DEDICACES
Je dédie de tout coeur ce travail à mon
épouse Madame YOMBO Mairo pour son énorme soutien, et à
mes enfants MALICK et NAFISSA pour toute la joie qu'ils me
suscitent.
A Monsieur et Madame ADIABA en reconnaissance des
efforts et sacrifices consentis pour ma formation, surtout pour la patience et
la confiance qu'ils n'ont cessé de manifester à mon
égard.
A vous aussi mes jeunes frères et soeurs pour
toute votre compréhension.
Une pensée particulière à mon
très regretté MACHIA ALADJI.
Yombo
Issa Ahmed
REMERCIEMENTS
Je tiens à manifester ici ma reconnaissance à
tous ceux qui m'ont prêtés main forte à l'aboutissement de
cette autre séquence de ma formation, et pour la réalisation de
ce travail.
Je m'adresse tout d'abord aux dirigeants, enseignants et
employés de l'ICY - UCAC, pour leur disponibilité et leur
abnégation, en particulier M. Célestin NENTA et le
Révérend Père Philippe DUBIN.
Mes remerciements s'adressent ensuite à tout le
personnel du FNE, qui m'a accueilli, guidé en son sein ; et
particulièrement à son Directeur Général M. MOUTHE
à BIDIAS Camille.
Je voudrais spécialement remercier Monsieur Florent
OLOA qui a accepter de diriger ce travail et dont la rigueur et la
disponibilité m'ont profondément marqué.
Je saisi encore cette occasion pour exprimer ma gratitude
à Monsieur l'Abbé Nestor pour la sollicitude et l'aide qu'il m'a
apportées.
A mes amis et collègues Alain, Franco, Bertrand,
Elisé, Cathy, Mougnol, Oscar, Léocaldie, Noelly, Hortense, et
tous les membres de l'ACF...etc.
Tous ceux qui ne se retrouveront pas dans cette liste, qu'ils
s'en prennent à ma tête, mais pas à mon coeur.
A tous et à chacun MERCI.
Ahmed YOMBO ISSA
LISTE
DES ABREVIATIONS
ANPE Agence Nationale pour l'Emploi
BEAC Banque de Etats de l'Afrique Centrale
CE Conseiller Emploi
CEMAC Communauté Economique et Monétaire de
l'Afrique Centrale
COBAC Commission Bancaire de l'Afrique Centrale
DAARH Direction des Affaires Administratives et des
Ressources Humaines
DOD Direction des opérations et du
développement
FIBEI Fiche Individuelle de Bilan Emploi
Indépendant
FNE Fonds National de l'Emploi
IMF Institution de micro finance
OPP Orientation Professionnelle en milieu Public
OPS Orientation Professionnelle en milieu Scolaire
PADER Programme d'Appui au Développement des Emplis
Ruraux
PARAF Programme d'Appui à l'Insertion des Agents de
l'Etat et Fonctionnaires déflatés
PARIC Programme d'Appui au Retour des Immigrés
Camerounais
PAS Plan d'Ajustement Structurel
PED Programme Emploi Diplômé
PRAIDES Programme d'Appui à l'Insertion des
Diplômés de l'Enseignement Supérieur
SEI Service des Emplois Indépendants
SIM Service de l'Intermédiation
SIVE Stages d'Initiation à la Vie de
l'Entreprise
SR Service du recouvrement
TRE Technique de Recherche d'Emploi
UCAC Université catholique d'Afrique centrale
LISTE DES TABLEAUX
Tableau N°1 : Les réalisations du FNE 43
Tableau N°2 : Coût de financement du projet
56
Tableau N°3 : Estimation du chiffre d'affaires 57
Tableau N°4 : Equipements et installations
nécessaires 58
Tableau N°5 : Matières premières 59
Tableau N°6 : Les ressources humaines 60
Tableau N°7 : Le coût des investissements et
schéma
de financement 61
Tableau N°8 : Estimation des charges
périodiques 62
Tableau N°9 : Comptes de résultat
prévisionnel 63
Tableau N°10 : Le plan de financement 65
SOMMAIRE
DEDICACES
I
REMERCIEMENTS
II
LISTE DES ABREVIATIONS
III
LISTE DES TABLEAUX
IV
SOMMAIRE
V
INTRODUCTION GENERALE
1
PREMIERE
PARTIE :
LES CONCEPTS DE MICROCREDIT ET
DE RISQUE DE CREDIT
5
CHAPITRE I :
DEFINITION ET ANALYSE DES CONCEPTS DE MICROCREDIT
ET RISQUE DE CREDIT
6
SECTION I - LE CONCEPT DE
MICROCREDIT
6
SECTION II - LA NOTION DE RISQUE DE
CREDIT
13
SECTION III - L'APPRECIATION ET
L'ETENDUE DU RISQUE DANS L'ACTIVITE DE CREDIT
17
CHAPITRE II :
LA GESTION DU RISQUE DE CREDIT
22
SECTION I - LES METHODES D'EVALUATION DU
RISQUE
22
SECTION II - LE CONTROLE DES
RISQUES
28
SECTION III - UN OUTIL DE
SECURITE : LES SURETES
32
DEUXIEME PARTIE :
LA GESTION DE L'ACTIVITE DE MICROCREDIT AU
FONDS NATIONAL DE L'EMPLOI
39
CHAPITRE III :
LA GESTION DES FINANCEMENTS
DES PROJETS AU FNE
40
SECTION I - PRESENTATION DU
FNE
40
SECTION II - PROCEDURES OPERATIONNELLES
D'APPUI A LA PROMOTION DES EMPLOIS INDEPENDANTS
43
SECTION III - LE RAPPORT D'ETUDES DE LA
DEMANDE DE CREDIT DE M. SAAS MALICK
54
CHAPITRE VI :
APPRECIATION DE LA METHODOLOGIE
ET DES CRITERES DE SELECTION DES CREDITS AU
FNE
68
SECTION I - LES FACTEURS DE
SUCCES
68
SECTION II - CRITIQUES ET
SUGGESTIONS
70
SECTION III - LIMITES DE L'INTERVENTION
DU FNE
77
CONCLUSION GENERALE
80
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
82
ANNEXES
84
TABLE DES MATIERES .85
INTRODUCTION GENERALE
Dans la plupart des pays du monde en général,
l'emploi salarié est en perte de vitesse. Cette profonde mutation des
économies modernes est la conséquence de l'évolution
économique et des crises observées ces dernières
années sur le marché de l'emploi. Force est de constater que
malgré les efforts des gouvernements, le chômage reste
préoccupant.
Si les causes de cette situation remontent à des
décennies, il apparaît aussi que la crise a rendu plus complexe la
recherche des solutions. L'évolution économique,
démographique et même démocratique de nos
sociétés semble être un processus de mutations à
moyen et long terme qui ne peut reposer sur les seules mesures de lutte contre
la pauvreté et le chômage. L'expérience a montré que
la croissance économique seule n'entraîne pas l'augmentation des
emplois. Ainsi, la promotion de l'auto emploi et la micro entreprise deviennent
une option salutaire tant pour les demandeurs d'emplois que pour les
gouvernements.
Seulement, l'observation de la sphère du crédit
institutionnel laisse présager « un apartheid bancaire et
financier ». Selon Muhammad YUNUS, fondateur de la Grameen Bank et
précurseur du microcrédit moderne, « les banques
avaient en quelque sorte construit une muraille que les pauvres ne pouvaient
pas franchir. Or, il y a dans le monde trois milliards de personnes, la
moitié de l'humanité, qui vivent avec moins de deux dollars par
jour et qui, aux yeux des banques ne sont pas solvables ! » En
réalité, selon lui, ce sont près de trois quarts de la
planète qui n'ont pas accès aux services financiers et ne peuvent
par conséquent rien entreprendre. Pour mettre fin à ce
système financier d'exclusion déshumanisant, il a fallu lui
adjoindre un système plus favorable aux pauvres : le
microcrédit.
L'activité de microcrédit consiste en
l'attribution de prêts de faible montant à des entrepreneurs ou
promoteurs locaux qui ne peuvent bénéficier des prêts
bancaires classiques. Il s'est développé dans les pays en voie de
développement où il permet de concrétiser des microprojets
favorisant ainsi l'emploi et la création des richesses. Notons tout de
même que le microcrédit s'inscrit dans une sphère plus
complète qui comprend d'autres outils financiers tels que
l'épargne, la micro assurance et d'autres produits bancaires qui forment
la micro finance.
En reconnaissance à l'importance et la portée de
cette activité, les Nations Unies ont décrété
l'année 2005, année mondiale du microcrédit. A ce propos
et à l'occasion de son lancement, Monsieur KOFI ANNAN a
déclaré le 18 Novembre 2004 que : « Dans bien
des pays, le microfinancement s'est révélé une arme
efficace contre la misère et la faim. Il permet d'améliorer
réellement le sort des gens, surtout de ceux qui en ont le plus
besoin ». L'importance planétaire de cette activité a
été consacrée d'ailleurs en Octobre 2006 avec
l'attribution du Prix NOBEL de la paix à M. YUNUS MOHAMMAD et la
GRAMEEN BANK pour leurs activités dans le domaine.
Dans un pays en voie de développement comme le
Cameroun, ou l'état ne pourrait plus fournir aux jeunes
diplômés des emplois, les initiatives privées deviennent le
moteur de développement ; et cela à travers un esprit
entrepreneurial stimulant la créativité des individus, tout en
augmentant le nombre des employés et des structures productrices
crées.
Ainsi, notre pays le Cameroun n'est pas resté en marge
de cette mutation. Il a tout d'abord créé un cadre institutionnel
et réglementaire à la microfinance en général, et
qui a vu la prolifération dans nos cités des IMF. En 1990,
l'environnement économique camerounais a été marqué
par la création FONDS NATIONAL DE L'EMPLOI à qui incombe la
lourde mission d'intérêt public qu'est : la promotion de
l'emploi.
Intérêt du sujet
Au FNE, organisme de service public, l'on s'est rendu compte
que la promotion de l'emploi ne saurait se réduire à la diffusion
des informations sur l'emploi et à l'intermédiation. Cette
institution s'est donc adjoint le rôle de financier des micro projets et
micro entreprises, ainsi que le monde paysan par les PADER. Activité qui
nécessite une mobilisation d'importants moyens financiers qu'il faille
absolument contrôler.
Cependant, comme toute activité de crédit
classique, celle de microcrédit est étroitement liée
à la notion de risque dont l'impératif de maîtrise
conditionne sa pérennité. Cela est d'ailleurs plus
préoccupant au regard du public cible qui est constitué des sans
emplois et personnes démunies, de la mission sociale du FNE qui est
fondamentalement la promotion de l'emploi, et son statut d'entreprise publique
qui suscite auprès des bénéficiaires des attitudes peu
favorables au bon dénouement de la relation de crédit.
Problématique de notre étude
Si le volume des placements en emplois salariés et des
formations enregistre des résultats éloquents, le taux de
recouvrement des créances n'a pas encore atteint le niveau
escompté malgré les efforts de la hiérarchie.
Le problème qui se pose par ricochet pour le FNE est de
pouvoir, à chaque sollicitation réduire au maximum les risques
liés aux crédits octroyés. C'est un impératif
catégorique dans la mesure où cette activité, jadis
réalisée sur fonds propres, doit sa survie aujourd'hui aux divers
partenariats développés. Il est donc question de savoir si les
critères et méthodes d'octroi des crédit par le FNE,
permettent à cette institution de pouvoir recouvrer efficacement ses
différents concours, tout en assurant la survie des unités
productrices créées et par ricochet celle des emplois induits, et
la maîtrise des risques y afférents.
Méthodologie de travail
Nous avons utilisé pour réaliser ce travail la
méthodologie classique consistant en la collecte des informations, leur
traitement et leur regroupement. Pour la collecte des données, nous
avons privilégié la procédure entonnoir en
réunissant toutes les informations concernant le sujet. Puis, nous avons
procédé à une analyse desdites informations qui nous a
permis de retenir les plus pertinentes et utiles à la réalisation
de ce travail. Ce qui nous a orienté vers les aspects importants du
sujet et conduit au choix des sources bibliographiques afin de les
approfondir.
L'objet du présent document est donc de cerner
l'appréciation et la gestion du risque liée aux crédits
accordés par le FNE, et plus précisément le risque des
crédits à l'auto emploi et à la micro entreprise. La
compréhension de cette interrogation nécessite à la fois
celle d'un certain nombre d'éléments théoriques sur les
notions de microcrédit et risque de crédit (première
partie) ; et celle de la méthodologie en vigueur dans le contexte
institutionnel qui a servi de cadre à notre application, à savoir
le FNE.
Pour ce faire, notre démarche consistera dans la
première partie en l'analyse des concepts de microcrédit et
risque de crédit (chapitre 1). Nous essayerons ensuite de faire un
diagnostic des différents éléments de la gestion du risque
en retenant principalement les méthodes d'évaluation, les
techniques de contrôle et la sécurisation des créances
(chapitre 2).
Dans la deuxième partie, le cas pratique permettra tout
d'abord d'aborder l'appréciation du risque de crédit au FNE par
l'analyse et l'application de la méthodologie utilisée (chapitre
3). Et Nous tenterons enfin, une appréciation globale des
critères retenus, et de l'activité du FNE (chapitre 4).
PREMIERE PARTIE :
LES CONCEPTS DE MICROCREDIT ET
DE RISQUE DE CREDIT
CHAPITRE I :
DEFINITION ET ANALYSE DES CONCEPTS DE MICROCREDIT ET RISQUE DE
CREDIT
Le micro crédit consiste en l'attribution des concours
financiers à ceux que l'ont peut qualifier
« d'exclus » du système bancaire classique. Le
risque est fondamentalement inséparable du crédit quelque soit sa
forme. G. Mercier le définit dans Traité de gestion comme
« la probabilité de survenance d'un évènement
néfaste ».
Dans ce chapitre, nous allons tout d'abord expliquer les
notions fondamentales de microcrédit et de risque. Nous nous attarderons
ensuite sur le concept de risque de crédit en ressortant ses
étendues, ainsi que ses sources d'appréciation.
SECTION I - LE CONCEPT DE MICROCREDIT
A. Historique
1. Origine du crédit
En 789, Charlemagne étend aux laïcs l'interdiction
du prêt à intérêts en Europe Occidentale.
Excepté auprès des juifs, on ne trouve guère de
crédit qu'au sein des monastères. Les moines n'hésitent
pas alors à contourner l'interdiction d'usure en assortissant leurs
prêts d'une garantie foncière ou en prélevant une
compensation pour le manque à gagner.
En 1515, le cinquième concile du Latran admet la
légitimité du taux d'intérêt prélevé
ou accordé par les Monts-de-Piété.
Calvin, réformateur et théologien
français (1509 - 1564), a officialisé le prêt à
intérêts. Pour lui, rendre l'argent productif signifie pouvoir
aider plus de monde.
On se rend compte que la pratique du crédit avec ou
sans intérêts est très ancienne. Cette activité a
connu de nos jours un développement extraordinaire par une adaptation
à toutes les situations de la vie, dont le microcrédit pour les
couches défavorisées.
2. Origine du micro crédit
Ce concept dont on peut trouver des origines anciennes dans
les mutuelles de crédit agricoles créées en Europe
à la fin du XIXè siècle a été repris, puis
développé par le professeur d'économie Mohammed YUNUS.
Après ses études aux Etats-Unis, YUNUS commence à
dispenser des cours d'économie à Chittagong sa ville d'origine au
Bangladesh. Lors d'une séance de travaux pratiques d'un cours relatif
à l'investissement, il propose à ses étudiants
d'interroger les fabricants de tabourets en bambou des plus proches villages.
Les 42 paysans interrogés ont besoin de 27 dollars pour
développer leur activité. Or, toutes les banques refusent de
financer ce trop faible montant à des clients à priori
insolvables. YUNUS déclare avoir eu honte de cette situation et prend la
résolution de risquer ses fonds en octroyant des prêts à
ces paysans. En permettant aux producteurs d'acheter d'avance le bambou sans
subir les variations importantes des prix, ils réussissent à
créer des emplois et à rembourser intégralement les fonds
empruntés auprès de YUNUS.
3. Situation contemporaine
Le microfinancement ne connaît des succès que
depuis les années 90. Auparavant, les programmes de crédits
subventionnés ou ciblés ont été parsemés
d'échecs cuisants pour les raisons suivantes:
v les institutions prêteuses n'étaient pas
financièrement autosuffisantes, donc rapidement
décapitalisées ;
v les fonds étaient détournés des
populations ciblées ;
v les marchés financiers étaient
déformés de telle sorte que l'on assistait à l'effet
d'éviction en matière de financement de leurs
activités.
C'est en Asie que le microcrédit connaît tout de
même le développement le plus important. On y trouve sept (07) des
neuf (09) institutions les plus performantes au premier rang desquelles le
GRAMEEN BANK. Ce sont aussi des organisations qui consacrent beaucoup d'efforts
à la nutrition, la santé, l'alphabétisation et la
formation financière.
4. Objectif et extension du micro
crédit
Pour ses défenseurs et promoteurs, le micro
crédit est une réaction à une injustice qualifiée
d'apartheid bancaire et financier. Pour ces derniers, les banques classiques
avaient construit une muraille que les pauvres ne pouvaient franchir ; Ce
qui faisait qu'en réalité, ce sont les trois quarts des habitants
de la planète qui n'avaient pas accès aux services financiers. Il
s'agit donc de mettre fin à cet apartheid.
B. Quelques
définitions utiles
Le concept de micro crédit nécessite pour sa
compréhension celle d'un vocabulaire qui lui est propre. La
précision des contours d'un certains nombre de termes couramment
utilisés dans les milieux d'affaires et académique constituera
notre préoccupation dans les lignes qui suivent.
1. Entreprenariat
C'est le processus par lequel des personnes prennent
conscience que le fait de posséder leur propre entreprise constitue une
option ou une solution viable. Elles pensent à des entreprises qu'elles
pourraient créer, prennent connaissance de la marche à suivre,
pour devenir un entrepreneur et se lancent dans la création et le
démarrage d'une activité rentable.
2. Esprit d'entreprise
L'esprit d'entreprise peut être défini comme
l'aptitude d'un individu, d'un groupe social, d'une communauté à
prendre des risques pour engager des capitaux dans une sorte d'aventure (une
entreprise), consistant à faire apparaître des valeurs et des
comportements nouveaux centrés sur la créativité, ceci en
employant et en combinant de la façon la plus performante possible des
ressources diverses.
3. Entrepreneurship
C'est une mentalité, un engagement social, une
façon de vivre qui pousse un individu, seul ou associé à
d'autres personnes à démarrer un projet et à prendre
l'initiative de combler un besoin ou réaliser un désir, un
rêve tout en assumant les risques.
