« A l'heure actuelle, il est
généralement reconnu que tout travail théorique
sérieux en matière économique exige une connaissance
mathématique importante. »
KAMIANTAKO
MIYAMUENI
Au président fondateur du fonds
GRESKA TRADE WAYS,
Monsieur Greska KAYEMBE NSENDAAVANT-PROPOS
A l'heure où la conquête économique rend
déjà compte des observations qu'elle a suscitées et
où, simultanément les phénomènes économiques
se couvrent d'un tissu de relations de plus en plus serré, un appel aux
mathématiques devient large et évident pour l'étude des
faits ponctuels. A ce propos, Adhin J. écrit : « les
méthodes mathématiques sont devenues très populaires en
sciences économiques. Elles présentent un avantage évident
en ce qu'elles permettent de tenir pleinement compte des influences
réciproques d'un nombre élevé de variables et de les
mettre en lumière en termes quantitatifs. Il est dès lors
possible de voir beaucoup plus clairement l'ordre de grandeur de chacun des
phénomènes étudiés » 1(*)
Et Guerrien Bernard de
renchérir : « l'utilisation des
mathématiques, à condition qu'elle soit faible correctement
comporte un certain nombre d'avantages ... Elle permet de présenter de
façon simple beaucoup de raisonnements dont la formulation
« littéraire » serait particulièrement
lourde. Mais surtout, elle oblige à préciser les
hypothèses sous-jacentes à telle ou telle démonstration,
ce qui permet de connaître son domaine de validité »
2(*)
Ce travail voudrait répondre à certaines
exigences en présentant, outre les lois économiques
récurrentes et traditionnelles, un nombre limité des
phénomènes économiques à toutes échelles qui
mettent en évidence la complexité des faits et introduisent
l'analyse économique. Ainsi, des thèmes aussi variés que
la demande, l'offre, la
production, la consommation, ... pourront
être abordés dans un cadre spatial spécifiquement
mathématique mais aussi dans le temps car certains types d'analyse
économique ont l'objet soit de tracer et d'étudier les sentiers
temporels des variables, soit de déterminer si, étant
donné une période de temps suffisante, ces variables convergent
vers certains variables d'équilibre.
La mathématisation des phénomènes
économiques et de leurs relations permet de dépasser la simple
énumération des faits pour aboutir à la
compréhension dynamique des grands défis de l'époque
contemporaine en matière économique. L'examen mathématique
et la comparaison des phénomènes économiques, par
exemple, éclairent singulièrement les problèmes
mondiaux nés de l'inégale répartition des ressources
naturelles et de la dissociation spatiale de la production et de la
consommation.
Un effort particulier a été porté en vue
de la compréhension des phénomènes économiques
abordés : quelques notions mathématiques ont
été mises en lumière, telle que l'étude des
fonctions, la notion des déterminants, les équations, la
géométrie analytique descriptive, etc.
Ce travail ne visera à ne rien donner qui
dépasse ce qui lui est strictement nécessaire tout en
s'efforçant de ne pas lui donner moins qu'il n'en faut. Il comprend deux
parties : la première subdivisée en deux chapitres, est
consacrée au rapport entre mathématiques et
phénomènes économiques. Le chapitre premier parle des
considérations générales et le second chapitre
introduit aux mathématiques et phénomènes
économiques.
La deuxième partie, consacrée aux
applications des mathématiques aux phénomènes
économiques, comprend deux chapitres. Nous avons commencer par
donner quelques éléments de l'algèbre et de la
géométrie analytique descriptive (chapitre 3), et
mettant l'accent sur le fait que les variables économiques sont
susceptibles d'être enregistrées à une date donnée,
ce qui fait que le facteur temps y joue un rôle non négligeable,
nous avons parlé de l'analyse dynamique (chapitre 4).
Ce travail n'aurait pas vu le jour sans l'effort
concerté d'un grand nombre de personnes. Nous devons une dette
intellectuelle envers tous les professeurs, chefs de travaux et assistants de
la faculté des Sciences Economiques et de Gestion de l'Université
de Lubumbashi pour leurs enseignements et encadrements qui ont
constitué, pour nous, un outil privilégié sans lequel
notre recherche n'aurait pas été autrement plus fluide et
facilement assimilables.
Nous avons apprécié le concours du professeur
KIMENYEMBO MAFINGE, qui en dépit de ses occupations, a pu capitaliser sa
disponibilité en vue de coordonner notre recherche.
Il nous est particulièrement agréable de
pouvoir remercier le professeur KAMIANTAKO MIYAMUENI et le chef de travaux
KIBOYA KETA qui ont pu démystifier les mathématiques en sciences
économiques et de gestion et nous ont inspiré de mener une
recherche à ce propos.
Nous demeurons cependant le seul responsable des faiblesses
éventuelles contenues dans ce travail. Si par ailleurs quelques erreurs
y subsistent, nous en prenons notre part de responsabilité et
sérions reconnaissant au lecteur de bien vouloir nous les signaler
à fin de correction.
KAYEMBE NSENDA
INTRODUCTION GENERALE
1. Présentation du
sujet
A mesure que la mathématisation de la théorie
économique devient de plus en plus remarquable et que le champs d'action
de l'économie s'élargit davantage, nous avons mené une
recherche à ce sujet.
« Apport des mathématiques dans la
compréhension des phénomènes économiques (approche
sur la théorie de la demande) », c'est le sujet de
notre travail.
Ledit sujet traite de l'économie à plusieurs
échelles dans un cadre spécifiquement mathématique vue
l'importance de celle-ci.
2. Choix et
intérêt du sujet
Tout est parti de l'observation de deux tendances
idéologiques divergentes, l'une soutenant que les mathématiques
sont indispensables à la théorie économique et l'autre
affirmant que la théorie économique peut se passer des
mathématiques. Cependant, notre étude est menée en rapport
avec la première tendance ou courant de pensée.
Ce travail voudrait répondre à certaines
exigences en présentant un nombre limité des
phénomènes économiques qui mettent en évidence la
complexité des faits et introduisent l'analyse économique et
montrer comment les mathématiques s'introduisent dans la théorie
économique.
L'analyse mathématique des données
économiques sur le plan théorique et pratique est le moteur-guide
tout au long de ce travail.
Ce travail démontre également que la
mathématisation des phénomènes économiques et de
leurs relations permet de dépasser la simple énumération
des faits pour aboutir à la compréhension dynamique des
phénomènes abordés.
3. Problématique
A mesure que l'économie politique acquiert une
très grande importance en tant que science, elle fait un appel de plus
en plus large aux mathématiques. A ce propos, les mathématiques
sont devenues par ailleurs un langage de l'économie.
La définition de l'objet des mathématiques et
la situation de cette science dans la théorie économique
deviennent une controverse. Plusieurs alternatives s'opposent entre
économistes et mathématiciens. Etant dit que les
mathématiques ont pour objet, l'étude des
propriétés de la grandeur calculable ou mesurable, bon nombre des
mathématiciens prétendent que l'économie est une branche
des mathématiques.
Cependant, la plupart des économistes modernes pensent
que les mathématiques sont une science indépendante mais
indispensable à l'économie et certains parlent de
l'économie mathématique, terme qui désigne toute
théorie économique faisant appel aux mathématiques ou
mathématisée et d'autres de
l'économétrie1(*).
Depuis plusieurs années, la notion des
mathématiques dans la théorie économique demeure une
polémique idéologique, car divers courants de pensée
donnent leurs considérations à ce propos, lesquelles
considérations sont souvent divergentes. Par ailleurs, une tendance
affirme que la science économique est indépendante de toute autre
science car elle a sa méthodologie propre et peut atteindre son objet
sans faire un appel aux mathématiques.
De part notre recherche, une étude
générale a été menée en vue
d'appréhender la place des mathématiques dans la théorie
économique, ainsi la question principale à laquelle nous
tenterons de répondre dans la suite est :
« Comment est-ce que les
mathématiques permettent-elles à mieux comprendre une
théorie ou un phénomène
économique ? »
4. Hypothèse du
travail
En dépit des considérations divergentes, les
mathématiques dans la théorie économique sont manifestes
et réellement un langage de l'économie. C'est ainsi que
Kamiantako Miyamueni écrit : « A l'heure actuelle, il
est généralement reconnu que tout travail théorique
sérieux en matière économique exige une connaissance
mathématique importante » (2(*))
Aucune autre compréhension d'un
phénomène économique n'est meilleure que celle
mathématisée. Grâce aux mathématiques, un
phénomène économique théorique peut être
transformé en modèle mathématique permettant une analyse
systématique.
L'économie ayant également un ensemble des
questions à étudier, pour résoudre les unes, il suffit
généralement de les réduire en équations
mathématiques car il est mieux de résoudre une question
économique mathématisée qu'une question économique
littéraire.
Les mathématiques présentent souvent les faits
d'une manière plus claire et facilement assimilable. C'est ainsi qu'un
phénomène économique peut être évidemment
assimilé à l'application des techniques mathématiques
à ce dernier.
5. Méthodes
utilisées
La question de méthode s'est posée pour toutes
les sciences y compris la science économique. En particulier, on
éprouve quelques peine aujourd'hui à imaginer l'ardeur, la
combativité avec laquelle pendant plus d'un siècle les
économistes ont confronté leurs conceptions à propos de
l'opposition entre méthode déductive et méthode inductive,
opposition qui a été l'un des sujets de ce qu'on a appelé
« la querelle des méthodes »
De nos jours évidemment, l'opposition paraît
apaisé car tout le monde admet en définitive que déduction
et induction sont également nécessaires et se
complètent
Cette querelle a néanmoins laissé des traces. A
peine apaisée, elle ressurgit sous une forme moderne plus
précise, elle se déroule autour de la technique statistique et du
raisonnement mathématique et, s'analyse en un double conflit :
d'une part au sein de la méthode déductive, entre l'analyse
psychologique et le raisonnement mathématique et, d'autre part au sein
de la méthode inductive, entre méthode historique et
méthode statistique.
5.1. Méthode
déductive
Déduire, c'est essentiellement tirer, par une
chaîne de raisonnements logiques, les conséquences d'un principe.
La démonstration d'un théorème de géométrie
est le type même de la méthode déductive.
On part de quelques vérités simples et
évidentes, axiomes de postulats, et par une série de
déductions on arrive à certaines conclusions. On pose certaines
suppositions et par le raisonnement logique on aboutit à des conclusions
ou lois.
Ainsi déductive, la science économique devient
hypothétique et abstraite, une fois les prémisses posées,
le raisonnement se déroule logiquement avec rigueur, sans que jamais
soit repris le contact ou la confrontation avec les faits. Et même quand
cette confrontation a lieu, pourtant, c'est juger les faits en fonction de la
théorie, et jamais en fonction des faits.
5.2. La méthode
inductive
Induire, c'est remonté de l'observation des faits
à une proposition générale. On commence par réunir
un grand nombre de faits et événements contingents, pour
rechercher ensuite si et dans quelle mesure des rapports existant entre les
divers faits et événements observés, et l'on entre ainsi
dans le domaine de la statistique descriptive, c'est à dire
d'après A. Marshall « la forme la plus sûre de
l'observation »
De nos jours, la statistique est universellement
considérée comme la méthode inductive par excellence de
l'économie.
6. Techniques
utilisées
Principalement, la technique documentaire consistant en
l'étude ou la consultation des ouvrages scientifiques physiques ou sur
le net est usitée.
Nous avons également pour l'étude des
phénomènes économiques pratiques, reconnu à la
collecte de quelques données dans les entreprises.
7. Délimitation du
sujet
Ce travail porte deux caractères :
économique et mathématique sur le plan économique, nous
nous sommes limités sur la théorie microéconomique et
particulièrement sur la théorie de la demande et sur le plan
mathématique, le caractère est général et
limité vue le nombre des notions spécifiques mathématiques
abordées.
En regard de notre sujet, le facteur espace-temps demeure
vague.
8. Plan sommaire du travail
Au-delà de l'introduction générale et de
la conclusion générale, ce travail comprend deux parties
majeures. La première partie consacrée au rapport entre
mathématiques et phénomènes économiques est
subdivisée en deux chapitres. Le chapitre premier parle des
considérations générales démontrant les
mathématiques dans la théorie économique et l'importance
ou apport des mathématiques dans l'étude économique, et le
second chapitre introduit aux mathématiques et
phénomènes économiques.
La deuxième partie, plus pratique que la
première est consacrée aux applications des
mathématiques aux phénomènes économiques. Nous
avons commencé par donner quelques éléments de
l'algèbre et la géométrie analytique descriptive,
le chapitre 3 et le chapitre 4 porte sur l'analyse dynamique
développant le calcul infinitésimal.
Première partie
Rapport entre mathématiques et
phénomènes économiques
CHAPITRE I :
CONSIDERATIONS GENERALES
I.1. Les
mathématiques dans la théorie économique
Au cours des 30 dernières années, les
mathématiques sont devenues le « langage de
l'économie ». Aujourd'hui, les économistes
considèrent les mathématiques comme un outil appréciable
à tous les niveaux de l'étude, allant de l'expression statistique
des tendances du monde réel jusqu'au développement de
systèmes économiques totalement abstraits. (3(*))
a. Relations étroites
qui lient les mathématiques à l'économie
Au niveau le plus élémentaire, les
mathématiques fournissent les fondements de formulations empiriques avec
des variables économiques.
