CONCLUSION
Tout ce qui commence bien, finit toujours bien dit-on.
Nous voici donc arriver à la fin de cette étude
qui constitue pour nous un premier jet.
En effet, le présent travail a été
subdivisé en trois chapitres dont le premier a porté sur les
généralités. Dans ledit chapitre, nous avons essayé
de définir quelques notions qui nous ont paru importantes pour la
compréhension de notre sujet qui porte sur « l'incidence du
découpage territorial sur l'organisation administrative de la RDC :
cas des services extérieurs de l'administration centrale au Kasaï
oriental ». Ainsi, nous avons vu que l'Administration peut
revêtir deux différents sens selon que l'on s'attache à sa
fonction ou à son organisation. Cette administration remplit
différentes fonctions dont l'application de la loi, la police
administrative, la gestion des services publics ainsi que la mise en oeuvre des
lois votées par le Parlement.
Nous avons ensuite fait mention des modes d'administration de
l'Etat où nous avons parlé de la décentralisation comme
étant un transfert des compétences de l'Etat à des
institutions distinctes de lui, ainsi que de ses dérivées qui
sont la déconcentration, la délégation des pouvoirs et la
dévolution.
Ensuite, nous nous sommes attelés à passer en
revue les différentes divisions administratives qu'a connues la RDC de
1885 à ce jour sans oublier les raisons politiques qui ont milité
en faveur de l'actuel découpage territorial tel que prôné
par la constitution ainsi que les avantages et les inconvénients du
découpage territorial.
Dans le second chapitre ayant traité de l'organisation
administrative de la RDC, nous avons montré le fonctionnement des
services centraux et les services extérieurs de l'Etat. Ici, il faut
rappeler que les services centraux de l'Etat sont dirigés par les
autorités centrales siégeant dans la capitale du pays
(siège des institutions) parmi lesquelles on trouve le Président
de la république qui est à la fois une autorité politique
et administrative, le Premier ministre qui dirige l'action du gouvernement
ainsi que les ministres qui sont les chefs des départements
ministériels placés sous leurs ordres et qui représentent
leurs administrations.
Les services extérieurs de l'Etat, avons-nous dit, sont
les services qui assurent le relais sur le plan local des décisions
prises par l'administration centrale. On les trouve en province, dans la ville,
dans la commune, dans les secteurs ou chefferies.
Enfin, le dernier chapitre a étudié l'impact du
découpage territorial sur l'organisation administrative de la province
du Kasaï oriental. Ici, il a été question d'analyser des
mécanismes de collaboration entre les autorités administratives
centrales et provinciales d'une part, et entre les autorités
provinciales et celles des ETD d'autre part, dans le cadre des
compétences définies par la constitution et voir dans quelle
mesure trouver des solutions en cas de conflits entre les différents
services. Pour finir, nous avons révélé quelques
conséquences du découpage territorial sur l'organisation
administrative de la province du Kasaï oriental notamment la
multiplication du personnel administratif ainsi que le risque de la non
maitrise du personnel.
Certes, ce travail n'a pas la prétention d'avoir
relevé tous les problèmes qui peuvent surgir dans le cadre du
découpage tel que projeté par la constitution mais notre souci
majeur a été de mettre à la disposition de nos lecteurs un
outil, modeste soit-il, auquel ils pourront recourir en vue d'apporter leurs
solutions aux problèmes que pourraient poser le découpage
envisagé.
C'est vrai qu'en recourant à cette technique de
découpage territorial, pour le législateur congolais, la
finalité est que notre pays, aux dimensions continentales, soit
administré de façon optimale. Le découpage ainsi
pensé est une exigence de la bonne gouvernance.
Mais à notre avis, le découpage territorial de
la RDC est une très bonne chose, il faudra le concrétiser avec
beaucoup de volonté politique, mais progressivement,
méthodiquement, sans précipitation et en se dotant d'un programme
réaliste et bien réfléchi sans pour autant aller à
l'encontre des prescrits de la constitution.
C'est pourquoi, nous sommes d'avis que ce découpage
doit se faire de façon rationnelle avec la mise en place, outre de la
loi sur la décentralisation, de l'ensemble de l'arsenal juridique y
afférant ainsi que de tous les mécanismes de transfert effectif
des compétences du pouvoir central au pouvoir provincial, du pouvoir
provincial aux ETD.
Pour finir, nous trouvons à notre humble avis, qu'il
serait plus réaliste de démarrer les nouvelles provinces au
moment de la deuxième législature et pendant ce temps, le
gouvernement central et les gouvernements provinciaux pourraient prendre des
dispositions nécessaires et spéciales pour créer des
conditions matérielles pour accueillir les nouvelles provinces.
Ne dit-on pas que le temps est le maitre d'oeuvre qui
guérit toutes les blessures causées par les insuccès
temporaires, nivelle les inégalités sociales, redresse les
injustices et les imperfections humaines ?
Tout ce qui se fait contre le temps est souvent destiné
à échouer. Rien n'est donc impossible avec le temps. Aucun
succès permanent n'est possible sans introspection et correction des
erreurs. Aucun pays ne s'est construit en un jour, mais il faut toujours
commencer quelque part et tenir compte du temps.
Terminons ce travail avec cette sagesse populaire qui
dit : « rien ne sert de courir, il faut partir à
point ou à temps ».
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