Mémoire du Mastère M2 « Analyse
et gestion des établissements de santé »
Présenté
Le 28 septembre 2005
Par
I. Fatiha NOUSSEIR
Médicaments achetés, remboursés et non
utilisés en France : Aperçu d'un gaspillage.
Sous la direction du Professeur J.MENARES
Directeur du Master : P/Professeur Dominique
BERTRAND
Dédicaces
Je dédie ce mémoire à l'âme de mon
père qui nous a quitté il y a juste 3 mois.
A ma mère à qui je dois tout simplement tout et
qui n'a pas cessé de me conseiller et de me soutenir à tout
moment.
A toute ma famille pour leur amour.
A mon époux qui m'a soutenue moralement et
encouragée tout au long de ce travail.
Remerciements
Je remercie tous ceux qui nous ont aidés à
réaliser ce modeste travail et surtout Monsieur Bruno Lucien de l'ordre
de Malte
Je remercie mon professeur Menares pour son aide et ses
précieux conseils
Je remercie toute l'équipe du service de santé
publique.
Je remercie Madame Hélène BLONDEAU de GSK pour
son soutient.
I. CADRE
PROBLÉMATIQUE ET OBJECTIF
4
A. MNU : DÉFINITION
5
B. LE CIRCUIT DES MÉDICAMENTS NON
UTILISÉS :
6
1. Le dispositif CYCLAMED
6
2. L'association nationale
pharmaceutique pour la collecte des médicaments (ANPCM) :
8
3. Circuits
parallèles
9
4. La collecte et le tri des
médicaments valorisables
9
C. LA CONSOMMATION DES
MÉDICAMENTS:
11
1. La consommation mondiale
11
2. La consommation des
médicaments en France :
12
a) La France est le pays européen qui
consomme le plus de médicaments ;
12
b) Evolution des ventes des
médicaments en France :
13
c) L'évolution des parts du
marché officinal en valeur des médicaments
remboursables :
15
d) Les ventes des médicaments par
classes
15
D. LA SURCONSOMMATION DES
MÉDICAMENTS
17
1. Définition :
17
2. Une prescription souvent
excessive
17
3. Une prescription parfois
inutile
19
4. Une prescription dans
quelques cas dangereuse
19
a) Associations dangereuses
20
b) Risques médicamenteux chez la
femme enceinte
20
c) Antiacnéiques
20
d) Anticoagulants
20
e) Vasoconstricteurs
21
5. La sur consommation des
médicaments chez les personnes âgées
22
a) La consommation médicamenteuse des
sujets âgés vivant à domicile :
22
b) Plusieurs modalités de
prescription sub-optimale décrites chez le sujet âgé
23
E. UN AUTRE ASPECT DU GASPILLAGE : LE
PRIX DES MÉDICAMENTS
25
F. OBJECTIF
26
II.
MATÉRIELS ET MÉTHODES
27
III.
RÉSULTATS
28
A. STATISTIQUE DESCRIPTIVE
28
1. La part en pourcentage de
chaque association et organismes des 3202 tonnes des MNU collectés.
28
2. La quantité des MNU
valorisables triée par les associations et organismes
agréés
28
3. La distribution en nombres
de boites des MNU valorisables selon l'usage thérapeutique.
29
4. La valeur des MNU
triés
30
5. Comparaison en
quantité des médicaments les plus vendus et des MNU
triés.
31
6. Classification des
médicaments selon l'intensité de leur gaspillage ou
l'intensité de leur consommation :
32
IV.
DISCUSSION :
35
A. PROBLÈMES
MÉTHODOLOGIQUES
35
B. CARACTÉRISTIQUES DES MNU
TRIÉS
35
C. RECOMMANDATIONS
36
V. ANNEXES
37
A. ANNEXE 1 : RÉSULTATS CYCLAMED POUR
L'ANNÉE 2003
38
B. ANNEXE 2 : LES PRINCIPES DIRECTEURS
APPLICABLES AUX DONS DE MÉDICAMENTS
39
C. ANNEXE 3 : LES CINQUANTE PRODUITS LES
PLUS VENDUS EN OFFICINE EN 2003
41
D. ANNEXE 4 : TABLEAU MNU DE L'ORDRE DE
MALTE
42
E. ANNEXE 5 : CLASSIFICATION UTILISÉE
PAR L'ORDRE DE MALTE
46
F. ANNEXE 6 : CLASSIFICATION ATC
48
VI.
BIBLIOGRAPHIE
50
II. Cadre
problématique et objectif
La France se place aux premiers rangs en matière de
dépenses de médicament par habitant, de nombreuses études
des services médicaux de l'assurance maladie montrent que la
prescription de médicaments est largement excessive.
Depuis sa création jusqu'à son arrivé au
patient, le médicament fait l'objet d'une veille rigoureuse et
permanente, sur les plans scientifique, médical, technique,
administratif, juridique et économique. Une fois qu'il sort de son
circuit pharmaceutique habituel (laboratoire pharmaceutique, grossiste,
officine pour arriver au patient) il perd sa traçabilité et
n'intéresse presque plus personne.
Les gisements des médicaments non utilisés
indiquent une sur-prescription et un gaspillage des médicaments en
France.
A ce jour il existe peu de données chiffrées sur
les quantités des MNU (Médicaments Non Utilisés)
collectés, sur leur devenir et réutilisation et aucune
étude à l'échelle nationale sur la qualité et le
coût des MNU.
L'association
« CYCLAMED », le seul organisme qui
gère les DIM (Déchets Issus des Médicaments) à
l'échelle national, s'est révélé défaillant
selon l'enquête réalisée par l'Inspection
Générale des Affaires Sociales (IGAS) et qui était
publiée en janvier 20051(*).
A. MNU : Définition
Tout médicament acquis, avec ou sans prescription
médicale, et non utilisé est appelé MNU.
Les MNU sont issus des armoires à pharmacie des
ménages. Ils n'ont plus d'utilité pour de multiples raisons, soit
parce que les contenus des conditionnements commercialisés ne
correspondent pas aux durées de traitement, soit parce que ces
traitements ont été modifiés ou n'ont pas
été suivis complètement (effets indésirables,
traitement inadapté, arrêt de traitement à l'initiative du
patient), ou, encore, parce que les ordonnances sont renouvelées sans
prendre en compte les stocks restants. Ils peuvent provenir également
des stocks d'une personne décédée, d'échantillons
médicaux gratuits inutilisés ou ils sont des médicaments
écartés parce que ils sont tout simplement
périmés2(*).
Ils sont le reflet d'une utilisation irrationnelle et d'un
gaspillage financier : cette particularité qui fait des
Français les premiers consommateurs au monde de médicaments est
corrélée avec le bas niveau du prix unitaire, entraînant
l'industrie pharmaceutique dans une course au volume, et elle est
encouragée par un niveau élevé de protection sociale.
Les MNU prennent une existence légale avec l'article L
596-2 du CSP, loi n° 92-1279 du 8 décembre 1992 modifiée par
la loi n° 94-43 du 18 janvier 1994, qui devient l'article L 4211-2
après recodification issue de l'ordonnance du 15 juin 2000. Celui-ci
stipule :
« Les médicaments inutilisés
ne peuvent être collectés auprès du public que
par des organismes à but non lucratif ou des collectivités
publiques sous la responsabilité d'un pharmacien, par les
pharmacies à usage intérieur définies à l'article L
5126-1 ou par les officines de pharmacie. Les médicaments ainsi
collectés peuvent être mis gratuitement à la
disposition de populations démunies par des organismes à but
non lucratif, sous la responsabilité d'un pharmacien.
Un décret en Conseil d'Etat précise les
conditions d'application du présent article ».
La notion de Déchets Issus de Médicaments
(DIM) n'est précisée par aucun texte
B. Le circuit des médicaments non
utilisés :
1. Le dispositif CYCLAMED
Suite au décret n°92-377 du 1eravril
1992 qui a prévu que tout fabricant de produits destinés au
public devait contribuer à l'élimination des déchets
d'emballage de ses produits, soit par ses moyens propres, soit en participant
à un système commun, Eco-emballages. Afin de répondre
à cette obligation, l'industrie pharmaceutique a
préféré créer en 1993 son propre système,
CYCLAMED.(association à but non lucratif )
Le dispositif CYCLAMED comporte plusieurs
éléments (Figure 1 ) :
· Les patients rapportent leurs MNU aux pharmacies
d'officines, qui effectuent un tri primaire des déchets entre ceux
susceptibles d'être réutilisés à des fins
humanitaires (cartons verts) et ceux voués à
l'incinération (cartons rouges) ;
· Les grossistes répartiteurs
récupèrent les cartons et les entreposent dans des bennes
à l'intention des associations humanitaires (qui effectuent un nouveau
tri) ou des sociétés spécialisées dans la collecte
et le traitement des déchets.
Figure 1 : Le circuit des MNU
![](Medicaments-achetes-rembourses-et-non-utilises-en-France-Apercu-dun-gaspillage1.png)
2. L'association nationale pharmaceutique pour la
collecte des médicaments (ANPCM) :
L'ANPCM a été crée en
1982 sous l'égide de l'Ordre des Pharmaciens face à l'engouement
croissant du public pour l'humanitaire, et face au vide juridique tant en
matière d'élimination des DIM, qu'en matière de
MNU, qui prévalaient à cette époque. Ses
statuts ont été publiés en 1988.
Elle avait « pour objet, dans
l'intérêt de la santé publique, de favoriser et coordonner
la collecte par les pharmaciens de médicaments périmés ou
incomplètement utilisés, le stockage, le tri et la remise
éventuelle sous le contrôle de pharmaciens de médicaments
encore valables à des organisations humanitaires, d'assurer la
destruction propre des produits inutilisables ».
Elle agrée, dans l'attente du décret
d'application, les organisations non gouvernementales (ONG) qui, sous
contrôle pharmaceutique, emploient les MNU. Ces organisations sont, pour
l'année 2003, au nombre de 15 avec plus de 150 antennes
départementales.
Faute de moyens, l'ANPCM ne pratique qu'un contrôle de
type administratif basé sur l'inscription à l'Ordre du pharmacien
responsable et les rapports d'activité annuels comprenant un
récapitulatif des envois par pays.
On notera que l'agrément délivré par
l'ANPCM ne repose sur aucune base légale tant que le décret
prévu à l'article L 4211-2 du CSP n'est pas publié. Il
garantit seulement la présence d'un pharmacien responsable inscrit
à l'Ordre pour cette activité, l'Ordre ayant toutefois le pouvoir
de refuser cette inscription.
Les partenaires humanitaires agréés en 2003 sont
: ACCTEM (Centre de Collecte, Tri et Expédition de Médicaments),
Enfants du MONDE , Enfance et Vie, Equilibre / Artisans de Paix, Frères
des Hommes, Kouki Colis de Vie, Médecins du Monde, Missions et
Développement, Oeuvres de l' Ordre de Malte, Pharmaciens sans
frontières, Résiac Bon Secours, Solidarité Internationale,
Solidarité Santé et Terre d'Amitié.
3. Circuits parallèles
En dehors du dispositif qui gère la collecte
légale des MNU, il existe des circuits parallèles difficiles
à préciser :
· Des associations non agrées qui collectent des
MNU valorisables,
· L'existence des réseaux des immigrés qui
envoient directement des MNU dans leurs pays d'origines,
· Des envois de médicaments par la poste, ou en
bagages accompagnés,
L'enquête réalisée par IGAS en 2004 a
permis d'identifier des petits circuits illicites des MNU tels que la revente
des MNU ou l'utilisation du canal de reprises des produits par les grossistes
pour réintégrer les MNU dans le circuit normal.