Des formulations comme « une hausse de 10% du prix
de l'essence provoque une baisse de 5% de la demande
d'essence ».L'expression mathématique de cette relation
économique est la fonction de la demande.
L'observation ci-dessus peut être résumée
par la formulation suivante : « l'élasticité de la
demande d'essence est de -0,5 ». Nous avons connaissance de cette
relation empirique en utilisant des techniques de la statistique qui,
elle-même, est une branche des mathématiques.
Avec la statistique, l'économiste transforme les
données brutes du monde réel en des généralisations
numériques comme celle que nous venons de mentionner.
Une fois que la relation statistique est formulée,
elle peut être combinée avec d'autres relations du même
type. Ainsi, nous pouvons construire un réseau entier avec d'autres
relations du même type. Ledit réseau pourra permettre de tirer des
conclusions sur des variables économiques qui ne sont qu'indirectement
reliées entre elles. En partant de l'information que dans une
société précise, la demande d'essence diminue de
moitié par rapport à l'augmentation de son prix, nous pouvons
chercher à savoir comment le prix d'essence est relié au prix du
pétrole, au coût de la vie ou à la demande
d'électricité.
Cependant, le rôle des mathématiques
s'étend bien au-delà du domaine de la statistique. Par exemple,
les constructions des représentations mathématiques des
marchés et des sociétés afin de mieux comprendre comment
ces derniers fonctionnent. Néanmoins, un modèle
mathématique permet de réduire la complexité du monde
réel en des formalisations maniables.
Pour un objet d'étude, un modèle
mathématique nous oblige à définir
précisément les termes. Ce dernier doit formuler clairement les
hypothèses sous-jacentes avant de s'engager sur un chemin complexe de
pensée et présente clairement la nature exacte de l'abstraction
du travail.
Les mathématiques sont utilisées non seulement
pour organiser des faits, mais aussi pour générer et explorer des
nouvelles idées théoriques.
Souvent des raisonnements mathématiques sont
employés comme la déduction logique, afin de déduire des
théorèmes qui s'appliquent à une grande
variété des situations économiques au lieu d'une
spécificité.
Les mathématiques ne constituent pas seulement un
outil puissant permettant d'obtenir des connaissances à partir des
modèles de l'économie, elles sont aussi utiles pour
élargir le champ d'application d'un modèle qui serait trop
restrictif pour utile. Elles permettent aussi le traitement de plusieurs
informations en même temps. A ce stade, nous présentons un exemple
spécifique de cette dernière utilisation de la
modélisation mathématique en économie. Nous voyons comment
on utilise les mathématiques pour augmenter la portée d'un
modèle géométrique simple et connu dans la théorie
microéconomique de base.
b. Modèles de choix du
consommateur
 Modèle de choix à deux
dimensions du consommateur
Lorsqu'on étudie le modèle néoclassique
du choix du consommateur, dans les cours de la théorie
microéconomique élémentaire, on suppose
généralement que le consommateur ne peut choisir qu'entre deux
biens.
Pour illustration, supposons de places de cinéma et de
places de théâtre.
Soit x1 une variable représentant le nombre
de places de cinéma achetées par un consommateur et soit
x2 une variable représentant le nombre de places de
théâtre achetées. Le couple (x1, x2)
représente le choix d'une quantité pour les deux biens et
s'appelle un « panier de biens ». Si nous
supposons que x1 et x2 peuvent prendre n'importe quelles
valeurs non négatives, alors l'ensemble de tous les paniers de biens
possibles peut être représenté
géométriquement par le quadrant « l'espace des
biens ».
Sur la figure 1.1, le nombre de places de cinéma dans
un panier de biens est mesuré sur l'axe horizontal, tandis que celui de
places de théâtre est mesuré sur l'axe vertical.
Y1
Figure 1.1
Deux paniers de biens dans l'espace des biens
X1
Les consommateurs ont des
préférences par rapport à des paniers de
biens dans l'espace des biens : étant donnés deux paniers de
biens quelconques, soit le consommateur préfère un panier
à l'autre, soit il est indifférent entre les deux. Si les
préférences du consommateurs satisfont quelques hypothèses
de cohérence, elles peuvent alors être représentées
par une fonction d'utilité si le consommateur préfère le
panier de biens (x1, x2) au panier de biens
(y1, y2), alors, la fonction d'utilité prend une
valeur plus grande en (x1, x2) qu'en (y1,
y2). Ainsi, on pourra écrire U(x1, x2)
le nombre associé par la fonction d'utilité au panier
(x1, x2)
Généralement, cette situation est
représentée en traçant quelques courbes
d'indifférence du consommateur dans l'espace des biens, comme le
montre la figure 1.2.
Y
U = 10
U = 6
U = 1
X
Figure 1.2
Courbes d'indifférence dans l'espace des biens
La fonction d'utilité associe le même nombre
à tous les paniers situés sur une même courbe
d'indifférence. En d'autre terme, le consommateur est indifférent
en deux paniers de biens situés sur une même courbe.
La flèche sur la figure 1.2. indique la direction de
préférences. Les paniers de biens sur les courbes
d'indifférences situées loin de l'origine sont
préférés aux paniers de biens qui sont sur des courbes
d'indifférence situées près de l'origine, pour indiquer
que ce consommateur préfère « plus » à
« moins ».
Cette représentation des préférences du
consommateur est utilisée pour décrire le choix du
consommateur. Ainsi, un consommateur, devant un ensemble de
paniers de biens, son choix
visera à maximiser sa fonction d'utilité sur
l'ensemble. Ce problème est de nature
mathématique s'intéressent aux choix qui
concernent les marchés. Nous décrivons cette
situation de choix comme suit :
A chaque bien est associé un prix, p1 pour le prix des
places de cinéma et p2 celui des places de théâtre. Le
consommateur dispose de M francs à repartir entre les deux biens et il
ne peut pas dépenser plus qu'il n'en a.
D
C
u
0
A
Figure 1.3
L'ensemble budgétaire OAD et quelques courbes
d'indifférence
Le coût du panier de biens (x1, x2) est p1x1 + p2x2. Ce
coût ne peut pas excéder M. Notre théorie a besoin de
s'appliquer seulement aux ensembles de choix de la forme.
B = [(x1nx2) : x1 = 0, x2 = 0,
(p1x1 + p2x2) = M]
Ce sont les ensembles budgétaires auxquels le
consommateur peut faire face théoriquement. Les ensembles
budgétaires sont faciles à visualiser. Dans l'espace des biens,
traçons le segment de droite donnée par l'équation
p1x1 + p2x2 = M. Tous les points
qui se trouvent sur ou sous cette droite sont accessibles
financièrement. Ce sont les points situés dans le triangle OAD de
la figure 1.3.
 Modèle de choix multidimensionnel du
consommateur
Dans notre approche géométrique, nous ne pouvons
répondre à aucune de ces questions. Nous devons nous tourner vers
d'autres outils mathématiques.
Notamment, les fonctions de plusieurs variables et
l'algèbre matricielle. Pour le faire, il faudra que nous posions le
problème de façon analytique. Supposons que dans
l'économie que nous modélisons, il y a n biens. Les
paniers de biens sont à présent des listes (x1,
x2, ..., xn) et une fonction d'utilité
associé un nombre U(x1, ..., xn) à chaque
liste (x1, ..., xn). Le problème de maximisation
du consommateur peut s'énoncer de la façon suivante :
Maximisation U(x1, ..., xn)
Sous les contraintes p1x1 +
p2x2 + ... + pnxn = M,
X1 = 0, ... ) xn = 0
Le système d'équations mathématiques
qu'on peut utiliser pour décrire les conditions de «tangence»
lorsqu'il y a n, inconnues au lieu de 2 est complexe. Il contient (2n
+ 1) équations différentes et (2n + 1) inconnues. L'étude
de toutes ces questions se réduit à l'étude de ce
système d'équation.
I.2. Importance ou apport
des mathématiques dans l'étude économique
« Pour le meilleur ou pour le pire, les
mathématiques sont devenues le langage des analyses économiques
modernes. Elles quantifient les relations entre les variables
économiques et les acteurs de l'économie. Elles formalisent et
clarifient les propriétés de ces relations. Grâce à
cette approche, elles permettent aux économistes d'identifier et
d'analyser ces propriétés générales qui sont
exigées pour le comportement des systèmes
économiques» (4(*))
Les mathématiques permettent de faire la
démonstration empirique des lois économiques en termes
quantitatifs. Ainsi, elles transforment certaines données
économiques en équations mathématiques afin d'analyser et
de trouver les solutions.
Exemple : les entreprises Vodacom, Celtel et Oasis ont
engagé des frais communs de publicité payés à la
RTNC qui s'élèvent à 12.000 FC dont la répartition
se présente comme suit :
- Vodacom a engagé le double des frais de
Oasis ;
- Celtel a engagé le triple des frais payés par
Vodacom auxquels il faut ajouter 30.000 FC
Calculer la part de chacune de ces entreprises.
Pour mieux résoudre un tel exercice, la transformation
des données en équations mathématiques est
nécessaire.
Soit x représentant la part de Vodacom,
y celle de Celtel et z celle de Oasis.
- Vodacom, Celtel et Oasis ont engagé des frais communs
qui s'élèvent à 120.000 FC
x + y + z = 120.000 FC (1)
- Vodacom a engagé le double de frais de Oasis
x = 2z (2)
- Celtel a engagé le triple des frais de Vodacom
auxquels il faut ajouter 30.000 FC.
- y=3x+30000 (3)
Ainsi nous aurons un système de 3 équations
à trois inconnues suivantes
x + y + z = 120 000 (1)
x - 2z = 0 (2)
y - 3x = 30000 (3)
x + y + z = 120 000 (1)
x = 2z (2)
y = 3x + 30000 (3)
(2) : x - 2z = 0 ==> z = x/2 ; (3) y = 3x +
30000
(2) et (3) dans (1) : x + (3x + 30000) + x/2 = 120000
==> x + 3x + 30000 + x/2 = 120000
==> 4x + x/2 = 120000 - 30000
==> 9x/2 = 90000
==> 9x = 180000
20000
2
==> x = 20000 (4)
= 10000
(4) dans (2) : z =
(4) dans (3) y = 3 (20000) + 30000 = 90000
D'où ce système a pour solutions :
x = 20000
y = 90000 et
z = 10000
Donc, VODACOM a engagé 20000 FC, CELTEL 90000 FC et
OASIS 10000 FC.
Adhin J. écrit : « les méthodes
mathématiques sont devenues très populaires en sciences
économiques. Elles présentent un avantage évident en ce
qu'elles permettent de tenir compte des influences réciproques d'un
nombre élevé de variables et de les mettre en lumière en
terme quantitatif. Il est dès lors possible de voir beaucoup plus
clairement l'ordre de grandeur de chacun des phénomènes
étudiés. (5(*)) Et Guerrien Bernard renchérit :
« l'utilisation des mathématiques à condition qu'elle
soit faite correctement comporte un certain nombre d'avantages... Elle permet
de présenter de façon simple beaucoup de raisonnement dont la
formulation « littéraire » serait
particulièrement lourde. Mais surtout, elle oblige à
préciser les hypothèses sous-jacentes à telle ou telle
démonstration, ce qui permet de connaître son domaine de
validité » (6(*))
Un aspect essentiel de la théorie économique
consiste à exprimer et à comprendre les relations qui existent
entre des variables économiques. A ce propos, les mathématiques
deviennent importantes.
Les mathématiques permettent une bonne
représentation graphique des données économiques par des
méthodes qui lui sont strictement propres.
Les éléments de base pour construire les
mathématiques étant les nombres et les fonctions, sont aussi
importants en économie.
La méthode mathématique est à la
déduction ce que la statistique est à l'induction, c'est à
dire un raffinement.
S. Jevons est beaucoup plus claire : « notre
science, écrit-il, doit être mathématique simplement parce
qu'elle s'occupe des quantités ». (7(*)) : les prix, les
quantités produites et consommées, les salaires, les
émissions de monnaie fiduciaire, les importations, etc.
D'après Louis Baudin, « La
mathématique fournit à l'économiste un mode de
raisonnement déductif sous une double forme, discontinue (le nombre) et
continue (la ligne). Son utilisation systématique définit une
branche de l'économie qu'on appelle
« économétrie », dont les précurseurs
sont Cournot et L. Walras. (8(*))
Pédagogiquement elle offre un procédé
d'exposition : « la forme met en relief certains
éléments et frappe l'esprit mieux que la phrase. Elle est plus
importante comme procédé de recherche et de démonstration.
Elle permet de découvrir la solution de systèmes qui
échappent à l'analyse logique en raison de leur
complexité.
Théoriquement, les mathématiques nous offre un
merveilleux procédé de dépassement du monde sensible.
