de mettre en place une politique de diversification pour booster
sa performation. Il nous est donc venu à l'esprit cette question
à savoir : Dans quelle mesure les techniques de
diversification du portefeuilles produits/services peuvent-elles
améliorer la performance de la MAGZI ?
III.1.1.3. Présentation de la
méthodologie de l'étude
Il s'agit de présenter les différentes
étapes que nous avons empruntées pour résoudre le
problème de notre étude.
1) Le choix d'une méthode d'analyse des
données
En effet, tout chercheur pour opérer un choix d'une
méthode d'analyse des données aux fins d'investigations
empiriques, se trouve placer face à un dilemme : Opter pour le
phénoménologique ou alors pour le positivisme. Pour les tenants
du positivisme, la déduction est l'expression courante. Le processus de
recherche consiste à l'élaboration d'un corps d'hypothèses
à, priori à partir des modèles préalablement
étudiés pour les tester par un nombre de questionnaires
« fermés » de façon à ce que la masse
de données recueillies s'accommode au traitement statistique.
L'idée reçue dans ce domaine des sciences est de
considérer qu `une recherche doit essentiellement viser à
vérifier (positivement) ou à falsifier (post-positivisme) des
hypothèses à priori
énoncées, le plus souvent sous la forme
mathématique précise, exprimant des relations fonctionnelles.
Cependant, pour les adeptes de la
phénoménologie, l'idée est de définir un domaine de
recherche , en entreprendre une démarche inductive conduisant à
l `émission à posteriori d'un ensemble de propositions par
la pratique d'entretiens « ouverts »et d'études
documentaires ,sur un nombre de cas restreints. Dans cet ordre d'idée,
la tache du chercheur en sciences ne devrait pas consister à accumuler
les données factuelles ...., mais plutôt de mettre en
lumière les différentes constructions et significations affirme
Usinier (1993).
Notre objectif n'est pas de montrer que l'une des
méthodes est plus pertinente que l'autre mais, de montrer qu'elles
peuvent être complémentaires. En effet, l'opposition entre
qualitatif et quantitatif ne correspond plus à la réalité
de la recherche. Wacheux (1996) affirme que le développement d'outils
fiables pour le premier et la prise en compte de la complexité pour le
second réduit la distance entre le nombre et le mot. Ainsi,
BERGADAA et NYECK (1992) après une étude de la littérature
de la méthodologie de recherche. La logique quantitative
déductive définit un modèle théorique et est
ensuite soumise aux données. Pour vérifier son exactitude, la
logique quantitative inductive qui détermine le modèle à
partir des observations ; la logique qualitative déductive qui
définit un modèle théorique est soumise aux données
d'un échantillon choisi par rapport aux variables
étudiées ; la logique qualitative inductive dont le but est
de construire une théorie à partir du vécu des acteurs. La
formulation de notre démarche.
2) Les raisons du choix de l'approche
qualitative
L'approche quantitative tend à être peu flexible
et parfois artificielle dans ce sens que les mesures n'ont plus grand chose
à avoir avec les construits théoriques qu'elles sont
censées représenter. Par ailleurs, il semblerait que ces
méthodes soient peu efficaces pour expliquer les processus ou le sens
que les gens attribuent à leurs actions. De même elles ne sont pas
d'une grande utilité pour générer les théories. En
concentrant beaucoup d'attention sur l'existant, le passé de ces
méthodes est lié à la sophistication croissante
d'outils qui manque un certain nombre de limites.
Selon USINIER et al (1993) les forces de paradigme
phénoménologique et les méthodes qualitatives qui lui sont
associées ont la capacité d'observer les processus de changement
sur une longue période, la contribution du sens qu'attribuent les gens,
leur capacité à s'ajuster aux idées et aux théories
nouvelles au fur et à mesure qu'elles émergent, et à
contribuer à la généralisation de nouvelles
théories. Ainsi, les méthodes qualitatives proposent une
méthode, une manière de collecter les données qui sont
naturelles qu'artificielles.
Pour cela, nous avons privilégié l'approche
qualitative pour montrer dans quelle mesure les techniques de diversification
peuvent améliorer les performances de la MAGZI.
III.I.2. Méthodologie suivie dans le cadre de
l'étude
Il est question pour nous de montrer les différentes
étapes à suivre pour apporter une réponse à la
question de recherche.
III.1.2.1. Les recherches
préliminaires
Il s'agit de la recherche documentaire et de la recherche
descriptive.
1) Les recherches documentaires
Nos recherches documentaires ont été
essentiellement menées dans les bibliothèques de l'ESSEC' de
l'université de Douala, de l'université de SOA (CEREG) à
la chambre de commerce, à l'Institut National de la Statistique. Nous
avons également consulté les ouvrages à la MAGZI.
Elles ont consisté généralement à
la consultation des ouvrages et mémoires ayant trait à notre
thème.
2) La recherche descriptive
- Constitution de
l'échantillon
Le recours à l'entretien qu'il soit non directif ou
sémi-directif dans cette recherche a pour objectif l'exploitation en
profondeur d'un univers (gestion des zones
industrielles) de comportement organisationnel afin d'y situer
les techniques de diversification comme moyens d'amélioration de la
performance. On recherche la richesse du contenu, sa profondeur, sa
diversité et sa qualité. On travaille pour cela sur les
échantillons de taille réduite qui n'ont aucun objectif de
représentativité au sens statistique du terme, mais qui
répondent à des critères de pertinence de la structure de
la population étudiée compte tenu du problème
spécifique de l'étude. En définitive, la
représentativité de l'échantillon s'apprécie par
rapport à l'objet de l'étude et non au sens statistique du terme.
S'agissant de la gestion des zones industrielles seule la
MAGZI est la structure avec laquelle nous avons travaillé car selon
l'article N°71/DF/95 du 1er Mars 1971 elle est la seule
entreprise habilitée à offrir des zones industrielles au
Cameroun. Nous avons aussi travaillé avec quelques clients (industriels
actuels et potentiels) choisis selon les spécificités
rencontrées sur les zones industrielles MAGZI. Il s'est agit ici des
industrielles de la filière bois, des transports terrestres, des
industries de transformation des produits agricoles et de consommation courante
,des industries pétrolières.