Aujourd'hui 40 pharmaciens se retrouvent sur le banc des
accusés avec dépôts de plaintes pour fraude de
commercialisation de médicaments non utilisés.
4. La collecte et le tri des
médicaments valorisables
Le patient rapporte ses médicaments non utilisés
au pharmacien qui fait un pré-tri entre médicaments
périmés et médicaments valorisables ; ces derniers
sont collectés par les bénévoles. Le
grossiste-répartiteur récupère les médicaments
périmés auprès des officines et les achemine vers les
incinérateurs. Lorsqu'ils récupèrent des lots non
triés par les pharmaciens, certains répartiteurs les mettent
à la disposition des collecteurs des associations agréées
pour la collecte des MNU.
L'organisation la plus importante en matière de tri
est l'Ordre de Malte, dont il faut souligner le souci de qualité, elle
se montre de plus en plus exigeante dans ses modalités de tri et ne
retient que 5 % des MNU rapportés via CYCLAMED ; mais d'autres
petites associations se révèlent moins sélectives, voire
laxistes (tableau 1)
L'Ordre de Malte n'autorise le tri que dans les centres
agréés et fonctionnant sous la responsabilité d'un
pharmacien ayant déposé son diplôme auprès de
l'Ordre des Pharmaciens. Tout médicament entrant dans l'un des 85
centres de tri de l'Ordre de Malte subit un pré-tri qui élimine
les conditionnements entamés, les produits sans boite, les boites vides,
sales et les aérosols. Le tri primaire ensuite effectué tient
compte de la date de péremption, de la conformité de l'emballage
et du produit, de la conformité des dates et numéros de lots
entre les emballages internes et externes de l'hygiène des MNU, de la
quantité restant dans l'emballage et de la sécurité du
produit. Après contrôle les MNU font l'objet d'un tri par classe
thérapeutique sous le contrôle direct de pharmaciens aidés
de médecins.
Les MNU valorisables sont envoyés vers les centres
d'expédition de l'oeuvre de malte. Les médicaments non
sélectionnés réintègrent la chaîne de
destruction habituelle.
Les médicaments rejetés sont dirigés
vers l'une des 40 usines d'incinération avec lesquelles CYCLAMED a
passé un contrat.
Les médicaments triés sont acheminés vers
les trois centres d'expédition des oeuvres de maltes (Anzin, Dinan et
Versailles). Chaque centre rassemble les demandes et prépare les colis
des établissements relevant de son secteur géographique et en
assure l'expédition.
Dans chaque pays, un ambassadeur ou un correspondant de
l'Ordre de Malte assure la réception des conteneurs et veille à
la répartition des colis entre les établissements
destinataires.
C. La consommation des médicaments:
On ne peut pas parler des chiffres de déchets sans
avoir une idée sur la consommation.
1. La consommation mondiale
L'Amérique du nord, l'Europe et le Japon ne
représentent qu'un sixième de la population mondiale, ils
consomment 85% des médicaments existant sur le marché mondial.
Ce marché a été estimé à
près de 15 milliards de dollars US (en prix producteurs) il est
caractérisé par une utilisation irrationnelle des
médicaments et se réparti comme suit :
Figure 2 :La répartition des ventes mondiales
des médicaments
![](Medicaments-achetes-rembourses-et-non-utilises-en-France-Apercu-dun-gaspillage2.png)
Face à cette utilisation irrationnelle, l'Organisation
Mondiale de la Santé a établit une liste de médicaments
essentiels assortie de principes directeurs applicables aux dons de
médicaments (ANNEXE 2). Ces principes visent à proscrire la
fourniture de médicaments non utilisés et d'échantillons
médicaux.
2. La consommation des médicaments
en France :
Environ 3 milliards de boîtes de médicaments ont
été vendues en 2003 dans les 23.400 officines françaises,
engendrant pour celles-ci un chiffre d'affaires de 23,217 milliards d'euros et
une dépense de plus de 16 milliards d'euros pour l'assurance maladie
(tous régimes confondus
a) La France est le pays européen
qui consomme le plus de médicaments ;
La dépense moyenne par habitant est égale
à près de 1,5 fois celle de l'Allemagne ou de l'Espagne.
La France est le pays qui affecte la plus grande partie de son
PIB aux dépenses de médicaments (Tableau 1).
Tableau 1 : Comparaison internationale de
dépenses de médicaments
Pays
|
Dépenses totales en produits pharmaceutique et bien non
durables par habitant en 2002
(Milliards de dollars, PPA)
|
%
|
Du PIB
|
Des dépenses de santé
|
Médicaments sur ordonnance
|
France
|
570
|
2
|
20,80
|
79,30
|
USA
|
673
|
1,90
|
12,80
|
83,70
|
Italie
|
484
|
1,90
|
22,40
|
Nd
|
Canada
|
485
|
1,60
|
16,60
|
80,10
|
Allemagne
|
408
|
1,60
|
14,50
|
87
|
Espagne
|
354
|
1,60
|
21,50
|
Nd *
|
Suède
|
329
|
1,20
|
13,10
|
Nd *
|
Pays bas
|
276
|
1
|
10,40
|
Nd *
|
Irlande
|
259
|
0,80
|
11
|
Nd *
|
Danemark
|
186
|
0,80
|
9,20
|
84,30
|
OCDE Eco-santé 2004
* : Non défini
La valeur des dépenses pharmaceutiques en pourcentage
du PIB varie d'un pays à l'autre, la plus importante est celle de la
France (2%), l'évolution aussi est très importante ; elle
est de 6% d'accroissement entre 1990 et 2001 (figure 3).
Figure 1 : La Valeur des dépenses
pharmaceutiques exprimée en pourcentage du PIB
![](Medicaments-achetes-rembourses-et-non-utilises-en-France-Apercu-dun-gaspillage3.png)
b) Evolution des ventes des
médicaments en France :
· L'évolution en valeur
L' AFSSAPS (L'Agence française de
sécurité sanitaire des produits de santé) réalise
chaque année à partir des déclarations des ventes des
spécialités pharmaceutiques dont elle dispose. La
cinquième édition de ce rapport, qui vient d'être
publiée, indique que les ventes aux officines ont progressé de
5,3% et les ventes destinées aux hôpitaux de 10%, en moyenne
annuelle au cours de la période 1993-2003.
L'augmentation entre 2002 et 2003 est de 7,1% pour les ventes
aux officines et aux hôpitaux réunies (tableau 2)
Tableau 2 : Evolution des ventes de
spécialités pharmaceutiques en million d'euros
ANNEE
|
1993
|
1994
|
1995
|
1996
|
1997
|
1998
|
Spécialités vendues aux officines
dont homéopathie à nom commun
Spécialités vendues aux hôpitaux
TOTAL France
|
10 590
116
1 539
12 129
|
10 764
108
1 638
12 402
|
11 523
128
1 885
13 408
|
11 777
123
2 031
13 808
|
12 141
125
2 187
14 328
|
12 824
134
2 314
15 138
|
ANNEE
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2003 à 2002
%
|
Spécialités vendues aux officines
dont homéopathie à nom commun
Spécialités vendues aux hôpitaux
TOTAL France
|
13 927
140
2 531
16 458
|
14 782
150
2 598
17 380
|
15 920
159
3 084
19 004
|
16 619
166
3 708
20 327
|
17 766
174
4 005
21 771
|
+ 6,9
+ 8,0
+ 7,1
|
· L'évolution en quantité
A partir de 1998 le nombre de boîtes vendues a connu un
taux de croissance de 1%, la décroissance observée avant cette
date est expliquée par la modération de la consommation de
certaines spécialités pharmaceutiques (Tableau 3)
Tableau 3 : Evolution des unités vendues
(Unité : million de boîtes)
ANNEE
|
1993
|
1994
|
1995
|
1996
|
1997
|
1998
|
Spécialités vendues aux officines
(hors homéopathie à nom commun)
|
2 968
|
2 905
|
3 002
|
2 966
|
2 958
|
2 953
|
ANNEE
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2002 à 2003
|
Spécialités vendues aux officines
(hors homéopathie à nom commun)
|
3 034
|
3 035
|
3 100
|
3 128
|
3 174
|
+ 1,5%
|
c) L'évolution des parts du
marché officinal en valeur des médicaments
remboursables :
En 2003, le chiffre d'affaire des spécialités
remboursables, exprimé en prix fabricant, s'élevait à 16,6
milliards d'euros, y compris l'homéopathie à nom commun
ANNEE
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
Spécialité remboursable (%)
|
7,9
|
7,7
|
7,2
|
7,1
|
7,0
|
6,7
|
Spécialité non remboursable (%)
|
92,1
|
92,3
|
92,8
|
92,9
|
93,0
|
93,3
|
d) Les ventes des médicaments par
classes
La classification utilisée pour les données des
ventes ainsi que pour les données des MNU est la classification ATC
(anatomique, thérapeutique, chimique), établie par l'Organisation
Mondiale de la Santé afin de favoriser des études internationales
sur l'utilisation des médicaments.
Les médicaments sont classés selon l'organe sur
lequel ils agissent et/ou leurs caractéristiques thérapeutiques
et chimiques. La classification se décline en cinq niveaux :
Niveau 1 : groupe « anatomique »
Exemple : A- voies digestives et
métabolisme
Niveau 2 : groupe « thérapeutique
»
Exemple : A05-thérapeutique
hépatique et biliaire
Niveau 3 : sous-groupe «
thérapeutique/pharmacologique »
Exemple : A05A-thérapeutique biliaire
Niveau 4 : sous-groupe « chimique /
thérapeutique / pharmacologique »
Exemple : A05AA-acides biliaires
Niveau 5 : sous-groupe « substance chimique
»
Exemple :
A05AA01-chénodésoxycholique acide
Les médicaments appartenant au système
cardio-vasculaire représentent la plus forte consommation en valeur. En
quantité, ce sont les médicaments du système nerveux qui
sont les plus achetés.
Classes ATC de niveau 1 : Médicaments les
plus vendues sur le marché officinal.
En valeur :
Les médicaments du système cardiovasculaire
occupent le premier rang des ventes en valeur, ils représentent 27%
suivi par ceux de la classe du système nerveux qui sont passés du
troisième rang en 2002 au deuxième rang en 2003. On note un recul
des médicaments des voies digestives et métaboliques et une
progression des ventes des analgésiques.
Tableau 4 : Médicaments les plus vendues en
valeur sur le marché officinal.
Rang 2003
(rang 2002)
|
ATC Niveau 1
|
Part du marché officinal
En valeur (%)
|
2003
N=17,766 Milliards d'euros
|
1993
N=10,590 Milliards d'euros
|
1 (1)
2 (3)
3 (2)
4 (4)
5 (5)
6 (6)
7 (7)
8 (10)
9 (9)
10 (8)
|
C - Système cardio-vasculaire
N - Système nerveux
A - Voies digestives et métabolisme
R - Système respiratoire
J - Anti-infectieux
G - Système génito-urinaire et hormones
sexuelles
M - Muscle et squelette
L - Antinéoplasiques & immunomodulateurs
B - Sang et organes hématopoïétiques
D - Dermatologie
|
23,4
16,3
15,2
9,1
8,4
5,6
5,2
4,3
3,6
3,2
|
27,0
12,6
16,8
8,5
12,8
4,7
4,5
1,5
2,7
4,0
|
En quantité :
La vente des médicaments du système nerveux
occupent le premier rang en quantité, 25,4% des ventes suivie par celle
des médicaments des vois digestives et métabolique et, en
troisième rang, celle des médicaments du système
cardiovasculaire.