4. Un entrepreneur ou promoteur
C'est un preneur de risques, quelqu'un qui sait saisir une
opportunité dans le but de réaliser un profit, mais qui doit en
assumer les risques. C'est aussi une personne imaginative, dotée d'une
capacité à fixer et à atteindre des buts.
5. Entrepreneur et
créativité
Etre créatif signifie être capable de
créer un produit à la fois original, adapté sur le plan
fonctionnel, et satisfaisant dans l'environnement cible. La
créativité est un processus au cours duquel l'individu explore et
évalue de nouvelles idées.
La création consiste à combiner des
éléments déjà existants, à les organiser ou
à les utiliser à des fins autres que celles pour lesquelles ils
avaient été originellement conçus.
6. Plan d'affaires
Le plan d'affaires est le document qui permet d'affiner son
projet et de répondre aux principales questions relatives à
l'étude du marché, aux aspects organisationnels, techniques,
financiers et juridiques.
C'est un document écrit qui retrace les buts et les
objectifs d'une entreprise ou projet, et inclut les étapes et les fonds
nécessaires pour réaliser ces buts. Les objectifs poursuivis sont
les suivants :
v fournir un outil de communication, qui met en exergue les
idées du promoteur auprès des éventuels bailleurs et
partenaires notamment les investisseurs, les associés et prêteurs
potentiels ;
v servir comme base sur laquelle l'on peut contrôler et
évaluer son projet ;
v agir en tant que mesure, pour déterminer votre
progrès et évaluer les changements.
7. Un projet
Un projet est un ensemble complet d'activités et
d'opérations qui consomment des ressources limitées (telles que
la main d'oeuvre, les fonds...etc.), et dont des individus, groupe ou classe
sociale attendent des revenus, ou autres avantages monétaires ou non
monétaires.
C. Du
microcrédit à la microfinance
1. Distinction
Crédit orienté vers les pauvres et les exclus,
peu susceptibles d'accès aux prêts classiques, le
microcrédit a en quelques années évolué vers la
microfinance qui se présentent comme un ensemble de services financiers
répondant à des besoins précis offerts par des
institutions très variées.
Qu'y a t-il de fondamentalement nouveau avec le
microcrédit ? Pour bon nombre d'observateurs, la différence
avec les prêts bancaires classiques, est qu'il est orienté vers
une cible nouvelle : les pauvres, jadis exclus du système bancaire
traditionnel. Il s'agit de la mise en oeuvre d'outils, de méthodes et
des garanties qui conviennent à leurs besoins. Il a permis de constater
que cette catégorie sociale était dotée d'esprit de
créativité et d'une capacité de jugement et qu'en plus,
ils remboursent mieux que les riches. A titre d'illustration, les
résultats obtenus par la GRAMEN BANK, soit un taux de remboursement de
crédits avoisinant 97% sont probants. Cette évolution a
suscité l'imagination d'un certain nombre de produits d'accompagnement
qui ont abouti à la microfinance.
Schématiquement, la problématique du
microcrédit s'inscrit dans une logique de financement d'activités
génératrices de revenus par le bénéficiaire du
crédit. Elle exige après la mise en place du prêt, un
travail d'accompagnement du bénéficiaire. Le coût de ce
suivi peut accroître de façon exponentielle et amener l'instance
qui fournit le prêt à un mode de fonctionnement par subvention.
La problématique de la microfinance s'inscrit elle dans
la fourniture d'une panoplie de services financiers à des populations
non bancarisés. Ces services vont évidemment du crédit
à l'épargne en passant par les polices d'assurance, des
garanties, du transfert d'argent...etc.
2. Points communs
Tout d'abord, si l'on considère les populations cibles,
on peut penser que le microcrédit est aujourd'hui plus adapté aux
pays développés dans lesquels il permettrait aux populations
n'ayant pas accès au crédit bancaire (mais vivant tout de
même dans un cadre de protection sociale), de lancer une activité
d'auto-emploi et de se soustraire ainsi du chômage. Par contre, la
logique de la microfinance rendra davantage service aux populations des pays en
développement qui, dans leur immense majorité, n'ont aucun
accès au système financier et social.
Cependant dans la pratique, microcrédit et microfinance
se côtoient et connaissent un ensemble d'enchevêtrements au sein
des structures qui les pratiquent.
D. La création
d'activité : motivations et contraintes
1. Créer son entreprise
Créer son entreprise, tout un chacun l'envisage au
moins une fois dans son existence. C'est une opération assez exaltante
mais suffisamment risquée.
En France, des études ont montré que, tous
secteurs confondus, le taux de faillite des entreprises qui se créent
atteint :
v 30% dès la première année ;
v 50% pour la période des deux premières
années ;
v 65% pour les trois premières années ;
v 75% pour les quatre premières années.
A peine donc 25 entreprises sur 100 fêtent leur
cinquième anniversaire. Ce qui montre que même dans les pays
développés, créer une activité demeure une tache
ardue et risquée. Dans un environnement moins favorable comme celui de
la plupart des pays africains, ce taux serait nettement plus important.
Tout entrepreneur, particulièrement pendant les
premières années, est exposé à des risques divers
aux conséquences souvent douloureuses telles que, la perte de son
capital, l'endettement durable et la perte de réputation. A ceux
là, s'ajoute fatalement le poids psychologique de l'échec.
2. Les motivations à la
création d'activité
La décision de créer une activité ou une
entreprise est souvent la résultante de la combinaison d'un ensemble de
motivations dont les principales semblent être :
a) Le chômage
Les chômeurs ou ceux dont l'emploi est menacé
pensent souvent à créer leur propre entreprise, obéissant
ainsi à une logique de subsistance et de survie. Certains abandonnent
leur projet dès qu'ils retrouvent un emploi stable, tandis que d'autres
persistent, estimant ne plus pouvoir s'épanouir dans un emploi
salarié.
b) Le désir
d'indépendance
Le désir d'autonomie peut amener un cadre du secteur
public ou privé à abandonner un poste important et lucratif pour
s'installer à son compte.
c) Les ressources financières
disponibles
La disponibilité d'un capital provenant d'origines
diverses (tontine, épargne...etc.) peut amener un individu à
s'investir dans une activité personnelle.
d) Un savoir-faire à
valoriser
La maîtrise d'une activité quelconque peut,
surtout après adjonction d'une expérience avérée,
pousser les individus à entreprendre.
e) Une idée originale à
concrétiser
La concrétisation à titre personnelle d'une
idée de projet est aussi chez certains une réelle motivation vers
l'entreprenariat.
f) Des opportunités offertes par
le réseau personnel
La disponibilité de l'information et des moyens
financiers par des réseaux fraternels, amicaux et professionnels est
génitrice d'esprit d'entreprise.
SECTION II -
LA NOTION DE RISQUE DE CREDIT
Le risque pris par les banques et autres organismes
financiers est autant une opportunité de gain, qu'une menace qui
pèse sur leur profitabilité et leur survie. A vrai dire, il
serait préférable de parler des risques tant leur origine est
diverse. Notre analyse essayera de distinguer d'abord les risques liés
à l'activité bancaire et ceux propre à l'opération
de crédit.
A. Les risques liés à
l'activité crédit
1. Le risque de taux
Il se définit comme le risque de perte liée
à la variation adverse des taux d'intérêts. Le risque de
taux est aussi le risque de gain ou de perte encouru par une banque qui
détient les créances et des dettes dont les conditions de
rémunération (taux fixe ou taux variable) diffèrent. Et la
perte, en cas de variation adverse des taux d'intérêts, se
matérialise par une moins-value ou par un resserrement de la marge
d'intérêts. Il est mesuré par l'impasse1(*) en taux déterminé
ainsi qu'il suit:
Actif à taux variable - passif à taux
variable = Impasse en taux
C'est donc un risque encouru du fait des fluctuations des taux
d'intérêts sur le marché financier par les emprunteurs
(en cas de hausse des taux). Pourtant, la banque est à la fois un
organisme prêteur et emprunteur.
2. Le risque de change
Le risque de change est le risque que fait courir à
tout propriétaire de biens évalués en monnaie
étrangère, ou titulaire de créances et dettes
également libellées en monnaie étrangère le cours
ultérieur de ces devises2(*).
En matière de risque de change, un banquier doit
établir un profil d'échéances devise par devise car les
anticipations des cours de change s'effectuent monnaie par monnaie.
3. Le risque de liquidité
Les opérations bancaires se traduisent le plus souvent
par deux (02) flux de liquidités. Tandis que le remboursement des
dettes ou le retrait des dépôts provoque des sorties de
liquidité du bilan, la maturation des crédits accordés et
la vente d'actifs induisent des entrées de fonds.
Le risque de liquidité est celui de ne pouvoir faire
face aux sorties de liquidités par les entrées de
liquidités équivalentes.
La mesure du risque de liquidité s'effectue à
l'aide de tableaux intitulés profils d'échéances3(*) qui classent les actifs et
passifs d'une banque selon leur durée restant à courir.
4. Le risque de contrepartie
C'est le premier risque évoqué lorsqu'on se
réfère à l'activité bancaire.
Il est causé par l'insolvabilité de l'emprunteur
et peut entraîner une perte totale ou partielle des revenus qui s'y
attachent. Il a une double manifestation.
Sur les marchés, le développement des
activités a conduit les banques à détenir des titres pour
des montants élevés. Elles sont par ce fait exposées au
risque d'insolvabilité de l'émetteur du titre, d'où une
perte totale ou partielle de la créance. On inclut également dans
le risque de contrepartie sur les marchés celui de livraison, qui est
issu d'un désajustement dans le temps des transferts
matérialisant une opération.
5. Le risque d'insolvabilité
Il concerne directement la suivie de la firme bancaire.
Cependant, au lieu de représenter un risque proprement dit, il a
plutôt un caractère induit en ce sens qu'il est la
conséquence de la manifestation de l'un des risques
évoqués.
Les pertes encourues ont de multiples causes telles que le
non-remboursement des crédits, les moins-values dues à
l'évolution défavorable des taux de change ou des taux
d'intérêts.
Le maintien de la solvabilité bancaire constitue un
impératif catégorique pour toute économie. Car,
l'insolvabilité d'un établissement de crédit peut
engendrer des troubles graves sur l'ensemble du système financier.
B. Le risque de crédit
1. Le risque professionnel
Il est lié à la conjoncture d'un secteur
d'activité. Encore appelé risque corporatif, il réside
essentiellement dans les brusques changements qui peuvent modifier les
conditions d'exploitation d'une branche d'activité.
Les banques redoutent tout particulièrement les
positions spéculatives qui peuvent rendre celles-ci
vulnérables.
2. Le risque général
Ici, l'insolvabilité de l'emprunteur découle des
facteurs externes issus de la situation politique et économique du pays
où il exerce son activité. Le risque général est
donc lié à la surveillance des crises économiques et
politiques, des guerres, des troubles sociaux qui entraînent des
fermetures d'entreprises, des réquisitions et des destructions.
Indépendamment de ces événements
cités, il faut noter également les conséquences
d'événements naturels tels que les inondations, les
sécheresses, les incendies, les épidémies, les invasions
de parasites qui peuvent frapper des régions plus ou moins
étendues.
Tous ces événements d'ordre
général sont difficiles à prévoir et il est encore
plus difficile d'y parer.
3. Le risque pays
Il est encore appelé risque souverain4(*) car, il naît non de
l'incapacité de chacun des débiteurs du pays
considéré à faire face à ses engagements,
plutôt de celle des autorités monétaires à
transférer les sommes correspondant au service de la dette dans la
monnaie dans laquelle il est exprimé. Ce risque concerne principalement
les pays en voie de développement à dette extérieure
élevée.
Plus généralement, le risque-pays recouvre, tout
d'abord, les composantes habituelles d'un risque : catastrophe naturelle,
crise politique ou économique, insolvabilité propre à
l'emprunteur. Il recouvre également une composante supplémentaire
liée à la situation monétaire du pays dans lequel
l'emprunteur est installé. Schématiquement, l'emprunteur est
solvable, mais son pays étant en état de faillite
monétaire, la banque centrale n'est pas en mesure de transférer
à l'étranger les sommes correspondant au service de la dette.
4. Le risque particulier à
l'emprunteur
Il se manifeste par l'incapacité de l'emprunteur
à honorer ses engagements pour des raisons qui lui sont
spécifiques.
Ce risque appelle la vigilance la plus constante car ayant
souvent pour fait générateur des éléments
subjectifs liés à la personnalité de l'emprunteur.
L'insuffisance ou l'inexactitude des informations fournies par le
débiteur en sont aussi la cause, le banquier n'ayant pas toujours la
possibilité de s'assurer de leur pertinence et de leur
véracité.
Le risque propre à une entreprise, est fonction de sa
situation commerciale, industrielle ou financière, aussi de la
compétence des dirigeants. Le banquier peut l'évaluer par une
étude approfondie des documents comptables et financiers fournis par
l'entreprise.
Si la survenance d'un des risques étudiés a pour
effet néfaste la perte totale ou partielle de la créance par le
banquier prêteur, la surveillance stricte de ceux-ci ne met pas
définitivement le banquier à l'abri de sacrifices financiers.
Car, il existe d'autres situations dans lesquelles le banquier paie ses propres
agissements que nous allons étudier dans la section suivante.
SECTION III - L'APPRECIATION ET L'ETENDUE DU RISQUE DANS L'ACTIVITE DE
CREDIT
A. L'appréciation du risque
Le moyen le plus efficace dont dispose le financier pour
limiter ses risques est l'étude attentive de la situation des
entreprises ou des particuliers qui sollicitent ses concours.
1. Les renseignements obtenus
auprès des clients
Les dossiers que la banque constitue au sujet de son client
comportent un certain nombre de documents juridiques5(*) tels que les statuts de la
société, les délibérations des assemblées
générales et des conseils d'administration.
Lorsqu'il s'agit des particuliers, le banquier exigera les
bulletins de paie, l'identité du client et de l'employeur, les autres
revenus, la situation matrimoniale, la limite des engagements du conjoint, le
nombre d'enfants à charge...etc.
Pour les entreprises, les éléments les plus
importants sont les documents comptables. Le bilan, le compte de
résultat ou mieux la série des bilans et des comptes de
résultat des exercices antérieurs, tout cela constitue une base
d'étude sérieuse.
L'énumération qui vient d'être faite
pourrait encore être plus longue. Mais déjà la comparaison
de trois bilans successifs permet de cerner certaines variations marquantes et
demander des éclaircissements. Le banquier sera particulièrement
attentif à l'évolution de l'actif net, celle du fonds de
roulement (FDR) et de la situation de trésorerie.
2. Les sources extérieures
d'informations
Les indications fournies par les explications du client
peuvent être complétées, et aussi contrôlées
et vérifiées par des renseignements obtenus en dehors de lui.
En général, un établissement de
crédit peut obtenir des informations sur son client auprès de
tous les tiers partenaires de ce dernier : état, fournisseurs,
clients, administrations locales, journaux, autres banques...etc.
Pour le cas du Cameroun, et en ce qui concerne les biens
immobiliers, les délégations départementales du
Ministère des domaines et des affaires foncières, les mairies
délivrent sous forme d'états cadastraux, des relevés de
parcelles inscrites au nom d'un propriétaire. Seulement, les matrices
cadastrales ne sont pas toujours à jour, aussi faut-il corriger les
indications obtenues en demandant aux instances de conservation des
hypothèques, un relevé des acquisitions ou des aliénations
ayant fait l'objet d'une transcription au cours des dernières
années. Le banquier peut aussi chercher à se renseigner sur les
inscriptions de privilèges et d'hypothèques, des saisies
immobilières, des actes qui peuvent affecter des droits de
propriété et dont la publicité est assurée par la
conservation des hypothèques. Les actes inscrits au greffe du tribunal
de première instance sont fournis sur simple requête.
D'autres administrations communiquent des informations :
c'est le cas de l'administration fiscale (service des impôts), sociale et
certaines institutions spécialisées.
Par ailleurs, les institutions financières de la CEMAC
disposent d'un organisme de renseignement strictement professionnel à
savoir la centrale des risques. Logée auprès de la Banque de
Etats de l'Afrique Centrale (BEAC), elle permet à chacun des banquiers,
qui ont fait une déclaration pour un client, de connaître le total
des concours dont ce dernier bénéficie auprès de
l'ensemble de ses banquiers.
Une autre source d'information extérieure est
constituée par les renseignements commerciaux que l'on peut obtenir sur
une firme, soit d'une banque, soit d'une société
spécialisée dans les renseignements commerciaux sur les
entreprises. De même, il existe des journaux spécialisés
dans l'analyse de l'information financière souvent utiles aux
banquiers ; Dans tous les cas, un banquier utilisera tout ce qui peut lui
apporter un élément d'appréciation de la situation
présente et future de son client.
B. L'étendue du risque : la responsabilité
du dispensateur du crédit
Les relations entre l'établissement de crédit et
ses clients peuvent engendrer des dommages à ces derniers ou à
des tiers pour des raisons multiples. Ces raisons peuvent être la faute
du banquier, son imprudence ou sa négligence, ou également le non
respect de ses engagements contractuels.
Cette responsabilité survient d'abord par la
manière dont le banquier agit soit, pour interrompre un crédit,
soit pour le poursuivre alors que l'avenir de l'entreprise cliente est
incertain.
Aussi, des contraintes font naître une
responsabilité particulière du banquier qui est tenu de respecter
le secret professionnel, et la réglementation en matière de lutte
contre le blanchiment des capitaux6(*).
1. Responsabilité en cas
d'interruption du crédit
L'interruption du crédit est une fonction
économique irremplaçable, mais elle doit se faire selon des
modalités qui dépendent du type de crédit et du contenu
des conventions qui l'ont ouvert. Ainsi, la rupture d'un contrat ne peut se
faire que selon les clauses limitativement énumérées par
ce dernier pour les crédits à durée
déterminée (crédits à long et moyen terme). Le
problème se pose autrement pour les crédits à durée
indéterminée. Si le banquier peut se dégager
contractuellement sans avoir à motiver sa décision, il se
doit tout au moins de respecter l'obligation de préavis qu'il notifie
à l'avance par écrit.
Cependant, l'interruption abusive du crédit se
perçoit donc comme une faute commise par le banquier dans
l'exécution de ses obligations vis-à-vis de son client. Elle est
assimilée à la mauvaise exécution ou à
l'inexécution du contrat, et ne peut être mise en cause que par le
client cocontractant.
Le dommage éprouvé par le client est souvent
matériel, car basé sur le non respect des engagements pris sur la
foi de l'ouverture de crédit (et donc le non respect peut
entraîner une perte de marchandises, un manquement d'opportunité
de contracter ...etc.). Mais il peut aussi être moral, se manifestant
principalement par la perte de la notoriété du client ou de son
atteinte.
