B Les intervenants sur le marché de change, les
places financières et les produits utilisés
Chapitre 1 Les intervenants sur le marché de
change
Le marché des changes est le lieu abstrait (non
géographique) où s'effectuent les transactions sur devises.
Intégré au plan mondial, impliquant toutes les places
financières, il fonctionne de façon permanente 24h/24h .Il
connaît un essor remarquable.
1 les banques secondaires
Les banques et leurs filiales prennent en charge les
opérations pour leur propre compte et celui de leurs clients. Pour
faciliter leurs opérations, les banques ont des dépôts
auprès d'institutions financières étrangères qui
jouent le rôle de correspondants.
Etant les plus importants opérateurs sur le
marché de change, elles subissent aujourd'hui de plus en plus la
concurrence croissante de grands groupes industriels. En France, nous avons
l'exemple de Renault Finance, ainsi que de British
Petroleum International, qui a débuté son
activité au début des années 1985.
Face à cette concurrence croissante, les banques sont
obligées de prendre des positions spéculatives,et d'être
fréquemment en position de change, ce qui n'a pas été le
cas à une époque. Cette prise de risque n'a rien de scandaleux
puisqu'elles sont obligées de prendre en charge les risques dont se
débarrassent les importateurs et exportateurs et essaient de se
couvrir.
Les banques se retrouvent alors très souvent dans la
position de market maker, ce qui apporte de la liquidité au
marché, surtout lorsque la grande majorité de leurs clients sont
commerciaux sont acheteurs ou vendeurs de devises.
Les banques réalisent ainsi des profits grâce aux
spreads et commissions qu'elles font payer à leurs clients. Cependant
grâce aux méthodes de plus en plus sophistiquées dont
disposent les grandes entreprises, il est quasiment impossible aux banques de
faire de gros gains à partir des spreads,les entreprises disposent
d'informations,et parfois de tables de changes avec des compétences
équivalentes à celles des banques. Ainsi les banques sont
contraintes de réduire leur propre marge pour maintenir une
clientèle exigeante, et qui serait prête à passer à
la concurrence. Sur le marché de change le minimum pour une transaction
est de l'ordre de trois à cinq millions de dollar, certaines
transactions pouvant atteindre jusqu'à cinquante millions de dollar. Ces
énormes sommes mettent aussi les banques dans des positions
délicates, surtout elles peuvent mettre des banques en faillite en un
temps très bref, ce qui les poussent à une réglementation
stricte, ainsi qu'à leurs cambistes qui doivent respecter position
overnight et intraday très strictes
.Les cambistes travaillent sur des tables de change qui sont pourvues d'outils
performants de télécommunication et de l'informatique. Chaque
poste de travail comporte :
· Un ou deux terminaux fournissant une information en
temps réel sur les cours de change et les taux
d'intérêt ;les plus utilisés sont ceux de Bloomberg,
Reuters et Telerate ;leur présence permet de relier entre elles
toutes les salles du monde.
· Plusieurs téléphones digitaux ;
· Plusieurs lignes directes afin de pouvoir joindre
instantanément les filiales étrangères, les banques, les
courtiers et les clients importants ;
· Un système d'information donnant en temps
réel la position de la banque dans chaque devise.
· Un micro-ordinateur doté de logiciels d'aide
à la décision permettant des calculs rapides en vue d'effectuer
des opérations d'arbitrage, de placement, de spéculation et de
couverture sur la base de décisions prises par l'ordinateur.
A l'origine les cambistes étaient sans
véritable formation soutenue et pointue, mais les banques font appel de
plus en plus aujourd'hui à des jeunes courtiers diplômés,
issus des grandes écoles commerciales et scientifiques et des
universités.
|