Elles réduisent l'hétérogène à
l'homogène en ouvrant la voix à la statistique et en faisant
surgir des affinités entre des phénomènes d'apparence
différents : ce qu'on appelle « modèle
économique » qui est précisément une
représentation simplifiée du réel complexe. Cette
simplification du réel par le modèle d'exprime surtout dans les
hypothèses qu'on introduit : un modèle économique a
toujours un caractère conditionnel, parce que toute modification
apportée dans les hypothèses de base conduit à d'autres
conclusions. C'est peut être ici le lieu de souligner le danger des
mathématiques. Ce danger consiste en une double illusion :
- l'illusion de la certitude, alors que la déduction et
la mathématique ne sont qu'une superstructure entièrement
dépendante de la solidité des suppositions, des
hypothèses, des prémisses ou des postulats de base. Si ces
derniers sont arbitraires ou incomplets, l'édifice mathématique
tout entier devient purement abstrait.
- L'illusion de l'utilité pratique, alors que les
hommes souvent incapables de se comporter raisonnablement, rationnellement (et
même mathématiquement) en toutes circonstances et ne se contentant
le plus souvent que d'approximations obtenues empiriquement.
C'est pourquoi on essaie aussi dans la science
économique de vérifier si les conclusions tirées par les
voies déductives et mathématiques sont juste en les confrontant
avec la réalité.
CHAPITRE II. MATHEMATIQUES
ET PHENOMENES ECONOMIQUES
II.1. Mathématiques
1. Qu'est ce que les
mathématiques ?
Le mot « mathématique » vient du
grec mathêma, « science ». Il
désigne de façon générale un objet de
connaissance :
Le substantif « mathématique », qui
désigne la science, est employé au singulier par certains
mathématiciens, qui parle alors de « la
mathématique ». Cette dénomination est due à une
tendance récente visant à l'unification des différentes
branches des mathématiques.
Cependant, le dictionnaire précise :
« les mathématiques sont l'ensemble des opérations
logiques que l'homme applique aux concepts de nombre, de forme et
d'ensemble » (9(*))
La particularité des mathématiques par rapport
aux autres sciences, est d'être abstraite, à caractère
essentiellement déductif qui se construit par le seul raisonnement.
C'est une science de base qui s'est avérée fort précieuse,
voire indispensable pour les autres sciences.
Les mathématiciens manipulent des « objets
mathématiques » (comme des nombres, des points, des droites,
des ensembles...) et créent des relations logiques entre ces objets.
Contrairement aux économistes, par exemple, qui effectuent des
observations et des analyses théoriques, les mathématiciens ne
font que raisonner et construire à partir de postulats qu'ils ont
établis.
Les mathématiques comportent des définitions
multiples et variées, néanmoins toutes convergent vers
l'étude des grandeurs calculables ou mesurables.
A ce propos, Larousse dit : « 1. (au pluriel)
science qui étudie par le moyen du raisonnement déductif les
propriétés d'être abstraits (nombre, figures
géométriques, fonctions, espaces, etc.) 2. (au singulier)
ensemble des disciplines mathématiques envisagées comme
constituant un tout organique. » (10(*))
Les mathématiques sont les langage et méthode
qui forment la base des sciences exactes ; ses objets sont les nombres,
les grandeurs et les figures. (11(*))
Voici quelques concepts dérivant du mot
« mathématique ».
- Math ou maths :
abréviation du mot mathématique
- Mathématicien,
enne : personne qui fait de la recherche et/ou de
l'enseignement en mathématiques.
- Mathématique : relatif aux
mathématiques (adjectif)
- Mathématiquement : au point de
vue mathématique, de façon mathématique
- Mathématisation : processus par
lequel un objet est intégré à une méthodologie et/
ou à une théorie mathématique
- Mathématiser : appliquer,
introduire des méthodes mathématiques dans un domaine.
Mathématiser une théorie économique.
2. Les branches des
mathématiques
Bien que formant un tout cohérent et unifié,
les mathématiques sont habituellement divisées en
différentes branches dont la classification est plus complexe. On
répertorie plusieurs grandes branches, aucune n'étant
indépendante des autres.
 la logique
On situe souvent la logique à la frontière de la
philosophie et des mathématiques. En mathématiques, elle est
un préliminaire indispensable aux théories mathématiques,
car elle leur donne les moyens de leur rigueur démonstrative.
 La théorie des ensembles
En mathématique (comme en économie), un ensemble
est une collection d'objets ayant en commun au moins une
propriété, et susceptibles d'avoir entre eux des relations.
La théorie des ensembles est à la base des
mathématiques modernes. Elle classe et dégage les
propriétés des objets mathématiques.
Selon les relations qui s'établissent entre eux. Selon
le langage général et codifié permet une unification des
mathématiques.
 Les nombres, l'arithmétique et
l'algèbre
Les nombres en mathématiques, introduisent à
l'étude des ensembles des nombres. Après l'ensemble des entiers
naturels N, c'est à dire l'ensemble des nombres entiers
{0, 1, 2,3,...} ; les mathématiques ont construit d'autres
ensembles : l'ensemble Z des entiers relatifs (entiers
positifs et négatifs) et l'ensemble des rationnels Q,
ou ensemble des fractions.
L'ensemble Z permet de résoudre les équations de
la forme x+a =b (où x est l'inconnue, qui
n'étaient pas solubles avec les nombres de N).
L'ensemble Q permet de résoudre les équations de la forme
ax=b.
L'ensemble R des nombres réels (rationnels et
irrationnels) permet de résoudre les équations de la forme
x²=2 et l'ensemble C des nombres complexes permet de résoudre les
équations de la forme x²=-2 insolubles dans R en posant
i²=-1.
L'arithmétique est la science des nombres entiers
relatifs et rationnels. Elle étudie donc les propriétés
des ensembles N, Z et Q.
L'algèbre est une généralisation de
l'arithmétique aux nombres réels et complexes. Elle s'appuie
aussi sur la théorie des ensembles, l'algèbre moderne.
 L'analyse
L'analyse est la branche des mathématiques traitant du
calcul infinitésimal et de ses applications. Comme son nom
l'indique, le calcul infinitésimal traite des infiniment petits. Il
débouche sur le calcul différentiel et le calcul intégral
qui sont des outils indispensables pour l'étude des fonctions.
 La géométrie
La géométrie a pour but d'étudier les
propriétés de l'espace. Elle étudie les relations entre
points, droites, courbes, surfaces et volumes.
 La trigonométrie
La trigonométrie étudie les
propriétés des fonctions circulaires des angles et des arcs. Elle
permet de calculer par triangulation, les mesures des cotés d'un
triangle ou de ses angles à partir de certaines d'entre elles.
Son objet est d'évaluer les côtés d'un
triangle (ou plus généralement d'un polygone). A chaque angle est
associé une grandeur appelée rapport
trigonométrique. Ce sont les sinus (sin), cosinus (cos), tangente
(tan) et cotangente (cotan).
 Les probabilités et les statistiques
La probabilité est la branche des mathématiques
née des jeux du hasard. La probabilité qu'un
événement se produise est définie comme étant le
rapport du nombre de cas favorables à cet événement sur le
nombre total de cas possibles.
Exemple : soit deux biens, le cinéma et le
théâtre. Trouvons la probabilité qu'un consommateur porte
sur son choix sur le cinéma.
Nombre de ces favorables, n = 1 : le cinéma
Nombre de cas possibles, N = 2 : le cinéma et le
théâtre
Probabilité P = n/N = ½ = 0,5.
La statistique est l'ensemble des méthodes
mathématiques qui, à partir du recueil et de l'analyse de
données réelles, permettent l'élaboration des
modèles probabilistes autorisant les prévisions.
Notons toutes ces branches des mathématiques
sont généralement usitées dans la théorie
économique. Ces disciplines découlent de l'ensemble de
l'édifice mathématique, et ne sont pas des branches
indépendantes les unes des autres. La mathématique forme un
véritable édifice, pourtant maintes fois remis en cause au cours
de son histoire, qui s'est construit lui-même, à partir de ses
postulats de base.
II.2.
Phénomènes économiques
De part la définition du mot phénomène,
un phénomène économique est tout fait relevant de
l'activité économique.
Ainsi dans la science économique nous
appréhendons divers phénomènes économiques dans
toutes leurs complexités et l'analyse desdits phénomènes
nous ramène à l'étude de quelques notions
récurrentes ou théorie économique.
Dans le cadre de ce travail nous tenterons d'étudier
les faits observables et dans une certaine mesure chercher à
connaître les causes par des modèles et méthodes
mathématiques et ce, d'une manière systématique.
1. La théorie de la
production
Jean-Yves CAPUL et Olivier Garnier
écrivent : « la production désigne
l'activité économique consistant à créer des biens
et des services » (12(*))
A. JACQUEMIN et Henry T. définissent la production
comme tout acte par lequel des biens sont utilisés pour être
transformés en « produits », c'est à dire en
d'autres biens. (13(*))
Ainsi, des définitions précédentes, nous
disons que la production est l'opération économique consistant,
à travers d'autres biens et services, en créer d'autres
susceptibles d'être consommés ou de créer d'autres biens et
services.
1.1. Facteurs de production
L'expression facteurs de production
désigne l'ensemble des biens et services qui permettent la production.
Elle pourrait être identifiée au terme inputs,
mais elle est plutôt employée en faisant référence
à une classification des facteurs en trois catégories
typiques :
- le facteur naturel ;
- le capital et ;
- le travail.
Ce sont les trois facteurs traditionnels de la production.
Le facteur naturel comprend la terre et tous
les minéraux qu'elle contient à l'état brut.
Le capital recouvre un ensemble composite des
biens et services (le capital « physique ») d'une part et
d'autre part, des sommes financières (le capital financier)
Le travail désigne toute
activité productive humaine.
Le facteur naturel et le travail sont souvent appelés
« facteurs primaires » car ils ne sont le fruit d'aucune
activité économique antérieure : ils ne sont en rien
des outputs.
Dans le processus de production, nous avons :
 Les inputs : biens et services
utilisés pour en fabriquer d'autres, quels que soient leurs états
et leurs origines.
 Les outputs : les
résultats d'une production, quels que soient leurs états (fini,
demi-fini, brut élaboré...) et leurs destinations (consommation
ou production).
La figure 2.1 illustre le processus d'une production
économique.
Consommation
Ressources
Facteurs ou Inputs
Production
Produis ou Outputs
Besoins
Figure 2.1
1.2. Fonction de la production
La fonction de production est la relation établie pour
chaque entreprise, entre son niveau de production et les quantités des
facteurs de production nécessaires. (14(*))
Les entreprises sont caractérisées par une
fonction de production qui relie les différents éléments
entrant dans la production (matières premières, travail et
capital, aussi appelés inputs) à la quantité maximale des
produits (output) que l'on peut obtenir d'eux compte tenu des techniques en
vigueur.
D'où dans la théorie de la production, la
quantité produite dépend exclusivement des facteurs de production
mis en oeuvre. Ainsi la production est fonction des facteurs de production.
Dans un modèle mathématique, nous pouvons
noter :
Q = f (N, K, T), où Q
représente la quantité de production et N, K, T les
différents facteurs de production.
La fonction de production permet de voir plus clairement en
terme de qualité, le volume de chaque facteur de production et la
variation de la production lorsque varie l'un ou l'autre facteur de
production.
L'étude mathématique de la fonction de
production permet d'appréhender les combinaisons nécessaires des
facteurs permettant la production et le niveau de ladite production.
1.3. Coût de production
L'étude de la fonction de production a mis en
lumière l'éventail des possibilités qu'offre la technique
quant à l'utilisation et la combinaison des facteurs, pour
réaliser un produit donné.
Fondamentalement, les producteurs sont appelés à
transformer des inputs acquis par eux sur les marchés, en output ou
produits. L'acquisition des inputs entraîne des dépenses ou
coûts.
Le coût total d'un niveau de production
donné (noté CT) est la somme en valeur, aux prix du
marché, de tous les inputs utilisés par le production pour
réaliser cette production, pendant une période de temps
donné.
Dans le processus de production, le facteur naturel est
généralement négligé, ainsi le coût total
sera constitué par la somme des dépenses pour chacun de deux
facteurs, est donc égal à la quantité de travail
utilisée, T, multipliée par le prix de celui-ci, pT, plus la
quantité de capital utilisée, K, multipliée par le prix
pK, c'est-à-dire :
CT = pT x T + pK x K
2. La théorie de la
consommation
La consommation est une opération économique
consistant dans l'utilisation immédiate de biens ou de services qui
seront détruits dans ce processus. (15(*))
La consommation, qui se caractérise donc par la
destruction immédiate ou progressive du bien à travers son
utilisation se distingue ainsi de l'investissement qui consiste à
utiliser d'une façon durable des biens à des fins productives.
Toute consommation ne correspond pas cependant à une
destruction immédiate comme c'est le cas pour un produit alimentaire
(c'est une consommation non durable). Certains biens peuvent
être utilisés pendant un grand nombre de fois jusqu'à leur
usures comme l'automobile ou les appareils électroménager (c'est
une consommation durable).