Plus nouveau est cependant, le maintien du crédit comme
source de responsabilité du banquier.
2. Responsabilité du fait du
maintien du crédit
Autrefois, le banquier ne pouvait être poursuivi que
s'il interrompait ses concours ; aujourd'hui il peut être poursuivi
s'il les maintient.
On considère généralement que les
banquiers peuvent être abusés par l'apparente
prospérité de leur débiteur soutenu volontairement ou
involontairement par son banquier. Est donc en cause une responsabilité
civile délictuelle ou quasi délictuelle, qui repose de
manière précise, sur l'aggravation de l'insuffisance d'actifs
entre le moment où le bilan aurait dû être
déposé « s'il n'y avait pas eu un soutien abusif
des banques 7(*)»
et celui où il a été effectivement
déposé.
C'est donc une faute qui peut avoir pour victime aussi bien le
client que les tiers entretenant des relations d'affaires avec lui.
Seulement, cette responsabilité est
appréciée selon que le banquier soit tenu à obligation de
moyen, ou de résultat.
3. Le respect du secret bancaire
Comme la plupart des professions, les banquiers sont tenus au
secret professionnel, et ils ne peuvent le lever que dans des conditions
précises, au profit le plus souvent des administrations, mais quelques
fois aussi des personnes ordinaires.
La violation de cette obligation est passible de sanctions
pénales ; En outre, la banque peut se voir condamnée
à des dommages et intérêts au profit des personnes qui
auraient subi un préjudice du fait de cette indiscrétion.
Une fois toutes les informations sur le client réunies,
les analystes auront pour tâche de mesurer les actions passées,
d'apprécier les performances financières et enfin, d'aider la
banque à prendre une décision dans le cadre de la gestion du
risque. Et c'est l'étude de ces techniques d'évaluation qui est
la préoccupation du chapitre suivant.
CHAPITRE II :
LA GESTION DU RISQUE DE CREDIT
La gestion du risque de crédit consiste en
l'identification, l'évaluation et le contrôle des risques en vue
de las contenir dans les limites assignées et acceptables par le
comité de crédit d'une institution financière et par les
autorités monétaires de tutelle.
Ce travail laborieux n'est rendu possible que par
l'utilisation des techniques appropriées de l'évaluation du
risque, les conditions d'un bon contrôle des risques et la prise de
mesure de sécurisation des différents concours.
SECTION I - LES METHODES
D'EVALUATION DU RISQUE
A. Approche statistique du risque par
les ratios
Selon la société fiduciaire de France,
« un ratio est un rapport expressif entre deux données
caractéristiques de la situation, du potentiel, de l'activité ou
du rendement de l'entreprise ».
1. La méthode des ratios et
l'analyse du risque
a) La méthode des
« crédit - men8(*) »
Les crédit men américains fondent leur jugement
sur l'entreprise à partir de trois principaux critères :
v le critère personnel : la compétence du
dirigeant ou de l'équipe dirigeante et du personnel en
général (coefficient de pondération 40%) ;
v le critère économique :
l'appréciation sectorielle de la conjoncture économique et son
évolution dans l'environnement international (coefficient de
pondération 20%);
v le critère financier : l'appréciation de
la situation financière de l'entreprise (coefficient de
pondération 40%) ;
C'est au niveau du dernier critère qu'intervient le
recours à la méthode des ratios. On construit à partir
d'un échantillon d'entreprises bien composé pour chaque secteur,
une entreprise type dont on considère la situation financière
comme normale, et l'on retient cinq ratios significatifs auxquels on attribut
des coefficients de pondération, qui permettent de porter un jugement
sur toutes les entreprises d'un secteur donné.
b) Les analyses en terme de risque de
faillite
En matière de ratio, plusieurs recherches ont
été faites en terme de risque de faillite9(*) des entreprises, risque grave
qui entraîne l'insolvabilité.
Tout d'abord, les recherches menées par BEAVER aux USA
sur 79 entreprises qui avaient connu des difficultés de
trésorerie comparativement à d'autres entreprises saines du
même secteur et de la même dimension retenues au hasard,
démontrèrent l'intérêt d'un ratio mettant en
lumière l'importance de l'autofinancement (Autofinancement
/Endettement).
Toujours aux USA et plus tard en France, ALTMAN eut
l'idée d'appliquer l'analyse discriminante pour trouver une moyenne
pondérée de plusieurs ratios calculés pour chaque
entreprise, et qui permettent de distinguer des autres, les entreprises
tombées en faillite. Parmi les 22 ratios introduits, la méthode
d'ALTMAN a permis d'en retenir 5 ainsi pondérés : +1.5
(FDR/Actif total) +1.4 (Réserves /Total actif) +3.3 (EBE / Actif total)
+0.6 (Fonds propres / Endettement total) +0.9 (CA / Actif total).
Il est intéressant de remarquer que ces ratios mettent
en lumière l'importance du niveau de FDR, de la richesse
précédemment accumulée par l'entreprise, de sa
rentabilité, de son coefficient d'endettement et de la vitesse de
rotation de son capital économique qui sont des éléments
que les financiers considèrent comme variables significatives de
l'évolution de la situation financière d'une entreprise.
D'autres études similaires avaient été
menées par EDMISTER dans son article » An empirical test of
financial ratio analysis for small business failure prediction ».
Sur un échantillon de 42 PME, n'ayant pu rembourser les
prêts qui avaient fait face à leurs échéances en
retenant les ratios suivants :
1 - Cash flow / DCT; 2 - Fonds propres / CA ; 3 - FDR /
CA
4 - DCT /Fonds propres ; 5 - Stock /CA ; 6 -
Réalisables + disponibles /DCT
Ces études ont surtout montré qu'il était
possible d'analyser le risque présenté par une entreprise
à partir d'une combinaison de ratios significatifs bien choisi, et c'est
ce que nous retiendrons.
B. Approche
statistique discriminante : le crédit scoring
1. Définition et objectif du
crédit scoring
Le crédit scoring10(*) est une technique qui s'efforce de synthétiser
le risque de non remboursement d'un crédit au moyen d'une note :
score. Le problème ici est de déceler parmi les informations qui
caractérisent un emprunteur celles qui expliquent ou
révèlent le mieux sa solvabilité.
Dès lors, le crédit scoring devient un
véritable outil d'aide à la décision. Mais, pour que cette
technique soit performante, deux conditions sont nécessaires :
v les emprunts doivent présenter une certaine
homogénéité de comportement afin que les critères
décisionnels soient valables pour tous ;
v le crédit doit également présenter une
certaine identité de montant, de durée ou d'objet, pour que les
risques soient comparables.
2. La méthode du crédit
scoring
a) L'analyse discriminante d'un
échantillon de dossiers
Elle s'effectue à partir d'une population
constituée par un échantillon de dossiers de demande de
crédits, déjà traités par la banque. La
démarche consiste à distinguer alors dans cet
échantillon :
v les bons clients qui ont remboursé leurs
crédits sans incident d'une part ;
v les mauvais clients qui, soit ne les ont pas
remboursés, soit ont eu un ou plusieurs incidents de paiement d'autre
part.
Le problème à résoudre est de trouver les
critères qui caractérisent le mieux les bons et les mauvais
clients
b) La détermination des
critères de solvabilité
Il sera tout d'abord question de passer au crible toutes les
informations relatives aux emprunteurs et qui figurent dans les dossiers
déjà traités. Ces informations peuvent être :
l'adresse, l'age, la situation familiale, le revenu, la référence
bancaire...etc. Ainsi, pourra apparaître une certaine identité de
critère pour chaque classe. Les informations retenues seront mises en
relation avec le fait d'être bon ou mauvais client.
c) La détermination de la note
totale
En principe, chaque critère pertinent se voit
attribué une note qui tient lieu de pondération de son importance
respective. L'analyse discriminante met en évidence que certains
critères sont plus significatifs que d'autres.
En additionnant pour tout élément de
l'échantillon la note attribuée aux critères de
solvabilité, on obtient la note totale ; si l'analyse discriminante
a été menée avec soin, les deux classes apparaissent
clairement au sein de l'échantillon de départ.
d) La détermination de la note
limite
Elle consiste en la détermination d'une note limite, en
dessous de laquelle la probabilité que l'emprunteur se
révèle insolvable est élevée. Si on fixe la note
à un niveau bas, on accepte tous les bons clients, mais aussi beaucoup
de mauvais. De même si on fixe la note limite trop élevé,
on élimine tous les mauvais clients, mais également beaucoup de
bons. La note optimale sera alors celle qui élimine le plus de mauvais
clients et le moins de bons.
e) Echantillonnage des dossiers
La détermination des critères de
solvabilité des clients et leurs pondérations se fait sur un
échantillon constitué à partir des dossiers
déjà traités. Ceci pose un problème dans la mesure
où les dossiers déjà traités sont ceux que la
banque a sélectionnés selon la méthode traditionnelle, et
les dossiers qui représentaient un risque d'insolvabilité trop
élevé ont été éliminés. Pour
éviter ce biais, on peut procéder de trois
manières :
v laisser subsister un double filtrage en adjoignant à
la méthode habituelle le crédit scoring ;
v inclure dans l'échantillon les dossiers
refusés selon la méthode habituelle, en supposant qu'il ne s'agit
que de mauvais clients ;
v ou respecter toutes les demandes de crédit pendant la
période nécessaire à la constitution de
l'échantillon.
C. Autres méthodes
d'évaluation
1. Evaluation des risques par la
notation
La technique de notation11(*) ou « rating » est un moyen
d'information classique sur le niveau de risque d'un émetteur. Elle
porte essentiellement sur le risque de défaillance de l'emprunteur. La
note ici exprime un jugement sur la capacité d'un émetteur
à rembourser les intérêts et le capital d'une dette
à court ou à long terme à une certaine
échéance.
La note est accordée par des sociétés
spécialisées, les agences de notation ou de rating, telles que
les agences américaines MOODY'S et STANDARD and POOR.
2. Evaluation du risque par la
méthode Raroc
La prise en compte du coût moyen du risque et le calcul
d'un rendement sur les fonds propres mettant à l'abri du risque de
faillite est la base de la méthode Risk Ajusted return on
capital12(*) (Raroc).
Les spécialistes formulent des hypothèses de
façon à couvrir des facteurs d'incertitude. Bien qu'elles ne
permettent pas une évaluation statistique, ces hypothèses donnent
une valeur approchée et surtout sont à la base d'une analyse des
valeurs relatives de chaque segment de clientèle ou d'activité.
Ce ratio est appelé Raroc.
Raroc = revenu brut d'exploitation(RBE) - prime de risque
/capital économique.
L'intérêt majeur de ce type d'approche
réside dans sa potentialité en termes d'analyse et de gestion
globale et active des risques.
3. La méthode « Value
et Risk » (Var)
La méthode Var permet le calcul de la perte à
un horizon donné. Il s'agit d'une aide à la décision sur
le montant accepté du risque de perte. Elle rend possible une
évaluation du capital et donc des fonds propres nécessaires
à la couverture du risque de pertes potentielles.
Nous pouvons aussi évoquer certaines méthodes
empiriques, qui bien que peu utilisées dans notre contexte, ont fait
leurs preuves en matière d'évaluation des risques encourus par
les banquiers.
C'est le cas de la méthode dite des « CINQ
C » : « character, capacity, capital, conditions,
coverage ». Elle met l'accent sur des critères
d'appréciation subjectifs, reposant essentiellement sur les dirigeants,
la structure financière et les garanties. Le diagnostic financier
établi à la suite d'une analyse réalisée à
l'aide des CINQ C est laissé à l'appréciation de
l'analyste.
C'est aussi le cas de la méthode dite
« LAPP » : « liquidity, activity,
profitability, potential ». C'est une méthode qui
considère l'entreprise et sa gestion pour évaluer le risque, la
décision finale étant soumise à l'arbitraire de
l'analyste.
Seulement, évaluer le risque n'est pas strictement
synonyme de son éviction totale. Une fois ce risque
évalué, il faut en plus l'observation de certains principes et
règles d'ordre technique, professionnel ou règlementaire, pour
que le banquier puisse se prémunir efficacement contre
l'éventuelle insolvabilité de ses débiteurs.
SECTION II -
LE CONTROLE DES RISQUES
A. Le renforcement
du contrôle interne
Un contrôle interne efficient constitue un
instrument de gestion indispensable au bon fonctionnement des
établissements de crédit et le complément
nécessaire aux mesures prudentielles.
1. L'application aux institutions
financières des règles de gestion classique
Les priorités du contrôle interne doivent pouvoir
être formalisées ainsi que les objectifs et les plans d'action, de
façon à pouvoir obtenir un chiffrage permettant le suivi de leur
réalisation.
2. L'introduction d'une gestion
dynamique des bilans
La gestion « active » ou
« dynamique » des bilans bancaires a été
adoptée aux USA sous le nom de « Assets and liabilities
management ».
La dynamique de cette gestion vient de ce que le risque est
recherché sous toutes ses formes à partir de l'analyse de chaque
poste du bilan, tant à l'actif qu'au passif, dépassant en cela
l'examen des seules soldes comptables.
B. Le plafonnement
des risques.
Les risques de pertes ayant été
évalués, la question se pose de savoir si ces risques sont
supportables. C'est le principe du plafonnement13(*).
Seuls les niveaux hiérarchiques les plus
élevés peuvent apporter la réponse ; c'est pourquoi,
il est tout à fait souhaitable que dans chaque banque, se crée un
comité de risque composé des membres de le Direction
Générale, mais également du conseil d'Administration.
Le comité de risque analyse et définit le niveau
de risque que la banque est disposée à assumer en tenant compte
de :
v la préférence des actionnaires ;
v le montant des fonds propres ;
v les facilités d'accès au marché des
capitaux ;
v la taille de la banque...
Cette analyse donne lieu à la fixation des plafonds qui
limitent d'une part, les pertes éventuelles qu'au maximum la banque est
disposée à supporter, et d'autre part les encours d'actifs et
passifs en fonction de leur classe de taux ou d'échéances. Ce
qui équivaut à la détermination de la structure
bilancielle optimale.
C. Autres
techniques de plafonnement
1. La couverture
L'immunisation totale contre les risques est un objectif peu
réaliste en raison de la nature de l'intermédiation
financière, obligatoirement des risques irréductibles demeurent
et la banque doit utiliser des techniques de protection.
La couverture des risques consiste à recourir aux
instruments financiers à terme et conditionnels des marchés
dérivés tels que les contrats à terme, swap...etc. Et
grâce au développement de ces marchés, le banquier dispose
de toute une panoplie de moyens de couverture.
2. L'adossement
L'adossement, souvent désigné par matching,
consiste à équilibrer les différents types d'actifs et
passifs. C'est ainsi qu'il y aura adossement si la banque
égalise :
v ses actifs et passifs à échéance de
moins d'un mois,
v ses actifs et passifs à taux fixe de 10 % sur 5
ans,
v ses actifs et passifs en devises...
Ce qui revient à supprimer pour toutes les
échéances et devises, les possibilités de
désagrément de la liquidité, du taux et de change.
Ces adossements se réalisent par des prêts et des
emprunts sur les marchés de capitaux et lorsqu'une banque parvient
à égaliser les actifs et les passifs de même type, elle
est immunisée contre les risques.
D. L'effet risque
dans le résultat des banques
La prévention du risque en matière bancaire a
une incidence importante sur le résultat d'exploitation de la banque.
C'est pour cela qu'il parait important pour nous de mieux cerner le
provisionnement14(*) du
risque bancaire.
1. Les types de provisions
On retrouve dans les établissements de crédit
les différentes catégories de provisions de la
comptabilité générale avec toutefois de
spécificités remarquable :
v les provisions pour dépréciation concernent
certains actifs tels que les créances ou les titres ;
v les provisions pour risque et charges qui correspondent
à des dettes que des évènements survenus ou en cour
rendent probables ;
v les provisions pour risque pays.
2. L'interaction des provisions
Les banques disposent d'une certaine liberté
d'appréciation pour déterminer leurs dotations annuelles.
Mais lorsqu'un risque provisionné disparaît, la
provision fait immédiatement l'objet d'une reprise, au total, le solde
provisions reprises constituent une charge qui diminue le RBE, et par là
même le résultat de l'exercice.
E. Les contraintes
règlementaires de gestion : les ratios prudentiels
1. Le ratio de structure du
portefeuille
A travers ce ratio, les banques sont tenus de respecter en
permanence un rapport minimum entre leurs avoirs en trésorerie
refinancés par l'institut d'émission et/ou mobilisables
auprès d'une institution financière, sous réserve de
l'accord de la COBAC15(*),
et l'ensemble des crédits bruts de même nature consentis à
la clientèle. Il est fixé à un minimum de 55%.
2. Le ratio de couverture des
risques
Il stipule que les établissements de crédits
sont tenus de respecter en permanence un rapport minimum, dit rapport de
couverture des risques, entre le montant de leurs fonds propres nets et celui
des risques encourus du fait de leurs opérations avec la
clientèle. Il est fixé à un minimum de 5%.
3. Le ratio de couverture des
immobilisations
Il y est dit que les établissements de crédit
sont tenus de respecter en permanence un rapport minimum, dit
« rapport de couverture des immobilisations », entre le
montant de leurs fonds propres nets et de leurs ressources permanentes d'une
part, et celui de leurs immobilisations corporelles d'autre part. Celui-ci est
fixé à 100%.
4. Le ratio de transformation
Ce ratio oblige les établissements de crédit
à respecter un rapport minimum entre leurs emplois et engagements
à plus de 5 ans d'échéance et leurs ressources de
même terme. Ce coefficient est fixé à 50%.
5. Le ratio de division des risques
Cette norme exige que les établissements de
crédit soient tenus de respecter :
v un rapport minimum entre le montant de leurs fonds propres
nets et l'ensemble des risques qu'ils encourent du fait de leurs
opérations avec un même bénéficiaire ;
v un rapport minimum entre le montant de leurs fonds propres
nets et l'ensemble des risques qu'ils encourent du fait de leurs
opérations avec des bénéficiaires ayant reçu chacun
des concours supérieurs à une certaine proportion desdits fonds
propres nets.
6. Le ratio de liquidité
Ce règlement stipule que les banques sont tenues de
respecter un rapport minimum entre leurs disponibilités et leurs
exigibilités à moins d'un mois. Les établissements
assujettis doivent à tout moment, présenter un rapport de
liquidité au moins égal à 100 %.
Mais, il reste certain que, le respect des règles
d'évaluation, des normes prudentielles ne supprime pour autant pas tout
le risque de non remboursement. C'est pour cela que pour se prémunir,
les banques se fient davantage à l'efficacité des
sûretés qu'à la seule analyse de la situation de
l'emprunteur.
