3 Organisation de la gestion du risque de change
La définition par Shell
Sénégal d'une orientation stratégique claire
pour la gestion de risque de change ,devra nécessairement s'accompagner
d'une réorganisation interne afin de mieux prendre en charge les risques
liés aux fluctuations du cours de change,de taux d'intérêt
et peut-être un jour les prix.
Il s'avère donc impérieux de mettre en place
cette structure pourvue en hommes et en matériels au sein de la
trésorerie avec une mission très claire, définie par les
responsables de Shell Sénégal.
3.1 Mise en place d'une unité de gestion du
risque de change.
L'importance des pertes de change observées du fait des
fluctuations fréquentes du cours du dollar essentiellement plaide en
faveur d'un renforcement de la direction financière de l'entreprise et
d'une mise en place rapide d'une unité chargée de la gestion des
risques en son sein. Cette entité permettrait à l'entreprise de
concentrer en son sein la gestion de tous les risques, et d'éviter
qu'il y ait plusieurs niveaux de gestion des activités qui comportent
un risque au niveau international.
Cette mise en place devrait s'accompagner d'une
réorganisation de la trésorerie qui doit s'acquitter de cette
mission.
Cette gestion nécessite à notre sens des mesures
susceptibles de bien prendre en charge les enjeux futurs et actuels.
Nous proposons une série de mesures en vue
d'améliorer la gestion du risque de change et, in fine
l'amélioration de la rentabilité de la firme.
Politique appropriée de gestion du risque de
change
Afin de mieux faire face aux défis de la fluctuations
des cotations de change,il nous semble nécessaire que la direction
générale s'assure que son orientation stratégique en
matières de risques associés aux mouvements erratiques des cours
de change sera bien prise en compte par les responsables opérationnels
.
Pour permettre aux responsables de gestion du risque de change
de travailler dans les conditions optimales, la direction doit aller plus loin
en définissant un cadre précis de référence dans
leur mission, surtout l'optique à court et moyen terme au niveau des
importations.
Une gestion prudente des risque correspond le mieux à
Shell, si nous partons de l'hypothèse que sa mission
est de réduire les risques et non de spéculer sur les
marchés.
Cependant la politique de gestion du risque de change doit
aller plus loin, elle ne doit pas se limiter à la réduction des
pertes de change uniquement.
Le cadre de référence est à
définir clairement avec des objectifs clairs et lisibles en terme de
position de change (réduction des pertes) .Cette politique doit
intégrer :
-intégrer la gestion du risque de change dans les
différentes conventions avec les banques
-le risque de contrepartie sur les opérations de
marché en déterminant : la qualité des contreparties
(niveau de notation minimum et expérience dans le domaine)
-les montants à traiter avec ces contreparties
-le nombre de contreparties à Dakar ou ailleurs
-définir les prérogatives de la structure
chargée de gérer le risque de change en même temps que les
procédures à respecter dans cette mission, énumérer
les instruments acceptés pour gérer le risque, les limites
à ne pas dépasser, en terme de pertes comme de gains, tout cela
pour éviter les positions trop spéculatives.
3.3 Les moyens humains et matériels pour une
politique appropriée.
L'unité de gestion du risque de change et le service
trésorerie qui l'abritera, devront avoir à leur disposition les
ressources humaines en quantité et en qualité, les ressources
matérielles adéquates pour mener à bien leur mission de
gestion de risque de change.
3.3.1 Les moyens humains.
Shell Sénégal doit s'assurer que l'unité
de gestion de risque de change dispose de compétences confirmées
pour bien mener sa mission, pour cela, il s'avéra sûrement
nécessaire de renforcer les compétences et connaissances des
agents de la trésorerie, ou bien, de faire appel à des
compétences extérieures par un recrutement adéquat.
Il est aussi impérieux de disposer d'un nombre
suffisant d'agents qui pourront permettre à l'entreprise de mener
chaque fois que cela sera nécessaire les actions de couvertures des
risques, surtout en cas d'absence ou d'indisponibilité d'un des agents
de cette unité.
3.3.2 Les outils informatiques.
L'entreprise pourra investir dans certains logiciels, pour
bien mener sa mission et optimiser ses opérations sur le
marché.
L'acquisition de moyens informatiques pourrait être
nécessaire pour établir un prix de certains actifs
négociés sur le marché.
L'utilisation de plus en plus fréquente des options sur
le marché de gré à gré nécessite d'avoir un
très bon « pricer » pour négocier très
strictement les primes à payer.
Un outil informatique adapté pourrait permettre
à l'entreprise de connaître les meilleurs coûts.
Certains logiciels de trésorerie disponibles permettent
d'évaluer les prix de certains actifs financiers, il faudra
vérifier le champ d'application et s'assurer de leur bonne utilisation
dans les transactions afin d'éviter des surcoûts.
D'autres part, certaines agences d'information proposent, pour
leurs services, des logiciels associés, et permettent à des
coûts accessibles de disposer des informations en temps réel sur
n'importe quel marché, dans notre zone UEMOA, beaucoup
d'institutions utilisent les services de ces agences que sont REUTERS ou
Bloomberg.
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