CHAPITRE 4 : SYNTHESE DES RESULTATS ET
DISCUSSION
Pour l'étude des structures
superficielles et profondes en bordure septentrionale du craton du Congo, nous
avons effectué une investigation géophysique sur la base des
données gravimétriques existantes. Dans ce chapitre nous faisons
une synthèse des résultats obtenus au chapitre
précédent ; l'examen critique de ces résultats
permettra de dégager les idées essentielles à retenir de
ce travail.
SYNTHESE DES RESULTATS
L'analyse qualitative des données
gravimétriques a permis de mettre en évidence dans la
région d'étude un couple d'anomalies de grande longueur d'onde,
séparé par une zone de gradient et qui ne montrent pas de
corrélation avec la géologie.
L'anomalie positive de grande longueur d'onde qui se
place au nord du côté chaîne panafricaine est
associée à des roches denses dans la croûte. L'anomalie
négative de grande longueur d'onde au sud du côté craton
serait liée à un épaississement de la croûte
sous-jacente, et à l'Est à un amincissement
lithosphérique. De nombreuses anomalies de courtes longueurs d'onde se
superposent à ces anomalies et sont attribuables à des structures
géologiques localisées. Ainsi, les nombreuses anomalies positives
de courte longueur d'onde qu'on observe au Nord-Ouest dans les localités
de Ngambé et Monatélé, et qui s'étendent vers le
Sud en direction d'Eséka indiquent la présence d'une zone de
faiblesse que l'on peut associer à un couloir tectonique majeur dans la
région. Les formations éburnéennes du Nyong en bordure
nord-ouest du craton sont attribuées à des anomalies de forme
ellipsoïdales ; la direction subméridienne de ces anomalies
serait due à l'effet de l'orogenèse éburnéenne. Le
complexe intrusif de l'unité du Ntem composée de granitoïdes
charnockitiques est bien distingué par une anomalie positive
observée au sud-ouest de la région. Les anomalies
négatives de courte longueur d'onde qu'on observe dans la partie
nord-ouest de la région sont quant à elles associées aux
formations du bassin côtier de Douala.
L'analyse et l'interprétation des anomalies de
Bouguer permettent de suggérer l'existence de plusieurs lignes
structurales dans la région ; celles-ci sont
généralement matérialisées par des gradients. On
distingue ainsi :
- au Nord une ligne structurale de direction presque W-E qui
sépare les formations de la chaîne panafricaine de celles du
craton, et qui aurait favorisé l'effondrement du socle au centre de la
région. La ligne de faille d'Abong-Mbang (Mbom-Abane, 1997) fait partie
de cette structure.
- à l'Ouest une ligne structurale de direction N-S en
bordure est du bassin de Douala que nous associons à la faille de Kribi
(Koumetio, 2004).
- au Sud une ligne structurale de direction
générale ENE-WSW allant de la région nord d'Ambam vers la
localité de Djoum (Tadjou, 2004) qui aurait favorisé
l'effondrement du socle dans la région centrale.
L'analyse spectrale a permis de déterminer
trois profondeurs majeures qui représentent des discontinuités de
densité à 45,3 km, 26,8 km et 15,9 km.
L'interprétation quantitative des
données gravimétriques a permis de proposer un modèle de
structure de la région comportant huit formations. Ce modèle est
caractérisé par la juxtaposition de deux blocs de nature et
d'épaisseur différentes : le bloc Sud de densité 2,75
g/cm3 représente le craton et le bloc Nord moins épais
et de densité 2,78 g/cm3 représente les formations de
la chaîne panafricaine Nord Equatoriale. Le contact entre les deux blocs
est matérialisé par des structures lourdes (granulites,
migmatites) à la base de la croûte. Ces roches seraient
responsables de l'anomalie positive au Nord de la région. Les
formations de densité 2,88 g/cm3 ,3,0 g/cm3 et
2,67 g/cm3 qui affleurent au sud du profil associées
respectivement aux gneiss rubanés, aux charnockites et aux granites
correspondent aux formations du craton. Les charnockites qui présentent
des affleurements au sud-ouest de la région sont responsables de
l'anomalie positive observée au sud du profil
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