SECTION III - UN OUTIL DE
SECURITE : LES SURETES
Les garanties qui peuvent accompagner une opération de
crédit sont très variées et, en principe, toutes les
formes de crédits s'accommodent à toutes les formes de garanties.
Mais, il existe des affinités « étroites entre
certaines opérations et certaines garanties. On appelle
« sûreté »16(*) les garanties destinées à éviter
au créancier les conséquences de l'éventuelle
insolvabilité de son débiteur. Nous allons ressortir à ce
niveau les sûretés personnelles et les sûretés
réelles, et nous évoquerons un troisième groupe
spécifique.
A. Les
sûretés personnelles
Une sûreté personnelle est constituée par
l'engagement d'une ou plusieurs personnes qui promettent de
désintéresser le créancier si, à
l'échéance, le débiteur principal ne satisfait pas
à ses obligations.
1. Le cautionnement
Le cautionnement17(*) est un contrat par lequel la caution s'engage envers
le créancier qui accepte, d'exécuter l'obligation du
débiteur si celui-ci devenait défaillant. Il en résulte
que le contrat de cautionnement est une relation triangulaire dans laquelle
apparaissent trois (03) personnes entres lesquelles existent deux ou trois
liens d'obligation.
Signalons que le cautionnement est par sa nature un acte
civil, même s'il garantit un prêt commercial. C'est un acte
consensuel et unilatéral.
La caution n'est tenue de payer la dette qu'en cas de
non-paiement du débiteur principal. Elle peut s'obliger simplement ou
solidairement.
2. Aval
Il se distingue du cautionnement en ce qu'il ne se rencontre
qu'en matière de lettre de change, billet à ordre, chèque.
Il est donné pour sûreté de paiement du titre de
créance auquel il est attaché.
Il a trois principaux caractères :
v c'est un engagement commercial ;
v c'est un engagement solidaire ;
v c'est un engagement garantissant même une
créance nulle.
Le donneur d'aval contracte un engagement solidaire du
paiement du titre, mais également une obligation de respecter la date
d'échéance.
3. La lettre de garantie et de
contre-garantie
La lettre de garantie18(*) est une convention par laquelle, à la
requête ou sur introduction du donneur d'ordre, le garant s'engage
à payer une somme déterminée au
bénéficiaire, sur première demande de la part de ce
dernier.
A la différence du cautionnement, cette forme de
sûreté personnelle est une garantie qui est indépendante de
l'obligation principale. Aussi, les exceptions tirées de ce contrat
sont-elles inopposables au créancier. Le langage courant à leur
égard propose des terminologies variées telles que garantie
à première demande, garantie automatique, garantie
autonome...etc.
Les lettres de garanties et de contre garantie ne peuvent
être souscrites, sous peine de nullité, par les personnes
physiques.
B. Les
sûretés réelles
Une garantie réelle consiste dans l'affectation d'un
bien, d'un meuble ou immeuble, par un débiteur à son
créancier et qui permet à ce dernier d'être payé sur
le prix de vente de ce bien, en cas de non-règlement de sa
créance. On distingue sous cette rubrique : le nantissement, le
gage, l'hypothèque et le droit de rétention.
1. Le nantissement
Le nantissement se définit comme : « un
contrat par lequel un débiteur remet une chose à son
créancier pour sûreté de la dette19(*) ».
En matière de nantissement garanti par des gages,
l'affectation du bien peut se réaliser avec ou sans dépossession,
il y a transfert du gage des mains du débiteur à celles du
créancier ou d'un tiers convenu entre les parties. Dans le cas du
nantissement sans dépossession, le gage affecté à la
garantie de la créance est laissé aux mains du débiteur.
La dépossession se fait par le biais d'un artifice juridique, à
savoir la publicité du nantissement.
Le contrat de nantissement doit être constaté par
acte authentique dûment enregistré. Le créancier est
garanti contre trois catégories de risques :
v le risque de dilapidation du patrimoine du
débiteur,
v le risque de perte de la chose nantie,
v le risque de concours avec les autres créanciers.
2. Le gage
Le gage est un contrat par lequel le débiteur se
dépossède d'un meuble au profil d'un créancier qui pourra
se faire payer sur celui-ci par référence20(*).
Il ressort de cette définition que le gage est un
contrat accessoire à un autre, une sûreté conventionnelle,
mobilière impliquant la dépossession du débiteur.
Il peut être constitué sur tout bien meuble,
corporel ou incorporel, pour des dettes antérieures, futures ou
éventuelles à condition qu'elles ne soient pas entachées
de nullité. L'annulation de la créance garantie entraîne
celle du gage.
3. L'hypothèque
C'est l'un des rares contrats solennels du Code Civil, qui est
aussi régie par l'Acte Uniforme OHADA.
L'hypothèque est une sûreté réelle
immobilière, conventionnelle ou forcée (judiciaire),
affectée à l'acquittement d'une obligation. Elle confère
à son titulaire un droit de suite et un droit de
préférence.
Seuls les immeubles immatriculés peuvent faire l'objet
d'une hypothèque, sous réserve des textes particuliers autorisant
l'inscription d'un droit réel au cours de la procédure
d'immatriculation, à charge d'en opérer l'inscription
définitive après l'établissement du titre foncier
Elle ne peut porter que sur des immeubles présents et
déterminés. Indivisible par nature, elle subsiste totalement sur
les immeubles affectés jusqu'au paiement complet et malgré la
survenance d'une succession. C'est une sûreté soumise à
inscription qui s'opère à la conservation foncière et qui
n'a rang que du jour de cette inscription. Les plus anciennes acquièrent
un premier rang sur cet immeuble de rapport complémentaire et
d'hypothèque inscrite sur le titre foncier du bien à
financier.
4. Le droit de rétention
Le droit de rétention est une sûreté
légale qui ne confère d'autres prérogatives au
créancier que la conservation de la chose. Il ne peut s'exercer
que :
v avant toute saisie ;
v si la créance est certaine, liquide et
exigible ;
v s'il existe un lien de connexité entre la naissance
de la créance et la chose retenue.
Le droit de rétention suppose une appréhension
de la chose et celle-ci doit être légitime et de bonne foi. Il est
opposable aux autres créanciers du débiteur lorsqu'ils ne
disposent pas de droits supérieurs à celui du
rétenteur.
C. Autres garanties
spécifiques
Ici, nous allons évoquer brièvement certaines
pratiques de sécurisation déduites des
spécificités, usages et pratiques de la profession bancaire.
1. La domiciliation des loyers
Le prêteur se ménage ici plus une garantie,
qu'une modalité de paiement du prêt. Ainsi, dès lors que
les revenus immobiliers ont été pris en compte dans la
détermination des revenus mensuels cessibles de l'emprunteur, le
banquier prendra d'abord soin d'inscrire une hypothèque de premier rang
sur cet immeuble de rapport complémentaire et d'hypothèque
inscrite sur le titre foncier du bien à financer.
2. Le contrôle de l'utilisation
des fonds prêtés
Cette technique exige des décaissements au fur et
à mesure de l'avancement des travaux de construction. Chaque fois que
l'emprunteur fera un appel de fonds, des personnes qualifiées seront
envoyées sur le chantier pour constater et apprécier
l'évolution des travaux. Il s'agit d'un contrôle de
conformité du projet par rapport au plan et d'un contrôle
d'adéquation entre les financements et les travaux. Par ce biais, le
banquier évite un détournement néfaste aux deux parties.
3. Les techniques de l'assurance vie et
incendie
Par la technique de l'assurance vie, le banquier se fera
rembourser le capital restant dû par l'assuré si ce dernier
décède avant l'expiration du contrat.
Par la technique de l'assurance incendie, l'emprunteur se
verra remettre les fonds nécessaires à la réparation des
dégâts causés par l'incendie.
Dans le reste des cas, l'une et l'autre assurance sont
souscrites avant la signature du contrat, par adhésion de
l'assuré à une police de groupe, vie et incendie, ouverte par le
banquier auprès d'une compagnie d'assurance de son choix.
4. La délégation de
salaire
Elle est dans le contexte camerounais, à la fois un
mode de paiement et une garantie. Ceci dans la mesure où l'employeur de
l'emprunteur salarié procède à une retenue à la
source qu'il reverse au créancier.
Toutefois, il convient de noter que, les banquiers exigent une
domiciliation pure et simple du salaire.
Conclusion : Une plus grande difficulté
d'appréciation du risque
Plus le nombre de facteurs impliquant un risque est
élevé, plus grande sera la difficulté
d'appréciation. Mais quelque soit la qualité de l'analyse et des
moyens mis en oeuvre pour le réduire, on doit se rappeler que le risque
ne pourra jamais être totalement éliminé. Il subsistera
toujours une incertitude sur l'évaluation du risque.
Deux raisons rendent cette évaluation plus difficile.
D'une part, l'existence d'un plus grand nombre de complémentarité
et d'autre part le degré d'interdépendance des marchés qui
se trouve renforcé par la complexité de produits placés
simultanément sur les différents marchés. Il en
résulte une opacité qui rend plus difficile l'appréciation
du risque.
De plus, le développement des marchés de
gré à gré fait naître des interrogations nouvelles
sur la stabilité du système bien que ces produits
répondent à une demande de flexibilité que les produits
standardisés ne parviennent pas à satisfaire.
Dans le même temps, du fait des innovations
technologiques, l'amélioration des conditions d'information a
renforcé la concurrence. Il aurait pu en résulter de meilleures
prévisions. Mais la mutation rapide de l'économie mondiale a
introduit constamment des sources d'erreurs nouvelles et les prévisions
ont été rendues plus difficiles.
Ceci fait, il nous semble à présent opportun de
nous pencher dans les lignes qui suivent sur les aspects pratiques d'analyse du
risque d'insolvabilité en matière d'octroi du crédit au
FNE. C'est l'axe principal de la deuxième partie.
DEUXIEME PARTIE :
LA GESTION DE L'ACTIVITE DE MICROCREDIT AU FONDS NATIONAL DE
L'EMPLOI
CHAPITRE III :
LA GESTION DES FINANCEMENTS
DES PROJETS AU FNE
Il s'agit dans ce chapitre de faire connaissance dans un
premier temps avec la structure qui a servi de cadre à la
réalisation de ce travail. Par la suite, nous jetterons un regard sur la
procédure opérationnelle de traitement d'un porteur de projet
dans cette institution. Et enfin, nous apprécierons le rapport
d'étude de la demande de crédit de M. SAAS Malick.
SECTION I - PRESENTATION DU FNE
A. Genèse
De 1985 à 1994, la crise économique qui frappe
le Cameroun depuis quelques années se manifeste de manière plus
aigue. En effet, à partir de 1985, les faiblesses structurelles de
l'économie naguère voilée se révèlent au
grand jour par la combinaison de deux phénomènes : la chute
des prix des principaux produits d'exportation et la baisse des cours du dollar
qui entraînent une réduction considérable des recettes de
l'Etat.
La situation économique se détériore et
entraîne un ralentissement considérable de l'activité et
une crise de l'emploi sans précédent dans l'ensemble du pays.
Cette période correspond à l'engagement du
Cameroun de mettre en oeuvre le Plan d'Ajustement Structurel (PAS) dont les
conséquences négatives les plus directes touchent
l'emploi à trois niveaux:
v l'arrêt des recrutements dans la fonction publique,
v le dégraissage des effectifs dans
l'administration,
v la restructuration des entreprises parapubliques et
privées entraînant des compressions massives du personnel.
Face à cette situation préoccupante, et soucieux
d'atténuer les effets néfastes du PAS, le gouvernement
Camerounais a procédé à la création du FNE.
B. Les missions
La mission principale du FNE est la promotion de l'emploi sur
l'ensemble du territoire camerounais par l'accroissement des
possibilités d'emploi au travers de :
v l'accueil et l'orientation des chercheurs d'emplois,
v la diffusion des informations sur le marché de
l'emploi,
v l'insertion et la réinsertion des camerounais
à la recherche d'un emploi,
v la conception, le financement et le suivi des programmes
ayant trait à la formation, l`autocréation d'emplois et l'appui
à la création des micro entreprises.
C. Organisation et
ressources
Le FNE est doté sur le plan organisationnel d'un
Conseil d'Administration, de Comités Spécialisés sur le
plan opérationnel (Comité de Pilotage Stratégique), et
d'une Direction Générale.
Son siège social est à Yaoundé et est
représenté dans l'étendue du territoire par un
réseau de 07 agences opérationnelles (Douala, Yaoundé,
Maroua, Bertoua, Limbe, Ebolowa, Bafoussam).
La gestion de toutes les opérations est
centralisée au siège et s'articule autour de quatre directions
principales ou cellules que sont :
v la direction des opérations et du
développement,
v la direction des affaires administratives et des
ressources,
v l'agence comptable,
v la cellule de l'inspection.
Avec l'arrêt des financements directs de la Banque
Mondiale et la Banque Africaine de Développement, la principale
ressource du FNE est constituée par les contributions patronales de 1%.
Une autre ressource est constituée par les remboursements des promoteurs
des prêts accordés.
D. Outils,
programmes et réalisations
1. Programmes
Pour réaliser ses mission, le FNE a mis sur pied des
programmes phares et spécifiques conçus pour des cibles
particulières qui complètent la liste des mesures d'appuis. On y
retrouve principalement le Programme Emploi Diplômé (PED),
l'Orientation Professionnelle en milieu Scolaire (OPS), le Programme d'Appui
à l'Insertion des Diplômés de l'Enseignement
Supérieur, le Programme d'Appui au Retour des immigrés
Camerounais (PARIC), le Programme d'Appui au Développement des Emplois
Ruraux (PADER), le Stage d'Initiation à la Vie de l'Entreprise (SIVE),
l'Orientation Professionnelle en milieu Universitaire (OPU), l'Urban
Spécial Employment Programme (USEP).
2. Outils
Tous ces programmes sont soutenus par des outils
appropriés et variés suivant les publics cibles ; nous
évoquerons à ce titre :
v une base de données informatisée de chercheurs
d'emplois, toutes qualifications confondues,
v une batterie de tests de recrutement,
v un Répertoire Opérationnel des Métiers
et des Emplois au Cameroun (ROMEC),
v un Référentiel d'Emplois, d'Activités
et de Compétences,
v des espaces aménagés pour les employeurs qui
recrutent,
v un guide du recruteur,
v un guide du chercheur d'emploi,
v un répertoire d'idées de création
d'entreprises,
v un bulletin d'information,
v un serveur vocal répondant au 8070,
v un site Internet interactif (fne.cm).
3. Réalisations
Sur deux périodes comparées (1990-1995 et
1990-2005), on note une évolution notable des activités du FNE.
Le taux d'évolution moyen est de 1518 % pour l'ensemble des
activités. Ce dernier atteint pour les projets auto emploi et micro
entreprise le niveau exceptionnel de 3 616 %.
Ces réalisations se présentent ainsi qu'il
suit :
Tableau N°1 : Réalisations du FNE entre 1990
et 2005
RUBRIQUE
|
Cumul
1990 - 1995
|
Cumul
1990 - 2005
|
Taux d'évolution
|
Personnes accueillies évaluées et
orientées
|
42.264
|
214.848
|
408%
|
Personnes insérées dans les circuits de
production
|
12.331
|
112.485
|
812%
|
Personnes formées dans différents
métiers
|
3.757
|
46.651
|
1141%
|
Projets d'auto emploi et micro entreprise financés
|
673
|
25.009
|
3616%
|
Emplois générés par les projets
|
2.209
|
37.922
|
1617%
|
Source : Publication 15 ans de combat pour l'emploi, FNE,
2005
SECTION II -
PROCEDURES OPERATIONNELLES D'APPUI A LA PROMOTION DES EMPLOIS INDEPENDANTS
(MICROCREDITS)
A. Accueil des
promoteurs et entretiens-évaluations
1. Accueil des promoteurs
De par ses missions, la DOD accueille les promoteurs porteurs
de projets qui proviennent de deux sources : le SIM et la Direction
Générale.
a) Promoteurs reçus du SIM
(1) Le Chef SEI
Trois fois par semaine, les FIBEI sont centralisés au
SIM, et transmis sous décharge au Chef SEI à la DOD.
Le Chef SEI apprécie l'éligibilité de
chaque dossier et le cote à un conseiller emploi.
(2) L'agent
administratif des projets / Le Chef SEI dans le cas des agences
Il reçoit le vendredi la disponibilité en
semaine de chaque conseiller.
Les dossiers transmis par le Chef SEI, après leur
enregistrement dans le grand fichier des promoteurs de la DOD, il
établit les fiches d'identification et de suivi des promoteurs.
Il reçoit enfin chaque promoteur et leur communique le
nom de son conseiller emploi ainsi qu'une date de rendez-vous avec ce
dernier.
b) Cas des promoteurs sollicitant la DOD
par la Direction Générale
(1) Le DOD
Le courrier est reçu par le DOD à travers son
secrétariat qui décharge le cahier de transmission de la
Direction Générale.
Le DOD analyse le courrier, le cote aux Chefs SEI, chefs
SAE/SMP ou à un conseiller emploi avec des instructions.
(2) Le Conseiller
Emploi
Il reçoit le courrier, le décharge dans le
registre de transmission.
Suivant les instructions du DOD, il accuse réception du
dossier, convoque le promoteur au besoin par téléphone ou
communiqué radio et en informe l'Agent Administratif des projets.
A la suite d'un entretien conseil avec le promoteur, le CE le
priera de bien vouloir se faire enregistrer au SIM.
2. Les entretiens -
évaluations
Les conseillers emploi, après réception des
FIBEI, préparent les entretiens avec les nouveaux promoteurs. A l'issue
des tous premiers entretiens avec ceux-ci, il se présente trois cas de
figure correspondant au degré d'élaboration de l'idée de
projet par le promoteur.
a) Le promoteur a une étude de
faisabilité satisfaisante
Après analyse et évaluation de ladite
étude, le conseiller emploi soumet directement cette étude ainsi
que ses propres conclusions au comité de présélection.
Le plan d'affaires ou l'étude de faisabilité
présenté par un promoteur nécessite une reconfiguration
où le promoteur n'a que des idées vagues sur son projet.
Le conseiller emploi, à l'aide du canevas pour la
préparation d'une demande d'étude de crédit, rassemble
toutes les données requises fournies par le promoteur et évalue
l'opportunité de finaliser ou non avec le promoteur, le plan
d'affaires.
(1) Le conseiller
emploi peut finaliser l'étude
Il apprête avec le promoteur les éléments
nécessaires à l'évaluation afin de les insérer dans
le plan d'affaires normalisé. Une fois bouclé, le plan d'affaires
est transmis à l'Agent Administratif qui centralise en vue de la tenue
du comité de présélection.