Choix du consommateur
Les choix du consommateur d'un individu, expression de ses
besoins, peuvent être décrits à priori d'une manière
complète, sans passer par l'expérimentation, à condition
de supposer son comportement rationnel. Ainsi, il en résulte
essentiellement deux choses : d'une part, que le consommateur pose des
jugements de préférence à l'égard des divers biens
(en quantité comme en qualité) ; et d'autre part qu'il se
comporte conformément à ces jugements, dans ses décisions
d'achat et de consommation.
La notion de choix du consommateur a été
développée d'une manière approfondie au premier
chapitre.
3. La théorie de la
demande
3.1. Notion
La demande représente la
quantité de produits que les acheteurs sont prêts à
acquérir pour un certain prix. On dit aussi qu'il s'agit de la
demande solvable, puisque les agents disposent des ressources
financières suffisantes pour acheter ces produits. Ainsi, les besoins
des individus en matière de luxes (grosses voitures par exemple) ne se
transforment pas toujours en une demande en raison du prix élevé
de ces biens.
L'offre, de son côté représente la
quantité de produits que les vendeurs souhaitent vendre à un prix
donné.
La demande, l'offre et le prix d'un bien sont en effet
liés.
Lorsque le prix d'un produit baisse, les consommateurs ont
tendance à en acheter davantage, la diminution du prix peut aussi rendre
ce produit plus abordable, compte tenu de leurs ressources. Ainsi, la baisse du
prix correspond à un accroissement de la demande.
C'est généralement vrai, mais dans certains cas,
ce mécanisme n'est pas vérifié. Par exemple, certains
produits en sont pas achetés en plus grande quantité lorsque leur
prix baisse (le pain, le beurre, le sucre). Comme la demande de ces produits
est peu sensible au prix, on dit que l'élasticité de la demande
de ces produits par rapport à leur prix est faible ou nulle.
Du côté de l'offre, la baisse du prix d'un bien
conduit généralement ces entreprises productrices à
réduire les quantités fabriquées.
3.2. La loi de l'offre et de la
demande
Dans une économie de marchés à
l'état pur, il est bien connu que ces derniers fonctionnent selon la
célèbre « loi de l'offre et de la
demande » celle-ci se définit comme le mécanisme
par lequel le prix et les quantités échangées d'un bien
(produit ou facteur) sont déterminées sur son marché,
lorsque seuls interviennent les offreurs et les demandeurs.
Nouvelle expression du principe général de la
liberté d'initiative, cette fois en nature de transactions, à
côté de celle d'entreprendre, d'emprunter, de travailler, etc.
Cette loi n'a en soi rien de légal au sens
juridique : le terme vise seulement à suggérer que lorsque
prix et quantités sont déterminés par l'action des seuls
offreurs et demandeurs, ils tendent à se situer à des niveaux que
l'on peut expliquer par les forces sous-jacentes aux courbes d'offre et de
demande.
La loi de l'offre et de la demande implique aussi une
hypothèse fondamentale sur les comportements individuels dans
l'échange, à savoir que chaque agent choisit librement
la quantité qu'il veut vendre ou acheter, et aucun agent n'est jamais
forcé à acheter ou à vendre plus qu'il ne
désire. (16(*))
Si cette hypothèse relève aussi sans doute la
libre initiative, elle contient en outre un élément d'absence
de coercition, qui est non moins typique d'une organisation de la
société basée sur le respect de l'individu.
Cette hypothèse est rarement rendue explicite dans
l'analyse des phénomènes de marchés, pourtant elle peut
jouer un rôle tout à fait essentiel dans l'explication de
phénomènes économiques extrêmement importants.
Notons que la quantité qu'un agent désire vendre
ou acheter est évidemment celle qui est déterminée par son
équilibre individuel.
Prix
Quantité
Figure 2.2
Courbe d'offre
Prix
Courbe de demande
Figure 2.3
Quantité
- la figure 2.2. montre que les quantités offertes par
l'entreprise augmentent avec des prix ;
- la figure 2.3. représente les quantités
demandées par les consommateurs qui augmentent lorsque les prix
baissent.
3.3. Fonction de la demande
3.3.1. La demande en fonction
du revenu
a. La courbe
« consommateur-revenu »
Les variations du revenu monétaires à prix
constants entraînent des variations dans les quantités
achetées. Sur la figure 2.4, le rapport des prix est donné par la
pente de la droite du budget AB et il reste inchangé pour toutes les
droites de budget parallèles à AB (dans l'espace des biens
XOY).
Avec un revenu monétaire représenté par
AB, le consommateur arrive à l'équilibre au point E1, tangente
avec la courbe d'indifférence Ci1 et consomme la quantité
X1 du bien X.
Si avec le revenu, A2, B2, le
consommateur se reporte sur un nouvel équilibre E2, tangente avec
Ci2 et consomme X2.
Si le revenu se déplace encore successivement en
A3B3, A4B4,
A5B5, ..., les nouveaux points d'équilibre seront
respectivement E3, E4, E5, ..., avec les
quantités respectives de X consommées X3,
X4, X5, ...
Le lieu de tous les points d'équilibre E1, E2, E3, E4,
E5, ... tangences des droites de budget AB, A2B2, A3B3, A4B4, A5B5, etc. est
une courbe « consommation-revenu », qu'on
appelle aussi « sentier d'expression du
consommateur » : la courbe E1E5. Cette courbe
représente l'ensemble des consommateurs d'équilibre maximisent la
satisfaction du consommateur au fur et à mesure que son revenu varie,
les prix nominaux des biens restants constants.
Revenu
Quantité
B5
B4
B3
B2
X2
B
X5
X1
0
Figure 2.4
b. La courbe d'Engel17(*)
Transposons les équilibres de la figure 2.4. dans un
graphique sur la figure 2.5. tel que le revenu soit porté en abscisse et
les quantités en ordonnée.
En fait, le problème est celui de montrer comment
varient les quantités achetées lorsque le revenu augmente. Si
nous faisons correspondre les quantités d'équilibre
x1, x2, x3, x4, x5, ...
de la figure 2.4. et les niveaux de revenu y1, y2,
y3, y4, y5, ... nous obtenons dans la figure
2.5 une « courbe d'Engel » lieu de telles
correspondances.
On pourra remarquer que de E1 à E3 la courbe d'Engel a
une pente légèrement positive, impliquant que les variations du
revenu monétaire n'ont pas d'effet substantiel sur la consommation
(variation moins que proportionnelle) : bien de première
nécessité.
De E2 à E4, la courbe a une pente fortement positive,
impliquant que les quantités achetées varient avec le revenu
monétaire (variation plus que proportionnelle) : bien
supérieur, de base.
Quantité
X
E4
X4
E3
X3
X2
E2
X1
E1
Revenu
Y
Y3
Y2
Y4
Figure 2.5
Y5
Y1
3.3.2. La demande en fonction
du prix
a. La courbe
« consommation-prix »
Soit dans un espace de biens XOY, la courbe
d'indifférence ci1, ci2, ci3, ... et la droite de budget AB (figure
2.6.). Lorsque le prix Px varie - Py et le revenu monétaire constant, la
droite de budget AB pivote autour du point A fixe sur l'axe des
ordonnées y.
A chaque position de AB correspond un point d'équilibre
E1, E2, E3, ... nouveau point de tangence de AB et d'une courbe
d'indifférence Ci1, Ci2, Ci3, ... en d'autres termes chaque point
d'équilibre E1, E2, E3, ... est une combinaison
préférée à toutes les autres.
La courbe
« consommation-prix » est le lieu des
points de l'espace des biens représentant des ensembles de biens x-y
d'équilibre résultant des variations du rapport des prix, le
revenu monétaire restant constant.
Prix
Y
Ci1
Ci2
A
Ci3
E1
E2
E3
Quantité
Figure 2.6
X
B3
X3
B2
X2
B1
X1
b. La courbe de
« demande »
La courbe de demande du consommateur individuel pour un bien
x donné peut être obtenue à partir de la courbe
« consommation-prix », comme la courbe d'Engel a
été obtenue à partir de la courbe
« consommation-revenue ». Mais il ne faut pas confondre la
courbe consommation-prix avec la courbe de demande telle qu'elle apparaît
sur le marché du bien x. Cette dernière courbe de demande est
représentée dans la figure 2.7. qui montre le lien entre les
quantités demandées de x (en abscisses) et le prix absolu de x
(en ordonnées)
En d'autres, sur la figure 2.6, chaque point
d'équilibre
E1, E2, E3,... étant
une combinaison préférée des biens x et y, il suffit de
reporter sur un graphique distinct (figure 2.7) les divers prix absolus de x et
les quantités correspondantes de x qui sont choisies à
l'équilibre. Le lieu de telles correspondances dans la figure 2.7 :
D1, D2, D3, ... est une courbe de demande individuelle.
La forme de la courbe D1D2 traduit un
principe fondamental connu sous le nom de « loi de la
demande » et qu'on peut énoncer comme
suit : « les quantités demandées d'un bien x
varient en sens inverse de son prix, le revenu monétaire et le prix des
autres biens restant constants ».
D1
Px
Px1
Px2
D2
Px3
D3
X
X2
X3
X1
3.4. Les déterminants de
la demande
a. La fonction de demande et la
clause « Ceteris Paribus ».
Le fondement et l'origine de la fonction de demande est
l'utilité (courbe d'indifférence). Elle a été
définie comme le bien des points indiquant les quantités
maximales qui seront achetées soit aux divers niveaux de revenu, soit
aux divers prix, toutes choses égales par ailleurs.
Etudier la fonction de demande en acceptant la variation des
prix du bien considéré (x) ou du revenu monétaire du
consommateur, « toutes choses égales par ailleurs »,
revient à introduire la clause « ceteris
paribus ». Si on abandonne cette clause, l'analyse ne pourra
être menée correctement.
Que peut-on inclure dans ces toutes choses égales par
ailleurs ? Nous pouvons répondre en les classant en trois
catégories de variables :
1. « les autres choses égales par
ailleurs » qui affectent la demande (variable étudié)
de manière significative ou qui sont affectées par elle,
notamment les prix des autres biens qui sont très proches du bien
considéré : les biens compléments, substituts,
conjoints ou concurrents,...
2. « les autres choses égales par
ailleurs » qui affectent la demande de manière significative,
mais qui ne sont pas affectées par elle, notamment le revenu du
consommateur et sa répartition, la fortune ou le patrimoine du
consommateur et sa répartition, les prix moyens de tous les autres
biens, les goûts, les préférences du consommateur, ses
anticipations, le degré atteint par sa consommation
antérieure,...
3. « les autres choses égales par
ailleurs » qui n'affectent pas la demande de façon
significative et qui ne sont pas non plus affectées par elle :
C'est l'ensemble de toutes les variables qui ne sont concernées ni par
la première, ni par la deuxième catégorie et difficile
à déterminer parce qu'elle relèvent d'un champ
différent de l'économie : L'éthique sociale. Ce sont
les variables pour lesquelles intervient un arbitrage politique visant à
soustraire leur satisfaction aux règles du marché, donc aux
libres jeux des préférences individuelles.
On suggère de ranger parmi elles les flux
culturels et symboliques auxquels sont soumis les membres de la
collectivité et qui rendent le consommateur prisonnier du mode de vie de
sa communauté.
La frontière entre ces trois catégories de
variables n'est pas facile à établir une fois pour toutes. Cela
dépend de ce que l'on considère comme
« significatif » ainsi que la connaissance empirique que
l'on a des facteurs étudiés et de leurs effets.
En tenant compte de ces trois catégories de variables,
on peut écrire la fonction de demande de la manière
suivante :
Dx = f(Px, Py,
Pz,... , Po, g, R, F) (1)
Où Dx = la demande du produit x
Px = prix du bien x
Py, Pz = prix des biens y, z, qui sont
très proches du bien x
Po = prix moyen des autres biens
g = goûts, préférences, anticipations,
utilité antérieure,
F = fortune ou patrimoine du consommateur et sa
répartition
Si à la limite on admet que toute variable est
significative sauf celles de la troisième catégorie, il est alors
nécessaire d'inclure dans la fonction de demande le prix de chaque
élément de la seconde catégorie
La relation (1) devient :
Dx = f(Px, Py,
Pz, ..., Pr, Pg, ...) (2)
Où Px, Py, Pz, ...= la
série des prix des produits de consommation
Pr, Pg, ... = la série des
prix des biens de production.
On note qu'il y a plus des variables qu'on peut supposer
constantes. Il n'y a plus que des prix explicitement exprimés.
Si nous choisissons de nous en tenir à nos trois
variables significatives habituelles : Px, Po, Pr ou R, nous pouvons
écrire :
Dx = f(Px, Po, R) (3)
Où les autres variables qui sont émises sont
supposées avoir des valeurs données.
Les conditions nécessaires à la
réalisation de l'optimum sous la contrainte budgétaire (des prix
et du revenu) s'obtiennent par une méthode classique dite des
multiplicatieurs de Lagrange. La relation (3) peut donc
s'écrire :
Dx = f(Px, Po, R) =
f(ëPx, ëPo, ëR) (4)
Où ë est le « multiplicateur de
Lagrange », constance qui peut parfois être
considérée comme un prix.