Notre analyse s'est fondamentalement focalisée sur les
zones de Douala et Yaoundé en raison des moyens que nous disposions et
aussi compte tenu du fait que ce sont les zones les plus denses en
activité et qui accueillent le plus d'industriels.
- La technique de collecte de données :
L'entretien sémi-directif
En recherche qualitative, trois principales techniques
permettent de comprendre et de décrire le comportement des individus.
Les entretiens non-directifs dits libres, les entretiens sémi-directifs
s'appuyant sur un questionnaire avec les questions ouvertes ; les
entretiens directifs s'appuyant sur un questionnaire structuré
composé uniquement de questions ouvertes.
Dans le cadre de notre travail, nous avons opté pour
un entretien sémi-directif lequel est plus utilisé dans le
domaine des études en marketing et permet un dialogue entre
interviewé et intervieweur pour comprendre les réelles
motivations des individus.
Ainsi, quatre thèmes ont pu être abordés
au cours des entretiens :
- Le premier thème consacré à la
notoriété de la MAGZI
- Le deuxième thème porte sur la perception de
l'offre proposée par la MAGZI
- Le troisième repose sur les nouveaux domaines
d'activité
- Le quatrième thème porte sur les facteurs
clés de succès de la notion de diversification
III.1.2.2.Les besoins en
information
Nous entendons par besoin en information, les informations qui
nous sont utiles pour résoudre le problème central. Dans le cadre
de notre étude nous avons besoin :
- Du nombre des industries installées au Cameroun
pendant l'année 2007 ;
- Du type d'industries rencontrées dans ces
zones ;
- Du nombre d'industries installées dans les zones
MAGZI durant notre horizon temporel (2003-2007) ;
- Du taux d'occupation des zones industrielles MAGZI ;
- Des motivations réelles d'adhésion dans une
zone industrielle ;
- Des indicateurs incitatifs d'adhésion dans les zones
industrielles MAGZI.
- La notoriété de la MAGZI
- La perception de l'offre proposée par la MAGZI
- Les besoins réels des industriels
- Les facteurs clé de succès d'une
diversification
III.1.2.3.Le recueil et analyse des
données
Il s'agit de montrer comment seront collectées et
analysées les informations dont nous aurions besoin pour montrer dans
quelle mesure les techniques de diversification peuvent améliorer la
performance de la MAGZI.
C'est ainsi que nous avons utilisé un guide
d'entretien, puis procéder à des recherches à la Direction
Commerciale et Marketing et aussi à la Direction Technique de la MAGZI
.De même certaines informations relèvent des observations faites
sur le terrain.
III.1.3 Analyse du contenu
Dans cette partie il sera question pour nous de
procéder à une analyse des entretiens que nous avons eus avec
certains responsables de la MAGZI. Les informations faisant l'objet d'une
analyse de contenu thématique ont été recueillies par le
biais d'un guide d'entretien. Ces entretiens utilisés dans le cadre de
notre étude sont du type sémi-directifs. Ce guide d'entretien
figure en annexe.
Un certain nombre de questions déclinées en
thèmes ont été soumises à certains responsables et
aux clients actuels et potentiels.
Les responsables des entreprises avec lesquelles nous avons
travaillé ont été choisis en fonction de leurs postes de
responsabilité et leur degré d'influence sur la prise de
décision.
Nous comprendrons avec BERELSON (1952) que
« l'analyse de contenu est une technique pour la description
objective, systématique et quantitative du contenu manifeste des
communications ayant pour but de les interpréter ». Cette
définition suggère trois principes directeurs des analyses de
contenu à savoir :
- Une analyse objective, elle obéit à des
consignes suffisamment claires et précises pour que des analystes
différents, travaillant sur le même contenu,
- obtiennent les mêmes résultats. Ceci suppose
qu'ils se soient mis d'accord sur les aspects à analyser, les
catégories à utiliser et la définition
opérationnelle de chaque catégorie ;
- Une analyse systématique, ici tout le contenu est
ordonné et intégré dans les catégories choisies, en
fonction des objectifs nés de nos questions de recherches ;
- Une analyse quantitative, il s'agit ici de démontrer
les éléments significatifs, de calculer leur fréquence si
nécessaire. Ceci est complémentaire aux analyses dans la mesure
où certaines analyses recherchent des thèmes plus qu'elles ne les
mesurent..
La démarche adoptée s'est faite en deux
étapes pour conduire une analyse complète des données
recueillies : La codification et l'analyse proprement dite.
III.1.3.1. La codification
Coder les données, comme dans tout processus revient
à découper le contenu d'un discours ou d'un texte en
unités d'analyse, puis de les classer dans les catégories en
fonction de l'objet de l'étude. La détermination des
unités d'analyse s'est faite sur la base des analyses thématiques
adoptant comme unité d'analyse une phrase entière ou un groupe de
phrase.
III.1.3.2. L'analyse proprement
dite
Il s'agit d'inférer les significations du discours par
une analyse détaillée des mots utilisés, de leur nombre
d'occurrence ou de leur association .Ainsi, l'on a souvent recours à des
techniques qualitatives ou quantitatives ou encore de la combinaison des deux
techniques pour une plus grande fiabilité des résultats de
l'analyse. Les analyses quantitatives vont permettre le comptage ou la mesure
des unités d'analyses à travers des analyses statistiques plus
poussées. Par contre, les analyses qualitatives ont pour objet
d'apprécier l'importance des thèmes dans le texte ou discours.
Dans le cadre de notre recherche nos données sont
interprétées par le biais de l'analyse qualitative inductive.
III.2. APPROCHE DE LA
DIVERSIFICATION DANS LA GESTION DES ZONES INDUSTRIELLES
Cette section va nous permettre de pouvoir élucider les
variables fiables qui nous permettent d'adopter telle ou telle autre forme de
diversification et nous allons également faire une analyse de
l'attractivité des zones MAGZI.