(2) Le conseiller
emploi ne peut pas finaliser l'étude
Le promoteur et le conseiller emploi peuvent être
butés à une situation délicate où leurs ressources
matérielles et humaines ne permettent pas de mener une étude
pertinente et approfondie du projet. Dans ce cas, le conseiller emploi en
accord du promoteur propose au DOD, des termes de référence qui
serviront à confier la réalisation de cette étude à
un cabinet extérieur à travers un appel d'offres.
Une fois terminée, l'étude sera
évaluée conformément aux termes de référence
par le promoteur et le conseiller emploi avant de soumettre leurs conclusions
et l'étude proprement dite au comité de
présélection.
(3)
Réalisation des appels d'offres
(a) Fichier des
cabinets et consultants indépendants agréés au FNE
La DOD confectionne et tient à jour un fichier de
consultants agréés en vue d'un appel de compétences
extérieures contenant :
v Le nom du cabinet / du consultant,
v ses domaines de compétence,
v son expérience (tout en relevant celle avec le
FNE),
v sa notoriété,
v le nom de la personne à contacter,
v l'adresse complète du cabinet, son
téléphone, son fax,
(b)
Eligibilité des cabinets d'études et consultants au FNE
Tout cabinet peut être agréé au FNE, s'il
remplit les conditions suivantes :
v structure légale régulièrement
enregistrée aux services centraux d'immatriculation au fichier des
entreprises ;
v cabinet ayant sollicité régulièrement
un agrément au FNE ;
v présenter une attestation de non faillite ;
v présenter une attestation de non redevance à
la CNPS ;
v présenter une attestation de non redevance ;
v présenter un agrément du MINEFI.
Tout consultant indépendant devra présenter la
carte de contribuable individuelle.
(c) Lancement des
appels d'offres
Il est du ressort du DOD ou du Chef d'Agence.
Après l'accord de la Direction Générale,
le DOD ou le Chef d'Agence et son équipe choisissent dans le fichier des
cabinets agréés, trois entreprises dont le profil correspond aux
exigences précisées dans les termes de
référence.
Il apprête des lettres d'appel d'offre à ces
dernières qu'il transmet à la Direction Générale
pour signature.
Il reçoit les offres sous plis fermés et
convoque le comité de dépouillement composé de :
v le DOD ou Chef d'agence qui assure la présidence,
v le DAARH,
v l'Inspecteur,
v le Chef SEI,
v le CE chargé du projet qui assurera le
secrétariat.
Toute compétence jugée nécessaire par le
Directeur Générale
Le DOD signe le procès verbal de dépouillement
et le transmet à la Direction Générale pour validation.
(4)
Sélection du cabinet d'étude
La sélection des cabinets d'études se fera sur
la base des critères ci-après :
v la compréhension des termes de
référence,
v la capacité à réaliser le travail dans
des délais respectables,
v la compétence du personnel affecté à la
réalisation de cette étude,
v le coût de l'étude (500 000 FCFA
maximum),
v son expérience avec le FNE sera prise en compte.
b) Le promoteur sans idée de
projet précise
Le rôle du conseiller emploi est, ici, de guider le
candidat en vue de lui faire identifier le projet qui pourrait le mieux lui
convenir.
Lorsque le promoteur est sûr de son choix d'idée
de projet, la suite des entretiens se déroule conformément au
point (a) ci-dessus.
Au terme de cette phase d'entretien - évaluation, les
dossiers finalisés par les conseillers emploi sont centralisés
auprès de l'Agent Administratif qui rend compte
régulièrement de leur volume au Chef SEI. Ce dernier propose au
DOD ou au Chef d'Agence une date de tenue du comité de
présélection.
(1) Le
Comité de présélection
(a) Dossier
technique du comité de présélection
L'agent Administratif des projets qui a préalablement
centralisé tous les dossiers, établit une fiche reprenant la
liste des dossiers à présenter comprenant, le nom du promoteur,
son activité, sa localisation, le montant du programme, le montant de la
demande, la durée du prêt ; et en transmet une copie au DOD
et à chaque conseiller emploi du SEI.
(b)
Déroulement du comité de présélection
Le Chef d'agence ou le DOD convoque toutes les deux semaines
un comité de présélection qui rassemble tous les
conseillers emploi. Il assure la présidence de cette
présélection, tandis que les chefs SAE et SMP en assurent le
secrétariat.
L'Agent Administratif des projets parcourt la liste suivant la
fiche établie à cet effet et chaque conseiller, à tour de
rôle, présente et défend les plans d'affaires de son
portefeuille, face aux avis et aux arguments de l'assistance ; en cas de
consensus favorable, le projet est déclaré
présélectionné.
Dans le cas contraire, il peut y avoir quatre types de
situations :
v le dossier est rejeté,
v le dossier présenté doit être
reconfiguré,
v le dossier nécessite une réorientation de
l'activité,
v Autre décision (à préciser).
A la fin du comité de présélection, le
procès verbal est signé par le DOD ou le Chef d'Agence et soumis
à la Direction Générale pour validation.
Tous les dossiers examinés en
présélection sauf ceux qui nécessitent un
complément d'information, une amélioration ou une reconfiguration
sont enfin transmis à l'Agent Administratif dans l'attente de la tenue
du comité de crédit.
(2) Le
comité de crédit et la mise en place des financements
(a) Le
comité de crédit
(i) Composition du
comité de crédit
Le Directeur Général du FNE ou une personne
déléguée par ce dernier assure la présidence du
comité de crédit. Il est composé des membres
suivants :
v les Conseillers techniques auprès de la Direction
Générale,
v les Chefs de division,
v les Chefs d'agences,
v les Chefs de services de la DOD,
v les Conseillers emplois du SEI,
v toute autre compétence jugée nécessaire
par le Directeur Général
Ces comités se tiennent au siège ou dans les
agences. Dans ce dernier cas, le comité de crédit est
constitué des personnes ci-après :
- le Directeur Général ou son
Représentant,
- les Chefs d'Agences,
- les Chefs de Services et cadres du SEI de l'agence
concernée,
- Toute autre compétence jugée nécessaire
par le Directeur Général.
(ii) La préparation et la présentation des
dossiers au comité de crédit
Après la présélection, l'Agent
Administratif multiplie les rapports d'études de demande de
crédit en autant d'exemplaires que de membres du comité et les
classe en attente d`une décision de la Direction Générale
convoquant le comité de crédit.
(iii) Le déroulement du
comité de crédit
Le DOD présente en introduction, le nombre de projets
à analyser ainsi que les secteurs concernés et les conclusions du
comité de présélection. Chaque cadre ayant monté ou
traité le dossier, le présente à l'assistance.
En cas d'absence du cadre, ayant monté le dossier, le
DOD ou le Chef d'Agence le présente. A la fin de la présentation,
il s'en suit un débat qui aboutit à une décision du
comité.
Le Chef SEI assure le secrétariat du comité de
crédit et les décisions ACCORD - REJET ou COMPLEMENT
D'INFORMATIONS sont adoptées et consignées dans le procès
verbal.
En cas d'accord, la procédure de mise en place des
financements est déclenchée.
Le comité de crédit décide des garanties
à fournir par le promoteur en fonction du dossier dont la liste non
exhaustive est la suivante :
v l'assurance vie du promoteur à hauteur du montant du
crédit augmenté des intérêts y afférents sur
toute la durée du crédit,
v la caution morale au bénéfice du promoteur,
v l'attestation de propriété foncière au
bénéfice du promoteur,
v l'assurance incendie au bénéfice de
l'entreprise naissante.
En cas de rejet, le dossier est retourné chez l'Agent
Administratif qui prépare la lettre type d'information du promoteur.
En cas de demande de compléments d'informations, le
dossier est retransmis au CE ayant monté le plan d'affaires pour
réévaluation.
Après le comité de crédit, le Chef SEI
rédige et présente le procès-verbal au DOD pour visa et
transmission à la Direction Générale pour validation.
c) Mise en place des financements
(1) Mise en place
des garanties et de la documentation administrative exigée par le
FNE
Sur la base des résolutions consignées dans le
procès-verbal, le Chef de section auto emploi ou micro projets / le Chef
SEI dans les agences entame la mise en place des garanties et prépare la
fiche d'approbation du crédit. C'est ainsi qu'il sollicite de chaque
promoteur le dossier de financement (les garanties exigées, les
factures pro forma, etc...)
Dès réception de ces documents, le Chef de
Section procède à leur vérification et transmet les
garanties exigées à l'Agent Administratif qui les classe dans le
dossier du promoteur.
Sur la base des factures pro forma, il établit un
relevé de dépenses. Il prépare ensuite la convention de
prêt qu'il présente au Chef SEI pour vérification et
transmission au DOD.
Le DOD vise et transmet la convention et la fiche
d'approbation à la signature du Directeur Général. Une
fois ces documents signés, le secrétariat du DOD qui les
reçoit de la Direction générale, les transmet au Chef de
Section auto emplois ou micro-projets.
(2) Le
déblocage des financements
Une fois les chèques établis, ils sont
retirés sous décharge au service de la comptabilité par
les fournisseurs contre les factures définitives en accord avec le
promoteur bénéficiaire des équipements et en
présence du conseiller de suivi.
d) Installation des promoteurs
(1) Formation des
promoteurs
Avant le déblocage effectif des financements, les
promoteurs sont astreints à une formation en gestion indispensable
à la bonne marche de leur structure. Elle dure une semaine et est
dispensée par des centres de formation agréés au FNE.
(2) Suivi des
promoteurs
Chaque projet est suivi par un conseiller de suivi ou un
organisme indépendant. Ceux-ci sont préalablement liés au
FNE par un contrat définissant les droits et obligations de chacun.
Ledit contrat ressort les éléments ci-après :
v le contexte du suivi,
v le programme détaillé de l'exécution du
suivi,
v le coût du suivi et modalité de paiement,
v les résultats attendus de l'action de suivi,
v l'obligation du FNE par rapport aux engagements financiers
et au contrôle de l'action de suivi.
(a) Suivi par un
organisme ou un consultant indépendant
Le suivi par un organisme indépendant ou un consultant
externe est régi par un contrat de collaboration dûment
signé avec le FNE. Ce contrat est spécifique à chaque
projet. La DOD tient à jour le fichier de ces organismes et consultants
par secteurs de compétences.
(b) Suivi par un
conseiller de suivi FNE
Le conseiller de suivi est notifié des projets à
suivre par lettre du chef DP. Il a pour rôle d'assister le promoteur
pendant toute la durée du crédit. A cet effet, la
périodicité des visites exigées est la suivante :
v une visite par semaine les trois premiers mois,
v une visite par mois les trois mois suivants,
v une visite par mois durant le reste de la période
jusqu'à la fin du remboursement,
v et enfin une visite par an au terme d'évaluation.
(3)
Exécution du programme de suivi
A la fin de leur formation en gestion, les promoteurs
rencontrent leurs conseillers de suivi en vue de leur installation. Ceux-ci,
assistés des conseillers de suivi retirent leur chèque
auprès du Chef de Section des finances sous décharge. Ainsi, les
factures correspondantes des aménagements et autres libellés au
nom du FNE demeurent la propriété de cette institution
jusqu'à expiration de la dette.
Le suivi démarre avec les premiers décaissements
de fonds du FNE. Les personnes chargées du suivi aident les promoteurs
à mettre en place une bonne organisation commerciale, administrative,
financière et comptable et à s'acquitter des contraintes fiscales
et règlementaires.
(4) Contrôle
du suivi
Des missions de contrôle du suivi des projets sont
réalisées par le FNE sous la supervision du DOD et font l'objet
de rapports trimestriels. La défaillance constatée d'un organisme
ou d'un conseiller entraîne la procédure suivante :
v une lettre d'observation lui est adressée faisant
ressortir les manquements au contrat ;
v une deuxième lettre lui est adressée rappelant
la première et lui intimant l'ordre de respecter ses engagements sous
peine de rupture de contrat ;
v enfin une lettre lui signifiant la rupture de son contrat.
SECTION III - LE RAPPORT D'ETUDES DE LA DEMANDE DE
CREDIT DE M. SAAS Malick
A.
Présentation du cas : demande de prêt de M. SAAS Malick
1. Présentation du projet
Le cas qui fait l'objet de notre application est relatif au
dossier de demande de financement pour une extension d'un atelier de
fabrication mécanique présenté par M. SAAS Malick.
M. SAAS Malick souhaiterait obtenir un crédit qui lui
permette d'obtenir les machines suivantes nécessaires au
développement de son atelier :
v 2 tours mécaniques
v 2 Fraiseuses
v 1 perceuse à colonne
v 1 poste à souder
v et divers matériels de mécanique.
Son projet est évalué à
22 500 000 FCFA selon les études menées par le
promoteur.
2. Présentation du promoteur
M. SAAS Malick est un jeune camerounais né en 1975. Il
est titulaire d'un CAP en construction des ouvrages métalliques. Il est
célibataire et père de quatre enfants.
Son expérience professionnelle a commencé
à la société AMDALE où il a été
formé sur le plan pratique pendant deux ans.
Il a ensuite travaillé comme tuyauteur à UIC
(sous-traitant de la SONARA) pendant deux ans, et en qualité de
chaudronnier au CHANTIER NAVAL et INDUSTRIEL du CAMEROUN (CNIC) pendant trois
ans.
Après acquisition du matériel essentiel
financé par ses modestes économies, décision est prise par
l'intéressé de s'installer à son propre compte.
Il a pour avaliste M. BENDE Yasmin qui est cadre à AES
SONEL avec un salaire net mensuel de 860 000 FCFA.
3. Justification du projet
Le promoteur justifie son projet par le développement
de son activité et de sa clientèle qui malheureusement n'est pas
accompagné par celle de son potentiel de production.
Il est obligé pour réaliser la plupart de ses
oeuvres de sous-traiter une bonne partie de la réalisation par manque de
matériel. Ce qui greffe sérieusement sa rentabilité et le
rend dépendant de ces sous-traitants. Il en résulte que la
maîtrise des délais de réalisation de ces ouvrages n'est
pas garantie.
Il souhaite donc un arsenal de production capable de lui
permettre de boucler sur place ses réalisations et prestations..
La décision sur le financement ou non de ce projet sera
prise à l'issue de la réalisation du rapport d'évaluation
fait et présenté par le conseiller aux emplois
indépendants dont nous allons présenter les grandes lignes.
B. Evaluation du
projet (Plan d'affaires)
Le plan d'affaires qui expliquera le mieux le projet sera le
document d'analyse qui permettra au comité de
présélection, puis au comité de crédit de
décider commence par une évaluation de l'environnement du projet
en terme de :
v concurrence,
v marché,
v site d'implantation,
v produits.
Il s'attardera aussi sur les capacités
entrepreneuriales du promoteur, son profil, sa formation et son
expérience afin de déterminer un rapport projet- promoteur.
Ce plan s'appesantira alors sur les garanties proposées
par le promoteur, puisque les financements sont subordonnés à la
présentation d'une caution personnelle et solidaire. L'objectif est de
savoir si elle est suffisante.
S'en suivra enfin la transcription des hypothèses
retenues en des données chiffrées pour avoir une
lisibilité du projet.
1. Sommaire et coût de
financement
Le coût global du projet s'élève à
15 755 500 FCFA comprenant deux sources de financement essentielles
en l'occurrence l'apport personnel du promoteur qui se chiffre à
3 178 000 FCFA (soit 20,17 %) et la contribution du FNE de
12 577 500 soit 79,83 % du coût total du projet.
Les emplois regroupent essentiellement les investissements
à acquérir en seconde main d'un montant global de
14 702 000 FCFA et un FDR de 1 053 500 FCFA
représentant 06,76 % du coût total du projet.
L es ressources et leurs utilisations sont
présentées dans le tableau suivant :
Tableau N°2 : Coût et financement du projet
COUT
|
|
|
FINANCEMENT
|
|
Frais de premier établissement
|
152 000
|
|
Apport personnel
|
3 178 000
|
|
|
|
Liquide : 543 000
|
|
Installations
|
400 000
|
|
Nature : 2 635 000
|
|
Equipements
|
14 150 000
|
|
|
|
Imprévus
|
0
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Total investissement
|
14 702 000
|
|
Autres sources
|
0
|
|
|
|
|
|
Fonds de roulement
|
1 053 500
|
|
Fonds national de l'Emploi
|
12 577 500
|
|
|
|
|
|
COUT TOTAL DU PROJET
|
15 755 500
|
|
TOTAL
|
15 755 500
|
Source : Document/plan d'affaires/FNE, 1992.
2. Estimation du chiffre d'affaires
Avec un matériel suffisamment obsolète, M. SAAS
Malick réussi actuellement à monter des ouvrages qui trouve un
marché qui se développe assez rapidement.
Il réalise actuellement un CA d'environ
11 000 000 FCFA par an. Ce chiffre d'affaires est appelé
à tripler si le financement sollicité lui est accordé.
Ceci dans la mesure où ce financement permettra de fidéliser
davantage les clients acquis, en réduisant les délais de
livraison allongés par la sous-traitance, et de conquérir et
satisfaire de nouveaux clients. Ses ventes prévisionnelles se
présentent ainsi qu'il suit :
Tableau N°3 : Estimation du chiffre d'affaires
LIBELLE PRODUITS
|
PRIX DE VENTE
|
QUANTITE/
PERIODE (*)
|
CHIFFRE D'AFFAIRES
|
|
|
|
|
Pressoir à huile de palme
|
3 000 000
|
3
|
9 000 000
|
Pressoir à huile de palmiste
|
2 500 000
|
4
|
10 000 000
|
Concasseur trieur de palmiste
|
1 200 000
|
3
|
3 600 000
|
Moulin à écraser
|
200 000
|
7
|
1 400 000
|
Déligneuse
|
1 500 000
|
4
|
6 000 000
|
machine de savonnerie
|
300 000
|
6
|
1 800 000
|
|
CHIFFRE D'AFFAIRES PAR PERIODE
|
31 800 000
|
CHIFFRE D'AFFAIRES ANNUEL
|
31 800 000
|
(*) La période considérée est
annuelle.
Source : Document/Plan d'affaires/FNE/1992
Les prix de vente retenus sont ceux du marché
corrigé par la qualité sûrement moindre par rapport aux
produits identiques importés. C'est pour cela qu'ils sont un peu plus
bas.
Les quantités périodiques commercialisables ont
été évaluées avec réalisme et sont
annuelles. Elles tiennent compte des réalisations actuelles du
promoteur et de l'éventuel apport du financement du FNE.