La relation (4) peut être ramenée à une
fonction à deux variables : P et R en effet, dans (4),
égalons ë à 1/Po on a :
) P (5)
x , R
Po Po
F (
Dx =
En général on décrit ceci en disant que
la demande en fonction du prix du bien x, le revenu monétaire du
consommateur et le prix des autres biens restant constants. C'est un moyen
commode et simple, sur le plan mathématique, de réduire Px, Po, R
à deux variables.
C'est aussi un moyen simple d'écrire l'expression
générale de la fonction de demande classique, sous les
hypothèses que 1/Po et R sont des paramètres (1) : Donc,
Dx = f(Px) = f(P1,
P2, P3, ...) (2)
En général aussi, et pour respecter la tradition
anglo-saxonne et par convention (1), (2) on écrit la fonction de
demande :
Px = f(Dx), les prix
des autres biens et le revenu constants.
La courbe de demande tire sa forme ou son allure des
propriétés des courbes d'indifférence :
1. elle a une pente négative : pour un prix plus
bas, une plus grande quantité est demandée. Mais dans certains
cas exceptionnels, la proposition contraire peut être valable :
paradoxe de Giffen, effet Veblen, ...
2. en général la demande est une fonction
univoque des prix et du revenu. C'est-à-dire qu'à une seule
quantité maximale demandée correspond une seule distribution
donnée des prix et du revenu. Si pour une seule distribution des prix et
du revenu on peut avoir différentes quantités demandées,
la fonction de demande est dite multivoque (cas d'une courbe de demande
épaisse). Pour que la fonction de demande soit univoque, il faut que le
consommateur soit parfaitement rationnel, achetant en parfaite connaissance et
cherchant délibérément à maximiser sa satisfaction.
3. la fonction de demande est une fonction homogène de
degré zéro par rapport aux prix et au revenu, c'est-à-dire
que si on multiplie simultanément tous les prix ainsi que le revenu par
un même nombre positif (ë), la quantité demandée reste
inchangée.
3.5. De la courbe de demande
individuelle à la courbe de demande de marche
Représentons tous les biens et services
demandés par (X1, X2, ... Xi, ...,
Xn) avec leurs prix respectifs (Px1, Px2, ...,
Pxi, ..., Pxn) lorsque le consommateur confronte son
revenu avec tous ces biens, sa dépense totale sera définie par la
relation :
R = X1Px1 + X2Px2
+ ... + XiPxi + ... XnPxn
Où R = ? Pxi Xi
Pour un revenu R quelconque donne et un ensemble des prix, on
peut supposer que le demandeur individuel choisit des quantités
déterminées de chaque bien est fonction de tous les prix et du
revenu R. on peut écrire :
X1 = D1 (Px1, Px2,
..., Pxi, ... Pxn, R)
X2 = D2 (Px1, Px2,
..., Pxi, ..., Pxn, R)
...
Xi = Di (Px1, Px2,
..., Pxi, ..., Pxn, R)
...
Xn = Dn (Px1, Px2,
..., Pxi, ..., Pxn, R)
Ces équations représentent les fonctions
générales de demande Marshallienne.
La fonction de demande pour tout bien Xi serait
naturellement :
Xi = Di (Pxi) tous les prix
autres que Pxi, ainsi que les revenus étant supposés
constants.
La somme de telles fonctions pour tous les demandeurs du bien
Xi présents sur le marché, donne la fonction de
demande globale ou de demande du marché relative au bien
considéré.
Soit Eo un état d'équilibre du marché
possible, défini par un ensemble des consommateurs, un ensemble des prix
(Px1, Px2, ..., Pxi, ... Pxn) et un
ensemble des revenus de niveaux différents (R1,
R2, ..., Ri, ..., Rn). Les conditions qui
caractérisent un tel état d'équilibre de marché
pour la demande du bien Xi sont définies par :
Ri =
Px1Xi1 + Px2xi² + ... +
Pxix1i + ... + Pxn
xnn
Autrement dit, l'état d'équilibre Eo, les prix
Pxn et les différents niveaux de revenu expriment la fonction
de demande de marché.
Xi = D (Pxi) les autres
prix ainsi que le niveau des revenus donnés constants.
3.6. Elasticité de la
demande
3.6.1. Notion
Selon les biens envisagés, la forme et la position de
la courbe de demande peut être très différente : ces
propriétés dépendant en fait de la forme des courbes
d'indifférence. Cela signifie donc que les quantités
demandées de différents biens sont diversement sensibles aux
changements des prix et du revenu. Afin de caractériser, et même
mesurer avec précision, ces différences de sensibilité,
l'économie politique utilise depuis longtemps le concept
d'élasticité de la demande.
On distingue ainsi l'élasticité de la demande
d'un bien par rapport à son prix, celle par rapport au revenu et enfin
l'élasticité « croisée » de la demande
d'un bien par rapport au prix d'un autre bien.
3.6.2.
L'élasticité de la demande par rapport au prix
L'élasticité de la demande d'un bien par
rapport à son prix Eqp est définie comme étant le rapport
entre la variation relative de la quantité demandée et la
variation relative du prix.
Elle s'exprime par la formule :
?q/p
?p/q
Variation de la quantité demandée
Variation du prix
=
åqp =
Ces variations s'expriment en pourcentage
Ce rapport est nécessairement négatif, en
raison du sens inverse dans lequel se font les variations de prix et de
quantité. L'élasticité de la demande d'un bien peut aussi
varier de zéro à moins l'infini.
Dans cette vaste plage de variation on distingue les zones
suivantes au moyen desquelles on caractérise les courbes de
demande :
a. å = 0 le changement du prix ne
provoque aucun changement de la quantité
demandée, la demande est dite alors parfaitement
inélastique ;
b. 0 > å > -1 : le
changement en pourcentage de la quantité demandée est
inférieur au changement en pourcentage du prix, la
demande est dite inélastique ;
c. å = -1 le changement en pourcentage
de la quantité demandée est exactement
égal au pourcentage du changement du prix, la demande
est dite alors d'élasticité unitaire ;
d. - 1 > å > - 8 : le
changement en pourcentage de la quantité demandée est
supérieure au changement en pourcentage du prix, la
demande est dite élastique ;
e. å = -8 : le changement en
pourcentage de la quantité demandée, qui fait suite à un
changement donné en pourcentage du prix, est infini, la
demande est alors dite parfaitement élastique.
3.6.3.
L'élasticité de la demande par rapport au revenu
La quantité demandée d'un bine dépend
non seulement de son prix, mais aussi du revenu du consommateur, comme
l'illustre la courbe d'Engel. On peut dès lors définir
l'élasticité de la demande par rapport au revenu comme le rapport
des variations relatives de la quantité demandée aux variations
relatives du revenu.
Formellement,
?q/q
?R/R
åqR =
Cette élasticité est normalement positive,
c'est-à-dire si l'accroissement du revenu provoque une augmentation de
la consommation du bien considéré, elle est en revanche
négative s'il s'agit du bien inférieur.
En ce qui concerne les biens normaux, on les appelle
supérieurs lorsque l'élasticité de leur
demande par rapport au revenu est supérieure à l'unité, on
les appelle de nécessité si cette
élasticité est inférieure à 1.
3.6.4.
L'élasticité croisée de la demande
L'élasticité croisée de la demande
mesure la variation relative de la quantité demandée d'un bien
par rapport au changement relatif du prix d'un autre bien. Cette notion
découle du fait que la demande d'un bien dépend non seulement de
son propre prix, mais aussi du prix des autres biens.
?qx/q
?py/R
Ainsi, l'élasticité croisée de la demande
d'un bien x (qx) par rapport au prix du bien y (py) est donnée par
1 :
åqx, py =
Si les biens sont substituts, l'élasticité
croisée est positive : une hausse du prix de y tend à
augmenter la demande de x. Par contre, si les biens sont
complémentaires, par exemple les appareils photos et les films,
l'élasticité croisée est négative.
Deuxième
partie :
Applications des mathématiques aux
phénomènes économiques
CHAPITRE III. ALGEBRE ET
GEOMETRIE
III.1. Algèbre
L'algèbre est une branche des mathématiques
qui, dans sa partie classique, se consacre à la résolution par
des formules explicites des équations algébriques et, dans sa
partie moderne étudie des structures telles que groupes, anneaux, corps
idéaux, ...
Dans ce travail, nous allons traiterons deux notions majeures
de l'algèbre classique : les déterminants et
l'algèbre analyse consacrée à l'étude des
fonctions.
III.1.1. Les
déterminants
Dans l'analyse des modèles, on utilise couramment les
déterminants. Par exemple, ils servent à déterminer si un
système d'équations linéaires admet ou non une solution,
à calculer cette solution si elle existe, et à décider de
la qualité de l'approximation par linéarisation d'un
système d'équations non linéaires. Les déterminants
sont les outils-clés pour déterminer la nature d'une forme
quadratique et, par conséquent, comme second ordre pour distinguer les
maxima des minima dans les problèmes d'optimisation.
1. Les matrices
Une matrice est, d'une manière générale,
un tableau rectangulaire à « m » lignes et
« n » colonnes (m et n étant deux entiers
positifs), comprenant m x n coefficients scalaires. Nous noterons
les matrices par des lettres A, B, C. Les coefficients de ces matrices seront
notés aij, bij, cij (i = 1,2,...,
n ; j=1,2,..., n) pour désigner un élément quelconque
d'une matrice A, par exemple, qui se trouve dans la ieme ligne et
jeme colonne. On écrit aij : ainsi,
l'élément a23 se trouve à la ligne 2 et à la
colonne 3.
1 2 4
-5 0 3
Exemple :
B = [bij] =
Le nombre des lignes et celui des colonnes détermine
le format ou la dimension d'une matrice. S'il
y a « m » lignes et
« n » colonnes, le format ou la dimension d'une
matrice est m fois n qu'on écrit m x n. Si le nombre de lignes
est égal au nombre de colonnes, la matrice est une matrice
carrée. Dans ce cas, m=n. On dira simplement que la
matrice est d'ordre n. Si le nombre de lignes m est supérieur au nombre
de colonnes n, la matrice est dite haute ; dans le cas contraire
elle sera dite large.
Exemple :
1 3
2 2
3 1
1 2 3
2 1 2
3 2 1
1 2 3
1 2 3
Carrée
Large
Haute
Dans l'optique de ce travail, nous traiterons
seulement les matrices carrées.
2. Déterminants d'une
matrice carrée
Le déterminant d'une matrice est un scalaire (un
nombre) obtenu des éléments d'une matrice en effectuant des
opérations spécifiques.
Considérons une matrice carrée d'ordre
n, considérons de plus le produits de n
éléments de cette matrice tels que un et un seul
élément de chaque ligne et un et un seul élément de
chaque colonne apparaisse dans chaque produit. Tout produit de ce type est de
la forme a1j1, a2j2,...,
anjn.
A
aij
Par définition, un déterminant d'une matrice
carrée A, que l'on note
ou dét A = avec i, j =
1,2,...,n est une somme algébrique de n termes, chaque terme
étant choisit en faisant le produit de n éléments
de la matrice choisis de façon à ce qu'il n'y ait pas deux
éléments qui appartiennent à la même ligne ou
à la même colonne, le tout affecté d'un signe positif ou
négatif selon que le nombre d'inversions dans l'ordre de j (après
qu'on ait arrangé l'ordre de i dans les termes des produits de
façon ascendante) est pair ou impair.
Méthode de calcul pour les déterminants
d'ordre 1, 2 et 3.
a. Déterminant d'ordre 1.
A
a11
Soit A = il est clair que =
a11
b. Déterminant d'ordre 2.
A
a11 a12
a21 a22
A = on a = a11 a22 - a12
a21 (1)
Dans (1), chaque terme est lui-même le produit de deux
éléments de A n'appartenant ni à la même ligne, ni
à la même colonne.
La règle de calcul est donc la suivante : on
effectue le produit de la diagonale principale dont on retranche le produit de
la deuxième diagonale.
c. Déterminant d'ordre 3
b11 b12 b13
b21 b22 b23
b31 b32 b33
Considérons une matrice B de dimensions 3x3 :
B = on a
A
= b11 b22 b33 +
b12 b23 b31 + b13 b21
b32 - b31 b22 b13 - b32
b23 b11 - b33 b21 b12
b11 b12 b13
b21 b22 b23
b31 b32 b33
Figure 3.1
La figure 3.1. illustre une méthode alternative de
calcul d'un déterminant d'ordre 3. Pour trouver ce déterminant,
on multiplie simplement chacun des éléments de la première
ligne par les éléments auxquels ils sont reliés par la
ligne en trait plein et on additionne leurs produits. On multiplie ensuite
chacun de ces trois même éléments de la première
ligne par les éléments auxquels ils sont connectés par une
ligne en pointillée et on soustrait la somme de leurs produits du total
précédent.