III.2.1.Les variables fiables de
la diversification
On entend ici par variables, tout élément
capable d'être apprécié différemment par rapport aux
situations qui se posent. A travers cet aperçu nous aurons :
III.2.1.1.La position concurrentielle
C'est l'indicateur instantané de la position de
l'entreprise sur l'échelle des coûts et donc de sa situation
concurrentielle.
Cet indicateur peut être mesuré par le
ratio part de marché de l'entreprise sur part de marché du
principal concurrent. Il mesure également la force relative de
l'entreprise sur les principaux facteurs clés de succès de
l'activité analysée. Il va donc exister un lien étroit
entre la position concurrentielle et sa rentabilité sur ce segment. Par
ailleurs, la force de l'entreprise sur ces facteurs clés est
également significative du risque concurrentiel qu'elle encourt sur
cette activité. Plus la position concurrentielle de l'entreprise est
forte, plus le risque est faible et inversement.
En ce qui concerne notre travail , nous avons
considéré notre position concurrentielle comme étant le
rapport du nombre d'entreprises installées sur les zones MAGZI et le
nombre d'entreprise installées hors des zones MAGZI diminué de
celles installées dans la zone franche.
III.2.1.2.L'attractivité du segment
C'est le facteur dynamique de segment
d'activité. Seules les activités en croissance connaissent des
baisses de coûts importantes et permettent la création d'avantages
concurrentiels durables. A l'inverse dans les activités stables, les
coûts
ainsi que les parts de marché sont figés.
L'attractivité du segment peut ainsi être mesurée par le
taux d'accroissement de l'activité principale de l'entreprise.
Dans le cadre de notre travail nous allons pour
mesurer ce taux, définir un horizon temporel allant de la période
2003-2007 ; période au cours de laquelle nous aurons le nombre
d'entreprises installées dans les zones MAGZI.
Ces deux indicateurs, attrait du segment
stratégique et position concurrentielle sur ce segment permettent de
déterminer si l'entreprise peut trouver un intérêt
réel dans la
mise en oeuvre d'une politique de diversification et si elle
dispose des moyens suffisants pour mener à bien la diversification
envisagée.
Ces deux éléments combinés vont
nous permettre à distinguer quatre types de diversification tel que
définis dans le tableau suivant :
Tableau
5 : Les types de diversification
Source : Stratégor
III.2.2. Analyse pratique des implantations dans les
zones industrielles du Cameroun
Cette analyse est relative aux différentes
spécificités rencontrées dans les zones industrielles et
aux indicateurs d'implantation dans ces zones.
III.2.2.1. Les types d'industries implantées
dans les zones industrielles camerounaises
De la typologie des industries déclarées
en passant par celles autorisées, la zone industrielle Camerounaise,
comme la plupart des zones industrielles en Afrique regorge de plusieurs
spécificités en terme d'implantation d'unités de
production et de commerce.
Parlant ainsi des spécificités, il va
s'agir des différentes branches d'activité industrielles ou
commerciales rencontrées sur le sol Camerounais. Depuis la
période coloniale jusqu'à la création des zones
industrielle au Cameroun, l'activité industrielle
et commerciale dans le territoire a toujours été
marquée par plusieurs branches d'activités.
D'après l'annuaire statistique Camerounais
n°2006 de l'Institut National de la Statistique il ressort que le
territoire Camerounais regorge de six branches d'activité
industrielles. Nous avons :
- Les industries de transformation des produits agricoles et
consommation courante ;
- Les industries de transformation des grumes de
bois ;
- Les industries d'électricité et
d'eau ;
- Les industries minières et extractives ;
- Les industries de caoutchouc ;
- Les industries textiles ;
En fonction de ces différentes branches
d'activités, il est judicieux pour nous de donner les variables sur
lesquelles les industriels s'appuient pour une éventuelle
adhésion dans la zone industrielle.
III.2.2.2. Les indicateurs d'implantation dans la zone
industrielle
La répartition des fonctions modernes de
production et d'encadrement au sein de l'espace urbain au Cameroun,
relève d'une volonté planificatrice qui est une constante de
toutes les politiques urbaines définies par les pouvoirs publics.
Depuis lors, la production d'espaces attractifs et efficaces destinés
à favoriser les investissements en constitue une donnée majeure
de l'action étatique. Les conditions d'implantations telles que
définies par les différentes branches d'activité sont
d'ordres généraux et spécifiques.
1) Les conditions générales
d'implantation
On entend par condition générale, les
différents éléments visibles et pratiques sur lesquels les
industriels potentiels et actuels conditionnent leur implantation et
adhésion
dans la zone industrielle. De nos nombreux entretiens et
observations il ressort que les industriels focalisent leur attention sur les
mobiles suivants :
- La disparition de toute revendication sur les terrains
occupés ;
- L'acquisition de la pleine propriété dans les
terrains aménagés ;
- Mise en valeur permanente des terrains
aménagés ;
- Attribution des lots libérés de toute
hypothèque ;
- La planification des besoins et l'équipement des
surfaces loties ;
- Les prix acceptables.
2) Les conditions spécifiques
Elles sont beaucoup plus propres à chaque
secteur d'activité. De tous les responsables des différents
secteurs d'activité qui ont accepté travaillé avec nous il
ressort que :
- Secteur de la transformation des grumes de
bois
En plus des conditions générales
évoquées plus haut, les autres indicateurs d'adhésion dans
les zones industrielles sont :
- La sécurité permanente dans les sites
aménagés
- La mise en place des clôtures pour éviter
l'avancée pressante de la banlieue sur la zone industrielle
- Secteur de la transformation des produits agricole
et consommation courante.