Tableau 5 : Médicaments les plus vendues en
quantité, sur le marché officinal
Rang 2003
(rang 2002)
|
ATC Niveau 1
|
Part du marché officinal
En quantité (%)
|
2003
N=3,174
Milliards de boites
|
1993
N=3,174 Milliards de boites
|
1 (1)
2 (2)
3 (3)
4 (4)
5 (5)
6 (6)
7 (7)
8 (8)
9 (9)
10 (10)
|
N - Système nerveux
A - Voies digestives et métabolisme
C - Système cardio-vasculaire
R - Système respiratoire
J - Anti-infectieux
M - Muscle et squelette
D - Dermatologie
G - Système génito-urinaire et hormones
sexuelles
S - Organes sensoriels
B - Sang et organes hématopoïétiques
|
25,4
16,6
15,5
11,5
5,6
5,0
4,9
4,0
3,3
2,5
|
19,9
17,4
16,2
13,0
8,3
5,7
5,1
3,4
3,7
2,4
|
D. La surconsommation des
médicaments
1. Définition :
La surconsommation est l'usage inapproprié d'un
médicament ne respectant pas:
-Son indication,
-Les recommandations de prescription,
-Sa posologie,
-Sa durée de traitement,
-Ses contre-indications.
Les travaux conduits par les services du contrôle
médical de l'assurance maladie montrent que la prescription
médicale de médicaments en ambulatoire est souvent excessive et
parfois dangereuse.
2. Une prescription souvent excessive
Parmi les 20 premiers produits remboursés par
l'assurance maladie (qui représentent pratiquement 20 % des
dépenses de ce poste), on trouve quatre hypolipémiants, deux
produits agissant sur la coagulation ou l'agrégation plaquettaires, deux
antidépresseurs, deux antiulcéreux, un antibiotique, un
vasodilatateur, un psychotrope etc.
Or, le service médical de l'Assurance maladie a
noté, pour les classes thérapeutiques auxquelles appartiennent
ces produits, d'importantes anomalies de prescription, favorisant presque
toujours une consommation excessive.
· Hypolipidémies
Ces produits représentent 5,6 % du montant des
médicaments remboursés et traitent 5 millions de français.
Il s'agit donc là d'un enjeu majeur. Plusieurs enquêtes3(*) ont été conduites
par l'Assurance maladie en 2001, 2002 et 2003 pour évaluer les pratiques
de prescription, au regard des recommandations de l'ANAES et de l'AFSSAPS.
Confirmant les précédentes, la plus récente4(*), menée sur 4 083 patients
dans toute la France, a montré que les prescripteurs ne respectaient
pas les indications du traitement que dans moins d'un tiers des cas :
chez un patient sur 3 : la détermination du LDL
cholestérol n'avait pas été faite,
chez un patient sur 3 : le LDL cholestérol était
inférieur au seuil censé déclencher le traitement,
plus grave, chez 53,4 % des patients, il n'y avait pas eu de
prescription de régime alimentaire préalable,
conformément à ce qui est nécessaire.
Or, ces produits ne sont pas dépourvus de risques
à long terme, notamment musculaires Comme l'a prouvé la survenue
du décès par rhabdomyolyse de 31 personnes, qui a imposé
le retrait de la Cérivastatine (Cholstat*, Staltor*) en août
2001.
Néanmoins, l'excès de prescription a
plutôt tendance à s'aggraver, encouragé par un intense
marketing et l'interprétation biaisée de nouvelles études.
· Antidépresseurs
Le coût pour l'assurance maladie des
antidépresseurs est passé de 84 millions d'euros en 1980 à
543 millions en 20015(*).
Analysant cette croissance des ventes, la DREES (Direction de la Recherche, des
Études, de l'Évaluation et des Statistiques) observe que ce n'est
ni l'évolution des cas traités, ni celle des méthodes de
prise en charge, ni même la hausse des coûts de traitement qui sont
en cause, mais que la hausse résulte d'une augmentation des volumes de
produits prescrits, ce qui explique pourquoi la France est au premier rang des
pays consommateurs par habitant. Or, un rapport de l'AFSSAPS, cité par
cette même étude, avait fait apparaître en 1998 qu'un tiers
des prescriptions d'antidépresseurs étaient effectuées
hors AMM selon des modalités non validées et pour des
durées excessives.
· Antiulcéreux
Les antiulcéreux représentent 4,3 % des
dépenses de médicaments de l'assurance maladie et le principal
inhibiteur de la pompe à proton (IPP) est le produit qui entraîne
la plus forte dépense. Or une enquête de l'URCAM de
Bretagne6(*) a montré
que la dose moyenne prescrite en IPP était constamment trop
élevée par rapport aux recommandations de l'AFSSAPS
éditées en 1999, que dans 25 % des cas, deux antiulcéreux
étaient inutilement associés, que le produit était souvent
prescrit pour diminuer les effets ulcérogènes des
corticoïdes alors que cet effet n'est pas reconnu, que les
antiulcéreux étaient souvent associés à des AINS
réputés non ulcérogènes, etc. ;
· Antibiotiques
La France est le pays ayant la plus forte prescription des
antibiotiques par habitant7(*) (le double par exemple de celle du Royaume Uni ou de
l'Allemagne, le triple de celle des Pays Bas). Diverses enquêtes8(*) ont montré que
près de la moitié des prescriptions étaient
inappropriées, car correspondant à des infections virales. Une
étude récente a observé que, sur 12 millions de
consultation par an pour rhinopharyngites de l'enfant, 5,6 millions avaient
donné lieu à prescription d'antibiotiques, alors que celle-ci
n'était justifiée que dans 2,4 millions de cas. Malheureusement
cet abus n'est pas seulement coûteux : il induit chez l'enfant un taux de
résistance des germes aux antibiotiques proportionnel aux consommations
antérieures. La France est donc également le pays où l'on
constate le plus grand nombre d'échecs thérapeutiques face
à des germes résistants.
L'assurance maladie a donc lancé un vaste programme de
communication, dont les premiers résultats sont encourageants : la
baisse de prescription des antibiotiques a été significative dans
les régions présentant précédemment les taux de
prescription les plus élevés.
· Psychotropes
La consommation en psychotropes des français est 2
à 3 fois plus élevée que celles des voisins
européens. Près du quart de la population protégée
par le régime général d'assurance maladie a
bénéficié en 2000 du remboursement d'au moins un
psychotrope.
S'agissant des benzodiazépines, l'étude de la
DREES déjà citée rappelait l'existence d'une posologie et
d'une durée excessive chez plus d'un tiers des malades. Dans une autre
étude9(*) portant sur
une des benzodiazépines les plus remboursées (Zopiclone), les
services de l'assurance maladie ont constaté que, malgré les
risques de dépendance, d'effets rebonds et de phénomènes
de sevrage, 42 % des prescripteurs doublent parfois la posologie maxima
fixée par l'AMM (un prescripteur l'a fait plus de 32 fois). 44 % des
assurés se sont vu prescrire des quantités très
supérieures aux posologies maximales fixées.
· Autres produits
Dans plus de 2/3 des cas, les indications et les
précautions d'emploi des inhibiteurs de l'ovulation10(*) ne sont pas correctement
observées et le produit est prescrit sans que l'on sache s'il est ou non
utile.
Une enquête nationale inter-régimes
publiée en 200411(*) a montré que plus de 48 % des enfants ayant
débuté un traitement par hormone de croissance ne
répondaient pas à tous les critères requis et que, en
région Midi-Pyrénées, la proportion de sujets
traités était le double de la moyenne nationale.
De nombreux autres exemples existent, témoignant dans
tous les cas du caractère excessif de la prescription. Ont ainsi
été étudiées des prescriptions de ritaline,
médiator, subutex, méthadone, testostérone, durogesic,
fluoroquinolones, etc.
3. Une prescription parfois inutile
Selon les données du régime
général de l'assurance maladie12(*), diverses molécules dont la commission de
transparence avait jugé le service médical rendu (SMR)
insuffisant figuraient encore en bonne place parmi les molécules les
plus prescrites. C'est ainsi que 21 médicaments de faible
intérêt thérapeutique représentaient, en 2002, 16,6
% des unités prescrites et contribuaient pour 128,9 millions aux
dépenses de l'assurance maladie.
4. Une prescription dans quelques cas
dangereuse
Les exemples ci-dessous témoignent des risques que des
prescriptions excessives font courir aux malades.
a) Associations dangereuses
Une étude des services médicaux de l'assurance
maladie menée dans la France entière13(*) a montré en 2003 que,
sur 300 millions de délivrances remboursées, 58 823 (soit presque
2 pour dix mille) comportaient au moins l'une des onze associations
médicamenteuses formellement contre indiquées (AFCI) et
potentiellement mortelles. Ces délivrances correspondaient à 38
402 patients. 88 % des médecins ayant prescrit ces AFCI étaient
des médecins généralistes.
b) Risques médicamenteux chez la
femme enceinte
Une étude menée dans le département de
l'Aube14(*) a
montré que, parmi les 1313 femmes enceintes ayant eu une prescription de
médicament au cours de l'année, celui-ci était
explicitement contre-indiqué dans 5,6 % des cas :
dans 1,7 % des cas, il s'agissait d'une contre-indication
absolue (tétracycline, AINS),
dans 3,9 % des cas, d'une contre-indication relative
(aminoside surtout).
c) Antiacnéiques
La prescription d'isotrétinoïne est soumise
à restriction, par suite de risques tératogènes chez la
femme enceinte et de complications hépatiques sévères.
Néanmoins, une étude menée dans la région Nord
Pas-de-Calais15(*) en 1997
et 1998, à la suite de résultats de même nature en
région Ile-de-France (1995) et en Rhône-Alpes (1996), a
confirmé que les précautions minimales (vérification de
l'absence de grossesse en cours, mise en route d'une contraception)
n'étaient pas prises dans un cas sur trois lors de la première
prescription.
d) Anticoagulants
Une enquête nationale menée en 1998 par les
centres régionaux de pharmacovigilance a montré que 13 % des
hospitalisations pour « effets indésirables médicamenteux
» (soit 17.000 hospitalisations par an) étaient liées
à une hémorragie survenue sous traitement anticoagulant. Pour
être efficace, un traitement par antivitamine K doit aboutir à un
allongement du temps de coagulation par rapport à la normale, compris
entre une certaine fourchette (INR compris entre 2 et 3) pendant une proportion
notable du temps, devant être supérieure à 70 %. Or, une
enquête menée par l'assurance maladie dans le Limousin en 2001 a
montré que les deux tiers des patients avaient passé moins de 70
% du temps en zone thérapeutique, 58 % avec une anticoagulation
insuffisante et 72 % avec une anticoagulation excessive, et même
dangereuse (INR > 5 ; risque hémorragique) pour plus de 22 % des
patients.
e) Vasoconstricteurs
Dans une étude menée en Alsace16(*), 17 % des enfants souffrant
d'affections ORL bénignes étaient concernés par une
prescription ne respectant pas la contre-indication liée à
l'âge, malgré les risques présentés par l'usage de
sympathomimétiques chez le jeune enfant.
