C. Autres garanties
spécifiques
Ici, nous allons évoquer brièvement certaines
pratiques de sécurisation déduites des
spécificités, usages et pratiques de la profession bancaire.
1. La domiciliation des loyers
Le prêteur se ménage ici plus une garantie,
qu'une modalité de paiement du prêt. Ainsi, dès lors que
les revenus immobiliers ont été pris en compte dans la
détermination des revenus mensuels cessibles de l'emprunteur, le
banquier prendra d'abord soin d'inscrire une hypothèque de premier rang
sur cet immeuble de rapport complémentaire et d'hypothèque
inscrite sur le titre foncier du bien à financer.
2. Le contrôle de l'utilisation
des fonds prêtés
Cette technique exige des décaissements au fur et
à mesure de l'avancement des travaux de construction. Chaque fois que
l'emprunteur fera un appel de fonds, des personnes qualifiées seront
envoyées sur le chantier pour constater et apprécier
l'évolution des travaux. Il s'agit d'un contrôle de
conformité du projet par rapport au plan et d'un contrôle
d'adéquation entre les financements et les travaux. Par ce biais, le
banquier évite un détournement néfaste aux deux parties.
3. Les techniques de l'assurance vie et
incendie
Par la technique de l'assurance vie, le banquier se fera
rembourser le capital restant dû par l'assuré si ce dernier
décède avant l'expiration du contrat.
Par la technique de l'assurance incendie, l'emprunteur se
verra remettre les fonds nécessaires à la réparation des
dégâts causés par l'incendie.
Dans le reste des cas, l'une et l'autre assurance sont
souscrites avant la signature du contrat, par adhésion de
l'assuré à une police de groupe, vie et incendie, ouverte par le
banquier auprès d'une compagnie d'assurance de son choix.
4. La délégation de
salaire
Elle est dans le contexte camerounais, à la fois un
mode de paiement et une garantie. Ceci dans la mesure où l'employeur de
l'emprunteur salarié procède à une retenue à la
source qu'il reverse au créancier.
Toutefois, il convient de noter que, les banquiers exigent une
domiciliation pure et simple du salaire.
Conclusion : Une plus grande difficulté
d'appréciation du risque
Plus le nombre de facteurs impliquant un risque est
élevé, plus grande sera la difficulté
d'appréciation. Mais quelque soit la qualité de l'analyse et des
moyens mis en oeuvre pour le réduire, on doit se rappeler que le risque
ne pourra jamais être totalement éliminé. Il subsistera
toujours une incertitude sur l'évaluation du risque.
Deux raisons rendent cette évaluation plus difficile.
D'une part, l'existence d'un plus grand nombre de complémentarité
et d'autre part le degré d'interdépendance des marchés qui
se trouve renforcé par la complexité de produits placés
simultanément sur les différents marchés. Il en
résulte une opacité qui rend plus difficile l'appréciation
du risque.
De plus, le développement des marchés de
gré à gré fait naître des interrogations nouvelles
sur la stabilité du système bien que ces produits
répondent à une demande de flexibilité que les produits
standardisés ne parviennent pas à satisfaire.
Dans le même temps, du fait des innovations
technologiques, l'amélioration des conditions d'information a
renforcé la concurrence. Il aurait pu en résulter de meilleures
prévisions. Mais la mutation rapide de l'économie mondiale a
introduit constamment des sources d'erreurs nouvelles et les prévisions
ont été rendues plus difficiles.
Ceci fait, il nous semble à présent opportun de
nous pencher dans les lignes qui suivent sur les aspects pratiques d'analyse du
risque d'insolvabilité en matière d'octroi du crédit au
FNE. C'est l'axe principal de la deuxième partie.
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