Pour une matrice carrée d'ordre 3, le calcul du
déterminant s'effectue par la règle dite de SARRUS
que nous décrivons ci-après :
- on recopie les deux premières colonnes de A à
la droite de A. Les trois diagonales descendantes donnent lieu aux permutations
paires, les trois diagonales ascendantes aux permutations impaires ;
- la valeur du déterminant est donc égale
à la somme des produits de 3 diagonales descendantes dont on retranche
la somme des produits des trois diagonales ascendantes ;
- on peut aussi recopier les deux premières lignes de A
en dessous de la matrice A et suivre un raisonnement identique pour calculer le
déterminant.
a11 a12
a21 a22
a31 a32
a11 a12 a13
a21 a22 a23
a31 a32 a33
A =
Exemples :
6. (-2)
A
3 -2
6 1
1. si A = alors = 3.1 - = 3 + 12 = 15
B
4 0
1 1
2. si B = = 4.3 - 1.0 = 12 - 0 = 12
1 3 1
2 1 0
3 4 5
C
3. aveec C = = (1.1.5 + 3.0.3 + 1.2.4) - (3.1.1 +
4.0.1 + 5.2.3)
= (5+0+8) - (3+0+30)
= 13-33 = -20
k k
4 2k
A
4. Soit A = calculer les valeurs de k telles que
= 0
A
= 2 k² - 4k = 2k (k - 2) = 0 d'où k = 0 et k
= 2
En utilisant cette règle, on se rend compte que par
exemple le déterminant d'une matrice d'ordre 4 est la somme
algébrique de 4 ! termes ; celui d'une matrice d'ordre 5 est
la somme algébrique de 5 ! = 120 termes.
D'où le déterminant d'une matrice d'ordre n est
la somme algébrique de n ! termes.
n = factoriel de n
n ! = n x (n-1) x (n-2) x (n-3) x ... x 1
Note : dans ce travail, nous ne
traiterons que les déterminants des matrices d'ordre 1,2 et 3.
II.1.2. Les équations
Une équation est une formule d'égalité
entre des grandeurs qui dépendent les une des autres.
1. Equations linéaires
Par équation linéaire, on entend toute
expression de la forme :
A1x1 + a2x2 + ...
+ anxn = b
Ou encore
? aixi = b
Où, ai représente des nombres réels
appelés « coefficients de xi » ;
b est le terme indépendant et
ni représente les variables ou les inconnues de
l'équation.
Un ensemble des nombres xi = k1,
xe=k2, ..., xn=kn ou x :
(k1, k2, ..., kn) est une solution de
l'équation de l'équation linéaire si a1k1 +
a2k2 + ... + ankn = b.
Exemple : considérons l'équation
2x1 + x2 - 4x3 + xn = 3
x : (2,3,1,0) est une solution de cette
équation
x : (0,1,0,2) est une solution de cette équation
x : (1,1,0,0) est encore une solution de cette
équation.
 Systèmes d'équations
linéaires
Tout système d'équations linéaires peut
s'écrire sous la forme matricielle AX=B. La forme générale
d'un système de m équations en n variables est le suivant :
a11x1 + a12x2 +
... + a1nxn = b1
a21x1 + a22x2 +
... + a2nxn = b2
am1x1 + am2x2 +
... + amnxn = bm
ou
? aijxj = bi
Les aij (i=1,2, ..., m ; j=1,2,..., n) sont
les coefficients du système ; les bi (i = 1,2, ..., m)
sont les termes constants ; les x1, x2, ...,
xn sont les variables.
Un vecteur x : (x1, x2, ...,
xn) est une solution du système s'il vérifie les
égalités ou s'il est solution de m équations
linéaires simultanément.
L'ensemble de toutes les solutions du système est
appelé « l'ensemble solution » ou
encore « la solution générale du
système ».
Il convient de noter que la solution d'un système
d'équations n'est pas nécessairement unique. Un système
peut avoir une infinité des solutions ; il se peut aussi qu'il
n'ait aucune solution. Dans ce cas, on dit que le système
d'équations est incompatible ou
impossible ou encore inconsistant.
2. Equations de degré n
Par équation de degré n, on entend
toute équation de la forme :
A1msqlkfjmlksjfdmlqskjfmqskjfmqskjfmsqkjf
Où a1, a2, a3, ...,
an sont des coefficients ;
x1, x2, x3, ...,
xm sont des variables ;
b est une constante
n, n-1, n-3, 0 des puissances et
n, la puissance la plus élevée (degré de
l'équation).
Diverses méthodes de résolution des
équations linéaires, des équations de degré n ainsi
les calculs des déterminants seront présentés dans les
applications.
II.1.3. Applications
économiques
Dans ce point nous essayons d'appliquer la notion des
déterminants et celles des équations aux problèmes
économiques.
Note
Vu les difficultés rencontrées, nous n'avons
pas pu récolter les données réelles auprès des
agents économiques de la ville de Lubumbashi. C'est ainsi que nous
présentons des données arbitraires, mais pouvant être
réelles.
1. Phénomène
économique 1
Une entreprise propriétaire de cinq boutiques
a en stock 10 postes de télévision (t), 15 chaînes
stéréo (s), 9 tourne-disques (d) et 17 magnétophones (m)
dans le magasin 1 ; 20t, 14s, 8d et 5m dans le magasin 2 ; 16t, 8s,
15d et 6m dans le magasin 3 ; 25t, 15s, 7d et 16 m dans le magasin
4 ; 5t, 12s, 20d et 18 m dans le magasin 5.
Questions :
a. Exprimer les stocks existants sous une forme
matricielle ;
b. la société-mère effectue les
livraisons D à des magasins, sachant que
4 3 5 2
0 9 6 1
4 7 2 6
12 2 4 8
9 6 3 5
D = que deviennent les stocks ?
8 12 6 9
10 11 8 3
15 6 9 7
21 14 5 18
6 11 13 9
c. un état mensuel des ventes E révèle
que E =
Quel niveau ont les stocks en fin de mois ?
d. si le prix d'un poste de télévision est de
3.000F, le prix d'une chaîne stéréo de 2.500 F, le prix
d'un tourne-disque d e1.750 et le prix d'un magnétophone de 1.250 F.
Déterminer la valeur V du stock dans le magasin 2 et celle des cinq
magasins réunis.
Résolution mathématique
a. Présentons d'abord ces données d'une
manière graphique.
10 15 9 17
20 14 8 5
16 8 15 6
25 15 7 16
5 12 20 18
(m)
A =
5
|
|
|
|
|
Magasin 3
|
16
|
8
|
15
|
6
|
Magasin 4
|
25
|
15
|
7
|
16
|
Figure 3.2
18
De ce tableau, nous avons la matrice A que voici :
A =
10 15 9 17
20 14 8 5
16 8 15 6
25 15 7 16
5 12 20 18
- A est l'expression des stocks existants sous formes
matricielle.
b. Pour avoir le nouveau niveau des stocks, nous devons
additionner les matrices A et D.
Additionner deux matrices de même ordre A et D consiste
à additionner deux à deux les éléments
correspondants c'est-à-dire occupant les mêmes places dans A et B.
Ainsi,
4 3 5 2
0 9 6 1
4 7 2 6
12 2 4 8
9 6 3 5
10 15 9 17
20 14 8 5
16 8 15 6
25 15 7 16
5 12 20 18
=
A + B =
10+4 15+3 9+5 17+2
20+0 14+9 8+6 5+1
16+4 8+7 15+2 6+6
25+12 15+2 7+4 16+8
5+9 12+6 20+3 18+5
14 18 14 19
20 23 14 6
20 15 17 12
27 17 11 24
14 18 23 23
C =
=
c. Pour connaître le niveau des stocks en fin du mois,
soustrayons la matrice E représentant l'état de vente de la
matrice C représentant le nouveau stock. Ainsi,
8 12 6 9
10 11 8 3
15 6 9 7
21 14 5 18
6 11 13 9
14 18 14 19
20 23 14 6
20 15 17 12
27 17 11 24
14 18 23 23
-
C - E = =
6 6 8 10
10 12 6 3
5 9 8 5
6 3 6 6
8 7 10 14
14-8 18-12 14-6 19-9
20-10 23-11 14-8 6-3
20-15 15-6 17-9 12-7
27-21 17-14 11-5 24-18
14-6 18-11 23-13 23-9
F =
d. Le magasin 2 est représenté par la
deuxième ligne de la matrice (cfr. Figure 3.2.). Ainsi, si nous prenons
la deuxième ligne de la matrice F, nous avons le vecteur ligne (10, 12 6
3) où chaque chiffre représente le stock de chaque article.
Ainsi pour connaître la valeur V2 du stock dans le
magasin 2, nous devons multiplier la quantité de chaque article par son
prix unitaire et additionner tous les produits. Nous aurons alors.
(t) (S) (d) (m) (t) (S) (d) (m)
Magasin 2 = M2 (10 12 6 3) et prix unitaire P =
(3000F 2500F 1750F 1250F)
V2 = M2 x P = [ (10 x 3000) + (12 x
2500) + (6 x 1750) + (3 x 1250)]
V2 = 74.250 FC
· Pour connaître la valeur V des stocks de cinq
magasins réunis, i faudra trouver les valeurs des stocks de chaque
magasin, puis les additionner.
2. Phénomène
économique 2
La condition d'équilibre pour deux biens substituables
est donnée par :
5p1 - 2p2 = 15
-p1 + 8p2 = 16
Question : trouver le prix d'équilibre
Résolution : nous allons résoudre ce
système par la méthode de substitution
==> P2 = = 2,5 (3)
(1) 5p1 - 2 p2 = 15 1
(2) -p1 + 8p2 = 15 5
38p2 = 95
95
38
(3) dans (2) - p1 + 8.2,5 = 16
==> - p1 + 20 = 16
==> - p1 = -4
P1 = 4
Les prix d'équilibre sont p1 = 4 et
p2 = 2,5
3. Phénomène
économique
Dans une économie, la demande et l'offre en fonction
du prix sont données par les relations suivantes :
Demande = 2q + p = 6
Offre : q - p = 0, où q représente la
quantité demandée et p le prix.
Question : Trouver le prix d'équilibre du
marché
Résolution : trouver le prix
d'équilibre est celui du moment où les quantités offertes
et demandées se correspondent.
Ainsi, d'une manière mathématique, nous allons
faire l'intersection des équations de ces deux courbes ou
résoudre ce système d'équations :
2q + p = 6 (1) x1
q - p = 0 (2) x -2
3p = 6 ==> p - 6/3 = 2 (3)
(3) dans (2) q - 2 = 0 ==> q = 2
D'où q = 2 et p = 2, c'est-à-dire le prix
d'équilibre est 2
II.1.4. Etudes des fonctions
1. Définition d'une
fonction dans R
Une fonction f : R ==> R est une relation telle que
chaque antécédent ou au plus une image.
On note f : R ==> R
x ==> f(x) = y ; f(x) = y : « y est
image de x par f »
2. Domaine de définition
d'une fonction
Le domaine de définition de f : R ==> R est
l'ensemble des antécédents ayant une image. Il est noté
Dom f.
Pour un polynôme entier, c'est-à-dire de la
forme :
axn + bxn-1 + cxn-2 + ... +
dxn-n + cxo = y , Domf = R
Dans l'analyse économique, étudier le domaine de
définition d'une fonction c'est connaître l'ensemble des valeurs
qui vérifient cette fonction (équation). Ainsi dans la
théorie de la demande, le domaine de définition d'une fonction de
demande est l'ensemble des valeurs (prix, quantités ou revenus)
favorables à la demande ou vérifiant l'équation.
Ces valeurs se trouvent exclusivement sur la courbe de
demande.
- f(xo) existe dans R et
- lim f(x) = f(x°)
X => 0
3. Continuité
Une fonction f(x) est continue en xo si :
Dans l'analyse économique,
particulièrement dans la théorie de la demande, xo
représentera la quantité, le prix ou le revenu. A une valeur
xo donnée (quantité, prix ou revenu), on verra si la
demande sera continue, c'est-à-dire la demande ne s'arrêtera pas
à ces prix, quantité ou revenu.
4. Maximum - Minimum
La fonction y = f(x) admet le point A (xo,
yo) comme :
· Maximum si y'o = 0 et y' change de signe
(c'est-à-dire de + à -)
x -8 xo +8
-y' + + + 0 - - - -
yo
Max
y' est la dérivée première de y
· Minimum si y'o = 0 et y' change de signe de
- à +
yo
x -8 xo +8
y' - - - 0 + + +
Dans la théorie de la demande, les
« maximum » et « minimum »
correspondent au niveau maximal et minimal de la demande de part une fonction
de demande.
5. Croissance et
décroissance
Une fonction y = f(x) est :
- croissante dans un intervalle [a, b] si y' > 0 en chacun
de ses points
- décroissante dans un intervalle [a, b] si y' < 0
en chacun de ses points
Dans la théorie de la demande, nous verrons sur la
fonction dans quelle intervalle la demande est croissante et dans laquelle elle
est décroissante (par intervalle entendons les niveaux des prix ou
revenu).
6. Concavité
- la concavité de la courbe est tournées vers
les y positifs (c'est-à-dire vers le haut) si y'' > 0
- elle est tournée vers le bas ou vers les y
négatifs si y'' < a.
y'' est la dérivée seconde de y.