5. La sur consommation des
médicaments chez les personnes âgées
Les personnes âgées de plus de 65 ans, et qui
représentent 16% de la population, consomment 36,5% des dépenses
de l'assurance maladie et 39% de la consommation médicamenteuse.
La consommation pharmaceutique des personnes
âgées se caractérise par une polymédication.
Celle-ci est souvent légitime mais elle augmente le risque
iatrogène et diminue l'observance des traitements. Elle peut
également être inadéquate, exposant à des risques
spécifiques et/ou des coûts indus.
a) La consommation médicamenteuse
des sujets âgés vivant à domicile :
Les données ci-dessous sont issues de l'enquête
nationale Santé et Protection Sociale (ESPS) du CREDES, des
données des prescriptions médicamenteuses chez les personnes
âgées en 200017(*).
· Données quantitatives :
67 % des personnes âgées de 65 ans et plus ont
acquis au moins un produit pharmaceutique en un mois vs 35 % pour les moins de
65 ans. Cette proportion augmente avec l'âge. Elle est de 65 % parmi les
personnes âgées de 65 à 74 ans, de 70 % chez les 75-84 ans
et de 69 % chez les 85 ans et plus.
En moyenne, la consommation journalière
s'établit à 3,6 médicaments par personne âgée
de 65 ans et plus. Elle passe de 3,3 médicaments différents par
jour pour les 65-74 ans, à 4,0 pour les 75-84 ans et 4,6 pour les 85 ans
et plus. Les femmes consomment plus que les hommes (3,8 versus 3,3).
En un mois, 8,6 % des personnes âgées
achètent un médicament sans ordonnance et 4 % des
médicaments acquis par les personnes âgées le sont sans
ordonnance.
La consommation pharmaceutique est dominée par les
médicaments à visée cardiovasculaire : en un mois, 51 %
des personnes âgées enquêtées déclarent
acquérir au moins une fois un médicament de ce groupe.
Une personne âgée sur cinq déclare avoir
acheté au moins une boîte d'antalgique en un mois, contre
seulement 12 % pour les moins de 65 ans. Viennent ensuite les
médicaments de l'appareil digestif, de l'appareil locomoteur et les
psychotropes pour lesquels les taux de consommateurs sont de 16 à 17
%.
Selon les données fournies par les caisses de
Sécurité sociale, la dépense pharmaceutique moyenne pour
l'année 2000 est d'environ 850 euros par personne âgée de
65 ans et plus. La dépense augmente significativement avec l'âge,
passant de 776 euros pour les personnes âgées de 65 à 74
ans, à 971 euros pour les personnes âgées de 75 ans et
plus.
Aucune donnée française nationale n'est
disponible pour les personnes vivant en institution. Mais celles ci semblent
consommer plus de médicaments que celles vivant au domicile si l'on s'en
réfère à l'enquête PAQUID18(*) : 5,2 médicaments en
moyenne par jour, 56% prennent plus de 4 médicaments.
· Données qualitatives
Les enquêtes de l'Assurance maladie ont aussi permis
d'étudier la consommation de médicaments en gériatrie sur
un plan qualitatif.
On observe une grande dispersion des pathologies dont les plus
fréquentes sont les maladies cardio-vasculaires, endocrines, du
système nerveux, les troubles mentaux et les maladies
ostéoarticulaires.
b) Plusieurs modalités de
prescription sub-optimale décrites chez le sujet âgé
· L'excès de traitements :
Il concerne la prescription de médicaments pour
lesquels il n'y a pas d'indication ou qui ont une efficacité
limitée. 1 Parmi les 30 premiers médicaments achetés chez
le sujet âgé, on trouve 6 antalgiques, 3 vasodilatateurs et 3
veinotoniques. Huit de ces 30 premiers médicaments sont des produits
pour lesquels la Commission de Transparence a rendu en 2001 un avis de "
service médical rendu " insuffisant.
En termes de dépenses, le classement est
différent : l'oméprazole est en première position, suivi
par la simvastatine, la trimétazidine et le Ginko biloba. Or, la
prescription d' oméprazole et de trimétazidine chez le sujet
âgé sort souvent du cadre de l'AMM, les statines n'ont pas fait la
preuve de leur efficacité après 75 ans, et le Ginko biloba a un "
service médical rendu " insuffisant.
· La prescription inappropriée :
Elle est définie par le fait que le risque du
médicament dépasse le bénéfice escompté.
Beers a le premier défini une liste de
médicaments considérés comme inappropriés chez le
sujet âgé vivant en institution, critères revus ensuite
pour les adapter à une population ambulatoire. A titre d'exemple,
l'association dextropropoxyphène - paracétamol qui est en France
le médicament le plus acheté par les sujets âgés est
considéré par Beers comme inapproprié. Mais, ces
critères ne font pas l'objet d'un consensus et ne résument pas
tous les cas de prescription inappropriée19(*)
· L'insuffisance de traitement :
De nombreuses publications récentes soulignent
l'insuffisance de prescription chez le sujet âgé de
médicaments ayant prouvé leur efficacité : ex
anticoagulants oraux dans les fibrillations auriculaires non valvulaires pour
la prévention du risque embolique, IEC dans l'insuffisance cardiaque
avec dysfonction systolique, antiagrégant plaquettaire et
â-bloqueurs dans l'insuffisance coronaire, antidépresseurs dans la
dépression avec au contraire un excès de prescription de
benzodiazépines, calcium-vitamine D/ biphosphonates dans
l'ostéoporose fracturaire20(*)
L'étude de la consommation de psychotropes chez les
plus de 65 ans montre que 18% d'entre eux consomment des anxiolytiques et 14%
des hypnotiques. Chez les plus de 75 ans, 6 ordonnances sur 100 comportent
l'association de deux anxiolytiques - association qui n'est pas
recommandée.
Les risques iatrogènes potentiels auxquels les
personnes âgées sont particulièrement exposées ne
sont pas à négliger.
L'insuffisance rénale constitue l'un des accidents
iatrogènes possibles chez les plus de 70 ans, d'où une
nécessaire surveillance de la fonction rénale. Or, 31,9% des plus
de 70 ans sont traités avec des médicaments à risque
rénal alors qu'un tiers d'entre eux n'a subi aucun contrôle
biologique de la fonction rénale depuis un an. La qualité des
soins dépend pourtant de ce suivi.
Les associations formellement contre-indiquées
constituent une autre catégorie de risques iatrogènes: 0,54% des
ordonnances comportent un risque iatrogène potentiel, dû à
des associations médicamenteuses formellement contre-indiquées.
12,5% des patients âgés de plus de 70 ans ont été
admis en hospitalisation d'urgence à cause des effets
indésirables médicamenteux.
Au regard de ces observations, l'Assurance maladie formule
quelques recommandations pour un meilleur usage des médicaments en
gériatrie :
· Faire le point sur les traitements en cours, sans
négliger l'automédication,
· Déterminer la fonction rénale,
· Adapter les posologies,
· Rechercher les formes galéniques adaptées
aux personnes âgées (éviter les gouttes ou les
comprimés sécables),
· Préférer les médicaments à
durée d'action courte,
· Faire attention à l'utilisation prolongée
et excessive d'un médicament,
· Simplifier l'ordonnance pour optimiser l'observance.
Les risques iatrogènes induits par les
caractéristiques spécifiques du grand âge et le volume de
médicaments consommés incitent à poser le problème
des essais médicamenteux chez les personnes âgées.
E. Un autre aspect du gaspillage :
le prix des médicaments
La sécurité sociale est bradée et se
soigner risque d'être un luxe, alors que les bénéfices des
multinationales pharmaceutiques sont énormes.
Les médicaments dont le prix est supérieur
à 15 euros la boite représentent aujourd'hui 63 % des
dépenses de remboursement contre 49 % en 2000, alors même que ces
médicaments représentent seulement 15 % des unités
vendues. Beaucoup de ces médicaments chers concernent des affections
chroniques (hypercholestérolémie, hypertension artérielle,
asthme) et sont donc prescrits sur la durée.
Les questions qui se posent, est ce les médicaments les
plus vendus sont-les plus nécessaires ? Les plus chers sont-ils les
meilleurs ?
Généralement ces médicaments
correspondent à des produits des grandes firmes pharmaceutiques (Annexe
3).
Le développement des génériques de ces
molécules représente donc un enjeu essentiel pour l'Assurance
Maladie.
L'évolution en valeur de la part du marché
officinal a évolué de 3,6% pour les 10 premiers produits et 3,1%
pour les vingt premiers et de 1,5% pour les 50 premiers produits jusqu'à
1% pour les 500 premiers produits vendus (figure 4)
Figure 2 : Part du Marché officinal, en Valeur,
détenue par les premiers produits 1993-2003
Source : L'AFSSAPS
F. Objectif
Les gisements des MNU valorisables qui reviennent par le
dispositif CYCLAMED prouvent le gaspillage des médicaments qui prend
souvent son origine d'une male observance, d'une prescription excessive et d'un
conditionnement mal adapté.
L'objectif de notre étude est d'évaluer
quantitativement et qualitativement les médicaments non utilisés
en France, pour avoir une idée sur l'ampleur de ce
phénomène qui participe à brader la sécurité
sociale.
Estimation du coût des MNU valorisable et une
comparaison avec les chiffres des ventes des médicaments en France pour
l'année 2003
Notre étude est exploratoire pour avoir une idée
et tracer la trame pour les personnes qui s'intéresseraient au sujet
ultérieurement.
III. Matériels et méthodes
Dans notre travail nous nous sommes basés sur les
données de CYCLAMED et de l'Ordre de Malte.
CYCLAMED reçoit chaque année les
déclarations des associations agréées pour collecter les
MNU valorisables et les redistribuer aux populations démunies.
Les seules informations que nous avons eues, étaient la
quantité en Kg par association et par région des DIM
(déchets issus des médicaments) à l'échelle
nationale et des MNU collectés et triés pour des fins
humanitaires par association et par région (Tableau annexe1).
Nous avons contacté la majorité des associations
agréées pour avoir des informations sur la qualité des MNU
Collectés, la plupart d'entre elles n'avaient que des informations sur
les quantités déclarées, une association ne
possédait pas de matériel informatique.
Le contact de l'ordre de Malte :
L'Ordre de Malte est l'une des rares associations à
disposer en interne d'un Etablissement Pharmaceutique à vocation
humanitaire. Dirigé par Bruno LUCIEN, pharmacien, ancien
président de laboratoire pharmaceutique, cet Etablissement respecte les
directives de l'OMS (Annexe2) et les décisions émises par les
autorités de tutelle sur les médicaments neufs et les applique
aux MNU.
Elle se montre exigeante dans ses modalités de tri et
ne retient que 5 % des MNU rapportés via CYCLAMED, mais d'autres petites
associations se révèlent moins sélectives, voire laxistes
(tableau6)
Monsieur LUCIEN m'a fourni leurs données sur les MNU de
l'année 2003, qui sont bien classés en ATC.
IV.
Résultats
A. Statistique descriptive
En 2003, derniers résultats connus jusqu'au
aujourd'hui, 14 717 tonnes de déchets issus des médicaments
(DIM) en provenance des ménages étaient recueillis par le
dispositif CYCLAMED.
les quinze associations humanitaires agréés ont
récupéré 3202 tonnes de MNU valorisables et qui ont
été triés en 510 tonnes de médicaments pour les
redistribuer aux populations démunies.