Dans ce secteur, les industriels aimeraient
que :
- Les activités soient regroupées par secteur
d'activité
- Fluidité dans le mouvement des personnes et des biens
dans les sites industriels
- Propreté dans les zones
CHAPITRE IV :
PERSPECTIVE DE DIVERSIFICATION DU
PORTEFEUILLE PRODUITS/SERVICES COMME VECTEUR DE L'EFFICACITE DE LA MAGZI
Il va s'agir dans ce chapitre de montrer les implications que
peuvent avoir les techniques de diversification sur la performance de la MAGZI.
Mais avant d'y arriver il faudrait analyser au préalable l'attrait dans
les zones industrielles pendant la période allant de 2003 à
2007. Ce ci va nous permettre de donner l'orientation de la diversification
que doit adopter la MAGZI.
IV.1. ANALYSE TRANSVERSALE
DE L'ATTRAIT DANS LES ZONES INDUSTRIELLES MAGZI DE 2003 A 2007
Il convient de procéder ici à une analyse du
rythme des implantations dans les différentes zones industrielles (ZI)
MAGZI. Il sera question de faire une représentation graphique du nombre
d'unité de productions et commerciales implantées dans les zones
MAGZI horizon 2003-2007.
Tableau
6 : Entreprises MAGZI 2003-2007
ZI
Années
|
ZI
Yaoundé sud
|
ZI
Bonabéri
|
ZI
Bassa
|
ZI
Ombé
|
ZI
Ngaoun-déré
|
ZI
Bafous-
sam
|
Total
Entre-prises
|
2003
|
25
|
38
|
29
|
04
|
01
|
01
|
98
|
2004
|
30
|
40
|
30
|
06
|
01
|
01
|
108
|
2005
|
34
|
48
|
32
|
06
|
02
|
01
|
121
|
2006
|
43
|
49
|
46
|
12
|
02
|
01
|
153
|
2007
|
68
|
46
|
44
|
09
|
02
|
01
|
170
|
Source : Facturiers MAGZI
Le tableau ci-dessus représente l'ensemble des
entreprises installées dans les zones industrielles MAGZI. Nous pouvons
constater que , sur les sept zones industrielles dont dispose la MAGZI,
seulement six zones sont occupées et quant à la zone industrielle
de Garoua les entreprises sont présentes et devront être
reversées dans le portefeuille clients de la MAGZI.
Ce tableau nous permet également de voir le poids de
chaque zone dans le portefeuille client de la MAGZI. Ainsi, les zones
industrielles de Yaoundé et Douala sont les plus sollicitées et
contribuent également très fortement au chiffre d'affaires de la
MAGZI. L'attrait dans ces zones est aussi très important car elles
représentent à elles seules plus de 90% des implantations.
IV.1.1. Analyse du taux d'accroissement des industries dans
les zones MAGZI
Nous allons mesurer l'attrait dans les zones industrielles par
un indicateur simpliste qui est le taux d'accroissement des unités de
productions et commerciales à partir des données de
l'évolution du nombre d'entreprises installées en zone MAGZI de
2003 à 2007. A partir de cet indicateur, nous allons aussi mesurer le
risque de non implantation dans ces zones en calculant la variance ou
l'écart-type qui existe entre ces différents taux
d'accroissement.
Soit Tx le taux annuel en implantation dans les
zones industrielles MAGZI et Nx, le nombre total d'entreprises
installées pendant l'année x, calculons T2004,
T2005, T2006, T2007, avec T2003
l'année de base.
Soit Tg le taux global moyen en implantation dans les zones
industrielles MAGZI.
Nous constatons d'après ces différents taux que
la MAGZI ne connaît pas véritablement une demande massive en
implantation dans ces zones industrielles. Son taux moyen tourne autour de 15%
chaque année. Par rapport aux nombreuses entreprises installées
dans le territoire Camerounais pendant notre horizon temporel (2003-2007) ce
taux est faible.
Aussi, à travers ce taux moyen en implantation, nous
allons ressortir le risque que la MAGZI court à ne pas voir les
industries s'installées dans ses zones. Ce risque est mesuré par
l'écart type de la série des taux calculée à partir
de notre horizon temporel
Or
D'où
D'après ce résultat nous pouvons dire que le
risque de non implantation dans la zone MAGZI est grand.
La gestion des zones industrielles par la MAGZI suit dont une
loi normale dont la distribution de probabilité est: Z
(0,15 ; 0,66).
IV.1.2. Analyse de la position Concurrentielle
En nous inspirant du modèle de la matrice du Bolton
Consulting Group (BCG) le calcul de la position concurrentielle d'une
entreprise est basée sur la part de marché
relative du segment sur lequel elle évolue. Il a donc
été important pour nous de nous rapprocher de la Direction des
impôts et d'autres administrations pour avoir une idée des
industries et entreprises installées de façon légale dans
le territoire Camerounais. Il ressort donc du rapport d'activités 2007
de la direction des Grandes Entreprises que le Cameroun regorge près de
six cent unités de productions et de commerce toutes
spécialité confondue. De toutes ces entreprises la zone franche
regorge de près de 40 et la MAGZI en compte seulement 170. Dans ces
unités de production et de commerce nous constatons ainsi que la MAGZI
ne représente que près de 30% et à travers cette
représentativité la position concurrentielle de la MAGZI est
faible.
De ces deux analyses, attractivité faible et position
concurrentielle moyenne, nous allons à la suite faire une analyse des
perspectives de la diversification et amélioration des performances de
la MAGZI.
IV.1.3.Analyse des perspectives de la diversification et
amélioration des performances de la MAGZI
Cette analyse est relative aux différents entretiens
effectués auprès des responsables et certains clients actuels et
potentiels de la MAGZI.
IV.1.3.1) Entretien avec les responsables de la
MAGZI
Ces entretiens sont relatifs aux différents
thèmes développés dans le guide d'entretien.
1) La notoriété de la MAGZI
Les indicateurs de la notoriété concernent
simultanément la présence des faits et la réputation de la
structure. Pour susciter une certaine présence par les faits chez les
clients, les dirigeants mettent généralement auprès des
clients des brochures et les dépliants dans lesquels ils
véhiculent les messages témoignant de la présence
effective de leurs produits ou de leur existence. Pour asseoir sa
réputation, la MAGZI compte développer une stratégie
efficace lui permettant d'accroître sa célébrité. De
tous les responsables interrogés aucune action concrète n'est
visible ou palpable pour pouvoir
juger de la réputation de la MAGZI. La MAGZI compte
ainsi développer des stratégies de choc pour mieux se faire
connaître.
