II Les compositions
colorées (RGB) des canaux de Severi.
2.1 Introduction
La compréhension de la perception de la couleur est une
problématique complexe, en constante évolution, à la
frontière de plusieurs disciplines. La manipulation des couleurs, passe
tout d'abord par le choix d'un espace paramétrique, permettant
différentes représentations de couleurs. Cet espace peut
s'appuyer sur des grandeurs physiques, physiologiques et mathématiques.
[B9]
Les physiciens utilisent trois caractéristiques pour
décrire les qualités d'une source de lumière
polychromatique :
- la radiance (l'énergie émise),
- la luminance (l'énergie qu'un observateur humain
perçoit),
- la brillance (traduit l'intensité chromatique
perçue, subjective).
En tenant compte des propriétés "normales" des
yeux humains, il apparaît que le spectre perceptible (d'environ 400 nm
à 700 nm) est décomposable en trois couleurs primaires: rouge,
bleu, et vert. La différence entre les couleurs primaires des
lumières et celles des pigments est importante: pour les
premières, elles sont additives (superposition); pour les secondes,
elles sont soustractives (absorption d'une couleur primaire de la
lumière, réfection des deux autres), de sorte que l'on
considère que les couleurs primaires des pigments sont plutôt le
magenta, le cyan, et le jaune (qui sont les couleurs secondaires,
c'est-à-dire mélange des primaires deux à deux, de la
lumière).
L'espace RVB (Fig. 2.1) est, par exemple, utilisé dans
le domaine de l'informatique et du multimédia tandis que l'espace CMYK
(Cyan, Magenta, Yellow, Black), le complémentaire de l'espace RGB, est
utilisé en imprimerie pour des raisons pratiques. L'espace de couleurs
RVB demeure le plus répandu. En effet, dans cet espace, un pixel est
codé par trois composantes Rouge, Vert et Bleu
.
Fig. 2.1 cube des couleurs RGB
Cet espace a été développé en
fonction des connaissances liées à la vision humaine. Ce
modèle est additif, ce qui signifie que toutes les couleurs sont
déduites à partir du noir (R = V = B = 0) en ajoutant
plus ou moins certaines composantes.
2.2 Pseudo couleur et
composition colorée
La visualisation d'une image, captée par satellite, sur
un écran graphique peut soit se faire en «niveaux de gris»,
soit en «pseudo couleur» ou encore sous la forme d'une
«composition colorée» [B4] :
2.2.1 La représentation
«niveaux de gris»
L'intensité des informations captées par le
satellite MSG est codée numériquement à l'origine sur 10
bits. Pour des raisons de commodités, elle est codée sur
l'ordinateur soit sur 8 bits (dégradation de l'information de
départ) ou sur 16 bits (comme notre cas). L'affichage en niveaux de gris
se fait par correspondance entre ces derniers, ordonnés le long d'une
échelle allant du noir au blanc, et entre les valeurs
enregistrées par le satellite allant d'une valeur minimale à une
autre maximale. Par conséquent, lors de l'affichage d'un canal d'une
image, la hiérarchie des niveaux de gris correspond à celle de
l'intensité des pixels.
Contrairement à l'affichage en niveaux de gris, aucun
ordre parmi celles-ci ne peut être utilisé en correspondance avec
la hiérarchie des valeurs des pixels. La couleur est donc principalement
utilisée, dans ce cas, pour améliorer la distinction visuelle des
valeurs. Elle est donc purement arbitraire et ne peut être source
d'interprétation. Dans un tel contexte on parle de «pseudo
couleur».
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