III- Esquisse d'analyses
1°) Changements
observés
Les rituels funéraires chez les Dadjo sont
restés le lieu des retrouvailles profondément collectives. La
mort est aussi la randonnée de la solidarité, de l'affection que
témoignent les membres de cette société.
Des cérémonies aux ports d'habits de deuil, les
membres consistent à tout une prescription qu'ils doivent obéir.
La purification des corps des personnes montre la rupture momentanée ou
le début d'un contact spirituel permanent.
Les rituels deviennent un exercice ou une pratique et
s'établissent dans la vie des individus. Ils permettent de
définir les statuts des membres. Ils deviennent des savoirs et
savoir-faire sur le mort ou la mort. Quant aux savoirs du mort, ils sont
transmis, le cas échéant, à sa descendance. Ceci
témoigne du lien ombilical qu'entretiennent enfants avec le
disparu. En outre, le patrimoine du mort, matériel ou immatériel
est jalousement conservé par ses siens et exercent une fonction
sacrée dans le groupe. Aussi, l'accompagnement du mort par
l'introduction des habits et de la bière dans le cercueil
témoigne de la continuité de la vie et de la reproduction des
moeurs et des cultures dans la nouvelle vie. Enfin, les interdits liés
aux ustensiles de cuisine montrent l'abstinence, la pénitence que doit
observer la famille endeuillée. C'est aussi la reproduction des
interdits qui assurent le fonctionnement des rituels.
2°) Les éléments endogènes
conservés
Comme éléments conservés, nous avons les
pleurs, le port des habits noirs, la nourriture funèbre. Ensuite, nous
observons que l'annonce du deuil est restée une préoccupation
masculine parce que ce sont les hommes qui annoncent le deuil et non les femmes
jugées faibles et émotionnelles. Est ce une coïncidence avec
les rituels islamiques ou un fait culturel résistant aux cultures
introduites à la société Dadjo ? Un
élément de réponse est esquissé dans la conclusion
de ce travail.
Aussi, nous avons constaté que le régime
alimentaire et la pénitence sexuelle imposés aux personnes
endeuillées ont été jalousement conservés et, peut
être, en raison de leur caractère particulièrement
sacré ou en raison du respect accordé aux morts. Le respect de
statut, en fonction de l'age ou du sexe du mort, n'a pas vraiment
varié.
Bref, tous les cérémoniels du deuil, ne serait
que par le déroulement de leurs phases successives, sont restés
mémorables et praticables par les Dadjo convertis à l'Islam.
|