1. La part en pourcentage de chaque
association et organismes des 3202 tonnes des MNU collectés.
Oeuvres de l'Ordre de Malte a collecté la plus grande
part, 1483 (46,31%) suivit par Pharmaciens Sans Frontières 865
(27,01%) et Terre d'Amitié 261(8,15%)
Les autres ont collectés moins de 5% des MNU
valorisables,
Solidarité Internationale 150 (4,68%) ; Kouki
Colis de Vie 101(3,15%) ; Médecins du Monde 79 (2,46%) ;
Frères des hommes 67 (2,09%) ; Enfance et Vie 42 (1,31%) ;
Missions et Développement 40 (1,24%) ; ACCATE 30 (0,94%) ;
Résiac Bon Secours 25 ( 0,78%) ; Enfants du Monde 17 (0,53%) ;
Artisans de paix 16 (0,50%) ; Solidarité Santé
14(0,43%) ; Médicaments Sans Frontières 12 (0,37%) .
2. La quantité des MNU
valorisables triée par les associations et organismes
agréés
La quantité totale triée selon des
critères plus ou moins strictes par les associations et organismes est
de 510 tonnes reparties comme suit :
Pharmaciens Sans Frontières 167 (32,74%)
Terre d'Amitié 101 (19,80%)
Oeuvres de l'Ordre de Malte 79 (15,49%)
Médecins du Monde 38 (7,45%) ;
Kouki Colis de Vie 28 (5,49%) ;
Solidarité Internationale 24 (4,70%) ;
Enfance et Vie 15 (2,94%) ;
Frères des Hommes 15 (2,94%) ;
ACCATE 12 (2,35%) ;
Missions et Développement 10 (1,96%) ;
Résiac Bon Secours 6 (1,17%) ;
Enfants du Monde 5 (0,98%) ;
Artisans de paix 4 ( 0,78%) ;
Médicaments Sans Frontières 3 (0,58%) ;
Solidarité Santé 3 (0,58%).
Le pourcentage du tri est très différent d'une
association à l'autre à titre d'exemple l'ACCTE collecte 30
tonnes des MNU valorisables qui correspondent 0.94% et trie 40% de cette
quantité ce qui augmente sa part des MNU triés à 2,35%.
Les Oeuvres de l'Ordre de Malte récupère 1483 tonnes qui
correspondent à 46% des MNU valorisables totaux collectés et
trie juste 5% ce qui baisse sa part des MNU triés à 15.5%
Cette répartition se présente comme
suit :
Tableau 6 : Les quantités en tonnes des
MNU valorisables récupérés et des MNU triés par
chaque association
ASSOCIATIONS/organismes
|
Part Asso. des MNU Valorisables
tonnes (%)
|
Part Asso. des MNU triés en :
tonnes(%)
|
% Tri
|
ACCATE
|
30 (0,94)
|
12(2,35)
|
40,00
|
Enfance et Vie
|
42 (1.31)
|
15(2,94)
|
35,71
|
Artisans de paix
|
16 (0.50)
|
4(0,78)
|
25,00
|
Enfants du Monde
|
17(0.53)
|
5(0,98)
|
29,41
|
Frères des Hommes
|
67(2,09%)
|
15(2,94)
|
22,39
|
Kouki Colis de Vie
|
101(3,15)
|
28(5,49)
|
27,72
|
Médecins du Monde
|
79(2,46)
|
38(7,45)
|
48,10
|
Médicaments Sans Frontières
|
12(0,37)
|
3(0,58)
|
25,00
|
Missions et Développement
|
40(1,24)
|
10(1,96)
|
25,00
|
Oeuvres de l'Ordre de Malte
|
1483(46,31)
|
79(15,49)
|
5,33
|
Pharmaciens Sans Frontières
|
865(27,01)
|
167(32,74)
|
19,31
|
Résiac Bon Secours
|
25(0,78)
|
6(1,17)
|
24,00
|
Solidarité Internationale
|
150(4,68)
|
24(4,70)
|
16,00
|
Solidarité Santé .
|
14(0,43)
|
3(0,58)
|
21.43
|
Terre d'Amitié
|
261(8,15)
|
101(19,80)
|
38,70
|
TOTAL
|
3202(100%)
|
510 (100%)
|
|
Pour notre travail, nous nous sommes basés sur les
résultats de l'Ordre de Malte qui récupère la
quantité la plus importante (46.31%) des MNU et dont le tri est le plus
stricte et les résultas sont informatisés et valorisés en
quantité, qualité (nombre de boite et usage thérapeutique)
et coût (Tableaux annexe 4)
3. La distribution en nombres de boites
des MNU valorisables selon l'usage thérapeutique.
En 2003, 1548783 boites de médicaments en très
bonne état et dont la date limite de péremption est de plus de
un an à la date du tri, étaient triées pour des dons
humanitaires L'Ordre de Malte a classé ces boites selon leurs usages
thérapeutiques :
Système nerveux 494611(31,9%),
Voies digestives et métabolisme 244699 (15,8%),
Système cardiovasculaire 179593 (11,6%),
Anti-infectieux généraux à usage
systémique 166400 (10,7%),
Système musculaire et squelette 145283 (9,4%),
Système respiratoire 105777 (6,8 %),
sang et organes hématopoïétiques
77070(5%),
Médicaments dermatologiques 44885 (2,9%),
Hormones systémiques (hormones sexuelles exclues) 36132
(2,3%),
Système génito-urinaire et hormones sexuelles
23648 (1,5%),
Organes sensoriels 16737 (1,1%),
Autres 8911(0,6%) ; Antiparasitaires, insecticides 2097
(0,1%)
Boites vides 1742 (0,1%),
Antinéoplasiques et immunomodulairs 1198 (0,1%).
4. La valeur des MNU triés
Le coût (du gros et hors taxe) des médicaments
triés par l'Ordre de Malte est de 8118168 euros reparti comme
suit :
Les médicaments du système nerveux 1408310
(17,35 %),
Voies digestives et métabolisme 1664189 (20,5%),
Système cardiovasculaire 1492412 (18,38%),
Anti-infectieux généraux à usage
systémique 1487156 (18,32%),
Système musculaire et squelette 577049 (7,11%),
Système respiratoire 436761(5,38%),
Sang et organes hématopoïétiques 385563
(4,75%),
Médicaments dermatologiques 133633 (1,65%),
Hormones systémiques (hormones sexuelles exclues)
111931(1,38%),
Système génito-urinaire et hormones sexuelles
150405 (1,85%),
Organes sensoriels 46402 (0,57%),
Autres 17412 (1,45%),
Antiparasitaires, insecticides 11917 (0,15%),
Boites vides 46 753 (0,58%),
Antinéoplasiques et immunomodulairs 48275 (0,59%)
Tableau 7 : La distribution des
différentes classes ATC niveau 1 en quantité et en
valeur
Classe ATC niveau 1
|
Nombre de boites
|
La part en quantité (%)
|
Coût en €
|
la part en valeur (%)
|
N - Système nerveux
|
494611
|
31,9
|
1408310
|
17,35
|
A - Voies digestives et métabolisme
|
244699
|
15,8
|
1664189
|
20,5
|
C - Système cardiovasculaire
|
179593
|
11,6
|
1492412
|
18,38
|
J - Anti-infectieux généraux à usage
systémique
|
166400
|
10,7
|
1487156
|
18,32
|
M - Système musculaire et squelette
|
145283
|
9,4
|
577049
|
7,11
|
R - Système respiratoire
|
105777
|
6,8
|
436761
|
5,38
|
B - sang et organes hématopoïétiques
|
77070
|
5
|
385563
|
4,75
|
D - Médicaments dermatologiques
|
44885
|
2,9
|
133633
|
1,65
|
H - Hormones systémiques, hormones sexuelles exclues
|
36132
|
2,3
|
111931
|
1,38
|
G - Système génito-urinaire et hormones sexuelles
|
23648
|
1,5
|
150405
|
1,85
|
S - Organes sensoriels
|
16737
|
1,1
|
46402
|
0,57
|
V - Autres
|
8911
|
0,6
|
117412
|
1,45
|
P - Antiparasitaires, insecticides
|
2097
|
0,1
|
11917
|
0,15
|
X - sans code / vide
|
1742
|
0,1
|
46 753
|
0,58
|
L - Antinéoplasiques et immunomodulairs
|
1198
|
0,1
|
48275
|
0,59
|
TOTAL
|
1548783
|
100%
|
8118168
|
100%
|
5. Comparaison en quantité des
médicaments les plus vendus et des MNU triés.
Les six premières Classes ATC niveau 1 les plus vendus
en quantités correspondent bien aux six premières classes des MNU
triés.
Nous avons comparés les rangs occupés par chaque
classe pour les médicaments les plus vendus et pour les MNU
triés.
Les médicaments du système nerveux occupe
toujours la première place pour les ventes 2002 et 2003 et sont les
boites les plus triés parmi les MNU valorisables de l'Ordre de Malte
suivis par les médicaments des voies digestives et métabolisme
et les médicaments du système cardiovasculaire en
troisième rang.
D'autres classes de médicaments se retrouvent parmi les
dix premiers triés alors qu'elles sont absents de la liste des
20premiers produits les plus vendus à titres d'exemple les Hormones
systémiques, (hormones sexuelles exclues) qui occupent le
neuvième rang pour les MNU triés 2003. S'agirait-il d'un
problème d'observance ? (Tableau 7)
Tabeau 7 : Comparaison en quantité des
médicaments les plus vendus et les MNU triés.
Spécialités
pharmaceutiques (ATC niveau 1)
|
Rang pour la quantité
|
Nombre de boite
En unité
|
La part(%)
|
Rang en valeur
|
Coût en €
|
% valeur
|
MNU
2003
|
VENTES
2003 (2002)*
|
MNU 2003
|
VENTES
2003 (2002)
|
N - Système nerveux
|
1
|
1(1)
|
494611
|
31,9
|
4
|
2(3)
|
1408310
|
17,35
|
A - Voies digestives et métabolisme
|
2
|
2(2)
|
244699
|
15,8
|
1
|
3(2)
|
1664189
|
20,5
|
C - Système cardiovasculaire
|
3
|
3(3)
|
179593
|
11,6
|
2
|
1(1)
|
1492412
|
18,38
|
J - Antiifectieux généraux à usage
systémique
|
4
|
5(5)
|
166400
|
10,7
|
3
|
5(5)
|
1487156
|
18,32
|
M - Système musculaire et squelette
|
5
|
6(6)
|
145283
|
9,4
|
5
|
7(7)
|
577049
|
7,11
|
R - Système respiratoire
|
6
|
4(4)
|
105777
|
6,8
|
6
|
4(4)
|
436761
|
5,38
|
B - Sang et organes hématopoïétiques
|
7
|
10(10)
|
77070
|
5
|
7
|
9(9)
|
385563
|
4,75
|
D - Médicaments dermatologiques
|
8
|
7(7)
|
44885
|
2,9
|
9
|
10(8)
|
133633
|
1,65
|
H - Hormones systèmiques, hormones sexuelles exclues
|
9
|
**
|
36132
|
2,3
|
11
|
**
|
111931
|
1,38
|
G - Système génito-urinaire et hormones sexuelles
|
10
|
8(8)
|
23648
|
1,5
|
8
|
6(6)
|
150405
|
1,85
|
S - Organes sensoriels
|
11
|
*
|
16737
|
1,1
|
|
|
46402
|
0,57
|
Autres***
|
|
|
13948
|
0,9
|
|
|
224357
|
2,77
|
Total
|
|
|
1548783
|
100
|
|
|
8118168
|
100
|
* Nous avons pris le rang 2002 et 2003 pour les ventes car les
MNU correspondent à dates différentes
**Ne figure pas parmi les vingt classes des produits les plus
vendus
6. Classification des médicaments
selon l'intensité de leur gaspillage ou l'intensité de leur
consommation :
Nous avons classés en rang les vingt premières
Classes ATC niveau 2 des médicaments les plus vendus et nous avons
cherché leurs équivalences dans les MNU et Nous avons
utilisés le test statistique t pour savoir si on a une différence
entre les rangs des ventes et ceux des MNU.
