La régulation de la pollution atmosphérique d'origine motocycle: Cas des taxis-moto "zémidjans" dans la ville de Cotonou( Télécharger le fichier original )par Fanougbo AVOCE VIAGANNOU Université Cocody Abidjan - DEA 2002 |
CHAPITRE 2 : Les causes des abondantsrejets de gaz des taxis - motoL'activité des conducteurs de taxi - moto est compatible avec un rejet de gaz. Mais actuellement on constate que la quantité de polluants que ces derniers déversent dans l'atmosphère devient trop importante. Ainsi il est nécessaire de maîtriser les causes liées à cet état de chose en vue de définir une meilleure politique de régulation de la pollution atmosphérique d'origine taxi - moto. Mais avant tout nous présenterons l'état de la pollution dans la ville de Cotonou. 2.1- La pollution à CotonouA Cotonou, la principale ville du Bénin, la pollution atmosphérique provient à la fois des transports, des déchets et des industries. 2.1.1 - Cas des transports Au niveau des transports, l'absence de transports en commun, la faiblesse du réseau urbain, ainsi que la faiblesse du niveau de vie favorisant la circulation d'une multitude de taxis - moto (zémidjans) dont 95% sont d'occasion8(*), l'utilisation des voitures d'occasion d'âge élevé9(*), font qu'on note à longueur de journée des traînées de fumée dans la ville notamment aux heures de pointe. Ces fumées proviennent des imbrûlés des hydrocarbures et autres particules dus aux défauts mécaniques des moteurs résultants d'un mauvais entretien et de la mauvaise qualité du carburant. Les polluants émis lors des activités de transport à Cotonou sont par ordre d'importance le CO2, le CO, les COV le NOx, etc. C'est ce que nous indique le tableau n°1 qui donne pour l'année 1996 une estimation brute des émissions de gaz à effet de serre dues au transport à Cotonou. Tableau n°1 : Emissions des gaz à effet de serre dues aux transports dans la ville de Cotonou en 1996
Source : MEHU (2000) Les données du tableau n° 1 montrent que la pollution liée au transport est essentiellement terrestre, celle des avions et des navires étant négligeable. 2.1.2 - Cas des déchets et usines En ce qui concerne les déchets, le principal moyen de traitement est de les brûler, répandant ainsi beaucoup de fumée dans l'atmosphère. Leur gestion demeure un véritable problème d'assainissement. Il y a certes plusieurs des ONG qui tentent de combler le vide de service public de ramassage d'ordures, mais le problème du traitement demeure à la fin de la chaîne de ramassage. En effet ces ONG ne disposent pas de technologies appropriées de traitement et procèdent simplement à de tris et enfouissement à un endroit donné ou à des combustions. Il est vrai qu'une ONG qui s'occupe actuellement du traitement en fin de chaîne fait beaucoup d'effort en triant et en utilisant les ordures comme de l'engrais sur ses terrains agricoles mais cela reste limité. Dans l'ensemble l'absence de traitement moderne adapté à des déchets contribue à la pollution atmosphérique de la ville comme le montre le tableau n°2 qui donne les estimations et projections d'émissions de GES dues aux ordures ménagères pour quelques années. Tableau n°2 : Estimation de polluants émis par la combustion des ordures ménagères à Cotonou, en tonnes, quelques années
Source : MEHU (2000) Au niveau de la pollution par les industries, les usines situées dans la zone industrielle rejettent lors de leur processus de production des fumées, des gaz et des particules dans l'atmosphère comme cela a déjà été signalé. De toutes les usines de Cotonou et du département entier, il semble que ce sont les cimenteries, la brasserie, l'usine de textiles qui polluent plus l'atmosphère alors que les industries pharmaceutiques, électronique, de fabrication d'engrais et de pesticide serraient moins nuisibles à l'atmosphère10(*). Notre étude ayant porté sur les motocycles, en l'occurrence les taxis - moto, nous aborderons les causes spécifiques des abondantes émissions de gaz dans le secteur des taxis - moto. * 8 SERHAU 1999 * 9 14ans en moyenne (cf. SERHAU 1999) * 10 MEHU (2000). |
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