Introduction
Bien que l'on assiste ces dernières
années à une régression de la mortalité et de la
morbidité foetale dans la grossesse diabétique, elle n'en demeure
pas moins une grossesse à haut risque.
Le pronostic reste dominé par l'importance de
l'embryo- foetopathie diabétique (malformation, macrosomie,
prématurité....) et la survenue éventuelle d'une
hypertension artérielle gravidique.
La grossesse diabétique exige une
normalisation glycémique de la période preconseptionnelle
à l'accouchement et un suivi rigoureux par une équipe
multidisciplinaire ayant l'habitude de collaborer dans ce domaine.
Afin d'assurer les besoins nutritionnels du foetus ,
la femme enceinte est soumise a des bouleversements métaboliques et
hormonaux qui contribuent à favoriser la mise en réserve du
glycogène et des lipides lors du premier trimestre (anabolisme
facilité )et l'utilisation des substrats ( glucose ,acides gras libres
,acides amines) vers l'enfant à partir de la deuxième partie de
la grossesse (catabolisme privilégié ).
Ces modifications sont possibles au prix d'une
augmentation de la sécrétion d'insuline associée à
partir de la deuxième partie de la grossesse à une
insulinoresistance liée essentiellement à l'hormone placentaire
lactogène équivalente de l'hormone de croissance. Le premier
trimestre se caractérise donc par une tendance aux hypoglycémies
de jeûne, alors que s'installe progressivement ,à partir du
deuxième trimestre ,une altération de la sensibilité
à l'insuline avec une augmentation des besoins semblables à un
effet diabétogène .Ceci explique le déclenchement à
partir de la fin du deuxième trimestre du diabète gestationnel
sur des terrains prédisposés et la nécessité
d'augmenter régulièrement les doses d'insuline chez les
diabétiques insulinotraitées .
La grossesse est une période d'importantes
modifications physiologiques au cours de la quelle les besoins foetaux
nécessitent des apports réguliers et équilibrés
fournis par l'alimentation et les réserves maternelles.
Si les besoins caloriques sont en principe
satisfaits, et même au delà, dans les pays industrialisés
et même dans certains pays en voie de développement
,l'alimentation est de plus en plus souvent déséquilibrée
en faveur des glucides, des lipides et insuffisante en micronutriments dont les
réserves maternelles est limitées ou inexistantes entrainant des
subcarences dont les répercussions sur le foetus font l'objet de
plusieurs études mais dont l'incidence sur la croissance foetale et le
déroulement de la grossesse commence à être connue.
La nutrition au cours de la grossesse doit donc
non seulement apporter les nutriments essentiels au développement
foetal tout en concevant un métabolisme maternel optimal mais aussi
respecter un équilibre en micronutriments et fournir un certain nombre
d'éléments indispensables au développement
cérébral.
Notre travail consiste d'abord à analyser
l'alimentation spontanée de 30 femmes diabétiques travailleuses,
puis d'en déceler les erreurs ainsi que l'influence du travail sur
l'alimentation et le rythme de la prise alimentaire chez ces diabétiques
enceintes. Notre but est d'établir les conseils adéquats qui
servirent à la correction d'éventuelles erreurs nutritionnelles
à fin de mener une grossesse avec le minimum de risque pour le foetus et
la mère.
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