2) La perception des activités de la
MAGZI
Elle se caractérise par la place que les produits d'une
entreprise occupent dans la tête des clients et comment ces
produits/services se positionnent par rapport à ceux des concurrents.
Pour les responsables de la direction technique de la MAGZI,
la plupart des clients jugent l'offre de la MAGZI insuffisante et qu'elle
nécessite des améliorations.
3) Les nouveaux domaines d'activité
Ici, ce sont les activités autres que l'activité
de base exercées par une structure. Des responsables de la direction
commerciale et marketing il est important pour la MAGZI aujourd'hui de mettre
en oeuvres de nouvelles activité qui lui permettront de
développer de nouveaux segments d'activité et permettre
également à l'entreprise de renforcer sa position
concurrentielle. La MAGZI entend donc mettre en place des projets structurants
capables de rentabiliser à terme la structure.
4) Les facteurs
clés de succès
Ce sont les éléments sur lesquels l'on s'appui
pour développer une stratégie managériale capable
d'être à la hauteur des attentes de la structure. Les responsables
de la MAGZI sont conscients de ces éléments et comptent davantage
mettre l'accent sur la formation du personnel, l'utilisation des technologies
de pointes, la maîtrise de la structure des coûts et
développer des synergies entre les nouvelles compétences et
celles déjà existantes.
Il ressort de ces entretiens avec les responsables de la MAGZI
de savoir quelles sont les perspectives de la mise en place d'une
stratégie de diversification dans la gestion des zones industrielles
MAGZI.
IV.1.3.2.Les déterminants spécifiques du
management de diversification
Les déterminants spécifiques aux
stratégies de diversification respectent un ensemble
d'éléments cohérents sans lesquels l'entreprise ne saurait
réussir à susciter l'intérêt des industriels car, de
la force ou de la faiblesse de ceux-ci dépendent le succès et le
profit à long terme de l'entreprise. Par ces éléments,
l'entreprise entend connaître intimement ses clients, nouer avec eux une
relation de confiance à tel point que chacun reconnaisse son
individualité. Autrement dit, il s'agit de certains stimulants pouvant
permettre d'établir les liens structurels stables entre clients et
entreprises. A cet effet nous allons évoquer les entretiens avec les
clients de la MAGZI et clients potentiels pour une stratégie de
diversification fiable, rentable et durable pour la MAGZI
1) Entretien avec les
industriels
Ces entretiens sont aussi relatifs aux différents
thèmes développer dans le guide d'entretien.
- La notoriété
Sur le processus de confirmation- infirmation, un industriel
qui se trouve implanté dans la zone industrielle MAGZI connaît la
MAGZI. Ce qui suppose que la connaissance de la MAGZI est attachée
à un fait ou à la réputation. En règle
générale, si la valeur du service qu'il choisit lui procure
entière satisfaction, ou adapté à son besoin,
l'industriel est appelé à y demeurer. Dans le cadre de notre
recherche il faut noter que seul le fait est l'élément
fondamental sur lequel la MAGZI est connue.
- La
perception de l'offre de la
MAGZI.
Pour toutes les typologies d'entreprises qui ont
accepté travailler avec nous, l'unanimité a été
observée sur le fait que l'offre de la MAGZI est insuffisante et non
efficace à la réalisation des objectifs de ces industriels. Ces
industriels qu'ils soient actuels ou potentiels, regrettent le fait que les
zones ne soient pas équipées et le
manque de leur mise en valeur permanente. La gestion qui est
faite dans ces zones est aussi archaïque car ne respectant pas les normes
et standards internationaux.
- Les
nouveaux domaines d'activité
Il va s'agir ici de certaines activités que les
industriels aimeraient retrouver dans les zones industrielles, en
compléments des terrains qui leur sont offerts par les gestionnaires des
zones industrielles afin de faciliter leur plus grande adhésion.
Ces industriels, la plupart d'ailleurs aimeraient que soit mis
en place dans la gestion des zones industrielles une politique de moyens de
transport leur permettant de déplacer leurs marchandises de la zone
industrielle vers leurs entrepôts souvent éloignés de leurs
entreprises. La mise en oeuvre d'une autre forme de source d'énergie ne
venant pas nécessairement de AES-Sonel, qui freine leurs
activités et ne leur permet pas de pouvoir élargir leur
capacité de production. Créer un marché de la pollution et
le traitement efficace des déchets, la mise en place des logements en
proximité des zones industrielles pour la réduction de certaines
indemnités dans la gestion des entreprises installées dans ces
zones et loger les employés des zones industrielles.
- Les facteurs clés de
succès.
Pour une diversification efficace et réussie la plupart
des industriels pensent que, la MAGZI doit mettre l'accent sur l'utilisation
des technologies en vogue pour ces activités nouvelles, la formation de
son personnel, développer les stratégies avec d'autres secteurs
d'activité, développer des savoir-faire de pointes pouvant leur
permettre de s'arrimer aux standards et normes internationaux.
IV.2. SUGGESTION D'UNE STRATEGIE
DE DIVERSIFICATION DANS LE MANAGEMENT DE LA MAGZI
Cette section va nous permettre de mettre en place une
politique de diversification optimale à travers la proposition de
certains produits/services susceptibles d'être rentables pour la MAGZI.
Avant d'y arriver nous allons d'abord mettre en évidence des analyses
externes et internes de la structure. (Analyse SWOT).
IV.2.1. Possibilités du
marché
On entend par possibilités du marché, l'analyse
de l'environnement externe et interne d'une structure. Cette analyse est
appelée analyse SWOT en référence aux initiales des termes
en anglais (strengths, weaknesses, opportunities, threats).