La valeur absolue de t de la moyenne de la différence
entre le rang de vente en 2003 et le rang de MNU est de 0,16pour 18
degrés de liberté et p =0,05.
Donc Les données ne montrent pas une différence
significative entre les rangs de vente de 2003 et les rangs de MNU.
Par ailleurs, nous avons calculé la différence
entre le rang pour les ventes et le rang pour les MNU ce qui nous a permis
d'avoir une idée su l'intensité du gaspillage dans certains
classes de médicaments ou l'importance de leurs consommation ;
Dans les tableaux 8 et 9, les 8 dernières lignes
correspondent aux médicaments les moins vendus et les plus
trouvés parmi les MNU triés. A titre d'exemple les
médicaments de diabètes occupent le 4eme rang dans la liste des
MNU alors dans qu'il ne figure pas dans liste des 20 premiers produits les
plus vendus. S'agit-il d'un gaspillage dans cette classe ?
A contrario, Les vasculoprotecteurs, 5éme des plus
vendus, se retrouvent au 28éme rang dans les MNU, s'agit il d'une bonne
observance dans cette classe ?
Tableau 8 : Classes ATC niveau 2 les plus
vendus et les plus triés en quantités
Classes ATC niveau 2
|
Rang vente quantité
|
rang MNU
|
% MNU
|
Rang MNU-
Rang vente 2003
|
Rang MNU -rang vente 2002
|
A06 - Laxatifs
|
17 (17)
|
49
|
0,14
|
-32
|
-32
|
C05 - Vasculoprotecteurs
|
5 (5)
|
28
|
0,97
|
-23
|
-23
|
C10 - Hypolipidémiants
|
10 (16)
|
32
|
0,66
|
-22
|
-16
|
A01 - Préparations stomatologiques
|
14 (14)
|
35
|
0,52
|
-21
|
-21
|
N05 - Psycholeptiques
|
2 (2)
|
22
|
1,10
|
-20
|
-20
|
G03 -Hormones sexuelles
|
6 (6)
|
26
|
0,98
|
-20
|
-20
|
S01 - Médicaments ophtalmologiques
|
7 (8)
|
23
|
1,06
|
-16
|
-15
|
A02 - Médicaments pour les troubles de l'acidité
|
8 (7)
|
15
|
1,58
|
-7
|
-8
|
R05 - Médicaments du rhume et de l a toux
|
4 (4)
|
10
|
1,99
|
-6
|
-6
|
N02 - Analgésiques
|
1 (1)
|
1
|
27,71
|
0
|
0
|
N06 - Psychoanaleptiques
|
9 (11)
|
9
|
2,05
|
0
|
2
|
J01 - Antibactériens à usage systémique
|
3 (3)
|
2
|
9,97
|
1
|
1
|
A12 - Suppléments minéraux
|
13 (12)
|
12
|
1,68
|
1
|
0
|
A07 - Antidiarrhéiques
|
19 (19)
|
17
|
1,57
|
2
|
2
|
R01 - Préparations nasales
|
11 (9)
|
8
|
2,14
|
3
|
1
|
C09 - Médicaments agissant sur le système
rénine angiotensine
|
16 (15)
|
11
|
1,83
|
5
|
4
|
A03 - Antispasmodiques, anticholinergiques
|
12( 13)
|
5
|
4,47
|
7
|
8
|
M01 - Antinflammatoir es et antirhumatismaux
|
15 (10)
|
3
|
8,14
|
12
|
7
|
C01 - Médicaments en cardiologie
|
18 (18)
|
6
|
2,59
|
12
|
12
|
A10 - Médicaments du diabète
|
>20
|
4
|
5,05
|
|
|
H02- Corticoides à usage systèmique
|
>20
|
7
|
2,25
|
|
|
B01 - Antithrombotiques
|
>20
|
13
|
1,61
|
|
|
C03 - Diurétiques
|
>20
|
14
|
1,59
|
|
|
B03 - Préparations antianémiques
|
>20
|
16
|
1,58
|
|
|
R06 - Antihistaminique à usage systèmique
|
>20
|
18
|
1,51
|
|
|
B05- Substituts du sang et solutions de perfusion
|
>20
|
19
|
1,42
|
|
|
D08 - Antiseptiques et désinfectants
|
>20
|
20
|
1,28
|
|
|
Tableau 9 : Classes ATC niveau 2 les plus vendus et les
plus triés en valeur
Classes ATC niveau 2
|
Rang vente
|
rang MNU
|
% MNU
|
rang Vente-RangMNU 2003
|
Rang vente- rangMNU 2002
|
A06 - Laxatifs
|
17 (17)
|
49
|
0,14%
|
-32
|
-32
|
C05 - Vasculoprotecteurs
|
5 (5)
|
28
|
0,97%
|
-23
|
-23
|
C10 - Hypolipidémiants
|
10 (16)
|
32
|
0,66%
|
-22
|
-16
|
A01 - Préparations stomatologiques
|
14 (14)
|
35
|
0,52%
|
-21
|
-21
|
N05 - Psycholeptiques
|
2 (2)
|
22
|
1,10%
|
-20
|
-20
|
G03 -Hormones sexuelles
|
6 (6)
|
26
|
0,98%
|
-20
|
-20
|
S01 - Médicaments ophtalmologiques
|
7 (8)
|
23
|
1,06%
|
-16
|
-15
|
A02 - Médicaments pour les troubles de l 'aci
dité
|
8 (7)
|
15
|
1,58%
|
-7
|
-8
|
R05 - Médicaments du rhume et de l a toux
|
4 (4)
|
10
|
1,99%
|
-6
|
-6
|
N02 - Analgésiques
|
1 (1)
|
1
|
27,71%
|
0
|
0
|
N06 - Psychoanaleptiques
|
9 (11)
|
9
|
2,05%
|
0
|
3
|
J01 - Antibactériens à usage
systémique
|
3 (3)
|
2
|
9,97%
|
1
|
1
|
A12 - Suppléments minéraux
|
13 (12)
|
12
|
1,68%
|
1
|
0
|
A07 - Antidiarhhéiques
|
19 (19)
|
17
|
1,57%
|
2
|
2
|
R01 - Préparations nasales
|
11 (9)
|
8
|
2,14%
|
3
|
1
|
C09 - Médicaments agissant sur le système
rénine angiotensine
|
16 (15)
|
11
|
1,83%
|
5
|
|
A03 - Antispasmodiques, anticholinergiques
|
12( 13)
|
5
|
4,47%
|
7
|
|
M01 - Antinflammatoir es et antirhumatismaux
|
15 (10)
|
3
|
8,14%
|
12
|
|
C01 - Médicaments en cardiologie
|
18 (18)
|
6
|
2,59%
|
12
|
|
A10 - Médicaments du diabète
|
|
4
|
5,05%
|
|
|
H02- Corticoides à usage systèmique
|
|
7
|
2,25%
|
|
|
B01 - Antithrombotiques
|
|
13
|
1,61%
|
|
|
C03 - Diurétiques
|
|
14
|
1,59%
|
|
|
B03 - Préparations antianémiques
|
|
16
|
1,58%
|
|
|
R06 - Antihistaminique à usage systèmique
|
|
18
|
1,51%
|
|
|
B05- Substituts du sang et solutions de perfusion
|
|
19
|
1,42%
|
|
|
D08 - Antiseptiques et désinfectants
|
|
20
|
1,28%
|
|
|
V. Discussion :
A. Problèmes
méthodologiques
Il est difficile de donner des chiffres des MNU
collectés à l'échelle nationale, les seules données
que nous possédons aujourd'hui se sont le poids en tonnes des DIM et
des MNU valorisables.
Sur le plan qualitatif nous n'avons que les données
d'une seul association, celle de l'Ordre de Malte ce qui n'est pas
représentatif de la globalité des MNU collectés en
France.
Le pourcentage du tri varie d'une association à
l'autre, la valeur la plus faible est de 5% pour l'Ordre de Malte et la plus
élevée est de 48% pour l'association Médecins du monde.
Quel pourcentage faut il choisir pour avoir une idée
sur le gaspillage ?
La gestion des MNU est assez compliquée car elle
nécessite la mobilisation de plusieurs bénévoles
compétents.
Nous n'avons aucune estimation des MNU collectés par
les circuits parallèles.
Il est difficile de comparer d'une manière fiable les
chiffres de ventes des médicaments 2003 et ceux de MNU de l'odre de
Malte qui ne représente que 5% des 46% des MNU collectés par les
associations agréés.
Absence des données sur les rangs des ventes de
certains produits et qui sont bien renseignées en MNU.
B. Caractéristiques des MNU
triés
Notre étude donne un aperçu sur un
problème grave de santé publique qui est le gaspillage des
médicaments.
Les données que nous avons sont bien classés
selon la classification internationale ATC et sont issues de la seule
association qui fonctionne comme un vrai établissement
pharmaceutique.
Les six premières classes ATC niveau1 des
médicaments les plus vendus en unités correspondent bien au six
premières classes des MNU, il s'agit de :
N - Système nerveux
A - Voies digestives et métabolisme
C - Système cardiovasculaire
J - Anti-infectieux généraux à usage
systémique
M - Système musculaire et squelette
R - Système respiratoire
Ces résultats sonts confirmés par plusieurs
études21(*) ;
22(*)
Si on exclu la classe des médicaments du
système nerveux, les cinq classes restantes correspondent bien aux cinq
premières classes des MNU reçus en 2003 par un dispensaire
sénégalais qui reçoit des dons des MNU français.
L'absence des médicaments du système nerveux est
due à un tri sélectif pour des raisons de sécurité
sanitaires23(*)
Les études effectuées par les services de
sécurité sociale confirment que nous avons une surconsommation de
ces produits (cf. Surconsommation des médicaments)
Les rangs occupés par les 20 premières
différentes classes des MNU sont superposables à ceux des
médicaments les plus vendus : observation confirmée par le
test t.
La valeur numéraire des 1 548 783 boites
triés d'une manière très sélective et dont les
dates de péremption est de 1 an au minimum à la date du tri est
8118168 Euros.
Cette somme correspond juste à 5% des MNU triés
par l'Ordre de Malte.
De combien serait cette somme si on évaluait tous les
MNU valorisables collectés en France et qui ont une date de
péremption de moins d'un an !
Il est difficile à notre échelle et avec nos
moyens d'estimer la somme mais il est indiscutable qu'on est face à un
énorme gaspillage des médicaments en France.
C. Recommandations
Pour évaluer les MNU
Il serai nécessaire de :
-Diffuser la méthode du tri utilisée par l'Ordre
de Malte à toutes les associations agréées.
-Obliger les communications des différentes classes de
médicaments non utilisés et de leurs valeurs aux autorités
responsables, comme pour les chiffres des ventes à l'AFSSAPS.