3. Equipements et installations
nécessaires
Les équipements et installations nécessaires se
présentent ainsi qu'il suit :
Tableau N°4 : Les équipements et
installations nécessaires
QTE
|
LIBELLE
|
COUT UNITAIRE
|
COUT TOTAL
|
ACQUIS
|
|
Installations et aménagement réalisés
|
|
1
|
Aménagement atelier de fabrication
|
300 000
|
300 000
|
1
|
Aménagement container magasin
|
100 000
|
100 000
|
Sous total
|
400 000
|
Equipements acquis
|
|
|
3
|
Poste à souder
|
200 000
|
600 000
|
1
|
Forge
|
150 000
|
150 000
|
1
|
Etau
|
50 000
|
50 000
|
2
|
Meuleuse
|
250 000
|
500 000
|
2
|
Perceuse
|
200 000
|
400 000
|
1
|
Caisse à outil
|
85 000
|
85 000
|
1
|
Treuil
|
300 000
|
300 000
|
1
|
Palan
|
150 000
|
150 000
|
Sous total
|
2 235 000
|
TOTAL DES APPORTS EN NATURE
|
2 635 000
|
A ACQUERIR
|
|
Installations et équipements à
réaliser
|
|
|
Equipements à acquérir
|
|
|
2
|
Tour mécanique
|
2 385 000
|
4 770 000
|
2
|
Fraiseuse
|
2 981 250
|
5 962 500
|
1
|
Perceuse à colonne
|
357 750
|
357 750
|
1
|
Poste de soudage
|
824 750
|
824 750
|
Sous total
|
11 915 000
|
TOTAL A ACQUERIR
|
11 915 000
|
Total des équipements, aménagements et
installations nécessaires
|
14 550 000
|
Source : Document/Plan d'affaires/ FNE ,1992
Les équipements à acquérir sont acquis en
seconde main.
4. Description du processus de
production
Le processus de production se déroule ainsi qu'il
suit :
- Prise de commande,
- Achat de matières premières,
- Conception de l'ouvrage,
- Montage de l'ouvrage,
- Finitions (Réglage, peinture et essai,...)
- Livraison ou exposition.
5. Inputs ou stock de marchandises
Les matières premières s'élèvent
à un montant global de 1 325 000 FCFA et se repartissent comme
suit :
Tableau N°5 : Matières premières
DESIGNATION
|
QUANTITE
|
COUT UNITAIRE
|
MONTANT
|
Arbres (fer rond de diamètre 30)
|
30
|
5 000
|
150 000
|
Profilets (Cornières, fer en U et T)
|
20
|
20 000
|
400 000
|
Tôles (acier noir)
|
10
|
60 000
|
600 000
|
Electrodes
|
10
|
6 500
|
65 000
|
Meule
|
20
|
1 500
|
30 000
|
Peinture
|
20
|
4 000
|
80 000
|
|
TOTAL
|
1 325 000
|
Source : document/Plan d'affaire/FNE, 1992
Toutes ces matières premières sont
achetées sur place.
6. Les ressources humaines
L'extension de cette activité nécessitera un
personnel additionnel entre autre un secrétaire comptable, un
ferrailleur, un gardien, et deux temporaires. Le tableau ci-dessous expose les
besoins totaux en personnel assortis des coûts salariaux
conséquents et les taches à effectuer.
Tableau N°6 : Les ressources humaines
POSTE
|
EFFECTIF
|
TACHES A EFFECTUER
|
SALAIRE MENSUEL
|
Permanents
|
|
|
|
Actuels
|
|
|
|
Promoteur - directeur
|
1
|
Gestion, conception et montage
|
150 000
|
Soudeur
|
1
|
Travaux de soudure
|
100 000
|
Tourneur
|
1
|
Fabrication des pièces
|
70 000
|
Sous total
|
3
|
|
320 000
|
|
A créer
|
|
|
|
Secrétaire comptable
|
1
|
Secrétariat et comptabilité
|
90 000
|
Ferrailleur
|
1
|
Façonnage du fer
|
75 000
|
Gardien
|
1
|
Sécurité
|
25 000
|
Sous total
|
3
|
|
190 000
|
|
Total emplois permanents
|
6
|
|
510 000
|
Charges salariales
(20 %)
|
|
|
102 000
|
|
Temporaires
|
|
|
|
Actuels
|
|
|
|
A créer
|
2
|
Assistants soudeur et ferrailleur
|
50 000
|
Total temporaires
|
2
|
|
50 000
|
|
Total global
|
8
|
|
662 000
|
Source : Document/Plan d'affaire/FNE, 1992
7. Coût des investissements et
schéma de financement
Le coût des investissements et le schéma de
financement se présentent ainsi qu'il suit :
Tableau N°7 : Coût des investissements et
schéma de financement
RUBRIQUES
|
TOTAL A
FINANCER
|
APPORT PERSONNEL
|
CREDIT
FNE
|
INVESTISSEMENT
|
|
En liquide
|
En nature
|
|
Frais de 1 et établissement
|
152 000
|
152 000
|
0
|
0
|
Assurance - vie
|
100 000
|
100 000
|
0
|
0
|
RC et N° de contribuable
|
52 000
|
52 000
|
0
|
0
|
Formation (subvention FNE)
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Autres
|
|
|
|
|
Installations/Aménagements
|
400 000
|
|
400 000
|
|
Equipements
|
14 150 000
|
|
2 235 000
|
11 915 000
|
Sous totaux
|
14 702 000
|
152 000
|
2 235 000
|
11 915 000
|
BESOINS EN FONDS DE ROULEMENT
|
Matières premières
|
662 500
|
|
0
|
662 500
|
Frais de personnel
|
331 000
|
331 000
|
0
|
|
Loyer
|
60 000
|
60 000
|
0
|
|
Sous totaux
|
1 053 500
|
391 000
|
0
|
662 500
|
|
Divers et imprévus
|
0
|
0
|
0
|
0
|
|
Totaux
|
15 755 500
|
543 000
|
2 635 000
|
12 577 500
|
Totaux des pourcentages
|
100%
|
3,45%
|
16,72%
|
79,83%
|
Total apport promoteur
|
Valeur totale
|
3 178 000
|
|
Pourcentage
|
20,17%
|
Source : Document/ Plan d'affaires / FNE, 1992
8. Estimation des charges
périodiques (mois)
L'ensemble des charges résultant de la structure de
production se présente ainsi qu'il suit :
Tableau N°8 : Estimation des charges
périodiques mensuelles
LIBELLE
|
VALEUR
|
PERIODES / BFR (*)
|
CHARGES VARIABLES
|
1 350 000
|
|
Coût matières premières
|
1 325 000
|
0,5
|
Matières et fournitures consommées
|
20 000
|
|
Electricité / Eau
|
10 000
|
|
Fournitures de bureau
|
10 000
|
|
Transport consommé
|
5 000
|
|
|
|
|
CHARGES FIXES
|
1 143 777
|
|
Matières et fournitures consommées
|
30 000
|
|
Electricité / Eau
|
25 000
|
|
Carburant et lubrifiant
|
5 000
|
|
Transport consommé
|
40 000
|
|
Autres services consommés
|
120 000
|
|
Loyer
|
60 000
|
1
|
Entretiens et réparations
|
50 000
|
|
Frais PTT
|
10 000
|
|
Charges et pertes diverses
|
|
|
Assurance
|
4 500
|
|
|
|
|
Frais de personnel
|
662 000
|
0,5
|
Impôts et taxes
|
4 000
|
|
Frais financiers
|
44 927
|
|
Amortissements
|
358 350
|
|
|
|
|
TOTAL GENERAL
|
2 493 777
|
|
CHARGES FIXES
|
1 143 777
|
|
Source : Document/Plan d'affaires, FNE, 1992
(*) La période considérée pour les
charges est le mois
9. Compte d'exploitation
prévisionnelle (3 ans)
L'analyse prévisionnelle matérialisée par
le compte de résultat ci-dessous permet de déterminer certains
indicateurs significatifs du projet entre autre, la valeur ajoutée, le
résultat net, le cash-flow et certains ratios.
Tableau N°9 : Compte de résultat
prévisionnel sur trois (03) ans
PRODUITS/CHARGES
|
1ère ANNEE
|
2ème ANNEE
|
3 ème ANNEE
|
|
|
Chiffre d'affaires
|
31 800 000
|
33 390 000
|
35 059 500
|
Autres produits
|
0
|
0
|
0
|
Total produits
|
31 800 000
|
33 390 000
|
35 059 500
|
|
CHARGES D'EXPLOITATION
|
|
|
|
Matières premières
|
15 900 000
|
16 695 000
|
17 529 750
|
Matières et fournitures
|
600 000
|
630 000
|
661 500
|
Transport Charges et pertes diverses
|
540 000
|
567 000
|
595 350
|
Charges et pertes diverses
|
54 000
|
54 000
|
54 000
|
VALEUR AJOUTEE
|
14 706 000
|
15 444 000
|
16 218 900
|
Frais de personnel
|
7 944 000
|
7 944 000
|
8 341 200
|
Impôts et taxes
|
48 000
|
48 000
|
48 000
|
Frais financiers
|
539 125
|
590 892
|
436 417
|
Amortissements
|
4 300 200
|
4 300 200
|
4 300 200
|
Total des charges
|
29 925 325
|
30 829 092
|
31 966 417
|
|
RESULTAT AVANT IMPOT
|
1 874 675
|
2 560 908
|
3 093 083
|
IMPOT SUR LE BENEFICE
|
453 671
|
619 740
|
748 526
|
RESULTAT NET
|
1 421 004
|
1 941 168
|
2 344 557
|
CASH FLOW
|
5 721 204
|
6 241 368
|
6 644 757
|
TAUX VA / CA
|
46,42%
|
46,42%
|
46,42%
|
TAUX Cash flow / CA
|
17,99%
|
18,69%
|
18,95%
|
Source : Document/Plan d'affaires/ FNE, 1992
10.
Appréciation du projet
L'appréciation financière des projets au FNE
s'articule autour de trois critères importants à savoir le seuil
de rentabilité, le taux de rentabilité interne et le délai
de récupération des capitaux investi.
* Calcul du Seuil de rentabilité
On a : SR = CF/TxmCV
Avec CF = Coût fixe ; Cv= Coût
variable ; mCV = Marge sur coût variable et TxmCv = Taux de marge
sur coût variable
CV = 1350 000 * 12 = 16 200 000 FCFA
CF = 1143 777 * 12 = 13 725 324 FCFA
mCV = CA - CV = 31 800 000 - 16 200 000 =
15 600 000 FCFA
Txmcv = mCV/CA = 15 600 000/31 800 000 =
0,4905
D'où SR = 13 725 324 / 0,4905 =
2 798 231 FCA
SR = 2 798 231 FCFA
Ce seuil de rentabilité traduit le Chiffre d'Affaires
à partir duquel la promoteur réalisera du profit.
* Taux de rentabilité interne
C'est le taux d'actualisation tel que la VAN du projet soit
égale à zéro.
Si on désigne par r le TIR du projet, la valeur de r
est la solution de l'équation :
-Io + FNT1(1+r) + FNT2(1+r)² + ... + FNTn(1+r)n = 0
Ou plus généralement avec Io comme
Investissement de départ,
?It(1+r)t = 0
On détermine ce taux en utilisant un calcul par essais
successifs. On a donc : ?15 755 500(1+0,05) = 0
D'où TIR 32 %
*Délai de récupération
Il correspond à la durée nécessaire pour que
la somme cumulée des flux de trésorerie positifs du projet
d'investissement compense le montant du capital investi. Soit (d) tel que
It=Io
? 5 721 204(1+0.05)- + 6 241 638(1+0.05)-² +
6 644 757(1+0.05)-
D'où le tableau de synthèse suivant :
Taux de Rentabilité Interne
|
32 %
|
|
|
Seuil de Rentabilité
|
2798231
|
|
|
Délai de Récupération
|
40 mois
|
11. Plan de
financement
Tableau N°10 : Plan de financement
RUBRIQUES
|
ANNEE 0
|
ANNEE 1
|
ANNEE 2
|
ANNEE 3
|
|
|
|
|
|
RESSOURCES
|
CASH FLOW
|
0
|
5 721 204
|
6 241 368
|
6 644 757
|
APPORT PROMOTEUR
|
3 178 000
|
0
|
0
|
0
|
CREDIT FNE
|
12 577 500
|
0
|
0
|
0
|
AUTRES RESSOURCES
|
0
|
0
|
0
|
0
|
TOTAL RESSOURCES
|
15 755 500
|
5 721 204
|
6 241 368
|
6 644 757
|
|
|
|
|
|
EMPLOIS
|
INVESTISSEMENTS
|
14 702 000
|
|
|
|
RENOUVELLEMENT INVESTISSEMENT
|
0
|
|
|
2 150 100
|
FONDS DE ROULEMENT
|
1 053 500
|
|
|
|
ACCROISSEMENT FDR
|
|
|
|
|
REMBOURSEMENT CREDIT
|
0
|
1 782 451
|
2 504 541
|
5 147 236
|
TOTAL EMPLOIS
|
15 755 500
|
1 782 451
|
2 504 541
|
5 147 236
|
|
|
|
|
|
TRESORERIE
|
3 938 753
|
3 736 827
|
1 497 521
|
TRESORERIE CUMULEE
|
3 938 753
|
7 675 580
|
9 173 101
|
Source : Document/Plan d'affaires/ FNE, 1992
A l'issue de ce travail, l'évaluateur recommande le
financement de ce projet en motivant sa décision pour les raisons
suivantes :
v le secteur connaît une forte croissance,
v le secteur rentre dans le champ de financement du FNE,
v le promoteur est dynamique et motivé,
v la caution est suffisante,
v le promoteur connaît son activité et dispose de
la formation nécessaire,
v Le projet permet de maintenir 03 emplois et crées 5
autres,
v Les indicateurs financiers sont bons (bonne
rentabilité).
12. La
décision
D'après le rapport d'évaluation produit par le
conseiller aux emplois indépendants, et surtout des observations
motivées et pertinentes émises, le projet sera
sélectionné puis approuvé par le comité de
crédit en vu de son financement.
Le projet, finalement évalué à
15 755 500 FCFA sera financé ainsi qu'il suit :
FNE......................................12
577 500 FCFA, soit 79, 83%
Apport personnel ....................3 178 000
FCFA, soit 20, 17%
L'accord de financement portera sur une durée de 05 ans
(soit 60 mois) avec un différé de 03 mois, pour une traite
mensuelle de 257 953 FCFA.
C. Mise en place du
financement
1. Convocation et information du
promoteur
Elle commence par la convocation et l'information du
promoteur. Le promoteur est informé sur le montant et autres
conditionnalités émises par le comité de crédit.
L'information a aussi pour objectif de savoir si le promoteur
est encore prêt pour son projet, et s'il remplit en conséquence
les conditions pour en bénéficier au moment du
dénouement.
2. Constitution du dossier de
financement et signature de la convention de prêt
Il est question à cette étape pour le promoteur
financé de constituer ou compléter son dossier de financement qui
comporte les pièces suivantes :
v les photocopies de la CNI du promoteur et ou des
cautions,
v les trois derniers bulletins de paie de la caution,
v les plans de localisation du site du projet et du domicile
du promoteur,
v les factures pro forma des équipements retenus,
v la souscription d'une police d'assurance temporaire
décès,
v deux photos (4*4) du promoteur et de sa caution,
v deux engagements de reconnaissance du domicile du promoteur
légalisés,
v la fiche de caution personnelle et solidaire
légalisée.
Dès que ces conditions sont remplies, le promoteur
bénéficiaire signe la convention de prêt le liant au
FNE.
3. L'installation
Elle commence par l'établissement par le Chef du
Service des Emplois Indépendants du relevé de dépenses
(ANNEXE 4) relatif au projet.
C'est ce dernier document qui sert de pièce de base
pour l'établissement des chèques aux fournisseurs
(équipements) et aux promoteurs (FDR).
Après vient l'installation du promoteur sur son site
avec l'établissement d'un rapport d'installation (ANNEXE5).
Quel regard porter sur la méthodologie et les
critères de sélection en matière d'octroi de crédit
au FNE.
CHAPITRE VI :
APPRECIATION DE LA METHODOLOGIE
ET DES CRITERES DE SELECTION DES CREDITS AU FNE
Il est à présent question de l'évaluation
du système, objet de la première section de ce chapitre. La
seconde sera axée sur un ensemble de remarques et suggestions dont la
prise en compte pourrait améliorer l'efficacité dudit
système. La troisième section nous permettra de jeter un regard
sur l'activité de dispensateur de crédit en terme de limites.
SECTION I - LES FACTEURS DE
SUCCES
A. Les facteurs
relatifs à l'activité globale du FNE
1. La maîtrise des missions du
FNE
Force est de constater que l'immense majorité des
employés du FNE maîtrisent parfaitement la raison d'être de
leur entreprise et les missions dévolues à cette institution par
son décret de création.
Cette connaissance de l'entreprise se traduit aussi par la
maîtrise de la panoplie de mesures d'appui opérationnel
élaboré par cette institution.
2. Une confiance en la
hiérarchie
Un des atouts du FNE est le grand pacte de confiance entre les
organes de direction (Conseil d'administration, Direction
générale) et les employés. Ainsi, les employés
croient au sommet hiérarchique du FNE.
Cet état d'esprit est un motivant facteur
d'adhésion à la politique générale fixée et
conduite par ces instances décisionnelles.
3. Les avantages de la centralisation
des décisions
Le FNE a une mission noble, difficile et sensible puisqu'il
s'agit de la promotion de l'emploi. En d'autres termes, il s'agit de la lutte
contre l'un des grands maux de notre société à savoir le
chômage.
La spécificité et la grande difficulté de
cette tache appellent à une maîtrise sérieuse et une
retenue en termes de prise de décisions opérationnelles et
communicationnelles.
C'est pour cela que les interventions sur ces deux leviers
sont centralisées et fermement règlementées.
B. Les facteurs
spécifiques à l'octroi des prêts
1. La constitution du dossier de demande
de crédit
La constitution du dossier de demande de crédit au FNE
est relativement simple. En fait, il n'exige aucun document spécial en
dehors de ceux exigés pour une inscription ordinaire au FNE à
savoir :
v la photocopie de la CNI,
v la photocopie du diplôme le plus
élevé,
v un curriculum vitae,
v 02 photos d'identité faites gratuitement au FNE,
v et éventuellement des certificats de travail.
Ceci est complété par une simple
déclaration auprès de son conseiller de sa volonté
d'envisager un auto emploi. Mieux encore, vous êtes reçus avec ou
sans idée de projet précise.
