CHAPITRE III
ANALYSE DE LA PRATIQUE DE LA GESTION DES RISQUES
FINANCIERS LIES AUX CONTRATS D'ASSURANCE VIE A L'UAT-VIE
La gestion des contrats d'assurance vie dans un environnement
concurrentiel exige non seulement la maîtrise du circuit de vente des
contrats mais aussi la nécessité d'asseoir une stratégie
rigoureuse de gestion des risques financiers qu'induit le placement des flux de
trésorerie. Certes, UAT-VIE a su, avec le temps, asseoir une
réelle politique en la matière. Mais, il en conviendrait, de
passer en revu le système mis en place afin de mettre en exergue les
forces et les faiblesses majeures pour suggérer des approches de
solutions.
SECTION 1 : ANALYSE CRITIQUE DE
L'EXISTANT
1 - FORCES DU SYSTÈME
Le système de la gestion des risques à l'UAT-VIE
à savoir les achats des titres financiers, les placements et la gestion
des taux financiers, permet d'anticiper les éventuels sinistres tels que
les rachats anticipés et les décès. Ainsi, pour mettre
à bien ce système, la compagnie a mis sur pied un logiciel
SUNULIFE V1 qui permet de gérer les états des polices
d'assurances (les provisions mathématiques, la valeur des rachats, les
primes à payer, etc.). Ce système permet de gérer les
sinistres et permet de dégager une légère marge qui
facilite à son tour de couvrir d'autres charges de gestion. Mais que se
passerait-il si sur le marché, s'il arrive une large flambée du
taux des produits financiers et des placements ?
C'est pourquoi malgré les multiples atouts du
système de gestion des épargnes mis en place, certains
problèmes sont identifiés lors des travaux qui nous
étaient confiés.
2 - FAIBLESSES DU SYSTÈME DE GESTION DES RACHATS
Comme nous l'avons déjà remarqué, la
réserve de capitalisation n'est pas une bonne protection contre le
risque de rachat, car d'une part, elle est vite épuisée suite
à une demande très accrue de rachat et d'autre part son
utilisation est limitée par le taux garanti qui empêche
l'adaptation au taux de marché en cas de baisse. La provision pour les
aléas brutaux de rendement et l'absence de politique de lissage
symétrique en cas de hausse de taux d'intérêt en sont aussi
des faiblesses du système. Ainsi ce système de gestion
présente des anomalies tels que :
- Le logiciel utilisé, SUNULIFE qui n'arrive pas
à bien gérer les polices. Cela est dû à une
défaillance dans son écriture. C'est pourquoi, sur certaines
polices, les valeurs de rachats et la provision mathématique, sans
aucune opération, varient du jour au lendemain. En cas de constat, il
faudra appeler le gestionnaire informaticien qui a écrit le logiciel
depuis Sénégal pour qu'il puisse régulariser le compte du
client. Ce qui rend difficile la gestion du système :
- le système mis en place pour la gestion des rachats
est très fragile de telle sorte que on n'arrive pas à
réduire les rachats et à maîtriser les taux de rendements.
Notons qu'au cours de notre stage, nous avons assisté à une
pléthore de demande de rachats d'une valeur globale de dix millions de
francs CFA ce qui a joué sur la trésorerie de la
société.
- le système mis en place n'a pas aussi prévu
une gestion efficace des taux de rendement ainsi que le taux de financement des
titres et des placements de fonds ce qui rend très difficile une bonne
gestion financière.
Au vu de tout ceci, l'assureur doit donc penser à
d'autres moyens de protection contre ces risques de rachats et de taux qu'il
court. Les marchés des obligations et des actions avec les
différentes options présentent des possibilités
immenses.
SECTION 2 : ACTIONS POUR L'ADOPTION DE NOUVEAUX
CRITÈRES DE GESTION DES RISQUES FINANCIERS À L'UAT-VIE
Nous venons d'identifier les risques financiers auxquels nous
allons essayer d'apporter quelques solutions.
1 - ACTION SUR LE LOGICIEL DE GESTION
Un outil de gestion étant un élément
très indispensable dans la vie d'une entreprise, il faudrait qu'il soit
efficace pour pourvoir au besoin de la bonne gestion financière de la
compagnie. Pour arriver au bout de ce problème, nous proposons la mise
en application du logiciel SAARI Nouvelle Version, un outil, que nous jugeons
efficace et qui est de nos jours utilisé pour des gestions de taille.
Son application à UAT-VIE serait une des meilleures solutions aux
diverses difficultés.
2- ACTIONS SUR LE SYSTEME DE GESTION DES RACHATS
Pour diminuer l'augmentation des demandes de rachat, ce qui a
une influence sur la situation financière de la compagnie, nous
proposons :
- une prolongation de la durée d'exécution de la
demande à deux (2) mois au lieu d'un (1) mois que pratique la
société de la date d'introduction de la demande à la date
de l'accord final,
- une transformation des demandes de rachats en une demande
d'avance de fonds sous forme de prêt comme cela se fait à la
banque et la différence ne serait qu'au niveau de la durée. Cela
permettrait aux clients qui sentent le besoin, au lieu d'aller faire des
prêts en banque avec taux très élevé, de demander
une avance à l'assureur qui la lui accorde avec le payement d'un taux un
peu plus élevé que celui des rachats qui est 5% et le client est
tenu de rembourser. Cela permettrait une baisse des demandes de rachat et
renforcerait la trésorerie de la société.
3- - ACTIONS SUR LES TAUX DE RENDEMENT
Enfin, en ce qui concerne la gestion des taux de rendement
des placements, il faut que la société adopte des nouvelles
stratégies pour y arriver puisqu'elle est tenue de payer des
intérêts sur les dépôts des clients. Nos propositions
à ces risques de taux tournent autour de :
- la pratique de la stratégie
« future rate agreement » F.R.A
C'est un instrument qui permet de fixer le taux
d'intérêt d'un placement quelque soit l'évolution des taux.
En vendant le contrat de F.R.A, l'assureur fixe le taux de son futur prêt
et se couvre contre le risque de réinvestissement. Le
différentiel de taux s'apprécie par rapport à un taux de
référence, généralement PIB OR. A la
différence, l'assureur reçoit (ou paie) une différence
entre les intérêts calculés au taux de F.R.A et les
intérêts qu'il percevra réellement ;
- l'investissement dans des titres obligataires
à taux variable
Une obligation à taux variable est un titre de dette
dont l'échéancier de flux n'est pas parfaitement connu à
l'émission. Le coupon d'une obligation à taux variable n'est pas
fixe, mais indexé sur un taux observable (généralement un
taux court terme, l'Euribor 6 mois par exemple). A chaque
échéance du coupon, la valeur de celui-ci sera calculée en
fonction de ce taux de marché. Ceci permet d'annuler le risque de taux
car l'émetteur de ce titre est sûr qu'à tout instant, il
est endetté au taux du marché, ni plus, ni moins.
Ces nouveaux instruments permettront à l'UAT-VIE de
ne pas s'inquiéter face à une hausse brutale des taux de
placements c'est-à-dire la différence entre le taux de rendement
des actifs et le taux de marché se trouve diminué ; ainsi la
compagnie pourra éviter le risque le plus dangereux des rachats massifs.
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