CHAPITRE IV : LES METHODES D'ANALYSE
Les réponses à toutes les questions
posées plus haut ont nécessité la mise en jeu et la
collaboration de deux principales démarches psychologiques. Les
démarches retenues pour la présente entreprise de recherche sont
la démarche génétique et la démarche
comparative.
4.4. LA DEMARCHE GENETIQUE
La méthode génétique cherche la
genèse des évènements, c'est-à-dire les
antécédents. La génétique pose les questions :
Quand ? Pourquoi ? Comment ? Il s'agit donc d'un processus se
déroulant dans le temps, c'est une explication diachronique.
Comme l'histoire, la génétique répond
à la question quand ? Mais ses réponses au pourquoi et au
comment ont un autre sens. Elles impliquent une histoire, mais ce n'est pas
l'histoire succession (diachronique).
La notion du temps distingue ici encore l'explication
historique de l'explication psychologique portée vers la
génétique. Pour la génétique, le temps est
secondaire. C'est le sous-produit d'une genèse qui a son propre rythme
et cherche une causalité. C'est la méthode la plus
« honnête » (fidèle), puisqu'elle annonce dans
son titre même quel est son but : trouver la cause initiale, le fait
générateur. Mais en sciences sociales, ce genre de reconnaissance
est plus difficile car trop d'événements peuvent avoir
conçu celui que l'on étudie. Il n'y a le plus souvent que des
présomptions de filiation. C'est pourquoi sans doute, la méthode
génétique, très utilisée en psychologie, s'est
faite beaucoup plus rare dans les autres sciences de l'homme.
Pourtant, déclare Piaget, de même qu'en
psychologie, il y a lieu de distinguer les explications
génétiques portant sur les mécanismes du
développent et l'analyse des états d'équilibre comme
tels.
Cette méthode consiste en effet à observer les
faits, non pas seulement en les dénombrant, mais en appliquant les
principes de la critique historique ou de la statistique ; à
systématiser ces faits, c'est-à-dire à
démêler sous des changements apparents des identités
fondamentales de faits et enfin opérer tantôt des
généralisations tantôt des spécificités
constituant des hypothèses de même ordre et de même valeur
que les théories scientifiques en général.
Recourir à la démarche génétique
sera donc pour nous l'occasion d'expliquer les conditions de travail des
opérateurs de photocopie. La démarche génétique
sera complétée par la démarche comparative.
4.5. LA DEMARCHE COMPARATIVE
On dit d'elle en sociologie que c'est la méthode
scientifique par excellence. Elle consistera à opérer des
rapprochements, des regroupements et des recoupements de manière
à distinguer les éléments généraux ou
spécifiques à travers l'étude scientifique du
problème envisagé.
La comparaison peut se faire de façon verticale
c'est-à-dire dans le temps, ou de façon horizontale
c'est-à-dire dans l'espace. Elle peut se faire à
l'intérieur d'un même fait ou mettre en rapport deux faits et
plus. Dans la comparaison scientifique, l'invariant et le variant ont une
signification. A partir de la connaissance des autres faits, on est en mesure
de connaître les faits qui se posent à nous, dans leur
insuffisance et dans leur acquis.
Ce n'est plus une comparaison ethnocentrique, mais une
comparaison scientifique. C'est ici là notre préoccupation
concernant les conditions de travail des opérateurs de photocopie.
A l'issue de la présentation des méthodes
d'analyse à savoir les démarches génétiques et
comparatives, convient-il à présent d'invoquer les
difficultés rencontrées au cours de cette étude.
4.6. LES DIFFICULTES
D'ENQUÊTE
Les entreprises de recherche n'échappent en
général pas à des difficultés quel que soit leur
enjeu, leur porté et leur taille. Nous ne faisons pas exception à
la règle. Nous avons en effet rencontré des difficultés et
nous tenons à les exposer car, la qualité de notre travail est
partiellement fonction de celles-ci. Elles sont aussi nombreuses que diverses
dans leur importance, mais nous n'avons retenu que deux principales :
- La première, c'est la difficulté d'avoir des
informateurs (opérateurs de photocopie et leurs clients) pour nous
accorder des temps d'interview. Certains étaient occupés par leur
travail, d'autres étaient par contre septiques et susceptibles. Il
faillait l'appui des amis ou des contacts des premiers interrogés pour
persuader les autres à nous accorder un temps d'observation direct ou
d'entretiens.
- la deuxième difficulté est d'ordre financier.
Vu nos moyens insuffisants, il nous a été difficile de nous
faire aider par des enquêteurs dans le cadre des enquêtes par
questionnaire. Cette motivation de réaliser ce travail nous a donc
demandé beaucoup de patience.
Après l'enquête de terrain, comment avons-nous
organisé nos données. Cette préoccupation nous conduit
à notre troisième grande partie intitulée
« résultats ».
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