-Effectuer des enquêtes pour avoir une estimation des
quantités des MNU collectés par les circuits parallèles
(questionnaires immigrés et MNU ; tourisme et MNU ;
associations non agrées...)
Pour limiter le gaspillage
-Sensibiliser les prescripteurs et le grand public sur
l'ampleur du phénomène.
Le programme mené par l' Assurance Maladie depuis 2002
et dont l'objectif était : « mieux utiliser les
antibiotiques, pour préserver leur efficacité »
s'est révélé efficace ; depuis cette date et
jusqu'à fin 2004 on a constaté une baisse de
la consommation de 16% sur l'ensemble de la population et de plus de 20%
(20,6%) chez les 0-6 ans. Au total 6,4 millions de traitements
inappropriés ont été évités depuis
200224(*).
-Délivrer les médicaments sous le
conditionnement le plus économique compatible avec les mentions figurant
sur l'ordonnance.
-Améliorer l'observance et surtout chez les personnes
âgées.
VI. ANNEXES
A. ANNEXE 1 : Résultats CYCLAMED
pour l'année 2003
Bilan global 2003
|
1995
|
2002
|
2003
|
Progressions
|
( tonnes)
|
( tonnes)
|
( tonnes)
|
2003/1995
|
2003/2002
|
REDISTRIBUTION HUMANITAIRE
|
1 515
|
629
|
510
|
- 66 %
|
- 19 %
|
RECUPERATION ENERGETIQUE
|
5 379
|
13 444
|
14 207
|
+ 164 %
|
+ 6 %
|
VALORISATION TOTALE
|
6 894
|
14 073
|
14 717
|
+ 113 %
|
+ 5 %
|
Classement des régions 2003
|
Meilleur score / habitant
|
gr/h
|
|
Meilleure Progression 03/02
|
%
|
|
Classement Général
|
Nb de Points*
|
1
|
LIMOUSIN
|
345
|
1
|
LIMOUSIN
|
+16
|
1
|
LIMOUSIN
|
2
|
2
|
NORD/PAS-DE-CALAIS
|
318
|
2
|
BASSE-NORMANDIE
|
+11
|
2
|
BRETAGNE
|
12
|
3
|
CHAMPAGNE-ARDENNE
|
296
|
3
|
LORRAINE
|
+10
|
3
|
LORRAINE
|
13
|
4
|
AUVERGNE
|
286
|
4
|
AQUITAINE
|
+10
|
4
|
NORD/PAS-DE-CALAIS
|
16
|
5
|
BRETAGNE
|
285
|
5
|
PICARDIE
|
+9
|
5
|
CHAMPAGNE-ARDENNE
|
16
|
6
|
POITOU-CHARENTES
|
285
|
6
|
MIDI-PYRENEES
|
+9
|
6
|
AQUITAINE
|
16
|
7
|
HAUTE-NORMANDIE
|
281
|
7
|
BRETAGNE
|
+8
|
7
|
MIDI-PYRENEES
|
17
|
8
|
BOURGOGNE
|
272
|
8
|
ALSACE
|
+6
|
8
|
CENTRE
|
19
|
9
|
CENTRE
|
264
|
9
|
ILE DE FRANCE
|
+6
|
9
|
BASSE-NORMANDIE
|
20
|
10
|
LORRAINE
|
262
|
10
|
CENTRE
|
+6
|
10
|
AUVERGNE
|
22
|
11
|
MIDI-PYRENEES
|
259
|
11
|
P.A.C.A
|
+5
|
11
|
PICARDIE
|
22
|
12
|
AQUITAINE
|
258
|
12
|
LANGUEDOC-ROUSSILLON
|
+4
|
12
|
P.A.C.A.
|
24
|
13
|
P.A.C.A.
|
258
|
13
|
CHAMPAGNE-ARDENNE
|
+4
|
13
|
POITOU-CHARENTES
|
26
|
14
|
LANGUEDOC-ROUSSILLON
|
256
|
14
|
NORD/PAS-DE-CALAIS
|
+4
|
14
|
HAUTE-NORMANDIE
|
26
|
15
|
PAYS-DE-LA-LOIRE
|
255
|
15
|
PAYS-DE-LA-LOIRE
|
+4
|
15
|
LANGUEDOC-ROUSSILLON
|
26
|
16
|
FRANCHE-COMTE
|
240
|
16
|
RHONE-ALPES
|
+4
|
16
|
ALSACE
|
28
|
17
|
PICARDIE
|
234
|
17
|
FRANCHE-COMTE
|
+4
|
17
|
BOURGOGNE
|
29
|
18
|
BASSE-NORMANDIE
|
231
|
18
|
AUVERGNE
|
+3
|
18
|
PAYS-DE-LA-LOIRE
|
30
|
19
|
RHONE-ALPES
|
217
|
19
|
HAUTE-NORMANDIE
|
+3
|
19
|
ILE DE FRANCE
|
30
|
20
|
ALSACE
|
215
|
20
|
POITOU-CHARENTES
|
+1
|
20
|
FRANCHE-COMTE
|
33
|
21
|
ILE DE FRANCE
|
205
|
21
|
BOURGOGNE
|
-1
|
21
|
RHONE-ALPES
|
35
|
22
|
CORSE
|
167
|
22
|
CORSE
|
-20
|
22
|
CORSE
|
44
|
B. ANNEXE 2 : Les principes
directeurs applicables aux dons de médicaments
Pour améliorer la qualité des dons de
médicaments, l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a
publié des principes directeurs qui ont été
élaborés avec le concours des principales organisations
humanitaires, témoins des multiples problèmes causés par
des dons inadéquats.
Ces principes répondent à des impératifs
portant sur :
* le choix des médicaments
* l'assurance de la qualité
* la présentation, l'emballage et
l'étiquetage
* l'information et la gestion
Fiche technique 1
Les principes directeurs applicables aux dons de
médicaments
Pour améliorer la qualité des dons de
médicaments, l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a
publié des principes directeurs qui ont été
élaborés avec le concours des principales organisations de
secours médical, témoins des multiples problèmes
causés par des dons inadéquats. Le document suivant est
extrait du document publié en 1996 par l'OMS.
Choix des médicaments
1. Tous les dons de médicaments doivent être
basés sur un besoin exprimé et être adaptés au
profil épidémiologique du pays bénéficiaire. Les
médicaments ne doivent pas être expédiés sans le
consentement préalable du bénéficiaire.
2. L'utilisation de tous les médicaments offerts ou de
leurs équivalents génériques doit être
approuvée dans le pays bénéficiaire et tous ces
médicaments doivent figurer sur la liste nationale des
médicaments essentiels ou, à défaut de liste nationale,
sur la liste modèle OMS des médicaments essentiels, à
moins que le bénéficiaire n'ait expressément donné
des indications contraires.
3. La présentation, le dosage et la forme
pharmaceutique des médicaments offerts devraient dans la mesure du
possible être analogues à ceux des médicaments
utilisés généralement dans le pays
bénéficiaire.
Assurance de la qualité et durée de
conservation
4. Tous les médicaments qui font l'objet de dons
devraient provenir de sources fiables et être conformes aux normes de
qualité du pays donateur et du pays bénéficiaire. Le
système OMS de Certification de la qualité des produits
pharmaceutiques entrant dans le commerce international devrait être
utilisé.
5. Des médicaments qui ont été
délivrés aux patients puis retournés à la pharmacie
ou à d'autres officines, ou qui ont été distribués
aux membres des professions de santé sous forme d'échantillons
gratuits, ne devraient pas faire l'objet de dons.
6. A leur arrivée dans le pays
bénéficiaire, tous les médicaments faisant l'objet de dons
devraient être encore valables au moins une année. Une exception
pourrait être consentie pour les dons directs à des
établissements de santé déterminés, pour autant que
le responsable de la réception des médicaments reconnaisse
être informé de leur durée de conservation, et que la
quantité et la durée de conservation permettent de les utiliser
avant la date de péremption. Dans tous les cas, il est important que les
dates d'arrivée et de péremption soient communiquées au
destinataire suffisamment à l'avance.
Présentation, emballage et étiquetage
7. Les étiquettes de tous les médicaments
devraient être libellées dans une langue comprise par les
professionnels de la santé du pays bénéficiaire;
l'étiquette figurant sur chaque emballage individuel devrait mentionner
au moins la dénomination commune internationale (DCI), le numéro
de lot, la forme pharmaceutique, la teneur en principes actifs, le nom du
fabricant, la quantité contenue dans l'emballage, les conditions de
conservation et la date de péremption.
8. Les médicaments offerts doivent autant que possible
être conditionnés en grandes quantités ou comme pour les
hôpitaux.
9. Tous les dons de médicaments devraient être
conditionnés conformément aux règlements internationaux en
vigueur en matière d'expédition et accompagnés d'une liste
de colisage détaillée indiquant le contenu de chaque carton
numéroté et précisant la DCI, la forme pharmaceutique, la
quantité, le numéro de lot, la date de péremption, le
volume, le poids et, le cas échéant, les conditions de
conservation particulières. Le poids de chaque carton ne devrait pas
excéder 50 kg. Un même carton ne devrait pas contenir à la
fois des médicaments et d'autres fournitures.
Information et gestion
10. Les bénéficiaires devraient être
avisés de tous les dons de médicaments envisagés,
préparés ou déjà expédiés.
11. Dans le pays bénéficiaire, la valeur
déclarée du don de médicaments doit être
basée sur le prix de gros de son équivalent
générique dans le pays bénéficiaire ou, à
défaut d'une telle information, sur le prix de gros sur le marché
mondial de son équivalent générique.