IV.2.1.1. L'analyse externe
Il est question de ressortir l'environnement externe de la
MAGZI en identifiant tous les éléments externes susceptibles
d'avoir une influence sur la MAGZI Il sera donc question d'identifier les
tendances actuelles tout en déterminant les opportunités et les
menaces.
1) Les opportunités de la MAGZI
Une opportunité pour une entreprise, est un
phénomène externe susceptible d'avoir une influence favorable sur
son activité ou sa rentabilité. Les opportunités qui
s'offrent ainsi à la MAGZI sont diverses et multiformes. A titre
d'exemple, nous avons :
- Le décret n°2008/015/PM du 24 Janvier 2008
relatif aux modalités d'application de la loi n°2006/012 du 29
décembre 2006 fixant le régime général des contrats
de partenariat
- Les nouveaux plans d'urbanisation engagés par les
autorités des différentes communautés urbaines
- Les nouvelles technologies de l'information et de la
communication
- La demande en implantation des industries et entreprises
très forte en ce moment.
- Les accords de partenariats économiques signés
par le Cameroun et l'union européenne
- La montée en puissance très appréciable
actuelle de l'économie Chinoise
Sans toutefois, énumérer totalement cette
panoplie des opportunités que peut saisir la MAGZI, il est aussi
important d'évoquer des différentes menaces qui guettent cette
structure.
2) Les menaces
Une menace est un problème posé par une
tendance défavorable ou une perturbation de l'environnement,qui en
l'absence d'une réponse marketing appropriée conduirait à
une détérioration de la position de l'entreprise.
Dans le cas d'espèce, les effets négatifs
auxquels fait face la MAGZI sont :
- Le déficit énergétique
- L'avancée pressante et menaçante de la
banlieue sur la zone industrielle MAGZI
- La non orientation des industriels vers les zones MAGZI
- La concurrence illicite
- Les politiques fiscales appliquées sur les
sociétés
- L'implication très directe du Ministère de
tutelle dans la gestion des zones industrielles.
Ainsi, de cet environnement externe nous pouvons aussi
analyser les tendances de l'environnement interne
IV.2.1.2. L'analyse interne de la MAGZI
Toute activité industrielle ou commerciale, a besoin
d'être évaluée en terme de forces et de faiblesses.
1) Les faiblesses de la MAGZI
On entend par faiblesses, les insuffisances constatées
ou observées dans la gestion de la MAGZI .Ainsi, nous aurons par
exemple :
- Une réputation très faible
- Parts de marché faibles malgré le statut de
monopole
- Capacité d'innovation faible
- Absence de coordination entre les différents
services
- Utilisation sous optimale du personnel
- Capacité de production des terrains viabilisés
faible
- Gestion de la relation client inexistante
- Planification des besoins en aménagement des terrains
inexistante
- Difficultés de recouvrement des loyers
- Difficulté à mobiliser les financements
nécessaires aux indemnisations et aux aménagements jadis
supportés par l'Etat
Sans toutefois, se limiter sur ce tableau sombre de la MAGZI,
il est aussi nécessaire de relever quelques potentialités
managériales qui donnent un souffle de vie à la structure.
2) Les forces de la MAGZI
Ici, on se réfère aux différentes
potentialités dont dispose la MAGZI pour conduire ses activités
de façon efficace. Ainsi, il va s'agir de :
- Couverture du territoire en zones industrielles
- Maîtrise des coûts ou disponibilité du
capital
- Pouvoir de négociation acceptable auprès des
industriels potentiels
- Rémunération régulière du
personnel
- Capacité à gérer les acquis
efficacement
- Maîtrise de l'expertise en aménagement des
sites industriels.
IV.2.2. Architype de diversification à
implémenter à la
MAGZI
Il sera question pour nous ici de faire des suggestions
relatives à une stratégie de diversification opportune pour la
structure.
Ainsi, nous allons d'abord évoquer certains aspects
liés à nos analyses faites plus haut et esquisser certains
services/produits recueillis lors de nos entretiens relatifs avec les clients
actuels et potentiels de la structure.
IV.2.2.1. Les aspects d'une étape de
diversification
Pour mettre en place une politique de diversification, la
prise en compte de certains éléments est importante. Il ressort
ainsi de nos entretiens avec les clients et l'analyse faite sur les indicateurs
de diversification le constat suivants :
1) La notoriété
Nous savons que, la notoriété d'une entreprise
repose sur les faits et sa réputation. Il se dégage de nos
entretiens que la MAGZI est mal connue. Il est ainsi important pour la MAGZI
d'opter pour une communication axée beaucoup plus sur ses
activités et non plus fondamentalement sur l'institution qui lui
crée d'ailleurs beaucoup de peine à asseoir sa
notoriété.
2) La perception des activités
C'est la façon dont les clients définissent
l'offre d'une entreprise dans leur tête, ou encore le positionnement
qu'une entreprise veut donner à ses produits/services. De nos multiples
entretiens avec les industriels, il ressort que l'offre de la MAGZI est
insuffisante et n'est pas de qualité. Il est donc important pour les
dirigeant de mettre en place une politique de mise en valeur permanente de ses
terrains, mener permanemment des enquêtes de panels afin de
déceler les besoins réels des clients.
3) Attractivité et position concurrentielle du
segment d'activité
De l'analyse faite en (IV.1.), ces deux
indicateurs permettent de donner le véritable sens que doivent donner
les dirigeants d'une entreprise lorsqu'ils s'engagent dans une stratégie
de diversification.
Ainsi, de cette analyse il ressort que la position
concurrentielle de la MAGZI est faible au regard de son ratio entreprise par
rapport aux entreprises qui s'installent hors
de ses zones environ 170/600 pour l'année 2007 soit 30%
des entreprises installées dans ses zones7(*).
Aussi, d'après le taux d'accroissement moyen en
implantation calculé plus haut, la MAGZI s'attend depuis 2003 à
environ 15% d'implantation en industries8(*) . Ce taux étant largement inférieur
à 50% nous pouvons donc penser que la MAGZI a un taux
d'attractivité faible.