2. Une relative rapidité dans le
traitement des demandes de crédit
Nous fondant sur la praxis au FNE, force est de
reconnaître qu'un dossier de demande de crédit, une fois dans le
circuit, connaît un traitement assez raisonnable en terme de
délais. Malgré la gestion prudente qui constitue d'ailleurs le
principe fondamental de cette institution, de grands efforts sont fournis pour
ne pas lasser le demandeur de crédit pour ce qui est de
l'évaluation de son projet.
C.
L'efficacité du circuit de décision
Au FNE, l'appréciation du risque ne relève pas
d'un service ou d'un individu isolé. Elle est plutôt la
résultante d'un processus qui met à contribution plusieurs
niveaux hiérarchiques de décision.
L'analyse du risque sur les crédits octroyés
commence par l'étude du dossier par un conseiller emploi du SEI. Ce
dernier fait une analyse de l'opportunité, du risque, de la
rentabilité, des garanties proposées, de la faisabilité
technique et financière du projet qui aboutit à la production
d'un plan d'affaires.
Ce business plan est alors examiné dans le cadre d'un
comité de relecture constitué de l'ensemble des
évaluateurs de chaque agence.
Les dossiers retenus sont soumis à
l'appréciation du comité de présélection
présidé par le Directeur d'Agence. Précisons que les
décisions de ce comité sont souveraines.
Seuls les dossiers reconnus éligibles au comité
de présélection seront examinés au comité de
crédit présidé par le Directeur Général.
Cette multiplicité des centres d'appréciation du
risque constitue une mesure de protection contre d'éventuelles erreurs
et inconsistances pouvant survenir à un niveau du processus de
décision.
SECTION II -
CRITIQUES ET
SUGGESTIONS
A. Critiques et
suggestions portant sur le fonctionnement du FNE
1. Sur le personnel
Compte tenu de l'évolution de la structure du FNE et de
l'environnement, il devient indispensable d'adapter le nombre et les
compétences du personnel à la masse des travaux. Il convient en
effet aujourd'hui pour le FNE, simultanément, de maîtriser ses
effectifs, et d'augmenter surtout sa qualification, son adaptabilité et
son efficacité. Le FNE ne semble pas intéressé par ce
principe qui gouverne l'entreprise moderne.
Aussi serait-il important de prendre des mesures suffisantes
pour contrôler ce personnel sur le plan disciplinaire. Car, les
fléaux tels que l'absentéisme et les retards minent cette
structure donnant un sérieux coup à son efficacité
opérationnelle.
Enfin, il est très important de restituer
l'autorité des supérieurs hiérarchiques
intermédiaires dans cet organisme. Car, le fonctionnement de tout groupe
requiert l'existence de dirigeants dotés du pouvoir d'imposer aux autres
membres des comportements convergents vers les objectifs de chaque sous centre
de décision d'une part, et de concilier les prétentions
contradictoires des différentes composantes de l'organisation d'autre
part.
2. La gestion des archives
De manière générale, les archives ne sont
pas tenues avec la diligence nécessaire. Pourtant, « un
document mal classé et rangé est un document
perdu ».
Ce problème doit être appréhendé
avec sérieux surtout dans les aspects de l'activité de
crédit.
3. Le dysfonctionnement informationnel
à l'interne
La diffusion de l'information à l'interne n'est pas
satisfaisante au FNE. C'est pour cela qu'il existe souvent des
incohérences dans l'application de certaines décisions entre les
agences.
Grave encore, certaines décisions restent comme
secrètes au niveau de l'Agence Centrale ou arrivent dans les autres
agences avec un retard injustifiable, surtout pour une entreprise qui investit
d'importants montants pour son système d'information.
4. Le problème des
procédures internes
Le fonctionnement du FNE que se soit sur le plan
opérationnel qu'administratif souffre d'un problème d'absence ou
d'inadaptation des procédures internes.
Les procédures existantes sont dépassées
ou inadaptées. Sur le plan opérationnel, les bouleversements
imposés par les partenaires tels que l'ANPE ne sont
généralement pas formalisés et adaptés aux
réalités locales. Et sur le plan administratif et financier,
l'absence de véritables procédures écrites et
diffusées entraînent des blocages néfastes au bon
déroulement des activités.
Il faudrait alors que les services de l'inspection se mettent
au travail pour formaliser, actualiser, et adapter les procédures pour
tous les pôles d'activité de cette institution.
B.
Appréciation des critères de sélection des dossiers
1. La légèreté des
études de marché
Il s'agit ici principalement de l'évaluation des
recettes futures. Cette opération devrait être menée avec
beaucoup d'efficacité, afin d'estimer la demande potentielle quasi
réelle. Ceci est d'autant plus pertinent que c'est sur ces
rentrées de fonds que sont assis les remboursements dus aux
échéances convenues. Ce qui, par ricochet, implique qu'une
mauvaise estimation des recettes entame immédiatement le recouvrement
serein des créances.
Pourtant, et dans bien de cas, ce sont les prévisions
de vente souvent optimistes faites par le porteur de projet qui sont retenues.
Or, il est évident que les motivations sont antinomiques car, tandis que
le promoteur est motivé par l'éligibilité de son projet,
le dispensateur de crédit doit s'intéresser à la
solvabilité de ce dernier.
Le non respect de ce principe peut déboucher sur la
perte totale ou partielle de la créance, bref, constituer un frein pour
l'éclosion de la fonction de recouvrement.
2. La pertinence mitigée
des indicateurs financiers utilisés
Les dossiers de crédit étudiés sont
totalement dépendants de l'appréciation de chaque
évaluateur. Ainsi, les indicateurs utilisés sont
conséquents à cette appréciation essentiellement
subjective. Pourtant, ces indicateurs pourraient être plus significatifs
s'il y avait une visualisation analytique comparative.
L'étude financière se limite au calcul des
ratios et indicateurs. Elle fait fi de l'analyse et de l'interprétation
de ceux-ci qui doivent déterminer les tendances sur lesquelles devrait
se fonder la prise de décision.
Elle consisterait à faciliter la décision, en ce
sens que l'on pourrait non seulement prendre en compte les similarités,
mais disposer en plus d'une sorte de projet éligible type par secteur ou
branche d'activité. Ceci est valable tant pour les équipements
(prix, quantité, qualité...) que pour les indicateurs financiers
(taux de rentabilité, cash flow, pay-back period,...).
Ainsi pourrait-on utiliser les deux notions statistiques que
sont la moyenne et la médiane. La moyenne représentera le rapport
obtenu en divisant la sommation de tous les ratios du groupe retenu par le
nombre de projets, tandis que la médiane sera la valeur pour laquelle on
aura autant de ratios favorables.
La médiane est alors plus représentative de ce
que l'on pourra appeler pour chaque secteur d'activité
homogène « le projet type », puisque chaque
ratio médian est indépendant des valeurs externes à la
limite aberrantes. De même, qu'il peut être intéressant de
regrouper sur un même graphique la médiane et la moyenne du groupe
que l'on comparera facilement aux données du rapport d'évaluation
fait par un CE pour un projet donné.
3. L'absence d'indicateur de
l'impact sur l'emploi
La mission principale du FNE est la promotion de l'emploi.
Même le financement des projets par le Service des Emplois
Indépendants s'opère dans le cadre de cet objectif capital.
Seulement, l'analyse des projets en vue de leur financement
semble ne pas tenir compte de cette réalité. L'aspect emploi ne
ressort pas de manière évidente et importante parmi les
critères retenus pour la décision de financement. Si le nombre
d'emplois créés apparaît dans l'évaluation des
projets, son exploitation véritable reste cependant insuffisante.
Il nous parait important d'établir un ratio standard
entre le montant du crédit accordé et le nombre d'emplois
créés.
4. Le suivi irrégulier des
remboursements
Les modes de remboursement utilisés ne doivent pas
exclure un suivi rapproché de la régularité de leurs
encaissements.
Ceci suppose la centralisation des versements à la
caisse principale de chaque Agence. Or, pour plus d'efficacité dans le
recouvrement, les agents de recouvrement, les cadres de SEI opèrent aux
encaissements des remboursements. Ce qui gène la concordance du solde du
compte financier. Et enfin, les éventuelles distractions participent
à décrédibiliser le FNE.
Pour y pallier, il faut un contrôle systématique
du brouillard de caisse à l'effet de mettre à jour le compte
financier.
5. L'insuffisance du suivi-conseil des promoteurs
Si les procédures sont claires et efficaces en
matière de suivi, leur application pratique reste un mirage. S'il est
aussi vrai qu'un bon suivi engage des coûts financiers sérieux, il
n'en demeure pas moins qu'il est le gage d'une meilleure rentabilité et
de la survie du projet.
Il faut donc absolument respecter les procédures pour
accroître par un meilleur suivi, la rentabilité et la
pérennité des activités créées.
C. Critiques et
suggestions liées au prêt étudié
1. Le rôle du CE évaluateur
du projet
Au FNE, malgré la longue expérience dans le
domaine de microcrédit, il n'y a jamais été
réalisé une étude de comportements des demandeurs
passés pour des projections. Ce manquement, qui revêt pourtant une
importance pour l'évaluation et l'analyse comparative des comportements
passés et actuels des promoteurs, est entièrement laissé
à la discrétion du CE chargé du dossier. Celui-ci
élabore un rapport d'étude du projet en fonction de sa propre et
unique perception de l'environnement, de son niveau d'information et de
formation, de son expérience personnelle et de ses intimes convictions.
Ce rapport constituera le socle essentiel de la future décision d'accord
du prêt ou non. Pourtant, cette analyse qui est fondamentalement
subjective, peut comporter de sérieux biais.
De ce qui précède, et pour des projets
relativement importants, nous pensons qu'à défaut de créer
des mini comités d'évaluation, qui une fois sur le terrain,
auraient pour fondement de travail la méthode dialectique (ce
comité devrait être doté de compétence
multidisciplinaires). Ceci dans la mesure où le CE évaluateur
peut être partisan et engager le FNE dans un projet très
risqué, ou alors être réfractaire à une
sollicitation et lui faire perdre une sérieuse opportunité de
réalisation de sa mission.
2. La mise en place d'un service
d'analyse économique
Le FNE doit se doter d'un service d'analyse économique
indexé à celui des emplois indépendants. Ce service
devrait d'ailleurs évoluer en un véritable centre d'informations
économiques. C'est un impératif dans le cas où cette
structure espère développer l'activité de financement de
micro projets, surtout qu'elle est de plus en plus sollicitée compte
tenu de la souplesse de ses conditions. Ce service aura pour principale mission
la réalisation des études sectorielles et la production des
statistiques à exploitation interne comme externe. Ce qui suppose des
agents qualifiés et compétents en la matière.
C'est pourquoi nous suggérons la création d'un
service d'analyse économique qui pourra mettre à la disposition
des analystes de projets des normes qui aideront dans leur décision
d'éligibilité du projet étudié limitant de ce fait
la grande subjectivité.
En plus, cette sous-structure devra tenir des statistiques sur
les dossiers de crédit, afin d'en tirer des conclusions pertinentes et
des corrélations existantes. Il s'agira par exemple, de rechercher les
facteurs ou indicateurs expliquant le plus grand nombre de rejets, d'accords de
financement, ou encore de relever les failles récurrentes sur les
dossiers.
Ces éléments pourraient également
permettre d'expérimenter le « credit scoring », qui
est un modèle statique de prédiction des failles, dans l'espoir
d'en tirer une plus grande efficacité qui rendra compétitive la
gestion des dossiers de crédits et leurs risques.
3. L'impact de la TVA appliqué
sur les crédits
Le FNE fait partie de la liste des sociétés
autorisées à procéder à la retenue à la
source de la TVA. Si cela est bien valable pour les retenues sur les achats et
autres prestations directes effectuées dans le cadre de son
fonctionnement normal, cela pose un problème grave dans la liquidation
de la TVA en ce qui concerne les crédits octroyés.
Le problème qui se pose est selon les pratiques en
matière de sécurisation de ses créances, le FNE
achète les équipements aux bénéficiaires en son nom
propre. Ces équipements deviennent propriété du promoteur
après remboursement total du crédit.
Alors les comptables de cet organisme ont pris la
décision de retenir systématiquement à la source la TVA
sur ces achats. Pourtant ces biens ne sont pas destinés à un
usage interne et ne feront point l'objet d'un amortissement conséquent,
puisque ne figurant pas dans le bilan de la société comme
immobilisations.
Même si lors des achats les promoteurs devront payer la
TVA l'opportunité de cette retenue ne se justifie ni sur le plan fiscal,
encore moins sur celui comptable.
4. L'irrégularité des
comités de crédit
L'un des sérieux problèmes dans
l'activité de financement des emplois indépendants est
l'irrégularité des comités de crédit. Compte tenu
des difficultés financières de cet organisme, les comités
de crédit se tiennent en fonction de la disponibilité des
moyens.
Ce qui n'est pas sans poser de problèmes puisque cela
crée un découragement chez les promoteurs qui attendent souvent
très longtemps. Il s'en suit une révision systématique du
projet pour lequel aucun environnement n'est statique. Et enfin, cette tendance
est souvent à l'origine de sérieuses pertes d'opportunité
souvent à la base d'un projet d'entreprise.
5. L'absence de formalisation des
secteurs éligibles
Pour ce qui est des secteurs éligibles aux financements
octroyés par le FNE, il règne un flou sérieux.
En réalité, la décision de financer ou
non un projet est dictée par l'originalité du projet, sa
rentabilité, l'opportunité, et parfois les garanties
proposées. Il n'existe pas cependant une charte des projets
éligibles. Ce qui entraîne une véritable navigation
à vue tant chez les évaluateurs que du côté des
futurs promoteurs.
Il est important qu'au début de chaque année,
soit répertoriés et diffusés les secteurs à risques
élevés et ceux porteurs.
6. L'utilisation des avantages du
« format » de projet
La structure d'un projet constitue, par elle-même, un
instrument d'analyse. L'avantage qu'il y'a à rassembler dans le format
du projet les décisions concernant les investissements proposés
repose sur la constitution d'un cadre permettant d'analyser la documentation
recueillie à partir d'une grande variété de sources.
Le format de projet21(*) nous donne une idée des coûts
année par année et permet ainsi à eux qui ont la charge de
procurer les ressources nécessaires, d'établir leur propre
planning.
Il encourage l'examen volontaire et systématique de
différentes solutions.
Donner à un investissement proposé la forme d'un
projet permet de mieux apprécier les problèmes administratifs et
structurels rencontrés.
Le format de projet présente aussi l'avantage d'aider
à limiter le problème aux données même en l'absence
de chiffres précis.
Il débouche directement sur la préparation de
l'analyse du projet en ressortant ses aspects techniques, sociaux, commerciaux,
financiers et économiques.
SECTION III - LIMITES DE L'INTERVENTION
DU FNE
A. Les restrictions
provenant de l'activité de dispensateur de crédit.
L'évaluateur qui étudie un dossier de
crédit doit rester maître et conséquent de sa
décision. Car, c'est sur la base de ses recommandations que le
comité décidera de l'accord ou non du crédit.
Non seulement il doit tenir compte de la perception qu'il aura
du risque d'insolvabilité lié à la demande de
crédit étudié, il devra absolument tenir compte du
contexte réglementaire qui peut éventuellement limiter ses
possibilités. C'est le cas par exemple du respect de la quotité
cessible du salaire d'un avaliste qui est déterminant pour la
définition du seuil de crédit approuvable pour un promoteur.
La connaissance de la situation actuelle du promoteur
demandeur de crédit est le principal paramètre que
l'évaluateur prend en compte pour initier sa décision. Si
l'appréciation de cette situation est relativement aisée,
l'évaluation des prévisions, de l'évolution du secteur ou
branche d'activité, de l'aptitude des dirigeants est rendue difficile et
fait appel à des jugements personnels et subjectifs qui peuvent souvent
être biaisés.
Il se pose dans le même ordre une limite dans la
question de la prise de garantie réelle lors de l'octroi d'un
crédit en général. Ici, c'est le banquier qui juge son
risque et détermine la garantie adéquate. Mais ce dernier doit
avoir en esprit que la garantie est accessoire et, privilégier pour cela
les voies de dénouement heureux de sa relation de crédit. Surtout
qu'au moment de sa réalisation, cette sûreté peut
être greffée de privilèges divers.
Il s'avère à ce niveau que c'est la
compétence professionnelle et la rigueur dans l'analyse qui constituent
les meilleures garanties.
B.
L'impératif de simplification des démarches administratives pour
les PME.
La promotion de l'entreprenariat ou de la création
d'activités nécessite un certain nombre de mesures
adéquates au premier rang desquels la simplification des
démarches administratives et sociales.
A défaut de les simplifier sérieusement, il est
tout aussi impératif de les mettre dans leur ensemble à la
disposition des usagers.
Il s'agit principalement ici :
v d'alléger les démarches administratives en
supprimant la lourdeur et la complexité qui minent celles-ci ;
v de faciliter les déclarations sociales et fiscales
des propriétaires des PME ;
v d'assouplir les conditions d'établissement et
d'exercice de certaines professions (commerçants, coiffeurs, ...
etc.) ;
v d'améliorer les relations entreprises -
administrations par la promotion du dialogue, principalement avec les services
des impôts ;
v de diminuer les charges sociales pour les PME nouvellement
créés ;
v de mieux informer les créateurs sur les dispositifs
de préventions des difficultés ;
v de créer des centres d'accompagnement des promoteurs
tout en diffusant toutes les informations sur les aides disponibles, et les
zones avantageuses instaurées par l'état ;
v d'exonérer les premiers bénéfices (3
ans) suivants la création ;
v Toutes ces mesures et bien d'autres participeraient vivement
à la promotion des entrepreneurs et par là celles de l'emploi.
C. Les limites
dues à l'insuffisance des moyens financiers
L'activité de financement des projets au FNE est une
activité concrète. Elle est bien visible au regard du nombre de
projets financés et du volume e l'enveloppe y afférent. Aussi,
son impact dans la résorption du grand fléau social que constitue
le chômage est indéniable.
Seulement la grande crise de l'emploi rend l'offre de l'emploi
salarié très insuffisante par rapport à la demande. Cette
situation motive de plus en plus les camerounais à envisager l'emploi
indépendant. C'est ainsi que des centaines de dossiers de demandes de
crédit sont enregistrées chaque jour, étudiées,
mais en attente de financement.
Il se pose donc un sérieux problème de moyens
qui limite l'action du FNE. Cette institution fonctionne et mène ses
activités grâce à la retenue de 1 % instituée par
l'Etat. Mais celle-ci est collectée pour une bonne partie par les
services des impôts qui pour des raisons de procédures
administratives et options économiques ont du mal à la reverser.
Ce qui handicape de manière grave cette activité dont le
caractère salutaire n'est plus à démontrer.