7. Point d'inflexion
Le point d'inflexion est le point d'une courbe où la
courbe change d'allure (de signe), concavité tournée vers le haut
d'un côté et vers le bas d'un autre côté.
A (xo, yo) est un point d'inflexion pour
la courbe y = f(x) si y'' = o et change de signe en x = xo.
II.1.5. Applications
économiques
Nous allons appliquer dans ce point, l'étude d'une
fonction pour une fonction de demande.
p + 1
p
Dans un marché, l'évolution de la demande q d'un
bien par rapport au prix p est exprimé par la fonction q = Etudions
cette fonction.
a. Domaine de définition
N(x)
D(x)
q étant une fonction rationnelle de la forme fx =
Domf f = R\[x\D(x) = 0]
p + 1
p
d'où q= Domf q = R\p=0 ou R\[0] = ]-8,0[ U ]0, +8
[
Ceci signifie que la quantité demandée
est définie à tout prix outre que O. O représentant
l'origine d'un marché où aucun prix n'est fixé et le bien
est supposé livré gratuitement. D'où la demande est
infinie.
b. Continuité
Dans la théorie de la demande, la
continuité d'une fonction nous permet de voir chaque fois si à un
prix fixé, la demande s'arrêtera ou pas.
Si nous prenons le prix p =2 ;
q(2) = lim q
p =>2
2 + 1
2
q (2) = = 1,5
2 + 1
2
lim q = = 1,5
p =>2
D'où, au niveau du prix équivalent à 2,
la demande continue.
c. Maximum - minimum
Etudions d'abord, la dérivée première de
cette fonction, q' :
- 1
p²
p - (p+1)
p²
(1'.p - p' (p+1)
p
(p + 1)'
p
* q' = = = =
1
p²
* q' = 0 ==> ==> 1 = 0 (indétermination)
Etude des signes de q' :
p -8 0 +8
-1 - - - - - - - - - - - - -
p² - - - 0 + + +
q' + + + // - - -
Cette fonction n'admet ni des demande et prix
maximales ni minimales.
d. Croissance -
décroissance
Etudions les signes de la dérivée
première de q, q' :
- 1
p²
q' =
p -8 0 +8
-1 - - - - - - - - - - - - -
p² - - - 0 + + +
q' + + + // - - -
Conformément à la théorie
mathématique, toutes choses restant égales par ailleurs, la
demande est croissante dans l'intervalle]-8, 0[et décroissante dans ]0,
+8[. Ceci signifie qu'à tout prix inférieur a zéro la
demande augmente et dans le cas contraire elle diminue.
e. Concavité
Etudions la dérivée seconde de q, q'
(- 1)'. p² - (-).(p²) = +2p = 2
p4 p4
p3
- 1
p²
- 1
p²
q' = = q'' = =
2
p3
q'' = p3 = 0 ==> p = 0
Signes de q''
p -8 0 +8
2 + + + + +
p3 - - - 0 + + +
- - - - // + + + + +
A tout prix supérieur à 0, la courbe de
demande est tournée vers le haut, et à tout prix inférieur
à 0, la courbe de demande est tournée vers le bas.
0 représente un prix unique que le
marché n'accepte pas.
f. Point d'inflexion
La courbe n'admet aucun couple (prix-demande) au
niveau duquel elle changera de position.
g. Graphique
Le graphe de cette fonction de demande dans un système
d'axes orthogonaux se présente comme suit :
Figure 3.3
0
La figure 3.3. représente la courbe de demande relative
à la fonction ci haut donné. Cette dernière
démontre le principe de la loi d'offre et de la demande (la demande
diminue lorsque le prix augmente). 0 représente l'origine des prix et
des demandes.
III.2.
Géométrie analytique
Ce qui définit principalement la
géométrie analytique, c'est le lieu qu'elle établit entre
l'algèbre et la géométrie. On utilise d'une part les lois,
méthodes et équations algébriques pour décrire des
lieux géométriques, pour interpréter et pour
résoudre des problèmes géométriques. On exprime
d'autre part les lieux géométriques et leurs
propriétés par des équations algébriques.
Le cadre dans lequel s'établit cette relation entre un
lieu géométrique et une équation algébrique est un
système de coordonnées.
On peut ainsi représenter graphiquement des relations
entre deux ensembles de nombres réels, ces relations s'exprimant en
général par des équations.
Inversement, à partir des représentations
graphiques, on peut décrire au moyen d'équations les
caractéristiques géométriques observées. En fait,
la géométrie analytique a grandement facilité
l'étude des fonctions menée à bien dans la section
précédente.
Note : il existe d'autres
systèmes de coordonnées dans un plan, comme les systèmes
obliques et le système de coordonnées polaires. Nous n'utilisons
dans ce travail que le système dit cartésien ou rectangulaire. Le
principe de ce système qui comporte deux axes réels
perpendiculaires, est le suivant : à chaque point d'un plan
correspond un couplé unique de nombres réels et à chaque
couple de nombres réels est associé un seul point du plan.
La représentation graphique des
phénomènes demeurant un élément indispensable
à l'analyse économique, la géométrie analytique est
nécessaire à la compréhension des phénomènes
économiques. Ainsi grâce à la géométrie
analytique nous pouvons faire des prévisions économiques et la
révision des situations économiques.
III.2.1. Le point
Y
0
p
è
Le point est, tout comme la droite, l'élément
fondamental de la géométrie. La figure 3.4 démontre la
représentation d'un P(a, b) dans un système des
coordonnées cartésien.
P (a,b)
X
Figure 3.4
a
- ox est l'axe des abscisses ou des x
- oy est l'axe des ordonnées ou des y
- o est l'origine des axes
- a est l'absence
- b est l'ordonnée
- x ô y est l'angle des axes, qui est égal
à 90' dans le système cartésien
Dans la science économique, la représentation
d'un point correspond à la représentation des
phénomènes interdépendants. C'est ainsi que dans la
théorie de la demande la représentation d'un niveau des prix ou
revenu auquel correspond une demande est un point.
Exemple : sur un marché d'un seul bien, lorsque le
prix est de 2 F, la demande est de 6 F et lorsqu'il est de 3 F la demande est
de 4 F.
Quantité
(2, 6)
6
(3, 4)
4
Figure 3.5
1
4
3
2
Prix
III.2.2. La droite
Une droite est une suite continue et illimitée des
points alignés. Sa forme générale est : Ay+Bx+C = 0.
Avec A, B, C, å R. Donc toute équation du premier degré est
une droite.
Ainsi, l'ensemble des phénomènes
économiques interdépendants deux à deux et chacun
évoluant progressivement suivant le modèle d'une progression
arithmétique ; chaque phénomène avec sa raison de
progression précise, sa courbe représentative est une
droite.
Exemple :
Sur le marché d'un bien, on observe pendant un temps
bien déterminé ceci : lorsque le prix augmente chaque fois
d'un franc, la quantité d'unités demandées diminue de 2.
Représentons graphiquement ce phénomène sachant
initialement lorsque le prix vaut 1, la quantité égale 8.
Quantité
8
7
6
5
4
3
2
1
Figure 3.6
Prix
4
3
2
1
Ainsi grâce à la représentation sur la
figure 3.6, nous pouvons trouver l'équation de cette droite.
Pour avoir cette équation, prenons au préalable
deux couples (points) de ce phénomène (prix -
quantité).
Dans la géométrie analytique, l'équation
d'une droite passant par deux points (x1, y1) et
(x2, y2) se présente comme suit :
Y2 -Y1
X2 - X1
Y - Y1 = (X - X1)
Si nous prenons les niveaux « prix -
quantité » (1, 8) et (4, 2) ; nous aurons :
2 -8
4 - 1
Y - 8 = (X - 1)
Y - 8 = -2 (X - 1)
Y - 8 = -2x + 2
Y = -2x + 10 (1)
Si dans l'équation (1) nous remplaçons y par la
quantité q et x par le prix p, nous aurons la fonction de demande de ce
phénomène qui est l'équation de la droite. q = -2p +
10.
III.2.3. Lieux
géométriques
1. Définitions
Un lieu géométrique est l'ensemble des points
jouissants d'une propriété commune bien définie. Ex :
droite, cercle, Ellipse, Hyperbole, parabole.
Ainsi l'ensemble des phénomènes
économiques interdépendants évoluant suivant une
règle bien définie et pouvant être
représentée graphiquement, est un lieu
géométrique.
Exemple : voir phénomène
représenté sur la figure 3.6.
Tout changement de la demande en fonction du prix, sur un
même marché pour un ou plusieurs biens déterminés
suivant une quelconque propriété, la représentation
graphique de la fonction de cette demande est un lieu
géométrique.
2. Méthodes de recherche
La recherche d'un lieu géométrique consiste
à trouver l'équation algébrique de ce lien.
L'équation d'un lieu géométrique est une
expression algébrique qui décrit la condition d'appartenance
à ce lieu, c'est-à-dire qui caractérise tous les points de
ce lieu. Cette équation exprime ainsi la relation qui existe entre les
coordonnées x et y d'un point quelconque P(x, y) de ce lieu.
Il existe différentes méthodes de recherche des
lieux géométriques ; mais nous n'utiliserons uniquement que
la méthode dite de traduction.
Méthode de traduction
On traduit la propriété commune en donnant
à un point du lieu les coordonnées (?, â). si la
propreté s'écrit f(?,â) = 0, alors le lieu cherché
est f(x, y) = 0
Exemple :
Un point P se déplace de telle sorte que la somme de
ses distances aux axes coordonnées est égale au carré de
sa distance à l'origine. Trouvez l'équation du lieu de P.
En effet, soit P (?, â) :
- distance de P (?, â) à OX = â
- distance de P (?, â) à OY = ?
- distance de P (?, â) à 0 (00) = v?² +
â²
on a â + ? = (v?² + â²)²
â + ? = ?² + â² = ?² +
â² - ? - â = 0
Lieu : x² + y² -x - y = 0, c'est un cercle
Notons que la manière de traduire un fait
géométrique ne sera pas nécessairement la même que
celle de traduire un phénomène économique.
3. Représentation
graphique d'un lieu géométrique
Nous avons vu que l'équation algébrique d'un
lieu géométrique établit une correspondance entre
l'abscisse x et l'ordonnée y de chacun des points P (x, y) qui
appartient à ce lieu. Lorsque nous voulons représenter un lieu
géométrique, nous devons trouver le plus parfaitement possible la
courbe représentative du lieu. Toutefois, il est avantageux de
connaître les caractéristiques générales de certains
lieux afin de les représenter correctement et plus facilement.
Ainsi, on peut tracer une courbe en procédant
point par point : On dresse un tableau des valeurs (en nombre
suffisant) des couples x et y qui satisfont à l'équation du lieu,
on représente les points correspondants dans un plan cartésien et
on trace la courbe en reliant ces points. On peut aussi tracer une courbe
à partir des caractéristiques générales du
lieu décrit et de son équation : le domaine,
l'ordonnée à l'origine et les zéros de l'équation,
les symétries du lieu, etc.
Exemple :
Représentons dans un plan cartésien le lieu
géométrique décrit par l'équation 3x - 2y + 1 =0
En effet,
Si nous procédons point par point, nous trouvons
quelques points de la courbe :
3x + 1
2 2
Nous portons ces points dans le plan et nous tracerons la
droite (figure 3.7a)
En transformant l'équation 3x-2y+1 = 0, nous obtenons y
=
Nous reconnaissons l'équation de la fonction affine. La
droite décrite par cette équation est de pente 3/2 et
d'ordonnée à l'origine ½.
Nous pouvons représenter ce lieu à partir de ces
deux caractéristiques (figure 3.7b).
3
2
2
-1
-1
1
X
2
5
Y
Figure 3.7b
Figure 3.7a
-1
3
1
X
2
5
Y
-1
CHAPITRE IV. ANALYSE
DYNAMIQUE
IV.1. Notion
Le concept dynamique a plusieurs significations dans
l'analyse économique. Ce terme se réfère au type d'analyse
dont l'objet est soit de tracer et d'étudier les sentiers temporels des
variables, soit de déterminer si, étant donné une
période de temps suffisante, ces variables convergent vers certaines
variables d'équilibre.
Un trait saillant de l'analyse économique est de dater
les variables. C'est ainsi que le temps joue un rôle important en
économie.
Le temps peut se dérouler de façon continue ou
peut être décomposé en un certain nombre de
périodes.
La définition d'une période de temps
dépendra de la manière dont se déroule le
phénomène économique considéré. Ainsi dans
ce travail nous essayerons de tracer et d'étudier les sentiers temporels
des phénomènes se déroulant d'une manière
régulière et suivant une fonction bien définie.
L'étude des fonctions, les intégrales et les
équations différentielles sont des notions mathématiques
intervenant généralement dans l'étude de temps dans
l'analyse économique.
Dans l'analyse économique, l'étude de temps
permet de voir la variation d'un phénomène par rapport au temps
afin de faire quelques prévisions économiques et connaître
la rentabilité d'un projet.
IV.2. Calcul du temps
Nous verrons, dans cette section le temps d'une production et
le temps de demande, la dynamique de production et la dynamique de la
demande.