Avec ainsi, une position concurrentielle moyenne et une
attractivité faible en implantation, la MAGZI devrait adopter une
diversification de survie pour les nouvelles offres qui seront faites aux
clients.
La mise en place de cette diversification va permettre
à la MAGZI de faire appel à de nouvelles compétences et
entraîner un renforcement du potentiel concurrentiel de l'entreprise dans
son activité connexe ou complémentaire permettant à la
MAGZI de bouleverser le jeu concurrentiel qui lui est défavorable.
IV.2.2.2. Suggestions managériales
De tous les entretiens que nous avons eus avec les clients
actuels et potentiels de la MAGZI, il ressort de ces entretiens que les
attentes des industriels sont nombreuses et leur adhésion dans les zones
industrielles pas chose aisée pour la MAGZI. La stabilité de
l'ancrage dans les zones industrielles est donc subordonnée par une
amélioration de l'offre qui existe et en plus par des offres nouvelles
que la
MAGZI doit impérativement mettre à la
disposition des industriels afin de susciter leur implantation massive.
1) Le développement du potentiel de l'offre de
la MAGZI
La plupart des produits qu'ils soient de consommation
courante ou des biens industriels ont du potentiel ; cela signifie qu'on
peut toujours apporter des améliorations. Pour continuer à
survivre la MAGZI doit :
- Négocier de gré à gré avec
toutes les spécificités d `entreprises rencontrées
dans le territoire afin de leur apporter une offre adaptée à
leurs besoins limitant ainsi les contrats d'adhésion dont sont victimes
les industriels ;
- Mettre permanemment les terrains en valeur ;
- Renforcer le dispositif sécuritaire dans les zones
industrielles surtout celle de Bassa ;
- Respecter les termes des cahiers de charges en
matière d'équipements de base (eau, électricité,
téléphone, route et voies de désertes) ;
- Accorder plus d'attention aux industriels implantés
sur les zones industrielles.
Comment évoquer ces améliorations sans toute
fois penser à de nouvelles activités qui viendraient changer la
physionomie des activités proposées aux industriels
intéressés par la destination Cameroun, et permettre par
là une implantation massive dans ces zones ce qui impliquerait un
rendement meilleur pour la MAGZI.
2) Les combinaisons d'offre les plus rentables Pour
la MAGZI
La MAGZI, comme la plupart des entreprises a besoin d'un
portefeuille optimal pour lui assurer une rentabilité durable. Ainsi, la
MAGZI doit adopter un comportement rationnel et de son aversion pour le risque,
elle pourrait impérativement développer l'une des autres
activités ci-dessous pour élargir son offre et satisfaire ses
nombreux clients.
De tous les entretiens que nous avons eus
avec les industriels la question énergétique aura
été celle qui hante les esprits de tous les industriels. Beaucoup
d'industriels tardent à adhérer la zone industrielle à
cause de ce manque et insuffisante source d'énergie qui aujourd'hui est
devenue une condition sine qua non de création et de
matérialisation des projets de mise en place des entreprises. Pour ainsi
suppléer à cette situation, il serait important pour la MAGZI de
disposer d'un groupe électrogène dans chaque zone industrielle
de grande capacité (environ 100 Méga Watt par entreprise) capable
de palier aux multiples coupures d'électricité dans un avenir
très
court ; comme dans la plupart des zones industrielles en
Asie du Sud, la MAGZI devrait aussi se lancer dans la logistique industrielle
en mettant par exemple à la disposition des industriels un
matériel de transport qui permettrait aux industriels d'acheminer
facilement leurs marchandises des unités de production vers leurs
entrepôts ou magasins situés parfois hors des sites
industriels.
Aussi, pendant les entretiens il s'est aussi manifesté
un besoin de développement de la fonction résidentielle, par
l'édification des bandes résidentielles susceptibles de loger les
employés au sein des zones industrielles. Cette fonction a d'ailleurs eu
des résultats spectaculaires dans la gestion de la zone industrielle
d'Abidjan où cette dernière est devenue la première zone
de transaction foncière en Cote d'Ivoire9(*).
La deuxième partie de cette
étude a consisté à faire non seulement un état des
lieux des différentes spécificités rencontrées dans
la zone industrielle camerounaise, mais aussi à identifier les
indicateurs sur lesquels les industriels focalisent leur attention pour
adhérer aux zones industrielles MAGZI. Il s'est donc agit pour nous
dans cette partie, de faire une analyse plus pointue sur les variables fiables
de la diversification afin de dégager les perspectives de mise en oeuvre
des techniques de diversification au sein de la MAGZI.
CONCLUSION GENERALE
La question qui nous interpellait était celle de savoir
dans quelle mesure les techniques de diversification peuvent améliorer
la performance de la MAGZI. Du fait que la MAGZI soit victime de la concurrence
illicite, elle est obligée aujourd'hui de développer des
politiques de gestion capables de lui assurer des rendements durables.
Pour répondre à la question principale surtout
au regard de l'environnement dans lequel la MAGZI évolue, nous avons
pris soins de la notion de diversification du portefeuille produits/services
ainsi que toutes les typologies liées à cette notion.
Nous nous sommes accordés sur le fait que la
diversification est une arme incontournable pour la MAGZI à faire face
aux influences dont elle est victime. La mise en place d'une stratégie
de diversification au sein de la MAGZI passe nécessairement par une
étude approfondie des différentes spécificités
rencontrées dans les zones industrielles afin de leur apporter une
offre adaptée à leurs différents besoins .La tentative de
réponse à ce constat s'appui sur les concepts (de nouveaux
domaines d'activité , des facteurs clés de succès et des
synergies que peut développer la MAGZI avec d'autres secteurs
d'activité) ayant été développés dans notre
travail, et qui doivent être combinés dans la conception d'une
stratégie de diversification optimale.
