La Mobilisation des ressources locales dans les collectivites decentralisees du Benin: as de la Commune d'Abomey( Télécharger le fichier original )par Sagbo Rogatien AKOHOU GBACADA Universite d'Abomey-Calavi - Maîtrise Professionnelle 2005 |
Section 2 La mobilisation des populationsParagraphe 1 L'amélioration de la situation économique des populationsA L'investissement localLes élus doivent trouver, dans l'exécution des dépenses locales, l'expression de l'amélioration de l'économie locale qui se manifeste par l'amélioration des conditions de vie et d'existence de populations et qui, est un déterminant de la mobilisation des finances locales. Les dépenses d'investissement local doivent être effectuées dans le but de contribuer à l'épanouissement de chaque arrondissement à travers la valorisation du milieu physique, l'amélioration du cadre institutionnel et de la situation financière des populations. L'une des mesures fondamentales pour y parvenir est de respecter scrupuleusement les termes de l'article 23, alinéa 1, de la Loi 98-007 du 15 janvier 1999 portant Régime financier des Communes en République du Bénin qui stipule : « Il est fait Obligation à la Commune d'inscrire en section d'investissement les crédits nécessaires à l'exécution, chaque année, de dépenses d'équipement et d'investissement en vue de promouvoir le développement à la base ». A l'heure actuelle, l'une des priorités serait de promouvoir au niveau primaire, les secteurs de manioc, coton, arachide ,sésame et autres oléagineux pour approvisionner les usines de Bohicon à partir d'une bonne politique de fertilisation des sols et d'appui institutionnel aux producteurs en matières de recherches agricoles. Ensuite, promouvoir des unités de transformation au niveau des sources d'eau thermale et de marbre de Détohou. Promouvoir le secteur artisanal et du tourisme Paragraphe 2 L'implication des populations dans le financement du développement à la baseA La participation financière des populationsLa décentralisation en cours au Bénin est également l'expression de la volonté des populations, « nombreuses sont-elles (66% des enquêtées) à aspirer à l'effectivité de la décentralisation de l'Administration.»8(*) Aussi s'avère-t-il nécessaire de réinventer la citoyenneté locale afin de trouver les ressources pour financer les infrastructures du développement à la base. D'après, Raogo Antoine SAWADOGO dans son ouvrage intitulé : L'Etat Africain face à la Décentralisation , la nouvelle citoyenneté doit répondre à deux notions : « une citoyenneté responsable par rapport à la chose publique et une nouvelle citoyenneté en rapport au passé des sociétés, mais aussi par rapport à ce qui existe aujourd'hui ailleurs, fondatrice d'un nouveau lien social, basé sur les implications personnelles ».9(*) Dans le contexte du financement de développement local où il est connu que les élus ont du mal à mobiliser les recettes fiscales locales directement et assurer donc la souveraineté fiscale locale, il serait normal d' inciter les populations à financer les projets de développement local. La participation financière des populations ( les habitants et les ressortissants d'Abomey) à hauteur de 10 à 20% à la réalisation des projets apparaît comme une meilleure démarche. Aussi, les investigations sont-elles menées dans ce cadre afin de consolider ce mode de financement. Les résultats de nos enquêtes ont montré que : - 100% des personnes enquêtées sont convaincues de ce que la vie en association ou en communauté s'inscrit dans le cadre d'édifier un idéal commun ; - 80% des personnes enquêtées ont reconnu directement le devoir de faire des souscriptions au sein d'une association ; - 76% des personnes enquêtées ont justifié le sentiment de colère qui les animent en face des agents d'impôts et des taxes par le fait qu'elles ignorent l'utilisation des impôts et taxes payées. Ce qui voudrait dire qu'elles paieraient les impôts et taxes de façon civique à condition qu'elles sachent leur destination. La Commune doit mettre en place un système de collecte des fonds provenant de la participation directe des populations en les rassurant que les efforts consentis serviront à assurer le développement de leur localité et concrétiser ces promesses à travers les réalisations des programmes sectoriels ministériels et les projets annuels arrêtés dans le but d'atteindre les objectifs du plan de développement communal. B La sensibilisation permanente des populationsLa sensibilisation des populations doit être l'affaire des élus locaux à savoir les conseillers communaux et les chefs de villages ou de quartiers de ville. Elle reste une priorité majeure, car 76% de nos enquêtés manifestent régulièrement le sentiment de colère devant les agents de l'administration fiscale et affirment ignorer le rôle de l'Etat et le bien-fondé de la perception des impôts et taxes. La colère de la population envers les agents des impôts et taxes est surtout due à un déficit d'informations et de communication sur ce qui se fait des recettes locales mobilisées. S'il est vrai que les conseillers communaux sont bien placés pour mener des campagnes de sensibilisation, il n'en demeure pas moins vrai qu'ils sont dans une situation embarrassante du fait des fausses promesses électorales qui ont soutenu leur élection. Par contre, un bon service de communication peut lever toutes les résistances des populations par rapport à leurs contributions au fonctionnement des services communaux. D'où la nécessité pour la Commune d'Abomey de mettre en place un service efficace de communication pour un changement de mentalité et de comportement. Les objectifs de la sensibilisation seraient alors de faire comprendre aux populations ce qu'est l'administration communale, ses missions et le bien-fondé des prélèvements fiscaux tout en mettant un accent particulier sur les droits et devoirs du citoyen. Ce n'est qu'à travers cette réalité que la population va reconnaître la Commune comme l'institution de relais effectif du gouvernement central, chargée d'exercer la démocratie à la base. Cette sensibilisation doit se faire lors des réunions des élus locaux avec les différentes couches de la population et aussi par le biais des radios de proximité comme « Royal FM » d'Abomey et Radio Carrefour à Bohicon. * 8 Etudes Nationales de Perspectives à Long Terme (NLTPS) Bénin 2025. août 2000 * 9 PDM : La revue Africaine des Finances locales ; N°3 avril 2002 ; 14p |
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