12. Les coûts des transports locaux et
internationaux, de l'entreposage, du dédouanement, et du stockage et de
la manutention dans de bonnes conditions devront être à la charge
de l'organisme donateur, à moins qu'il n'en ait été
décidé autrement en accord avec le bénéficiaire
C. Annexe 3 : Les cinquante
produits les plus vendus en officine en 2003
1- En valeur
|
2- En quantités
|
Rang 2003
(rang 2002)
|
Produit
|
Classe
|
Rang 2003
(rang 2002)
|
Produit
|
Classe
|
1 (1)
|
MOPRAL
|
Antiulcéreux
|
1 (1)
|
DOLIPRANE
|
Antalgique
|
2 (2 )
|
TAHOR
|
Hypolipidémiant
|
2 (2)
|
EFFERALGAN
|
Antalgique
|
3 (3)
|
PLAVIX
|
Antiagrégant plaquettaire
|
3 (3)
|
DAFALGAN
|
Antalgique
|
4 (7)
|
SERETIDE
|
Antiasthmatique
|
4 (6)
|
STILNOX
|
Hypnotique
|
5 (5)
|
ELISOR
|
Hypolipidémiant
|
5 (7)
|
KARDEGIC
|
Antiagrégant plaquettaire
|
6 (6)
|
ZOCOR
|
Hypolipidémiant
|
6 (8)
|
LEVOTHYROX
|
Hormones
|
7 (7)
|
VASTEN
|
Hypolipidémiant
|
7 (5)
|
SPASFON
|
Antispasmodique
|
8 (8)
|
DEROXAT
|
Antidépresseur
|
8 (10)
|
PROPOFAN
|
Antalgique
|
9 (10)
|
AMLOR
|
Antihypertenseur
|
9 (4)
|
DI-ANTALVIC
|
Antalgique
|
10 (9)
|
VIOXX
|
Antiarthrosique
|
10 (12)
|
ADVIL
|
Antalgique
|
11 (11 )
|
DOLIPRANE
|
Antalgique
|
11 (11)
|
DAFLON
|
Veinotonique
|
12 (34)
|
SYMBICORT
|
Antiasthmatique
|
12 (9)
|
ASPEGIC
|
Antalgique
|
13 (17)
|
TRIATEC
|
Antihypertenseur
|
13 (15)
|
DEROXAT
|
Antidépresseur
|
14 (49 )
|
INEXIUM
|
Antiulcéreux
|
14 (17)
|
ELUDRIL
|
O.R.L. -antibactérien
|
15 (12)
|
EFFERALGAN
|
Antalgique
|
15 (14)
|
MAGNE B6
|
Métabolisme
|
16 (13)
|
CELEBREX
|
Antiarthrosique
|
16 (13)
|
MOPRAL
|
Antiulcéreux
|
17 (16)
|
ORELOX
|
Antibiotique
|
17 (21)
|
TAHOR
|
Hypolipidémiant
|
18(14)
|
OGAST
|
Antiulcéreux
|
18 (18)
|
VOLTARENE
|
Antiinflammatoire
|
19 (18)
|
LOVENOX
|
Anticoagulant
|
19 (23)
|
ENDOTELON
|
Veinotonique
|
20 (23)
|
ARICEPT
|
Antidépresseur
|
20(16 )
|
ZYRTEC
|
Antihistaminique
|
21 (20)
|
LANZOR
|
Antiulcéreux
|
21 (19)
|
MOTILIUM
|
Antiémétique
|
22 (27)
|
APROVEL
|
Antihypertenseur
|
22 (27)
|
GLUCOPHAGE
|
Antidiabétique
|
23 (29)
|
PARIET
|
Antiulcéreux
|
23 (22)
|
TEMESTA
|
Anxiolytique
|
24 (21)
|
SEROPRAM
|
Antidépresseur
|
24 (20)
|
RENUTRYL
|
Nutrition
|
25 (19)
|
TANAKAN
|
Vasodilatateur
|
25 (25)
|
GINKOR
|
Veinotonique
|
26 (25)
|
SUBUTEX
|
Traitement substitutif
|
26 (36)
|
ORELOX
|
Antibiotique
|
27 (24)
|
PYOSTACINE
|
Antibiotique
|
27(24)
|
GAVISCON
|
Antiacide
|
28 (70)
|
ZYPREXA
|
Neuroleptique
|
28 (32)
|
PIASCLEDINE
|
Antirhumastismal
|
29 (32)
|
COVERSYL
|
Antihypertenseur
|
29 (41)
|
FORLAX
|
Laxatif
|
30 (61 )
|
INIPOMP
|
Antiulcéreux
|
30 (39)
|
PIVALONE
|
O.R.L.
|
31 (102)
|
FOSAMAX
|
Traitement ostéoporose
|
31 (43)
|
LYSOPAINE
|
O.R.L.
|
32 (51)
|
COAPROVEL
|
Antihypertenseur
|
32 (33)
|
LAMALINE
|
Antalgique
|
33 (33)
|
AVONEX
|
Traitement sclérose en plaques
|
33 (60)
|
OROPIVALONE
|
O.R.L. -antibactérien
|
34 (26)
|
LIPANTHYL
|
Hypolipidémiant
|
34 (76)
|
RHINOFLUIMUCIL
|
O.R.L.
|
35 (28)
|
DAFLON
|
Veinotonique
|
35 (62)
|
ELISOR
|
Hypolipidémiant
|
36 (15 )
|
PROZAC
|
Antidépresseur
|
36 (127)
|
LYSANXIA
|
Anxiolytique
|
37 (44)
|
LAMISIL
|
Antifongique
|
37 (42)
|
NUROFEN
|
Antalgique
|
38 (38)
|
RISPERDAL
|
Antipsychotique
|
38 (57)
|
CYSTINE B6
|
Préparation
|
39 (39)
|
COZAAR
|
Antihypertenseur
|
39 (55)
|
SUBUTEX
|
Traitement substitutif
|
40 (67)
|
NEURONTIN
|
Antiépileptique
|
40 (57)
|
AMLOR
|
Antihypertenseur
|
41 (55)
|
EFFEXOR
|
Antidépresseur
|
41 (59)
|
MAXILASE
|
O.R.L.
|
42 (-)
|
GLIVEC
|
Antinéoplasique
|
42 (49)
|
TANAKAN
|
Vasodilatateur
|
43 (36)
|
REBETOL
|
Traitement de l.hépatite C
|
43 (63)
|
MÉDIATOR
|
Hypolipidémiant
|
44 (30)
|
XALATAN
|
Antiglaucomateux
|
44 (45)
|
DI-ALGIREX
|
Antalgique
|
45 (56)
|
ZOLOFT
|
Antidépresseur
|
45 (60)
|
METEOSPASMYL
|
Antispasmodique
|
46 (48)
|
TAREG
|
Antihypertenseur
|
46 (26)
|
LEXOMIL
|
Anxiolytique
|
47 (42)
|
ZELITREX
|
Antiviral systémique
|
47 (64)
|
HEPT A MYL
|
Vasodilatateur
|
48 (37)
|
ART 50
|
Antiarthrosique
|
48 (47)
|
KETUM
|
Antinflammatoire
|
49 (22)
|
VASTAREL
|
Antiangoreux
|
49 (72)
|
NUREFLEX
|
Antalgique
|
50 (1292)
|
VIRAFERON
|
Immunomodulateur
|
50 (73)
|
ZOCOR
|
Hypolipidémiant
|
O.R.L. Oto-Rhino-Laryngologie
N.B. Les médicaments pour lesquels aucun
classement antérieur n'est mentionné n'étaient pas encore
commercialisés en officine en 2002. Les lignes surlignées en vert
correspondent aux produits apparaissant dans les deux classements (valeur et
quantités).
D. ANNEXE 4 : Tableau MNU de
l'Ordre de Malte
![](Medicaments-achetes-rembourses-et-non-utilises-en-France-Apercu-dun-gaspillage5.png)
![](Medicaments-achetes-rembourses-et-non-utilises-en-France-Apercu-dun-gaspillage6.png)
![](Medicaments-achetes-rembourses-et-non-utilises-en-France-Apercu-dun-gaspillage7.png) ![](Medicaments-achetes-rembourses-et-non-utilises-en-France-Apercu-dun-gaspillage8.png)
E. ANNEXE 5 : Classification
utilisée par l'Ordre de Malte
![](Medicaments-achetes-rembourses-et-non-utilises-en-France-Apercu-dun-gaspillage10.png)
F. ANNEXE 6 : Classification
ATC
![](Medicaments-achetes-rembourses-et-non-utilises-en-France-Apercu-dun-gaspillage11.png)
![](Medicaments-achetes-rembourses-et-non-utilises-en-France-Apercu-dun-gaspillage12.png)
VII. Bibliographie
* 1 IGAS Rapport n°2005 001
« Enquête sur le dispositif de recyclage des médicaments
« Cyclamed »
* 2 Ballu O. Statut des
médicaments non utilisés (M.M.U) Mémoire de l'école
Nationale de la santé Publique-2003
* 3 Revue Médicale de
l'Assurance maladie vol 34, n° 4, octobre 2003.
* 4 Enquête nationale
inter régimes « pratiques d'instauration des traitements
médicamenteux hypolémiémiants en France en 2002 »
publiée en décembre 2003
* 5 DREES Etudes et
résultats n° 285. Janvier 2004.
* 6 CNAMTS. Faits marquants.
Edition 2003.
* 7 Lancet 2001. 357 ; 1851-2
* 8 CNAMTS. Ensemble de
documents présentés par la CNAMTS lors d'une conférence de
presse en date du 19 septembre 2003
* 9L.LETERME et Y.S. SINGLAN.
Prescription et utilisation d'un hypnotique, la zopiclone.. Rev. Med. Assurance
Maladie vol 32 n° 1 janvier 2001, p 11..
* 10 Dossier de presse Juin
2004. CNAMTS « inducteurs de l'ovulation étude faite sur 728
patientes en 2002.
* 11 CNAMTS. Evaluation des
pratiques. Enquête inter régimes : le traitement par hormone de
croissance.Juin 2004 ; p 56.
* 12 MEDIC'AM. Juillet 2003.
« Les médicaments remboursés par le régime
général de l'assurance maladie au cours des années
200& et 2002 » p 102.
* 13 CNAMTS. Janvier 2003.
« Onze associations médicamenteuses formellement contre
indiquées. Situation en 2000 »
* 14 Rev.Med. Assurance
Maladie. Vol 32 n° 1. Janvier 2001
* 15 CNAMTS Faits marquants
Edition 2001
* 16 A faire :
anciennement 49
* 17 Catherine SERMET .
Enquête Santé et Protection Sociale (ESPS) 2000 du CREDES.
* 18 Emeriau J. P., Fourrier
A., Dartigues J. F., Begaud B., 1998, Prescriptions médicamenteuses chez
les personnes âgées, Bull.Acad.Natl.Med, vol 182, n° 7, pp.
1419-1428.)
* 19 Mc Leod PJ, Huang AR,
Tamblyn RM et al. Defining inappropriate practices in prescribing for elderly
people. A national consensus panel. Can Med Ass J 1997 ; 156 : 385-391. Avorn J
Improving drug use in elderly patients JAMA 2001 ; 286 : 2866-2868).
* 20 Komadja et al. Ambulatory
heart failure management in private practice in France. European Journal of
Heart Failure 2001,3 : 503-7. Ganz DA et al. Age-related differences in
management of heart disease : a study of cardiac medication use in older
cohort. JAGS 1999 47;145-50. Gage et al. Stroke 2000 ;31 :822-827.
* 21 MARCHISET-FERLAY N.,
GERBAUD L., SAUVANT M-P. et al .« Description des
Médicaments Non Utilisés (MNU) dans les pharmacies du Puy de
Dôme », Revue Epidémiologique de Santé publique,
2001, n° 49, 551-558.
* 22 Terral J. Les
Médicaments Non Utilisés : Les associations humanitaires et
la filière Cyclamed. Thèse Doctorats en Pharmacie 1996
* 23 Tohouégnon
Opportin Félix Atchadé « Les Médicaments Non
Utilisés : Quelle place dans la stratégie d'accès aux
médicaments ? Sujet de mémoire du DEA.
* 24Assurance maladie
« Les antibiotiques moins automatiques : une évolution des
comportements » Communiqué de presse 12 janvier 2005.
Sites utiles
http://www.ameli.fr/174/DOC/1591/dp.html
: prescriptions médicales
www.amaassn.org/ama/pub/article/2036-2527.html
http://www.whocc.no/atcddd/
www.ined.fr : le
site de l'Institut national d'études démographiques (Ined),
pour les éléments sur la France.
www.prb.org : le
site du Population Reference Bureau, organisme indépendant
américain. Les meilleures analyses
Série de graphiques sur
www.prb.org/
content/NavigationMenu/PRB/PRB_Library/Graphics_Bank/Population_Trends2/Population_Trends.htm
www.un.org/esa/population/unpop.htm
et http://esa.un.org/unpp/ : les données
des Nations unies, les chiffres de référence.
http://www.unpf.org/cyclamed/
http://agmed.sante.gouv.fr/ :
pour les résultats des déclarations des ventes des
médicaments
|