Bref, le FNE ne dispose pas de moyens nécessaires pour
répondre à la demande des financements de projets qui lui sont
adressés. C'est une activité qui s'exerce de nos jours à
travers des partenariats négociés ça et là.
CONCLUSION GENERALE
Rendu à ce niveau, nous sommes au terme de notre
étude. A l'origine de notre réflexion, nous nous questionnions
sur la manière dont le FNE appréhende le risque lié
à l'activité d'octroi de crédits. Nous nous demandions en
d'autres termes, si les pratiques utilisées et les mesures prises dans
cet organisme public sont suffisamment fiables et performants, pour permettre
à celui-ci de recouvrer efficacement ses concours financiers. Et ce, en
atteignant son objectif essentiel qu'est la promotion de l'emploi.
A travers ces interrogations, nous avons voulu montrer dans
ce travail, que la théorie d'évaluation des performances et de la
survie d'une activité, fût-elle dans un organisme étatique,
portait un regard pertinent et décisif sur l'étude des risques
liés aux prêts accordés. Cette démarche s'est
illustrée par l'étude de la demande de crédit de M. SAAS
MALICK. Pour l'essentiel, nous pouvons relever que notre analyse s'est
réalisée en deux étapes successives pour lesquelles les
aspects suivants ont été abordés :
v nous avons tout d'abord rappelé les
déterminants et les différents aspects du concept de risque de
crédit, puis, considérant le risque majeur
d'insolvabilité, nous avons évoqué les principales
méthodes d'évaluation, et avons envisagé les techniques
essentielles de contrôle et les garanties offertes dans le cadre de la
gestion du risque ;
v ensuite, nous avons présenté le FNE,
énoncé la méthodologie de réception des dossiers de
prêt et de leur évaluation, et nous avons procédé
à une application par l'étude de la demande de prêt de M.
SAAS MALICK. Dès lors, il est apparu opportun de porter un regard
critique et d'apporter des suggestions tant dans la gestion du crédit
que dans l'activité du FNE.
En somme, notre étude nous a permis de constater que,
malgré son statut d'établissement public, le FNE porte un regard
sérieux sur son activité de promotion de l'emploi, par l'emploi
indépendant et les conditions de pérennité de celle-ci.
C'est dans ce cadre que des mesures sont dictées par le sommet
stratégique de cet établissement pour minimiser à chaque
fois le risque de perte de créances sur les crédits
octroyés. Ces mesures utilisent tant bien les techniques de l'analyse
financière, que les pratiques imposées par les usages du
métier.
C'est ainsi que cette institution a pu faire face aux
turbulences de la crise économique en général et celle de
l'emploi en particulier. Les clés de voûte de ce succès
sont la gestion prudente instituée par ses dirigeants, la mise en place
de mesures appropriées et efficaces répondant aux exigences du
marché. Et aussi, l'extension de son réseau d'agence afin de
bâtir une politique de proximité en se rapprochant des publics
cibles. On comprend alors pourquoi cet organisme est au centre de la politique
de l'emploi du gouvernement camerounais.
Signalons cependant que de nombreux défis restent
à être relevés par le FNE. Le chômage connaît
une propension à la hausse inquiétante, les jeunes
diplômés sortent chaque année des universités et
autres centres de formation, les privatisations en cours provoquent des pertes
d'emplois, pourtant le tissu économique à présent
n'enclenche point une dynamique de création d'emplois
conséquents. Il s'agit donc pour le FNE de concourir à la
satisfaction de la demande d'une population active de plus en plus croissante
et aspirant à un emploi indépendant ou non.
Il est enfin grand temps pour cette institution de sortir de
sa logique administrative pour se comporter comme une véritable
entreprise autonome et soucieuse de sa mission de service public sensible. Pour
cela, le FNE devra développer dans l'avenir ses capacités
opérationnelles et organisationnelles, se doter d'instrument de gestion
moderne et d'un capital humain adéquat, afin de pouvoir affronter avec
sérénité le défi de l'emploi au Cameroun et devenir
une entreprise citoyenne.
REFERENCES
BIBLIOGRAPHIQUES
A) - OUVRAGES
1) BERNET - ROLLANDE (L.), Principes de techniques
bancaires, DUNOD, Paris, 1997, 363p. ;
2) GURGARD (J.J.), La banque en France,
Presses de la Fondation Nationale des Sciences Po, Paris, 1989, 375 p.
3) DE COUSSERGUES (S.), La banque, structure,
marché, gestion, DALLOZ, Paris, 1994, 134 p. ;
4) DE COUSSERGUES (S.), Gestion de la banque,
Editions banque, Paris, 1980, 341 p. ;
5) DUPONT (P.C), Le contrôle des banque et la
direction du rédit en France, DUNOD, Paris,
1952, 402 p. ;
6) KEISER (A.M.), Gestion financière,
Editions ESKA, Paris, 485 p. ;
7) LAVAUD (R), ALBAUT (J.), Ratios de gestion de
l'entreprise, DUNOD, Paris, 1989 ;
8) NYAMA (J.M.), Eléments de droit des
affaires, Cameroun-OHADA, Presses de l'UCAC, Yaoundé, 2000, 266
p. ;
9) SIMON (C.J.), Les banques, Editions La
découverte, DALLOZ, Paris, 1991, 996 p. ;
10) SIMON (Y), Encyclopédie des marchés
financiers Tome 1, ECONOMICA, Paris, 1997,1060 p..
B - COURS
1) MEBU (J.C.), Droit et mécanisme du
crédit, inédit, UCAC, MSTCF 2, 1999-2000 ;
2) SAM NDOUMBE (P), Banques et organisme financiers de
la CEMAC, inédit, UCAC, MSTF, 1999-2000.
C - LOIS et REVUES
1) Article : « la situation
juridique de l'emprunteur immobilier en doit
camerounais », R MEVOUNGOU-NSANA, Revue Juridique
Africaine, N°, 1992-1993, p.49-100 ;
2) Journal officiel OHADA, Acte Uniforme Portant
Organisation des sûretés, CIAG,
Yaoundé, 1997 ;
3) Convention du 16 Octobre 1990 portant
création de la COBAC, et règlements
COBAC instituant les ratios prudentiels de gestion des
banques ;
4) Code Civil, paris, Editions DALLOZ,
1975.
ANNEXES
TABLES DES MATIERES
DEDICACES
I
REMERCIEMENTS
II
LISTE DES ABREVIATIONS
III
LISTE DES TABLEAUX
IV
SOMMAIRE
V
INTRODUCTION GENERALE
1
PREMIERE PARTIE :
LE CONCEPT DE MICROCREDIT ET
DE RISQUE DE CREDIT
5
CHAPITRE I :
DEFINITION ET ANALYSE DES CONCEPTS DE
MICROCREDIT ET RISQUE DE CREDIT
6
SECTION I - LE CONCEPT DE
MICROCREDIT
6
A. Historique
6
1. Origine du crédit
6
2. Origine du micro crédit
7
3. Situation contemporaine
7
4. Objectif et extension du micro
crédit
8
B. Quelques
définitions utiles
8
1. Entreprenariat
8
2. Esprit d'entreprise
8
3. Entrepreneurship
9
4. Un entrepreneur ou promoteur
9
5. Entrepreneur et
créativité
9
6. Plan d'affaires
9
7. Un projet
10
C. Du
microcrédit à la microfinance
10
1. Distinction
10
2. Points communs
11
D. La
création d'activité : motivations et contraintes
11
1. Créer son entreprise
11
2. Les motivations à la
création d'activité
12
a) Le chômage
12
b) Le désir d'indépendance
12
c) Les ressources financières
disponibles
12
d) Un savoir-faire à valoriser
12
e) Une idée originale à
concrétiser
12
f) Des opportunités offertes par le
réseau personnel
12
SECTION II - LA NOTION DE RISQUE
DE CREDIT
13
A. Les risques
liés à l'activité crédit
13
1. Le risque de taux
13
2. Le risque de change
13
3. Le risque de liquidité
14
4. Le risque de contrepartie
14
5. Le risque d'insolvabilité
14
B. Le risque de
crédit
15
1. Le risque professionnel
15
2. Le risque général
15
3. Le risque pays
15
4. Le risque particulier à
l'emprunteur
16
SECTION III - L'APPRECIATION ET
L'ETENDUE DU RISQUE DANS L'ACTIVITE DE CREDIT
17
A.
L'appréciation du risque
17
1. Les renseignements obtenus auprès
des clients
17
2. Les sources extérieures
d'informations
17
B. L'étendue
du risque : la responsabilité du dispensateur du crédit
19
1. Responsabilité en cas
d'interruption du crédit
19
2. Responsabilité du fait du maintien
du crédit
20
3. Le respect du secret bancaire
20
CHAPITRE II :
LA GESTION DU RISQUE DE CREDIT
22
SECTION I - LES METHODES D'EVALUATION
DU RISQUE
22
A. Approche
statistique du risque par les ratios
22
1. La méthode des ratios et l'analyse
du risque
22
a) La méthode des
« crédit - men »
22
b) Les analyses en terme de risque de
faillite
23
B. Approche
statistique discriminante : le crédit scoring
24
1. Définition et objectif du
crédit scoring
24
2. La méthode du crédit
scoring
25
a) L'analyse discriminante d'un
échantillon de dossiers
25
b) La détermination des
critères de solvabilité
25
c) La détermination de la note
totale
25
d) La détermination de la note
limite
25
e) Echantillonnage des dossiers
26
C. Autres
méthodes d'évaluation
26
1. Evaluation des risques par la
notation
26
2. Evaluation du risque par la
méthode Raroc
27
3. La méthode « Value et
Risk » (Var)
27
SECTION II - LE CONTROLE DES
RISQUES
28
A. Le renforcement
du contrôle interne
28
1. L'application aux institutions
financières des règles de gestion classique
28
2. L'introduction d'une gestion dynamique
des bilans
28
B. Le plafonnement
des risques.
28
C. Autres
techniques de plafonnement
29
1. La couverture
29
2. L'adossement
29
D. L'effet risque
dans le résultat des banques
30
1. Les types de provisions
30
2. L'interaction des provisions
30
E. Les contraintes
règlementaires de gestion : les ratios prudentiels
31
1. Le ratio de structure du portefeuille
31
2. Le ratio de couverture des risques
31
3. Le ratio de couverture des
immobilisations
31
4. Le ratio de transformation
31
5. Le ratio de division des risques
31
6. Le ratio de liquidité
32
SECTION III - UN OUTIL DE
SECURITE : LES SURETES
32
A. Les
sûretés personnelles
33
1. Le cautionnement
33
2. Aval
33
3. La lettre de garantie et de
contre-garantie
34
B. Les
sûretés réelles
34
1. Le nantissement
34
2. Le gage
35
3. L'hypothèque
35
4. Le droit de rétention
36
C. Autres garanties
spécifiques
36
1. La domiciliation des loyers
36
2. Le contrôle de l'utilisation des
fonds prêtés
36
3. Les techniques de l'assurance vie et
incendie
37
4. La délégation de
salaire
37
DEUXIEME PARTIE :
LA GESTION DE L'ACTIVITE DE MICROCREDIT AU
FONDS NATIONAL DE L'EMPLOI
39
CHAPITRE III :
LA GESTION DES FINANCEMENTS
DES PROJETS AU FNE
40
SECTION I - PRESENTATION DU
FNE
40
A.
Genèse
40
B. Les missions
41
C. Organisation et
ressources
41
D. Outils,
programmes et réalisations
42
1. Programmes
42
2. Outils
42
3. Réalisations
43
SECTION II - PROCEDURES
OPERATIONNELLES D'APPUI A LA PROMOTION DES EMPLOIS INDEPENDANTS
(MICROCREDITS)
43
A. Accueil des
promoteurs et entretiens-évaluations
43
1. Accueil des promoteurs
43
a) Promoteurs reçus du SIM
44
(1) Le Chef SEI
44
(2) L'agent administratif des projets / Le
Chef SEI dans le cas des agences
44
b) Cas des promoteurs sollicitant la DP par
la Direction Générale
44
(1) Le DOD
44
(2) Le Conseiller Emploi
44
2. Les entretiens - évaluations
45
a) Le promoteur a une étude de
faisabilité satisfaisante
45
(1) Le conseiller emploi peut finaliser
l'étude
45
(2) Le conseiller emploi ne peut pas
finaliser l'étude
45
(3) Réalisation des appels
d'offres
46
(a) Fichier des cabinets et consultants
indépendants agréés au FNE
46
(b) Eligibilité des cabinets
d'études et consultants au FNE
46
(c) Lancement des appels d'offres
47
(4) Sélection du cabinet
d'étude
47
b) Le promoteur sans idée de projet
précise
47
(1) Le Comité de
présélection
48
(a) Dossier technique du comité de
présélection
48
(b) Déroulement du comité de
présélection
48
(2) Le comité de crédit et la
mise en place des financements
49
(a) Le comité de crédit
49
(i) Composition du comité de
crédit
49
(ii) La préparation et la
présentation des dossiers au comité de crédit
49
(iii) Le déroulement du comité
de crédit
50
c) Mise en place des financements
51
(1) Mise en place des garanties et de la
documentation administrative exigée par le FNE
51
(2) Le déblocage des financements
51
d) Installation des promoteurs
51
(1) Formation des promoteurs
51
(2) Suivi des promoteurs
52
(a) Suivi par un organisme ou un consultant
indépendant
52
(b) Suivi par un conseiller de suivi FNE
52
(3) Exécution du programme de
suivi
53
(4) Contrôle du suivi
53
SECTION III - LE RAPPORT
D'ETUDES DE LA DEMANDE DE CREDIT
54
A.
Présentation du cas : demande de prêt de M. SAAS
Malick
54
1. Présentation du projet
54
2. Présentation du promoteur
54
3. Justification du projet
55
B. Evaluation du
projet (Plan d'affaires)
55
1. Sommaire et coût de financement
56
2. Estimation du chiffre d'affaires
57
3. Equipements et installations
nécessaires
58
4. Description du processus de
production
59
5. Inputs ou stock de marchandises
59
6. Les ressources humaines
60
7. Coût des investissements et
schéma de financement
61
8. Estimation des charges périodiques
(mois)
62
9. Compte d'exploitation
prévisionnelle (3 ans)
63
10. Appréciation du projet
64
11. Plan de financement
65
12. La décision
66
C. Mise en place du
financement
66
1. Convocation et information du
promoteur
66
2. Constitution du dossier de financement et
signature de la convention de prêt
67
3. L'installation
67
CHAPITRE VI :
APPRECIATION DE LA METHODOLOGIE
ET DES CRITERES DE SELECTION DES CREDITS AU
FNE
68
SECTION I - LES FACTEURS DE
SUCCES
68
A. Les facteurs
relatifs à l'activité globale du FNE
68
1. La maîtrise des missions du FNE
68
2. Une confiance en la hiérarchie
68
3. Les avantages de la centralisation des
décisions
69
B. Les facteurs
spécifiques à l'octroi des prêts
69
1. La constitution du dossier de demande de
crédit
69
2. Une relative rapidité dans le
traitement des demandes de crédit
69
C.
L'efficacité du circuit de décision
70
SECTION II - CRITIQUES ET
SUGGESTIONS
70
A. Critiques et
suggestions portant sur le fonctionnement du FNE
70
1. Sur le personnel
70
2. La gestion des archives
71
3. Le dysfonctionnement informationnel
à l'interne
71
4. Le problème des procédures
internes
71
B.
Appréciation des critères de sélection des
dossiers
72
1. La légèreté des
études de marché
72
5. La pertinence mitigée des
indicateurs financiers utilisés
72
6. L'absence d'indicateur de l'impact sur
l'emploi
73
7. Le suivi irrégulier des
remboursements
73
C. Critiques et
suggestions liées au prêt étudié
74
1. Le rôle du CE évaluateur du
projet
74
2. La mise en place d'un service d'analyse
économique
74
3. L'impact de la TVA appliqué sur
les crédits
75
4. L'irrégularité des
comités de crédit
76
5. L'absence de formalisation des secteurs
éligibles
76
6. L'utilisation des avantages du
« format » de projet
76
SECTION III - LIMITES DE
L'INTERVENTION DU FNE
77
A. Les restrictions
provenant de l'activité de dispensateur de crédit.
77
B.
L'impératif de simplification des démarches
administratives pour les PME.
78
C. Les limites dues
à l'insuffisance des moyens financiers
79
CONCLUSION GENERALE .80
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ..82
ANNEXES ..84
TABLE DES MATIERES ..85
* 1 Y. SIMON,
Encyclopédie des marchés financiers, Paris,
ECONOMICA, 1981, p.522
* 2 A.M. KEISER, Gestion
financière de l'entreprise, Paris, Editions ESKA, 1996,
p.878
* 3 S. DE COUDDEGUES,
Banque, structure, marché, gestion, Paris, DALLOZ,
1994, p.134
* 4 J.BRUGARD, La banque
en France, Paris, Presses de la Fondation Nationale des Sciences PO,
1989, p.265
* 5 J.J. BRUGARD, La
banque en France, Paris, Presses de la Fondation Nationale des PO,
1989, p.266
* 6 L. ROLLANDE BERNET,
Techniques et principes bancaires, Paris, DUNOD, 1985,
p.333
* 7 J. C. MEBU, Droit et
mécanisme du crédit, inédit, UCAC,
Yaoundé, 1997-1998
* 8 R. LAVAUD et J. ALBAUT,
Ratios de gestion de l'entreprise, Paris, DUNOD, 1989, p.135
* 9 R. LAVAUD et J. ALBAUT, op.
cit., p.138
* 10 G. DEPALLENS, JOBARD,
Gestion de la banque, Paris, DUNOD, p.197
* 11 A-M PERCIE du SERT,
Risque et contrôle du risque, Paris, ECONOMICA, 1999,
p.7
* 12 A-M PERCI Du SERT, op.
cit., p.48
* 13 S. DE COUSSERGUES, op.
cit., p.133
* 14 S. DE COUSSERGUES, op.
Cit, p.97
* 15 Convention portant
création de la COBAC, Yaoundé, 1990, p.191
* 16 J. C. MEBU, Droit
et mécanisme du crédit, inédit, UCAC,
Yaoundé, 1999-2000
* 17 J.M. NYAMA,
Eléments de droit des affaires Cameroun-OHADA,
Yaoundé, PRESSES DE L'UCAC, 2000, p.245
* 18 J. M. NYAMA, op. cit.,
p.178
* 19 Code Civil
Camerounais, Art. 2071
* 20 OHADA, Acte
Uniforme Portant Organisation des Sûretés, Cotonou, 1997,
art.44
* 21 J. Prise GITINGER,
Analyse économique des projets agricoles, Paris, Ed.
ECONOMICA, 1985, p.8
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