Chapitre 1 Les approches traditionnelles
Nombreuses ont été les théories
économiques qui ont montré sur un plan purement
économique la formation des cours de change.
Cependant toutes ces théories ont de nos jours peu
d'impact sur la sphère financière d'où le recours à
de nouvelles approches beaucoup plus pratiques et reflétant les
réalités du marché.
1 La parité de pouvoir d'achat (PPA) et la
détermination du cours de change.
Selon le principe de la parité des pouvoirs d'achat,
les prix des biens s'égalisent d'un pays à l'autre une fois
convertis dans une monnaie commune. Il suppose la possibilité d'arbitrer
sans entrave entre les biens et services disponibles en des espaces
différents .Cela est loin d'être toujours
vérifié.
La parité des pouvoirs d'achat absolue repose sur la
« loi des prix uniques » le cours de change C
égalise le niveau des prix des pays domestiques (P) avec celui des pays
étranger (P') on peut alors écrire que P=CP' ou encore C=P/P'.
Dès lors que P augmente (ou augmente plus vite que P')
la vérification du principe de la parité des pouvoirs d'achat
entraîne une augmentation de C, c'est-à-dire une
dépréciation de la monnaie domestique. De fait, si P augmente par
rapport à P', les résidents du pays domestique demanderont une
quantité accrue de produits libellés en monnaie
étrangère, d'où une hausse de la demande de cette monnaie
(hausse de l'offre de monnaie domestique) tandis que les étrangers
demanderont moins de produits domestiques, d'où une moindre demande de
monnaie domestique .Il en résulte une dépréciation de
cette dernière jusqu'au rétablissement de l'équilibre.
La théorie de la parité de pouvoir d'achat
repose sur certaines hypothèses : absence des coûts de
transports, informations disponibles à coût nul sur les prix
pratiqués dans chaque pays, absence d'obstacle à l'échange
(droit de douane ou barrières non tarifaires),
homogénéité des biens à
défaut de laquelle les écarts éventuels de prix pourraient
être liés à des différences de qualité.
La réunion de cet ensemble de conditions est
nécessaire du fait que la relation de parité de pouvoir d'achat
repose sur des comportements d'arbitrage, fondements de ce que l'on appelle
aussi la loi des prix unique.
Si, en d'autres termes le prix des biens domestiques est
inférieur à celui des biens étrangers exprimés en
monnaie domestiques, les arbitrages vont provoquer une demande accrue des
produits domestiques au détriment des produits étrangers, la
demande corrélative de monnaie domestique contre devise
étrangère entraînera une appréciation de la monnaie
domestique (une baisse de C) ou des mouvements de P et P' qui
rétabliront la parité de pouvoir d'achat.
Cependant tous les biens et services ne font pas l'objet de
commerce international, d'où il fait une distinction entre secteur
abrité et secteur exposé, cela remet en cause la théorie
de la parité de pouvoir d'achat.(Cf. repère sur le principe de
Balassa )page 186
Enfin il faut tenir compte du fait que la relation change-prix
n'est pas univoque d'une part et d'autre part la PPA ignore le rôle
croissant des mouvements de capitaux à l'origine d'une volatilité
accrue des marchés de change et des déviations durables par
rapport au taux de PPA.
Aujourd'hui la PPA apparaît plus comme un instrument une
référence (une monnaie est sur ou sous -évaluée par
rapport au PPA) plutôt qu'un véritable instrument de
prévision.
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