CONCLUSION GENERALE
Au cours de ce travail, il a été
démontré que le rôle du commerce extérieur n'est pas
seulement de compenser les limbhons du marché intérieur, ni
d'offrir les possibilités plus grandes de production, d'empioi et
d'équilibre budgétaire, mais de permettre aux pays l'importation
d'équipements nécessaires à leur industrialisation et donc
à leur développement socio-économique.
Cet objectif ne semble atteint qu'unilatéralement par
les pays déjà industrialisés avec qui le tiers monde
entretient des relations commerciales. Les importations en provenance de ces
pays coûtent deux fois, trois fois plus cher que les matières
premières exportées par les pays sous-développés.
Cette inégalité résulte la détérioration des
termes de l'échange des PVD, et le rythme est loin d'être
arrété.
Dans de grands concerts internationaux, les
délégués des régions sous-développés
ne cessent de réclamer éperdument l'ajustement des prix des
produits industriels et la stabilisation des cours des matières
premières. Ces cris sont restés vains parce que l'on sait que,
ceux qui forment la majorité dans ces assemblées sont les
artisans mêmes de la situation anormale que vivent les pays
sous-développés. Accorder à ces pays la stabilisation des
cours de leurs produits, c'est encourager leur état de
sous-développement car aucun effort ne sera entrepris de leur
côté pour améliorer la qualité de leurs produits.
Compter sur la bonne foi des pays développés pour niveler les
prix de leurs marchandises, c'est perdre son temps, puisque, pour ces pays, le
profit maximum est le meitmotiv de leur commerce avec les nations pauvres.
Celles-ci doivent compter plus sur elles-mêmes que sur leurs anciens
colonisateurs.
Loin de nous l'idée de supprimer le commerce entre les
riches et les pauvres. Mais il importe à ces derniers de distinguer le
nécéssaire de l'accéssoire. Comme beaucoup de biens,
notamment les biens de consommation, peuvent être produits sur place, il
est un devoir pour eux de concentrer leurs importations sur les biens
d'équipement. Certes, ce choix sera difficile d'autant plus que les
bourgeoisies nationales naissantes et qui dirigent la plupart des pays
sous-développés, ont fait les leurs les modes de consommations
étrangères, Mais par une volonté ferme de briser les liens
du sous-développement, ce choix sera facilité Iorsque les
produits agricoles locaux et abondants auront connu une large publicité
auprès des masses et seront offerts sur les marchés
préalable, l'implantation des industries de transformation.
Ce qui étonne plus d'un observateur, c'est que dans de
nombreux pays sous-développés, ce soient des industries
extractives, des entreprises commerciales et financières qui abondent et
qu'aucune d'elles ne soit entièrement nationales. On croirait
peut-être, à première vue, que toutes ces entreprises
contribuent au développement économique des pays dans lesquels
elles se trouvent implantées.
Loin de là, ces entreprises sont tournées dans
leur totalité vers les marchés extérieurs, car, filiales
de grands trusts étrangers, elles ne servent que les
intérêts économiques de ceux-ci. Elles constituent, par
contre, un goulot d'étranglement pour l'économie des pays que
l'on croit être servis.
La nationalisation étant une solution d'extrême,
les PVD doivent créer les entreprises parallèles sous la
responsabilité des entrepreneurs nationaux, capables et imbus, de
nationalisme. C'est à cette condition qu'un vrai développement
pourra être amorcé.
Pour éviter la perturbation de leurs budgets et
l'effondrement de leurs programmes de développement une diversification
des produits exportables s'impose, car la cause de plus grands maux dont
souffrent les pays sous-développés, est leur
spécialisation dans l'un ou l'autre produit primaire dont le prix et la
quantité dépendent de la demande internationale.
L'accession à l'indépendance économique
exige une modification profonde des rapports monétaires, qui lient les
PVD à telle puissance ou tel groupe de puissances économiques.
Ces pays doivent avoir leurs propres monnaies et les nouveaux rapports ainsi
créés doivent se développer sur un même pied
d'égalité, grâce à l'élargissement des
marchés, surtout entre les pays sous-développés
eux-mêmes.
La croissance d'un pays dépend de ses ressources en
homrnes et en argent. Les pays sous développés sont
surpeuplés mais manquent des capitaux pour faire décoller leurs
économies et des vivres pour nourrir leurs populations.
Par contre dans bien des pays industrialisés, les
capitaux et denrées alimentaires surabondent. La solidarité et la
justice humaines invitent les plus possédants à venir en aide aux
plus déshérités.
Certes, ce secours d'urgence ne suffit pas toutefois à
éliminer, pas même à réduire, les causes qui
engendrent dans beaucoup de pays un état permanent d'indigence, de
misère ou de famine. Ces causes proviennent d'un régime
économique désuet; elles ne peuvent être
éliminées ou comprimées que grâce aux divers
organisations coopératives. Ces organismes donneront aux habitants les
aptitudes, les qualifications Professionnelles, et la compétence
technique et scientifique nécessaire. Elles mettront à leur
disposition les capitaux pour mettre en route et accélérer leur
développement économique. Ces apports sont indispensables et la
justice exige qu'ils soient accordés dans le
désintèressement politique le plus sincère. Ils doivent
avoir pour objet l'ultime de mettre les communautés en voie de
développement à même de réaliser, par leurs propres
moyens, leur montée économique et sociale. Les nations se
conditionnent réciproquement et l'on peut affirmer sans risque de se
tromper que chacune se développe en contribuant au développement
des autres.
Le développement n'a pas de limites et ne peut se
mesurer en termes de monnaie. Si tel était le cas, les pays dits
développés ne continueraient plus à faire du commerce et
à inventer de nouveaux produits.
Les nombreux avantages qu'ils firent de leur aide aux pays
sous-développés ne font qu'augmenter le bien-être de leurs
populations. Puisque l'avantage se trouve de chaque côté, les
rapports financiers et commerciaux entre les Etats développés et
sous-développés doivent être égaux. Il faut que ceux
qui donnent l'aide aux sous-développés la fournissent dans des
conditions avantageuses pour tous. Il faut qu'ils en finissent avec leur
appétit de bénéfices excessifs, avec leur volonté
de domination politique, avec leurs calculs des stratégies, militaristes
ainsi que avec leurs manoeuvres dont le but est de propager ou d'imposer une
idéologie.
Si tel n'est pas le cas, l'aide au tiers-monde n'est qu'un
leurre et il y a lieu qu'elle soit boudée par les donataires.
Puisque commerce et aide extérieur n'arrivent pas, dans
des conditions actuelles de financement de développement, à
remettre les pays sous-développés dans la voie de progrès
économique, peut-on les supprimer ?
C'est dans une telle optique, qu'il faut concevoir un plan de
développement même s'il se veut simplement indicatif, et
étudier alors les possibilités d'intégration du commerce
et aide extérieurs dans le plan national. Car la question de
l'intervention de l'aide extérieure doit apparaître non pas parce
que le pays est en difficultés financières, mais plutôt
parce que dans la construction nation autonome un blocage apparaît et sa
solution nécessite un emprunt auprès des institutions
financières internationales.
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