Notre choix de méthodologie pour répondre
à notre question principale se justifie par la nature du sujet
traité. Ainsi, nous avons opté pour la méthode qualitative
inductive par étude de cas pour sa flexibilité. Ce choix peut
aussi s'expliquer par le sens que les gestionnaires de la zone industrielle
accordent aux faits.
L'étude de cas a été retenue comme moyen
d'investigation parce que donnant une possibilité de circonscrire son
domaine de travail en permettant dans la perspective la collecte des
données très diverses et enrichissantes par le biais d'un guide
d'entretien. L'avantage ici est quelle permet d'aller sur le terrain avec un
minimum de connaissances.
Concernant ainsi la diversification au sein de la MAGZI, nous
avons constaté lors des entretiens réalisés auprès
des responsables et clients que la MAGZI est mal connue et que son offre est
insuffisante et évidemment non adaptée aux nombreux
besoins des industriels. Il a été aussi
remarqué que chaque spécificité aspire beaucoup plus
à d'autres services et que les éléments sur lesquels la
MAGZI devrait s'appuyer pour une offre nouvelle sont les mêmes. Fort donc
de ces constats, des recommandations ont étés formulées
à l'endroit de la MAGZI à savoir une publicité
accentuée sur les produits et non sur l'institution, la mise en valeur
permanente des terrains, la mise en place d'un groupe électrogène
dans chaque zone industrielle, la mise en place des bandes
résidentielles d'une part et la logistique industrielle par le
matériel de transport des marchandises d'autre part.
BIBLIOGRAPHIE
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diversification», Harvard Business Review, 35
(5), pp.113- 124.
ANSOFF, H. I. (1958) `A model for
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ANSOFF, H. I. (1965). Corporate
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CHANDLER, A. D. (1958). Strategy
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INSTITUT NATIONAL DE LA STATISTIQUE: Annuaire
statistique camerounais n°2006
LONGATE J. (2000) , Marketing
Industriel : De la Stratégie à l'Opérationnel,
édition ESKA
KOTLER P et DUBOIS B (2006) , Marketing
et Management 12è édition NOUVEAUX HORIZONS
KOTLER. P. et DUBOIS B (2002), Marketing
et Management, 10è édition, plubli-union 790p
MARKOWITZ H(1959) portfolio selection :
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ROBERT COBBAUT (1991) Théorie
Financière 4è édition ECONOMICA
ROBERT GOFFIN (1988) Principe de Finance
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RUMELT, R. P. (1982) `Diversification
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Générale de l'Entreprise, 3è édition, Dunod,
Paris.
USINIER et al (1983), Introduction
à la Recherche en Gestion , ECONOMICA.
WACHEUX F (1996) Méthodes qualitatives
et Recherche en Gestion, ECONOMICA ; 290P
WEB-BIBLIOGRAPHIE
WWW.atalvic.com
WWW.google.com
WWW.marketing-étudiant.fr
DOCUMENTS MAGZI
-Brochures
-Catalogue des zones industrielles
-Contrat de performance Etat -MAGZI
- Facturier MA GZI
-Rapport d'activité horizon 2007
-Textes de création de la MAGZI
ANNEXES
ANNEXE 1 :
Organigramme de la MAGZI
ANNEXE 2 : Guide
d'entretien- Clients actuels et potentiels
Madame, Mademoiselle, Monsieur ;
Dans le cadre de rédaction de notre rapport de fin
de formation à l'ESSEC, nous menons une étude portant sur la
Diversification du Portefeuille produits/services et amélioration des
performances dans les entreprises Publiques : Cas de la MAGZI. Nous vous
remercions de bien vouloir collaborer à la réalisation de ce
travail de recherche en répondant aux questions posées à
cet effet , tout en vous garantissant que vos réponses ne seront
utilisées qu'à des fins académiques.
THEME1 :
Notoriété de la MAGZI
Parlez nous de MAGZI
THEME2 : La
perception de l'offre de la
MAGZI
Comment appréciez-vous l'offre proposée par la
MAGZI ?
THEME3 : Nouveaux
domaines d'activité
Quels autres produits/services pourraient vous
satisfaire dans la gestion des zones industrielles ?
THEME4 : facteurs
clés de succès
Sur quels éléments la MAGZI devrait
mettre l'accent pour ses nouvelles offres ?
ANNEXE 3 : Guide d'entretien- Responsables MAGZI
Madame, Mademoiselle, Monsieur ;
Dans le cadre de rédaction de notre rapport de fin
de formation à l'ESSEC, nous menons une étude portant sur la
Diversification du Portefeuille produits/services et amélioration des
performances dans les entreprises Publiques : Cas de la MAGZI. Nous vous
remercions de bien vouloir collaborer à la réalisation de ce
travail de recherche en répondant aux questions posées à
cet effet , tout en vous garantissant que vos réponses ne seront
utilisées qu'à des fins académiques.
THEME1 :
Notoriété de la MAGZI
Parlez-nous de la MAGZI
THEME2 : La
perception de l'offre de la
MAGZI
Comment les clients jugent-ils votre offre ?
THEME3 : Nouveaux
domaines d'activité
Quels sont les autres besoins de vos clients ?
THEME4 : facteurs
clés de succès
Sur quels éléments seriez
vous prêts à agir pour mettre en place de nouveaux produits ?
* 1 Henri Guitton, Economie
politique 10è edition Dalloz 1974
* 2 Porter, M. E.
Competitive Strategy: Techniques for Analyzing Industries and
Competitors, The Free Press, New York, 1980
* 3 Stratégor(1997) ,
politique générale de l'entreprise3è édition Dunod,
Paris
* 4 Noël Amenc(2OO2),
théorie du portefeuille et analyse
* 5 Markowitz H cité
Robert Cobbaut, théorie financière 4è édition
* 6 Spécifique
mesurable atteignable réalisable et définit dans le temps
* 7 Fichier entreprise 2007
Direction Générale des impôts
* 8 Fichier clients MAGZI
* 9 OBSERVATOIRE DE L'HABITAT ,
MCU ,DCU, compte rendu d'activité année
2000-2001 .Abidjan ,99 p. multigr
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