IV.2.1. La dynamique de la
production
Etant donné une fonction de production
déterminée, laquelle définissant toutes les
possibilités de production. Dans l'application, chaque
possibilité correspondra à un temps défini et connaissant
ledit temps, l'analyse temporelle est possible.
Ainsi si à titre d'exemple, une industrie
manufacturière produit régulièrement 10 tonnes de chocolat
chacune des trente minutes, nous pouvons connaître la quantité
à produire pendant un temps quelconque.
IV.2.2. La dynamique de la
demande
Etant donné le caractère complexe de la
théorie de la demande, les résultats pouvant être obtenus
dans la dynamique de la demande seront généralement plus
hypothétique car pour définir avec précision la demande
par rapport au temps, nous devons également tenir compte des facteurs
démographiques, sociaux, culturels ainsi que la nature du
marché.
Pour avoir cette précision, nous devons cibler une
catégorie des consommateurs bien précise contraint à
consommer perpétuellement un bien défini, lequel bien fournit par
un agent économique en monopole parfait.
Si nous considérons que la farine de maïs
consommée dans la ville de Lubumbashi est vendue uniquement par
l'entreprise Greska, et que la demande est de quatre mille tonnes par mois,
alors nous pouvons exprimer la demande par rapport au temps. Mais dans le cas
contraire nous allons recourir à la méthode statistique pour
calculer la demande par rapport au temps.
L'objectif de la dynamique de la demande étant de
connaître le niveau de la demande par rapport au temps, nous pouvons
avoir une fonction de demande par rapport au temps, dans laquelle
fonction le temps est une variable, l'inconnue.
La fonction de demande par rapport au temps est une fonction
algébrique de la forme atn + btn-1 +
ctn-2 + ... + ztn-n = 0 où a, b, c, ..., z
représentent la quantité produite et t la variable temps.
L'étude de cette fonction est la même que celle de toutes les
fonctions algébriques.
Nous devons relever par ailleurs que cette demande en fonction
du temps est tributaire soit du prix, soit du revenu car ce sont ces derniers
qui déterminent les quantités demandées.
Ainsi nous aurons deux expressions :
- la demande par rapport au prix en fonction du
temps ;
- la demande par rapport au revenu en fonction du
temps.
Exemples :
1. sur un marché monopolaire, la quantité
demandée d'un bien x par rapport au prix est de 1200 unités par
semaine (en moyenne). Trouver la quantité demandée pendant 2
jours, 3 semaines et une année de 365 jours. En effet, dans ce cas la
quantité demandée hebdomadairement est constante et
l'unité de temps est la semaine. Lorsque la semaine est une, la
quantité demandée globale est inchangée. D'où nous
pouvons tirer cette équation de la demande globale qt en
fonction du temps : qt = 1200 t ;
· lorsque t vaut une semaine, qt = 1200 x 1 =
1200 unités
· lorsque t vaut 2 jours c'est-à-dire 2/7
semaines, qt = 1200 x 2/7 = 342,8 unités
· lorsque t vaut 356 jours c'est-à-dire 365/7
semaines, qt = 1200 x 365/7 = 62571,428 unités.
2. par rapport à un revenu constant, la quantité
demandée d'un bien x est de 2 unités par jour sur un
marché monopolaire. Faites la prévision de la demande pour une
semaine.
En effet, la quantité demandée quotidiennement
est constante est l'unité de temps est le jour. Ainsi l'équation
de la demande globale qt en fonction du temps est :
qt = 2t
t=1 ==> qt = 2
t=2 ==> qt = 4
t=3 ==> qt = 6
t=4 ==> qt = 8
t=5 ==> qt = 10
t=6 ==> qt = 12
t=7 ==> qt = 14
14
13
12
11
10
9
8
7
6
5
4
3
2
1
qt
Figure 4.1
1 2 3 4 5 6 7
t
La figure 4.1 représente graphiquement le
phénomène. Ainsi le lien de tous les points (quantités
globales - temps) est une droite.
CONCLUSION GENERALE
Les mathématiques connaissent aujourd'hui un
succès indiscutable leur place est particulièrement importante
dans les économiques car elles pénètrent tous les niveaux
du cadre pratique des dites sciences.
Nous avons, dans ce travail, pu démontrer d'une
manière typique l'intervention incontournable des mathématiques
dans les sciences économiques et particulièrement dans la
théorie de la demande. C'est ainsi que nous pouvons affirmer que l'on ne
peut étudier la théorie de la demande sans
mathématiques.
Au coeur de la microéconomie se trouve
l'hypothèse que les agents économiques ont un comportement
optimisateur au sein de leur environnement.
Le champ des mathématiques le plus approprié
pour une telle étude est l'optimisation, c'est-à-dire la
maximisation ou la minimisation d'une fonction de plusieurs variables dans
laquelle les variables sont contraints soit par des équations soit pour
des inéquations.
« L'économie est un domaine dynamique ;
les théories économiques introduisent ou utilisent
régulièrement de nouvelles idées et techniques
mathématiques pour éclairer la théorie économique
et l'analyse économique ».
« Le sujet de ce travail exprime une double
intention : présenter la théorie de la demande dans ses
fondements logiques, et montrer le néophyte à la démarche
scientifique dans la réflexion économique-mathématique.
Cette approche en exclut nécessairement d'autres : par exemple,
celle d'une présentation encyclopédique des
phénomènes économiques qui risquerait d'être trop
elliptique, voire superficielle ; ou encore celle d'une description
détaillée et complète des institutions et de la vie
économique, dont la compréhension en profondeur nous parait
impossible sans connaître au préalable les règles
générales du fonctionnement de l'économie.
La succession des thèmes étudiés se
présente dans un ordre correspondant à celui des interactions
entre les divers éléments de la vie économique, allant du
particulier au générale et les modèles
mathématiques ».
« Soulignons d'ailleurs que les principales
démonstrations du texte comportent chaque fois trois types
d'illustrations numériques, algébrique et graphique,
représentant trois versions du même argument.
BIBLIOGRAPHIE
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economics, 2nd edition, Macmilan, London, 1966 .
2. Archibold, G.C., and Lipsey, R.C., An
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Paris, 2001
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12. Gandolfo, G., Mathematical methods and models
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13. Grawitz, Madeleine, Méthodes des
sciences socials, 11e éd., Dalloz, Paris,
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14. Guerrien, B., Algébre linéaire
pour économistes, 4e éd, Economica,
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15. Heertjie, H., Pierretti, P. et Barthelemy, P.,
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16. Jacquemin, A., et Tulkens H., Fondements
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17. Jallais, S., Mathématiques des
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18. Kamiantako M., Mathématiques
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economics, Dover publications Inc, New York, 1987
20. Musewa, Mbayo, L'art de confectioner un
travail scientifique, Presses universitaires de Lubumbashi,
Lubumbashi, 2003
21. Percheron, Serge, Exercices de
mocroéconomie, 7e éd., Armand Colin,
Paris, 2001
22. Pratier A., Cahuzac, P., et Chmbadal, L.,
Economie et mathématiques, Presses
universitaires de France, Paris, 1965
23. Provost, Jol, Les mots de
l'économie, Elllipses, Paris, 1989
24. Samuelson, P.A., Economics,
Mcgraw-Hill Inc, New York, 1976
25. Silem, A. et Albertin, I.M., Lexique
d'économie, Dalloz, Paris, 1999
26. Simon, C. et Blume, L., Mathématiques
pour économistes, De Boeck université, Bruxelles,
1998
27. Takayama, A., Mathématical
economics, 2e éd., Cambridge université,
Bruxelles, 1998
28. Wenu, Becker, Travail scientifique :
théorie et pratique, Presses universitaires de Lubumbashi,
Lubumbashi, 2001
TABLE DES MATIERES
Avant-propos
III
Introduction générale
1
1. Présentation du sujet
1
2. Choix et intérêt du sujet
1
3. Problématique
1
4. Hypothèse du travail
2
5. Méthodes utilisées
3
5.1. Méthode déductive
3
5.2. La méthode inductive
4
6. Techniques utilisées
4
7. Délimitation du sujet
4
8. Plan sommaire du travail
4
Première partie Rapport entre
mathématiques et phénomènes économiques
5
Chapitre I : Considérations
générales
6
I.1. Les mathématiques dans la
théorie économique
6
a. Relations étroites qui lient les
mathématiques à l'économie
6
b. Modèles de choix du consommateur
7
I.2. Importance ou apport des mathématiques
dans l'étude économique
10
Chapitre II. Mathématiques et
phénomènes économiques
14
II.1. Mathématiques
14
1. Qu'est ce que les mathématiques ?
14
2. Les branches des mathématiques
15
II.2. Phénomènes
économiques
17
1. La théorie de la production
18
1.1. Facteurs de production
18
1.2. Fonction de la production
19
1.3. Coût de production
19
2. La théorie de la consommation
20
3. La théorie de la demande
21
3.1. Notion
21
3.2. La loi de l'offre et de la demande
21
3.3. Fonction de la demande
22
3.3.1. La demande en fonction du revenu
22
a. La courbe
« consommateur-revenu »
22
b. La courbe d'Engel
24
3.3.2. La demande en fonction du prix
24
a. La courbe
« consommation-prix »
24
b. La courbe de « demande »
25
3.4. Les déterminants de la demande
26
a. La fonction de demande et la clause
« Ceteris Paribus ».
26
3.5. De la courbe de demande individuelle à
la courbe de demande de marche
29
3.6. Elasticité de la demande
30
3.6.1. Notion
30
3.6.2. L'élasticité de la demande par
rapport au prix
30
3.6.3. L'élasticité de la demande par
rapport au revenu
31
3.6.4.
L'élasticité croisée de la demande
31
Deuxième partie : Applications
des mathématiques aux phénomènes économiques
32
Chapitre III. Algèbre et
géométrie
33
III.1. Algèbre
33
III.1.1. Les déterminants
33
1. Les matrices
33
2. Déterminants d'une matrice
carrée
34
II.1.2. Les équations
37
1. Equations linéaires
37
2. Equations de degré n
38
II.1.3. Applications économiques
38
1. Phénomène économique 1
39
2. Phénomène économique 2
42
3. Phénomène économique
42
II.1.4. Etudes des fonctions
43
1. Définition d'une fonction dans R
43
2. Domaine de définition d'une fonction
43
3. Continuité
43
4. Maximum - Minimum
43
5. Croissance et décroissance
44
6. Concavité
44
7. Point d'inflexion
44
II.1.5. Applications économiques
45
a. Domaine de définition
45
b. Continuité
45
c. Maximum - minimum
45
d. Croissance - décroissance
46
e. Concavité
46
f. Point d'inflexion
47
g. Graphique
47
III.2. Géométrie analytique
48
III.2.1. Le point
48
III.2.2. La droite
49
III.2.3. Lieux géométriques
51
1. Définitions
51
2. Méthodes de recherche
51
3. Représentation graphique d'un lieu
géométrique
52
Chapitre IV. Analyse dynamique
53
Chapitre IV. Analyse dynamique
54
IV.1. Notion
54
IV.2. Calcul du temps
54
IV.2.1. La dynamique de la production
54
IV.2.2. La dynamique de la demande
55
Conclusion générale
57
Bibliographie
58
Table des matières
60
* 1 Cité par Kamiantako,
M., Mathématiques générales pour
économistes, Kinshasa, 2005 (inédit)
* 2 Idem
* 1 Science qui a pour objet
d'étudier et d'appliquer les méthodes et techniques
mathématiques et statistiques à l'économie
* 2 KAMIANTAKO MIYAMUENI,
Mathématiques générales pour économistes,
mai 2005 (inédit)
* 3 Carl P. Simon & Lawrence
Blume, Mathématiques pour économistes,
De Boeck université, Bruxelles, 1998, p.V
* 4 Cart P. Simon & Lawrence
Blume, Mathématiques pour économistes, De Boeck
université, Bruxelles, 1998, p.V
* 5 cfr. Page III
* 6 Idem
* 7 Cité par MWALABA
KASANGANA, Cours d'économie politique I, 1999-2000, p.17
* 8 Idem
* 9 cfr. Encyclopédie
alphabétique Hachette, volume 16, 1993, p.2233
* 10 Dictionnaire : Le petit
Larousse, édition 2001
* 11 Cfr. Encyclopédie
Hachette
* 12 Jean-Yves et Olivier
Garnier, Dictionnaire d'économie et sciences sociales,
Hâtier, Paris, 2005, p.357
* 13 A. Jacquemin et Henry ,
T., Fondements d'économie politique, De Boeck université,
Bruxelles, 1996, p.8
* 14 Jean-Yves C. et Olivier
G., Dictionnaire d'économie et des sciences sociales,
Hâtier, Paris, 2005, p.157
* 15 Jean-Yves C. e Olivier G.,
op. Cit, p.87
* 16 A. Jacquemin et H.
Tulkens, Fondements d'économie politique, De Boeck, Paris, 1996,
p.138
* 17 Christian Lerenz Ernest
Engel, Statisticien allemand qui a étudié le premier les lois
statistiques de la consommation.